II.1.2- L'analyse néoclassique de la politique
budgétaire
La théorie néo-libérale admet que l'Etat
doit se comporter comme un ménage ; c'est-à-dire ne pas
dépenser plus que ses ressources. Le déficit du budget de l'Etat
était alors un signe de mauvaise gestion, voire de gabegie. Le principe
même de la politique budgétaire est contesté par les
économistes libéraux, qui pensent qu'elle ne peut qu'entrainer un
dérapage des dépenses publiques, et une augmentation à
terme de la pression fiscale, obstacle à toute création
d'emplois
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nouveaux. Les néoclassiques affirment que
l'activité économique est entièrement
déterminée par l'offre ; de sorte que les déficits publics
n'ont aucun effet sur celle-ci. L'Etat est un facilitateur du marché qui
doit créer des conditions propices à la concurrence pure et
parfaite et veiller au respect de celle-ci.
Le problème posé ici est celui de
l'efficacité dans le temps de la politique budgétaire. Au
début de l'injection, celle-ci provoque un supplément de
production qui se dilue progressivement au cours du temps. Finalement,
l'économie perd toute trace de cette impulsion initiale.
II.1.3- L'analyse de la nouvelle géographie
économique (NEG)
Selon les théoriciens la nouvelle économique
géographique comme Capron (2000) ; Krugman (1991a) et Siroên
(2000), la trajectoire économique des pays est non seulement le
résultat d'une dynamique propre à chaque pays mais aussi
influencée par les politiques économiques nationales mises en
oeuvres et les chocs enregistrés du fait de leurs différents
niveaux spatiaux. Une telle hypothèse est renforcée par l'analyse
de l'indicateur de Moran, qui met en évidence l'autocorrélation
spatiale entre les revenus par tête dans les régions retenues.
L'existence d'effet de débordement (externalités
des activités ou des politiques nationales), les relations de «
vertical Linkage » entre certaines entreprises, le chevauchement des
accords régionaux et des espaces, la mobilité du travail sur
autant de facteurs régionaux pouvant influencer la trajectoire
économique des pays et donc leur degré et vitesse de convergence
ou de divergence. Dans le cas des effets de débordement, l'analyse
théorique en distingue deux types : les externalités
localisées (spillover locaux) et les externalités
généralisées où sont concentrées les
activités économiques ou les infrastructures
bénéficient des avantages de la concentration. Dans ce contexte
il y aura renforcement des phénomènes de polarisation de
croissance inégale. Cette localisation peut être le
résultat des « effets frontières » mis en
évidence par la théorie des « zones d'intégration
naturelles ».
Augmentation des
dépenses ou baisse des prélèvements
fiscaux
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Effet d'éviction et hausse des taux
d'intérêt
Augmentation de la dette publique
Déficit
A l'inverse lorsque les externalités positives se
généralisent, les avantages de la concentration des
activités se diffusent dans un espace plus large par « effet de
contagion » favorisant ainsi la réduction des disparités de
revenus. Entre ces deux situations, on peut observer le cas
intermédiaire où la concentration d'activités dans une
région donnée implique des effets de débordement à
la fois locaux et globaux.
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