IV.1.2- Les fondements institutionnels d'une
coordination budgétaire
La gestion des unions monétaires repose sur une
organisation institutionnelle structurée permettant de concilier la
centralisation des opérations monétaires et la prise en compte
des impératifs économiques et politiques propres à chacun
des pays membres. Les implications de l'équilibre budgétaire
intertemporel des gouvernements et les problèmes de faiblesse de
coordination constituent les principaux enjeux de l'interaction
stratégique entre la politique monétaire et budgétaire
(Desquilbert et Villieu, 1998).
D'un point de vue théorique, les politiques
budgétaires spécifiques peuvent dégager des
externalités importantes et des risques d'insoutenabilité des
finances publiques. Afin d'internaliser tous ces effets externes et d'assurer
leur stabilité, les unions monétaires en Afrique de l'Ouest et en
Afrique centrale ont adopté un mécanisme de surveillance
multilatérale des politiques budgétaires. Dans l'UEMOA, la
formalisation et l'adoption en 1999, du Pacte de Convergence, de
Stabilité, de Croissance et de Solidarité (PCSCS) a
constitué une avancée importante dans le processus
d'intégration.
Dans la zone euro, le Traité de Maastricht et le Pacte
de Stabilité et de Croissance reconnaissent que des finances publiques
saines sont la condition nécessaire et indispensable à la
stabilité des prix et à une croissance forte et durable, Guidice
et Montanimo (2002). Pour Pérès (2008) il apparaît
fondé d'imposer des règles concernant l'évolution des
finances publiques dans une union monétaire ; par contre d'autres comme
Guerrien et Vergara (1997) ; Baldacci et al., (2003) estimant que ces
règles peuvent empêcher la politique budgétaire de jouer
son rôle de stabilisateur et de soutien à l'activité.
Barbier et al., (2003) ajoutent même que cela peut amplifier les effets
d'un choc conjoncturel ; ce qui représente un véritable danger
pour la viabilité de l'union.
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IV.1.3- Les avantages et limites d'une coordination
budgétaire
Le débat sur les effets de la coordination des
politiques budgétaires face aux chocs et cycles économiques est
d'actualité. En effet, même si la plupart des économistes
s'accordent sur le bien-fondé de la coordination pour amortir les chocs,
il n'en demeure pas moins que certains la considèrent inutile. Une
meilleure coordination des politiques économiques, plus
particulièrement les politiques budgétaires conduit à une
amélioration de l'efficacité de la stabilisation des chocs
(Muscatelli et Tirelli, 2005). Cependant, la qualité de la stabilisation
macroéconomique s'obtient à condition que la Banque centrale
stabilise les chocs d'offres symétriques et que les gouvernements
s'occupent des chocs de demandes nationaux (Uhlig, 2002) par des actions
contra-cycliques et à travers les stabilisateurs automatiques (Buti et
al., 1998 et 2001). Mais Vilieu (2000) soutient l'idée contraire selon
laquelle dans une union monétaire qui s'élargit, la coordination
budgétaire perd en efficacité si le degré
d'asymétrie des chocs augmente.
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