La place de l'internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'université de Ndjamena ( Tchad ).par Joseph Ndjig-nan Dinza Université de Yaoundé - Master en Enseignements Fondamentaux en Education 2020 |
2. ProblématiqueParmi les grandes révolutions qu'a connues l'humanité au cours de l'histoire, notons également la révolution numérique. Les technologies de l'information et de la communication (TIC) ont révolutionné presque tous les aspects de notre vie privée et professionnelle, Organisation de Coopération et Développement Economiques(OCDE 2015). Ainsi, nul n'ignore le développement vertigineux du numérique tant dans le domaine de la vie courante que le domaine de l'enseignement. Le « numérique », appellation courante pour désigner ce phénomène technologique se présente toujours plus comme une nécessité dans une société dans laquelle les changements rapides, l'augmentation des connaissances et également les demandes d'une éducation de haut niveau s'imposent.Le moteur de cette révolution est l'Internet. Dans sa thèse, Dumouchel, G. (2016, p. 195) pense que face au nouvel écosystème informationnel dominé par Google, Wikipédia et les médias sociaux, certains affirment que le rôle de l'enseignant est appelé à évoluer en passant de transmetteur univoque des connaissances à celui de médiateur de l'apprentissage. Notons que nous avons fait une recension des écrits portant sur les technologies de l'information et de communication en éducation et principalement sur l'Internet et ses potentialité dans les revues ou les bases de données tels que : Revue Internationale des Technologies en Pédagogie Universitaire (RITPU), Science et Technologies de l'Information et de Communication pour l'Education et de la formation ( STICEF), Réseau International Francophone des Etablissements de Formation de Formateurs (RIFEFF), Distances et médiations des savoirs, Revue canadienne de l'apprentissage et de la technologie, et surtout la revue Frantice.net etc. Ces revues ont été repérées à l'aide des moteurs de recherches appropriés pour une recherche scientifique. En effet, il est devenu aujourd'hui un impératif d'affirmer que les TIC sont un indispensable outil au quotidien des Africains, Karsenti, T.(2014). Difficile d'y souscrire il y a une dizaine d'années, on en vient maintenant admettre avec évidence l'implication de ces outils dans de nombreux domaines d'activité de la vie, Onguéné E. L-M et Fotsing, J(2016, p.127). A cet effet, l'intégration de TIC dans l'éducation était au centre de plusieurs travaux de recherche et nombreux sont des chercheurs qui pensent que l'intégration des TIC produit une valeur ajoutée à l'enseignement. C'est le casde Djénéba, T. (2008, p.3) qui dit à propos que l'intégration des TIC devient un phénomène incontournable, singulièrement dans le secteur de l'éducation, où leur utilisation semble pouvoir favoriser l'accès à l'information, faciliter la construction des connaissances et l'acquisition de savoirs, ainsi qu'accroître la réussite éducative et l'employabilité des jeunes. Raison pour laquelle, l'utilisation des TIC en éducation est importante pour tous les systèmes d'enseignement qui souhaitent se développer. Qu'il s'agisse des politiciens ou des experts et praticiens de l'éducation, tout le monde ou presque s'accorde aujourd'hui pour assigner aux technologies de l'information et de la communication le rôle de moteur pour l'amélioration de l'enseignement et de l'apprentissage à l'école. C'est en ce sens que Tchameni N., S. (2007, p.2), dit qu'il est difficile de nos jours d'imaginer une école moderne sans les technologies de l'information et de la communication. L'auteur conclue en montrant queles nouvelles technologies font maintenant partie de notre quotidien et ce n'est peut-être pas exagéré de relever que personne ne peut désormais rester insensible au phénomène de l'intégration des TIC dans l'éducation, au risque de devenir un analphabète du modernisme.En Afrique, l'UNESCO a contribué d'une manière ou d'une autre à la promotion des TIC dans l'éducation. Selon cette institutionles technologies de l'information et de la communication peuvent contribuer à l'accès universel à l'éducation, à la mise en oeuvre d'un apprentissage et d'un enseignement de qualité et aussi au développement professionnel des enseignants et même sur le plan de la gestion de l'administration, le TIC est indispensable. Les travaux deKarsenti, T. et all (2011, p.1), montrent aussi que les recherches sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) en contexte éducatif africain ont dès leur commencement généré leurs lots d'intérêts et de pessimisme. En termes de potentiel, les TIC représentent par exemple l'avantage de démultiplier les ressources disponibles pour l'enseignement et l'apprentissage à partir d'un seul outil (c'est-à-dire un ordinateur connecté à Internet). Et ils poursuivent plus loin que : « Le recours aux TIC enrichit aussi la documentation des enseignants et la planification des cours ». Par ailleurs l'intégration des TIC dans l'éducation a été une réussite dans plusieurs pays tels que : les USA, Canada, Chine, France et voire certains pays africains comme le Ghana, Afrique du Sud, (Karsenti et collin 2013 ; Béché, E. 2017). Mais dans d'autres pays par exemple, cas de l'Afrique centrale en générale et le Tchad en particulier, beaucoup des efforts restent à faire pour que ces pays bénéficient pleinement des potentialités des TIC. Notons cependant que, malgré les obstacles qui entravent la bonne implémentation des outils technologiques en éducation, l'humanité est entièrement affectée par la technologie, de telle sorte que nous parlerons de la civilisation des machines au lieu de la civilisation humaine. C'est ainsi que nous assistons à une prolifération importante des outils technologiques tels que les ordinateurs, les télévisions, les téléphones mobiles et les différents appareils électroniques qui envahissent le monde. Pour ce 21e siècle, l'ensemble des compétences associées aux technologies de l'information et de la communication (TIC) sont jugées importantes pour l'intégration des individus à la société et pour la compétitivité des nations, California Emerging Technology Fund, (2008) ; Anderson, (2010).Etant donné que la performance des étudiants dépende de la performance des enseignants comme le montrent Tagne, G. et Gauthier, C. (2014, p.2), « toutes les données disponibles convergent et indiquent que la qualité des enseignants est le premier facteur d'explication des différences de niveaux entre les élèves ». C'est ici que, la bonne utilisation des TIC par les enseignants du supérieur est indispensable. Aussi Pascal Codjo Dakpo, et al (2008) ne nous rappellent-ils pas que : « Le contexte de la mondialisation, caractérisé par le vertigineux développement des TIC, et le développement d'une société de savoir oblige l'Afrique à prendre une part active dans l'appropriation des nouvelles technologies ». Néanmoins, la réussite d'intégration des TIC n'est pas chose facile, car elle demande la contribution de tous les acteurs de l'éducation. Pour Mastafi, M. (2015, p. 29), plusieurs conditions sont requises pour la réussite de tout projet d'intégration des TIC en éducation. Et il poursuit que, l'intégration des TIC dans les établissements scolaires passe tout d'abord par l'installation de matériels et équipements technologiques, ainsi qu'un éventail complet de logiciels et de contenus éducatifs. En Afrique par exemple, karsenti, T. (2009) pense que l'obstacle principal rencontré au niveau de l'usage des TIC en éducation réside dans le manque de logiciels, d'ordinateurs, d'électricité, etc.Parmi les questions dont on devrait se préoccuper et qui entravent le processus d'intégration des TIC à l'école, nombreux sont des auteurs (Shafika, Broekman et Mogale, 2005 ; Karl et El Sharkawy, 2004 ;Djeumeni, 2010 ; Bakhoum, 2002) qui mentionnent le manque d'outils, la logistique inopérante, l'insuffisance ou le défaut d'infrastructure technologique. En fait, il n'existerait pas dans la plupart des États africains un potentiel infrastructurel apte à accueillir la connexion, à assurer une couverture nationale, et à supporter les coûts. Mais Tchameni,N., S. (2007, p.18-24) va montrer que la situation des TIC en Afrique est le reflet du développement économique du continent. Car, la plupart des pays africains seraient confrontés à l'accès limité aux TIC du fait de la cherté des installations, de l'utilisation et de l'entretien des infrastructures nécessaires, mais aussi à cause du manque d'expertise locale et des médiocres connaissances informatiques des groupes d'utilisateurs. L'absence d'équipements technologiques appropriés serait de nature à compromettre le déploiement pédagogique des TIC dans les institutions d'enseignement. Justement au Tchad, les infrastructures en matière des TIC est un manque qu'il faut relever. C'est pourquoi Tchameni, N., S. (ibid.) croit qu'à ce niveau, les TIC butteraient donc sur le manque d'infrastructures comme la pénurie de ligne téléphonique ou le réseau de télécommunications indigent, disparate, inadéquat et obsolète,la fluctuation des tensions électriques, les délestages et pannes d'électricité récurrentes, les infrastructures technologiques limitées, le manque de maintenance du matériel technologique existant, les routes en piteux état, etc. Mais faut-il rester bras croisés et attendre à ce que toutes les conditions soient réunies ou se lancer dans les préliminaires pour pouvoir avancer dans ce sens ? Karsenti, T., et all(Op, cit), font remarquer que l'intégration des TIC dans les systèmes éducatifs africains reste difficile et limitée, ce qui donne lieu à des positions diverses. Certains s'y résignent et attendent le moment où les systèmes éducatifs africains seront«prêts » à intégrer les TIC, comme si ces dernières constituaient une étape fixe dans un plan de développement préétabli et minuté. Paradoxalement, on peut se demander quand arrivera le temps d'intégrer pédagogiquement les TIC si aucune initiative, même préliminaire, n'est faite en ce sens. Or, aujourd'hui qu'on le souhaite ou non, qu'on le prouve ou non,les technologies sont omniprésentes dans toute la société, dans les grandes villes comme dans les zones reculés notamment grâce aux téléphones mobiles. En ce sens, l'éducation aux numériques devrait être au centre de toute réforme en éducation. Alors que pendant plusieurs années on s'est demandé si les technologies influaient sur la réussite scolaire des élèves, il s'agit désormais de chercher quels usages des technologies doivent être mis en place afin de favoriser une plus grande réussite éducative de chacun :car l'enjeu majeur est bien là,Karsenti et Collin (2013). Certes, on peut supposer que certaines technologies ont un potentiel cognitif plus élevé que d'autres. Il n'en demeure pas moins au bout du compte, que ce sont surtout les usages qu'en font les enseignants et les élèves qui seront déterminants, c'est ce que pensent également karsenti, T.et Collin, S. (2013, p.1). Les travaux de Pelgrum, W.J. et Law, N. (2004, p. 19), sur les TIC et l'éducation dans le monde stipulent que : « L'introduction des ordinateurs dans le système scolaire a fait naître de grands espoirs : rendre éducation plus efficace et plus motivant », aussi, nous mentionnons que dans une société dite « société d'information2(*) », les systèmes éducatifs doivent revoir les programmes d'enseignement afin de préparer les jeunes pour entrer dans cette société. Pour cela, ils doivent préparer les enseignants à un apprentissage tout au long de la vie. La thèse que nous pouvons développée en ce sens est la suivante : ...sous l'effet des TIC, de nombreuses sociétés deviendrons des sociétés de l'information, dans ces sociétés de l'information, les citoyens devront posséder des compétences nouvelles qui n'ont pas encore (ou pas suffisamment) été développées et acquises dans les systèmes éducatifs traditionnels ; des innovations éducatives sont nécessaires pour développer ces compétences nouvelles (avec l'aide des TIC) et trouver un nouvel équilibre entre anciens et les nouveaux éducatifs, Pelgrum et Law, (Ibid). Malgré ces défis immenses permettant une intégration des TIC en éducation en contexte africain, l'Internet est plus que présent dans toutes les sociétés africaines. Ainsi, les enseignants des Universités doivent voir en Internet comme le premier moyen d'accès à l'information. Car au Canada,Karsenti, T. et Dumouchel, G. (2010) ont montré que : « Cela fait déjà plus d'une décennie que le Web est devenu la première source d'accès à l'information ». Cela prouve que l'Internet constitue un objet d'étude majeur auprès des enseignants de l'Université. Faisant une analyse de la plus-value des TIC, l'UNESCO (2011, p.3) stipule également que l'information et le savoir prennent une importance grandissante dans les sociétés modernes. Il y a donc, pour ces sociétés, nécessité : - De former une population active pourvue de compétences en matière de TIC permettant de traiter l'information, ainsi que d'un esprit créatif et d'aptitudes à la réflexion et à la résolution de problèmes dans le but de générer des connaissances; - De permettre aux citoyens de disposer de connaissances et de ressources permettant de gérer efficacement leur propre vie et de mener une existence riche et satisfaisante (...) ; ainsi l'utilisation d'Internet tend à se déployer dans les foyers mais bien plus encore au sein des institutions. Pour Joubert (2013, p.3), l'Internet répond à la préoccupation de la mondialisation : « Dans cette contrainte de chacun à demeurer inséré et relié dans un environnement changeant, les TIC offrent la possibilité d'accéder aux informations et aux savoirs devenus nécessaires. Evoluer et s'adapter aux transformations dont les enjeux sont planétaires, est le défi de la vie d'aujourd'hui ». Lorsque les TIC sont mis au service de la pédagogie, selon Brahami M-M-A (2015, p.12) les TIC permettent d'apprendre, de comprendre, d'entreprendre, de motiver, de partager, d'interagir, de communiquer, d'échanger, de collaborer, d'exposer, de transmettre et de distribuer le savoir. Pour montrer l'importance des TIC en éducation, Dubois A-C. (2004, p. 5),pense pour sa part que la véritable révolution technologique dans le domaine de l'information réside dans l'apparition d'Internet, réseau informationnel de couverture mondiale modifiant fondamentalement le paysage documentaire actuel. Ainsi dit-elle, que l'ordinateur et les réseaux sont ainsi devenus de formidables vecteurs de l'information, permettant de traiter rapidement une masse considérable d'informations accessible simultanément dans des lieux différents. Il y a déjà une dizaine d'année que Brown cité par Karsenti, T. et all, (2002,p.1) indiquait que le plus important changement en éducation est la croissance phénoménale d'Internet et, en particulier, la version graphique d'Internet communément appelée le Web qui a modifié de façon durable nos modes de communication mais surtout le contexte de l'enseignement. Karsenti et Dumouchel, cité par Karsenti, T., Dumouchel, G. et Vassilis K, (2014) poursuiventdont que : « Cela fait déjà plus d'une décennie que le Web est devenu la première source d'accès à l'information ». Ainsi quand un individu se connecte à l'Internet, il se relie à un vaste réseau d'ordinateurs qui couvre le monde entier. L'homme peut ainsi profiter d'un accès pratiquement illimité à des documents éducatifs et qui permettent d'enrichir ses connaissances. L'Internet nous offre donc des possibilités d'entrer à une gigantesque source de connaissance telles que les dictionnaires en ligne, les encyclopédies, les journaux, les livres etc. Pour Grari, Y. (2015, p.71)« le web en général offre aussi aux enseignants les possibilités de dialoguer, d'échanger et de partager leurs expériences, il permet entre collègues d'actualiser les connaissances ». Et d'après cette dernière : ... dans les établissements, par exemple l'élève ne peut pas renouveler son livre chaque année comme il ne peut pas non plus s'offrir tous les livres nécessaires à sa scolarité ou à sa formation. A cet effet, le travail sur l'Internet apparaît comme un complément enrichissant pour pallier au manque de l'apprentissage en présentiel. L'élève pourra profiter aussi des manuels numérisés ainsi que de l'évolution de fonction documentaire sur web.Denis et Leclercq, cité par Beche, E. (2017), montrent aussi qu'en permettant l'accès aux informations et leur traitement automatique, leur utilisation à l'école produit une réelle valeur ajoutée dans la recherche, la production documentaire, la collaboration, la communication, la gestion de la formation, l'expérimentation, la résolution des problèmes et la programmation. L'Internet nous permet d'après Piron, F. (2016) d'élargir grandement le champ de nos recherches ; nous pouvons trouver des informations éducatives, des documents, des images, des vidéos pour constituer nos travaux de recherche sans bouger chez nous et sans fraissupplémentaire notamment dans les sites libres. Pour elle, il existe des millions de ressources scientifiques en libre accès, sur le web. Ce qui sous-entend que si les enseignants sont conscients des possibilités qu'offre l'Internet, ils seront compétents dans l'exercice de leur métier. Les enquêtes d'une étude menées par Karsenti,T. et Collin, S.(Op, cit), rapportent que le plus grand avantage, c'est « l'accès facile à une quantité impressionnante d'informations rendues disponibles pour les élèves. Cela est vraiment incroyable pour eux. Les élèves peuvent très facilement, explorer et découvrir une quantité impressionnante d'informations, très facilement accessibles, et souvent de qualité ». Pour Ezzahri, S. et all (s.d)allié à l'ordinateur, l'Internet constitue un support nouveau et performant pour la diffusion de l'information. L'un de ses avantages est la possibilité qu'il offre de chercher dans le Web, riche en informations scolaires et parascolaires, de dialogue et de communication immédiate avec d'autres internautes, ce qui dépasse la relation individuelle entre le lecteur et le livre ainsi que la relation traditionnelle entre l'élève et le professeur.En 2013, Ladage, C. et Ravestein, J. ont mené une enquête auprès des enseignants du secondaire pour savoir ce qu'en font les enseignants avec les TIC et particulièrement l'Internet. D'après cette enquête, ils ont conclu que les variables tels que : discipline, genre, âge... jouent sur les usages des outils numériques et sur la place qu'ils leur accordent dans leurs pratiques professionnelles. Dans le même ordre d'idée, une étude menée par Duquesnoy, M. (2014) sur les usages professionnels de l'Internet chez les enseignants du primaire, a montré que « de nombreux facteurs, tels l'âge ou le niveau de diplôme, influencent fortement son usage et la fréquence » et selon cette étude, la préparation des cours aux discussions sur les réseaux socio-numériques, les usagesprofessionnels d'Internet par les enseignants du primaire sont variés mais sont aussidivergents d'un individu à l'autre. Faisant une analyse des usages pédagogiques d'Internet à l'école à partir du regard des élèves de différents degrés scolaires Coen, P-F et all (2013) affirment « qu'il y a plus de 20 ans qu'est né Internet. L'avènement de ce réseau mondial et les possibilités nouvelles qu'il offrait par ses nombreuses applications (recherche d'informations, messageries électroniques, navigation sur des milliers de sites, partage de fichiers, etc.) ». Ravestein, J., Ladage, C. et Johsua, S. (2007), stipulent pour leur part que, les activités de recherche documentaire informatisée sur Internet se développent aujourd'hui largement dans tout le système éducatif et de formation, vivement encouragées par les institutions jusqu'à faire partie des référentiels de compétence comme le « Brevet Informatique et Internet ». C'est justement en ce sens que l'Association des Directeurs & Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation3(*) a établi les référentielles des compétences informationnelles pour permettre aux enseignants d'agir efficacement dans les situations pédagogiques. Cette référentielle prend en charge non pas uniquement les compétences documentaires mais l'ensemble des compétences nécessaires à la maîtrise de l'information : identification et définition des besoins, production de connaissances, utilisation des outils numériques, évaluation et réutilisation des résultats, connaissance des règles éthiques, et des enjeux sociaux ou économiques associés. Nombreuses sont les recherches qui démontrent l'intérêt d'Internet pour l'appropriation des connaissances, aussi bien en groupe classe qu'en dispositif de formation à distance. Karsenti, T. et Collin, S. (2013, p.96) rapportent que notre société a basculé dans l'ère de Google, dans un déluge d'informations, où les technologies rendent possible une vision numérique du monde, manipulable à volonté de son ordinateur, voire de son téléphone intelligent. S'inscrivant dans cette lignée, notre travail s'intéresse à cette autre situation d'apprentissage qu'est juste la place de ce « noble outil » (Internet) dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'Université de N'Djamena. Car Piron, F. (2016) reconnaissait et se posait déjà la question de savoir comment bien exploiter la richesse documentaire du web scientifique libre, c'est-à-dire les millions d'articles scientifiques, de thèses et de mémoires qui sont en ligne et accessibles à tous? Rares sont les étudiants et étudiantes, voire même des enseignants d'Afrique qui bénéficient d'une formation solide dans ce domaine. Et estime-t-elle qu'avoir un ordinateur avec un bon logiciel de navigation et une bonne connexion stable sont des conditions nécessaires pour effectuer une recherche documentaire, mais elles ne sont pas suffisantes.Alors compte tenu de la présence de l'Internet au Tchad et à l'Université, nous pensons que les enseignants du supérieur pouvaient s'approprier de l'Internet, qui est accessible à tous, pour mieux préparer leur cours. C'est pourquoi « Internet » apparait comme un élément essentiel qui mérite une attention particulière. Tout au long de ce travail nous allons aborder le sujet qui selon nous, est important afin de connaître ce que c'est l'Internet et son usage en tant qu'outil indispensable dans les pratiques enseignantes et précisément les enseignants de l'Université de N'Djamena/Tchad. * 2L'expression « société de l'information » est souvent associée à d'autres expressions comme « économie du savoir », « société apprenante », etc. * 3Association des Directeurs& Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (1012). Référentielde compétencesinformationnelles pour réussir son parcours de formation dans les établissements d'enseignement supérieur. |
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