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Biologie et écologie des rapaces sympatriques malgache accipiter madagascariensis et falco zoniventris dans la forêt sèche de Mangily, sud-ouest de Madagascar


par Mauhamed Galien Rakotoson
Université de Toliara - Master 2 2021
  

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INTRODUCTION

Madagascar est une grande île de l'Océan Indien. Elle est située à l'Est de l'Afrique et distant 400km par le Canal de Mozambique. L'île est très connue mondialement par sa potentialité au niveau des richesses naturelles surtout en biodiversité. La plupart des espèces qu'elle abrite sont endémiques. Cette endémicité atteigne 87% chez les reptiles, 100% chez les amphibiens et les primates, 37% pour l'oiseau et 96% des plantes vasculaires (Rakotoarinivo et al. 2014). Alors des auteurs et des chercheurs la qualifient comme un pays à mégadiversité et parmi les 10 hots spots mondiaux (Ganzhorn et al, 2001, Mittermeier et al. 2004). Concernant la richesse en avifaune, Madagascar abrite 282 espèces d'où 37% sont endémiques de l'île (Raherilalao M. J. et Goodman M. S, 2011). Avec des découvertes incessantes, et l'endémicité au niveau supérieur (famille et sous-famille) présente à Madagascar et à la région malgache, elle possède au totale sept (07) dont cinq (05) familles (Mesithornitidae, Brachypteracidae, Leptosomidae, Bernieridae et Vangidae) et 02 sous famille (Couinae et Philepittinae) (Langrand 1995 ; Morris &Hawkins, 2000, Raherilalao et Goodman S.M., 2011). Ce sont des familles composées d'espèces largement à affinités forestières (Raherilalao & Goodman, 2011).

Parmi ces 282 espèces d'oiseaux malagasy, 24 espèces sont constituées par des rapaces : 17 espèces diurnes et 7 nocturnes (Collar et al, 1994 ; Fuchs et al., 2007, Rene De Roland et Thorstrom, 2010). Parmi ces 24 espèces, 3 sur les 12 endémiques sont classées dans les plus rares oiseaux du monde, à savoir, le Harrier de Madagascar Circus macrosceles, l'Aigle serpentaire de Madagascar Eutriorchis astur et l'Aigle pêcheur de Madagascar Haliaeetus vociferoides (Collar et al. 1985 ; Collar et al., 1994, in Rasolonjatovo, 2016).

Malheureusement, ces richesses naturelles sont presque pratiquement menacées due aux activités anthropiques dont les actes les plus fréquentes sont la déforestation ou la fragmentation des habitats naturels, la surexploitation, le trafic illicite. Selon FAO, le taux de la déforestation est estimé à 1,6% soit 200.000 ha (Meyers, 1990). Ces agressions appauvrissent les ressources naturelles voire l'extinction des nombreuses espèces floristique et faunistique de Madagascar.

En effet, des activités conservatives sont y strictement souhaitables à développer afin d'éviter les menaces qui pèsent sur les espèces sauvages malgaches. Les forêts de Madagascar sont actuellement citées parmi l'une des grandes priorités de conservation mondiale, non seulement par leurs richesses biologiques qui sont uniques sur la planète, mais aussi par leurs

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fragilités surtout pour le cas de l'écorégion du sud de l'île qui est strictement difficile à restaurer en cas de dégradation (Nicoll et Langrand, 1989 ; Ganzhorn et autres, 1997 ; ZICOMA (1999) ; Green et Susman, 1999 ; Raselimanana, 2002).

La plupart des rapaces ou des oiseaux des proies sont naturellement des espèces forestières strictes pour l'habitat comme les aigles, les buses, les strigides, les accipitres et les faucons de Madagascar mais vue l'effet de la déforestation, certaines espèces peuvent s'adapter à s'installer dans les milieux ouverts et dégradés.

L'Epervier de Madagascar et les Faucons à ventre rayé qui sont nos objets d'étude sont des rapaces diurnes endémiques de Madagascar qui préfèrent naturellement l'habitat forestiers surtout pour la reproduction. Ces deux rapaces ont une distribution dans le Nord et la côte Ouest de Madagascar, Parc Masoala (René De Roland., 2000), Complexe Tsimembo Manambolomaty (Raveloson, 2017), Parc National de Marojejy (revue 2004 Parc National Marojejy).

Des études ont été déjà faites sur ces deux rapaces dans ces régions, comme l'étude biologique, écologique et éthologique de la famille de la Falconidé, Faucon de newton (Falcon newton) et Faucon à ventre rayé Falco zoniventris dans la partie occidentale de la presqu'île de Masoala, Robenarimangason, H. 1999, étude bio-écologique et éthologique des trois espèces d'Accipiter sympatrique (A. francesiae, A. madagascariensis et A. henstii) encore dans la presqu'île de Masoala (René de Roland, 2000), la description du nid du Faucon à ventre rayé (Falco zoniventris), son alimentation et ses comportements, étude biologique de Faucon à ventre rayé au Complexe Tsimembo Manambolomaty (René de Roland et al. 2005, Raveloson, 2016). Les informations obtenues sur ces espèces ont été seulement collectées dans les parties nord-ouest et nord-est de l'île. Mais ces deux espèces d'oiseaux peuvent se trouver dans la région Sud-Ouest de Madagascar, comme dans le Zombitse National Park, dans les aires protégées Reniala et du parc Mosa de Mangily-Ifaty Toliara, qui sont des sentiers botaniques et des réserves ornithologiques, situés dans l'écorégion du Sud et Sud-ouest malgache (Reniala, 2010). Ces deux dernières aires protégées jouent les rôles importants en matière de conservation mais aucune étude bioécologique et d'inventaire n'y a été encore faite pour évaluer le succès de la conservation pour ces deux espèces afin de compléter les bases de données sur ces rapaces. C'est la raison pour laquelle qui nous pousse à choisir notre présent sujet : « Biologie et Ecologie de deux rapaces sympatriques malgaches, Epervier de Madagascar (Accipiter madagascariensis (Verreaux, 1833) et Faucon à ventre rayé (Falco zoniventris, Peter, 1984)

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dans les Aires Protégées de Reniala et de la forêt de Mosa, Mangily, Sud-ouest de Madagascar »

La question suivante constitue notre problématique : Comment se présentent ces espèces dans ces sites et est-ce que les conditions bioécologiques y sont favorables aux besoins de ces espèces ?

Ce travail a pour objectif global de donner les informations biologiques et écologiques conduisant la présence de ces deux rapaces dans la forêt sèche du Sud-ouest de Madagascar afin de compléter les bases des données et de raffiner le plan de conservation existant dans ces sites.

Pour atteindre cet objectif global, des objectifs spécifiques sont assignés à cette étude : > Inventorier les populations présentes

> Recenser les couples reproducteurs dans les sites d'étude

> Localiser et caractériser les nids de ces rapaces dans la zone d'étude

> Etudier la biologie (morphologie et biologie de la reproduction) de ces deux rapaces > Etudier l'écologie (régime alimentaire, habitats, relation intra- et interspécifiques et comportements) de ces deux espèces

> Identifier les pressions et les menaces pesant sur ces espèces dans ce site

> Comprendre les facteurs écologiques qui déterminent leur présence

Dans ce cadre de travail, cinq hypothèses suivantes doivent être vérifiées : y' Hypothèse 1 : La distribution de l'effectif des individus des deux espèces dans les zones protégées et non protégées est homogène

y' Hypothèse 2 : L'effectif des nids et des individus présents dans la zone d'étude pour les deux espèces est égal.

y' Hypothèse 3 : La participation entre les mâles et les femelles pendant la reproduction (fabrication du nid, incubation et élevage des poussins) est homogènes.

y' Hypothèse 4 : Ces deux rapaces ont des mêmes préférences écologiques.

Ce présent mémoire comporte trois parties. D'abord, la première partie est destinée à la méthodologie, qui englobe la description de la zone d'étude et la présentation des espèces étudiées, des matériels utilisés, des méthodes de collecte des données suivi de traitement et de l'analyse statistique des informations collectées. Puis, les résultats et les interprétations sont donnés dans la deuxième partie. Tandis que, la troisième dernière partie se rapporte à la discussion des résultats, des recommandations et de conclusion.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault