La protection des enfants lors des conflits armés dans la région des grands lacs. L'exemple de la république démocratique du Congo.par Albert Damase Lamine Diatta Université Gaston Berger de Saint-Louis - Master 2 2016 |
Paragraphe 2: L'engagement des autres organismes humanitairesLes seules interventions de l'ONU et du CICR quoique très importantes dans la protection des enfants dans les conflits armés en RDC, nécessitent tout de même l'appui des Organisations Non-Gouvernementales. Et c'est cela qui explique la présence de plusieurs de plusieurs organismes internationaux et même nationaux en RDC. Et dans le cadre de leur mission d'aide, d'assistance et de protection des enfants victimes de la guerre, ces organismes assurent une réelle adaptation des aides aux besoins des enfants (A) et pour mener à bien leur mission, les organismes humanitaires ont besoin de coordonner leurs actions (B). A. L'adaptation des aides aux besoins des enfantsEn tant que détenteur de la souveraineté et de la puissance publique, l'Etat est le premier responsable de la protection des enfants durant les conflits armés. Cependant, il est des situations où, il exprime beaucoup de difficulté pour mettre en place un système de protection efficace et fiable. D'ailleurs, dans certaines situations, l'Etat est par moment incapable voire peu disposé à assurer une protection efficace des enfants, d'où la pertinence de l'intervention des organismes internationaux et même nationaux qui doivent ainsi entrer dans la danse en prenant leur responsabilité afin d'assurer le droit à la protection des enfants. Et il est clair que les enfants n'ont pas les mêmes besoins que les adultes car étant plus vulnérables et sans défense face aux atrocités des conflits qui ne sont pas sans conséquences graves sur leur bien-être. C'est pourquoi les organismes qui sont spécialisés dans la protection des enfants et qui interviennent dans les conflits armés, s'organisent de telle sorte que, les aides et assistances qu'ils apportent aux enfants soient adaptées à leurs besoins. C'est pour dire qu'il y a des besoins essentiels auxquels, il faudrait satisfaire et il s'agit entre autres de la nourriture, un toit, des soins, un environnement sain. Mais, la guerre étant un facteur qui plonge les enfants dans une situation de torpeur et d'inquiétude réduisant ainsi leur capacité de développement, il demeure donc impératif de leur apporter un soutien affectif qui soit en corrélation avec leur développement. En réalité, l'expérience a montré que les enfants se remettent plus facilement des situations douloureuses lorsqu'ils se retrouvent dans un environnement favorable, notamment en recevant le soutien de leur famille, de leur communauté et même lorsqu'il y a un bon programme d'accompagnement. Et les organismes luttent également contre la séparation familiale, car la famille étant le cadre idéal voire même la cellule de base pour les enfants ce qui permet de satisfaire les besoins liés à leur développement. Et l'une des premières choses qui pourrait faire du bien à un enfant dans une période de conflit est d'être avec sa famille, car une éventuelle séparation le rendrait davantage vulnérable. Et en plus des efforts déployés pour les soins nécessaires adaptés aux besoins des enfants, tels la nourriture, la sécurité alimentaire, les matériels nécessaires, les organismes établissent des programmes de réinsertion sociale qui devront tenir compte de leur âge, « du genre et de leurs besoins et de leurs besoins spécifiques en matière de santé et de développement y compris les besoins d'ordre psychosocial ». 77(*) En effet, ce dernier point constitue un grand défi puisque beaucoup d'enfants libérés sont confrontés à des problèmes psychologiques, psychosociaux et même affectif, et en raison de leur ancien statut ils peuvent faire l'objet de rejet et de mépris de la part de la communauté. De même, la mise en oeuvre de ces programmes y inclut également leur formation professionnelle pour éviter toute idée de ralliement dans les troupes qui va leur permettre d'avoir des sources de revenus faciles grâce aux maniements des armes. En somme, ces organismes répondent aux besoins spécifiques des enfants vulnérables et des ex-enfants soldats, accompagnent les opportunités d'éducation, d'épanouissement, de formation professionnelle et d'apprentissage des compétences de la vie sociale.78(*) Ainsi, une fois que ces besoins soient satisfaits, et qu'il règne une certaine sécurité, les enfants verront leur capacité de développement augmenter. Et la réalisation de tels objectifs dans le contexte congolais paraît difficile pour un seul organisme, ce qui implique d'avantage une nécessaire coordination entre les organismes humanitaires. * 77 La protection des Enfants dans les Situations d'Urgences, Alliance International Save the Children, 2009, p.21. * 78 Ibidem., p.21. |
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