La gestion des risques n'est évidemment pas nouvelle :
son existence coïncide avec celle de l'activité bancaire
même. L'élément nouveau est la complexité croissante
qui la caractérise, rendant ainsi le secteur plus vulnérable. Les
instruments classiques de couverture ne semblent par ailleurs plus
adaptés face aux nouvelles donnes de l'environnement financier.
Dans l'ensemble, le secteur bancaire souffre encore de
quelques lacunes qui pourraient témoigner d'une certaine
fragilité au niveau de leur structure de contrôle. Certes, les
efforts consentis jusqu'ici témoignent d'une volonté commune et
sans équivoque visant à mieux cerner les risques bancaires. En
même temps, cet effort ne sera vraisemblablement salutaire que s'il
dépasse le cadre de l'analyse statique des risques en portefeuille pour
accéder à une vision plutôt dynamique et évolutive
de la gestion des risques bancaires, échéances sur un horizon de
temps compatible avec les décisions stratégiques que cette
analyse contribuera à étayer.
Pour autant, les objectifs de la régulation
prudentielle ne sont jamais indépendants des fonctions attendues du
système financier, des risques auquel il est confronté, et des
contre-mesures jugées adéquates pour y répondre. Parce
que, c'est au régulateur que revient toujours le privilège
d'amorcer le changement au moment opportun.
Le secteur bancaire joue un rôle
prépondérant dans l'économie marocaine. Il a connu
diverses réformes qui en font aujourd'hui un système moderne,
adapté aux besoins de la société comme à ceux des
entreprises.
L'activité bancaire est un secteur stratégique
dans toute économie. Il constitue un pôle de financement
primordial pour les agents économiques. Les entreprises s'endettent
auprès des banques pour financer leurs investissements. Les
ménages eux aussi demandent des crédits pour acheter une maison,
des biens d'équipement... Certes le marché financier, et en
particulier le marché boursier, commence á concurrencer le
marché bancaire puisqu'il constitue une autre alternative pour les
entreprises pour lever des fonds et un placement rentable pour
l'épargnant dans certains cas. Mais vu le nombre réduit des
sociétés qui ont accès à la place boursière
de Casablanca, les banques restent dominantes en matière de financement
de l'économie Marocaine, en dépit d'un taux de bancarisation peu
élevé.
Il n'y a pas si longtemps, l'activité bancaire
s'exerçait dans un environnement stable, particulièrement
protégé, et ce dans le cadre d'un environnement
réglementaire hétéroclite, incomplet, voire
dépassé. Cependant, ces dernières années, en raison
de la mondialisation, de la révolution technologique et de la
déréglementation, le monde de la banque a connu de profondes
mutations et risque encore d'en connaître d'autres dans les années
à venir.
Le secteur bancaire a été soumis depuis le
début de la décennie quatre-vingt-dix à de nombreuses
réformes : unification du cadre juridique, instauration du principe
d'universalité, suppression des emplois obligatoires, levée de
l'encadrement du crédit, libéralisation progressive des taux
d'intérêt, dynamisation du marché monétaire et
renforcement des règles prudentielle sont autant de facteurs dont
l'objectif est de mettre le secteur bancaire et financier dans une dynamique
concurrentielle déterminée par les forces du marché.
35
Section 1 : Présentation du groupe banque
populaire (GBP)
Le Crédit Populaire du Maroc est un groupement de banques
constitué par la Banque Centrale Populaire et les Banques Populaires
Régionales.
Fidèle à son esprit d'entreprise, le Crédit
Populaire du Maroc s'est fixé comme objectif d'accompagner toutes
entreprises moyennes ou petites, artisanales, industrielles ou de services par
la distribution de crédit à court, moyen et long terme.
Il propose une gamme élargie et complète de
services et produits financiers répondant à l'ensemble des
besoins de sa clientèle.
Introduit au Maroc par le Dahir du 25 mai 1926, le modèle
organisationnel et commercial du Groupe est fondé, dès l'origine,
sur les concepts de mutualité et de coopération.
Ainsi, les premières Banques Populaires de type
coopératif et à vocation régionale, furent
créées, dès la fin des années 20 du siècle
dernier, dans les principales villes du Royaume.
Au lendemain de l'indépendance, les pouvoirs publics ont
procédé, dans le cadre de la mise en place des premiers jalons du
système bancaire et financier marocain, à la refonte du
Crédit Populaire du Maroc (CPM), à travers le Dahir du 28
février 1961, en le dédiant au développement de
l'artisanat et de la PME/ PMI.
Cette réforme a également renforcé le
modèle organisationnel du CPM, basé désormais sur
l'existence de Banques Populaires Régionales, d'une entité
centrale : la Banque Centrale Populaire, et d'une instance
fédératrice : le Comité Directeur du CPM.
Ce n'est que vers l'année 2000 que la Banque Centrale
Populaire s'est transformée en société anonyme à
capitale fixe avec comme première recommandation l'ouverture de son
capital aux Banques Populaires Régionales à hauteur de 21% et au
secteur privé à
concurrence d'au moins 20%. Ainsi, les Banques Régionales
se sont dotées d'une autonomie avec leur implication dans le
développement économique et social de leur région.
Trois phases essentielles caractérisent l'histoire de la
Banque Populaire ; d'abord la phase de complémentarité allant des
années 60 jusqu'à mi 70. Ensuite la phase de
compétitivité qui se situe entre 1968 et 1978. Enfin, la
dernière phase qui représente la Banque Populaire à
l'heure actuelle, c'est-à-dire face à la mondialisation.
36
? La phase de complémentarité:
Durant cette période, la Banque Populaire, alors
semi-publique, ne concernait que l'artisanat, les petits commerces et les PME.
Les autres banques étaient spécialisées dans d'autres
activités : la BMCE (les opérations d'import et d'export) ; le
CIH (le secteur immobilier et hôtelier) ; la CNCA (le crédit
agricole) etc.
La naissance de la Banque Populaire coïncide avec celle des
OFS, et celle des banques privées telles que la BNP (à capitaux
étrangers essentiellement) ...
Parallèlement, la Banque Populaire
bénéficiait de sa place monopolistique au sein du marché
Marocain. Ceci s'explique, d'une part, par le fait d'être
exonérée de toute imposition, ce qui n'est pas le cas pour les
autres banques. Et d'autre part, par la volonté d'attirer un maximum de
capitaux étrangers.
? La phase de compétitivité:
Elle se caractérise par une ouverture massive des banques
sur le marché. Elle est marquée aussi par plusieurs
évènements à savoir la libéralisation du secteur
bancaire, le désencadrement des crédits, etc.
Les banques se sont donc inscrites, à partir, de
là dans un contexte de libre concurrence qui les a incités
à développer davantage leurs compétences et leur
savoir-faire.
Elle se caractérise également par une
décentralisation du système bancaire. Cette dernière avait
pour but:
? La disponibilité de l'information au niveau agence.
? La réduction des circuits de traitement des
adhérents.
? La réponse immédiate aux réclamations de
la clientèle.
? L'allégement des services centraux de la Banque
Centrale Populaire et de la Banque Populaire Régionale.
? La phase de mondialisation :
A l'heure actuelle on sait que les canaux d'information ne sont
plus ce qu'ils étaient et que le réseau Internet n'est plus un
secret pour personne. A ce propos, on a pu voir que la Banque Populaire a mis
en place des produits modernes lui permettant de s'inscrire dans la nouvelle
ère.