LA PLACE DE L'INTERNET DANS LES PRATIQUES
PROFESSIONNELLES DES ENSEIGNANTS DE L'UNIVERSITE DE N'DJAMENA
(TCHAD)
Mémoire
présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master en
Enseignements Fondamentaux en Education
Spécialité : Technologie de l'Information et de
Communication et Education (TICE)
Par
NDJIG-NAN DINZA Joseph
Licence en Philosophie
Matricule : 17R3859
Sous la direction de
Béché Emmanuel
Maître de conférences
Session de juin2020
SOMMAIRE
RESUME
.................................................................................................
ii
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GENERALE
1
1.Contexte et problème de l'étude
2
2.Problématique
6
3. Questions
14
4.Objectifs
................................................................................
14
5.Hypothèses
14
6.Pertinence et portée de la recherche
15
7. Cadre méthodologique
17
CHAPITRE 1: ÉTAT DES LIEUX DES TIC (INTERNET)
DANS l'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DU TCHAD
32
1. Présentation générale du
Tchad
32
2.Description du système d'enseignement
supérieur au Tchad
33
_Toc42538903
3. Le développement des TIC et de l'Internet
au Tchad
2
CHAPITRE 2 : LES OPINIONS DES ENSEIGNANTS
ENQUETES SUR LA NOTION D'INTERNET
57
1.Les caractéristiques des enseignants
enquêtés
58
2.Définition de l'Internet selon les
enseignants
61
3.Ce que pensent les répondants des contenus
d'Internet
63
4.Choix des enseignants entre ressources obtenues
à l'aide de l'Internet et la bibliothèque
67
5.Les avantages de l'Internet chez les
répondants
68
6.Les inconvénients de l'Internet chez les
répondants
68
7.Les opinions des enseignants sur la notion
d'Internet
69
CHAPITRE 3 : UTILISATION DE
L'INTERNET CHEZ LES ENSEIGNANTS DE L'UNIVERSITE DE N'DJAMENA
77
1.Accès aux technologies et à
l'Internet
77
2.La fréquence d'utilisation de
l'Internet
83
3.Les temps passés sur l'Internet
84
4.Les activités que font les enseignants
enquêtés sur le Net
85
5.La publication électronique
93
6.Formation à la mise en ligne des cours
95
7.La veille informationnelle
96
CHAPITRE 4 : LA MAÎTRISE ET LES
COMPETENCES EN INTERNET
99
1.Les niveaux de maîtrise envers les pratiques
d'Internet
100
2.Compétences en Internet
110
3.Les obstacles qui empêchent les enseignants
d'utiliser davantage l'Internet
115
Conclusion générale
118
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
125
« Si on ne veut pas se faire submerger par
l'Internet, il faut toujours partir d'une question et être très
claire par rapport à cette question pour aller chercher la
réponse. On peut ensuite sauter d'une page à l'autre, mais il
faut être très précis sur ce qu'on veut au
départ »
Bullat-Koelliker, C. (2003).
251495936DEDICACE
À
La mémoire de ma fiancée Maïdjonré
Jeanne,
(Dans mon coeur tu seras toujours vivante).
Que Dieu tout puissant t'accorde sa miséricorde.
REMERCIEMENTS
La présente étude n'aurait pas été
possible sans le bienveillant soutien de certaines personnes. Et je ne suis pas
non plus capable de dire dans les mots qui conviennent, le rôle qu'elles
ont pu jouer à mes côtés pour en arriver là. Je
rends d'abord grâce à Dieu, le Tout-Puissant, de m'avoir
donné la vie et la santé pour la réalisation de cette
étude.
Mes premiers remerciements vont d'abord à mon Directeur
de mémoire, le Professeur Béché Emmanuel, pour avoir
accepté de diriger ce mémoire. Ayant cru en mon projet, il m'a
soutenu tout au long de mon parcours de chercheur débutant. Il a su
m'encourager et me motiver à continuer malgré les embûches.
Son soutien m'a été essentiel. Je le remercie pour l'aide, le
soutien constant et le temps précieux qu'il a pu consacrer à la
direction de mon travail. Je le remercie pour son encadrement scientifique et
ses conseils avisés.
Je tiens à remercier DrMapto Kengne Valèse pour
ses conseils, orientations et critiques féconds qui ont contribué
à l'approfondissement de mes réflexions sur l'objet de mon
mémoire. Je remercie aussi le professeur Bios Nelem Christian, pour ses
orientations : elles ont été fondamentales pour cette
étude. Ma reconnaissance va également à l'endroit de
Monsieur Aka'a Raphaël Landry. Sa disponibilité au
Département nous a toujours permis de répondre à nos
problèmes, quelle que soit leur nature. Dans cette rubrique, je profite
pour adresser un sincère remerciement à mes camarades de
promotion avec qui nous avons interagi tout au long de nos recherches
respectives.
Je salue au passage la disponibilité des enseignants de
l'Université de N'Djamena, qui ont accepté de participer à
cette étude. Je rends un hommage particulier à monsieurDjininboh
Gabriel et Dr Dieudonné Vaïdjiké pour leur soutien
multiforme. Je suis particulièrement reconnaissant à mes oncles
maternels qui n'ont cessé de me soutenir financièrement et
moralement. Je pense notamment aux messieurs Boumi Raouda, Yomassem et
Monbé Golbé. Je voudrais qu'ils voient en ce travail le
couronnement de tous leurs efforts.
J'exprime une pensée particulière à la
famille Dinza en générale et à mes très chers
grands frères Gouakaine Boumi et Golwa Dinza qui, sans eux, ce travail
n'aurait jamais pu être réalisé. Je suis reconnaissant de
leur soutien indéfectible et de tout le sacrifice qu'ils ont consenti.
En même temps, je témoigne ma reconnaissance et ma gratitude
à ma nouvelle famille de Yaoundé, qui m'ont
considéré comme un membre de leur famille. Il s'agit de la
famille Amana, dont Madame Ampo Pascaline m'a apporté un soutien
inestimable.
Enfin, mes remerciements finaux vont à l'endroit des
amis et parents qui m'ont soutenu tout au long de ce travail. Je pense à
Djandri Dinza, Moussa Fay, Allaramadji Jerom, Ndou Malloum, Kenfack Dzefack
Eddy Giresse, Kouakaine Adoum, Doh-kot Epaye Alifa, Ramadan Idogo Azina,
Baïyabé Bertand Laye, Tchoutezo Feugap Aghokeng Francklin,
Emessiene Augustine Annick, Bonen John Thierry, Yanyahbé
Danzoumbé Maye et MFabo Mbakop William.
LISTE
DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACRL: Association of College and Research Libraries
ADETIC : Agence de Développement des Technologies
de l'Information et de la Communication
APC : Approche par Compétence
ARCEP : Autorité de Régulation des
Communication Electroniques et des Postes
AUF : Agence Universitaire de la Francophonie
i2e : Compétence Informatique et Internet Niveau
2, Enseignant
CNESP : CommissionNationaledel'Enseignement
Supérieur Privé
CNF : Campus Numérique Francophone
CNRD : Centre National deRecherche pour
leDéveloppement
CONFOFOR : CommissionNationaledeFormationdesFormateurs
CREPUQ : Conférence des Recteurs et des Principaux
des Université du Québec
ENA : Environnement Numérique d'Apprentissage
EPES : EtablissementsPublics
d'EnseignementSupérieur
FOAD : Formations Ouvertes et à Distance
FONAREST : Fond National d'Appui àlaRecherche
Scientifiqueet Technique
GSMA : Association Internationale d'Opérateur de
Téléphonie Mobile
IFADEM : Initiative Francophone pour la Formation
à Distance des Maîtres
MESRI : Ministèredel'EnseignementSupérieur,
delaRechercheet l'Innovation
MPTIC : Ministère des Postes, des Nouvelles
Technologies de l'Information
OCDE : Organisation de Coopération et
Développement Economiques
OIF : Organisation Internationale de la Francophonie
OQLF : Office Québécois de la Langue
Française
OTRT : Office Tchadien de Régulation des
Télécommunications
RESEN : Rapport d'Etat du Système Educatif
National
SITIC : Salon International des Technologies de
l'Information et de la Communication
SMSI : Sommet Mondial de la Société de
l'Information
TICE : Technologies de l'Information et de Communication
et Education
TIT : Télécommunications Internationales du
Tchad
UIT : Union Internationale
Télécommunications
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau
1 :Nombre des questionnaires distribués aux
enseignants................................30
Tableau 2 : Tarifs d'Internet au Tchad :
Airtel et Tigo...............................................48
Tableau 3 : Tarifs d'Internet d'Airtel
Gabon et Niger...............................................48
Tableau 4 : Les matérielles
technologiques de l'Université de N'Djamena......................52
Tableau 5 : Genre de
répondants......................................................................57
Tableau 6 : Age de
répondants.........................................................................59
Tableau 7 : Montrant les effectifs des
enseignants enquêtés selon leur
filière................... 60
Tableau 8 : Années
d'expérience des
répondants....................................................61
Tableau 9 : Préférence
entre ressources de l'internet et la
bibliothèque..........................67
Tableau 10 : Les opinions des
enquêtés sur l'avenir de
l'Internet.................................70
Tableau 11 : L'Internet permet
d'améliorer la communication entre les gens...................73
Tableau 12 : Difficultés
d'abandonner l'Internet quand on commence par l'utiliser............73
Tableau 13 : Quand on a l'Internet
à la maison, on regarde moins la
télé........................74
Tableau 14 : Internet dans la
société de
demain......................................................75
Tableau 15 : Montrant l'accès
à
l'ordinateur.........................................................77
Tableau 16: Sexe de répondants
croisé avec possession d'ordinateur portable...................78
Tableau 17 : Montrant l'accès au
téléphone
portable.................................................79
Tableau 18 : Sexe de répondant
croisé avec accès à
Internet......................................80
Tableau 19 : Montrant la
fréquence d'utilisation
d'Internet..........................................83
Tableau 20 : Temps mis sur l'Internet
par jour......................................................84
Tableau 21: Sexe de répondant
croisé avec les activités que l'on peut faire sur
l'Internet...86
Tableau 22 : La publication
électronique.............................................................94
Tableau 23 : Formation relative à
la mise ligne des cours...........................................95
Tableau 24 : Veille
informationnelle...................................................................97
Tableau 25 : Maitrise de logiciel de
création d'un site web.......................................102
Tableau 26 : Maitrise de l'environnement
numérique d'apprentissage..........................104
Tableau 27 : Maitrise de moteur de
recherche......................................................107
Tableau 28 : Maitrise de catalogue et
les bases des données....................................109
Tableau 29 : Compétence en outils
de communication............................................114
Tableau 30 : Obstacles empêchant
les enquêtés d'utiliser
l'Internet.............................116
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Sexe de répondants
croisé avec type de
téléphone......................................79
Figure 2 : Sexe de répondants
croisé avec les moyens de connexion Internet
préférés...........81
Figure 3 : Expérience en
enseignement croisé avec logiciel de création de pages
web.......103
Figure 4 : Sexe de répondant
croisé avec environnement numérique d'apprentissage........105
Figure 5 : Expérience en
enseignement croisé avec moteurs de
recherche.......................108
RESUME
Ce mémoire étudie la place de l'Internet dans
les pratiques professionnelles des enseignants de l'Université de
N'Djamena, en mettant en évidence les utilisations qu'ils en font, leurs
opinions et leurs compétences numériques.Malgré le
développement de l'Internet au Tchad et les discours qui appellent
à l'usage de l'Internet à l'Université, on connait
très peu sur le mécanisme chez les enseignants de
l'Université. L'hypothèse générale que nous avons
posée, est que les enseignants de l'Université de N'Djamena
n'exploitent pas toutes les possibilités que leur offre l'Internet, du
fait de leur ignorance et de leur faible maîtrise de l'outil. Pour
l'examiner, nous avons mobilisé le Concems-Based Adoption Model (Hall et
Hord, 2001) et le modèle de Moersch (1995, 2001) intitulé le
Level of Technology Implementation (le LoTI). Tous ces deux modèles
théoriques mesurent les niveaux d'implantation des TIC en classe par les
enseignants. Nous avons aussi recouru à la théorie des
compétences pour évaluer les compétences des enseignants
de l'Université de N'Djamena à utiliser l'Internet. Du point de
vue méthodologique, nous avons opté pour une démarche
quantitative. Nous avons ainsi utilisé un questionnaire intégrant
des questions ouvertes que nous avons adressées à 79 enseignants.
Nos résultats montrent que les enseignants de l'Université de
Ndjamena ont une opinion favorable à l'usage de l'Internet dans leurs
pratiques professionnelles. Ils utilisent plus l'Internet pour la communication
que pour la recherche et la publication scientifiques. Mais, plus de 60%
d'entre eux ne possèdent pas des compétences techniques
essentielles qui leur permettent d'intégrer l'Internet dans leurs
pratiques professionnelles.
Mots clés : Internet, pratiques
professionnelles, compétences numériques, utilisation,
opinion.
ABSTRACT
This dissertation studies the place of Internet in the
professional practice of lecturers at the University of N'Djamena, by
highlighting the use they make of it, their opinion and their digital skill.
Despite the development of Internet in Chad and the speech calling for its use
in the university, very little is known about the mechanism among university
lecturers. The general hypothesis that we posed is that the lecturers of the
University of N'Djamena do not exploit all the possibility offered them by
Internet, due to their ignorance and their poor mastery of the tool. To examine
it, we used the Concems-Based Adoption Model (Hall and Hord, 2001) and
Moersch's model (1995, 2001) called the Level of Technology Implementation
(LoTI). Both of these theoretical models measure the level of ICT
implementation in a classroom by lecturers. We also used skill theory to assess
the skill of lecturers at the University of N'Djamena in the use Internet. From
a methodological point of view, we opted for a quantitative approach. We
therefore, submitted 79 lecturers to a questionnaire made up of open questions.
Our findings reveal that lecturers at the University of Ndjamena have a
favorable opinion of the use of Internet in their professional practice. They
use Internet more for communication than for scientific research and
publication. Lastly, more than 60% of them do not have the essential technical
skill which could permit them to integrate Internet into their professional
practice.
Keywords: Internet, professional practices,
digital skills, use, opinion.
INTRODUCTION GENERALE
L'Internet dont on parle aujourd'hui de plus en plus, a envahi
tous les secteurs de l'activité humaine, y compris celui de
l'éducation. L'Internet est ainsi apparu comme un moyen important de
développement et de réduction de la pauvreté de
façon durable. Il est aussi l'un de moyen le plus utilisé de ces
dernières années en ce qui concerne la recherche d'information
dans les Universités.Bien que présent et utilisé dans
presque tous les pays du monde, le niveau de développement de l'Internet
reste inégal d'une région à une autre, d'un pays à
un autre, entre le Nord développé et le Sud en voie de
développement. L'Afrique reste le continent le plus
défavorisé en matière de télécommunications
et d'accès aux technologies de l'information et de l'Internet, Djeumeni,
T.M. (2010). Des études révèlent des tendances
d'évolution prometteuses mais aussi des ruptures et de fortes
inégalités. Ces inégalités proviennent du fait que
d'autres pays ont les possibilités d'avoir les infrastructures
adaptées pouvant accueillir l'Internet et d'autres pays surtout
l'Afrique central soufre d'énormes problèmes qui empêche
les pays de penser aux infrastructures de hautes qualités. Ces
problèmes sont entreautres : la pauvreté, les problèmes
sécuritaires et sanitaires, manque d'électricité (le cas
du Tchad par exemple) et de l'eau potable etc. Au Tchad, malgré des
efforts consentis par le gouvernement en faveur de la technologie de
l'information et de la communication (TIC), le pays reste l'un de pays le plus
faible en matière de numérique. Cependant, nous pouvons dire sans
se tromper que l'Internet est omniprésent dans toutes les
sociétés, même s'il est reparti inégalement. Depuis
l'introduction de l'Internet au Tchad en 1997, le pays a déployé
l'un des plus grands plaidoyers politiques en faveur du développement
des nouvelles technologies en ces dernières années.
Malgré que l'Internet semble définitivement
entré dans la société tchadienne et est utilisé
à des différentes fins, on peut toujours s'interroger sur son
impact dans les pratiques professionnelles des enseignants de
l'Université. Reconnu pour sa diffusion et ses partages d'information,
l'Internet mérite une analyse profonde en contexte universitaire pour
savoir ce que font les enseignants de cette technologie.
1. Contexte et problème de
l'étude
Le choix de ce sujet est consécutif au dynamisme et
à la prolifération des Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC) dans les systèmes éducatifs de nos jours.
D'après notre constat, l'Internet a pris une place
prépondérante dans notre quotidien, il est
considéré comme la plus grande « base de
données » où on peut trouver 1'information la plus
diversifiée. En ce sens, Karsenti, T.et Dumouchel, G.(2011, p.177)
affirment que « les technologies de l'information et de la
communication (TIC) sont aujourd'hui un élément incontournable en
éducation ». Dans le même sens, Ham et Cha (2009)
cité par Karsenti, T.et Dumouchel, G.(ibid, p.9), ont noté quela
majorité des sociétés partagent l'idée qu'elles
sont un des thèmes clés enpolitique éducative pour
créer un système d'éducation qui est en mesure
depréparer adéquatement ses futurs citoyens à vivre dans
la société du savoir ou del'information.C'estjustement ce que
nous voyons de nos jours en politique éducative.
La prolifération des TIC est également
confirmée par l'Agence Française de Développement (AFD),
Agence Universitaire de la Francophonie(AUF), Orange etUNESCO (2015),
lorsqu'ils stipulent qu'une minorité de gens disposait, avant les
années 2000, d'un accès aux moyens de communication de type
téléphone fixe, mais aujourd'hui le mobile fait partie
intégrante du quotidien d'une large majorité. Les TIC sont
observées un peu partout dans les sociétés
africaines : Afrique du Sud, Rwanda, Ghana, Cameroun, Kenya etc.,
(Béché, E. 2013 ; Karsenti, T., et all. 2011) et à un
certain degré dans tous les niveaux d'éducation, du
préscolaire à l'Université, dans les secteurs formels et
non formels. Elles sont utilisées à des fins diverses : la
formation des apprenants soit en classe ou en ligne (e-learning), soit pour
offrir la formation à distance (Agence Universitaire de la Francophonie
(AUF), Initiative Francophone pour la Formation à Distance des
Maîtres (IFADEM)) aux enseignants et à d'autres adultes.
Cependant, d'après les multiples formules éducatives en vigueur,
(karsenti, T. 2015) les TIC sont enseignées de plus en plus comme une
discipline à part entière ou comme initiative à
l'informatique, alors que leur intégration dans les pratiques
pédagogiques pour améliorer la qualité de l'enseignement
et de l'apprentissage s'impose.
Depuis 2014, l'UNESCO affirmait déjà que les
téléphones portables, les tablettes et l'ordinateur ne cessent de
gagner du terrain et offrent une forte valeur ajoutée pour enseigner et
apprendre la lecture et l'écriture, en particulier lorsqu'une connexion
Internet est disponible. Force est néanmoins de reconnaître
les défis urgents qui se posent aux pays du monde entier dans ce domaine
en raison de l'expansion rapide de ces technologies, des investissements
financiers qu'elles impliquent et de la nécessité d'avoir une
vision claire et précise du rôle que les enseignants ont à
jouer pour exploiter toute la puissance des TIC, que ce soit aussi bien en
classeou en dehors de la classe.
De ce fait, en contexte africain, l'UNESCO dans son bulletin
d'information (2015, p.24), reconnait que l'utilisation des TIC dans le secteur
de l'éducation en est encore à un stade embryonnaire dans la
majorité des pays d'Afrique subsaharienne. Néanmoins, de
nouvelles avancées et prises de position concernant les TIC dans
l'éducation sont faites presque quotidiennement sur le continent.
Ainsi,au Tchad, nous observons aussi un peu partout l'utilisation quotidienne
des ordinateurs et surtout des téléphones mobiles
connectés à de fins personnelles. Cela a été
confirmé par l'Union Internationale Télécommunications
(UIT) dans le Rapport mesure la société de l'information, (2015,
pp.10-11) : ... le taux de la pénétration de la
téléphonie mobile en Afrique centrale est d'environ 57 % de la
population et le nombre d'utilisateurs du téléphone mobile
se situe au-delà de 50 % de la population de l'Afrique centrale. Les
taux de pénétrations à l'Internet s'élèvent
à une moyenne de 30 % d'utilisateur pour 100 habitants. Mais l'espace
Web dans la sous-région se limite surtout à de la consultation
d'informations et la messagerie1(*). Notons également le travail d'analyse de
Mian Bi (2012) et aussi celui d'Attenoukon et al. (2015) qui mettaient en
exergue que les étudiants africains disposent en plus
d'équipement TIC, de téléphones mobiles de
différentes marques qu'ils peuvent s'en servir pour se connecter et
rester informer. Une étude menée par Agence Française de
Développement, Agence universitaire de la Francophonie, Orange
&UNESCO publiée en 2015, menant une réflexion sur le
potentiel des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans
l'amélioration de la qualité de l'éducation de base en
Afrique et plus précisément en Afrique Subsaharienne a
montré que depuis la fin des années 2014, le nombre d'appareils
mobiles en circulation est supérieur à celui des personnes sur
terre et l'Afrique compte près de 700 millions de détenteurs de
téléphone portable, soit davantage qu'aux États-Unis et en
Europe. C'est dans cette même lancée qu'Orange etUNESCO (2014)
affirment que : ...Avec d'ores et déjà un taux de
pénétration près de 70 %, ce qui se profile à court
terme est le désenclavement des régions les plus isolées
et la diffusion de services qui changent la vie des populations. Si, pour
l'instant, seuls 16 % des Africains bénéficient d'une connexion
à Internet, le plus faible taux mondial, là aussi des solutions
technologiques vont améliorer la situation à moyen terme.Et
ce qui amène Onguéné E. L-M et Fotsing, J. (2016,
p.127)à dire qu'il est impensable que l'Internet et les
nouvelles technologies soient inconnus chez les Africains. Et selon ces
auteurs, les chiffres les plus actuels attestent d'une forte
pénétration de l'Internet et du téléphone mobile
dans nos pays. Et disent-ils que cette croissance se confirme
précisément au Nigéria où, entre juillet 2012 et
juin 2013, la télé-densité a grimpé de 13,3 %. Au
début de l'année 2013, cette télé-densité
est passée à 81,2 %. En avril, le chiffre a explosé
à85.2 %.En effet, dans le cadre de ce travail, il s'agit des
possibilités qu'offre l'Internet dans le domaine de l'éducation
en général et chez les enseignants de l'Université de
Ndjamena/Tchad en particulier. Signalons de passage que le Tchad fait partie
des dix (10) pays les plus pauvres du monde d'après le Programme
d'analyse des systèmes éducatifs de la Conférence des
Ministres de l'Education des Etats et Gouvernement de la Francophonie (COFEMEN
2009-2010). Et selon le classement du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD, 2012), il se situe au 184e rang sur 187 pays en
termes d'indice de développement humain (IDH). Ainsi, avec une
population estimée à 15 millions d'habitants, le Tchad, comme la
plupart des pays d'Afrique connaissent un fort taux de
pénétration des TIC, essentiellement des téléphones
mobiles dans son territoire. Et bien que 70% des Tchadiens vivent dans la zone
rurale, les deux principaux opérateurs (Airtel et Tigo) du pays à
travers le Rapport de l'Association Internationale d'Opérateur de
Téléphonie Mobile rédigé par Deloitte, L.L.P.
(2016,p.3), montrent clairement que : « Le taux de
couverture réseaux est à 80 % de la population. La
pénétration de téléphonie mobile est passé
de 140 000 abonnés uniques en 2006 à plus de
4 000 000 en 2016 ». Ainsi, nous constatons que
l'utilisation de téléphone mobile devient de plus en plus un
modèle dans toute l'étendue du territoire.Sur ce, nous pensons
qu'étant un enseignant de l'Université, l'utilisation du
numérique pourra prendre une place importante. Ainsi, chacun doit en
faire des bons usages pour faciliter ces taches et rester en phase de
l'évolution du monde. Cependant, il y'a peu des informations concernant
l'utilisation des TIC et surtout de l'Internetdans les pratiques
professionnelles des enseignants de l'Université du Tchad en
générale et de N'Djamena en particulier. Dans ce contexte, il
faut le dire et reconnaitre que le gouvernement tchadien a entrepris des
nombreuses actions en faveur de l'utilisation des TIC dans son plan de
développement. Ainsi, conscient de cette situation, a entrepris
dès 1998 des réformes du secteur des
télécommunications ayant conduit à une plus grande
libéralisation permettant au secteur privé de jouer un rôle
moteur dans ce secteur. Dans le domaine de l'éducation, nous avons la
création de l'Université Virtuelle du Tchad (UVT) par la Loi
N°13/PR/2005 du 16/09/2005. En 2009, l'Etat a offert un lot de mille cinq
cent (1500) ordinateurs portables aux enseignants du supérieur. Et en
2012, le Président de la République a fait un don de cinq mille
neuf cent soixante-huit (5968) ordinateurs portables aux étudiants des
institutionssupérieures. Cependant, la répartitionde ces
ordinateurs se faisait suivant les critères d'excellence.Il faut aussi
dire que d'après le rapport de l'Autorité de Régulation
des Communications Electroniques et des postes (ARCEP), qu'en fin 2018, le
Tchad comptait 1,7 millions d'utilisateurs Internetsoit une augmentation de 69%
par rapport à 2013. Malgré le développement de l'Internet
au Tchad mais d'un Internet aux prises avec les difficultés
socioéconomiques et techniques, et malgré les discours qui
appellent à l'usage de l'Internet à l'Université, on
connait très peu sur le mécanisme chez les enseignants ; en
fait, en contexte tchadien, il n'y a pas de recherche capable de renseigner sur
l'utilisation de l'Internet dans les pratiques professionnelles des enseignants
de l'Université de N'Djamena. Aussi semble-t-il que l'utilisation de
l'Internet chez les enseignantsn'est pas encore structurée et donc
souffre d'un manque de formation adéquate pour une utilisation optimale
des TIC en générale et l'Internet en particulier. Il n'y a aucune
obligation formelle de la part des enseignants à faire usage de
l'Internet dans les pratiques pédagogiques. La plupart de ces
enseignants sont encore attachés aux pratiques de l'apprentissage
traditionnel. Pour ce faire, on peut noter des pratiques rudimentaires chez
certains enseignants. Alors qu'aujourd'hui, avec l'utilisation massive des
téléphones mobiles et quelques fois des ordinateurs, l'Internet
pourrait s'imposer aux enseignants en général et aux enseignants
du supérieur en particulier. En ce sens que l'Internet est un moyen qui
peut aider les enseignants à renouveler leur pratique d'enseignement et
éventuellement à développer leurs compétences.
Car,Paul Renaud soulignait dans la revue Université en mars 1997,
cité par Tago, H., et all (2007)qu'en Afrique francophone par exemple,
on constate qu'il y a très peu de bibliothèques, notamment
universitaires, très peu de centres de documentation, et qu'ils sont
tout à fait insuffisants en termes de contenus. Cela est aussi un
constat réel, en ce qui concerne le Tchad.C'est pourquoi nous pensons
comme Pascal Renaud que les TIC (revues, publications électroniques,
ressources scientifiques disponibles sur Internet) permettent de pallier un peu
cette pénurie d'ouvrages qui affectent la communauté
universitaire. Avec ce manque de bibliothèques bien
équipées, le recours à l'Internet pourrait remplacer
celles-ci. Car, l'Université de N'Djamena ne dispose pas une
bibliothèque adéquate permettant aux enseignants de tirer
pleinement profit.Aussi, avec le phénomène de la
« globalisation ou mondialisation » que le monde
traverse,les enseignants du supérieur ne doivent pas rester à la
marge, car le numérique s'impose dans toute la société.
Mais l'autre constat, c'est l'idée des paradigmes d'apprentissage en
éducation, principalement celle de l'approche par compétence
(APC) que le monde traverse, justifieégalement le choix de ce sujet.
L'Approche par compétence vise à former et
à introduire l'apprenant socialement (Perrenoud 2005, Tardif 2006 et
Roegiers 2000), car l'école a changé sa facette, qui autre fois
était le développement de la connaissance chez l'individu au
profit de la vie professionnelle ou la vie pratique Perrenoud (2005). Ainsi,
pour répondre aux exigences de monde économique ou dans le
domaine de travail, l'apprenant doit acquérir plusieurs sources des
savoirs afin de les mobiliser dans la vie pratique. C'est ce qui amène
Lebrun, (2001) à dire que plusieurs approches pédagogiques
actives sont réactualisées par le développement des
technologies informatiques et leur utilisation quant à la recherche et
l'accès à l'information, aux possibilités d'interaction et
de communication, et aux outils de production de connaissances, de
modèles, de concepts, permettant de contribuer à la
réalisation des supports de projets personnels. Il s'agit entre autres
de l'apprentissage par résolution de problèmes, l'apprentissage
coopératif, la pédagogie par projet, l'apprentissage
contextualisé ou encore la pédagogie inversée. C'est
pourquoi nous pensons que, nous ne pouvons parler de la compétence
lorsque l'enseignant peut accéder à la recherche d'informations
dont l'accès est facilité par le Web et l'utilisation des outils
de communication pour le travail en groupe à distance. C'est en ce sens
que, cette recherche va consister à analyser les manifestations ou
l'utilisation de l'Internet chez les enseignants de l'Université de
N'Djamena qui ont bénéficié pour la première fois
des ordinateursdepuis 2009, pouvant facilement utiliser pour se connecter. Nous
avons préféré orienter notre étude sur le processus
d'enseignement apprentissage notamment dans la recherche de l'information, et
de la communication qui selon nous, sontles éléments clés
pour permettre aux enseignants de mobiliser différents types de
ressources pour développer leurs compétences.
2. Problématique
Parmi les grandes révolutions qu'a connues
l'humanité au cours de l'histoire, notons également la
révolution numérique. Les technologies de l'information et de la
communication (TIC) ont révolutionné presque tous les aspects de
notre vie privée et professionnelle, Organisation de Coopération
et Développement Economiques(OCDE 2015). Ainsi, nul n'ignore le
développement vertigineux du numérique tant dans le domaine de la
vie courante que le domaine de l'enseignement. Le « numérique
», appellation courante pour désigner ce
phénomène technologique se présente toujours plus comme
une nécessité dans une société dans laquelle les
changements rapides, l'augmentation des connaissances et également les
demandes d'une éducation de haut niveau s'imposent.Le moteur de cette
révolution est l'Internet. Dans sa thèse, Dumouchel, G. (2016, p.
195) pense que face au nouvel écosystème informationnel
dominé par Google, Wikipédia et les médias sociaux,
certains affirment que le rôle de l'enseignant est appelé à
évoluer en passant de transmetteur univoque des connaissances à
celui de médiateur de l'apprentissage.
Notons que nous avons fait une recension des écrits
portant sur les technologies de l'information et de communication en
éducation et principalement sur l'Internet et ses potentialité
dans les revues ou les bases de données tels que : Revue
Internationale des Technologies en Pédagogie Universitaire (RITPU),
Science et Technologies de l'Information et de Communication pour l'Education
et de la formation ( STICEF), Réseau International Francophone des
Etablissements de Formation de Formateurs (RIFEFF), Distances et
médiations des savoirs, Revue canadienne de l'apprentissage et de la
technologie, et surtout la revue Frantice.net etc. Ces revues
ont été repérées à l'aide des moteurs de
recherches appropriés pour une recherche scientifique.
En effet, il est devenu aujourd'hui un impératif
d'affirmer que les TIC sont un indispensable outil au quotidien des Africains,
Karsenti, T.(2014). Difficile d'y souscrire il y a une dizaine d'années,
on en vient maintenant admettre avec évidence l'implication de ces
outils dans de nombreux domaines d'activité de la vie,
Onguéné E. L-M et Fotsing, J(2016, p.127). A cet effet,
l'intégration de TIC dans l'éducation était au centre de
plusieurs travaux de recherche et nombreux sont des chercheurs qui pensent que
l'intégration des TIC produit une valeur ajoutée à
l'enseignement. C'est le casde Djénéba, T. (2008, p.3) qui dit
à propos que l'intégration des TIC devient un
phénomène incontournable, singulièrement dans le secteur
de l'éducation, où leur utilisation semble pouvoir favoriser
l'accès à l'information, faciliter la construction des
connaissances et l'acquisition de savoirs, ainsi qu'accroître la
réussite éducative et l'employabilité des jeunes. Raison
pour laquelle, l'utilisation des TIC en éducation est importante pour
tous les systèmes d'enseignement qui souhaitent se développer.
Qu'il s'agisse des politiciens ou des experts et praticiens de
l'éducation, tout le monde ou presque s'accorde aujourd'hui pour
assigner aux technologies de l'information et de la communication le rôle
de moteur pour l'amélioration de l'enseignement et de l'apprentissage
à l'école. C'est en ce sens que Tchameni N., S. (2007, p.2), dit
qu'il est difficile de nos jours d'imaginer une école moderne sans les
technologies de l'information et de la communication. L'auteur conclue en
montrant queles nouvelles technologies font maintenant partie de notre
quotidien et ce n'est peut-être pas exagéré de relever que
personne ne peut désormais rester insensible au phénomène
de l'intégration des TIC dans l'éducation, au risque de devenir
un analphabète du modernisme.En Afrique, l'UNESCO a
contribué d'une manière ou d'une autre à la promotion des
TIC dans l'éducation. Selon cette institutionles technologies de
l'information et de la communication peuvent contribuer à l'accès
universel à l'éducation, à la mise en oeuvre d'un
apprentissage et d'un enseignement de qualité et aussi au
développement professionnel des enseignants et même sur le plan de
la gestion de l'administration, le TIC est indispensable. Les travaux
deKarsenti, T. et all (2011, p.1), montrent aussi que les recherches sur les
technologies de l'information et de la communication (TIC) en contexte
éducatif africain ont dès leur commencement
généré leurs lots d'intérêts et de
pessimisme. En termes de potentiel, les TIC représentent par exemple
l'avantage de démultiplier les ressources disponibles pour
l'enseignement et l'apprentissage à partir d'un seul outil
(c'est-à-dire un ordinateur connecté à Internet). Et ils
poursuivent plus loin que : « Le recours aux TIC enrichit
aussi la documentation des enseignants et la planification des
cours ». Par ailleurs l'intégration des TIC dans
l'éducation a été une réussite dans plusieurs pays
tels que : les USA, Canada, Chine, France et voire certains pays africains
comme le Ghana, Afrique du Sud, (Karsenti et collin 2013 ;
Béché, E. 2017). Mais dans d'autres pays par exemple, cas de
l'Afrique centrale en générale et le Tchad en particulier,
beaucoup des efforts restent à faire pour que ces pays
bénéficient pleinement des potentialités des TIC.
Notons cependant que, malgré les obstacles qui
entravent la bonne implémentation des outils technologiques en
éducation, l'humanité est entièrement affectée par
la technologie, de telle sorte que nous parlerons de la civilisation des
machines au lieu de la civilisation humaine. C'est ainsi que nous
assistons à une prolifération importante des outils
technologiques tels que les ordinateurs, les télévisions, les
téléphones mobiles et les différents appareils
électroniques qui envahissent le monde. Pour ce 21e siècle,
l'ensemble des compétences associées aux technologies de
l'information et de la communication (TIC) sont jugées importantes pour
l'intégration des individus à la société et pour la
compétitivité des nations, California Emerging Technology Fund,
(2008) ; Anderson, (2010).Etant donné que la
performance des étudiants dépende de la performance des
enseignants comme le montrent Tagne, G. et Gauthier, C. (2014, p.2), «
toutes les données disponibles convergent et indiquent que la
qualité des enseignants est le premier facteur d'explication des
différences de niveaux entre les élèves ». C'est
ici que, la bonne utilisation des TIC par les enseignants du supérieur
est indispensable. Aussi Pascal Codjo Dakpo, et al (2008) ne nous
rappellent-ils pas que : « Le contexte de la
mondialisation, caractérisé par le vertigineux
développement des TIC, et le développement d'une
société de savoir oblige l'Afrique à prendre une part
active dans l'appropriation des nouvelles technologies ».
Néanmoins, la réussite d'intégration des
TIC n'est pas chose facile, car elle demande la contribution de tous les
acteurs de l'éducation. Pour Mastafi, M. (2015, p. 29), plusieurs
conditions sont requises pour la réussite de tout projet
d'intégration des TIC en éducation. Et il poursuit que,
l'intégration des TIC dans les établissements scolaires passe
tout d'abord par l'installation de matériels et équipements
technologiques, ainsi qu'un éventail complet de logiciels et de contenus
éducatifs. En Afrique par exemple, karsenti, T. (2009) pense que
l'obstacle principal rencontré au niveau de l'usage des TIC en
éducation réside dans le manque de logiciels, d'ordinateurs,
d'électricité, etc.Parmi les questions dont on devrait se
préoccuper et qui entravent le processus d'intégration des TIC
à l'école, nombreux sont des auteurs (Shafika, Broekman et
Mogale, 2005 ; Karl et El Sharkawy, 2004 ;Djeumeni, 2010 ; Bakhoum, 2002)
qui mentionnent le manque d'outils, la logistique inopérante,
l'insuffisance ou le défaut d'infrastructure technologique. En fait, il
n'existerait pas dans la plupart des États africains un potentiel
infrastructurel apte à accueillir la connexion, à assurer une
couverture nationale, et à supporter les coûts. Mais Tchameni,N.,
S. (2007, p.18-24) va montrer que la situation des TIC en Afrique est le
reflet du développement économique du continent. Car, la plupart
des pays africains seraient confrontés à l'accès
limité aux TIC du fait de la cherté des installations, de
l'utilisation et de l'entretien des infrastructures nécessaires, mais
aussi à cause du manque d'expertise locale et des médiocres
connaissances informatiques des groupes d'utilisateurs. L'absence
d'équipements technologiques appropriés serait de nature à
compromettre le déploiement pédagogique des TIC dans les
institutions d'enseignement. Justement au Tchad, les infrastructures en
matière des TIC est un manque qu'il faut relever. C'est pourquoi
Tchameni, N., S. (ibid.) croit qu'à ce niveau, les TIC butteraient donc
sur le manque d'infrastructures comme la pénurie de ligne
téléphonique ou le réseau de
télécommunications indigent, disparate, inadéquat et
obsolète,la fluctuation des tensions électriques, les
délestages et pannes d'électricité récurrentes, les
infrastructures technologiques limitées, le manque de maintenance du
matériel technologique existant, les routes en piteux état, etc.
Mais faut-il rester bras croisés et attendre à ce que toutes les
conditions soient réunies ou se lancer dans les préliminaires
pour pouvoir avancer dans ce sens ?
Karsenti, T., et all(Op, cit), font remarquer que
l'intégration des TIC dans les systèmes éducatifs
africains reste difficile et limitée, ce qui donne lieu à des
positions diverses. Certains s'y résignent et attendent le moment
où les systèmes éducatifs africains
seront«prêts » à intégrer les TIC, comme
si ces dernières constituaient une étape fixe dans un plan de
développement préétabli et minuté. Paradoxalement,
on peut se demander quand arrivera le temps d'intégrer
pédagogiquement les TIC si aucune initiative, même
préliminaire, n'est faite en ce sens. Or, aujourd'hui qu'on le souhaite
ou non, qu'on le prouve ou non,les technologies sont omniprésentes dans
toute la société, dans les grandes villes comme dans les zones
reculés notamment grâce aux téléphones mobiles. En
ce sens, l'éducation aux numériques devrait être au centre
de toute réforme en éducation. Alors que pendant plusieurs
années on s'est demandé si les technologies influaient sur la
réussite scolaire des élèves, il s'agit désormais
de chercher quels usages des technologies doivent être mis en place afin
de favoriser une plus grande réussite éducative de chacun :car
l'enjeu majeur est bien là,Karsenti et Collin (2013). Certes, on peut
supposer que certaines technologies ont un potentiel cognitif plus
élevé que d'autres. Il n'en demeure pas moins au bout du compte,
que ce sont surtout les usages qu'en font les enseignants et les
élèves qui seront déterminants, c'est ce que pensent
également karsenti, T.et Collin, S. (2013, p.1). Les travaux de
Pelgrum, W.J. et Law, N. (2004, p. 19), sur les TIC et l'éducation dans
le monde stipulent que : « L'introduction des
ordinateurs dans le système scolaire a fait naître de grands
espoirs : rendre éducation plus efficace et plus
motivant », aussi, nous mentionnons que dans une
société dite « société
d'information2(*) », les systèmes éducatifs
doivent revoir les programmes d'enseignement afin de préparer les jeunes
pour entrer dans cette société. Pour cela, ils doivent
préparer les enseignants à un apprentissage tout au long de la
vie. La thèse que nous pouvons développée en ce sens est
la suivante : ...sous l'effet des TIC, de nombreuses
sociétés deviendrons des sociétés de l'information,
dans ces sociétés de l'information, les citoyens devront
posséder des compétences nouvelles qui n'ont pas encore (ou pas
suffisamment) été développées et acquises dans les
systèmes éducatifs traditionnels ; des innovations
éducatives sont nécessaires pour développer ces
compétences nouvelles (avec l'aide des TIC) et trouver un nouvel
équilibre entre anciens et les nouveaux éducatifs, Pelgrum
et Law, (Ibid). Malgré ces défis immenses permettant une
intégration des TIC en éducation en contexte africain, l'Internet
est plus que présent dans toutes les sociétés africaines.
Ainsi, les enseignants des Universités doivent voir en Internet comme le
premier moyen d'accès à l'information. Car au Canada,Karsenti, T.
et Dumouchel, G. (2010) ont montré que : « Cela fait
déjà plus d'une décennie que le Web est devenu la
première source d'accès à l'information ».
Cela prouve que l'Internet constitue un objet d'étude majeur
auprès des enseignants de l'Université.
Faisant une analyse de la plus-value des TIC, l'UNESCO (2011,
p.3) stipule également que l'information et le savoir prennent une
importance grandissante dans les sociétés modernes. Il y a donc,
pour ces sociétés, nécessité :
- De former une population active pourvue de
compétences en matière de TIC permettant de traiter
l'information, ainsi que d'un esprit créatif et d'aptitudes à la
réflexion et à la résolution de problèmes dans le
but de générer des connaissances;
- De permettre aux citoyens de disposer de connaissances et de
ressources permettant de gérer efficacement leur propre vie et de mener
une existence riche et satisfaisante (...) ; ainsi l'utilisation d'Internet
tend à se déployer dans les foyers mais bien plus encore au sein
des institutions.
Pour Joubert (2013, p.3), l'Internet répond à la
préoccupation de la mondialisation : « Dans cette
contrainte de chacun à demeurer inséré et relié
dans un environnement changeant, les TIC offrent la possibilité
d'accéder aux informations et aux savoirs devenus nécessaires.
Evoluer et s'adapter aux transformations dont les enjeux sont
planétaires, est le défi de la vie
d'aujourd'hui ». Lorsque les TIC sont mis au service de la
pédagogie, selon Brahami M-M-A (2015, p.12) les TIC permettent
d'apprendre, de comprendre, d'entreprendre, de motiver, de partager,
d'interagir, de communiquer, d'échanger, de collaborer, d'exposer, de
transmettre et de distribuer le savoir. Pour montrer l'importance des TIC en
éducation, Dubois A-C. (2004, p. 5),pense pour sa part que la
véritable révolution technologique dans le domaine de
l'information réside dans l'apparition d'Internet, réseau
informationnel de couverture mondiale modifiant fondamentalement le paysage
documentaire actuel. Ainsi dit-elle, que l'ordinateur et les réseaux
sont ainsi devenus de formidables vecteurs de l'information, permettant de
traiter rapidement une masse considérable d'informations accessible
simultanément dans des lieux différents.
Il y a déjà une dizaine d'année que Brown
cité par Karsenti, T. et all, (2002,p.1) indiquait que le plus important
changement en éducation est la croissance phénoménale
d'Internet et, en particulier, la version graphique d'Internet
communément appelée le Web qui a modifié de façon
durable nos modes de communication mais surtout le contexte de l'enseignement.
Karsenti et Dumouchel, cité par Karsenti, T., Dumouchel, G. et Vassilis
K, (2014) poursuiventdont que : « Cela fait déjà
plus d'une décennie que le Web est devenu la première source
d'accès à l'information ». Ainsi quand un individu
se connecte à l'Internet, il se relie à un vaste réseau
d'ordinateurs qui couvre le monde entier. L'homme peut ainsi profiter d'un
accès pratiquement illimité à des documents
éducatifs et qui permettent d'enrichir ses connaissances. L'Internet
nous offre donc des possibilités d'entrer à une gigantesque
source de connaissance telles que les dictionnaires en ligne, les
encyclopédies, les journaux, les livres etc. Pour Grari, Y. (2015,
p.71)« le web en général offre
aussi aux enseignants les possibilités de dialoguer, d'échanger
et de partager leurs expériences, il permet entre collègues
d'actualiser les connaissances ». Et d'après cette
dernière : ... dans les établissements, par
exemple l'élève ne peut pas renouveler son livre chaque
année comme il ne peut pas non plus s'offrir tous les livres
nécessaires à sa scolarité ou à sa formation. A cet
effet, le travail sur l'Internet apparaît comme un complément
enrichissant pour pallier au manque de l'apprentissage en présentiel.
L'élève pourra profiter aussi des manuels numérisés
ainsi que de l'évolution de fonction documentaire sur web.Denis et
Leclercq, cité par Beche, E. (2017), montrent aussi qu'en permettant
l'accès aux informations et leur traitement automatique, leur
utilisation à l'école produit une réelle valeur
ajoutée dans la recherche, la production documentaire, la collaboration,
la communication, la gestion de la formation, l'expérimentation, la
résolution des problèmes et la programmation. L'Internet nous
permet d'après Piron, F. (2016) d'élargir grandement le champ de
nos recherches ; nous pouvons trouver des informations éducatives,
des documents, des images, des vidéos pour constituer nos travaux de
recherche sans bouger chez nous et sans fraissupplémentaire notamment
dans les sites libres. Pour elle, il existe des millions de ressources
scientifiques en libre accès, sur le web. Ce qui sous-entend que si les
enseignants sont conscients des possibilités qu'offre l'Internet, ils
seront compétents dans l'exercice de leur métier. Les
enquêtes d'une étude menées par Karsenti,T. et Collin,
S.(Op, cit), rapportent que le plus grand avantage, c'est
« l'accès facile à une quantité
impressionnante d'informations rendues disponibles pour les
élèves. Cela est vraiment incroyable pour eux. Les
élèves peuvent très facilement, explorer et
découvrir une quantité impressionnante d'informations,
très facilement accessibles, et souvent de
qualité ».
Pour Ezzahri, S. et all (s.d)allié à
l'ordinateur, l'Internet constitue un support nouveau et performant pour la
diffusion de l'information. L'un de ses avantages est la possibilité
qu'il offre de chercher dans le Web, riche en informations scolaires et
parascolaires, de dialogue et de communication immédiate avec d'autres
internautes, ce qui dépasse la relation individuelle entre le lecteur et
le livre ainsi que la relation traditionnelle entre l'élève et le
professeur.En 2013, Ladage, C. et Ravestein, J. ont mené une
enquête auprès des enseignants du secondaire pour savoir ce qu'en
font les enseignants avec les TIC et particulièrement l'Internet.
D'après cette enquête, ils ont conclu que les variables tels
que : discipline, genre, âge... jouent sur les usages des outils
numériques et sur la place qu'ils leur accordent dans leurs pratiques
professionnelles. Dans le même ordre d'idée, une étude
menée par Duquesnoy, M. (2014) sur les usages professionnels de
l'Internet chez les enseignants du primaire, a montré que
« de nombreux facteurs, tels l'âge ou le niveau de
diplôme, influencent fortement son usage et la
fréquence » et selon cette étude, la
préparation des cours aux discussions sur les réseaux
socio-numériques, les usagesprofessionnels d'Internet par les
enseignants du primaire sont variés mais sont aussidivergents d'un
individu à l'autre. Faisant une analyse des usages pédagogiques
d'Internet à l'école à partir du regard des
élèves de différents degrés scolaires Coen, P-F et
all (2013) affirment « qu'il y a plus de 20 ans qu'est né
Internet. L'avènement de ce réseau mondial et les
possibilités nouvelles qu'il offrait par ses nombreuses applications
(recherche d'informations, messageries électroniques, navigation sur des
milliers de sites, partage de fichiers, etc.) ». Ravestein, J.,
Ladage, C. et Johsua, S. (2007), stipulent pour leur part que, les
activités de recherche documentaire informatisée sur Internet se
développent aujourd'hui largement dans tout le système
éducatif et de formation, vivement encouragées par les
institutions jusqu'à faire partie des référentiels de
compétence comme le « Brevet Informatique et Internet
». C'est justement en ce sens que l'Association des Directeurs &
Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la
Documentation3(*) a
établi les référentielles des compétences
informationnelles pour permettre aux enseignants d'agir efficacement dans les
situations pédagogiques. Cette référentielle prend en
charge non pas uniquement les compétences documentaires mais l'ensemble
des compétences nécessaires à la maîtrise de
l'information : identification et définition des besoins, production de
connaissances, utilisation des outils numériques, évaluation et
réutilisation des résultats, connaissance des règles
éthiques, et des enjeux sociaux ou économiques
associés.
Nombreuses sont les recherches qui démontrent
l'intérêt d'Internet pour l'appropriation des connaissances, aussi
bien en groupe classe qu'en dispositif de formation à distance.
Karsenti, T. et Collin, S. (2013, p.96) rapportent que notre
société a basculé dans l'ère de Google, dans un
déluge d'informations, où les technologies rendent possible une
vision numérique du monde, manipulable à volonté de son
ordinateur, voire de son téléphone intelligent. S'inscrivant dans
cette lignée, notre travail s'intéresse à cette autre
situation d'apprentissage qu'est juste la place de ce « noble
outil » (Internet) dans les pratiques professionnelles des
enseignants de l'Université de N'Djamena. Car Piron, F. (2016)
reconnaissait et se posait déjà la question de savoir comment
bien exploiter la richesse documentaire du web scientifique libre,
c'est-à-dire les millions d'articles scientifiques, de thèses et
de mémoires qui sont en ligne et accessibles à tous? Rares sont
les étudiants et étudiantes, voire même des enseignants
d'Afrique qui bénéficient d'une formation solide dans ce domaine.
Et estime-t-elle qu'avoir un ordinateur avec un bon logiciel de navigation et
une bonne connexion stable sont des conditions nécessaires pour
effectuer une recherche documentaire, mais elles ne sont pas suffisantes.Alors
compte tenu de la présence de l'Internet au Tchad et à
l'Université, nous pensons que les enseignants du supérieur
pouvaient s'approprier de l'Internet, qui est accessible à tous, pour
mieux préparer leur cours. C'est pourquoi «
Internet » apparait comme un élément essentiel
qui mérite une attention particulière.
Tout au long de ce travail nous allons aborder le sujet qui
selon nous, est important afin de connaître ce que c'est l'Internet et
son usage en tant qu'outil indispensable dans les pratiques enseignantes et
précisément les enseignants de l'Université de
N'Djamena/Tchad.
3. Questions
Au niveau de la formulation des questions de recherche, nous
avons distingué et développé la question principale ainsi
que les questions spécifiques.
3.1
Question principale
Quelle est la place de l'Internet
dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'Université de
N'Djamena ?
Pour analyser cette place, nous mettons l'accent sur les
variables suivantes : opinion, utilisation, maîtrise et la
compétence.
3. 2 Questions de recherche
Que pensent les enseignants de l'Université de
N'Djamena de l'Internet et de son utilisation à des fins
professionnelles universitaires ?
Que font les enseignants de l'Université de N'Djamena
de l'Internet dans leurs pratiques professionnelles ?
Quelles sont les niveaux de maîtrise et de
compétences réelles des enseignants de l'Université de
N'Djamena à faire usage de l'Internet dans leurs pratiques
professionnelles ?
4. Objectifs
Pour réaliser cette étude, nous avons
fixé des objectifs pouvant conduire ce travail. Sur ce, nous avons un
objectif général et trois objectifs spécifiques.
4.1
Objectif général
L'objectif général de la recherche est de
déterminerla place de l'Internet dans les pratiques professionnelles des
enseignants de l'Université de N'Djamena.
4.2
Objectifs spécifiques
Récolter des données sur les impressions
liées à l'utilisation de l'Internet par les enseignants de
l'Université de N'Djamena.
Identifier les différentes utilisations et pratiques de
l'Internet par les enseignants de l'Université de
N'Djamena.
Définir le niveau de maîtrise et de
compétences en Internet des enseignants de l'Université de
N'Djamena.
5. Hypothèses
Pour répondre aux questions de recherches, nous avons
formulé des hypothèses, réparties comme suit :
hypothèse principale et les hypothèses de recherche.
5. 1
Hypothèse principale
Nous formulons l'hypothèse selon laquelle,
malgré les efforts des politiques publiques visant à
intégrer les TIC dans les Universités d'Etat, les enseignants de
l'Université de N'Djamena n'accordent pas de l'importance à
l'utilisation de l'Internet dans leurs pratiques
professionnelles.
5. 2
Hypothèsesde recherche
Au-delà de l'hypothèse de base suivant laquelle
les enseignants de N'Djamena n'accordent pas de l'importance à
l'utilisation de l'Internet dans leurs professions enseignantes, trois autres
hypothèses qui entretiennent une relation hiérarchique peuvent se
formuler :
- Les enseignants de l'Université de N'Djamena ont un
regard méfiant quant à l'utilisation de l'Internet dans leur
profession ;
- Les enseignants de l'Université de N'Djamena
utilisent plus l`Internet pour communiquer au détriment de la recherche
et de la documentation ;
- Les enseignants de l'Université de N'Djamena n'ont
pas les compétences nécessaires pour utiliser efficacement
l'Internet dans leurs pratiques professionnelles.
Pour répondre à ces questions, nous allons
à partir des théories retenues, vérifier si l'Internet
s'effectue réellement chez les enseignants et identifier le niveau
d'intégration de l'Internet chez les enseignants et ensuite
définir le niveau de maitrise et de compétences notamment avec le
modèle théorie de Hall, et Hord (2001), Moersch (1995) et la
théorie des compétences.
6. Pertinence et portée de la recherche
Plusieurs raisons expliquent la mise en oeuvre de la
présente étude sur la place de l'Internet dans les pratiques
professionnelles des enseignants de l'Université de N'Djamena. Les
prochaines sous-sections élaborent donc sur la pertinence tant sociale
que scientifique de celle-ci.
6.1
Pertinence sociale de la recherche
Etant un outil omniprésent dans toute
société, l'Internetoffre un écosystème
informationnel marqué notamment par la surinformation, la
désinformation, la marchandisation de la recherche d'information et la
libre diffusion d'information. De fait, les compétences
informationnelles sont reconnues comme étant à la fois
nécessaires et utiles pour réussir dans diverses sphères
de la vie contemporaine (voir Commission européenne, 2013 ; OCDE, 2009;
UNESCO, 2005).Le résultat de cette recherche va amener les enseignants
à reconnaitre l'importance de posséder les compétences en
Internet dans leurs pratiques professionnelles pour pouvoir aider les
apprenants à développer une culture numérique. De plus,
cette nouvelle connaissance pourra être profitable aux responsables de
programme et au corps professoral pour la planification de cours qui pourront
eux aussi, en tenir compte de la présence de l'Internet dans le milieu
social et universitaire. Car, nous avons constaté que les enseignants de
l'Université de N'Djamena parlent peu de l'Internet aux étudiants
parce qu'ils ne savent pas que l'Internet est un outil indispensable pour
l'avenir. La connaissance de leur limite quant à la recherche de
l'information, production des travaux en ligne leur permettra de mieux se
prendre pour relever ce défi.
En fait, comme nous l'avons mentionné
précédemment, plusieurs enseignants ne perçoivent pas que
l'Internet constitue la plus grande bibliothèque de ce 21e
siècle. Donc, ils ne conçoivent pas d'emblée que la
connaissance des atouts de l'Internet puisse leur faire gagner du temps et
efficacité. Cependant, pour être efficace dans sa pratique
enseignante, il leur faut la connaissance des compétences à
développer en Internet.
6.2
Pertinence scientifique de la recherche
Faire de recherche en éducation est chose la plus
courante dans les Universités et dans certaines institutions.
Généralement les auteurs pensent améliorer les pratiques
éducatives à travers les recherches. D'ailleurs Van Der Marin
(2004) pense que, quels que soient les buts poursuivis par leschercheurs, les
résultats de la recherche peuvent être utilisés selon une
finalité positive, soit l'amélioration des conditions
d'existence, ou selon une finalité négative, soit l'accroissement
des biens ou du pouvoir personnel au détriment des biens et du pouvoir
des autres. C'est en ce sens que les recherches en intégration des TIC
dans l'enseignement peuvent être comprises.
La présente étude nous paraît
intéressante à plus d'un titre. Elle est à notre
connaissance, la première au Tchad à s'intéresser aux
utilisations, et aux perceptions d'Internet chez les enseignants du
supérieur. Nos recherches ne nous ont pas permis d'identifier ni au
Tchad, ni dans la sous-région une étude analogue sur la question.
De ce point de vue, ces résultats pourraient par ailleurs servir le
Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche et de
l'Innovation pour un meilleur déploiement de l'Internetdans
l'enseignement et surtout de sa généralisation. Nous sommes aussi
persuadés que nos travaux de recherche aideront tous les acteurs qui
désirent améliorer davantage la stratégie de communication
envers le public universitaire, à mieux définir ses approches et
enfin à mieux élaborer ses programmes de formation aux TIC. Enfin
le dernier intérêt, réside dans le fait que les
résultats de l'étude permettraient de mieux connaître et
comprendre les pratiques informationnelles des enseignants de
l'Université de Ndjamena. La présente recherche apportera des
données supplémentaires aux recherches déjà
effectuées sur ce sujet dans le monde. Cette présente recherche
contribuera également à comprendre la situation de l'Internet et
éventuellement les difficultés qui empêchent son
utilisationà l'Université de N'Djamena.
7. Cadre méthodologique
Cette partie présente les considérations d'ordre
méthodologique qui ont conduità déterminer la place de
l'Internet chez les enseignants de l'Université de Ndjamena. Nous allons
présenter respectivement le cadre théorique de ce travail, en
opérationnalisant les concepts constitutifs du sujet. Nous allons en fin
décrire les techniques de nos collectes des données
(l'échantillonnage, caractéristiques des répondants), et
montrer comment nos données ont été traitées et
analysées.
7.1
Cadre théorique
Dans cette section, nous avons mobilisédeux
modèles et unethéorie pour vérifier si l'Internet
s'effectue réellement chez les enseignants, en procédant à
l'identification du niveau d'intégration de l'Internet chez les
enseignants. Nous nous référerons aux auteurs qui ont
élaboré des modèles théoriques dans lesquels, ils
identifient les étapes du processus d'intégration des TIC dans
l'enseignement pour comprendre l'évolution de l'innovation. Deux
modèles seront analysés : celui de Moersch (1995) et celui de
Hall et Hord (2001). En fin, la théorie des compétencesest
retenue pour nous permettre de savoir si nos enquêtés sont
compétents quant à l'utilisation professionnelle de
l'Internet.
7.1.2 Modèle
théorique de Hall, et Hord (2001)
Le «Concems-Based Adoption Model» (CBAM) est un
modèle élaboré initialement en 1973 par Hall, Wallace et
Dossett, et est repris par Hall et Hord (2001) cité par Lefebvre, S.
(2005). Ce modèle permet de comprendre le processus d'implantation d'une
innovation puisqu'il témoigne d'une évolution des
préoccupations et des utilisations des individus au regard d'une
innovation. Les préoccupations dont il est question ici, concernent la
façon dont des individus se sentent par rapport à l'innovation et
la façon dont ils la perçoivent. Les niveaux reliés au
concept de préoccupation sont au nombre de 7 : 0 - Éveil, 1-
Information, 2 - Personnel, 3 - Gestion, 4 - Conséquences, 5 -
Collaboration et 6 - Réorientation.
En se référant à la description de
Lefebvre, nous pouvons dire que pour la présente recherche, l'innovation
correspond à l'Internet. La description des niveaux 1 à 6 a donc
dû être adaptée aux technologies. Voici la description
détaillée de ces six niveaux selon Lefebvre :
- Niveau 0- Éveil : Ce niveau est celui de
l'enseignant qui n'a aucune connaissance des TIC ou qui n'est aucunement ou
très peu intéressé par les TIC (Lefebvre, 2005).
- Niveau 1- Information : L'enseignant de ce niveau est
« conscient que les TIC existent et recherche de l'information sur
leurs caractéristiques. Il s'interroge, exprime ses sentiments et ses
intérêts », (Lefebvre, 2005, p.49).
- Niveau 2 - Personnel : Le niveau 2 est celui de
l'enseignant qui se préoccupe de l'effet que les TIC pourraient avoir
dans son enseignement. Il se questionne sur les compétences
préalables à l'utilisation des TIC et au rôle qu'il aura
à jouer s'il intègre les TIC dans son enseignement, (Lefebvre,
2005).
- Niveau 3- Gestion : L'enseignant de ce niveau a
effectué des expérimentations avec les TIC. Il « exprime
son manque d'habiletés à tenir compte des aspects
organisationnels que nécessite» l'intégration des TIC
(Lefebvre, 2005, p.50).
- Le niveau 4- Conséquences : Témoigne,
quant à lui, de préoccupations liées à l'impact de
l'innovation. L'individu qui se situe à ce niveau exprime le besoin de
s'assurer que tout est en place pour fonctionner efficacement avec
l'innovation. Il recherche une confirmation que l'utilisation qu'il fait de
l'innovation est pertinente et efficace.
- Niveau 5- Collaboration : L'aspect collaboration est au
centre du niveau 5. La préoccupation de l'enseignant de ce niveau est de
connaître ce qui se fait ailleurs avec les TIC et d'échanger avec
d'autres sur son expérience liée à l'utilisation des TIC.
Pour rendre plus efficace l'utilisation qu'il fait des TIC, l'enseignant de ce
niveau souhaite collaborer avec d'autres utilisateurs de son milieu ou d'autres
milieux, (Lefebvre, 2005).
- Niveau 6- Réorientation : À ce niveau,
l'enseignant démontre un intérêt pour les nouveaux
développements dans le domaine des TIC. L'enseignant de ce niveau est
prêt à effectuer des changements majeurs qui peuvent aller
jusqu'au remplacement des TIC utilisées pour une alternative plus
efficace, (George, Hall et Stiegelbauer, 2006, traduction libre).
Parallèlement à ces niveaux des
préoccupations, des niveaux d'utilisations d'une innovation nous
permettent de savoir exactement le niveau d'utilisation de l'Internet par nos
répondants. Selon Hall et Hord (tiré de Lefebvre, 2005) les
niveaux d'utilisation sont entre autres : 0- Non-utilisation, 1- Orientation,
2- Formation initiale, 3- Automatismes, 4-Indépendance,
5=Intégration, 6=Renouveau.
Le niveau 0, est le niveau de la non-utilisation de
l'innovation. Au niveau 1, la personne recherche de l'information relative
à l'innovation en vue de prendre une décision par rapport
à l'utilisation de l'innovation. Au niveau 2, elle se prépare
à utiliser l'innovation. Le niveau 3, est le niveau où les
premières utilisations de l'innovation s'effectuent. Au niveau 4, ce que
fait l'individu avec l'innovation montre sa bonne maîtrise de celle-ci.
La connaissance qu'il a de l'impact de l'innovation transparaît aussi
dans la façon dont il l'utilise. Au niveau 5, l'individu recherche de
l'information auprès de ses collègues sur ce qu'ils font et
développe des projets afin de coordonner ses efforts avec les leurs.
Finalement, au niveau 6, l'enseignant revoit la façon dont il exploite
l'innovation afin d'accroître l'impact de cette dernière. Il
identifie donc de nouveaux buts, de nouvelles façons de faire, des
nouveautés dans le domaine de l'innovation.
Pareillement aux préoccupations, les utilisations
faites de l'innovation par l'individu se modifient tout au long du processus
d'intégration d'une innovation.
Il faut cependant préciser que le modèle de
Hall, et Hord (2001) est conçu pour tout autre innovation et non
exclusivement de TIC, mais c'est un modèle qui peut aider à
comprendre ce qui se passe dans le processus d'implantation d'Internet par les
enseignants en termes de préoccupations et d'utilisations, Lefebvre
(2005, p.57). L'évolution des préoccupations va nous permettre de
savoir ce que pensent les répondants de l'Internet, son avantage et
aussi son inconvénient. Le niveau d'utilisation va également nous
aider à localiser la place de l'Internet chez les
enquêtés.A cause de sa pertinence, le modèle CBAM est le
modèle retenu pour la présente recherche.
7.1.3 Modèle
théorique de Moersch
Inspiré du modèle théorique de Hall et
Hord (1987), cité par Raby, C. (2004, p. 24), Moersch (1995, 2001) a
développé un outil pour mesurer les niveaux d'implantation des
TIC en classe par les enseignants, c'est ce qu'il appelle « le
Level of Technology Implementation (le LoTI) ». Ainsi, Moersch
définit sept niveaux par lesquels l'enseignant évolue lorsqu'il
développe son expertise à intégrer les TIC en classe.
Autrement dit, ces étapes sont des cheminements à travers
lesquels l'enseignant en processus d'intégration des TIC peut
progresser : non-utilisation, sensibilisation, exploration, infusion,
intégration, expansion et raffinement, cité par Raby, C.
(2004).
Selon Raby (2004), le niveau 0, est celui de la
non-utilisation, niveau où l'enseignant a la perception d'un manque de
temps ou d'accessibilité des TIC, perception qui le freine dans son
processus d'intégration des TIC. Le niveau 1, présente plusieurs
vécus possibles : un contact indirect avec les TIC présentes dans
l'environnement par exemple, (programme de dénombrement flottant
utilisant les TIC, cours d'informatique offert le midi, etc.) une utilisation
des TIC pour la gestion de classe ou une utilisation des TIC comme support
à un enseignement magistral. Au niveau 2, l'enseignant engage ses
élèves dans l'utilisation des TIC où il les emploie comme
complément à son enseignement lors d'activités de
renforcement, d'enrichissement, lors d'exercices répétitifs, de
jeux ou pour la recherche d'information (connaissances) sur un contenu à
l'étude. L'utilisateur est au niveau 3, lorsqu'il emploie les TIC de
façon ponctuelle, pour traiter l'information. Le niveau suivant (4),
celui de l'« intégration », constitue un moment
charnière difficile à franchir. L'enseignant utilise alors les
TIC, non pas de manière isolée, mais en engageant ses
élèves dans un contexte d'apprentissage riche au sein duquel ils
recourent aux TIC (c'est-à-dire les applications multimédia, les
télécommunications, les bases de données, la feuille de
calcul, le traitement de texte) pour identifier et résoudre des
problèmes réels liés à un thème central ou
à un concept. Lors du niveau 5, les TIC sont utilisées
principalement pour permettre à l'élève d'entrer en
contact avec le monde extérieur, ceci s'effectue dans un contexte de
résolution de problèmes réels liés à un
concept ou à un thème central. Au niveau 6, l'enseignant utilise
les TIC comme processus, produit ou outil dans le but de permettre à
l'élève de rechercher de l'information, de trouver des solutions
à des problèmes réels, de développer un produit en
lien avec des problèmes réels et significatifs pour lui.
Ainsi présenté le modèle de Moersch, nous
pouvons cependant relever les insuffisances de ce modèle qui selon
plusieurs auteurs, n'échappe pas aux critiques. Dans sa thèse,
Raby (2004, p.27) pense que la première limite du modèle de
Moersch est le fait qu'il est difficile d'obtenir de l'information pour savoir
si le développement de ce modèle a été
effectué à partir de données empiriques ou de sa propre
expérience en milieu scolaire. Aussi semble-t-il que le modèle de
Moersch est linéaire et Raby doute du fait que chaque enseignant dans le
processus d'introduction des TIC, suivent nécessairement tous les
étapes. Autre limite, selon Veillette, H. (2009, p. 33), le niveau
d'implantation 1 du modèle d'implantation de Moersch, celui de la
sensibilisation, est imprécis puisqu'il comprend plusieurs comportements
de l'enseignant très différents allant du contact indirect avec
les TIC et une utilisation des TIC pour la gestion de classe. De plus, Moersch
ne mentionne pas, dans son modèle, l'utilisation des TIC à des
fins personnelles, souvent préalable ou complémentaire à
une utilisation« professionnelle » ou
«pédagogique » des TIC. Alors que Hadley et Sheingold
(1993) cité par Raby soulignent, dans leur étude sur des
enseignants expérimentés dans l'utilisation des TIC, que dans
leur échantillon, plus de huit enseignants sur dix disposaient d'un
ordinateur à la maison pour leur usage personnel.
Ces deux modèles vont nous aider à mieux cerner
comment les enseignants de l'Université de N'Djamena conçoivent
et utilisent l'Internet. Et cela va finalement nous permettre de localiser la
place de l'Internet chez les utilisateurs (les enseignants de
l'Université de Ndjamena).
7.1.4. La théorie de la
compétence
Pour expliquer l'évolution du concept de
compétence, Ouardia (2014, p.147)rapporte qu'au cours des années
80, le monde du travail a connu plusieurs mutations techniques, technologiques
et économiques qui ont introduit massivement de l'imprévu et de
la complexité et qui ont imposé d'abandonner le travail à
la« chaîne » qui consistait à réaliser
une suite de gestes sans faire intervenir aucune initiative personnelle du
travailleur. Il s'en est servi afin de désigner chez les employés
et dans les entreprises une capacité, devenue indispensable, à
s'adapter à des situations professionnelles de plus en plus complexes,
instables et événementielles.
Pour Diem-Quyen et Blais (2007, p. 237) l'émergence du
concept de compétence et le développement progressif de
l'approche par compétences en formation universitaire constituent une
réponse à la préoccupation d'apporter une solution aux
problèmes et aux limites identifiés dans le cadre de l'approche
par objectifs. Originaire du milieu professionnel et entrepreneurial où
elle a graduellement remplacé la notion de qualification dès la
décennie 1970, la notion de compétence s'est depuis
imposée en éducation. Essayant de comprendre ce qu'une personne
compétente, Tardif, (2006: 22) dit-il aussi ...Une personne
compétente est une personne qui sait agir avec pertinence dans un
contexte particulier, en choisissant et en mobilisant un double
équipement de ressources: ressources personnelles (connaissances,
savoir-faire, qualités, cultures, ressources émotionnelles) et
ressources de réseaux (banques de données, réseaux
documentaires, réseaux d'expertise, etc.). Savoir agir avec pertinence,
cela suppose d'être capable de réaliser un ensemble
d'activités selon certains critères souhaitables. Mapto,
K.V,(2019,p.102) pense pour sa part que la notion de la compétence s'est
imposée dans presque toutes les sphères de la
société. Elle poursuit que la compétence constitue depuis
quelques années un des marqueurs de notre temps. Mais le
problème de la définition de la compétence n'est pas
unanime. D'après la littérature sur ce terme, chaque auteur
entend donner une signification convaincante à la notion de la
compétence. Jonnaert, P. et al (2004 p. 674) entendent par
compétence la mise en oeuvre par une personne en situation, dans un
contexte déterminé, d'un ensemble diversifié, mais
coordonné de ressources; cette mise en oeuvre repose sur le choix, la
mobilisation et l'organisation de ces ressources et sur les actions pertinentes
qu'elles permettent pour un traitement réussi de cette situation.
Après avoir lu les différents écrits
sur la compétence, Dumouchel (2016, p. 27) conclue qu'une
compétence est « un savoir-agir mobilisant des ressources
personnelles (i.e. savoirs, savoir-faire et savoir-être) et externes (ex:
documentation, réseau professionnel) afin de résoudre un
problème dans une famille de situations ».
En effet, l'approche par compétence oblige les
enseignants à avoir des connaissances transversales pour aider les
apprenants à mieux apprendre et à réinvestir leur savoir
dans les situations complexes. Du coup, nous constatons qu'un
référentiel des compétences que ça soit chez les
apprenants ou chez les enseignants est apparu pour permettre à tous les
enseignants d'avoir une connaissance de base. D'où la naissance de
référentiels des compétences TIC en
éducation.UNESCO(2003), définit dont la compétence
informationnelle comme la reconnaissance des besoins d'information de l'usager
et de ses capacités à identifier, à trouver, à
évaluer, à organiser l'information ainsi que de la créer,
de l'utiliser et de la communiquer efficacement en vue de traiter des questions
ou des problèmes qui se posent. Ainsi, l'UNESCO a publié pour la
première fois un référentiel des compétences en
2008 avec une longue collaboration avec ses partenaires, CISCO, Intel, ISTE et
Microsoft. Et a réactualisé une nouvelle version de ces
référentiels des compétences en 2011. Ce
Référentiel est articulé autour de trois approches de
l'enseignement : Alphabétisation technologique, Approfondissement
des connaissances, Création de connaissancesle concept des «
sociétés du savoir ».Et c'est justement dans cette
perspective que Mastafi, M (2015, p. 31) montre à propos que les
conclusions de nombreuses recherches s'accordent sur l'importance de
l'acquisition des compétences techniques de la part des enseignants dans
la réussite de l'intégration des TIC en éducation. Le
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Française4(*) a
également institué un référentiel de
compétences nécessaires à l'usage pédagogique des
technologies de l'information et de la communication, communes à tous
les enseignants et les formateurs, et a instauré un certificat (i2e). Ce
référentiel est structuré en deux grandes
catégories : la première concerne les compétences
générales relatives à l'exercice du métier
d'enseignement et comprend la « maîtrise de l'environnement
numérique professionnel »et la deuxième catégorie,
quant à elle, concerne l'ensemble des compétences permettant
l'intégration efficace des TIC dans l'enseignement.Nous précisons
que nous n'allons pas prendre en compte l'ensemble de ce
référentiel des compétences TIC, mais s'intéresser
seulement à la compétence liée à la communication
et à la recherche d'information.
Notons également le référentiel de
compétences développées par la CREPUQ (2005) et
l'Association of College and Research Libraries (ACRL). Pour
ces deux institutions, ...les compétences informationnelles
englobent de manière intégrée la recherche
éclairée et réflexive d'information, la
compréhension des procédés grâce auxquels
l'information est produite et mise en valeur, l'utilisation de l'information
pour générer de nouveaux savoirs et la participation
éthique à des communautés d'apprentissage, (ACRL
2016, p.6).
L'Association des Directeurs & Personnels de Direction des
Bibliothèques Universitaires et de la Documentation5(*) a également établi
un référentiel des compétences informationnelles tels
que : identification et définition des besoins, production de
connaissances, utilisation des outils numériques, évaluation et
réutilisation des résultats, connaissance des règles
éthiques, et des enjeux sociaux ou économiques associés
pour permettre aux enseignants d'agir efficacement dans la situation
pédagogique. Ainsi, la théorie de compétences va nous
permettre plus précisément d'évaluer nos
enquêtés à travers les référentiels des
compétences que nous venons d'élucider. Cependant, nous n'allons
pas prendre en considération tous ces référentiels
définis dans d'autres contextes mais ceux qui sont mieux
adaptésdans notre contexte tels que les compétences
informationnelles et communicationnelles.
7.2
Définition des concepts
Avant de préciser et de définir clairement notre
objet, il nous semble utile de revenir sur le champ plus large dans lequel il
s'inscrit tout en s'en particularisant, par ailleurs. Nous poursuivons en
pointant ses spécificités dans le champ de la recherche et la
complexité qui peut entourer son analyse et son exploitation. Pour mieux
cerner notre sujet, et l'orienter vers l'objectif de ce travail, nous faisons
d'abord un contour sur la notion des technologies de l'information et de la
communication, dont l'Internet constitue un élément. Autrement
dit, pour opérationnaliser nos concepts de base, il serait
nécessaire d'expliquer ou conceptualiser la notion des TIC avant de
passer aux notions qui constituent notre sujet.
7.2.1 Les Technologies de
l'information et de la communication
L'expression « Technologie de l'information et
de la communication » est la transcription d'une locution
anglaise utilisée dans diverses instances internationales qui correspond
à peu près au domaine de la télématique. Il fait
l'objet de différentes définitions selon le point de vue de la
source utilisée ou selon l'époque de la définition.
Le Grand dictionnaire terminologie de l'Office
Québécois de la langue française (OQLF) définit les
technologies de l'information et de la communication comme étant
... un ensemble des technologies issues de la convergence de
l'informatique et de la techniques évoluées du multimédia
et des télécommunications, qui ont permis l'émergence de
moyens de communication plus efficace, en améliorant le traitement, la
mise en mémoire, la diffusion et l'échange de
l'information6(*).
Toutes ces définitions sont incomplètes car les domaines de TIC
sont très complexes et difficiles à saisir son contour. Dans les
mêmes ordres d'idées, la convention internationale fixée
par OCDE, dit que, les technologies de l'information et de la communication
(TIC) englobent les secteurs d'économies suivants :
- Secteurs producteurs de TIC (fabrication d'ordinateurs et de
matériels informatique, de télévision, radios,
téléphone ...) ;
- Secteurs distributeurs de TIC (commerce de gros de
matériel informatique...) ;
- Secteurs des services de TIC
(télécommunications, services informatiques, services
audiovisuels...).
Tchameni (2007) estime pour sa part que les TIC sont des
outils qui permettent de vaincre la distance, d'accéder au village
planétaire, au savoir encyclopédique. Lorsqu'elles sont mises au
service de la pédagogie, les TIC permettent d'apprendre, de comprendre,
d'entreprendre, de motiver, de partager, d'interagir, de communiquer,
d'échanger, de collaborer, d'exposer, de transmettre et de distribuer le
savoir.
Par TICE, on entend non seulement la mise en place de
réseaux et d'équipements dans les diverses couches
éducatives, mais également l'utilisation de ces technologies pour
des fins de développement éducatif, économique,
sociétal et culturel (Karsenti et Larose, 2002). Ce sont essentiellement
des moyens au service de l'apprentissage (Tardif, 1998). Pour l'UNESCO (2004
:13) « les TIC sont définies comme la combinaison des
technologiesissues de l'informatique avec d'autres technologies
apparentées, (en particularité) lestechnologies de la
communication ». Basque (2005) entend par TIC : ...un ensemble de
technologies fondées sur l'informatique, la microélectronique,
les télécommunications (notamment les réseaux), le
multimédia et l'audiovisuel, qui, lorsqu'elles sont combinées et
interconnectées, permettent de rechercher, de stocker, de traiter et de
transmettre des informations, sous forme de données de divers types
(texte, son, images fixes, images vidéo, etc.). Ainsi, tous ces
auteurs réfèrent ici à un ensemble de technologies qui,
une fois combinées, peuvent permettre non seulement le traitement de
l'information, mais aussi la transmission de celle-ci (Shafika, Broekman et
Mogale, 2005).
Nous retenons que dans le cadre éducation, les TIC sont
de moyens technologiques comme l'ordinateur, les cédéroms, les
bandes vidéos éducatives, les ressources d'apprentissage en ligne
(technologies de l'information), le courrier électronique, les sites
Web, les vidéoconférences (technologies de la communication)
ainsi que les diverses techniques d'adaptation qui sont disponibles pour
répondre aux besoins d'accès des apprenants et apprenantes ayant
des besoins spéciaux (Grégoire, Bracewell et Laferrière,
1996; Rossé, 2001). Mais dans le cadre de cette recherche, nous
définissons la notion de TIC selon les travaux de Basque (2005) et
renvoie essentiellement à l'ordinateur, à l'Internet et aux
téléphones mobiles. Nous constatons que ces technologies semblent
aujourd'hui les plus utilisées dans les contextes des Universités
africains.
7.2.2 L'Internet
Notons que l'Internet, l'invention majeure du 20e
siècle, est issue de cette envie propre à l'homme qui, depuis la
nuit des temps, a souhaité communiquer au-delà de ses propres
moyens d'expression physique, au-delà du geste et de la voix. Alors nous
nous demandons : qu'est-ce que l'Internet ?
Parlant de définition de d'Internet, le petit Larousse
(2015), définit l'Internet comme un réseau
télématique international, issu du réseau militaire
américainArpanet (conçu en 1969) et résultant de
l'interconnexion d'ordinateurs du monde entier utilisant un protocole commun
d'échanges de données (IP pour Internet protocol). Dans les
mêmes ordres d'idées ; Viennot, L.(2006), avance ses
arguments que, littéralement, «Internet » vient
du néologisme anglais « Internetting » qui
désigne le fait d'interconnecter des réseaux. L'Internet est
donc un réseau de réseaux. Et Viennot se posait la question de
savoir : « Comment ça marche ? ».
Aussi poursuit-il que l'information circule sous forme de paquets
acheminés indépendamment les uns des autres. Pour cela, chaque
paquet contient un identifiant de la destination : son adresse IP. La
manière d'allouer les adresses IP et la manière d'acheminer les
paquets sont intimement liées, c'est ce qui permet de faire fonctionner
plusieurs centaines de milliers de réseaux connectant ainsi plusieurs
centaines de millions de machines entre elles. Cet ensemble de
procédés et de produits de la technologie, de techniques de
communication s'impose à une société qui devient
« informatisée ».
Aujourd'hui, les avancées de l'informatisation sont en
augmentation permanente et les potentiels contenus d'Internet semblent
illimités. Les aboutissements de ces croissances sont difficilement
prévisibles. Elles reposent sur la conjugaison des
caractéristiques liées à Internet en matière de
« multimédia » et des applications de «
l'hypertexte », dont une brève définition s'impose.
D'après Jérôme Colombain, l'hypertexte est un «
procédé permettant de consulter un document de manière
non-linéaire, en cliquant sur des images ou des mots-clés
appelés liens hypertexte ou hyperliens, menant à d'autres
documents ». L'Internet, le réseau des réseaux, dessert
des millions de personnes à chaque instant. Il possède en
disponibilité interne, et quasiment en instantané, un nombre
indéfini de documents accessibles et utilisables de différentes
manières : lecture, écriture. C'est en ce sens que
l'Internetrévèle un intérêt capital dans ce
travail.
7.2.3 Lespratiques professionnelles
des enseignants
Pour Agnès Cavet (2007, p.2), la profession enseignante
est une activité qui fait appel à des savoirs savants. Elle
poursuit que cet exercice requiert un savoir de plus haut niveau et une
capacité d'abstraction, nécessaires pour retrouver le
général, le principe, derrière le particulier de chaque
individu (étudiant).Selon elle, la profession est également une
activité qui se professe, c'est-à-dire qui s'enseigne par la voie
de l'explication orale des savoirs et des pratiques, ce qui implique une
rationalisation s'opère par passage à l'écrit, lequel
permet à la fois la capitalisation des savoirs et leur large diffusion.
Il semble clair que nous assistons aujourd'hui à un mouvement
généralisé de restructuration scolaire auquel souscrivent
plusieurs pays. Ainsi, l'enseignement est profondément affecté
par la crise du savoir dans notre société moderne avancée
ou, comme on dit volontiers aujourd'hui
« postmoderne ».
Etre enseignant de nos jours, c'est être capable de
renouveler chaque jour et d'être également acteur d'un
système éducation en évolution. S'adapter au profil de
chaque étudiant, pour lui permettre de développer son potentiel
et lui transmettre les valeurs de citoyenneté ; faire
évoluer ses cours grâce au numérique et en actualisant ses
propres connaissances. C'est en ce sens que Tardif, M. et Lessard, M (2000)
disent à propos que le travail enseignant représente une
activité professionnelle complexe et de haut niveau, qui fait appel
à des connaissances et des compétences dans plusieurs domaines :
culture générale et connaissances disciplinaires;
psychopédagogie et didactique; connaissance des élèves, de
leur environnement familial et socioculturel; connaissance des
difficultés d'apprentissage, du système scolaire et de ses
finalités; connaissance des diverses matières au programme, des
nouvelles technologies de la communication et de l'information; savoir-faire en
gestion de classe et en relations humaines, etc.). La complexité de la
profession enseignante au cours de ces années a amené des pays
développés à vouloir licencier les enseignants qui ne
peuvent plus s'adapter à l'évolution de connaissances dans le
domaine de l'enseignement. On s'attend à ce que 30 % à 40 % des
enseignants nord-américains prennent leur retraite au cours de la
présente décennie (Tardif, M. et Lessard, M, (2000, p.2),
même observation en France. Pour ces auteurs, guidé par l'ambition
de favoriser la réussite des étudiants, dont il a la
responsabilité, l'enseignant doit mobiliser des compétences
didactiques et pédagogiques dans l'enseignement d'une ou plusieurs
disciplines mais également relationnelles. Ainsi, comme tous les autres
métiers, l'enseignant s'apprend tout le long de sa vie, pour approfondir
ses savoirs, faire évaluer ses méthodes, s'approprier des
innovations ou acquérir de nouvelles compétences. C'est en ce
sens que Tardif et Lessard pensent que la pratique professionnelle doit
être nourrie, en lien avec le référentiel de
compétences des enseignants (l'enseignant doit acquérir les
compétences nécessaires à l'utilisation des TIC donc
l'Internet pour l'accomplissement de ses tâches académiques). Pour
cela, l'enseignant doit bénéficier de la formation
continue ; dispensée par l'Education nationale ou tout d'autre
organisation. Aujourd'hui un grand nombre de systèmes éducatifs
sont engagés dans des réformes plaçant la formation des
enseignants au coeur de toute préoccupation (Fonkoua, P. (2007) ;
Karsenti, T. (2016) ; Karsenti, T. ; Garry, R.-P. ; Bechoux, J. ; et
Tchameni Ngamo, S. (2007).
Tardif et Lessard (2001, p.1) de renchérir que
l'évolution de l'enseignement répond aussi aux transformations de
la société elle-même, car celle-ci s'est
complexifiée à tous les points de vue. Elle exige des nouvelles
générations une formation de plus en plus longue, tant sur le
plan des normes qui président à l'organisation de la vie sociale
et à l'exercice de la citoyenneté que sur le plan des
compétences nécessaires au renouvellement des fonctions
socioéconomiques. Cette évolution s'accélère et les
conditions économiques, sociales et culturelles dans lesquelles
évoluent les enseignants changent à vue d'oeil, les
forçant à s'adapter sans cesse à des problèmes
inédits et à relever de nombreux et nouveaux défis. De ce
fait, le monde de l'éducation est en perpétuel mouvement. Ce
mouvement créé par le monde des entreprises, oblige les
décideurs politiques à voir dans l'éducation, un moyen
qu'il faut valoriser pour le renforcement de l'économie national.
En dernier ressort nous pouvons dire que, les TIC semblent
tout à fait incontournables et les enseignants doivent apprendre
à les utiliser à des fins pédagogiques. Elles peuvent
cependant, transformer le rôle de l'enseignant, en
déplaçant son centre de la transmission des connaissances vers
leur assimilation et leur incorporation par des étudiants de plus en
plus compétents pour réaliser de manière autonome des
tâches et des apprentissages complexes.
7.3
Techniques et collecte des données
Nous aborderons cette problématique en nous appuyant
sur la documentation existante, les résultats d'un travail de terrain
consistant à la fois sur une enquête quantitative afin de
collecter les informations auprès des enseignants qui constituent cette
recherche.Après quelques entretiens avec les enseignants de
l'Université de N'Djamena, les enquêtés nous ont fait
savoir qu'ils ne pourront pas avoir des vocabulaires adéquats pour
répondre à notre entretien si c'était le cas. C'est
pourquoi la démarche mise en oeuvre est focalisée sur le recueil,
par voie des questionnaires. Pour ce faire, l'étude est organisée
en quatre étapes distinctes : élaboration du questionnaire,
collecte et traitement de données collectées, pour aboutir
à un résultat qui sera transcris dans chacun de chapitre que nous
allons développer au court de ce travail.
7.3.1 Recherche quantitative
Van Der Marin (1999, p.111) pense qu'il n'y a pas une forme de
recherche qui ne prenne appui sur un matériel quelconque. Toute
recherche porte non seulement sur un problème, mais nécessite une
forme d'« inscriptions » qu'il s'agit d'examiner, de
condenser, de traiter avant de les interpréter. Un des problèmes
porte non seulement sur les procédures qui permettent de produire le
matériel, soit la question du rapport entre les indices produits et les
concepts (validité) ou les objets (fidélité) dont ils sont
des traces, mais sur la pertinence du matériel produit. En effet, quelle
que soit la qualité de l'instrumentation, encore faut-il produire un
matériel qui puisse apporter des réponses qui se rapportent aux
questions que l'on pose, et qui s'y rapportent sans biais, c'est-à-dire
sans que ce matériel ait été produit de façon
à fournir un support à des réponses toutes faites
d'avance. Pour Honoré Mimché7(*), dans le domaine de la recherche en sciences humaines
et sociales les enquêtes quantitatives consistent toujours à faire
répondre des individus à un questionnaire standardisé dans
lequel les différentes modalités de réponse à
chaque question sont prévues d'avance, de manière à
pouvoir facilement analyser les réponses en totalisant les scores de
chacune. L'enquête quantitative dénombre donc les comportements,
les pratiques et les opinions des individus. Pour y parvenir, l'enquête
repose sur un échantillon représentatif de l'ensemble de la
population. Le choix de cette méthode se justifie par le fait que lors
de notre préenquête, les enseignants nous ont fait savoir qu'ils
ne pourront pas nommer ce qu'ils font sur l'Internet. Mais nous pouvons leur
soumettre à des énoncés dont ils pourront apprécier
la valeur selon leur utilisation. C'est pourquoi nous avons exploré la
littérature sur l'utilisation de l'Internet pour pouvoir
constitué un questionnaire que nous avons jugé basique pour les
enseignants de l'Université en général. Tout de même
cela ne nous a pas empêché de constituer assez des questions
ouvertes pour récolter leurs opinions sur la notion d'Internet.
7.3.2 Les questionnaires
Le questionnaire est un outil spécifique aux
enquêtes quantitatives. Il est composé de questions auxquelles
l'enquêté doit répondre. Le questionnaire permet d'apporter
des réponses aux interrogations qui ont motivé l'enquête.
Il permet de recueillir des informations standardisées et quantifiables
sur une population donnée. Les questions posées dans le
questionnaire visent à obtenir des informations en relation avec les
objectifs de l'étude ou pour vérifier des hypothèses.
Notre choix d'une méthodologie d'enquête par questionnaire visait
différents objectifs. Tout d'abord, celui-ci permettait de dresser un
état des lieux des usages d'Internet chez les enseignants du
supérieur de l'Université de N'Djamena. De plus, il nous offrait
de précieuses données sur le profil des usagers et leurs
pratiques. Le mode de passation du questionnaire devait tenir compte des
disparités existant dans l'usage d'Internet. Notre questionnaire est
constitué d'un total de trente-deux (32) questions (ouvertes et
fermées) reparties en six parties.
La première partie, intitulée
`'Caractéristiques sociodémographiques'', est
composée de questions à choix unique, portant sur
l'identification de l'auteur à savoir : sexe, âge,
l'expérience en enseignement, discipline d'enseignement.La
deuxième partie, intitulée `'Accès aux
technologiques'', est composée de questions, à choix unique
et à choix multiple, portant sur les possibilités d'accès
à Internet par les différents moyens ou matériels
technologiques, tels que : l'accès à un ordinateur,
l'accès à un téléphone et ensuite à
l'Internet lui-même.La troisième partie, intitulée
`'Utilisation d'Internet'' est composée des questions relatives
à l'utilisation des outils de base d'Internet par les enseignants. C'est
ici que nous avons proposé plusieurs activités qu'un enseignant
chercheur peut utiliser pour la réalisation des taches
académiques tels que : la visite des sites Internet, la recherche
d'information pour les intérêts personnels et pour les travaux
académiques, soumission des articles à l'évaluation, la
mise en ligne des cours etc.La quatrième partie intitulée
`'maitrise d'Internet'' est composée essentiellement des
questions qui cherchent à localiser la place des pratiques d'Internet
tels que : le logiciel de de création de page web, les moteurs de
recherche, les catalogues et les bases de données, la recherche des
informations...La cinquième partie intitulée
`'compétence en Internet'', quant à elle, se limite
à la recherche de l'information etcommunication à travers
quelques applications : courrier électronique, forum de discussion,
messagerie instantanée et également les obstacles qui
empêchent la meilleur utilisation d'Internet.La dernière partie
intitulée `'opinion sur l'Internet'' est composée des
questions essentiellement fermées, qui exprime certaines opinions sur la
potentialité d'Internet tels que : l'Internet est
révolutionnaire, c'est agréable de rechercher les informations
avec l'aide de l'Internet que dans une bibliothèque, il faudrait
contrôler ce qu'il y'a sur l'Internet.Nous précisons que ces
questions ont été construites à partir d'une revue de
littérature de questionnaires similaires : Fournier, H.
(2007) ; Dumouchel, G. & Karsenti, T. (2013) ; Piette, J. et all
(2001) ; Dumouchel, G. (2016).
7.3.3Collecte des
données
Nous avons effectué la collecte de nos données
dans les établissements publics et auprès des enseignants du
supérieur. L'échantillon a été construit de
façon probabiliste et est composé de 96 enseignants (21 femmes et
75 hommes) appartenant aux trois campus dont dispose l'Université de
N'Djamena (Campus de Farcha, Campus de Toukra et Campus d'Ardepdubal). Ces
enseignants ont été répartis sur les différents
cycles d'enseignement, issus de différentes disciplines, appartenant aux
différentes tranches d'âge et exerçant tous à
l'Université.
Pour réaliser et mener à bien cette collecte de
données, nous avons distribué personnellement et en
présentiel le questionnaire auprès des enseignants. Toutefois
notre recherche ne s'est pas déroulée sans difficulté. Le
plus grand problème auquel nous nous sommes heurtés, c'est la
distance qui existe entre les différents Campus. L'autre problème
que nous avons rencontré et qui serait un obstacle majeur à la
collecte de ces données, c'est le non-respect des rendez-vous pour la
récupération des questionnaires pour la plupart des enseignants.
Ce qui nous a obligés à faire assez de tour dans les
différents campus. Il faut cependant signaler que la plupart des
enseignants enquêtés, dispensaient un peu partout des cours dans
les Universités que compte le Tchad. Ce qui nous a amené à
prolonger la durée de cette enquête de terrain pour atteindre deux
(2) mois allant du 20 septembre à 20 novembre de l'année 2019.
Tout compte fait, sur 96 questionnaires distribués, 79 ont
été récupérés et bien remplis (soit
82,29%).
Tableau
1 :nombre des questionnaires distribués aux
enseignants
Spécialités
|
Effectifs
|
Histoire
|
5
|
Lettre moderne
|
9
|
Sociologie
|
6
|
Anthropologie
|
6
|
Droit
|
6
|
Anglais
|
5
|
Sciences de l'éducation
|
8
|
Sciences du langage
|
6
|
Philosophie
|
4
|
Communication
|
4
|
Géographie
|
6
|
Sciences économiques
|
6
|
Physique
|
7
|
Biologie
|
8
|
Mathématiques
|
7
|
Chimie
|
4
|
Total des questionnaires distribués
|
96
|
Total des questionnaires validés
|
79
|
7.3.4
Analyse de données
Les données recueillies ont été
codées et préparées à l'aide du logiciel SPSS 20.
Ainsi, nous avons opté pour une analyse descriptive des
différentes variables. Ensuite, afin de tester l'influence de certains
facteurs comme, le genre,et les expériences en enseignement pour
comprendre l'influence de ces variablessur les compétences envers
certaines pratiques d'Internet et sur l'acquisition des compétences des
enseignants. Plusieurs croisements ont été
réalisés. En fin pour les questions ouvertes, nous avons juste
fait une analyse des contenus. Cela nous a permis de faire des synthèses
des discours des enquêtés par rapport aux énoncés
soumis à leurs appréciations.
CHAPITRE 1: ÉTAT DES LIEUX
DES TIC (INTERNET) DANS l'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DU TCHAD
L'objectif de cette recherche académique a
été de dresser un portrait d'utilisation de l'Internet par les
enseignants de l'Université de N'Djamena face au développement
généralisé de l'Internet et de son implantation massive
dans la société et dans les Universités. Pour cette
partie, nous allons nous s'intéresser au chapitre de TIC au Tchad, en
présentant le système d'enseignement supérieur dans sa
généralité et en suite faire un état de lieu des
TIC au Tchad. En fin nous allons élucider la place des TIC dans
l'enseignement au Tchad.
1.Présentation
générale du Tchad
Pays sahélien, le Tchad est situé au coeur de
l'Afrique, avec une superficie de 1 284 000 km² dont deux tiers sont
désertiques (zone Borkou, Ennedi, Tibesti). Du Nord au Sud, le pays
s'étend sur 1700 km et l'Ouest à l'Est sur 1000 km, avec comme
pays limitrophes le Soudan à l'Est, la République Centrafricaine
et le Cameroun au Sud et le Niger et le Nigéria à l'Ouest. Le
pays est fortement enclavé et dépendant des ports de Douala au
Cameroun et de Harcourt au Nigeria pour ses échanges commerciaux avec
l'extérieur. C'est le cinquième pays le plus vaste d'Afrique. Exe
colonie française, le Tchad compte 23 région, divisées en
départements donc les langues officielles sont l'Arabe et le
Française, langue héritée de la colonisation comme les
restes des pays colonisés. La population tchadienne comptait 11 175 915
habitants en 2009 (dont 50,7 % de femmes), estimée aujourd'hui
près de 15 millions d'habitant. Près de la moitié de la
population (47 %) est concentrée sur 10 % de la superficie totale. Cette
population est dans une large proportion rurale puisqu'en 2009, elle
représente 78,3 %. Le taux d'alphabétisation est 33,6%, (l'UNESCO
et du PNUD 2013) derrière l'Ethiopie (35,9%).Selon RESEN (2016) le
Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant est passé de 314 000 F
CFA en 2005 à 357 000 F CFA en 2011, soit une croissance moyenne
annuelle de 2,16 %. La recette de l'Etat est de 1 173,6 milliards, soit une
augmentation moyenne de 99,4 milliards par an depuis 2000 en raison de
l'exploitation de pétrole. La dépense estimée en
éducation en 2012 représente 10,4 % du budget
général de l'État selon les ministères
responsables. Et reparti comme suit : l'enseignement fondamental (primaire
et collège) constitue 47,7 %, l'enseignement primaire est estimé
à 38,7%, sous-secteur de l'alphabétisation et de
l'éducation non formelle est 1,6 %, du budget total de
l'éducation.
La république du Tchad est un pays dont le niveau de
revenu est l'un des plus bas du monde,38 % de la population vivant au-dessous
du seuil de pauvreté en 2011.
2. Descriptiondusystème
d'enseignementsupérieurauTchad
L'enseignementsupérieur
auTchadadébutéen1971avec lacréationdel'Universitéde
N'Djamenaetdepuislors, ils'estdiversifié
etdéveloppé.Ladeuxièmeinstitution,l'UniversitéRoiFayçal,seracrééeen
1992.Enapplicationdesdirectives relativesà la mise enplace
dusystèmeLMDdansl'espace CEMAC,l'enseignementsupérieur
Tchadienquis'estarriméàcesystèmeen2009,comprenddésormaistroiscyclesdeformation:
laLicence, le Masteret leDoctorat, même si le dernier cycle n'est pas
encore généralisé jusqu'aujourd'hui.
Lerythmedecréation des établissements
universitaires s'est accéléréàpartir de2002, avec
l'ouverture progressive de nouveaux établissements dispensant un large
éventail de
connaissances.L'actiondespouvoirspublicsserautilementcomplétéeetrenforcéeàpartirde
1989pardesinitiativesprivéesd'enseignementsupérieur,s'investissantdanslesformations
techniques et professionnelles. Le système aconnuune expansion
fulgurante cesquinze dernièresannéesrapprochantl'offre à
la demande.Eneffet,le Tchadne comptaiten2000/2001, que6730étudiantsdont
14,5%defilles, repartie essentiellementdans07
établissementsd'enseignementsupérieur,àcaractère
oud'utilitépublics.Ceuxrelevantduprivé
étaienttrèspeu développé.En2015, ondénombre
plusde43000étudiantsdont19%desfilles repartiedansplusde
140établissements.Le public constitué de
10Universités,06institutset04 écoles normales,absorbe
environ77%d'étudiantsetleprivé,avecplusde130établissementsabsorbe
environ 23%d'étudiants.Lesystèmecompte également 04
organismes sous tutelle enchargedes
recherches,desoeuvresuniversitaires,desfonciersetdesexamens etconcours
dusupérieur.Le toutpiloté par uneadministration centrale.
L'actioncombinée des
pouvoirspublicsetdesopérateursprivéesa
entraînél'augmentation de l'offre
desformationsuniversitaireset,partant,l'augmentationfulgurantede lapopulation
estudiantine,estiméeà45749étudiantsen20178(*).
Lesétablissementsduservice publicdel'enseignement
supérieurregroupent environ 80%dela population estudiantinetotale.
Lesdiversesdispositions
législativescohérentes,étaléesdansletemps,ayantfavoriséce
développement et leur mise en oeuvreprogressive,selisent à
travers des indicateurs tels que : la diversification del'offre universitaire
à traverslacréationde nouveaux établissements;
l'ouverturedel'enseignement supérieurauxinitiatives privées;
laréformeLMD ; lacréation d`Ecoles doctorales;
l'instauration dedroits universitaires dans les Universités
publiques et lasuppression des bourses d'étude.
Endépitdesprogrèsvisibles,lesinstitutionsuniversitairesrestentconfrontéesà
de
nombreuxproblèmesdontlapersistancepeut,àterme,nuireàlaperformancedel'institution,
notamment : lapertinence et laqualité des enseignements;
l'insuffisancequalitativeetquantitativeducorpsenseignant,constituéenmajeure
partie d'assistants; une recherchescientifique embryonnaire; des
infrastructures pédagogiques insuffisantes; des ressources
financièresinsuffisantes et affaiblies par le poids des oeuvres
universitaires.
Lesdifficultésauxquellesestaujourd'huiconfrontél'enseignementsupérieurauTchad
sontsusceptiblesde compromettre
sondéveloppementetlerôlequ'ilestcensé jouerdansla
transformation socioéconomiquedu pays. Ces difficultés
relèvent detrois catégoriesdedéfis:
ledéfidel'accèsetdel'équité:l'accèsdanslesupérieuresttrèsfaible,avecde
fortesinégalités en défaveurdes fillesetdans
larépartition géographiquedes institutions universitaires, avec
une forte concentration danslacapitale.Par ailleurs,on note une faiblesse de
politique volontariste pour les étudiants vulnérables ou
issus desmilieuxdéfavorisés ;
ledéfidelaqualité:lamiseenoeuvrepartielledusystèmeLMD;l'inadéquation
del'offred'enseignementavecles besoins du marchédetravail: alors
qu'àl'échelle de la planète, la tendance
desformationsestà laprofessionnalisation,auTchad,la
formationthéoriqueuniversitairereprésenteencore82%desenseignements
;la faibleutilisation des TIC ;
ledéfidelagouvernance:l'absenced'undispositifd'assurance-qualitépouvant
permettreuneautoévaluationdesinstitutions;undéséquilibredanslarépartition
desenseignantspermanentsdanslesétablissementspublics; l'insuffisancedes
ressourcesfinancières allouées auxUniversités; une gestion
déficientedu bilinguisme français-arabe.
2.1LesUniversitéspubliques
L'enseignement supérieur au Tchad a connu une
croissance accélérée ces dix dernières
années. La première institution d'enseignement supérieur
au Tchad a été ouverte en 1971, avec la création de
l'Université du Tchad, aujourd'hui dénommée
Université de N'Djamena. Le nombre d'institutions d'enseignement
supérieur publiques et privées est passé de 07 à
plus de 130 entre 2001 et 2015, soit un accroissement moyen annuel de l'ordre
de 22,7%. Le public est constitué de 10
Universités (Université Roi Fayçal, Université
AdamBarkad'Abéché, Université deMoundou, Université
deDoba, Université PolytechniquedeMongo, Université deSarh,
Université d'Ati, Université dePala et Université
Virtuelle) et 06 instituts nationaux universitaires à caractère
professionnels (InstitutNational Supérieurdes Sciences et techniques
d'Abéché, InstitutNational SupérieurdePétroledeMao,
InstitutNational Supérieurdes Arts et Métiers deBiltine,
InstitutNational Supérieurd'élevagedeMoussoro, InstitutNational
Supérieurdu Sahara et du Saheld'Iriba, Institut National
Supérieur des Sciences agronomiques ettechnologies
agroalimentairesdeLai) et on dénombre 04 écoles normales
supérieures (Ecole NormaleSupérieuredeNdjamena, Ecole
NormaleSupérieuredes Sciences Exactes etAppliquées deBongor,
Ecole NormaleSupérieured'Abéché et l'Ecole
NormaleSupérieured'Enseignement TechniquedeSarh).
2.2Lesétablissementsprivésd'enseignement
supérieurs
Depuis1989,de
nombreuxétablissementsprivésd'enseignementsupérieurssontvenus
renforcerl'offrepublique.AuMinistère del'EnseignementSupérieur,
delaRechercheetde l'Innovation (MESRI),cesinstitutionssontplacéessousla
supervisiondelaDirectiondel'Enseignement Supérieur,etd'unorgane
decontrôle,la CommissionNationaledel'Enseignement Supérieur
Privé
(CNESP).Lesdonnéesdisponiblesrépertorient130structuresdeformation(mêmesiplus
delamoitién'estpasfonctionnelle)offrantdesformationsdeniveauBTSetLicence.
Cette catégorie d'enseignement supérieur absorbeunepopulation
d'environ 10.000 étudiants.
2.3Les
institutions publiques d'enseignement supérieur sous la double tutelle
ou horstutelleduMinistèredel'EnseignementSupérieur,
delaRechercheet l'Innovation
Ilexiste
auTchad,desinstitutionspubliquesaccueillantdesformationspost-baccalauréat,
crééesparcertainsdépartementsministériels pour
répondreàleursbesoinsparticuliersde
formationprofessionnelle.Cesétablissementssontplacéssoitsousladoubletutelle
académique
duMESRIettechniquedesdépartementsministérielsspécialisés,ouhorstutelleduMinistère
del'Enseignement Supérieur, dela Recherche et l'Innovation.Il
s'agitde :
EcoleNationaledesTravauxPublics(ENSTP),cetétablissementcrééen1965est
placésousladoubletutelleduMinistère
del'EnseignementSupérieuretdu MinistèredesInfrastructureset des
Equipements;EcoleNationaleSupérieuredesTechnologiesdel'Informationetdela
Communication (ENASTIC),
établissementspécialisédanslesdomainesdesCommunications
électroniques,créé en2015 par l'ordonnanceN°
005/PR/2015du02mars.L'Ecole
estplacéesousladoubletutelleduMinistèredes Postes et
desNouvellesTechnologiesde l'Information et duMinistèrede
l'EnseignementSupérieur,delaRechercheet del'Innovationquienassure
l'organisation académiqueet pédagogique; l'Ecole
Nationaled'Administration(ENA), crééeen 1963 par le
Décret-loiN°99/PR/SGGdu20mai ;École Nationale des
AgentsSanitaireset Sociaux(ENASS), créées par le
DécretN°137du12août1964.Réformes:
DécretN°104/PR/MSP/84du19mars1984etDécretN°001/PR/9du
10janvier et l'InstitutNational de laJeunesse et des Sports (INJS)
2.4
LaDemandeenenseignement
Lesattentessociales,notammentauniveauindividuel,sontglobalementidentiques
dans l'ensemble du secteur.Il s'agitprincipalement d'une demande
d'employabilité et de développementpersonnel,mêmesila
missioninitialede l'Universitécommeprincipale
pourvoyeusedemaind'oeuvrepourl'administration,etlaperceptiondelafonctionpubliquecommesourced'emploidemeurent.C'estprobablementdanscesschèmesqu'ilconvientde
rechercherlesraisonsquiattirentunepartiedesbacheliersvers
l'Université,alorsmême que les formations quiysont
dispensées ne leur conviennent pas nécessairement.
Pour quantifierla demande,onpeutsefonder surl'effectifannuel
desbacheliers. Endépit
dequelquesaméliorationsnotables,letauxderéussiteauBaccalauréatrestefaible,de9%en
2012,ilestpasséà18% en2014, il a légèrement
remonté en 2019 à
23%.Mêmesilesstatistiquesdisponiblesnepermettentpasdefaire ressortir
lenombredesnouveauxinscritsàl'Université,
l'augmentationconstantedes inscriptionstendà prouverque
lesUniversitésd'Etatabsorbentl'essentieldunombre des
bacheliers.LesstatistiquesduMinistèredel'EnseignementSupérieur,
delaRechercheetde l'Innovationindiquentque le tauxde transitiondusecondaire
ausupérieurétaitde 33%en2014. Eneffet,environ 60%
postulantà une inscriptionà l'Université
oucandidatsà diversconcours
nesontpasadmis.Ils'ensuitunedéperditionqui
précipitel'entréedesjeunesdiplômésdansle
mondedutravailetaumaintiende lafaible qualité
ducapitalhumaintchadien.Dupointde vue qualitatif, l'insuffisancedu niveau
d'acquisitiondes élèves s'observeausortir du secondaireà
travers lefaibletauxderéussite auxexamens au niveau du
supérieur.
La demande enmatièred'enseignementsupérieur se
caractérise égalementpar une forte
concentrationd'étudiantsdanslesfilièreslittéraires(61%)
audétrimentdesfacultésà vocation
scientifique.LeRapportdelaCommissiond'enquêteparlementaire
surlesystèmeéducatif
tchadien,publiéenjuin2018relève
que...plusdes2/3desdiplômésproviennentdesfilières
littéraires et la majorité est composé de
licenciés qui n'ont pas d'autres choix que
l'enseignement(parfoissansvocation)parlebiaisdelafonctionpubliqueoudesinstitutsprivés9(*).Ils'agitd'unproblèmeancien,déjàrelevéen2002danslerapportMerlin,
(2002, p.97)10(*)etdécrit
comme«caractéristiquedel'enseignementsupérieur,dontlesfilièresàdominantescientifique,
trèsminoritairesparrapportaux
autresfilières,voientleurdéveloppementlimité parle nombre
réduit de bacheliers scientifiques». Effectué dans un
contexte d'embellieéconomique, notammentcaractériséepar
l'implantationd'entreprisesétrangèresetledéveloppementde
nouveauxmétiersliésà la modernisationdupays,le
rapportinsistaitégalementsurlanécessité
pourleTchadd'orienterl'évolutiondescompétencesversla
maîtriseaccrue desdisciplines scientifiques : ...D'abord parce que se
développe de manière universelle une « société
de l'information»reposantsurlamaîtrisede technologiesde
plusenplusélaborées.Ensuite parce
quelesentreprisesétabliesauTchadaurontde plusenplusbesoinde
diplômésissusdela Faculté
dessciencesexactesetappliquées,
desfilièresprofessionnalisées, ainsiquedesdiplômés
des instituts universitaires à finalitéscientifique et
technologique... (Rapport Merlin, p.98).
Cependant,dix-sept
(17)ansaprèslapublicationduRapportMerlin,ledéficitdelademandedes
formationsàcaractèrescientifique estpersistant etles
statistiquesindiquenttoujours l'attraction, dèsl'enseignement
secondaire,desélèvespourlesfilièreslittéraires,
schémaquisereproduitpar
lasuiteàl'Université.Ilparaîtdèslorsdifficileàl'enseignementsupérieurderépondrede
manièresatisfaisante auxbesoinsd'uneéconomie en cours
detransformation.
2.4.1 LaDemandeet l'offre
enrechercheetinnovation
Le
corpsenseignantdesUniversitéscrééesparl'Etatprésentaientlescaractéristiquesci-
après aucoursdel'annéeacadémique2016-2017
:uneffectiftotalde2.336enseignants,avec 3%defemmes (concentrées à
N'Djamena);2%d'enseignantsderangmagistral;70%d'assistants;1.346permanents
nationaux; 944 vacataires nationauxet 46 étrangers11(*). (L'Université de
N'Djamena dispose un effectif de 1003 enseignants donc 953 hommes et 50
femmes). Ces caractéristiques vont déterminer la recherche
scientifique dans le milieu universitaire, car très peu qui font la
recherche.
Ainsi, ilexisteuneautre
attentesocialespécifiqueauxUniversités:c'est
larechercheuniversitaire.Ce voletde
l'enseignementsupérieurquirassembleles
activitésbaséessurl'approchescientifique,
disciplinaire,pluridisciplinaire
ettransdisciplinaire,larechercheappliquée,larecherche-
développementet larecherche-action, a également une dimension
politique. Pour l'Etat tchadien, la rechercheestd'abordporteuse
d'espoiràtravers lacontributionque lestravauxdes
enseignants-chercheurspeuventapporteraudéveloppementdupays.Au-delàdesfrontières
nationales, la rechercheeffectuéepar desenseignants-chercheurs, dansle
respectdesnormes
internationalementreconnues,peutégalementcontribueraurayonnementdupays.L'article
44 de la loi 1612(*)
confirme les aspirations de l'Etat en la matière, en précisant
que lesorientationspolitiques enlamatière doivent répondre
«aux objectifs dedéveloppement socio-économique et
auxbesoinsprioritaires de la nation exprimés à traversles
instances politiques,
lespartenairessocio-économiques,lescollectivitésterritorialeset
lacommunautédeschercheurs».
Danslaréalité,larecherche estpratiquée
parunepoignée dechercheurs ou d'enseignants-chercheurs,
disposant,ainsileprécise leRapport de lacommission d'enquête
parlementaire13(*),
...de faibles ressources financières et dans des conditions
précaires,bienillustréesparl'insuffisanceetletrèsfaibleniveaud'équipement
des laboratoires qui existent. Cette situationest renforcéepar
desfinancementsdelarecherche tournéeessentiellementvers lesprimes
accordées(1,7 milliards FCFA) auxchercheurs qui, dansleur
écrasante majorité,nepratiquent aucune activité de
recherche. Cequipermetdedéfinirlarecherche auTchadcomme unsystème
généreux, maisimproductifs.Maislesressources
nécessairesàl'accompagnementde la rechercherestent insuffisantes,
avec des conséquencesvisibles sur l'offreuniversitaire.
Laproductiondelarecherche scientifiquepeut, enthéorie,
êtrequantifiéeparle biais dedifférents indicateurs,par
exemple lenombre dethèses soutenues, lenombre d'articles publiés
dansdesrevues scientifiques,lenombre decolloques etdeconférences
organisés, ou encorelenombre de brevets déposés parles
Universités. Au Tchad,la recherche estpeusoutenue etl'ensembledudomaine
secaractérise paruneinsuffisance d'infrastructures et une absence de
programmes pertinentsorientés vers le développementdurable.
Au-delà ducadrage juridique, lesactivités
derecherche sontanimées parleCentre National deRecherche pour
leDéveloppement (CNRD)14(*),chargé delapublicationdes revues
scientifiquesetdelavulgarisationdesrésultats delarecherche. Même
siplusde1500 chercheurssontthéoriquementaffiliés
àcepôle, lesrésultats restent peuvisibles,
enraisonnotammentdel'insuffisancedesressources
financièresallouées àlarecherche.
Lesystèmeuniversitairenational nedispose quededeuxrevuesscientifiques
(Centre NationaldeRecherchepour leDéveloppement et Cahiers Tchadiens de
Sciences Humaines).Ils'ensuit, au plan organique, l'absencede groupes de
recherche structurés, et lessupports de diffusion etdevulgarisation des
résultatsdemeurent insuffisants. Au plan des
infrastructures,l'onconstate l'absence
oul'insuffisancedelaboratoires,etmêmeuntrès faible
accèsàladocumentationenligne
dufaitdel'accèstrèslimitéàla connexionInternet,
bienqueleCNRDdisposed'une bibliothèquenumériquecontenant plus
de25.000ouvrages.Lesinsuffisancesenmatièrederecherche
seressententégalement auniveau dela structuration du corps enseignant,
de faible qualification,composéde
«2%d'enseignantsderangmagistral ;70%d'assistants»,souvent
titulaires d'unMaster oudediplômes équivalents.
L'encadrementdesétudiants inscrits aucycle doctoral demeure
insuffisant,d'oùladifficulté pourlestitulaires duMaster
definaliserleursétudes,endépitdelacréation
duCONFOFOR15(*).Ils'agit
d'unplanTriennaldeformation deformateursmis enoeuvre àpartir de2012.
Dotéederessourcesfinancièresconséquentes,soit3268690500FCFApourtrois
ans,sur les 4043 000 000 FCFA initialementprévus par leProjet16(*),laCommission,actuellementenveilleuseétaitnotammentchargée
del'attributiondebourses d'études, de l'équipementdes
laboratoireset de l'organisation des missions des chercheurssur leterrain.
Cefonds anotammentpermis lacréation dedeux Ecolesdoctoralesetl'octroi
d'appuis financiersàdenombreux
enseignants-chercheurspourdesétudes auTchad, enAfriqueouenEurope.
L'insuffisance quantitative et qualitative des ressources
humaines dans les Universitéscomprometfortement, nonseulement
laqualité del'enseignementsupérieur auTchad,
maisaussilacontributiondelarecherche universitaireaudéveloppementdu
pays. Ces carences pourraient être corrigéesparla mise en place
d'une instance de coordination,enl'occurrence,«leFond National d'Appui
àlaRecherche Scientifiqueet Technique (FONAREST)».
2.4.2 Demande et
l'offreenenseignement
Même sil'offre globalede formationa été
dopéepar l'arrivée de l'enseignementsupérieur
privé,leservice public quitire plusde 80%de
sesressourcesdessubventionsde l'Etat,absorbe encore72%d'étudiants.
L'offre universitaire tchadienne a connu
uneévolutionfulguranteaucoursdesdix dernières
années.Alasuite de l'Universitéde Ndjamena età lafaveur
desévolutionsobservées,et parfoisenlesanticipant,le paysa
créésur l'ensemble duterritoire,d'autresétablissements
publicsd'enseignementsupérieur,auxquelsse
sontajoutésdepuis1989,desEtablissements d'enseignement supérieur
privé.
Aujourd'hui,l'ensemblede cesétablissementsabsorbe
unepopulationde45000étudiants, âgésàplus de95%entre
18et25ans.Lesétablissementspublics d'enseignementsupérieur
(EPES)accueillent72%de cette population,tandisque 28%
d'étudiantssontinscritsdansles établissements d'enseignement
supérieurprivé (EESP).
Dansl'ensemble,
lesuniversitésd'Etatoffrentdansleursétablissementsfacultaires,des
formations classiques dans les domaines ci-après :Sciences Exactes
et Appliquées ; Sciences de laSanté ; Sciences de
l'Education et de l'Administration ; Sciences économiques
etgestion ; Lettres,Langues, Arts etCommunication;Sciences Juridiques et
Politiques;Sciences Humaineset Sociales et l'Ingénierie ;
Pour ce qui est de l'Université de N'Djamena, il y'a
Sept Facultés qui sont :Langues, Lettres, Arts et Communication;
Sciences Humaines et Sociales;SciencesJuridiquesetPolitiques; Sciences
Economiques et de Gestion; Sciencesdel'Education;SciencesExactes et
Appliquées; Sciences de la Santé Humaine. Avec une population
estudiantine de 11 800,(Annuaire statistique 2015).
En ce qui concerne le personnel enseignant, il faut signaler
qu'il comprend une très forte proportion de vacataires. Pour la
qualité de l'enseignement, il eût été
préférable que cette proportion s`inverse au profit des
professeurs permanents. Sur le plan des diplômes, les détenteurs
d'un doctorat ou d'un DEA sont minoritaires. Cette situation risque de perdurer
si des mesures énergiques ne viennent en modifier la tendance. La
recherche sans laquelle il est difficile de se réclamer d'une
institution d`un enseignement supérieur est quasi-inexistante. Mais le
grave problème auquel tous les enseignants de l'Université du
Tchad se trouvent confrontés est celui des salaires, peu
élevés et irrégulièrement versés. Cette
situation est la conséquence de la crise économique qui frappe
sévèrement le Tchad depuis plusieurs années.
La menace d`une démotivation du personnel de
l`Université du Tchad se profile,risquant de provoquer par ses effets
induits une baisse du niveau de l'enseignement.
3. Le développement des TIC
et de l'Internet au Tchad
Comme d'autres pays Africains (Afrique du Sud, Cameroun,
Algérie etc.) legouvernement tchadien, avait compris la
nécessité de se mettre aux TIC pour pallier certaines
insuffisances infrastructurelles du pays, pour une intégration
économique profitable. C'est pourquoi, dès 1996 le Tchad, avaient
adopté l'initiative AISI (African Information Society Initiative ou
Initiative Société Africaine à l'Ere d'Information) qui
visait à développer les infrastructures de
télécommunications, condition nécessaire pour
l'intégration de l'Afrique dans la « Société
de l'Information ». Cette orientation fut confirmée en
2001 par le lancement du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique)17(*) dont les TIC apparaissent comme un des axes majeurs.
Pour Djimet, S. (2014), conscient de son enclavement, de sa dépendance
vis-à-vis de ses voisins pour son accès à la mer, de la
faiblesse de ses infrastructures de communication et surtout des avantages tant
sur le plan de l'emploi que sur le plan de la desserte que pourraient procurer
les technologies de l'information et de la communication, le Tchad a
adhéré à toutes les initiatives allant dans le sens du
développement de celles-ci. En plus de ces initiatives, le Tchad
souhaitait également participer en tant qu'acteur au Sommet Mondial de
la Société de l'Information (SMSI). Ce qui augmentait davantage
son désir de se mettre aux TIC.
Ne pouvant pas se soustraire à tous ces normes en
vigueur, le gouvernement tchadien a commencé dès 1998, des
réformes du secteur des télécommunications, par la Loi
N° 009 du 17 août 199818(*) qui va se consacrer à la privatisation et la
création d'un cadre juridique et réglementaire approprié.
Ainsi, le Ministère des Postes des Nouvelles Technologies de
l'Information (MPTIC) est responsable de la formulation des politiques
d'exploitation des TIC au niveau national. Il revient au MPTIC d'établir
et fixer, en consultation avec les acteurs du secteur ainsi qu'avec les acteurs
de développement au Tchad en général, les politiques en la
matière tel que cela est décrit dans le document de
stratégie TIC (MPTIC 2007) et le PND. La même loi conduit à
la fusion et à la redénomination des sociétés
chargées, sur le plan technique et réglementaire, de la mise en
route technologique du Tchad et aussi procédé à une
libéralisation susceptible de permettre au secteur privé de jouer
un rôle moteur pour l'entrée du Tchad dans la
Société de l'Information par les TIC. Il faut à cet effet
dire que, la promulgation de la Loi 009/PR/98 du 17 août 1998 sur les
télécommunications, a d'une part créé la
Société des Télécommunications du Tchad (Sotel
Tchad) en son Article 47 et d'autre part, créé un organe de
régulation des télécommunications en l'occurrence l'Office
Tchadien de Régulation des Télécommunications (OTRT),
Article 5719(*). Ce sont
ces deux organes qui sont chargés de la mise en route du Tchad vers les
technologies de l'information et de la communication. La Sotel Tchad va avoir
pour mission d'assurer aux Tchadiens les services des
télécommunications de base aussi bien sur le plan national
qu'international. Elle est une société d'Etat à
caractère commercial issue de la fusion des activités des
télécommunications de l'Office National des Postes et
Télécommunications (ONPT)20(*) et de la société des
Télécommunications Internationales du Tchad (TIT). La Sotel Tchad
est chargée de l'exploitation du réseau de
télécommunications de base (service fixe), de l'Internet et aussi
de la téléphonie cellulaire. Pour Djimet (2014), c'est par les
activités de la Sotel Tchad que le Tchad est entré dès
1997 dans l'ère de l'Internet. De ce fait, l'Internet constitue, la
première étape de l'entrée du Tchad à l'ère
des technologies de l'information et de la communication.
Au vu de ces réalisations, nous pouvons dire que le
gouvernement du Tchad a fait des technologies de l'information et de
communication l'une de ses priorités ces derniers années. C'est
pourquoi la promotion et l'intégration des TIC dans l'éducation,
est soulignée dans tous les plans nationaux de développement. Le
Gouvernement du Tchad avait fixé le«développement des
TIC » comme l'un des 8 objectifs prioritaires du Plan National de
Développement 2013-2015, (PND 2013)21(*). Les objectifs de ce plan étaient entre
autres : intégrer le Tchad dans le réseau international haut
débit en fibre optique; vulgariser l'emploi des technologies de
l'information et de communication en milieu urbain et rural ; créer
les télé-centres communautaires polyvalents et finaliser la
réflexion sur la stratégie nationale des TIC.
Aujourd'hui, le PND reconnaît qu'il reste beaucoup
à faire pour renforcer son exploitation des TIC au profit des objectifs
de développement national étant donné que «
l'absence de services efficaces TIC » compromet la
généralisation (PND 2013, p. 22). Le PND confirme le peu de
développement du réseau filaire, une avancée «
timide» dans l'exploitation de l'Internet et un manque de textes
réglementaires adaptés et l'absence de réseaux à
large bande passante. Cependant, jusqu'aujourd'hui, ces difficultés
perdures. Aussi est-il que la volonté manifeste de hauts dirigeants
à mieux rentabiliser le développement des TIC dans tous les
secteurs de la vie active notamment celui de l'éducation a toujours
été au centre des préoccupations politiques. C'est dans ce
sens qu'il existe une Direction des NTIC au Ministère de l'Education
Nationale et raison pour laquelle, le Tchad a organisé un Salon
International des Technologies de l'Information et de la Communication (SITIC)
à N'Djaména du 09 au 12 Septembre 2014. Le thème
était si évocateur: « Les TIC, moteurs du
développement durable ».
En effet, au Tchad, nous avons un ministère des Postes
et de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication qui
s'occupe de diffusion de TIC dans l'ensemble du pays. C'est ainsi que son
organe en occurrence l'Agence de Développement des Technologies de
l'Information et de la Communication (ADETIC) a été
créée pour faciliter la diffusion de TIC.ADETIC est Placée
sous la tutelle du Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication. ADETIC a été
créée par la loi N° 012/PR/2014 du 14 mars 2014 pour
accélérer le développement du secteur des TIC, aux fins de
favoriser leur accès, appropriation et utilisation aussi bien aux
secteurs public et privé qu'à la population et à la
société civile. A ce titre, elle s'occupe de l'ensemble des
programmes et projets de développement en vue de moderniser l'ensemble
du pays par l'usage des TIC. L'ADETIC a pour mission : de conseiller,
d'orienter et d'accompagner le gouvernement dans sa politique de
développement des Nouvelles Technologies. Élaborer et suivre la
mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement des TIC
; identifier les besoins communs des services publics en matière
d'équipements informatiques et logiciels ; veiller à
l'harmonisation des standards technique et proposer des
référentiels techniques ; et enfin favoriser
l'interopérabilité entre les systèmes d'information;
L'ADETIC en a vite compris que les technologies de
l'information et de la communication (TIC) sont en perpétuelles mutation
car leurs périmètres ne cessent de s'élargir avec comme
effet l'offre de nouveaux biens physiques (équipements de traitement de
l'information et des télécommunications tels que les
téléphones, les ordinateurs, les tablettes tactiles les livres
numériques, etc. et le développement de nouveaux service,
logiciels, applications mobiles, jeux vidéo, etc.).Dans le cadre de son
plan d'action triennal (2018-2020), l'ADETIC a programmé réaliser
plusieurs projets structurants : la finalisation du câblage et
l'interconnexion des Institutions de l'Etat ; construction d'un Datacenter
national en vue de la sécurisation des données de l'Etat et
financer de projet d'appui à la gestion des Finances Publiques (PAGEFIP)
à travers l'informatisation des services des Douanes, des Impôts,
du Trésor Public, ainsi que des Domaines ; projet pilote de Gestion
Electronique des Documents (MPTIC, SGG, et la Présidence) ; projet de
système de messagerie électronique (e-mail) pour la communication
des agents de l'Etat avec extensions; implantation des centres communautaires
multimédias dans les provinces non desservies; financement du projet de
gestion électronique du parc automobile et du patrimoine immobilier de
l'Etat et le financement du projet d'informatisation de la gestion des
courriers administratifs au Tchad.Notons que certains projets ont
été déjà mis au point tels que la création
de six (6) télé centres qui ont été construits et
équipés dans les villes de Mongo, Abéché, Bongor,
Doba, Biltine et celui Amdjarass qui vient d'être inauguré,
dimanche, 31 mars 2019. Selon le ministre des Postes et des Nouvelles
technologies de l'Information et de la Communication, Dr Idriss Saleh Bachar,
la construction de ces centres, entre dans le cadre de la mission de l'ADETIC
qui est de vulgariser l'Internet au Tchad et créer plusieurs
opportunités grâce aux nouvelles technologies. Pour ce faire, le
Centre communautaire multimédia vise à offrir des emplois directs
et indirects aux jeunes à travers le développement et la
promotion de l'inclusion numérique des provinces et des villes
secondaires et tertiaires avec les principales villes du Tchad. Il permet aussi
d'autonomiser les handicapés physiques en leur offrant des ateliers de
recharge des batteries, de réparation des terminaux
téléphoniques et des cabines téléphoniques autour
du centre. « Nous voulons que les TIC soient le moteur du
développement au Tchad ». En ce qui concerne le projet de
système de messagerie électroniques (e-mail) pour la
communication des agents de l'Etat, il faut se dire qu'au total 20
ministères et institutions étatiques tchadiens ont
bénéficié de la création des sites Internet et
d'adresses électroniques professionnelles pour leurs agents.
En fait, les TIC constituent des « impératifs
stratégiques » pour améliorer la qualité
des enseignements et des apprentissages et de rendre plus performant le
système de formation et de collecte des données sur les
enseignements et les apprenants.Pour atteindre cet objectif, le recours aux TIC
et leur intégration dans la formation initiale, la formation continue,
la formation à distance et la collecte des données deviennent une
nécessité.
3.1.
L'utilisation d'Internet au Tchad
Au Tchad, l'Internet a vu le jour le 19 novembre 199722(*). Dénommé
`'tchadnet'', son réseau était de classe C. Il
était raccordé au Backbone Internet de France
télécom à Bagnolet et Passtourel en région
parisienne. Il offrait entretemps plusieurs services à savoir : les
courriers électroniques ; l'hébergement des sites web, les
créations de Nom et du domaine, et la connexion à haut
débit (liaison spécialisée). C'est l'opérateur
national des télécoms TIT, ancêtre de la Sotel Tchad qui
introduit l'Internet au Tchad via une connexion X25 avec Paris et ce, en
coopération avec France Câble et Radio (FCR). Avec au
départ une passerelle de 64 kilobits/s à sa création en
1997, l'Internet tchadien ne permettait aux 43 abonnés que tout au plus
d'envoyer et de recevoir des courriers en fin d'année 199723(*). Avec la demande de connexion
de plus en plus croissante, la Sotel Tchad a négocié le passage
successivement à 128 kilobits/s, 512 kilobits/s puis 3,5 mégabits
en 2005 pour desservir les 3200 abonnés. L'accès au haut
débit n'était pas encore généralisé au Tchad
du fait que des technologies comme l'ADSL ne sont pas encore
déployées. L'accès à l'Internet se faisait
essentiellement par connexion aux satellites via les stations terriennes. En
fin 2004, il y avait 3000 abonnés Internet qui se partageaient une bande
passante de 3,5 MB/s.
En 2015 Koumde (Consultant en TIC et Manager du Bureau
d'Enregistrement DNS au Sotel Tchad) etKobobe Onsou24(*) (Directeur de la veille
Technologique des Etudes et des Projets à l'ARCEP) pendant le premier
forum tenu, du 08 au 09 décembre dans la Maison de la Femme sur la
Gouvernance de l'Internet au Tchad sur le thème de :
«L'Ecosystème l'Internet au
Tchad », ont fait un état de lieu sur l'utilisation
d'Internet. Pour Koumde,l'avènement de l'Internet au Tchad date de 1997
d'après et le coût d'accès de l'Internet de 1997 à
2004 était 45.000 FCFA ; présentant le type de connexion au Tchad
comme suit: RTC, Tawali, ADSL, Fibre optique, WIFI, Airtel, Tigo et USAT.
Kobobe Onsou quant à lui estime que 1 169 000
utilisateurs Internet déclarés enfin décembre 2014 soit
une: augmentation de 69% par rapport à 2013; le nombre d'utilisateurs
Internet représente 22% de l'ensemble des abonnés du
secteur ; le Chiffre d'Affaire (CA) Internet s'élève
à 9,1milliards de FCFA en 2014, contre 6,5 milliards en 2013, soit une
augmentation de 41%; il ne représente que 5% de l'ensemble du CA du
secteur de la télécommunication; et l'Internet mobile
représente au total 77% de l'ensemble des CA Internet; la bande passante
Internet est passée de 49 Mb en 2011 à 242 Mb en 2014, elle a
été multipliée par 5; le marché de l'Internet au
Tchad a généré 9,1milliards de FCFA en 2014 dont 77%
provient de l'Internet mobile (Airtel et Tigo). Le chiffre d'affaires Internet
a augmenté de 41% par rapport à 2013. La bande passante des
opérateurs ne permet pas d'offrir le haut débit aux utilisateurs.
En effet, pour examiner l'utilisation de l'Internet
au Tchad aujourd'hui, nous nous inspirons directement des études de
l'office tchadien de régulation des télécommunications
(OTRT) ou encore appelé Autorité de Régulation des
Communication Electroniques et des Postes (ARCEP), qui dresse un état
des lieux du secteur des télécommunications à partir des
années 2011 à 2019. Cetobservatoire est un outil au service du
régulateur utile aussi pourles opérateurs et aux autres acteurs
du secteur, il est aussi un outil qui permet de faire des analyses de
marché des télécommunications.En fait, il est difficile de
quantifier précisément le phénomène
multi-utilisateurs d'Internet au Tchad estime l'ARCEP. Un utilisateur
d'Internet peut être client chez plusieurs Fournisseurs d'Accès
Internet. De même, chaque abonné des FAI traditionnels
(Albideynet, Pestabist et Saonet) est considéré comme un seul
utilisateur, alors que, derrière chaque abonné, il y a une
dizaine d'utilisateurs, la plupart de ces abonnés étant des
entreprises. De plus, un modem peut être utilisé par plusieurs
personnes et les smart phones peuvent être utilisés comme routeur
wifi. Les utilisateurs Internet connectés aux FAI étrangers
opérant clandestinement sur le territoire tchadien, notamment dans les
localités frontalières, ne sont pas pris en compte. Il en est de
même pour les institutions et les particuliers ayant leurs propres VSAT
et qui ne sont connectés à aucun FAI.
Le Tchad comptait 1,7 million d'utilisateurs Internet en fin
2018. Ce nombre d'utilisateurs a baissé de 25,39 % entre 2017 et 2018,
soit une perte de 592 537 clients, du fait, de la coupure d'utilisation des
réseaux sociaux par les autorités politiques. Pourtant, entre
2016 et 2017, ce nombre avait augmenté de 77,5 % soit 1 019 253 nouveaux
clients.De 2013 à 2018, le nombre d'utilisateurs Internet de Tigo est
au-dessus de celui des autres opérateurs, atteignant 1,24 million en
2017 ; Airtel compte moins de 1 million sur la même période
(environ 930 000 en 2017). Par contre fin 2018, on note que le nombre
d'utilisateurs Internet de Tigo a chuté au point d'être
dépassé par Airtel. Ainsi, en fin 2018, Airtel totalise environ
880 000 utilisateurs d'Internet tandis que Tigo compte 860 000 utilisateurs
environ. Airtel détient donc environ 20 000 utilisateurs d'Internet de
plus que Tigo en fin 2018.En 2018, Airtel et Tigo représentent
respectivement 50,7% et 49,1 % de l'ensemble des utilisateurs de l'Internet au
Tchad. Le nombre d'utilisateurs de l'Internet mobile représente donc la
quasi-totalité de l'ensemble des utilisateurs Internet. Le taux de
pénétration de l'Internet (Internet user per 100) qui est
estimé en faisant lerapport entre le nombre d'utilisateurs Internet et
la population totale du pays est passé de 15 % en 2015 à 11,7 %
en 2016. La croissance du nombre d'utilisateurs Internet a été
très rapide au cours des quatre dernières années, avec un
taux de croissance annuel moyen d'environ 20,3 %. Entre 2017 et 2018, Airtel,
Tigo, Internet Mobile et les FAI ont vu leur nombre d'abonnés chuter
respectivement de 4,7 %, 31,2 % et 19,9 % et de 100 %.
3.1.1 Le coût d'accès
à l'Internet
Les coûts d'accès à l'Internet au Tchad
restent l'un des plus élevés de la sous-région. Cette
situation s'expliquait autrefois en partie par la faible capacité de
l'opérateur historique à offrir, en nombre suffisant des lignes
téléphoniques aux fournisseurs d'accès Internet. À
la mise en marche du service Internet au Tchad en 1997, les prix des connexions
inspirés de ceux pratiqués dans l'ensemble de la
sous-région ont été fixés au départ à
60 FCFA/minute. En 2002, cette tarification a été ramenée
à 40 FCFA/minute. Mais dans les cybercafés, ces prix
étaient à 100 FCF la minute. Suite au moult plaintes
d'internautes et de détenteurs des cybercafés, relatives à
la cherté des prix, en avril 2005, à l'occasion de
FEST'AFRICA25(*), les
coûts de connexion ont été réduits à 750
FCFA/ heure26(*) avec un
débit amélioré. En raison de la cherté et de la
difficulté d'accès aux infrastructures de
télécommunications de base comme les lignes
téléphoniques et aux infrastructures connexes telle que
l'électricité, rares sont les Tchadiens qui peuvent avoir la
capacité financière et le courage d'installer l'Internet dans
leurs foyers. Les tarifs de connexion Internet n'ont pas beaucoup
évolué au Tchad entre 2015 et 2017.
En effet, chez Airtel, certaines offres de 2015 ont disparu en
2017, cependant on note une hausse des prix, car en 2015, 1G coûtait
10000FCFA, tandis que 1G a coûté 12000FCFA en 2017 ; ensuite
5G, qui coûtait 30000FCFA en 2015, a coûté 35000FCFA en
2017. Chez Tigo, il y a eu aussi une hausse des prix, car en 2015 on avait 70Mb
à 1000F ; 120 Mb à 1500FCFA et 256 Mb à 2500 FCFA
contre 70 Mb à 1200, 120 à 2000 FCFA et 256 à 3000 FCFA et
2017. D'après ORTT, ces augmentations des tarifs Internet des
opérateurs sont une conséquence de la mise en place d'une taxe de
droits d'accise en 2017.
Entre 2017 et 2018, il y a eu des nouvelles offres chez Airtel
avec l'avènement de la 4G. en 2017, nous avons dit que 1G coûtait
12000 FCFA pour une validité de 30 jours alors qu'en 2018 on peut
souscrire 7G au même prix et avec une même validité. Suite
à la baisse des prix décidé par Airtel, Tigo a
créé des nouvelles offres pour Internet. Au lieu de 256 Mb
à 3000 FCFA, pour 30 jours en 2017, Tigo offre la même
période de validité et au même prix, 300 Mb en 2018. En
2018, Tigo va donc proposer 14G à 20000FCFA pour 30 jours de
validité, soit 4G de plus pour trois fois moins cher qu'en 2017.
Tableau
2 :
Tarifs d'Internet au Tchad : Airtel et Tigo
Source : AREP 2019, p.98
A titre de comparaison, en 2018, Airtel Gabon pour une
validité de 30 jours, offre 1G à 4000 FCFA, tandis qu'Airtel
Niger en cette même année, pour une même durée de
validité, offre 1 G pour deux fois moins cher que le Gabon (2000
FCFA).On constate que 1G coûte 2000FCFA pour deux jours au Tchad, 4000
FCFA pour 30jours au Gabon et 2000 FCFA pour 30 jours au Niger (tableau 5).
Cette stratégie vise à fidéliser les clients et garder une
part importante du marché de l'Internet. Il faut remarquer que de nos
jours, tous les opérateurs tendent à ne plus offrir de connexions
illimitées aux clients afin d'augmenter leur rentabilité. Mais
l'Internet coûte encore très cher au Tchad, surtout pour les
petits utilisateurs qui achètent les petites capacités, car les
prix sont restés inchangés en bas de l'échelle.
251492864Tableau
3 :Tarifs d'Internet d'Airtel Gabon et Niger
Source : AREP 2019,
p.99
L'évolution des tarifs de connexion Internet n'a pas
été très significative entre 2014 et 2018 au Tchad, par
rapport aux autres pays d'Afrique Subsaharienne. La comparaison des prix de
connexion Internet au Tchad à ceux des autres pays, montre que la
connexion Internet au Tchad est 4 fois plus chère que celle du Niger,
2,6 fois plus chère que celle du Burkina Faso, environ deux fois plus
chère que celle de la Côte d'Ivoire.
Pour répondre à la cherté de la connexion
mobile au Tchad, nous pouvons citer le Rapport final écrit par
Deloitte L.L.P (2016) pour le compte de la GSMA. Dans ce rapport, il est
clairement montré que les services mobiles au Tchad sont soumis à
de nombreuses redevances, dont certaines sont spécifiques au secteur
mobile. En tout, plus de 25 redevances distinctes s'appliquant aux
opérateurs mobiles ont été identifiées, dont 13
sont spécifiques au secteur. Le nombre d'impôts et de redevances
spécifiques au secteur est plus élevé que dans un certain
nombre d'autres pays africains, dont la Tanzanie ou la République
démocratique du Congo, avec respectivement 9 et 5 impôts et
redevances spécifiques au secteur. Ces redevances peuvent limiter
l'utilisation des appareils et des services mobiles. Les conséquences de
ces contraintes fiscales sur les consommateurs ou les opérateurs
dépendent des conditions du marché spécifique et de la
nature de la redevance. Certaines redevances sont absorbées par les
opérateurs sous forme de baisse de profits, que d'autres affectent les
consommateurs en faisant augmenter les prix. Il peut s'agir aussi d'une
combinaison des deux. D'après le rapport, de faibles niveaux
d'utilisation de la téléphonie mobile et d'Internet peuvent
exister lorsque de nombreux citoyens ne peuvent pas se permettre
d'accéder aux services mobiles. Les données de l'Union
internationale des télécommunications (UIT) suggèrent que
le coût des services mobiles au Tchad est relativement
élevé par rapport aux revenus. Pour les 20% de Tchadiens qui
gagnent le moins, le coût d'un abonnement mobile représente 87% de
leur revenu mensuel, sans compter les coûts de l'appareil ou les
coûts de l'accès mobile Internet27(*).De même, la cherté du prix de connexion
à l'Internet fait que, ce dernier a très peu de clients : en
fin 2013, seuls 14.689 consommateurs sont abonnés à l'Internet
fixe, tandis que 675.387 autres ont utilisé l'Internet mobile, soit 6%
de la population globale du Tchad. Beaucoup d'utilisateurs d'Internet au Tchad
profitent de l'Internet des administrations au lieu de chercher à
s'abonner, du fait de la cherté du coup d'accès à
l'Internet. Jusqu'aujourd'hui, pour avoir accès à l'Internet
illimité d'un mois au Tchad, il faut débourser 50.000 F CFA, soit
le tiers du salaire d'un travailleur moyen de la fonction publique.
3.1.2 Une alternative d'utilisation de réseaux
mobiles au Tchad : Orange, MTN etNexttel
Au Tchad, le Net suscite un véritable engouement de la
part des jeunes qui, en dépit du prix d'accès encore
élevé (de 500 à 1000 F/heure à N'Djaména,
alors qu'il est autour de 200F/heure à Kousséri au Cameroun).
Pour ce faire, la proximité de la ville de N'Djamena, la capitale
tchadienne à la ville camerounaise de Kousseri, les deux villes sont
séparées par un fleuve d'à peine 300 mètre. C'est
pourquoi il y a une interpénétration réciproque des
réseaux de télécommunications mobiles tchadiens dans la
ville camerounaise de Kousseri et du réseau camerounais dans la ville
tchadienne de N'Djamena surtout dans les quartiers situés
aupériphérique (Farcha, Gueli, Walia etc.).
Pour des raisons de coût de communication moins
onéreux des réseaux camerounais à l'époque,
certains Tchadiens voulant appeler à l'extérieur ou voulant
appeler leurs correspondants au Cameroun, n'hésitent pas de se connecter
à partir de N'Djamena sur le réseau camerounais disponible dans
une partie de la capitale pour communiquer. Djimet, S. (2014) rapportait
entretemps que, non seulement une traque était engagée contre ces
« communicateurs pirates », mais aussi, l'Office
Tchadien de Régulation des Télécommunications, a saisi
à cet effet dès 2002 sa consoeur camerounaise l'Agence de
Régulation des Télécommunications (ART) aux fins de
trouver une solution à ces problèmes
d'interpénétrationde réseaux. Ainsi, au terme de six
années de discussions, les deux parties sont parvenues à
élaborer un projet d'accord de coordination de fréquence aux
frontières Tchad-Cameroun,28(*) signé le 3 septembre 2009 à Maroua. Et
dont les résolutions fixent les pénétrations des signaux
de part et d'autre de la frontière arrêtées respectivement
à 500 m pour la zone N'Djamena-Kousseri et 2000 m pour les zones comme
Bongor-Yagoua, Figuil-Léré29(*).
Aujourd'hui, on observe encore une grande partie de la
population connectée à l'Internet se dirige vers les villes
camerounaises frontalières à la recherche soit de la
communication moins couteuse ou de l'Internet. Ce constat est aussi une
réalité chez les enseignants désirant faire de recherches
ou toute autre chose sur les réseaux. Cependant, il faut reconnaitre que
ce problème ne pourrait être définitivement résolu,
lorsque le Tchad aura réglé le coût d'accès non
seulement à l'Internet mais aussi à la communication à
l'international.
3.2 Les
TIC dans l'enseignement supérieur du Tchad
Le Tchad a adhéré à la conception commune
et aux concepts fondamentaux énoncés dans la Déclaration
de principes du Sommet Mondial sur la Société de l'Information
tenu en mai 2004 à Genève dont le plan d'action vise à
atteindre progressivement les objectifs de la Scolarisation Universelle (ODD),
en favorisant l'utilisation des produits, réseaux, services et
applications qui reposent sur les technologies de l'information et de la
communication (TIC). C'est ainsi que le Président de la
République, Idriss Deby Itno, a instruit en 2009 le Gouvernement,
à travers les ministères en charge de l'éducation,
à opter pour la mise en oeuvre des politiques nationales
d'intégration des TIC dans l'enseignement et la formation, à tous
les niveaux de gestion du système éducatif tchadien.
Au Tchad, les TIC en générales sont
enseignées comme une matière dans les Universités. Mais
souvent enseignées en niveau 1 dans d'autres filières comme
initiation à l'informatique. L'Internet quant à lui est
limité et ne concerne que les administrateurs. Le taux de
pénétration de l'Internet dans les milieux universitaires est
encore inférieur à 1%, et le pays accuse un grand retard au
niveau de l'intégration des TIC dans le processus
enseignement-apprentissage. L'introduction et l'utilisation de ces outils dans
la pratique de classe et la gestion de l'école reste embryonnaire dans
le système éducatif tchadien, comme en témoigne l'absence
d'espaces numériques d'enseignement et d'apprentissage dans la
quasi-totalité des établissements primaires, secondaires et
universitaires au Tchad, ainsi que des programmes validés d'enseignement
des TIC.
Sans être le remède miracle aux problèmes
actuels que rencontre l'école tchadienne, il n'en demeure pas moins que
l'outil informatique fait aujourd'hui partie intégrante de
l'environnement psycho-cognitif de l'enfant et du quotidien de l'adulte. A ce
titre, les TIC peuvent efficacement contribuer à apporter les
réponses adéquates pour le développement du système
éducatif du Tchad.
Dans le domaine de l'éducation, nous avons la
création de l'Université Virtuelle du Tchad (UVT) par la Loi
N°13/PR/2005 du 16/09/2005. En 2009, l'Etat a offert un lot de mille cinq
cent (1500) ordinateurs portables aux enseignants du supérieur,
même nombre pour l'année 2014. Et en 2012, le Président de
la république a fait un don de cinq mille neuf cent soixante-huit (5968)
ordinateurs portables aux étudiants des institutions supérieures.
Cependant la répartitionde ces ordinateurs se faisait suivant les
critères d'excellence. Et aujourd'hui, l'on dénombre un nombre
important des matérielles technologies dans toutes les
universités du Tchad. En se référant aux annuaires
statistiques du ministère de l'enseignement supérieur au Tchad,
les universités du Tchad disposent des outils tels que les ordinateurs,
imprimantes, photocopieurs, caméra et les vidéos projecteurs,
dans toutes les facultés. Le tableau suivant présente la
répartition des matérielles informatiques dans les
facultés de l'Université de N'Djamena.
Tableau 4 : les matérielles
technologiques de l'Université de N'Djamena
facultés
|
ordinateurs
|
imprimante
|
photocopieurs
|
caméras
|
Vidéos projecteurs
|
SciencesExacteset Appliquées ;
|
170
|
10
|
|
4
|
26
|
Sciences de laSanté ;
|
28
|
|
16
|
|
28
|
Sciences de l'Education
|
14
|
4
|
|
|
12
|
Sciences économiques etgestion;
|
34
|
6
|
|
8
|
10
|
Lettres,Langues, Arts etCommunication;
|
14
|
6
|
|
|
14
|
Sciences Juridiques et Politiques;
|
12
|
4
|
|
|
13
|
Sciences Humaineset Sociales ;
|
14
|
4
|
|
2
|
12
|
Total
|
286
|
34
|
16
|
14
|
115
|
Source : direction des études, de
la statistique et de l'informatique (2015)
3.2.1 Les Campus Numériques
Francophone (CNF/AUF)
Il est intéressant de comprendre la mission de l'AUF
dans le monde avant de parler de Campus Numériques Francophone dont il
est question. Ainsi l'AUF est une Agence Universitaire de la francophonie qui a
pour mission de promouvoir une francophonie universitaire solidaire,
engagée dans le développement économique et social des
sociétés. Elle apporte un appui à ses membres pour les
aider à relever les trois défis auxquels ils sont
confrontés : défis de la qualité (de la formation, de
la recherche et de la gouvernance universitaire) ; défis de
l'employabilité, défis du développement global et local.
Elle intervient dans dix régions du monde dont l'Afrique centrale et le
Grand lacs, qui couvre le Tchad. De ce faire, le campus numérique
francophone (CNF) est une implantation de l'Agence universitaire de la
francophonie au service des établissements d'enseignements
supérieur et universitaire de sa zone d'opération. Ce Campus est
dont la représentation de l'AUF au Tchad. Il est créé
à la suite de l'accord-cadre du 05 mars 1999 entre l'AUF et l'Etat
tchadien, ratifié le 30 septembre 2005 par un accord de siège. Le
CNF de l'AUF de Ndjamena est situé au rez-de chaussée du rectorat
de l'Université de N'Djamena. Car, pour fonctionner, le campus
numérique bénéficie soit d'une convention
d'hébergement avec l'établissement d'enseignement
supérieur et de recherche membre de l'Agence qui l'accueille, soit d'un
accord de siège avec l'État.
Espace d'apprentissage et de pratiques du numérique
dans l'enseignement supérieur et universitaire, le campus
numérique est conçu pour recevoir et permettre aux
étudiants, aux enseignants et aux chercheurs de se former au
numérique. Il est un espace dédié au service en faveur de
la communauté universitaire, pour la formation et l'accès
à l'information scientifique et technique (IST) et l'appropriation des
technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement
(TICE). Il a pour vocation de s'appuyer les projets mis en oeuvre par l'AUF et
à assurer le relais des besoins exprimés afin de guider leur
adaptation. Nous signalons que le CNF offre divers services à la
communauté universitaire et extra-universitaire :
- Les formations ouvertes et à distance (FOAD) et les
cours en ligne ouverts et massifs (CLOM/MOOC), www-foad-mooc.auf.org ;
- Formations permanentes (recherche documentaire, publication
scientifique en ligne) ;
- Les formations transfert : administration de
système et de réseaux ; conception, création et
gestion de système d'information ; développement des
technologies éducatives. Organisés à la demande des
établissements membres de l'AUF.
www.tranfer-tic.org;
- Un accès à des ressources documentaires de
niveau universitaire, et la consultation d'ouvrages de base et de
référence ;
- Un équipement de visioconférence pour les
soutenances (mémoires/thèses et les conférences
scientifiques et techniques locales ou internationales par
visioconférence ;
- L'hébergement des sites Web des partenaires ainsi que
la mise en ligne des contenus pédagogiques et scientifiques.
· Quelques réalisations de CNF
- Auto-évaluation de l'Université de N'Djamena
(améliorer la qualité des structures institutionnelles
d'enseignement et de recherche) ;
- Mise en oeuvre du projet IFADEM (Initiative francophone pour
la formation à distance des maîtres. A Abéché,
Bongor et Mongo. 2000 maîtres concernés. Initiative conjointe de
l'OIF, l'AUF et de l'Union Européenne);
- Mise en route des volontaires internationaux de la
Francophonie.
Il estégalement à préciser que depuis sa
création, le CNF a plus de 1500 abonnés, 73ateliers de formations
avec plus de 800 bénéficiaires, 14 bourses de mobilités
(Masters et Doctorat), près de 30 manifestations scientifiques (chose
qui est rare en milieu Universitaire au Tchad en générale) pour
n'est cité que ceux-là.
3.2.2 Initiation pour la formation
à distance des maîtres (IFADEM)
IFADEM est une initiative francophone de formation à
distance des maîtres. Historiquement, c'était au cours de sommet
de la Francophonie de Bucarest en 2006 que les chefs d'Etats et de
gouvernements ont demandé à l'Agence universitaire de la
Francophonie (AUF) et à l'Organisation internationale de la Francophonie
(OIF) de mettre en commun les moyens dont elles disposent pour soutenir les
politiques nationales de modernisation des systèmes éducatifs
dans les pays membres. Cette demande a conduit l'AUF et l'OIF à
développer l'Initiative francophone pour la formation à distance
des maîtres (IFADEM). Cette collaboration a permis de lancer l'IFADEM
dès 2008 dans 4 pays puis d'étendre peu à peu
l'initiative. Actuellement, l'IFADEM est déployée dans 11 pays
(Bénin, Burundi, Côte d'Ivoire, Haïti, Liban, Madagascar,
Mali, Niger, République Démocratique du Congo,
Sénégal, Togo) et est mise en oeuvre en 2016 au Burkina Faso, au
Cameroun, aux Comores et au Tchad. Au Tchad, l'accord-cadre a été
élaboré par le ministère de CCI et a été
signé le 18 novembre 2016 à Paris, par le Ministre de l'Education
nationale et de la Promotion civique, le Directeur de l'Institut de la
Francophonie pour l'Education (IFEF), représentant l'Administrateur de
l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Recteur de
l'Agence Universitaire de la Francophonie. Il reprend les
éléments définis dans la phase préparatoire (public
cible, zone concernée, usage de la technologie, etc.) et détaille
les engagements des parties signataires. Cependant l'atelier co-construction de
l'initiative (Phase d'expérimentation) au Tchad s'est
déroulé le 18 et 19 juillet 2016 à N'Djamena.
Dans tous les pays participants à l'IFADEM, l'AUF
dispose de campus numériques francophones qui jouent un rôle
d'appui local aux ministères de l'Éducation de base et ont su
mobiliser leur expérience dans le domaine de l'ingénierie de la
formation ouverte et à distance (FOAD) en s'appuyant sur l'expertise des
universités membres de l'AUF. Cet appui scientifique a permis, depuis
presque 10 ans, d'accompagner l'IFADEM dans sa stratégie et son exigence
de qualité impliquant de nombreuses démarches
d'évaluation.
Assez rapidement, l'OIF et l'AUF ont donc opté pour la
formation ouverte et à distance (FOAD) avec un usage des TIC par les
formateurs. Les objectifs ont ainsi été reformulés comme
suit : renforcer les compétences professionnelles des instituteurs avec
peu ou sans formation initiale. Les maîtres communautaires de niveau 1 et
plus les instituteurs adjoints stagiaires. (2000 enseignants choisis dans la
zone d'inspections départementales de l'éducation et de la
promotion civique (IDENPC) ont suivi un parcours de formation entre le 18
janvier et le 17 novembre 2018) ; inauguration de l'espace
numérique de N'Djamena au deuxième trimestre de 2019 (chose
faite) ;Création d'un dispositif d'hébergement de ressources
éducatives dans les espaces numériques ; émission
radio-éducatives suivant les thématiques contenus dans le livret
de formation élaborée pour les enseignants et les directeurs
d'école publique ; signature de convention entre IFADEM-Tchad et
l'Université Virtuelle de N'Djamena pour la médiatisation des
contenus de formation et l'extension du dispositif sur l'ensemble du
territoire.
A en croire IFADEM 2019, les résultats d'une
étude sur l'état des lieux du patrimoine technologique et
infrastructurel dans les trois régions concernées ont conduit
à l'idée d'implanter les espaces numériques au sein des
écoles normales d'instituteurs (ENI) de ses régions. Les
instituteurs-élèves auront également l'accès
à distance aux ressources qui sont logées, de prendre en main la
disposition de formation à distance, ils doivent suivre les formations
par le biais d'une vidéo-conférence, ils auront un accès
aux contenus pédagogiques qui seront proposés sur la plate-forme
de formation en ligne. Il faut aussi dire que chacun des espaces doivent
disposer d'une vingtaine d'ordinateurs connectés à l'Internet et
à une capacité d'accueil de 100 apprenants. Malgré tous
ces efforts, le Tchad reste l'un des pays où les TIC sont à son
premier balbutiement.
Par ailleurs, le World Economic Forum (2013), a montré
dans son Rapport qu'en couvrant le nombre record de 144 pays, le rapport fait
autorité et représente une des meilleures évaluations
d'ensemble pour calculer l'impact des TIC sur la compétitivité
des nations et la prospérité de leurs citoyens. Pour le mesurer,
l'indice `'Networked Readiness index'' (NRI) calcule la disponibilité
d'un pays à exploiter pleinement les TIC en termes de : infrastructures
TIC, coût d'accès et disponibilité des compétences
requises pour un usage optimal ; acceptation et utilisation des TIC par les
gouvernements, l'économie et la population ; contexte économique
et climat novateur, cadre politique et réglementaire, impact
économique et social des TIC. De ce fait, World Economic Forum (2013),
dans son Rapport sur les TIC (Global Information Technology Report), qui selon
l'analyse de l'impact et influence des TIC sur la croissance économique
et l'emploi dans le monde hyper connecté, place le Tchad en dernier rang
sur 144 pays étudiés.
Conclusion
Le défi global du pays est de réussir
l'intégration rapide des nouvelles technologies à l'école
non pas seulement comme matière d'enseignement mais comme outil au
service de l'enseignement et de l'apprentissage. Dans l'environnement actuel
à dominante multimédia où évoluent les enfants, il
est indéniable que les TIC s'imposent comme un moyen efficace de
transferts de connaissances et de développement des compétences
essentielles. Il ne s'agit donc pas de se plier à un
phénomène de mode, mais bien de préparer des hommes de
demain capables d'apporter une contribution décisive au
développement socio-économique du pays. L'objectif global retenu
vise à introduire dans l'école les nouvelles technologies (le
multimédia) afin de permettre aux enseignants d'innover au niveau
pédagogique, dans le cadre d'un système
d'enseignement/apprentissage centré sur l'élève.
Au-delà de l'école, le projet contribuera à édifier
une société de l'information inclusive. Pour relever les
défis cités plus haut, il s'agira plus concrètement,
à travers un partenariat public-privé dynamique et proactif, de
doter progressivement les établissements scolaires et les structures de
formation d'un espace TIC dont les objectifs sont : initier et former les
élèves, les étudiants et les enseignants aux nouvelles
technologies, permettre l'accès aux logiciels éducatifs et
à la formation à distance aux élèves, aux
étudiants et aux enseignants, favoriser leur accès à
l'Internet et à toutes ses ressources en matière de recherche,
formation et apprentissage. L'implantation et la mise en oeuvre d'un logiciel
de gestion des établissements scolaires et universitaires afin
d'automatiser leur fonctionnement d'une part, et d'autre part, d'avoir une
maîtrise des effectifs en vue de sécuriser les examens,
constituent l'autre versant de la stratégie à moyen terme.
CHAPITRE 2 : LES OPINIONSDES
ENSEIGNANTS ENQUETES SUR LA NOTION D'INTERNET
Rappelons que l'un des objectifs de la recherche consistait
à récolter des données sur les opinions que
développent les enseignants de l'Université de N'Djamena
vis-à-vis d'Internet. La question fondamentale guidant l'ensemble de la
recherche est : quelle est la place de l'Internet dans les pratiques
professionnelles des enseignants de l'Université de N'Djamena ?
Cette question peut être décomposée en une
question de recherche qui est la suivante : que pensent les enseignants de
l'Université de N'Djamena de l'Internet et de son usage à des
fins professionnelles universitaires ?
L'étude du champ des «pensées de
répondants » vaconsister à évaluer l'image que
les enseignants de l'Université de N'Djamena font d'Internet, qu'ils
soient connectés une fois ou non avec le réseau. L'étude
va donc chercherà mesurer l'impact du discours des enseignants du
supérieur sur la définition qu'ils se font d'Internet.Le chapitre
s'articule autour de la compréhension de l'Internet par les
enquêtés. Il sera donc question dans ce chapitre, présenter
les caractéristiques des enseignants enquêtés, en montrant
les limites de chaque caractéristique. Et nous parlerons des avis des
enseignants sur les informations que contient l'Internet. Cela va donc aboutir
aux choix des enseignants vis-à-vis des ressources obtenues à
l'aide de l'Internet et à l'aide de bibliothèque. La question des
avantages et des inconvénients de l'Internet selon les
enquêtés seront également traités. Et en fin
élucider les opinions des enseignants sur la notion de l'Internet et
principalement sur son devenir.
Pour aborder cette partie de ce travail, nous allons nous
référer aux théories qui ont été
convoquées pour comprendre la place de l'Internet chez les enseignants
de l'Université. Ainsi, nous partons particulièrement du
modèle théorique de Hall et Hord (2001),«Concems-Based
Adoption Model» (CBAM). Cependant, ce chapitre va seulement prendre en
compte le niveau de préoccupations des enseignants vis-à-vis du
dispositif (Internet). Les préoccupations dont il est question ici,
concernent la façon dont des individus se sentent par rapport à
l'Internet et la façon dont ils le perçoivent.Dans cette
perspective, tous les enseignants de l'échantillon ont été
interrogés, qu'ils soient utilisateurs ou non-utilisateurs d'Internet
(précisons par avance que 7,59% des enseignants de l'échantillon
ont déclaré n'avoir jamais utiliséInternet). Ils ont
d'abord répondu à une question ouverte, et ensuite, une vingtaine
d'affirmations leursont été soumises.
1. Les caractéristiques des
enseignants enquêtés
Nous élucidons dans cette partie les
caractéristiques des enseignants del'Universitéde N'Djamena, qui
ont participé à cette étude. Cette présentation
s'appuie sur les résultats de la méthode d'analyse descriptive
des enseignants cibles.
1.1 Les
variables sociodémographiques
La première variable qui nous intéresse est la
variable « sexe de répondant ». Nous
partons du principe que les enseignants de l'Université de N'Djamena ont
un accès ou non à l'Internet à l'Université et dans
n'importe quel endroit qu'ils se trouvent, en se servant de l'ordinateur, de
téléphonesmobiles ou encore dans les ateliers informatiques.
Ainsi comme toute Université du monde, l'Université de N'Djamena
dispose des enseignants qui sont à la fois des sexes masculins et
féminins. Cependant, l'enseignement supérieur ne compte pas assez
des femmes (50 femmes au total). C'est pourquoi notre échantillon, est
composé majoritairement des hommes. Ainsi, nous obtenons le pourcentage
suivant pour les deux sexes : les hommes constituent 76,0% et les femmes
24,0%. Le tableau ci-après présente la répartition de sexe
des enquêtés.
1.2Répartition du
Genre des répondants
Tableau 5 :
genre de répondants
Genre
|
Effectif
|
Pourcentage Valide
|
Masculin
Féminin
|
60
19
|
76,0
24,0
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
Le tableau ci-dessus présenté, démontre
que la majorité des répondants ou des participants sont les
hommes (76% et 24%sont les femmes). Ceci confirme clairement le
caractère de la population enseignante des universités d'Etats du
Tchad,qui est constituée en majorité des hommes. Au regard de la
population enseignante au Tchad en général, le nombre des hommes
sont plus important que les femmes. Ce constat commence depuis l'école
primaire. Ce nombre diminue au fur-à-mesure que nous passons du cours
primaire au collège et du lycée à l'Université. En
regardant RESEN (2016, p.1016), les filles sont largement plus
défavorisées comparativement aux garçons dans l'analyse
des taux bruts de scolarisation, quel que soit le niveau d'études. Au
primaire, le taux brut de scolarisation des filles est à peine
supérieur à la moitié de celui des garçons.
L'écart se creuse pour les niveaux secondaires, toujours en
défaveur des filles. Au collège, les filles ont un taux brut de
scolarisation 3 fois moins élevé que les garçons et, au
lycée, elles ont un taux 4,7 fois inférieur à celui des
garçons. Au niveau supérieur, les femmes tendent à
disparaitre dans l'enseignement. En revanche, dès l'âge de 15 ans,
l'écart se creuse. De plus, la différence augmente avec
l'âge. C'est pourquoi au niveau de l'enseignement supérieur, les
enseignantes sont peu nombreuses. Il faut donc dire que l'enquête a pris
en compte cette précarité de femme et nous sommes
intéressés beaucoup àcette population
défavorisée que la population masculine.
1.3
Répartition de l'Age des répondants
Tableau 6 : âge
de répondants
Age des répondants
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
34 ou moins
35 à 44
45 à 54
55 ou plus
Total
Moyenne d'âge
Ecart type
|
8
|
10,1
|
37
|
46,8
|
23
|
29,1
|
11
|
13,9
|
79
|
100,0
|
|
35- 44 ans
|
|
,860
|
Source : enquête de
terrain, 2019
En observant le tableau ci-après, il ressort que les
participants ont majoritairement l'âge de 35 à 44, soit 46,8 %. Et
ceux ayant l'âge de 34 ou moins sont minoritaires. Cela confirme le fait
qu'au Tchad, après la licence, les jeunes n'ont pas accès
directement en cycle de masters dans le pays. Ainsi, ceux qui désirent
continuer les études supérieures, doivent se rendre dans les pays
voisins (majoritairement au Cameroun). Et comme le Tchad fait partie des pays
pauvres, comme nous l'avons indiqué ci-haut, les jeunes licenciés
se voient obligés de se verser dans le marché de travail avant de
continuer plus-tard les études supérieures. Jusqu'aujourd'hui,
nombreuses sont les filières qui n'ont pas le cycle masters. C'est
pourquoi quand un enseignant commence à donner un cours à
l'Université, il a au-moins 35 à 44 ans, comme le démontre
la moyenne d'âge des répondants de cette étude et avec un
écart type de 0,860. Le prochain tableau présentera la
filière principale d'enseignement des répondants.
1.4 La
Filière principale d'enseignement
Ici, nous avons tenu compte des
toutes les filières que compose l'Université de N'Djamena. Sauf
compte tenu de l'indisponibilité des enseignants dans le campus,
certaines filières n'ont pas assez des représentants. Le tableau
suivant présente le nombre des questionnaires distribués dans
chacune desfilières enquêtées.
Tableau 7 : montrant les effectifs des
enseignants enquêtés selon leur filière
Filières
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Lettre moderne
Mathématiques
Philosophie
Physique
Sociologie
Chimie
Anglais
Biologie
Anthropologie
Sciences économiques
Histoire
Sciences de l'éducation
Géographie
Communication
Droit
Sciences du langage
Total
|
9
|
11,4
|
6
|
7,6
|
4
|
5,1
|
7
|
8,9
|
6
|
7,6
|
3
|
3,8
|
6
|
7,6
|
4
|
5,1
|
5
|
6,3
|
6
|
7,6
|
3
|
3,8
|
7
|
8,9
|
5
|
6,3
|
3
|
3,8
|
2
|
2,5
|
3
|
3,8
|
79
|
100,0
|
Source :enquête de terrain,
2019
Trois filières sont les plus représentés
sur ce tableau. Il s'agit de la filière lettre
moderne,représentant 09 enseignants avec un pourcentage valide de 11,4
% ; la filière Science de l'éducation et la physique, ayant
chacune d'elle également 07 enseignants pour un pourcentage valide de
8,9 %. Les filières les moins représentées sont entre
autres la chimie, histoire, la communication, la science du langage et le
droit. L'inégalité des répondants dans chacune des
filières peut être justifiée d'une part par le fait que
certaines filières n'ont pas assez des enseignants (Sciences du langage
et la Chimie par exemple), et même celles qui en ont, ces enseignants ne
sont pas permanant à l'Université (c'est le cas de Droit
où les enseignants exercent majoritairement un travail hors de
l'Université). D'autre part, le non-respect de rendez-vous pour la
récupération de questionnaire est également l'une de la
cause de cette disparité. Certains enseignants sont également des
étudiants en thèse dans d'autres universités, du coup,
nous n'avons plus des possibilités pour récupérer les
questionnaires.
1.5
Expérience en enseignement
A ce niveau, nous avons posé une question qui a permis
aux enseignants d'indiquer dans un intervalle gradué de 5ans. La
question est la suivante : Combien d'années d'expérience en
enseignement comptez-vous au total? Le tableau suivant montre les années
d'expérience des enquêtés.
Tableau 8 : années
d'expérience des répondants
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
0 à 5 ans
|
23
|
29,1
|
6 à 10 ans
|
33
|
41,8
|
11 à 15 ans
|
18
|
22,8
|
16 à 20 ans
|
3
|
3,8
|
21 à 25 ans
|
2
|
2,5
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de
terrain, 2019
Il ressort de ce tableau que 41,8% répondants ont une
expérience comprise entre 6 à 10 ans. Nous pouvons justifier ce
chiffre à partir de deux raisons majeures : premièrement,
ces dernières années, il y a une demande importante de la
formation au Tchad et c'est ce qui aamené l'Université de
N'Djamena à s'éclater en créant plusieurs filières
surtout vers les dix dernières années. Ainsi, l'Université
a recruté des nouveaux enseignants qu'ils soient jeunes ou
âgés pour faire fonctionner ces filières nouvellement
crées. Et en second lieu, il faut donc dire qu'au Tchad, la
réalité nous montre qu'avec la création des autres
Université dans les provinces, les enseignants les plus
expérimentés sont déployés et
responsabilisés dans ces différentes Universités quel que
soit leur grade (assistant ou chargé du cours). Raison pour laquelle
seulement 2,5% enquêtés ont une expérience de 21 à
25 ans dans l'enseignement dans les trois campus où l'enquête
s'est déroulée. Ceux-ci sont en partie les responsables dans leur
département (en majorité chef des départements).
2. Définition de l'Internet
selon les enseignants
Les définitions dont-il est question ici, sont les
manières dont les enseignants comprennent le mot Internet. Dans cette
partie, notre objectif est de décrypter les informations et opinions qui
composent les discours que les enseignants de l'Université partagent
autour de la définition de l'Internet. Une telle étude pouvait
être qualitative, mais comme cette étude se limite par son
caractère quantitatif, nous avons ici laissé les
répondants de donner librement leurs suggestions de réponses
grâce aux questions ouvertes, c'est pourquoi l'analyse de contenu sera
nécessaire ici. Ainsi donc, la question qui a permis aux
répondants de donner leurs avis est la suivante :
« Pour vous, l'Internet c'est quoi ? Expliquez en quelques
mots ».
En identifiant le contenu, nous avons repéré
deux principaux aspects ou concepts clés qui reviennent dans la
totalité du discours. Il s'agit de l'Internet comme moyen de
communication et l'Internet comme un moyen de recherche d'information. Le
deuxième terme que l'on rencontre couramment dans les propos de nos
interlocuteurs est le terme "moyen". Un
« moyen », c'est ce qui sert pour parvenir
à une fin. L'étude réalisé par Kitumu, M. (2019, p.
174) auprès de l'ensemble des personnelles de l'Université de
Congo montre également que l'Internet est utilisé par les
enseignants plus comme un « moyen de communication et de
recherche d'information » et ces enseignants utilisent plus
précisément les outils comme la messagerie (Email), des
réseaux sociaux et des moteurs de recherche. Et même dans leur
recherche sur `'les jeuneset Internet :
Représentations,usages et appropriations,'' Bevort, E. et
Bréda, I. (2001, p. 37) ont trouvé que parmi la diversité
des activités possibles, la dimension communicative tient une place
considérable. Sur les 506 réponses analysées, 150 (soit
près de 30%) commencent par : « C'est un moyen de
communiquer... » Ou par : « C'est un moyen de
communication... ». Selon leur étude, certains jeunes vont
jusqu'à résumer leur représentation en une phrase : «
Internet, c'est la communication envers le monde entier », «
Internet, c'est communiquer facilement dans le monde entier »,
« Internet, c'est s'ouvrir au monde ».
Il faut donc dire que cette compréhension de l'Internet
sera le fondement même de l'utilisation de l'Internet chez les
répondants. Nous répertorions ici quelques discours qui attestent
notre analyse :
- Internet est un instrument ou moyen de communication qui
nous permet d'être en connexion avec les autres dans le monde. Il nous
permet également de mener de recherches pour nos activités.
(Sociologie) ;
- C'est un moyen de connexion avec le monde et d'avoir la
communication avec celui-ci. (Sciences de l'éducation) ;
- Un moyen de communication et de la recherche.
(Chimie) ;
- Internet est un outil qui facilite la vie aux personnes
qui l'utilisent (communication et recherche de l'information à temps
réel. (Mathématique) ;
- C'est un outil de travail qui aide à la recherche
de l'information et à communiquer (Anglais) ;
- D'après moi, l'Internet est un moyen, une voie
par laquelle, je communique et s'informer de ce qui se passe dans le monde.
(Physique) ;
- L'Internet est un moyen important pour la recherche et
la communication professionnelle. (Philosophie) ;
- Lieu de rencontre et d'échange
d'information ; c'est une source d'information de toute sorte et en fin
c'est une bibliothèque de très grand format.
(Droit) ;
- C'est un moyen de communication électronique qui
nous permet de cueillir les informations et suivre nos recherches en ligne.
(Biologie)
- L'Internet constitue une source d'accès à
l'information et de communication. (Anthropologie) ;
- Une interconnexion des ordinateurs entre eux et qui
permet la communication et la recherche d'information. (Physique).
Les données présentées permettront
d'ailleurs de le montrer. La récurrence de« L'Internet
comme moyen de communication et de la recherche d'information »
dans les discours sur la notion d'Internet traduit en fait, le contexte et la
politique d'intégration des technologies dans le milieu universitaire au
Tchad. Car les enquêtés connaissent effectivement l'Internet comme
un outil facilitateur de la recherche d'information et de la communication.
Cela corrobore justement aux différents appels internationaux et les
chercheurs sur l'importance de l'Internet en éducation, (UNESCO 2011 et
les compétences informationnelles ; l'Association des Directeurs
& Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la
Documentation a également établi les référentielles
des compétences informationnelles ; le Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche française et sa
référentielle de compétence ; karsenti, T. ;
Dumouchel, G. ; Beché, E. Onguené, E-L-M...). Ladage, C. et
Ravestein, J. (2013, p. 18) ont montré aussi dans leur étude que
le rapport des enseignants enquêtés à l'Internet est
affirmé principalement pour poser des questionset communiquer
(courriels).
Nous pouvons donc dire que les répondants accordent un
intérêt particulier à l'Internet et c'est ce qui traduit
dans leur discours. L'aspect communicationnelet recherched'information occupent
une place centrale dans les réponses fournies par les enseignantes et
enseignants chercheurs (es). Les représentations sont liées
à ce qu'Internet leur permet réellement de faire dans leurs
activités surtout sur les possibilités que le réseau leur
offre.
3. Ce que pensent les
répondants des contenus d'Internet
Les contenus dont il est question ici, concernent les
informations qui sont diffusées à travers l'Internet. Car dans un
contexte de surabondance d'informations (infobésité) ou encore,
ce que d'aucun nomme les « infos-pollutions »
(Dumouchel, Op. cit, p.8) et de diversité de ses supports, les processus
de recherchedocumentaire et de validation de l'information requièrent la
reconnaissance de fausse et la bonne information sur le Net. C'est en ce sens
que Ravestein, J.et al. (2007, p. 73) pensent que nombreux sont ceux qui se
sentent perdus sur le web, pris de vertige ou effrayés par le nombre
important de documents qu'il contient. En effet, l'Internet donne accès
à des millions et des milliards de documents de nature variée,
couvrant tous les sujets ou presque, c'est pourquoi l'évaluation de
document sur l'Internet est fondamentale pour une utilisation
éducative.
Pour ce qui est de notre recherche, les répondants sont
également conscients de la nécessité de bien
évaluer les ressources obtenues en ligne. 66enseignants sur 74 qui ont
répondu à la question soit un pourcentage de 89, montrent qu'il
faut prendre les informations provenant de Net avec réserve et 8,10%des
répondants pensent plutôt que toute les informations obtenir
à partir de l'Internet sont fausse. Et 2,70% des répondants
pensent que toutes informations tirées à partir de l'Internet
sont des bonnes informations. C'est ce qui traduit dans les propos tels
que :
- Il convient de traiter avec méfiance certains
contenus, et d'éviter de croire aveuglement aux contenus et donc la
nécessite de savoir discerner ;
- Prendre avec réserve des informations trouver sur
l'Internet ;
- Certaines informations sont
erronées ;
- Ces informations doivent être prises avec beaucoup
de réserve ;
- Prendre quelque fois les informations de l'Internet avec
beaucoup de réserve, car beaucoup de fake news ;
- On ne doit pas valider systématiquement toutes
les informations puisque certaines sont fausse ;
- Il y'a des bonnes et de mauvaises information sur le
net ;
- Relativement scientifique. Il faut faire un
tri ;
- Elles sont très utiles mais attention aux fakes
news.
Nous constatons que certains répondants lancent un
appel à la méfiance vis à vis des informations
trouvées sur Internet. Internet en tant qu'objet technique suscite la
crainte chez les uns, audace et curiosité chez d'autres. Crainte surtout
chez certains enseignants d'Université qui continuent toujours à
croire que, pour pouvoir utiliser Internet, il faut nécessairement avoir
des compétences solides en informatique. Ceux-ci sont conscients de la
plu value de l'Internet mais ils émettent des réserves à
l'égard des informations que contient l'Internet. Nous pouvons donc dire
qu'ils se situent au niveau 1, de préoccupation envers une innovation de
Hall et Hord (2001). Mais d'autres pensent que toutes les informations
véhiculées par l'Internet sont erronées. Et n'accordent
pas assez d'importance à l'Internet pour la recherche de l'information.
Cette dernière tranche, se situe au niveau 0 de préoccupation de
Hall et Hord. Car ils ont un faible intérêt pour cette innovation
et nous pouvons dont dire qu'il serait difficile pour eux d'utiliser l'Internet
ou sauf au prix d'une formation appropriée. Nous retrouvons ce point de
vue auprès de six enseignants enquêtés, qui confirment ce
raisonnement :« toutes les informations que contient
l'Internet sont fausses et souvent erronées ».
L'étude mené par Kitumu, M., B-B. (2019, p.
213), auprès des personnels de l'Université au Congo, confirme
aussi ces conceptions de réticence envers l'Internet :
... Pour d'autres, Internet n'est pas une panacée. Le monde, la
communication ou encore le réseautage existait déjà avant
Internet. Il est donc toujours possible de rester connecté au monde sans
Internet. Autant qu'il est aussi possible de faire de la recherche sans
nécessairement recourir à Internet. Même si cette
catégorie de répondant de notre étude est minoritaire,
nous pouvons dire que cela témoigne la nécessité de
soutenir ces personnes pour utiliser efficacement les informations provenant du
web. Ces personnes sont au niveau « 0-
éveil » envers une innovation de Hall et Hord
(2001), ce niveau est celui de l'enseignant qui n'a aucune connaissance
des TIC ou qui n'est aucunement ou très peu intéressé par
les TIC, (Lefebvre, 2005).
Il y'a également ceux qui pensent que toutes
informations tirées de l'Internet sont
vraies : « ma perception des informations
livrées par l'Internet est positive. Autrement dit, j'accorde de
crédit à toute information contenu dans
l'Internet ». Ceux-ci aussi sont placé au niveau
« 0 - éveil », puisqu'ils ne savent pas que
l'Internet peut véhiculer n'importe quelle information. D'ailleurs,
aujourd'hui avec la naissance du web 2.0, Dumouchel, G. & Karsenti, T.
(2013, p.13) ont montré que les internautes sont
désormais en mesure de créer et de partager facilement du contenu
et d'interagir avec celui-ci, notamment en utilisant des outils comme les
blogues et les micros blogues, qui permettent d'écrire et de communiquer
rapidement de l'information sur le Web, et les wikis qui permettent
d'élaborer du contenu de façon collaborative et continue. Donc
chacun peut rester chez soi et publier les informations sur le Net comme il
entend. C'est en ce sens qu'il faut bien évaluer les informations sur
l'Internet avant de s'en servir. C'est dans la même ordre d'idée
que la CREPUQ (2005) a mis sur pied ces critères pour bien
évaluer l'information : proximité de l'information contenue dans
un site Web avec le sujet de recherche, quantité d'information dans le
site, type de site, type d'information, date ou mise à jour de la
publication du site, auteur du site, présentation ou apparence visuelle
du site, organisation à l'origine du site, références et
hyperliens dans le site, origine géographique du site, langue du site.
C'est ainsi que nous avons ensuite posé une autre question sur les
critères de validation de l'information sur l'Internet. La question
était formulée comme suit : « parlez-nous des
critères de validation de l'information sur Internet (quels sont selon
vous les critères d'un bon site » ?
A cette question, le traitement de questionnaires
révèle que presque la totalité des répondants
disent qu'ils n'ont pas une connaissance sur les critères d'un bon site,
seulement trois (3) répondants sur 74 qui ont répondu à la
question, soit un pourcentage de 4,05%, qui ont montré comment
reconnaitre un bon site. Nous retrouvons cela dans ces propos :
- Pour savoir que, c'est un bon site Internet, il faut
connaitre l'auteur du site, vérifier la même information sur
d'autres supports si possible ;
- Pour reconnaitre un bon site, il faut chercher à
savoir si le site à une renommée ;
- Pour reconnaitre un bon site, il faut que
l'administrateur du site soit bien connu et fiable sur le plan
scientifique.
La majorité de la population étudiée n'a
ni une méthodologie ni stratégies adéquates face à
la recherche d'information. Or, en France (MESR, 2010) il parait évidant
que les enseignants doivent pouvoir « Rechercher, produire, indexer,
partager et mutualiser des documents, des informations, des ressources dans un
environnement numérique », « Prendre en compte les
enjeux et respecter les règles concernant notamment : la recherche et
les critères de contrôle de validité des informations
» et « Concevoir des situations d'apprentissage et
d'évaluation mettant en oeuvre des démarches de recherche
d'information ». Dumouchel (2016) reconnait aussi à propos
que, cette réalité représente cependant des défis
majeurs en termes d'évaluation et d'utilisation de l'information chez
les enseignants en contexte québécois.Dans lemême ordre
d'idée, Kitumu, M. (2019, p.174) montre également dans son
étude que chaque répondant, consulte les sites selon ses besoins,
et fait recours aux sites qui semblent le mieux pour répondre à
ses attentes. Mais, leur consultation est en règle
générale orientée vers des sites d'informations
scientifiques (générales ou spécialisées) et des
sites de formations (payants ou en accès libre). Et Kitumu en conclue
que, les différents enseignants interrogés affirment consulter
plus les sites d'informations scientifiques afin d'accéder à un
contenu nécessaire à l'exercice de leur profession. Cela nous
laisse indifférent du fait que, les enseignants enquêtés de
l'Université de N'Djamena n'arrivent pas à énumérer
les critères d'évaluation d'un bon site, autrement dit un site
scientifique. La majorité des enseignants enquêtés sont
également incapables de nommer trois sites de leur choix.
Pour conclure, nous pouvons juste émettre une nouvelle
l'hypothèse selon laquelle, l'encadrement et la formation des
enseignants du supérieur à la recherche des informations et
documentaire sur Internet sont susceptibles d'améliorer la pratique de
l'Internet à l'Université de N'Djamena. Car les enseignants
enquêtés ne font pas la distinction entre les sites qu'ils
utilisent et n'ont pas la connaissance des critères de validation d'un
bon site.
4. Choix des enseignants entre
ressources obtenues à l'aide de l'Internet et la bibliothèque
En ce qui concerne le choix des répondants entre les
ressources obtenues à partir de l'Internet et à partir de la
bibliothèque physique, nous pouvons se servir directement de l'analyse
descriptive issue de notre base de données. Le tableau ci-dessous
présente le résultat obtenu de notre enquête.
Tableau 9 : préférence
entre ressources de l'Internet et la bibliothèque
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Internet
Bibliothèque
Total
|
13
|
17,80
|
60
|
82,19
|
73
|
100,0
|
Source : enquête du
terrain 2019
Au regard du tableau 9, la plupart des répondants
préfèrent utiliser la bibliothèque physique pour
constituer leur documentation avec 82,19 %. Or Karsenti cité par
Dumouchel, G. (2014, p.7) a montré depuis 2005 que, l'Internet a permis
non seulement d'obtenir des ressources qui étaient jusque-là
difficilement accessibles, mais aussi de faire en sorte que l'on apprenne plus
uniquement du livre et de l'enseignant à l'école. Nous pensons
donc que ce fort pourcentage, renforce le fait que les enquêtés ne
savent pas des critères de validation d'une information obtenue à
partir de l'Internet. Nous disons ici que même si les
enquêtés ont majoritairement défini l'Internet comme un
outil de recherche d'information, ils ne savent pas comment tirer profit de
l'Internet. D'ailleurs 89%des répondants dans la section
précédenteont montré qu'il faut prendre les informations
provenant de net avec réserve.
Nous pouvons dire à propos que ces enseignants ont
comme tradition, rechercher les informations dans les bibliothèques et
non sur l'Internet pour leurs travaux académiques. D'où la
nécessité de les formés à la recherche
documentaire. Alors que, conscient de la précarité de la
bibliothèque en Afrique francophone, Renaud, P. (1997) soulignait qu'en
" Afrique francophone, par exemple, il y a très peu de
bibliothèques, notamment universitaires, très peu de centres de
documentation, et qu'ils sont tout à fait insuffisants en termes de
contenus. Alors les TIC (revues, publications électroniques, ressources
scientifiques disponibles sur Internet) peuvent servir de moyen
inévitable pour acquérir les informations. Plus grave encore, les
campus de l'Université de Ndjamena ne disposent pas tous de
bibliothèque. Et même s'ils en ont, les contenus de ces
bibliothèques sont déplorables.
5. Les avantages de l'Internet chez
les répondants
Cette partie de notre travail concerne les discours que
rapportent les enseignants enquêtés sur les avantages de
l'Internet. Il s'agit pour nous d'examiner le contenu de leurs discours sur les
avantages de l'Internet. Une fois de plus, les enseignants de
l'Université de N'Djamena, assimilent l'Internet à un moyen de
communication et à la recherche d'information. Dans leur
quasi-totalité, les universitaires portent un regard positif sur
Internet. Les opinions sont globalement favorables: "Outil efficace pour la
recherche d'information, rapide et peu coûteux pour communiquer avec les
collègues, les amis...", voilà en quoi peut se
résumer les avantages selon les propos entendus. C'est ce qu'on observe
dans les propos qu'ils accordent à l'Internet :
- L'Internet est un excellent moyen de communication : il
nous permet de rester en contact avec nos amis et nos contacts du monde entier,
de leur parler en temps réel, de partager (grâce aux
réseaux sociaux) nos goûts et nos souvenirs, nos
expériences, de se faire de nouveaux amis ».
- L'Internet favorise une nouvelle forme de commerce (le
commerce électronique) qui permet d'acheter n'importe quel article dans
le monde entier. En plus, il favorise l'accès à beaucoup de
services (réservations, administrations électronique, banques
électroniques, bibliothèques numériques, etc.).
Parlant des avantages de l'Internet, l'un derépondant
de l'étude mené par Kutumu (Op.cit. p.215) confirme l'avantage de
l'Internet dans la recherche de l'information, lorsqu'il
dit : « C'est vrai que la recherche était
possible avant l'invention d'Internet. Mais, cette technologie a
sérieusement facilité la vulgarisation de la science. Il suffit
d'un clic et tu as toute la documentation. Il est facile pour moi de mener
à bien ma recherche doctorale ».
6. Les inconvénients de
l'Internet chez les répondants
Par rapport à ce que nous avons examiné, les
opinions des répondants nous permettent de dire que les
répondants voient dans l'Internet un lieu où tout le monde
profite pour s'enrichir. C'est ce qu'on lit dans un tel propos :
« L'Internet peut être utilisé par de mauvaises
personnes qui cherchent à arnaquer, à tromper, à voler
d'autres personnes ». Et certains pensent que les enfants, en
particulier, sont des victimes potentielles faciles qui doivent utiliser
l'Internet sous la surveillance des adultes, (Les pédophiles
sévissent sur le net).D'autres encore estiment que, toutes les
données qui circulent sur le Net ne sont pas éthiques et
favorables : il y a des sites pornographiques, des sites extrémistes,
des virus, des hackers, des pirates, des spams, les réseaux criminels,
etc. Ils pensent également que le Net peut aussi rendre accessibles des
données dangereuses : des terroristes apprennent sur le Net comment
fabriquer des engins explosifs, comment subtiliser des informations sensibles.
Sur Internet, on n'est pas à l'abri des regards, des informations
personnelles peuvent être divulguées par soi-même ou par un
tiers, ce qui peut nuire à la personne, d'autant plus que le Net a une
mémoire d'éléphant (il est difficile d'effacer ces
informations personnelles par la suite).
Il y a une grande quantité d'information sur l'Internet
qui rend difficile pour les gens de faire la différenciation entre les
informations valides et fausses informations. Il existe également des
matériaux sexuellement explicites, tels que les films, les photos, les
récits et les clips, ce qui pourraient facilement tomber entre les mains
de jeunes enfants et de personnes innocentes, au moins que des filtres et des
dispositions de sécurité soient mis en place.
C'est en ce sens que, dans le monde entier, de nombreuses
initiatives ont été apportées afin de maximiser les
avantages de l'utilisation de l'Internet et de limiter les inconvénients
pour que les gens qui utilisent l'Internet soient protégées en
ligne. Ces initiatives prennent la forme de politiques et de
législations gouvernementales, et recouvrent le filtrage des demandes,
la protection de mot de passe ainsi que le développement de
systèmes de gestion à contenu spécial. Au Tchad,
l'Assemblée nationale a adopté le 2 décembre 2018, le
projet de loi portant la ratification de la convention de l'Union Africaines
sur la cyber-sécurité et la protection des données
à caractère personnel, tient compte des exigences de respect des
droits des citoyens, garantis en vertu des textes fondamentaux de droit interne
et protégés par les conventions et les traité
internationaux relatif aux droit de l'Homme particulièrement la charte
africaine des droits de l'Homme et des peuples.
7. Les opinions des enseignants
surla notion d'Internet
Recueillir les opinions des individus sur un fait particulier
nécessite une approche qualitative, c'est-à-dire laisser ces
personnes d'exprimer librement leurs opinions sur le sujet demandé. Mais
ici nous avons préféré cibler quelques pratiques que nous
avons jugées importantes pour la présente étude tels que
le caractère révolutionnaire de l'Internet ; l'Internet
permet d'améliorer la communication entre les gens ; utiliser
Internet, ça s'apprend très facilement ; c'est souvent
difficile de trouver ce qu'on cherche sur Internet ; pour utiliser
Internet, il faut bien connaître l'informatique ; à l'avenir,
les gens vont presque tout acheter sur Internet ; pour travailler dans la
société de demain, il faudra maîtriser Internet etc. Il
est toutefois important de reconnaître que le fait que les opinions
telles qu'elles sont exprimées par les répondants doivent
être considérées comme des réactions à des
affirmations qui leur ont été suggérées, des
affirmations qui sont, à certains égards, volontairement
caricaturales de certains aspects d'Internet. Pour ces premières
affirmations soumises aux impressions des enseignants, nous avons
souhaité analyser et discuter les deux choix de réponses
suivants : plutôt d'accord et tout à fait d'accord. Mais ces
deux réponses seront comprises comme des opinions positives ou
simplement des opinions qui partagent l'énoncé.
7.1 Les
opinions relatives aux pratiques fondamentales d'Internet
Cette partie de notre travail, concerne les différentes
opinions que l'on peut se faire de l'Internet quant à son avenir, et le
fait que c'est souvent difficile de trouver ce qu'on veut sur Internet. Ce
tableau présente le résultat des enquêtés qui ont un
regard positif des énoncés.
Tableau 10 : les opinions des
enquêtés sur l'avenir de l'Internet
|
Plutôt d'accord, tout à fait d'accord
|
Pourcentage
|
Internet, c'est révolutionnaire
|
27
|
41
|
86,07
|
L'Internet, c'est une perte de temps
|
11
|
06
|
21,51
|
Une fois qu'on a commencé à l'utiliser, on ne
peut plus s'en passer
|
40
|
29
|
87,34
|
c'est souvent difficile de trouver ce qu'on cherche sur
Internet
|
28
|
35
|
79,7
|
pour utiliser Internet, il faut bien connaître
l'informatique.
|
45
|
23
|
86,1
|
A l'avenir, les gens vont presque tout acheter sur
Internet.
|
42
|
17
|
74,7
|
D'ici quelques années, il sera aussi naturel d'avoir
Internet à la maison que d'avoir le téléphone ou la
télévision.
|
45
|
16
|
77,3
|
Source : enquête du
terrain 2019
Globalement, il ressort de ce tableau que, les enseignants ont
une opinion extrêmement positive d'Internet. Ainsi, 86,07% sont d'accord
avec l'affirmation selon laquelle Internet est «
révolutionnaire » (voir tableau précédant).
Quelques enseignants seulement avouent que l'Internet, c'est une perte de
temps, soit 21,51%. Nous pouvons dire à propos qu'il y'a parmi les
répondants, les enseignants qui n'ont pas l'accès à
l'Internet. Mais les répondants considèrent majoritairement que
l'Internet présente une utilité certaine, et plus de la
moitié d'entre eux (87,34) avouent qu'il leur serait désormais
difficile de s'en passer. Ceci montre que même si les enseignants de
l'Université de N'Djamena préfèrent les documents obtenus
à partir de la bibliothèque, ils utilisent l'Internet pour
d'autres fins et sont conscients que l'Internet est important à certain
égard. Cela confirme encore une fois qu'ils ont besoin d'une formation
pour la recherche documentaire. C'est justement ce que nous constatons pour
cette énoncée « c'est souvent difficile de trouver
ce qu'on cherche sur Internet ». Car 63 sur 79 enseignants
affirment qu'il est difficile d'avoir ce que l'on veut sur l'Internet. Nous
constatons plutôt que plusieurs enseignants insistent, en effet, sur la
difficulté qu'ils ont de trouver l'information juste sur Internet. Bien
qu'ils considèrent que c'est une « ressource
illimitée », « qu'on trouve tout sur
Internet», ils admettent éprouver souvent des
difficultés à se retrouver sur les autoroutes de l'information,
et cela serait particulièrement vrai chez les utilisateurs occasionnels
ou les débutants. Il serait également l'une des raisons qui
conduits les enseignants à se servir massivement de document manuel que
contient la bibliothèque au lieu d'utiliser les ressources obtenues en
ligne (voir le tableau 9). Nous pouvons aussi à ce niveau dire que les
répondants ont un problème lié à la technique de
recherche de l'information scientifique. C'est ce queconfirme la pensée
Piron, F. (2018) lorsqu'elle dit qu'avoir un ordinateur avec un bon logiciel de
navigation et une bonne connexion stable sont des conditions nécessaires
pour effectuer une recherche documentaire, mais elles ne sont pas suffisantes.
Rares sont les étudiants et étudiantes d'Afrique ou d'Haïti
qui bénéficient d'une formation solide dans ce domaine.
Majoritairement, les répondants sont d'accord ou tout
à fait d'accord avec l'énoncée selon laquelle pour
utiliser Internet, il faut bien connaître l'informatique. Soit un
pourcentage de 86,1 qui confirment que la maitrise de l'informatique pourrait
être un atout pour une meilleure utilisation de l'Internet. Or dans un
rapport de l'enquête menée au Québec dans le cadre du
projet de recherche international auprès des jeunes et Internet
(représentation, utilisation et appropriation) soumis par Jacques
Piette, J. et ses collègues (2001.p.36),les auteurs ont montré
plutôt que deux jeunes sur dix seulement affirment que la maitrise de
l'informatique est nécessaire pour utiliser l'Internet. Mais les autres
élèves pensent qu'« Il n'est pas nécessaire de
connaître l'informatique pour savoir utiliser Internet parce qu'il,
s'agit de deux domaines différents. Par exemple, grâce à
l'informatique on peut faire des pages Internet, mais il n'est pas
nécessaire de savoir créer des pages Internet pour visiter des
sites ».Pour notre part, nous pouvons donc dire que, la
maîtrise de l'informatique pourrait être un atout pour un meilleur
usage de l'Internet mais la non maîtrise de celui-ci ne devait pas
empêcher d'utiliser l'Internet. Car l'on peut se servir de sa tablette
pour bien naviguer et chercher tout ce qu'il a besoin.Mais une majorité
des enseignants enquêtés pensent que l'Internet pourrait un jour
s'imposer dans tous les domaines de la vie. C'est qui ressort de la lecture du
tableau 10. Plus de la moitié confirme l'énoncée
« à l'avenir, les gens vont presque tout acheter sur
Internet », soit un pourcentage de 74, 7. Ce qui montre que les
enquêtés croient à une généralisation
d'Internet qui tendrait à devenir un bien de consommation courante dans
l'ensemble des foyers au même titre que le téléphone ou
encore la télévision. Enfin, ces perceptions
révèlent une conception d'Internet qui est directement
liée aux principaux types d'usages en place, à savoir : la
communication en ligne et le divertissement au détriment de
l'utilisation pour l'enseignement-apprentissage. C'est justement ce que l'on
constate à la lecture du tableau 10. Car 77,3 répondants
expriment une opinion positive à
l'énoncé « d'ici quelques années, il
sera aussi naturel d'avoir Internet à la maison que d'avoir le
téléphone ou la télévision ». En
général, en ce qui concerneles utilisations fondamentales de
l'Internet, pour le bien-être de l'homme en milieu universitaire, la
réaction des enquêtés sont globalement positives quant aux
différentes énoncées.
7.2
Internet permet d'améliorer la communication entre les gens
Aujourd'hui, l'utilisation de l'Internet pour la communication
est devenue un impératif dans les pays hyper connectés (France,
Canada, USA...). En Afrique centrale, d'autres pays peinent à avoir une
connexion stable. C'est exactement le cas du Tchad, qui, depuis un certain
temps (entre 2018 et 2019), les internautes étaient privées de la
fonction communicative de l'Internet. Ce problème est selon les
autorités politiques, engendré par la question de la
sécurité que traverse la sous-région. Or la communication
entre les hommes a été améliorée avec l'Internet.
Malgré cette rupture temporaire causée par la politique, notre
étude montre clairement que la totalité de la population
d'étude, confirme qu'elle utilise assez souvent l'Internet pour la
communication. Et ce qui est remarquable, ils pensent que l'Internet permet de
communiquer mais d'améliorer celle-ci. C'est ce qu'on observe à
partir du tableau suivant (tableau 11). Sur 79 répondants, 91,64% sont
d'accord ou tout à fait d'accord que l'Internet est un moyen permettant
d'améliorer la communication entre les gens. Dans son article
« L'Internet et la démocratie numérique.
L'individualisation de la propagande », Saly-Rousset (2016,
p.87), explique comment le développement du réseau Internet a
provoqué le bouleversement encore jamais vu auparavant en matière
de diffusion d'idées. Pour cet auteur, l'humanité jouit
désormais d'une toute nouvelle manière de percevoir le monde qui
est le sien. L'auteur renchérit qu'un simple téléphone
portable peut permettre de transmettre des images dans le monde entier,
transformant ainsi le regard d'un individu lambda. Et plus encore l'Internet a
su influencer sur la structure et le fonctionnement des sociétés,
la culture a trouvé de nouvelle forme pour s'exprimer, les idées
également préconçues sur l'étranger ont
changé grâce à la rapide diffusion d'image venant de
partout dans le monde. Les valeurs également ne sont plus les
mêmes, qu'il y'a vingt ans encore. La terre également s'est ainsi
transformée en un vaste réseau de communication aux transmissions
électroniques ininterrompues. Ainsi, comme la faculté de
transmettre des idées augmente, il devient également plus facile,
d'influer ou même de manipuler autrui. L'étude menée par
Teklea, A. et Tafalla, G. (2012,) confirme aussi ce résultat, car 62,8%
des répondants de leur étude, considèrent que l'Internet
influencent la communication entre les hommes. Tout ceci montre qu'avec
l'Internet les relations entre les hommes ne sont plus les mêmes.
Finalement l'Internet est devenu une sorte de troisième planète
comme l'a affirmé l'ancien Président de la république
française (Nicolas sarkozy) lors de l'assemblé de G8. Car, le
nombre croissant des personnes sur l'Internet et surtout dans les
réseaux sociaux confirme cela. Seulement 8,9% de notre population
d'étude qui soit plutôt en désaccord ou tout à fait
en désaccord avec l'énoncée. Nous pouvons donc dire que
ces personnes n'ont pas l'accès à l'Internet ou ils n'ont pas
encore découvert l'Internet.
Tableau 11 : l'Internet permet
d'améliorer la communication entre les gens
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
tout à fait en désaccord
|
1
|
1,3
|
plutôt en désaccord
|
5
|
6,3
|
plutôt d'accord
|
28
|
35,4
|
tout à fait d'accord
|
45
|
57,0
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du
terrain 2019
7.3 Une
fois qu'on a commencé à utiliser Internet, on ne peut plus s'en
passer
Cet énoncée nous permet de s'appuyer sur
l'importance de l'outil chez les utilisateurs. Internet, faut-il rappeler, est
un outil phénoménal, un outil où après la
première utilisation, l'utilisateur ne peut plus s'en passer. C'est pour
quoi beaucoup des recherches ont montré que même pendant les
heures de cours, les élèves utilisent l'Internet pour communiquer
avec leurs amis. Le tableau suivantconfirme ce postulat (tableau 12), car plus
de la moitié des répondants sont plutôt d'accord ou tout
à fait d'accord pour qui, quand on commence à utiliser
l'Internet, on ne peut plus s'en passer. Soit 69 sur 79 enseignants
enquêtés croient qu'il est difficile de s'en passer de l'Internet
quand on commence par l'utiliser. Une étude menée par Teklea, A.
et Tafalla,G. (2012) auprès de professionnelle d'une entreprise confirme
également le résultat de cette enquête. Pour ce qui est de
leur étude, 68,2%des enquêtés pensent sans hésiter
que l'Internet est un outil qu'ils ne peuvent plus s'en passer.
Tableau 12 : difficultés
d'abandonner l'Internet quand on commence par l'utiliser
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
tout à fait en désaccord
|
1
|
1,3
|
plutôt en désaccord
|
9
|
11,4
|
plutôt d'accord
|
40
|
50,6
|
tout à fait d'accord
|
29
|
36,7
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du
terrain 2019
7.4
Quand on est abonné à Internet à la maison, on passe moins
de temps à regarderla télévision
De ce tableau 13, nous remarquons que les
enquêtés pensent que, dèsque l'on a l'Internet à la
maison, le temps à la télévision sera réduit. Ici
nous avons pensé qu'avoir l'Internet à la maison, la technologie
comme la télévision passera au second plan dès qu'on est
abonné à l'Internet. Ce constat est de plus en plus visible dans
des pays hyper connectés tels que les USA, la France, le Canada etc. Or,
les enquêtés de la présente étude confirment le
caractère révolutionnaire de l'Internet et trouvent en lui, le
remplacement de la télévision. Il faut reconnaitre que l'Internet
n'est ni un radio émetteur, ni la télévision, ni un moyen
de communication, mais il est plus que ces technologies. Il peut faire tout ce
que, ces technologies peuvent faire. Cela prouve à suffisant que si un
individu arrive à maitriser complètement l'Internet, il peut s'en
passer de toutes les technologies citées. Car, l'Internet pourrait
accomplir toutes ces tâches.
Tableau 13 : quand on a l'Internet
à la maison, on regarde moins la télé
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
tout à fait en désaccord
|
13
|
16,5
|
plutôt en désaccord
|
13
|
16,5
|
plutôt d'accord
|
34
|
43,0
|
tout à fait d'accord
|
19
|
24,1
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du
terrain 2019
7.5 Pour
travailler dans la société de demain, il faudra maîtriser
l'Internet
Le tableau ci-dessous montre que la majorité des
enquêtés connaissent que dans l'avenir, le marché de
travail serait conditionné par la maitrise de l'Internet. Nous pouvons
cependant dire que même si les enseignants enquêtés
utilisent majoritairement l'Internet pour la communication, ceux-ci sont tous
convaincus que tôt ou tard l'utilisation de l'Internet pourrait
être une condition sine qua non pour être employé dans les
entreprises. Bensaude, A. (1999, p.38) l'avait déjà prédit
lorsqu'il stipulait que l'introduction de la technologie dans le domaine de
travail va modifier la méthode et les rapports de travail dans l'avenir.
Il peut selon lui être perçu comme un outil entrainant un rejet
lorsqu'on aura besoin de travailler dans une entreprise de demain. Car les
entreprises auront à mettre à la disposition du personnel de
l'entreprise un ensemble intégré de fonctions
« électronique » tels que de communication et
d'échange d'information (courrier électronique, forums de
discussion électroniques, bibliothèques de documents
électroniques, gestion d'agenda partagés, moteurs de recherche,
agents électroniques, processus administratif électronique ...).
Cependant, l'auteur conclue que les entreprises de demain ne doivent pas se
laisser emporter par la technologie au détriment de l'être humain
s'ils souhaitent connaître le développement durable. Les
répondants de cette étude pensent également que l'Internet
sera la clé pour pouvoir travailler dans la société de
demain.
Tableau 14 : Internet dans la
société de demain
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
plutôt en désaccord
|
5
|
6,3
|
plutôt d'accord
|
28
|
35,4
|
tout à fait d'accord
|
46
|
58,2
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du
terrain 2019
Conclusion
Il ne faudrait toutefois pas en conclure que les enseignants
enquêtés partagent tous l'opinion favorable à l'Internet
dans leur vie professionnelle. Nous avons rencontré des enseignants pour
qui,l'Internet est très loin de leur centre d'intérêt.
Même pendant l'enquête, ces enseignants, ont d'abord en premier
lieu, refusé de participer à l'enquête pour des raisons
qu'ils n'utilisent pas l'Internet. Et nous avons pu convaincre certains en leur
demandant decontribuer en donnant leurs opinions.
Parmi eux, certains disposent même d'un ordinateur
portable et d'un téléphone intelligent, mais ils ne se servent
pas de ces outils pour naviguersur le Net. Pourtant, même dans ces cas,
Internet est vu de manière globalement positive, en raison de sa
commodité et du potentiel énorme qu'il recèle en termes de
ressources et principalement d'accès à différents modes de
communication.
Cette opinion positive peut cependant fort bien cohabiter avec
des évaluations par ailleurs très sévères de
différents aspects d'Internet. Certains jugent ainsi la communication
à travers l'Internet comme une forme de communication qui n'a pas assez
d'importance. D'autres, qui aiment beaucoup causer sur l'Internet, voient
enInternet comme une technologie qui améliore la communication entre les
hommes. Certains estiment que les ressources traditionnelles, comme le livre
version papier, offrent toujours un degré d'efficacité
supérieur dans la recherche d'informations sérieuses. La plupart
des enseignants expriment spontanément très peu de craintes ou
d'appréhension concernant la généralisation d'Internet
dans le monde du travail et du divertissement. C'est d'ailleurs ce qui explique
qu'ils considèrent de manière sereine l'impact d'Internet sur les
diverses sphères de l'activité sociale. Même si la
conception de l'Internet chez les répondants nous renvoie à une
double position, c'est-à-dire qu'il soit défini en termes
d'avantages ou de méfaits. On constate que les enseignants sont aux
antipodes de ces prises de positions extrêmes sur le caractère
« révolutionnaire » de l'Internet. Sur ce, reconnaitre que
l'Internet est un moyen qui peut aider à la construction de savoir
s'impose. Et même si les enseignants enquêtés ne
perçoivent pas le côté positif de l'Internet, dans la
généralité, nous admettons avec Karsenti, T. et all (2014
p. 72, lorsqu'ils disent : « Ne pas être à l'origine de
la technologie n'est pas gênant. Mais il est désagréable de
ne pas utiliser les nouvelles possibilités».
En dernier ressort nous pouvons donc dire que les
répondants se situent globalement au niveau 1 de préoccupation
envers une innovation de Hall et Hord, décrit dans le tableau 1. Car,
ils sont tous conscient de l'existence de l'Internet, cependant,
individuellement chacun tente de voir comment utiliser efficacement l'Internet
pour pouvoir bénéficier pleinement de ces potentiels. D'où
la nécessité de la formation qui se fait sentir à ce
niveau.
CHAPITRE 3 : UTILISATION DE
L'INTERNET CHEZ LES ENSEIGNANTS DE L'UNIVERSITE DE N'DJAMENA
L'objectif de ce troisième chapitreest de dresser les
différents types d'utilisation d'Internet par les enseignants.La
question qui a guidé cette partiede la recherche est la
suivante :que font les enseignants de l'Université de N'Djamena de
l'Internet dans leurs pratiques professionnelles ?
Ce chapitre se penche sur les modalités d'usages,
c'est-à-dire les pratiques de l'Internet. Poissenot, C. (2000, p.1)
soulignait dans son étude que le fait d'être connecté
à Internet n'indique en rien les usages que les utilisateurs en font ni
ce qu'ils en pensent. Donc ce chapitre va partir des différentes
pratiques d'Internet que nous avons eu à recenser dans les
littératures sur l'utilisation de l'Internet, pour pouvoir
déterminer la place de l'Internet chez les enquêtés.
Puisqu'à en croire Piron, F. (2016) lorsqu'elle dit dans son guide de la
recherche documentaire, qu'avoir un ordinateur avec un bon logiciel de
navigation et une bonne connexion stable sont des conditions nécessaires
pour effectuer une recherche documentaire, mais elles ne sont pas
suffisantes.On constate que posséder l'ordinateur en est une chose et
l'utiliser dans le sens de la connexion à l'Internet, en est une autre.
C'est pourquoi plusieurs questions peuvent être posées : les
enseignants enquêtés possèdent-ils les moyens
nécessaires permettant d'accéder à l'Internet ?
Quelles sont les activités qu'ils mènent sur l'Internet ?
font-ils de publication scientifique sur Internet ? Bref, nous voulons
savoir quelles sont leurs pratiques actuelles sur l'Internet?
1. Accès aux technologies et
à l'Internet
Dans cette section nous allons nous appesantir sur les
technologies en contexte tchadien, c'est-à-dire les technologies qui
permettent aux usagés d'accéder à l'Internet. Il s`agit
principalement de l'ordinateur et de téléphone portable.
1.1
Accès à l'ordinateur
Ici, nous voulons savoir si les répondants ont un
accès à l'ordinateur dans leur environnement respectif.
Tableau 15 :montrant l'accès
à l'ordinateur
ordinateur
|
Effectif
|
Pourcentage Valide
|
Valide
|
oui
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
Le tableau ci-dessus montre que tous les participants de cette
enquête ont tous au-moins accès à un ordinateur. Nous
dénotons un pourcentage valide de 100 %. Ceci démontre
suffisamment que le corps enseignant surtout de l'enseignement du
supérieur de la République du Tchad a suffisamment la
possibilité d'accéder aux outils informatiques, leurs permettant
de faciliter la préparation des activités universitaires. Nous
reprécisons que l'accessibilité dont il est question ici,
peut-être dans n'importe quel endroit, c'est-à-dire l'on peut ne
pas posséder un ordinateur mais peut avoir accès à
l'ordinateur. C'est pourquoi ce chiffre n'est pas étonnant, car
aujourd'hui, les ordinateurs sont un peu partout où l'on se trouve
(cyber café, domicile, l'Université etc.). Or en contexte
universitaire, les enseignants ont comme obligation d'utiliser l'ordinateur
pour leurs travaux universitaires, même s'ils n'ont pas la connexion, ou
n'ont pas la possibilité d'accès à la connexion. Le
prochain tableau présentera les nombres des enseignants qui
possèdent un ordinateur selon le sexe des répondants.
Tableau 16: sexe de répondants
croisé avec possession d'ordinateur portable
|
Effectif
|
|
Possédez-vous un ordinateur portable ?
|
Total
|
Oui
|
Non
|
sexe de répondants
|
masculin
|
52
|
8
|
60
|
féminin
|
8
|
11
|
19
|
Total
|
60
|
19
|
79
|
Source : enquête de terrain,
2019
Ce tableau croisé nous permet de connaître
lenombre total des répondants possédant un ordinateur portable et
de dégager la différence qui existe entre les genres. Ainsi, on
constate que la majorité des répondants possèdent un
ordinateur.Sur 79 enseignants enquêtés, 60 ont leur propre
ordinateur. Nous pouvons dire que ce nombre est conformément lié
à la volonté de chef de l'Etat, qui dans les années
passées, distribuait l'ordinateur à tous les enseignants de
l'Université (2009 à 2015). Mais avec la crise que connait le
pays depuis 2016, suite à la chute du prix de baril de pétrole,
l'Etat n'a plus investi dans ce domaine. Nous pouvons donc penser que les
enseignants qui n'ont pas un ordinateur à leur compte, sont ceux qui
seraient venus à l'enseignement supérieur à partir de 2016
ou encore ceux qui n'accordent pas assez d'importance à l'ordinateur. En
ce qui concerne la répartition des ordinateurs par sexe, nous constatons
que chez les hommes, sur 60 enquêtés, 52 ont un ordinateur
portable, soit 86,66 % des hommes possédant un ordinateur. Chez les
femmes, on ne constate qu'un faible tôt de possession d'ordinateur. Sur
19 femmes enquêtées, nous remarquons seulement que 8, ont un
ordinateur portable, contre 11 qui n'en possèdent pas, soit un
pourcentage de 42,10. Cette grande disparité confirme le fait que les
femmes sont réticentes aux technologies. Le rapport sur le
développement de numérique de l'UIT 2019, confirme aussi que dans
la plupart des pays à travers le monde, les femmes sont toujours moins
nombreuses que les hommes à profiter des possibilités de
transformation offertes par les technologies numériques.
1.2
Accès au téléphone
Comme pour le cas de l'accès à l'ordinateur,
cette section permet de savoir si les enquêtés ont un accès
à un téléphone portable.
Tableau 17: montrant l'accès au
téléphone portable
Avez-vous un téléphone portable?
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
oui
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
De ce tableau, il est à noter que 100 % des
participants (enseignants) possèdent un téléphone
portable. La forte représentativité de téléphone
portable par rapport à l'ordinateur met en évidence la place de
choix qu'occupe le téléphone portable surtout comme moyen de
communication entre collègues, les proches, les amis et les familles
chez nos répondants. Cela peut être aussi expliqué par le
fait que le téléphone est un outil presqu'incontournable
qu'aujourd'hui. Il est difficile de nos jours, voire impensable qu'un
enseignant de l'Université ne détient pas un
téléphone mobile. Pour comprendre la place de
téléphone chez les répondants nous avons sollicité,
poser une seconde question sur la qualité de téléphone
utilisé par les répondants. Car, tous les
téléphones n'ont pas la capacité de connecter à
l'Internet. C'est ce qu'on observe de figure 1.
Figure 1 : sexe de répondants
croisé avec type de téléphone
Source : enquête de terrain
2019
Il ressort de cette figure que le téléphone de
modèle androïde est beaucoup plus utilisé par les corps
enseignants de l'Université de N'Djamena. Car, 75,94%des
enquêtés utilisent le téléphone androïde.
Contre seulement 3 enseignants qui utilisent le téléphone simple,
c'est-à-dire un téléphone qui n'a pas la capacité
de supporter les applications et qui ne peut se connecter à l'Internet.
Par ailleurs, même si ce téléphone peut dans d'autre mesure
servir pour la connexion, son utilisation est restreinte. Tandis que le
téléphone androïde est un téléphone qui a un
système d'exploitation mobile crée par Google. Il équipe
la majorité des téléphones portables du moment
(smartphones). Son principal concurrent est Apple avec l'iPhone. Android est un
système qui, vous permettant de télécharger des
applications (navigateur Internet, GPS, Facebook...). L'Android équipe
également les tablettes.
En ce qui concerne le genre, nous constatons que les femmes
qui ont participé à l'enquête en générale,
utilisent le téléphone androïde, soit 100%. Ces chiffres
confirment de manière éloquente la perspective de mode
d'utilisation des réseaux sociaux (Facebook et Whatsapp) aujourd'hui.
Alors qu'au tableau précédant, les femmes ne détenaient
pas assez d'ordinateur (confère Tableau 16). Chez les hommes, les types
de téléphones sont partagés même si le
téléphone androïde prend le déçu avec un
pourcentage de 68,33, suivi d'iPhone (18,33%) et 3 personnes seulement
utilisent le téléphone simple.
1.3
Accès à l'Internet
Tableau 18 : sexe de répondant
croisé avec accès à Internet
|
sexe de répondant
|
Avez-vous un accès à Internet?
|
Total
|
Oui
|
non
|
Masculin
Féminin
|
57
|
3
|
60
|
17
|
2
|
19
|
Total
|
74
|
5
|
79
|
Source : enquête de terrain,
2019
La question d'accès à l'Internet ne se pose pas
assez chez les universitaires du Tchad, surtout chez les enseignants.
Généralement on constate que même si les enseignants
n'utilisent pas les fonctions avancées de l'Internet, ils ont
accès à l'Internet. C'est en ce sens qu'on note prêt de la
totalité, soit exactement 93% de la population étudiée ont
accès à Internet. Ceci pourrait s'expliquer par la
prolifération des réseaux de téléphones mobiles
dans la ville de N'Djamena et également par le fait qu'étant un
enseignant du supérieur, il serait difficile de ne pas avoir
accès à l'Internet. En ce qui concerne les femmes, on constate
également un pourcentage de 89,47, qui ont la possibilité
d'accéder à l'Internet. Seulement 3 femmes enquêtées
n'ont pas accès à l'Internet. Cela confirme aussi le rapport de
l'UIT, 2019 qui stipule que globalement, la proportion de femmes utilisant
l'Internet dans le monde est de 48%, tandis que celle des hommes est de 52%.
Même si cette fracture diminue dans la Communauté des Etats
indépendants et en Europe, elle se creuse toujours au Tchad et surtout
à l'Université de N'Djamena.
Sexe de
répondants
251494912Figure 2: Sexe de
répondants croisé avec les moyens de connexion Internet
préférés
Source : enquête de terrain
2019
La lecture de la figure 2, montre que les répondants
ont un choix partagé ou équilibré entre utilisation de
l'ordinateur et le téléphone pour se connecter.Même si on
constate que l'ordinateur est utilisé pour la connexion
àseulement 43,87%, contre 56,16% des répondants qui ont
prioritairement comme choix, le téléphone mobile. Il faut
cependant dire que partout dans le monde, l'utilisation de
téléphone mobile est devenue un phénomène
exceptionnel. Les hommes ont trouvé en téléphone, le moyen
le plus facile pour accéder à l'Internet. Non seulement ils
permettent de connecter facilement, mais aussi ces téléphones ne
consomment pas assez de méga-bite pour la connexion. C'est pourquoi le
Rapport Digital annuel, publiée par la plate-forme de la gestion des
médias sociaux « Hootsuite » et l'agence digitale
« We Are Social30(*) » révèle qu'aujourd'hui, le
smartphone est le moyen le plus utilisé pour se connecter à
l'Internet, avec 52 % de part trafic web contre 46% pour l'ordinateur
(plus de 5,19 milliards de personnes dans le monde utilisent le
téléphone portable). L'utilisation massive de
téléphone mobile pour la connexion est engendrée par le
nombre des personnes sur les réseaux sociaux. Car, aujourd'hui plus des
personnes passent leur temps sur l'Internet à cause des réseaux
sociaux. D'ailleurs dans son rapport annuel,OTRT/Tchad (2013, p.93), confirme
qu'au Tchad le nombre d'utilisateurs de l'Internet mobile représente
plus de 95% de l'ensemble des utilisateurs Internet. Cela montre qu'au Tchad,
le téléphone mobile a permis aux internautes de
bénéficier réellement de la connexion à
l'Internet.
En ce qui concerne le genre de répondants, toutes les
femmes qui ont participé à l'enquête, utilisent
prioritairement le téléphone mobile pour se connecter (100%),
contre 43,85% des hommes qui utilisent le téléphone portable pour
la connexion. Au figure1, nous avons également relevé que toutes
les femmes enquêtées, possèdent le téléphone
androïde, et ce qui peut aussi justifier les raisons de leur choix de
connexion (téléphone portable). Ainsi, nous disons que, moins les
enseignantes de l'Université possèdent les ordinateurs, plus
elles ont les téléphones androïdes pour se connecter
à l'Internet. Cela peut être justifié par le fait que le
téléphone joue plusieurs rôles (en ce qui concerne son
utilisation). D'abord, les enquêtés se servent de
téléphone pour les appels et pour la connexion en suite. Autre
argument que nous pouvons avancer, c'est le poids de ces deux outils
(ordinateur et téléphone). Porter un téléphone
portable semble plus facile que transporter l'ordinateur. Cela peut
également être très important pour comprendre pourquoi les
enquêtés ont choisi massivement d'utiliser le
téléphone au détriment de l'ordinateur.
Nous avons ensuite cherché à savoir combien
d'argent, les répondants dépensent pour se connecter à
l'Internet. Cette question ouverte nous a permis de recueillir les coûts
que chaque enseignant utilise pour s'offrir l'Internet. Puis, nous avons
calculé la moyenne de tous les chiffres avancés par les
enseignants. Le résultat montre que la moyenne de dépenses
utilisées par les enseignants de l'Université de N'Djamena est de
1250F par jour, uniquement pour les enseignantes et enseignants n'ayant pas
abonné(e)s au campus numérique de la francophonie. Pour ceux qui
ont un abonnement au campus numérique, ils utilisent juste 500F pour
200MB en dehors de campus numérique, pour se connecter aux
réseaux sociaux et pour des recherches inattendues. Deux enseignants,
ont également mentionné 12000F par mois. Ceux-là, il
fautpréciser qu'ils ont un abonnement mensuel de 7G, valable un mois.
Ainsi indiquer, cela permet de savoir si la cherté de la connexion
à l'Internet au Tchad, est un obstacle pour les internautes tchadiens en
général et les enseignants enquêtés en particulier.
Tout compte fait, nous pouvons dire que, par rapport à d'autres
utilisateurs en Afrique (Cameroun, Nigeria, Sénégal, Ghana etc.)
le coût d'accès à l'Internet au Tchad ne permet pas aux
internautes de se connecter en tout moment sur le réseau pour
s'auto-former et acquérir les compétences informationnelles comme
l'on espérait. Toutefois, il faut dire qu'en ce qui concerne les
enseignants de l'Université, ils ont l'obligation de s'abonner au campus
numérique et peuvent par d'autres occasions se rendre dans les
cyber-cafés pour se connecter afin de bénéficier des
avantages qu'offre l'Internet.
2. La fréquence
d'utilisation de l'Internet
Nous avons aussi sollicité comprendre la
fréquence d'utilisation d'Internet chez les enquêtés. Cela
va nous permettre de savoir si les enquêtés sont des
« grands utilisateurs » d'Internet,
c'est-à-dire s'ils ont commencé à se servir d'Internet il
y a plusieurs années.
Tableau 19 : montrant la
fréquence d'utilisation d'Internet
Parmi les 4 phrases suivantes,choisissez cellequi vous
ressemble le plus
|
Effective
|
Pourcentage valide
|
|
Valide
|
Je n'ai jamais utilisé Internet, mais j'ai
déjà vu quelqu'un le faire.
|
4
|
5,1
|
J'ai déjà utilisé, moi-même,
Internet 1 ou 2 fois.
|
7
|
8,9
|
J'ai déjà utilisé, moi-même,
Internet plusieurs fois (plus de 2 fois)
|
68
|
86,1
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
En ce qui concerne l'utilisation de l'Internet, 86,1% des
enseignants affirment qu'ils ont déjà utiliséInternet
plusieurs fois ou plus de deux fois. 5,1% n'ont jamais utilisé
Internet, mais ils ont au moins vu quelqu'un l'utilisé. Nous pouvons
préciser que, pour tous ceux qui ont dit n'ayant pas utilisé mais
ont vu quelqu'un le faire, n'ont plus à démontrer leur
fréquence d'utilisation. Ainsi, un enseignant est
considéré comme
« non-usager »lorsqu'il déclare n'avoir
« jamais » utilisé Internet. Car, l'objectif de cette
enquête consiste à savoir ce que les enseignants font d'Internet,
les restes des observations subséquentes seront basées uniquement
sur les usagers d'Internet, qu'ils soient usagers réguliers ou
occasionnels. Ainsi, les très peu nombreux non-usages(6répondants
c'est-à-dire 7,59% de la population totale) ont été exclus
de l'échantillon pour les restes des activités. Cependant, les
enseignants ayant utilisés l'Internet semblent l'utiliser plusieurs
fois, soit plus de 90% des enseignants qui l'utilisent assez souvent ou
très souvent. Aussi, les répondants ont pour la plupart,
utilisé l'Internet pour la première fois dans un atelier
informatique, soit 46,8 %. Seulement 13, 9% utilisaient l'Internet pour la
première fois à l'école. Étant donné
qu'assez des répondants utilisaient l'Internet dans les ateliers
informatiques, on peut penser raisonnablement que les comportements des
utilisateurs qui sont identifiés dans cette enquête
reflètent les modes d'utilisation et les habitudes de navigation
effectifs des enseignants de l'Université plutôt qu'une
série régulière d'usages ponctuels. Et, c'est ce qu'on
avait constaté au niveau de leurs impressions sur l'Internet. Ces
enseignants ne connaissent qu'Internet comme, un outil incontournable pour la
communication. C'est pourquoi la recherche d'information demeure quelque chose
utilisée mais pas fréquemment par les enseignants
enquêtés. À l'instar des autres médias, Internet
fait donc désormais partie de l'univers culturel des enseignants de
l'Université de Ndjamena. Il appartient, comme la
télévision, le téléphone, la radio, le
cinéma ou la vidéo, à la panoplie des moyens techniques de
diffusion et de communication qui sont désormais à la disposition
de ceux qui ont les moyens de se les offrir. Toutefois il importe de se
rappeler, comme nous l'avons souligné dans la section portant sur les
opinions des enseignants que, nombreux ceux qui pensent qu'il faut prendre les
informations provenant de l'Internet avec réserve. Nous nous sommes en
suite intéressés au `'temps passé sur
l'Internet.''
3. Les temps passés sur
l'Internet
Le temps que nous passons sur l'Internet nous permet de
découvrir d'autres applications d'Internet. Et cela va également
nous aider à savoir l'importance de cet outil auprès des
enquêtés, c'est-à-dire le fait de mettre trop de temps sur
l'Internet, permet aux enseignants de se familiariser très rapidement
à la recherche même si ces derniers n'ont pas suivi une formation
sur l'utilisation de l'Internet.
Tableau 20 : temps mis sur l'Internet
par jour
Temps passé sur Internet
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
0 à 1h
|
21
|
28,8
|
1h à 1h 30mn
|
35
|
47,9
|
2h à 2h 30mn
|
10
|
13,7
|
3h ou plus
|
7
|
9,6
|
Total
|
73
|
100,0
|
Moyenne 1h à 1h30mn
|
|
|
Source : enquête de terrain
2019
Au regard de ce tableau, 47,9% des répondants passent
d'une heure à une heure et demi (1h à 1h30) de leur temps sur
Internet pour effectuer des recherches ou de communiquer. 13,7% des
répondants passent entre 2h et 2h 30mn de leur temps pour la recherche
et la communication sur Internet. Nous remarquons également que 9,6 %
des enseignants passent entre 3h et plus de leurs temps sur Internet. La
moyenne de temps passés sur Internet s'élève à 1h
à 1h30mn. Nous constatons que ce temps est loin de la moyenne mondiale
des temps passés sur l'Internet publiée par la plate-forme de la
gestion des médias sociaux Hootsuite et l'agence digitale We Are Social,
qui montrent que la moyenne quotidienne de navigation est de 6h 45mn par jour
(les internautes philippines passent en moyenne 9h et 45mn par jour en ligne,
contre seulement 4h et 22mn par jour au japon.
Ainsi, nous disons que malgré qu'il y'a effectivement
utilisation de l'Internet, les répondants sont encore très
limités, comme nous aurons l'occasion d'en faire état dans la
section sur les usages d'Internet dans le cadre académique. Mais le
branchement d'Internet dans les Universités devrait se traduire,
croyons-nous, par le développement d'une
pratique « régulière» à moyen
terme. Même si, dans bien des cas, les Universités du Tchad n'ont
pas encore de stratégie systématique d'intégration
étendue d'Internet comme outil pédagogique, on peut
raisonnablement supposer qu'Internet va s'imposer assez rapidement comme
ressource de toute première importance, quand vient le moment de
chercher de l'information pour la réalisation de travaux
académiques. Le fait qu'un nombre de plus en plus important des
enseignants utilisent Internet pendant leur enseignement devrait
également avoir un très important effet sur leur
professionnalisme, qui se verrons forcer de garantir, un plus grand
accès aux ressources en ligne pour répondre aux besoins de
formation de tous les étudiants.
4. Les activités que font
les enseignants enquêtés sur le Net
En ce qui concerne les activités que font les
utilisateurs d'Internet, nous avons ciblé quelques activités qui
sont fréquemment utilisées par les internautes soit dans le cadre
de la recherche académique, et la communication, soit pour des
intérêts personnels. Ainsi donc, de manière
générale, nous constatons que la très grande
majorité des enquêtés pratiquent des activités
reliées à la communication. En conséquent, malgré
qu'il y a un manque crucial en ce qui concerne la documentation physique,
c'est-à-dire dans les bibliothèques, très peu des
enseignants de l'Université font de l'Internet, un moyen qui pourrait
combler le manque de la documentation que l'on s'observe à
l'Université de N'Djamena. Alors qu'en réalité, ces
enseignants devront être conscient du fait qu'ils n'ont pas des
bibliothèques bien documentées et cela devrait leur laisser le
choix d'utiliser massivement l'Internet pour la recherche d'information. La
lecture et l'interprétation du tableau 21, permettra donc d'avoir une
vision d'ensemble de ce que font les enseignants sur l'Internet.
Tableau 21 :sexe de répondant
croisé avec les activités que l'on peut faire de l'Internet.
En général, quand
je vais sur Internet...
Réponse
|
Jamais
|
Rarement
|
A l'occasion
|
Souvent
|
Très souvent
|
Sexe
|
je visite des sites Internet (des pages Web)
|
Masculin
|
8,77%
|
26,31%
|
36,84%
|
21,05%
|
7,01%
|
Féminin
|
0%
|
56,25%
|
31,25%
|
12,5%
|
0%
|
|
Je cherche des informations pour mon intérêt
personnel
|
Masculin
|
5,50%
|
19,29%
|
40,35%
|
28,07%
|
8,77%
|
Féminin
|
0%
|
0%
|
50%
|
50%
|
0%
|
|
Je cherche des informations pour mes travaux
académiques
|
Masculin
|
1,75%
|
17,54%
|
33,33%
|
26,31%
|
21,05%
|
Féminin
|
0%
|
56,25%
|
37,5
|
6,25%
|
0%
|
|
J'utilise les outils de recherche (exemples: Yahoo!,
Lycos, Alta Vista, Google)
|
Masculin
|
12,28%
|
10,52%
|
42,10%
|
21,05%
|
14,03%
|
Féminin
|
18,75%
|
31,25
|
50%
|
0%
|
0%
|
|
je laisse des commentaires sur les sites que je
visite
|
Masculin
|
54,38%
|
26,31%
|
14,08%
|
5,26%
|
0%
|
Féminin
|
75%
|
25%
|
0%
|
0%
|
0%
|
|
Je communique en direct avec d'autres utilisateurs
d'Internet (exemples: chat, etc.)
|
Masculin
|
5,26%
|
5,26%
|
17,54%
|
47,36%
|
24,56%
|
Féminin
|
0%
|
0%
|
0%
|
37,5%
|
62,5%
|
|
J'envoie des messages par courrier électronique
(e-mail)
|
Masculin
|
3,50%
|
3,50%
|
66,66%
|
17,54%
|
8,77%
|
Féminin
|
0%
|
6,25%
|
93,75%
|
0%
|
0%
|
|
Je réponds à des sondages ou à des
questionnaires
|
Masculin
|
75,43%
|
15,78%
|
5,26%
|
3,50%
|
|
Féminin
|
87,5%
|
6,25%
|
6,25%
|
0%
|
|
|
Je télécharge (download) des jeux
vidéo, des images ou des logiciels
|
Masculin
|
42,10%
|
43,85%
|
8,77%
|
8,77%
|
0%
|
Féminin
|
62,5%
|
18,75%
|
18,75%
|
0%
|
0%
|
|
je commande ou j'achète des produits (exemples:
disques, revues, livres, article etc.)
|
Masculin
|
77%
|
7, O1%
|
12,28%
|
3,50%
|
0%
|
Féminin
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
|
je soumets mes articles pour l'évaluation avant la
publication
|
Masculin
|
73,68%
|
10,52%
|
7,01%
|
7,01%
|
1,75%
|
Féminin
|
87,5%
|
0%
|
12,5%
|
0%
|
0%
|
|
je mets mon cours en ligne
|
Masculin
|
73,68%
|
17,54%
|
5,26%
|
1,75%
|
0%
|
Féminin
|
100%
|
|
|
|
|
|
Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet
|
Masculin
|
1,75%
|
5,26%
|
12,28
|
40,35%
|
40,35%
|
Féminin
|
0%
|
0%
|
0%
|
62,5%
|
37,5%
|
Total 73
|
Hommes 57 Femmes 16
|
Source : enquête de terrain
2019
Au regard de ce tableau, nous constatons que les enseignants
de l'Université, particulièrement ceux qui ontfait l'objet de
cette enquête, n'ont pas l'habitude de visiter les sites Internet.
Seulement 33,55% visitent souvent et 7,01% des répondantes visitent
très souvent les sites Internet. Ce qui laisse à croire que, les
enseignants enquêtés n'ont pas assez de confiance à
l'Internet ou ils utilisent l'Internet pour d'autres fin, même si 68,09%
des répondants visitent les sites Net occasionnellement. Or, avec le
nombre des sites que contient l'Internet aujourd'hui quel que soit leur nature,
la visite des sites Net s'impose du-moins aux enseignants. Aujourd'hui, on
compte plus d'un milliard de sites Internet et avec une augmentation
très rapide également comme l'utilisation des réseaux
sociaux. Ainsi, il faut savoir que plus de 44,4 millions de noms de domaines
sont enregistrés dans le monde chaque année soit environ
123 000 par jour31(*).
Pour ce qui est de recherche de l'information pour son
intérêt personnel, notons que les répondants font
généralement les recherches pour leurs propres
intérêts. Nous pouvons dont dire qu'après avoir
observé le tableau 21, 40,35% et 28,07% des enseignants (sexe masculin)
utilisent occasionnellement l'Internet pour leur propre intérêt.
Et en ce qui concerne les femmes, nous observons qu'elles utilisent
majoritairement l'Internet pour leurs propres intérêts, le tableau
21, montre effectivement que 50% des femmes utilisent occasionnellement et 50%
utilisent souvent l'Internet pour la recherche des informations pour leurs
propres intérêts.
Quant à la recherche des informations pour les travaux
académiques, Bégault, B. (2007, p. 6) pense que la pratique
informationnelle peut être considérée comme l'ensemble des
actions et des choix de l'individu lors d'une phase de recherche d'information
provoquée par un besoin d'information. Pour ce qui est de cette
recherche, nous pouvons dire qu'en général, les répondants
ne font pas souvent ou très souvent la recherche de l'information pour
leurs travaux académiques. Même si nous avons vu dans les propos
que les enseignants ont tenus sur leur représentation d'Internet que la
fonction recherche et de la communication sont intimement liée à
Internet. Bien qu'ils ont également montré que l'Interneta aussi
comme avantages, la recherche de l'information, les enseignants ne connaissent
pas que l'Internetconstitue un accès à une ressource puissante et
efficace en termes de recherche d'information, et qui peut contenir «
tout le savoir du monde ». Il est dès lors, anormal de
constater qu'ils ont des hésitations à se tourner vers Internet
comme première source d'information documentaire. Sur ce, seulement
26,31% et 21,05 des hommes utilisent souvent ou très souvent l'Internet
dans le cadre de leurs recherches académiques. Tandis que chez les
femmes, ce constat est encore grave, car seulement 6,25% des répondants
de cette catégorie, utilisent l'Internet pour la recherche de
l'information dans le cadre de l'enseignement apprentissage. En regardant ces
chiffres, nous pouvons dire sans hésiter que si ces femmes se connectent
souvent, elles ne le font pas souvent dans le cadre académique. Car,
plus de la moitié, affirme qu'elle n'utilise pas l'Internet dans le
cadre des travaux universitaires. Alors que ces femmes ont majoritairement les
téléphones androïdes (confère figure 1), choses qui
facilitent la connexion à l'Internet. Cela montre à suffisance
qu'il n'y a aucune obligation formelle qui oblige les enseignants a
utilisé l'Internet pour leurs activités académiques.
Où notre hypothèque selon laquelle ces enseignants n'ont pas
suivi une formation ou séminaire adéquate pour valoriser et
montrer l'importance de l'Internet mérite d'être confirmée.
Sinon, il serait illogique de dire que les enseignants de l'Université
n'utilisent pas l'Internet dans le cadre de leurs travaux académiques.
Mais le tableau 21 le montre clairement que 56,25% de la population
féminine, qui enseigne pourtant à l'Université ne font pas
recours à l'Internet quand il s'agit de rechercher de l'information pour
constituer les travaux académiques. Or, il y a cela presque neuf (9) ans
que Karsenti et Dumouchel (2011, p. 180) ont effectué une recension des
études empiriques publiées entre 2002 et 2010 touchant aux
compétences informationnelles des futurs maîtres au Québec.
Ce faisant, ils ont constaté que les futurs enseignants
québécois ont majoritairement et prioritairement recours aux TIC
(c'est-à-dire Internet et les moteurs de recherche) pour obtenir de
l'information dans le cadre de leurs études, tant dans leurs cours que
lors de leurs stages d'enseignement. Même si après
évaluation de leurs pratiques réelles, Karsenti et Dumouchel
(2013, p. 13) ont constaté plus de lacunes que de forces dans les
compétences informationnelles des enquêtés, ces enseignants
font assez souvent recours à l'Internet pour la recherche d'information.
Ce qui est encore horrible, la population féminine dans
l'ensemble, affirme qu'elle n'utilise pas souvent ou très souvent les
moteurs de recherche tels que Yahoo, Erudit, Wikipédia, Alta Vista,
Google, Google Scholar etc. Alors que ces moteurs de recherches sont des outils
qui permettent aux « hommes avertis » de
l'Internet de bénéficier des informations scientifiques que
contiennent ces moteurs de recherche. Une fois de plus, nous pouvons dire que
hormis Google qui peut être la porte d'entrer des toutes les informations
quelque soient leurs natures et présente également les contenus
des autres moteurs de recherche, les moteurs de recherche tels que
cités, sont susceptibles de permettre aux enseignants d'avoir des
informations spécifiquement scientifiques. Mais, 50% de la population
féminine, affirme qu'elle n'utilise seulement à l'occasion ces
moteurs de recherche. Et 31,25% déclare qu'elle n'utilise rarement ces
moteurs de recherche. En ce qui concerne la population masculine, nous
constatons qu'elle utilise mieux les moteurs de recherche que les femmes. Car
21,05% et 14,03% déclarent qu'ils utilisent souvent et très
souvent les moteurs de recherche pour avoir les informations scientifiques.
Seulement 12,28% n'utilisent jamais les moteurs de recherche. Au contraire une
étude menée par Traoré, B-S. (2008, p.70) auprès
des enseignants et étudiants de l'Université de Mali, montre que
les universitaires maliens utilisent de façon majoritaire (94,3%) les
moteurs de recherche. De la même manière, l'étude
menée par Karsenti et Dumouchel (2013, p.15) auprès de futurs
enseignants au Québec, montre que parmi les futurs enseignants
interrogés, 85,7 % ont affirmé utiliser souvent, très
souvent ou toujours les moteurs de recherche généralistes comme
Google lorsqu'ils cherchent de l'information dans le cadre de leurs
études. Nous pouvons donc dire que même si en
réalité, les contextes ne sont pas les mêmes,
l'étude réalisée par karsenti et Dumouchel ne sont pas
auprès des enseignants dits « chercheurs »
de l'Université. Aussi leur étude date de 2013, donc plus de 6
ans de plus que notre étude, et dont notre résultat pouvait
être plus positif en faveur de l'utilisation d'Internet que leur
étude. Et comme les répondants de notre étude peinent
à utiliser les moteurs de recherche, ils ne pourront pas laisser les
commentaires sur les sites consultés. Même en contexte africain,
Kitumu, M. (2019, p. 174) dans son étude auprès des personnelles
de l'Université de Congo, montre que sur l'ensemble de deux
catégories (scientifiques et académiques), qu'il a orienté
son étude, une importante utilisation des moteurs de recherche, soit
86,75% pour les scientifiques et 49,33% pour les académiques. Ce qui
prouve qu'au Tchad, la réalité des enseignants du
supérieur est plus loin de leurs collègues des autres pays. C'est
ce qui traduit dans le tableau 21. Toutes les femmes enquêtées
n'ont jamais laissé un commentaire après avoir consulté un
site Net. Et ce constat et le même chez les hommes, malgré que
5,26% déclarent laisser souvent les commentaires sur les sites
consultés. Et donc, nous pouvons dire à propos que la formation
à la recherche d'information pourrait permettre aux enseignants qui ne
sont pas informés des différents moteurs ou bases de
données, de les utiliser davantage pour leur recherche.
Cependant, c'est formidable quant à la communicationen
direct avec d'autres utilisateurs d'Internet.En observant le tableau 21, nous
constatons que les répondants en général sont dans la
logique des internautes du 21e siècle. Ainsi, nous confirmons
l'hypothèse selon laquelle aujourd'hui plus des internautes se
connectent juste pour communiquer avec d'autres utilisateurs, avancés
par Karsenti et d'autres chercheurs. Il faut également rappeler que nos
répondants avaient déjà confirmé lorsqu'ils
définissaient le mot Internet en assimilant celui-ci à un outil
de communication. Car, chez la population féminine, 37,5% utilise
souvent et 62,5% utilise très souvent l'Internet pour communiquer en
direct avec d'autres utilisateurs. Nous pouvons donc dire que ces chiffres sont
significatifs puisque cette population détenait tous les
téléphones androïdes (confère figure 1) et elle avait
également en générale, préféré la
connexion à partir de téléphone mobile. Chez les hommes,
5,26% et 5,26% utilisent jamais ou rarement l'Internet pour communiquer. Nous
pouvons qualifier ceux-ci des« petits
utilisateurs » d'Internet. Mais nous constatons que la
majorité des enseignants et enseignantes envoient le message à
travers le mail. Cependant, la plupart envoient occasionnellement le message
par ce canal. Soit un pourcentage de 66,66, c'est-à-dire que dès
que le besoin se fait sentir, ils utilisent le courrier électronique
pour se communiquer. Alors que la population féminine le fait presque
tous, c'est-à-dire 93,75% utilisent le courrier électronique
occasionnellement. En générale, nous pouvons donc dire que les
enseignants enquêtés utilisent majoritairement l'Internet pour la
communication. Le fait que la majorité utilise occasionnellement le
courrier peut être expliqué par le fait que l'on ne peut faire
plus des choses sur le mail, car son utilisation est asynchrone. Il n'a pas
assez des fonctionnalités comme Facebook ou d'autres réseaux de
communication. C'est pourquoi les enseignants enquêtés,
globalement utilisent le mail occasionnellement pour communiquer un message. Du
coup, nous pouvons dire que même si ces enseignants n'utilisent pas assez
l'Internet pour la recherche, ils le font plus pour la communication. C'est
pourquoi pour l'énoncé tel que « Je me suis fait de
nouveaux amis sur Internet », c'est formidable de voir que la
majorité des répondants confirme qu'elle le fait souvent ou
très souvent. Chez les femmes, elles ont à 100% qui affirment
qu'elles se font souvent des amies sur le Net, même si chez les hommes,
quelques-uns disent n'avoir jamais eu des amis sur le Net, soit 1,75%. Ce qui
suppose que dans l'ensemble, les répondants connaissent l'Internet dans
sa fonction communicationnelle ou sociale. L'autre constat le plus frappant,
c'est la participation au sondage ou aux enquêtes en ligne. Les
enquêtés n'ont pas pour la plupart utilisé ce type de
service qu'offre l'Internet. Cette affirmation s'est concrétisée
lorsque nous avons voulu soumettre le questionnaire de cette présente
étude en ligne. Les enseignants nous sont clairement dits que si c'est
en ligne, ils ne pourront pas remplir. Et comme on avait constaté, ils
n'ont pas assez développé les pratiques élevées de
l'Internet et se contentent seulement de communiquer et faire des recherches
non-avancées sur le Net. Ainsi donc, 87,5% et 75,43%, n'ont jamais
réponduà des sondages ou à des questionnaires en ligne et
même ceux qui affirment le faire rarement, nous ne sommes pas convaincus
qu'ils le font réellement. Cela parait aussi identique pour
l'énoncé « Je télécharge (download)
des jeux vidéo, des images ou des logiciels ». Car, pour
cet énoncé, 8,77% des hommes seulement le font souvent, et aucune
femme télécharge souvent les jeux, vidéo, des images,
moins encore le logiciel. Alors qu'aujourd'hui, You tube est devenu le
deuxième site le plus visité dans le monde après Google
selon les classements d'Alexa32(*), notamment grâce aux vidéos qui
circulent sur You tube. Chez les enseignantes enquêtées par
exemple, il est étonnant de dire que 62,5% n'ont jamais
téléchargé quelque chose sur Internet, que ce soit
vidéo, image, jeux, ou des logiciels. Nous n'allons pas aussi dire que
tous les outils numériques cités ne font pas partis de
priorités de nos répondants, car il est inadmissible que cela
puisse paraitre. Posséder un ordinateur et n'est jamais
bénéficier des avantages qu'offre l'Internet, en ce qui concerne
le téléchargement des vidéos éducatives pour
s'auto-apprendre ou pour illustrer son enseignement ; les images pour
illustrer le cours et tout autre téléchargement qui pourront
contribuer à la construction de connaissance. Ceci montre que nos
répondants ne sont pas des « grands
utilisateurs » d'Internet. Et ne connaissent que l'utilisation
de service comme les réseaux sociaux. Mais le constat le plus
remarquable, c'est le cas de l'énoncé « je commande
ou j'achète des produits (exemples: disques, revues, livres, article
etc.) ». Les répondants n'achètent à peine
les documents électroniques. Dans la généralité,
12,28% seulement affirment qu'ils achètent à l'occasion les
documents numériques sur Net. Chez les femmes, sur 16 qui ont
répondu à la question, on constate qu'aucune d'entre elle ne fait
les achats en ligne. Cela témoigne que les répondants sont
à majoritaires novices dans l'utilisation de l'Internet. Ceci peut
être justifié par le fait que ces enseignants ne font pas des
publications scientifiques dans leur discipline respective et se contentent
juste d'utiliser l'Internet pour la communication. Sinon comment admettre
qu'étant enseignant de l'Université, 77% des hommes et 100% des
femmes affirment qu'ils n'ont jamais commandé ou acheté des
produits sur l'Internet ?
Pour ce qui est de cet
énoncé « je soumets mes articles pour
l'évaluation avant la publication » il faut
déjà comprendre que si la plupart des enseignants ne font pas des
achats sur le Net, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent franchir la
barrière qui existe entre le Tchad et d'autres pays. Déjà
nous avons vu au chapitre 1 que la publication scientifique est presque
inexistante dans les Universités du Tchad. Ainsi, nous comprenons
aisément que cela constitue un défi majeur pour l'Etat tchadien
et pour les acteurs eux-mêmes. Ou bien, nous pouvons émettre
l'hypothèse selon laquelle le manque des enseignants au grade
« chargés de cours et des professeurs
titulaires » sont les causes de l'absence de publication
scientifique dans les Universités du Tchad en générale et
Université de Ndjamena en particulière. Alors qu'en
réalité, même les assistants des Universités doivent
publier les articles scientifiques dans leur domaine. Même si nous
n'avons pas eu les données qui nous permet de dire exactement les
chiffres quant aux financement de l'Etat dans le domaine de recherche, nous
savons au moins que l'Etat a l'obligation de financer les recherches et
d'ailleurs l'Etat le fait assez souvent. C'est pourquoi, au Tchad, dès
que les enseignants de l'Université ne perçoivent pas ces
« primes de recherche », les cours sont souvent
perturbés puisqu'ils revendiquent en tout moment cette prime. Alors que
ces derniers ne soumettent presque pas les articles ou tout autre document en
ligne. Seulement 7,01% des enquêtés disent avoir soumis souvent et
1,75% très souvent les articles avant la publication. Or chez les femmes
enquêtées, la majorité ne soumet pas les articles avant la
publication (87,5%). Seulement 12,5% dit avoir soumis les articles avant la
publication. Il faut dire que les énoncés qui ont
été conçus, suivent un certain niveau de
complexité, c'est-à-dire plus nous entrons en profondeur de nos
énoncés, plus nous constatons que les petits utilisateurs de Net
ne font presque plus ces activités. C'est pourquoi aux
énoncés qui suivent, les résultatssont toujours
négatifs du point de vue de l'utilisation de l'Internet. Et comme la
plupart de répondant ne soumet pas leur article en ligne avant la
publication, l'énoncé selon laquelle « je mets mon
cours en ligne », ne nous surprend plus, car il présente
un résultat similaire. Ainsi, 73,68% déclarent qu'ils n'ont
jamais mis leurs cours en ligne. Pour cet énoncé, nous pouvons
dire qu'en réalité, pour mettre son cours en ligne, il faut au
moins suivre une petite formation appropriée à la mise en ligne
de cours ou un enseignant qui aurai suivi son parcourt en technologie ou encore
c'est lorsqu'il a une grande expérience en technologie. Et, en ce qui
concerne la population féminine, et comme le précédant,
les enseignantes affirment à 100% qu'elles n'ont jamais mis leurs cours
en ligne.Ainsi, le degré de « sophistication » de
l'usage du Net ou du surfjusqu'àdes activités plus «
sérieuses», comme la recherche à l'aide des outils de
recherche, achat des documents ou encore la soumission des articles
pourrait dépendre autant des habitudes de l'usager et de son
niveau de scolarisation que de sa familiarisation avec le nouveau
média.
En effet, l'objectif de ces figures et de ces tableaux est de
savoir si les moyens d'accès, utilisés par les enseignants et les
enseignantes leur permettaient, malgré leurs diversités, de
bénéficier des services d'Internet sans trop de
difficultés. En d'autres termes, le fait qu'il y ait une
prédominance du téléphone par rapport à
l'ordinateur et à la tablette chez les enseignantes ou encore une
préférence de l'ordinateur par les enseignants comme
matériels d'accès à Internet, n'affecte pas
significativement l'utilisation de cette technologie chez les enseignants
questionnés. Cependant, il se dégage une différence
significative au niveau de finalité de l'utilisation d'Internet. Les
enseignantes utilisent l'Internet plus pour la communication, peu d'entre elle
fait de la recherche d'information. Alors que chez les hommes, les
finalités de l'utilisation sont partagées, c'est-à-dire
l'utilisation varie selon l'utilisateur.
5. La publication
électronique
Avant d'entrer dans le résultat de l'enquête,
nous précisons qu'en ce qui concerne la publication scientifique, le
Rapport de la commission parlementaire sur l'éducation, a fait un
état de lieu et dans ce rapport (p.67) il est clair que même si
l'Etat a déployé un prime à la hauteur de 1,7 milliards
pour aider les enseignants pour leurs travaux scientifiques, le rapport conclue
que danslaréalité,larecherche estpratiquée
parunepoignée dechercheurs ou d'enseignants-chercheurs. La
majoriténepratique aucune activité de recherche. Or dans son
article où elle montre comment la publication électronique a
succédé la publication de « correspondance par
échanges de lettres », Bégault, B. (2007, p. 2) montre
que dans les années 90 l'ensemble du système de communication de
la science se trouve affecté par le recours à l'Internet à
différents niveaux selon les disciplines. Car, le support papier s'est
vite dépassé par certaines pratiques éditoriales en ligne.
Pour Mehrezi, M. (2010, p. 32), ses limites se multiplient si on le compare
avec le support électronique. Justement à cause de sa lenteur,
car attendre plusieurs mois pour publier un article dans la revue scientifique
à comité de lecture et aussi les compétences en
informatiques sont plus performantes que les compétences du support
traditionnel. Le système éditorial de l'information sur papier
est compliqué et parfois fragile. Ainsi, afin de résoudre les
problèmes de lenteur de diffusion des connaissances,
d'impartialité, de priorité et de plus grande visibilité
des travaux de recherche, le périodique scientifique, alors
désigné par « journal », fut créé comme
une alternative au livre. C'est en ce sens qu'aujourd'hui, les chercheurs sont
conscients que les fonctions de la revue papier, communication, archivage etc.
doivent être conservées dans la version électronique. En
cela, il est commun de dire qu'à l'ère de la globalisation, un
enseignant chercheur ne peut pas se soustraire quant à la publication
électronique. Mais en Afrique en générale, la publication
est l'activité la moins pratiquée, cependant elle est mieux
pratiquée dans d'autres Universités africaines tels que :
Cameroun, Sénégal, Tunisie etc. Alors queBégault (ibid),
nous montre que les différents travaux en sociologie des sciences ont
montré le rôle fondamental de la communication scientifique dans
le travail du chercheur. Selon elle, « L'article, la publication est
à l'origine de la reconnaissance d'un scientifique par ses
pairs», qui se traduit par « publier ou périr
» pour tout chercheur. La publication d'un article n'est pas pour le
chercheur seulement un moyen de communiquer les connaissances qu'il a
construites, de faire connaître une découverte et de
procéder à des échanges entre chercheurs, mais c'est aussi
le moyen d'obtenir l'aval d'un comité de lecture qui garantit le niveau
scientifique des travaux et permet d'être reconnu en tant que membre de
sa communauté. Cette réalité, sera traduite dans la
présente recherche, car en observant le tableau 22, nous ne sommes plus
surpris par le fait que, plus de la moitié des répondants n'a
jamais fait une publication électronique.
Tableau 22 : la publication
électronique
|
Effectif
|
Sexe de répondant
|
Avez-vous déjà publié un travail
scientifique
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Masculin
Féminin
|
11
|
46
|
57
|
2
|
14
|
16
|
Total
|
13
|
60
|
73
|
Source : enquête de terrain
2019
De ce tableau, il en ressort que 75,7%des répondants
affirment ne jamais avoir publié un travail scientifique sur Internet.
Seulement 24,3% affirment avoir publié des articles scientifiques sur
Internet. Ceci confirme à suffisance le manque de connaissance dans le
domaine de la publication scientifique des enseignants du Tchad qui ont fait
l'objet de l'enquête. Il faut dire que nous sommes témoin du fait
qu'au Tchad en général, dans les grandes Universités
(N'Djamena, Moundou, Abéché), les enseignants ne font presque pas
la communication scientifique, ni des conférences débats sur une
problématique bien définie. En ce qui concerne le genre de
répondants, 2 femmes sur 16 affirment publier un travail scientifique.
Cela témoin aussi la réalité des enseignants
supérieurs au Tchad en général. Chez les hommes,
11personnes sur 57 ont au moins publié un document scientifique. Alors
que depuis 1997 et 2002, Annaïg Mahé et Ghislaine Chartron,
cité par Béatrice Bégault, ont réalisé une
étude qualitative sur le Campus de Jussieu, à Paris,
auprès de chercheurs et de doctorants et auprès de chercheurs du
Commissariat à l'Energie Atomique afin de déterminer les usages
des revues électroniques. Et le résultat montre que les
publications périodiques électroniques sont connues et
utilisées par un grand nombre de chercheurs. Pour cette recherche
menée en 2019, les enseignants de la grande Université du Tchad,
ne font presque pas la publication électronique. Il faut encore
préciser que la suite de cette question était de préciser
la nature du document publié. C'est ainsi que nous avons pu savoir
exactement ce que ces enseignants ont publié sur l'Internet. Parmi les
11 enquêtés qui ont publié les documents scientifiques, 4
ont publié leur thèse de doctorat, les livres et les articles
scientifiques en ligne. 3 autres répondants ont publié les livres
et leurs mémoires de Masters, et 4 autres ont seulement publié
leurs mémoires de master. En général, nous constatons que
la majorité de ces enseignants ont comme la publication scientifique, le
mémoire et leur thèse de doctorat. Or, le mémoire et la
thèse sont des travaux des recherches académiques,
c'est-à-dire pour chaque étudiant en master ou en thèse
doit dans la stricte obligation produire un mémoire ou une thèse
à la fin de sa formation. Du coup, il revient à dire que, ces
enseignants ne sont pas des chercheurs au sens du terme. Car, hormis leur
thèse et mémoire (travaux académiques), ils ne font plus
la recherche et la publication s'arrête à ce niveau.
Mais,nous pensons que la formation des enseignants pouvait
améliorer la qualité de l'utilisation de l'Internet et surtout
les connaissances de l'utilité de l'Internet, c'est pourquoi nous avons
posé une question pour savoir si certains enseignants ont suivi une
formation. La question est celle qui suit : avez-vous reçu une
formation relative à la mise en ligne des cours, à la
rédaction d'articles en ligne?A cette interrogation, nous pouvons
rappeler qu'au Tchad, la formation qui avait eu lieu en faveur des enseignants,
est celle organisée par le Campus Numérique de la Francophonie.
Le CNF faisait une formation permanente pour la recherche documentaire,
publication scientifique en ligne, mais la formation s'effectue selon les
besoins exprimés. De ce fait, sur l'ensemble des enseignants qui
ont participé à cette étude, la majorité n'a pas
suivi une formation, en ce qui est de la publication électronique
(tableau 23)
6. Formation à la mise en
ligne des cours
Dans cette section, nous voulons savoir si les
répondants ont suivi une formation pour leur permettre de mettre leur
cours en ligne. Car, pour mettre un cours en ligne, il faut au préalable
avoir une bonne maitrise des outils technologiques notamment de l'Internet.Le
tableau ci-dessous montre le résultat obtenu de répondants.
Tableau 23 : formation relative à
la mise en ligne des cours
Valide
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Oui
Non
Total
|
4
69
73
|
5,5
94,5
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
De ce qui précède, il en ressort que 94, 5%des
répondants affirment n'avoir jamais reçu une formation relative
à la mise en ligne des cours et à la rédaction d'articles
en ligne. Ce qui justifie le faible niveau de connaissance en Internet chez les
enseignants enquêtés. Seulement 5,5% affirment avoir
déjà reçu des formations relatives à la mise en
ligne des cours, à la rédaction d'articles en ligne. Et ceux
ayant suivi une formation, ont tous précisé qu'ils ont
bénéficié de formation offerte par le Campus
Numérique de la francophonie. Et ensuite, nous nous sommes
intéressés à une autre question trop technique de
l'utilisation de l'Internet pour la recherche de l'information. Il s'agit de la
veille informationnelle.
7. La veille informationnelle
Avant de se prononcer sur le résultat de cette
enquête, il serait pour nous important de s'accorder sur la notion de la
`'veille informationnelle''. Nous entendons par veille
informationnelle, un processus de surveillance permanente, paramétrable
et automatisable, qui permet à un utilisateur d'être
informé des publications les plus récentes quant à ses
domaines de recherche ou à son centre d'intérêt. Lardy, J-P
(s.d) définit la veille informationnelle comme
« l'ensemble des stratégies mises en place pour rester
informé, en y consacrant le moins de temps possible en utilisant des
processus de signalement automatique ». La veille
informationnelle recouvre plusieurs domaines : la veille scientifique,
technologique, économique, juridique, et la veille commerciale. Pour ce
faire, en automatisant, l'utilisateur bénéficie d'un gain de
temps considérable tout en disposant d'une information
actualisée. Pour éviter d'être parasité par une
information peu ou moins pertinente, l'utilisateur devra être
précis quant aux critères de sélection de sa veille ou
autrement appelé : son profil de recherche. Dans le domaine de la
recherche scientifique, l'utilisateur peut faire sa veille à partir des
moteurs de recherche qualifiée (Google sholar par exemple) ou à
partir des certains sites, par exemple Academia.edu. Il y a plusieurs
méthodes que l'utilisateur peut entreprendre :
- Alerte par courriel ;
- Abonnement à des lettres d'information ou les
newsletters ;
- Microblogage ;
- Agrégation de flux d'actualité.
Détailler ces différentes méthodes ne
fait pas l'objet de cette étude, nous avons juste montré en quoi
consiste la veille informationnelle dans le domaine de la recherche sur
l'Internet.Alors, cette étude qui a pour souci de voir les
différentes utilisations de l'Internet spécifiquement chez les
enseignants ou encore les enseignants chercheurs de l'Université de
Ndjamena, va plus loin, cherchant ainsi à comprendre le niveau
d'appropriation d'Internet chez les enquêtés pour pouvoir leur
aider à mieux utiliser l'Internet dans le cadre de leurs travaux
scientifiques. Cependant, ces enseignants enquêtés ont du mal
à utiliser l'Internet pour la recherche, ou pour d'autres
finalités, si ce n'est que pour communiquer. Le tableau ci-dessous nous
permet de faire une analyse de la question de la veille informationnelle chez
les enseignants enquêtés.Le but du tableau 24, était de
voir les effectives des enseignants participants à l'enquête qui
font la veille informationnelle. Le but est de s'assurer si les enseignants
utilisent réellement ce service que nous avons jugé utile pour un
chercheur. Mais le résultat dans la généralité
n'est pas aux attentes des « enseignants
chercheurs » d'une Université d'Etat de ce 21e
siècle.
Tableau 24 : veille informationnelle
Valide
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Oui
Non
Total
|
6
67
73
|
8,2
91,8
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
En observant le tableau 24, sur 73 enseignants de sexes
confondus qui ont participé à l'enquête, l'on note 6
enseignants soit un pourcentage de 8,2, qui font réellement les veilles
informationnelles sur l'Internet. La majorité des enseignants ignore ce
service. On note donc 91,8% des répondants qui ne font jamais la veille
informationnelle. Et même ceux qui le font, une fois encore, il faut dire
que cette recherche n'était pas pratique pour savoir exactement si les
répondants qui ont déclaré qu'ils font réellement
la veille informationnelle, la pratiquent vraiment et s'ils la maitrisent.
Là encore, nous pouvons douter de leur compétence à
réaliser une veille informationnelle.
Conclusion
Au vu de ces résultats, nous précisons encore
que cette recherche a pour but, d'identifier les différentes pratiques
de l'Internet chez les enseignants de l'Université de N'Djamena. Car,
nous sommes dans un monde où l'Internet est omniprésent dans
toute la société. Et en éducation l'Internet a
modifié complètement le rapport des enseignants et le savoir, le
rapport entre les enseignants eux-mêmes, voire entre les enseignants et
étudiants. Du coup, les enseignants de l'Université sont dans
l'obligation de se transformer dans ce `'monde du numérique''.
Malgré queles enseignants de l'Université de N'Djamena disposent
un nombre important des ordinateurs portables et les téléphones
mobiles, la connexion à l'Internet reste un défi majeur. Car, ces
derniers ne bénéficient pas pleinement des possibilités
qu'offre l'Internet. Il y'a également une différence
significative entre les genres de répondants. Les hommes
possèdent plus de l'ordinateur que les femmes, (86,66 % des hommes
contre 42,10% des femmes). Cependant, toutes les enseignantes (femmes)
enquêtés utilisent les téléphones version
androïde mais ne font presque pas de la recherche de l'information.
Seulement 33,55% visitent souvent et 7,01% des répondantes visitent
très souvent les sites Internet. Mais la population féminine
visite moins les sites nets que les hommes. Il faut en conclure que les
enseignants ne savent pas tous que l'Internetconstitue un accès à
une ressource puissante et efficace en termes de recherche d'information, et
qui contient de nos jours presque « tout le savoir du monde
». Ainsi, pour comprendre le niveau d'intégration de l'Internet
chez les enseignants enquêtés, nous avons convoqué deux
théories élaborées par Hall et Hord (2001) et celle
développée par Moersch (1995, 2001). En ce qui concerne
l'utilisation d'une innovation, Moersch a montré les différentes
phases auxquelles, les chercheurs doivent s'y prendre pour comprendre le niveau
d'intégration de l'innovation par les enquêtés. En
rappelle, il y'a donc six (6) étapes à travers lesquels
l'enseignant en processus d'intégration des TIC peut progresser :
non-utilisation, sensibilisation, exploration, infusion, intégration,
expansion et raffinement. Et quand nous rapprochons notre résultat au
modèle théorique de Moersch, nous pouvons situer le niveau
d'utilisation de l'Internet des enseignants au niveau 1 et 2. Au niveau1,
l'utilisateur à un contact indirect avec l'Internet qui est donc
présent dans l'environnement par exemple une utilisation de l'Internet
pour la communication, ou comme un moyen pour télécharger les
supports du cours. Et au niveau 2, l'Internet offre de complément
à l'enseignant, c'est-à-dire renforcement, enrichissement,
exercices répétitifs, jeux, recherche d'information. Et en ce qui
concerne le niveau d'utilisation de Hall et Hord, les auteurs proposent
également six (6) niveaux pour comprendre le niveau
d'implémentation de l'Innovation : orientation, formation initiale,
automatismes, indépendance, intégration, renouveau. Nous situons
donc nos enquêtés au niveau 2 et 3. Au niveau 2, les enseignants
se préparent à utiliser l'Internet, et les enquêtés
doivent avoir une formation continue pour bien exploiter l'Internet. Au
troisième niveau, c'est le niveau où les premières
utilisations de l'Internet s'effectuent. Et donc les enseignants peinent
à maîtriser l'Internet. Car, c'est au niveau 4, que les
utilisateurs de l'innovation pourront bien la maîtriser.
En somme, dans un contexte où la profession enseignante
universitaire passe surtout par le biais des TIC, les compétences en
Internet sont indubitablement nécessaires à maîtriser. Le
prochain chapitre se penchera sur les niveaux de maîtrise et des
compétences des enquêtés.
CHAPITRE 4 : LA MAÎTRISE
ET LES COMPETENCES EN INTERNET
Aujourd'hui, il est tout naturel de penser que les enseignants
du supérieur doivent être habiles avec les technologies afin de
pouvoir s'en servir efficacement. Alors qu'au Tchad par exemple, la
majorité des enseignants sont incapables de nommer un moteur de
recherche scientifique tel que Google Scholar et de vérifier
effectivement si l'information trouvée sur Internet est une bonne
information. Cependant, bien que la majorité des enseignantes et
enseignants enquêtés aient du mal à utiliser l'Internet
pour la recherche de l'information, ils présentent également les
difficultés à obtenir ce qu'ils ont besoin. Nous nous posons dont
la question de savoir quelle est le niveau de maîtrises et les
compétences réelles de ces enseignants en vers quelques pratiques
qu'un utilisateur d'Internetdoit développer dans le domaine de
communication et la recherche de l'information ? Car, nous avons vu au
chapitre 1 que, l'Internet est entré au Tchad depuis 1997 et qu'il est
devenu accessible à tout le monde en 2004. Cette réalité
demeure peu intégrée dans les pratiques des enseignants de
l'Université. Cette situation estproblématique, plus
particulièrement si nous considérons aujourd'hui que l'Internet
est devenu « la source d'information » et
également un moyen incontournable chez les enseignants de
l'Université en général, comme nous l'avons vu dans le
chapitre introductif de ce travail. Mais, pour naviguer efficacement sur leWeb,
il est nécessaire d'avoir la maîtrise et de posséder les
compétences informationnelles pour pouvoir déterminer de quelle
information on a besoin, de la trouver, del'évaluer et de l'utiliser
efficacement, (Karsenti et Dumouchel 2013 ; Fournier 2007 ;
Dumouchel, 2016). C'est en ce sens qu'en d'autres contextes, les chercheurs et
les services documentaires ont élaboré les compétences
nécessaires pour une utilisation efficace de l'Internet : le
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Française (2010) ; l'Association des Directeurs et Personnels de
Direction des Bibliothèques Universitaires et de la
Documentation (2012); la CREPUQ (2005), UNESCO (2011). Pour ce faire, les
compétences informationnelles doivent plus particulièrement
être maîtrisées par les enseignants actuels et futurs
lorsqu'ils ont besoin de faire carrière dans l'enseignement (Karsenti et
Dumouchel, 2010 ; UNESCO, 2011).
Cette section de notre travail, va beaucoup plus chercher
à identifier le niveau de maîtrises et de compétences
envers certains outils que nous avons identifié dans la
littérature sur la compétence en Internet. Ainsi, l'étude
du champ de « maitrise et les
compétences » va consister à
préciser le degré et le type d'intégration d'Internet au
sein des habitudes de la profession enseignante de l'Université de
N'Djamena. L'étude visera notamment à identifier les niveaux de
maitrise envers les pratiques d'Internet que nous avons jugés
nécessaires pour la recherche et les partages de l'information. Ces
pratiques sont identifiées une fois de plus grâce à la
littérature traitant la question des maitrises de l'information
(Dumouchel, 2016 et Fournier 2007). En ce qui concerne les compétences,
nous nous intéressons particulièrement aux compétences qui
relèvent de ces deux domaines : les outils de communication etpour
la recherche d'information. En fin, nous mettons en lumière les
obstacles qui empêchent les enseignants enquêtés à
utiliser correctement l'Internet dans leur carrière enseignant.
1. Les niveaux de maîtrise
envers les pratiques d'Internet
Richardson, J. et all (2017) dans leur manuel de
maîtrise de l'Internetstipulent que bientôt 3,5 milliards
d'utilisateurs, (4,5 milliards d'internautes en 2020), Internet constitue une
source intarissable d'informations à découvrir et à
partager. Mais la complexité du monde en ligne est telle qu'il n'est pas
toujours facile d'y naviguer en sécurité. C'est pourquoi il faut
en connaître les bases. Selon l'UNESCO (2007) ...Tout au long de la
vie, plus on apprend et plus on connaît, mais surtout plus vite on
maîtrise et adopte des capacités, habitudes et attitudes
d'apprentissage efficaces, trouver comment, où, auprès de qui et
quand rechercher et extraire l'information dont on a besoin mais qu'on n'a pas
encore acquise - plus on maîtrise l'information. L'aptitude à
appliquer et à utiliser ces capacités, habitudes et attitudes
permet de prendre des décisions judicieuses en temps opportun pour faire
face aux difficultés qui peuvent survenir sur les plans personnel et
familial comme sur, les plans de la santé et du bien-être, de
l'éducation, de l'emploi, de la citoyenneté et autre. C'est
ainsi que l'UNESCO (2007 p.10-15) définit la maîtrise
d'information en onze grande étape :
- Constater l'existence d'un besoin ou d'un problème
dont le règlement satisfaisant nécessite de l'information ;
- Savoir comment identifier et définir avec
précision l'information nécessaire pour satisfaire le besoin,
régler le problème ou prendre la décision ;
- Savoir comment déterminer si l'information
nécessaire existe ou n'existe pas et, dans le second cas, savoir comment
créer ou faire créer l'information qui n'existe pas (on parle
aussi ici de «création de nouvelles connaissances
») ;
- Savoir comment trouver l'information nécessaire
lorsqu'on s'est assuré qu'elle existe.
- Savoir comment créer, ou faire créer,
l'information dont on a besoin mais qui n'est pas disponible ; on parle parfois
à ce propos de « création de nouvelles
connaissances» ;
- Savoir comment bien comprendre l'information que l'on a
trouvée, ou savoir où s'adresser pour obtenir de l'aide à
cet effet si nécessaire ;
- Savoir comment organiser, analyser, interpréter et
évaluer l'information, y compris la fiabilité des
sources ;
- Savoir comment communiquer et présenter l'information
à autrui dans des formats et sur des supports appropriés et
utilisables ;
- Savoir comment utiliser l'information pour résoudre
un problème, prendre une décision ou satisfaire un
besoin ;
- Savoir préserver, stocker, réutiliser,
enregistrer et archiver l'information en vue de son utilisation
future ;
- Savoir comment se défaire de l'information dont on
n'a plus besoin et sauvegarder celle qui doit être
protégée.
Dans l'« Introduction à la maîtrise de
l'information », l'UNESCO rapporte que, la Proclamation d'Alexandrie,
adoptée en novembre 2005 par le Colloque de Haut-Niveau sur la
maîtrise de l'information et l'apprentissage tout au long de la vie,
définit la maîtrise de l'information comme un moyen de «
permettre aux gens, surtous les chemins de la vie, de chercher,
d'évaluer, d'utiliser etde créer l'information pour des objectifs
personnels, sociaux,professionnels et éducationnels ». Ainsi,
nous sommes partis de ces différents points de vue sur la maîtrise
de l'Internet, pour évaluer le niveau de maitrises de nos
enquêtés sur quelques pratiques d'Internet.
Nous rappelons que le questionnaire adopté comprend une
question proposant aux enseignants de juger, globalement, leur degré de
maîtrise des TIC selon une échelle. Le participant est
invité à exprimer un choix de réponse gradué selon
le degré de maîtrise des outils technologiques : (1=Novice,
2=Moyen, 3= Bon, 4= Très bon, 5= Expert).
1.1 Un
logiciel de création de site web (Frompage, wordpress etc.)
Comme son nom l'indique, un logiciel de création d'un
site web est un outil permettant de créer et de modifier facilement les
pages web. On utilise aussi l'expression de CMS (Content Management System),
pour qualifier ce type d'outil, utilisé aujourd'hui par près de
beaucoup des sites dans le monde. Autrement dit, ces logiciels permettent de
disposer d'une interface en ligne à partir de laquelle il est possible
de créer, modifier et organiser les pages web du site. Alors que le site
lui-même, est composé d'un ensemble de documents structuré
en « pages » hébergées sur un ordinateur
connecté à Internet. Une page Web peut associer des textes, des
sons, des images, des vidéos, et des liens vers d'autres pages (liens
hypertextes). Aujourd'hui, n'importe qui peut publier de l'information sur le
Web, on y trouve potentiellement tout. C'est en ce sens que Karsenti, T. et
Dumouche, G. (Op.cit, p. 13) renchérirent qu'avec l'arrivée du
Web 2.0, les internautes sont désormais en mesure de créer et de
partager facilement du contenu et d'interagir avec celui-ci, notamment en
utilisant des outils comme les blogues et les micro-blogues, qui permettent
d'écrire et de communiquer rapidement de l'information sur le Web, et
les wikis qui permettent d'élaborer du contenu de façon
collaborative et continue. Malgré son importance en ce qu'il diffuse
rapidement l'information dans le monde entier, nous avons observé qu'en
général, les enseignants de l'Université de N'Djamena
n'ont pas encore entré pleinement dans cette innovation qui envahie le
monde en général et les chercheurs d'Universitésen
particulier (tableau 25).
Tableau 25 : logiciel de création
d'un site web
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
novice
|
52
|
71,2
|
moyen
|
14
|
19,2
|
bon
|
4
|
5,5
|
Très bon
|
3
|
4,1
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019.
De ce tableau, il en ressort que, dans la
généralité les enseignants de l'Université n'ont
pas la maîtrise de logiciel de création de page web. Comme nous
avons vu dans les chapitres précédents, il semble identique pour
le logiciel de création de page web. Il n'est donc pas étonnant
de voir que 71,2% des enseignants de deux sexes, déclarent qu'ils sont
novices dans cette pratique. Seulement 5,5% déclarent qu'ils ont une
bonne maîtrise et 4,1% affirment qu'ils ont une très bonne
maitrise de logiciel de création d'un page web. La forte
représentativité de ceux qui n'ont pas la connaissance de cet
outil, peut-êtres'expliquer par le fait que les enseignants de
façon générale n'ont pas suivi une formation dans le
domaine de technologie ou n'ont pas suivi une formation continue dans ce
domaine. Ceux qui ont la maîtrise de cet outil, nous pouvons
émettre l'hypothèse qu'ils auront suivi la formation
donnée par le campus numérique de la francophonie, car ceux-ci
sont minoritaires. Et comme nous n'avons pas la certitude de cette famille de
la population, nous avons croisé les expériences en enseignement
avec le logiciel de création pour déterminer si
l'ancienneté dans l'enseignement peut influencer la maîtrise de ce
logiciel. Ainsi, la figure ci-dessous (figure 3) nous permet de voir la
différence qui existe entre ces deux variables en termes de
maîtrise de logiciel de la création d'une page web. Même si
la plupart des enseignants enquêtés n'ont pas la maîtrise du
logiciel, nous constatons que les enseignants qui n'ont pas assez
d'expérience en enseignement maîtrisent mieux le logiciel de
création d'une page web. Car, 9,09% de 0 à 5 ans
d'expériences, affirment bon en logiciel et 10% des enseignants qui ont
une expérience allant de 6 à 10 ans,se considèrent
très bon. Cela nous permet de dire que,de ces deux tranches
d'anciennetésen enseignement (0 à 10 ans d'expériences),
qu'ils ont la maîtrise par rapport à ceux qui ont fait des
années dans l'enseignement. Car, de 11 à 15 ans
d'expériences en enseignement, le niveau de la maîtrise diminue
(5%). Alors que les restes d'années d'expériences, sont tous
novices quant à la maîtrise de ce logiciel.
Figure 3 : expérience en
enseignement croisé avec logiciel de création de pages web.
Source : enquête de terrain
2019
1.2 Un
environnement numérique d'apprentissage (DECclic, Moodle, etc.)
Le logiciel numérique d'apprentissage est un logiciel
destiné à réaliser un scenario pédagogique. Son
environnement est la structure technique que constitue l'application. Selon
Desrosiers, C. (2013, p. 2), ces environnements, accessibles sur le Web (avec
un téléphone cellulaire, une tablette tactile, un ordinateur,
etc.), associent la présentation de contenus à un ensemble
d'outils de communication et d'interactivité conçus
spécifiquement pour soutenir l'enseignement et l'apprentissage.
Développées d'abord pour la formation en ligne, les
fonctionnalités de l'ENA permettent d'entrevoir de nouvelles
possibilités pour l'enseignement en classe. De plus, la
possibilité d'ajouter des activités en ligne, à
exécuter en classe et à la maison, fait éclore une
nouvelle forme d'enseignement : l'enseignement hybride. La question qu'il faut
se poser pour faciliter cet apprentissage est cellede savoir comment planifier
les activités ? D'où la nécessité de prendre
connaissance de la description des fonctionnalités et des outils. Par
exemple l'application la plus courante utilisée tel que moodle, offre
des fonctionnalités qui complètent la plupart des programmes
d'apprentissage et de développement professionnel. Le cours conçu
dans moodle peut servir à la fois pour une formation en distance ou en
présentiel. Il faut dire que, moodle est une plateforme
complètement personnalisable, cours et activités
illimités, possibilité d'offrir des formations synchrones et
asynchrones, cours des vidéos conférences, suivi et analyse des
performances d'apprentissage en temps réel, outils de communication,
aussi la compatibilité avec les appareils mobiles etc. C'est dans cet
esprit qu'il est nécessaire pour un enseignant de nos jours de
maîtriser juste cet environnement pour répondre aux besoins de
l'éducation actuelle. Malheureusement de tableau 26, nous constatons que
la totalité des répondants n'ont pas la connaissance de cet
outil.
Tableau 26 : maitrise de l'environnement
numérique d'apprentissage
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
novice
|
53
|
72,6
|
moyen
|
19
|
26,0
|
bon
|
1
|
1,4
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain de
2019
L'observation du tableau ci-après, montre que la
population étudiée dans son ensemble n'a pas la maîtrise de
l'environnement numérique d'apprentissage. Cela atteste vraiment le
faible niveau d'utilisation de TIC en général comme nous avons vu
dans le chapitre précédant (chapitre 3). Alors, sur 73
enseignants répondant à la question, 53 ont déclaré
qu'ils sont novices dans la compréhension del'environnement
numérique d'apprentissage. Soit 72,6% qui n'ont pas la maîtrise de
l'environnement des applications apprentissages. 26% seulement qui
considèrent qu'ils ont une connaissance moyenne des environnements des
applications numériques d'apprentissage. Mais, ces enseignants ayant une
connaissance moyenne de l'environnement numérique d'apprentissage,
restent à déterminer s'ils peuvent réellement l'utiliser.
Car il faut le rappeler, cette enquête était théorique et
ne pouvant pas mesurer l'application réelle du logiciel numérique
d'apprentissage. Sur l'ensemble des répondants, 1,4% seulement
considèrent qu'ils sont bons dans la compréhension de la
description de l'application. Nous avons croisé ensuite la variable
`'sexe'' et `'l'environnement numérique d'apprentissage'', pour voir si
le genre pouvait influencer la maîtrise de l'environnement
numérique d'apprentissage. La figure ci-après nous a permis de
déterminer la différence qui existe entre les sexes de
répondants sur la maîtrise de l'environnement d'apprentissage.
Cependant, nous constatons que le sexe n'a pas une grande influence sur la
maîtrise de l'environnement numérique d'apprentissage. Car,
d'après la figure 4, 25% de la population féminin et 26%
masculine considèrent qu'ils ont une maîtrise moyenne de
l'environnement numérique d'apprentissage. Seulement chez les hommes, il
y'a au moins 1,75% qui déclarent avoir une bonne maîtrise du
logiciel d'apprentissage. Donc la majorité de ces deux populations n'ont
pas la maîtrise de cet outil.
Figure 4 : Sexe de répondant
croisé avec environnement numérique d'apprentissage
Source : enquête de terrain
2019
1.3 Les
moteurs de recherche
Pour Ravestein, J. et all (2007), les activités des
recherches documentaires informatisées sur Internet se
développent aujourd'hui largement dans tous les systèmes
éducatifs et de formations, vivement encouragées par les
institutions jusqu'à faire partie des référentiels de
compétence. Le moteur de recherche permet aux utilisateurs de naviguer
selon les besoins qu'ils envisagent faire. Ainsi, avec les moteurs de recherche
spécialisés, la recherche scientifique se fait avec aisance. Il
suffit de connaître un moteur de recherche spécialisé de
chaque domaine pour s'en servir. Le moteur de recherche est un outil
entièrement automatisé qui utilise un robot pour collecter le
contenu des pages Web et les stocker dans une base de données. Cet outil
permet donc de rechercher en texte intégral dans les pages Web de
plusieurs sites. Un moteur de recherche possède un robot (appelé
aussi crawler ou spider)33(*) qui parcourt le Web. Les robots vont de liens en
liens et stockent le contenu des pages qu'ils visitent dans un index. Le moteur
offre une interface d'interrogation qui permet à l'utilisateur de saisir
des termes de recherche. Le moteur va ensuite rechercher dans son index les
pages contenant ces termes de recherche. Il les classe ensuite en fonction de
certains critères de pertinence (occurrence des mots dans la page,
présence des mots dans le titre de la page...).
La plupart des moteurs permettent de rechercher des images. Il
suffit de cliquer sur l'onglet correspondant (Google, AltaVista, etc.) Ils
indexent le contenu des fichiers HTML, PDF etc. et ils sont à utiliser
si vous recherchez une information précise.
Il y'a également les métas moteurs qui
permettent d'interroger simultanément plusieurs moteurs de recherche
avec une même requête (du moins pour les métas moteurs de
génération 2 et 3). Les résultats de la requête sont
issus de plusieurs bases de données, ce qui permet une plus grande
couverture de l'Internet. Il existe de très nombreux moteurs de
recherche. A l'heure actuelle, le plus performant et le plus facile
d'utilisation est Google. Cependant, Google peut répertorier n'importe
quel site ou page web. D'où l'importance de connaitre les principaux
critères de fiabilité des sources (pour des amples connaissances
sur les critères de fiabilité d'un site web, voir Fournier, H.
2007; Karsenti et Dumouchel 2013). Car, un travail de recherche doit s'appuyer
sur des informations fiables. Cela est particulièrement vrai lorsque les
recherches portent sur des sites web. Touteinformation dont on ignore la
provenance devrait a priori être écartée. Mais pour
s'assurer et obtenir les informations scientifiques, il est conseillé
d'utiliser les moteurs de recherche spécialisés. Ainsi, le moteur
de recherche le plus connu par exemple en science sociale est Google Scholar (
https://scholar.google.com),
que nous pouvons trouver des ressources payantes, mais aussi des ressources
libres et accessibles. Et si nous revenons à notre enquête, nous
constatons qu'en général, les enquêtés n'ont pas une
bonne maîtrise des moteurs de recherche. Car 21,9% des enseignants ont
signé novices dans le tableau ci-dessous. Et 45,2% considèrent
qu'ils ont une maîtrise moyenne des moteurs de recherche. Seulement 26,0%
sont bons et 5,5% très bons dans l'utilisation de moteurs de recherche.
Nous pouvons toujours dire que le manque de formation de la part des
enseignants que témoignent les enquêtés eux-mêmes,
constitue un frein qui empêche les enseignants de
bénéficier des atouts de l'Internet.
Tableau 27 : maitrise de moteur de
recherche
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
novice
|
16
|
21,9
|
moyen
|
33
|
45,2
|
bon
|
19
|
26,0
|
très bon
|
4
|
5,5
|
expert
|
1
|
1,4
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
En général, il faut reconnaître que
même si les enseignants enquêtés utilisent quelques fois
l'Internet pour la recherche de l'information nous pouvons dire qu'ils n'ont
pas une stratégie efficace pour pouvoir bénéficier
pleinement des possibilités qu'offre l'Internet dans le domaine de la
recherche. Ces enseignants n'ont pas une grande connaissance de l'Internet. Ils
ont une utilisation non structurée de l'Internet. Et certains
enseignants comme le témoin la recherche, ignorent encore les avantages
de l'Internet pour ce qui est la recherche des informations.Nous avons
essayé de croiser la variable expérience en enseignement avec les
moteurs de recherche pour savoir si les temps mis dans l'enseignement pouvaient
changer la méthode de la recherche d'information. Nous avons
pensé que plus l'enseignant a des expériences dans la recherche,
plus il découvre et utilise efficacement l'Internet.
L'observation de figure 4, nous a permis de dégager la
différence entre les expériences mis à l'enseignement, qui
selon nous, peut être un facteur important pour comprendre la
nécessité de maîtriser l'Internet. Ainsi, il ressort de
cette figure que les enseignants qui ont une expérience comprise entre 6
à 15 ans, maîtrisent mieux la recherche de l'information que les
restes. Cela peut être expliqué par le fait que ces enseignants
cherchent à grimper dans le rang des enseignants chargés de
cours, maître assistant ou maître des conférences. Car, nous
avons vu dans le chapitre 1 que la majorité des enseignants du
supérieur du Tchad (70%) sont des assistants. De ce fait, dès
qu'ils font leurs entrées dans l'enseignement supérieur, ils se
battent pour changer leurs grades et après avoir changé le grade,
par exemple devenir un charger de cours, ils ne font plus la recherche et se
contentent de cela durant toute leur carrière d'enseignant. C'est
pourquoi nous avons seulement à 2% des enseignants du rang magistral au
Tchad. Les enseignants ayant assez d'expériences dans le domaine de
l'enseignement n'ont pas du tout la maîtrise de la recherche de
l'Information. De 21 à 25 ans ou plus, sont à 100% novices dans
la recherche de l'information. Presque identique à ceux qui ont une
expérience comprise entre 16ans à 20 ans (66,66% des novices).
Nous pouvons donc dire qu'il existe une différence
significative entre les expériences en enseignement et la recherche de
l'information, car à un moment donné de leur carrière, les
enseignants se lancent dans la recherche et comme tel, ils ont comme
l'obligation de faire recours à l'Internet et quand ils deviennent les
enseignants chargés de cours à l'Université, la recherche
ne fait plus partie de leur travaux universitaires.
Figure 5 : expérience en
enseignement croisé avec moteurs de recherche
Source : l'enquête de terrain
2019
1.4Le
catalogue et les bases de données de la bibliothèque
Ils permettent de savoir si un document est disponible, si on
peut l'emprunter ou le réserver. Lorsqu'ils sont informatisés,
ces catalogues peuvent être interrogeables. Les catalogues peuvent
contenir tout type de documents (livres, articles de revues, documents sonores,
documents audiovisuels, documents multimédias) ou être
spécialisés dans un type de support. Par exemple le CAT
(catalogue Algérien des thèses)
http://www.dist.cerist.dz/cat.php.
Le catalogue est l'« Ensemble de données
relatif à un domaine défini de connaissance et organisé
pour être offert aux utilisateurs ». Cette définition
indique les deux aspects complémentaires de la banque de données
: d'une part, la constitution de celle-ci et d'autre part sa structuration pour
l'utilisation. La banque de données est généralement
produite par une institution, une société commerciale ou un
service de documentation ; stockée sur un serveur ; et affichée
sur le micro-ordinateur de l'utilisateur en réponse à une
requête. Différentes natures de l'information sont prises en
compte dans les banques de données : références
bibliographiques, texte intégral, bases de connaissances (données
factuelles ou numériques), images. En dernière ressort, les bases
de données sont constituées d'un ensemble structuré de
références bibliographiques sur un sujet, un domaine, un type de
document, etc. Elles peuvent contenir une analyse, un résumé et
de plus en plus souvent l'accès au texte intégral du document
lui-même. Sa richesse en termes de l'information, sa maîtrise
pouvait être un atout dans le domaine de la recherche universitaire.
Tableau 28 :maitrise decatalogue et les
bases de données
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
novice
|
51
|
69,9
|
moyen
|
16
|
21,9
|
bon
|
6
|
8,2
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : l'enquête de terrain
2019
La lecture de ce tableau nous a permis de comprendre davantage
combien de fois les enseignants ayant participé à
l'enquête, n'ont pas la moindre maîtrise des outils technologiques.
Qui pourtant, nous avons vu dans le chapitre introductif, un moyen qui a
révolutionné tous les domaines de la vie et
particulièrement l'enseignement. A en croire ce tableau, sur 73
enseignants qui ont participé à l'enquête, seulement 8,2%
qui considèrent qu'ils ont une bonne maîtrise de catalogue et des
bases de données de la bibliothèque. Ils sont majoritaires
à se considérer novices dans ce domaine. Soit 51% de la
population n'utilise pas ce service. 21,9% des répondants sont moyens et
comme toujours si la recherche était pratique, nous pouvons savoir
exactement si les quelques qui pensent maîtriser, le maîtrisent
effectivement. L'analyse des données recueillies montre qu'une faible
proportion parmi les interrogés estiment maitriser suffisamment tous les
outils soumis à leur évaluation en général.
2. Compétences en
Internet
Dans cette section, on s'intéresse aux
compétences qui relèvent de deux domaines : les
compétences informationnelles, et les outils de communication.
L'étude du champ de la compétence
informationnelle et de la recherche des informations consiste à examiner
à travers les différents chapitres que nous avons eu à
parcourir afin de déterminer les compétences réelles de
l'utilisation d'Internet dans les deux domaines que nous avons cités.
Car, pour naviguer efficacement dans une mer d'information électronique
qui ne cesse de s'étendre, tous doivent posséder les
compétences informationnelles nécessaires, c'est-à-dire
d'être en mesure d'identifier l'information dont ils ont besoin, et de la
trouver, de l'évaluer et de l'utiliser efficacement (Karsenti et
Dumouchel 2011, p. 178). À ce propos, nous avons dit dans le cadre
théorique de cette étude que le ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche français a
institué un référentiel de compétences
nécessaires à l'usage pédagogique des technologies de
l'information et de la communication, communes à tous les enseignants et
les formateurs, et a instauré un certificat (i2e) attestant
l'acquisition de ces compétences. Et ce référentiel est
organisé en deux grandes catégories de compétences. En
premier lieu il s'agit des compétences générales relatives
à l'exercice du métier d'enseignement et comprend la «
maîtrise de l'environnement numérique
professionnel», « le développement des
compétences pour la formation tout au long de la vie » et
« la responsabilité professionnelle dans le cadre du
système éducatif ». En second lieu, il s'agit de
l'ensemble des compétences permettant l'intégration efficace des
TIC dans l'enseignement et comprend les compétences relatives à
la capacité d'utilisation des outils permettant le travail collaboratif
et en réseau, les compétences relatives à la «
conception et la préparation de contenus d'enseignement et de situations
d'apprentissage », les compétences relatives à la
capacité de mettre en oeuvre l'usage pédagogique des TIC dans des
situations d'apprentissage et les compétences relatives à la mise
en oeuvre des TIC dans l'évaluation des apprentissages (Ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche français, 2010).
UNESCO(2003), définit la compétence informationnelle comme la
reconnaissance des besoins d'information de l'usager et de ses capacités
à identifier, à trouver, à évaluer, à
organiser l'information ainsi que de la créer, de l'utiliser et de la
communiquer efficacement en vue de traiter des questions ou des
problèmes qui se posent.
Mais notre étude va juste s'attarder sur les
compétences relatives à l'utilisation de l'Internet dans deux
domaines à savoir : communication et recherche de l'information qui
font parties des éléments de référentiel des
compétences. Cependant, il semble que les enseignants
enquêtés ne présentent pas assez des compétences en
TIC en générale et en Internet en particulier, même si
certains répondants, minimes qu'ils soient, utilisent quand-même
l'Internetdans le cadre de leurs recherches. Tout de même, nous allons
mesurer les compétences des enseignantsen partant des différents
chapitres que nous avons eu à parcourir. Nous précisons que nous
allons aborder cette partie de notre travail en tenant compte de la
définition de l'Internet comme l'ont défini les
enquêtés (confère chapitre 2). Donc la compétence en
Internet va seulement se limiter à deux domaines qui sont entre
autres : l'Internet comme un outil de la recherche de l'information et
l'Internet comme un outil de communication.
2.1
L'Internet comme un moyen de la recherche de l'information
Parmi les différentes fonctions de l'Internet, la
recherche de l'information tient une place importante. Ainsi nombreux sont des
institutions internationales (UNESCO, OCDE etc.) qui accordent une importance
capitale à la notion d'information. L'information est partout,
accessible non plus seulement via les médias traditionnels, bien connus
des professionnels de l'information, mais aussi via les réseaux sociaux,
les blogs, les communautés d'utilisateurs sur Internet, etc.
(Association des Directeurs & Personnels de Direction des
Bibliothèques Universitaires et de la Documentation). Selon cette
Association, que nous allons utiliser pour analyser les compétences de
nos répondants, utiliser l'information de manière efficace et
judicieuse, c'est d'abord savoir identifier et caractériser son besoin
documentaire. C'est être capable de déterminer les sources
pertinentes, les interroger, récupérer l'information et savoir
l'évaluer. Ce référentiel corrobore avec celle
acceptée par Karsenti, t. et Dumouchel, G. (2013, p.9) lorsqu'ils disent
que « pour naviguer efficacement sur le Web, il est
nécessaire de posséder les compétences informationnelles
nécessaires, donc de pouvoir déterminer de quelle information on
a besoin, de la trouver, de l'évaluer et de l'utiliser
efficacement ». De ce fait, ces compétences sont de plus
en plus perçues comme étant primordiales pour réussir dans
la vie en générale et dans le domaine de l'éducation en
particulier.
Nous n'allons pas analyser la performance de nos
répondants avec le référentiel développé par
la CREPUQ (2005) ni celui de l'Association of College and
Research Libraries (ACRL, 2016). Car, ces références
sont développées dans un contexte où la technologie est
avancée et enseignée partout dans les établissements et en
formation continue. Le référentiel que nous allons prendre en
compte pour cette section, est celui de l'Association des Directeurs &
Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la
Documentation (ADPDBUD), que nous avons jugé important dans notre
contexte. Ces compétences sont indispensables chez les chercheurs en
général et chez les enseignants de l'Université en
particulier. Mais elles sont aussi au coeur du bagage professionnel qui doit
accompagner chacun tout au long de sa vie. Les compétences
informationnelles, quant à elles, vont être « l'ensemble
des habiletés requises à l'enseignant pour reconnaître son
besoin de se documenter lorsqu'il survient, puis de trouver, d'évaluer
et d'utiliser l'information adéquatement ». Pour dire que
l'enseignant est compétant sur le plan informationnel, il doit donc
apprendre à mobiliser ses ressources internes et les ressources externes
dont il dispose, (suite à ses propres expériences et aussi
grâce à la formation continue qu'il aurait reçue) et ce, de
manière efficace dans le but de trouver, d'évaluer et d'exploiter
l'information judicieusement tout au long de sa profession enseignante.
Ainsi, en ce qui concerne notre recherche, nous disons que,
comme nous avons montré dans nos différents chapitres (chapitre
1,2 et 3), les enseignants disposent des ordinateurs, donné par le
Président de la République pour leur permettre de faire avec
aisance la recherche, (cela se constate à travers le tableau 15 et 16,
lorsque tous les enseignants enquêtés ont accès à un
ordinateur et 75,94% possèdent un ordinateur portable). Il y a aussi le
campus numérique qui oeuvre dans le domaine des TIC, permettant aux
enseignants d'avoir les compétences nécessaires pour
l'utilisation de l'Internet en donnant une formation permanente dans le domaine
de la recherche documentaire et publication scientifique en ligne. Cependant,
l'analyse des données recueillies montre qu'en général,les
enseignants enquêtés n'ont pas les compétences techniques
pour une meilleure utilisation de l'Internet. Ils ne savent ni
déterminer les sources pertinentes, ni évaluer.
Malgré la formation offerte par le campus numérique de la
francophonie, quatre (4) enseignants seulement de notre échantillon
déclarent avoir bénéficié de cette formation. Ce
qui suppose que le campus numérique de la francophonie ne fait pas assez
de sensibilisation ou des conférences dans le milieu universitaire pour
montrer l'importance de se faire former en recherche documentaire ou la
publication scientifique. Soit compte tenu de nombre important des enseignants
au grade assistant, la recherche est moins pratiquée et cela peut
entrainer un faible l'utilisation de l'Internet par les enseignants.
Les résultats soulignent que malgré l'influence
de certains critères comme sexe, âge et les expériences
dans l'enseignement sur les pratiques d'Internet des enseignants
enquêtés, les compétences des enseignants en matière
de l'Internet restent très inférieures au niveau requis pour la
plupart d'entre eux. Sachant que toute recherche d'information se base d'abord
sur la notion d'un besoin d'information (Dumouchel Op. cit, p 59), les
répondants se rendent sur l'Internet pour combler les lacunes ou
« d'incohérence dans leur connaissance ».
Ici, nous ne pouvons pas encore parler de compétence, car il s'agit de
l'état brut de la recherche, c'est-à-dire tout commence par un
besoin d'information. Même si 89%des répondants, pensent qu'il
faut prendre les informations provenant de net avec réserve. Seul un
nombre minimal des enseignants ont les connaissances nécessaires pour
rechercher les informations à travers l'Internet (4,05% qui ont
montré comment reconnaitre un site). Nous pouvons donc dire que, si les
répondants accordent une place importante à la recherche de
l'information dans leur propos, c'est-à-dire lorsqu'un besoin se fait
sentir dans le cadre de l'enseignement apprentissage, ils se rendent sur
l'Internet, mais ils n'ont aucune stratégie avancée pour mener
avec aisance la recherche (surtout le savoir évaluer dans un contexte de
surabondance d'information). Cela témoigne exactement le fait qu'il y a
moins des enseignants qui font réellement des recherches dans
l'enseignement du supérieur au Tchad. Cela est compréhensible,
lorsque la majorité des enquêtés n'ont pas suivi une
formation dans le domaine de la recherche. D'ailleurs à titre d'exemple,
dans un contexte comme au Québec où les TIC sont tellement
avancées Karsenti, T. et all (2013, p.110) ont montré dans
plusieurs études empiriques que les enseignants reçoivent peu de
formations liées à leur transposition didactique (Dumouchel et
Karsenti, 2013 ; Karsenti et UNESCO, 2011, 2013). Ce qui est
étonnant, certains enseignants enquêtés même si le
besoin est là, l'Internet n'est pas la voie sollicitée pour
satisfaire ce besoin. Nous reconnaissons honnêtement que certains
enseignants n'ont pas les besoins en information même s'ils se disent
« enseignants chercheurs » et malheureusement, ces
enseignants vont souvent en grève pour revendiquer ce droit à
l'Etat. Ces enseignants se contentent des cours qu'ils ont reçus
à leur époque pendant leur formation initiale, pour dispenser
exactement le contenu. Ceux-ci n'ont plus besoin d'actualiser leur cours ni
d'actualiser leurs connaissances dans leur domaine.
2.2
L'Internet comme un outil de communication.
Dans cette section, nous avons choisi quelques applications
technologiques les plus utilisées par les enseignants en
général, tels que : le courrier électronique, forum
de discussion, et messagerie instantanée, qui facilitent la
communication entre les enseignants et les étudiants.
Le courrier électronique (en anglais email ou
e-mail) est un des services les plus utilisés sur Internet,
permettant à un expéditeur d'envoyer un message à un ou
plusieurs destinataires. De la même manière que le service postal
classique, il suffit de connaitre l'adresse de son expéditeur pour lui
faire parvenir un message. Par rapport au courrier papier, le courrier
électronique est très rapide quant à la transmission du
courrier, et le coût réduit, et il permet d'envoyer un courrier
à plusieurs personnes simultanément.
En ce qui concerne le forum de discussion, Pillou,
J-F(2013)34(*) pense que,
le forum de discussion (en anglais « bulletin
board ») est un espace web dynamique permettant à
différentes personnes de communiquer. Le forum de discussion est
généralement composé de différents fils de
discussion (le terme « fil de discussion » est
remplacé par sujet de discussion, post, thread, enfilade ou topic)
correspondant chacun à un échange sur un sujet particulier. Selon
l'auteur, chaque forum de discussion a un fonctionnement qui lui est propre.
Pour Maniez, D. et Narvor, B. (2006, p.60) la communication dans un forum est
souvent asynchrone, c'est-à-dire que les utilisateurs ne se
répondent pas simultanément. Un forum de discussion permet des
échanges entre les membres d'une même communauté.
En ce qui concerne la messagerie instantanée, il permet
d'échanger des messages textuels ou des fichiers (images, vidéos,
sons...) en temps réel entre plusieurs utilisateurs connectés
à un même réseau. En anglais, on parle de `'chat''. L'un
des usages les plus rependus du `'chat'' est la conversation entre amis. La
messagerie instantanée est plus réactive que l'email, qui est un
canal asynchrone (on n'attend pas que le destinataire d'un mail soit
présent pour lui envoyer). La majorité des réseaux sociaux
proposent ainsi cette fonctionnalité. Les applications les plus courent
qu'on utilise sont entre autres : Messenger ou Facebook, Whatsapp,
snapchat, viber etc. (Sur Facebook par exemple, dans la version desktop, la
barre de droite indique les `'amis'' actuellement connectés et avec qui
il est possible d'engager une discussion en temps réel afin de favoriser
l'échange entre leurs membres).
Tableau 29 : compétence en outils
de communication
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
Courrier électronique
|
38
|
52,1
|
Forum de discussion
|
4
|
5,4
|
Messagerie instantanée
|
25
|
34,2
|
Aucune
|
6
|
8,2
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
Précisons que la messagerie occupe une place de choix
dans les usages d'Internet chez la population étudiée. Cet outil
est le plus utilisé parmi les services de communication proposés
sur Internet. L'usage de la messagerie est fortement lié au désir
des internautes de communiquer, d'échanger avec les internautes à
l'intérieur ou à l'extérieur du pays. Ce besoin de
communication semble s'accentuer de jour en jour et attire beaucoup plus de
gens vers Internet. Utiliser Internet devient un besoin permettant de garder un
contact privilégié avec ceux qui sont physiquement
éloignés. On dénote 52,1% des répondants se servent
de courrier électronique pour communiquer avec les apprenants. La
messagerie instantanée vient en deuxième position avec un
pourcentage de 32,2. Et enfin le forum de discussion (5,4%). Nous remarquons
que 8,2% ne se servent pas du tout, des outils que nous avons cités.
Malheureusement nous n'avons pas laissé le champ libre aux
répondants de donner leurs choix d'outil par exemple laisser une
modalité autre à préciser, pour permettre aux
répondants de nommer les outils de communication qu'ils utilisent en
dehors de ce que nous avons proposé. Une autre étude
effectuée par Kitumu, M., B-B. (2019, p. 186) auprès des
enseignants congolais, conclue également que les enseignants
enquêtés ont recours à quatre types d'outils pour
échanger avec les étudiants. Il s'agit, entre autres des forums
de discussions, des courriers électroniques, des listes de diffusions et
des réseaux sociaux. Parmi les quatre types d'outils, les courriers
électroniques et les réseaux sociaux sont les plus
utilisés, autant chez les scientifiques que chez les académiques.
Ils atteignent, pour les courriers électroniques, 25,30% des
scientifiques et 50,67% des académiques. Pour les réseaux
sociaux, on relève 56,63% des scientifiques et 38,67%des
académiques.
Ainsi, si nous nous référons au
référentiel des compétences conçues par le
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Française, et principalement à la fonction communicative de
l'Internet qui sont entre autres : choisir et utiliser les outils les plus
adaptés pour communiquer avec les acteurs et usagers du système
éducatif (maîtrise de l'environnement numérique
professionnel) ; s'exprimer et communiquer aux destinataires et espaces de
diffusion : institutionnel, public, privé, interne,
externe...(Responsabilité professionnelle dans le cadre du
système éducatif). Nous disons que même si notre
étude avait une dimension théorique, la majorité des
enseignants enquêtés, utilisent l'Internet pour communiquer. Mais
nous ne pouvons pas à travers cette étude dire qu'ils sont
compétents en ce qui concerne la communication à travers
l'Internet. Mais une chose est évidente, les répondants font de
l'Internet, un moyen de communication et non pour la recherche d'information.
Cela témoin aussi les nombres des téléphones androïde
que disposent les enseignants enquêtés (96,20%) utilisent soit un
téléphone de modèle androïde, soit un IPhone ou
encore une tablette pour la navigation. Du coup, il est évident que ces
enseignants considèrent beaucoup plus l'Internet comme un moyen de
communication. Cela nous permet de dire qu'ils sont compétents en ce qui
concerne la communication.
3. Les obstacles qui
empêchent les enseignants d'utiliser davantage l'Internet
Le but de notre travail n'est pas celui d'identifier les
difficultés qui empêchent l'utilisation de l'Internet, mais celui
d'identifier les différentes pratiques et recueillir les opinions des
répondants sur la notion de l'Internet. Mais pour comprendre en
profondeur ce qui caractérise les discours de ces enseignants sur la
notion de l'Internet, nous nous sommes amenés à voir ce qui
pourrait être les obstacles qui empêchent les enseignants à
utiliser normalement l'Internet. C'est en ce sens que nous avons
énuméré quelques difficultés techniques qui peuvent
freiner la bonne utilisation de l'Internet à savoir : les manques
de formation et de connaissances des ressources disponibles, difficultés
d'accès à l'Internet, manque d'intérêt etc. Le
tableau ci-dessous nous permet de voir clairement les obstacles qui
empêchent les enseignants enquêtés d'utiliser pleinement les
potentiels de l'Internet.
Tableau 30 : obstaclesempêchantles
enquêtés d'utiliser l'Internet
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
|
J'utilise couramment l'Internet
|
7
|
9,6
|
Manque de formation pédagogique
|
4
|
5,5
|
Manque de formation technique
|
34
|
46,6
|
Manque de soutien technique
|
6
|
8,2
|
Manque d'intérêt
|
1
|
1,4
|
Manque de connaissances des ressources disponibles dans ma
discipline
|
15
|
20,5
|
Difficultés d'accès à l'Internet
|
1
|
1,4
|
Manque de ressources pertinentes dans ma discipline
|
1
|
1,4
|
Niveau de connaissance trop faible de l'Internet
|
4
|
5,5
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
2019
D'après le tableau ci-après, la plupart des
enquêtés affirment n'avoir pas suivi une formation technique pour
l'utilisation de l'Internet. Cela vient justement corroborer notre
hypothèse de départ, pour qui, les enseignants de
l'Université de Ndjamena n'utilisent pas assez l'Internet parce qu'ils
n'ont pas des compétences nécessaires. Sur ce, 46,6%
déclarent, ayant un manque en formation technique, c'est pourquoi ils
ont de la peine à utiliser efficacement l'Internet. Allant toujours dans
le sens de la formation à l'utilisation de l'Internet, il y a
également quelques-uns qui pensent qu'ils ont besoin d'une formation
pédagogique et de soutien technique (5,5 % et 8,2%) pour continuer
à utiliser davantage l'Internet dans le cadre de leur enseignement. Si
nombreux sont ceux qui ont besoin d'une formation, nous remarquons que le
manque de connaissances des ressources disponibles dans les disciplines des
enquêtés constituent également un frein pour une
utilisation fréquente de l'Internet. Ainsi, 20,5% des répondants
ne savent pas que l'Internet contient assez des documents scientifiques dans
leur discipline respective. Nous pouvons aisément comprendre cela par le
fait que plusieurs enseignants n'ont pas suivi une formation à la
recherche documentaire sur l'Internet. Il faut aussi dire qu'en observant le
tableau, certains enquêtés considèrent qu'ils ont un niveau
de connaissance trop faible de l'Internet, (5,5%).
Conclusion
L'objectif de ce chapitre est de définir à
partir des données collectées, les niveaux de maîtrises et
de compétences des enseignants enquêtés quant à
l'utilisation de l'Internet. Ainsi, en ce qui concerne le logiciel de
création de page web, la majorité des enseignants de deux sexes,
déclarent qu'ils sont novices dans cette pratique (71,2%). Et nous avons
constaté que les enseignants n'ayant pas assez des expériences en
enseignement maîtrisent mieux le logiciel de création d'un page
web. La plupart des enseignants enquêtés (72,6%) qu'il soit homme
ou femme n'a pas la maîtrise de l'environnement numérique
d'apprentissage. Et même les exceptions qui croient avoir une bonne
maîtrise de l'environnement numérique, il reste à
vérifier, s'ils le sont réellement. Mais pour l'utilisation de
moteur de recherche, le résultat est modéré, car, 26,0%
considèrent qu'ils sont bons et 5,5% très bons dans l'utilisation
de moteurs de recherche. Ce constat reste le même pour ce qui est de
catalogue et les bases de données de la bibliothèque. Car,
seulement 21,9% des répondants se considèrent moyen dans
l'utilisation de cet outil.
S'agissant des compétences des enseignants
enquêtés en Internet et principalement dans les domaines que nous
avons limité la présente recherche (recherche de l'information et
de la communication), il est à noter que, la majorité n'a pas des
compétences pour bien exploiter l'Internet. Ainsi, nous pouvons dire
pour conclure qu'en ce qui concerne la recherche de l'information, l'analyse
des données recueillies montre qu'en générale, la plupart
des enseignants enquêtés n'ont pas les compétences
techniques pour une meilleure utilisation de l'Internet dans le domaine de la
recherche de l'information, (tableau 21). Car, ils ne savent ni
déterminer les sources pertinentes, ni évaluer une
information obtenue à partir de l'Internet. Et n'arrivent non plus
à identifier les moteurs de recherche adéquate pour une recherche
scientifique. Finalement avec les ordinateurs, et les nombres des
téléphones mobiles et surtout la version androïde qu'ils
possèdent, (confère tableau 15, 17et figure 1) ces outils les
servent juste de communication. C'est pourquoi, en ce qui concerne la
communication à travers l'Internet, la plupart des enquêtés
estiment avoir les compétences nécessaires pour le faire. Et donc
la majorité se considère compétent pour ce qui est de
communication sur l'Internet, notamment dans les services tels que : le
courrier électronique, la messagerie instantanée. L'utilisation
massive de l'Internet pour la communication, confirme le fait qu'aujourd'hui
l'utilisation des réseaux sociaux est devenue chose courante dans les
sociétés africaines. Et la plupart des internautes se connectent
pour communiquer avec d'autres utilisateurs.
Conclusion
générale
Que pensent les enseignants de l'Université de
N'Djamena de l'Internet et de son utilisation à des fins
professionnelles universitaires ? Que font les enseignants de
l'Université de N'Djamena de l'Internet dans leurs pratiques
professionnelles ? Quelles sont les niveaux de maîtrise et les
compétences réelles des enseignants de l'Université de
N'Djamena quant à l'utilisation professionnelle de
l'Internet ?
A travers ces questions nous avons tenté, tout au long
de cette recherche, de déterminer et de comprendre comment les
enseignants de l'Université de Ndjamena font usage d'Internet pour
acquérir, transmettre et partager le savoir. Pour ce faire, nous nous
sommes orientés vers une mise en évidence de la situation
réelle des pratiques des enseignants de l'Université de
N'Djamena. Une démarche empirique menée proposant une
enquête par questionnaire (méthode quantitative) sur un total de
79 enseignants pour pouvoir déterminer la place de l'Internet chez les
répondants. En nous engageant dans cette démarche, nous
poursuivions les objectifs ci-après :
- Récolter des données sur les opinions
liées à l'utilisation de l'Internet par les enseignants de
l'Université de N'Djamena.
- Identifier les différentes utilisations et pratiques
de l'Internet par les enseignants de l'Université de
N'Djamena.
- Définir le niveau de maîtrise et les
compétences en Internet des enseignants de l'Université de
N'Djamena.
Les données quantifiables obtenues à l'issue du
dépouillement statistique de notre enquête par questionnaire ont
été renforcées par des questions ouvertes, qui nous ont
permis de recueillir les discours des enseignants sur la notion de l'Internet
et les informations qu'il contient. Renforçant à la fois notre
compréhension du pourquoi les enseignants de l'Université de
Ndjamena, n'utilisent pas assez l'Internet pour la recherche d'information, et
plutôt pour la communication, ainsi que celle du pourquoi tel outil ou
service et pas tel autre.
Nous nous sommes inscrits à partir de fait qu'en fin
2018, le Tchad comptait 1,7 millions d'utilisateurs Internet. Et la
littérature sur cette problématique, nous renseigne que les
enseignants du supérieur sont les grands utilisateurs de l'Internet
notamment pour la facilité en recherche d'information et la
communication (Karsenti et Dumouchel 2011 et 2013, Dumouchel 2016, le
Ministère de l'Enseignement Supérieur Français, l'UNESCO
2003- 2011, OCDE 2001 etc.).
Nous nous sommes partis du système d'enseignement
supérieurs du Tchad en général, pour voir comment ce
système a évolué dans le temps, et les
éléments qui caractérisent ses évolutions. En
spécifiant toujours le cas de l'Université de N'Djamena qui a
fait l'objet de l'enquête. Car, pour déterminer les pratiques
d'Internet chez les enseignants, il est important de savoir si le
système d'enseignement supérieur du Tchad encourage la recherche
scientifique et l'utilisation du numérique. Il découle de cette
section que, malgré le fait que le gouvernement consacre un fond pour
encourager la recherche scientifique, gage du développement d'un pays,
les enseignants du supérieur ne font presque pas la recherche,
(étude documentaire). A ce niveau, l'utilisation de l'Internet pour la
recherche scientifique semble inexistante, puisque la grande partie des
enseignants ne pratiquent pas les activités des recherches
scientifiques. C'est justement ce que confirme l'enquête du terrain.
Puis, nous avons fait un état de lieu de l'utilisation de la technologie
dans la société tchadienne en générale et en
éducation en particulière. Et il s'avère que le
gouvernement du Tchad n'a jamais cessé de ménager les efforts
pour une politique d'intégration des TIC dans tous les secteurs de la
vie tchadienne, notamment avec la création du ministère des
Postes et de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication,
qui va dont s'occuper de diffusion de TIC dans l'ensemble du pays. C'est ainsi
que son organe en occurrence, l'Agence de Développement des Technologies
de l'Information et de la Communication (ADETIC) a été
créée pour faciliter la diffusion de TIC. Jusqu'aujourd'hui,
ADETIC s'occupe de l'ensemble des programmes et projets de développement
en vue de moderniser l'ensemble du pays par l'usage des TIC. En
éducation, la création de l'Université Virtuelle en 2005,
la distribution des ordinateurs aux enseignants du supérieur à
partir de 2009 et aux étudiants en 2012, font partis les oeuvres qui
méritent d'être évoqués pour cette recherche. De
même que l'accord-cadre du 05 mars 1999 entre l'AUF et l'Etat tchadien,
qui va permettre à son représentant (campus numérique de
la francophonie et IFADEM) de jouer un rôle moteur dans la formation et
la généralisation des TIC dans l'enseignement au Tchad.
Ce travail de terrain ainsi réalisé nous a
permis d'établir les conclusions ci-après sur la place de
l'Internet chez les enseignants du supérieur de l'Université de
N'Djamena :
En ce qui concerne les opinions relatives à la
compréhension de la notion d'Internet, sa définition, son
caractère révolutionnaire, ce qu'il permet la communication entre
les gens, sa facilité d'utilisation, le fait qu'il est difficile de
trouver ce que l'on cherche, etc., la population d'enquête partage un
point de vue favorable à son égard. Cependant, il faut dire que
les enseignants enquêtés ne partagent pas tous la même
opinion favorable à l'Internet dans leur vie professionnelle. Il y a
ceux qui pensent que, l'Internet est très loin de leur centre
d'intérêt.
Parmi eux, certains disposent même d'un ordinateur
portable et d'un téléphone intelligent, mais ils les utilisent
peu souvent pour se connecter. Pourtant, même dans ces cas, Internet est
vu de manière globalement positive, en raison de sa commodité et
du potentiel énorme qu'il recèle en termes de ressources et
principalement d'accès à différents modes de
communication. Cette opinion positive peut cependant fort bien cohabiter avec
des évaluations par ailleurs, très sévères de
différents aspects d'Internet. Certains jugent ainsi la communication
à travers l'Internetcomme une forme de communication qui n'a pas assez
d'importance. D'autres, voient dans l'Internet, comme une technologie qui
améliore la communication entre les hommes. Malgré le manque de
bibliothèque dans les différents campus, la majorité
estime que les ressources traditionnelles, comme le livre, offrent toujours un
degré d'efficacité supérieur dans la recherche
d'informations sérieuses. Nous avons vu également que la question
des coûts liés à l'utilisation d'Internet représente
un obstacle majeur à son accessibilité sur une grande
échelle dans un avenir rapproché dans le cas du Tchad. En fin,
nous pouvons conclure que la plupart des enseignants enquêtés
expriment spontanément très peu de craintes ou
d'appréhension concernant la généralisation d'Internet
dans le monde du travail et du divertissement. C'est d'ailleurs ce qui explique
qu'ils considèrent de manière sereine l'impact d'Internet sur les
diverses sphères de l'activité sociale. Même si la
conception de l'Internet chez les répondants nous renvoie à une
double position, c'est-à-dire qu'il est défini en termes
d'avantages ou de méfaits, on constate que les enseignants sont aux
antipodes de ces prises de positions extrêmes sur le caractère
« révolutionnaire » de l'Internet. Et même si les
enseignants enquêtés ne perçoivent pas tous, le
côté positif de l'Internet, dans la
généralité, nous admettons que ces enseignants sont dans
la logique de Karsenti, T. et all (2014 p. 72, lorsqu'ils disent :
«Ne pas être à l'origine de la technologie n'est pas
gênant. Mais il est désagréable de ne pas utiliser les
nouvelles possibilités ».
En ce qui concerne les différentes pratiques de
l'Internet, l'analyse des résultats nous conduit à conclure
que : les enseignants de l'Université de N'Djamena disposent d'un
nombre important d'ordinateurs portables et de téléphones mobiles
pouvant se connecter. Mais ces derniers ne bénéficient pas
pleinement des possibilités qu'offre l'Internet. Il y'a également
une différence significative entre les genres de répondants. Les
hommes possèdent plus de l'ordinateur que les femmes, (86,66 % des
hommes contre 42,10% des femmes). Cependant toutes les enseignantes (femmes)
enquêtés utilisent les téléphones version
androïde. C'est pourquoi le résultat montre que, 93% de la
population étudiée ont accès à Internet par le
biaisde téléphone mobile. Et avec une moyenne de 1h à
1h30mn de temps passé par jour sur l'Internet par les enseignants
enquêtés. Seulement 33,55% visitent souvent et 7,01%des
répondantes visitent très souvent les sites Internet. Mais la
population féminine visite moins les sites nets que les hommes. En ce
qui concerne la recherche de l'information pour leurs intérêts
personnels, le résultat est presque identique que
laprécédente activité. Les enseignants ne connaissent pas
que l'Internetconstitue un accès à une ressource puissante et
efficace en termes de recherche d'information, et qui contient de nos jours
presque « tout le savoir du monde ». Il est, dès
lors, anormal de constater qu'ils ont des hésitations à se
tourner vers Internet comme première source d'information documentaire.
Sur ce, seulement 26,31% et 21,05 % hommes utilisent souvent ou très
souvent l'Internet dans le cadre de leurs recherches académique. Tandis
que chez les femmes, ce constat est encore grave, car seulement 6,25% des
répondants de cette catégorie, utilisent l'Internet pour la
recherche de l'information dans le cadre de l'enseignement apprentissage. En
regardant ces chiffres, nous pouvons dire sans hésiter que si ces femmes
se connectent, elles ne le font pas souvent pour la recherche afind'actualiser
leurs connaissances. Car, elles ne font presque pas recours à l'Internet
pour se documenter. Aussi, les enseignants de deux sexes n'utilisent pas
souvent les moteurs de recherche tels que Yahoo, Erudit, Wikipédia, Alta
Vista, Google, Google Scholar etc. C'est également la même chose
lorsqu'il s'agit de soumission d'article avant sa publication. Car la plupart
des enquêtés ne font pas la publication scientifique, (75.7% des
répondants affirment n'avoir jamais publié les articles
scientifiques sur Internet). De même, 73,68% déclarent n'avoir
jamais mis leurs cours en ligne. Et, en ce qui concerne la population
féminine, comme le précédant, les enseignantes affirment
à 100% qu'elles n'ont jamais mis leurs cours en ligne et n'ayant pas
publié un travail scientifique en ligne.
De façon générale, le résultat de
cette étude montre que la totalité des enquêtés
utilisent l'Internet pour rester en communication avec d'autres utilisateurs.
Donc la communication à travers l'Internet, est une
réalité que l'on peut observer chez les enseignants participants
de cette enquête. C'est pourquoi pour l'énoncé tel que
« Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet »,
c'est formidable de voir que la majorité des répondants
confirment qu'ils le font souvent ou très souvent. Chez les femmes,
elles ont à 100% qui affirment, qu'elles se font souvent des amies sur
le Net, même si chez les enseignants, quelques-uns disent n'avoir jamais
eu des amis sur le Net, soit 1,75%. Ceci pour dire que les enseignants
enquêtés utilisent très peu l'Internet pour la
majorité des activités que nous avons proposé et ne font
presque pas la publication scientifique. Finalement, si l'on constate qu'il y a
l'utilisation de l'Internet chez les enseignants de l'Université de
N'Djamena, la communication à travers les réseaux sociaux prendra
la première place. Car ces enseignants connaissent beaucoup plus
l'Internet, en ce qu'il facilite la communication entre les personnes.
En ce qui concerne la maîtrise envers certaines
applications d'Internet que nous avons convoqué pour la présente
enquête, les enseignants n'ont pas également la maîtrise
nécessaire pour les utiliser. Pour le logiciel de création de
page web, la majorité des enseignants de deux sexes, déclarent
qu'ils sont novices dans cette pratique (71,2%). Et nous avons constaté
que les enseignants n'ayant pas assez des expériences en enseignement
maîtrisent mieux le logiciel de création d'un page web. La plupart
des enseignants enquêtés (72,6%) qu'il soit hommes ou femmes n'ont
pas la maîtrise de l'environnement numérique d'apprentissage,
c'est-à-dire qu'ils n'ont pas la connaissance de cette application. Et
même les exceptions qui croient avoir une bonne maîtrise de
l'environnement numérique, il reste à vérifier, s'ils le
sont réellement. Mais pour l'utilisation de moteur de recherche, le
résultat est modéré. Car, 26,0% considèrent qu'ils
sont bons et 5,5% très bons dans l'utilisation de moteurs de recherche,
alors que la majorité ne sont pas capables de nommer un moteur de
recherche. Ce constat reste le même pour le catalogue et les bases des
données de la bibliothèque. Car, seulement 21,9% des
répondants se considèrent moyen dans l'utilisation de cette
application.
En fin, en ce qui concerne les compétences des
enseignants enquêtés en Internet et principalement dans les
domaines que nous avons limité la présente recherche (recherche
de l'information et de la communication), l'analyse des données
recueillies montre qu'en général la plupart des enseignants
enquêtés n'ont pas les compétences techniques pour une
meilleure utilisation de l'Internet dans le domaine de la recherche de
l'information. Car, ils ne savent ni déterminer les sources
pertinentes, ni évaluer, voir même l'utilisation de Google.
Cependant ils se voient compétent dans la communication à travers
l'Internet. Et comme le suggèrent les résultats de la
présente étude, l'utilisation de l'Internet par le biais du
modèlethéorique de Moersch (1995, 2001) : le
« Level of Technology Implementation (le
LoTI) » ; de Hall, et Hord (2001) : le «
Concems-Based Adoption Model » (CBAM), et la théorie des
compétences, démontrent clairement que la majorité de ces
enseignants sont encore à la phase des premières utilisations de
l'Internet dans leurs professions enseignantes.
Les limites de la
recherche
En ce qui a trait aux limites de notre étude, notons
tout d'abord que le nombre des répondants ne permet pas de tracer un
portrait complet de l'utilisation de l'Internet par les enseignants de
l'Université de N'Djamena.La deuxième limite de cette recherche
est d'ordre matériel et financier. Elle justifie, d'une part, le temps
pris dans la réalisation de ce mémoire et, d'autre part, la
constitution de notre échantillon.
La limite la plus importante à considérer et
celle d'ordre méthodologique. Car nous aurions pu recourir à la
méthode mixte, c'est-à-dire quantitative et qualitative pour
obtenir les informations afin de déterminer exactement les
différentes pratiques de l'Internet chez les enseignants. Mais
l'orientation méthodologique arrêtée exigeait de nous qu'il
faut s'en tenir à une seule méthode quantitative. Puisque nous
sommes partis sur la base que les enseignants enquêtés n'ont pas
des vocabulaires appropriés dans le domaine de l'Internet pour nommer ce
qu'ils font de l'Internet. Cela est vrai lorsque nous avons laissé
l'attitude aux enseignants de nommer trois sites qu'ils visitent souvent, mais
aucun enseignant n'a pu le faire. C'est pourquoi nous avons proposé nous
même les activités tirées de littérature sur
l'utilisation professionnelle de l'Internet pour soumettre à nos
répondants. Toutefois nous avons décidé de formuler assez
des questions ouvertes pour recueillir les opinions des
enquêtés.
Nous reconnaissons également que pour établir un
profil complet des usagers afin de donner un meilleur aperçu de la
situation générale des utilisations d'Internetà
l'Université, il faut prendre en compte tous les acteurs de
l'Université. Comprendre aussi comment les étudiants, qui sont la
cible des activités pédagogiques, appréhendent les
initiatives prises par les enseignants, interroger les autorités
académiques sur leur perception de l'intégration technologique ou
encore identifier et analyser les pratiques administratives, serait
déterminant dans cette quête. A ces limites, ouvre une perspective
sur de recherches futures devant prendre en compte ces autres acteurs du milieu
universitaire. Car, l'appropriation d'Internet chez les enseignants du
supérieur nécessite une politique (permanente) visant à
récolter les besoins des usagers en générale.
Suggestions
Tout au long de ce travail, nous avons montré que les
manques d'information, et la formation à l'utilisation de l'Internet
sont les causes majeures qui empêchent la meilleure utilisation de
l'Internet chez les enseignantes et enseignants enquêté(e)s. Ainsi
s'il y a lieu de suggestion nous ne pouvons que partir de ces causes pour mieux
suggérer.
De ce point de vue, on dénote que, les enseignants de
l'Université de N'Djamena sont à la fois peu formés, n'ont
pas aussi reçu les informations sur la plus-value de l'Internetet
manquent également des infrastructures performantes pour
accueillirl'Internet. C'est pourquoi ces enseignants ont du mal à se
retrouver dans un monde où les universitaires doivent
nécessairement publier les résultats de leur recherche. Pour
remédier à la situation, quelques pistes de solution peuvent
être proposées. D'une part, il importe à
l'Université de N'Djamena de chercher à augmenter le nombre de
cours en formation continue portant spécifiquement sur les
compétences TIC et les compétences informationnelles tels que
prôné par l'Unesco (2011). D'autre part, il faudrait que les
professeurs de l'Université soient davantage amenés à
collaborer avec le Campus numérique de la francophonie qui oeuvre dans
le domaine TIC en éducation et qui pourra organiser des formations aux
compétences informationnelles. Aider aussi ces enseignants dans la
recherche documentaire, publication scientifique en ligne. Il faut
également que les enseignants qui ont déjà un peu des
compétences en TIC, organisent des temps en temps des conférences
scientifiques pour amener les autres enseignants à comprendre la
nécessité de l'Internet dans la vie d'un enseignant de
l'Université.
Enfin, alors que la recherche d'information représente
l'activité liée aux TIC la plus utilisée dans le domaine
de l'éducation, il est primordial de former les enseignants non
seulement à connaître et mettre en pratique efficacement les
diverses composantes propres aux compétences informationnelles, mais
aussi à acquérir des approches didactiques adéquates en
vue de les enseigner à leurs étudiants. Car, plus l'enseignant
est informé, plus il informe les étudiants de l'importance de
l'outil.
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Technology Report.En ligne à partir de
http://www3.weforum.org/.
ANNEXES
Questionnaires
Le but de l'enquête est de dresser un portrait de
l'accès, de l'utilisation de l`Internet, la maîtrise et les
compétences enInternet par les enseignantes et les enseignants du
supérieur de l'Université de N'Djamena, tout en recueillant leurs
impressions sur la notion d'Internet.
Indiquez vos réponses en cochant les cases qui
correspondent à votre expérienceet à votre
opinion.Une dizaine de minutes sont nécessaires pour
compléter ce questionnaire.
Vos réponses resteront anonymes et confidentielles.
Veuillez s'il vous plait retourner votre
questionnaire !
CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
2- Age:
34 ans ou moins 45 ans à 54 ans
35 ans à 44ans 55ans ou
plus
2515041281- Sexe
2- 1. Masculin 2.Féminin
251503104
251500032251499008251497984251496960
251510272251508224251507200251506176251502080251501056
251505152251509248
3. Combien d'années d'expérience en
enseignement comptez-vous au total?
0 à 5 ans 6 à 10 ans 11
à 15 ans 16 à 20 ans21 à 25 ans
26 ans ou plus
251511296
251517440251516416251515392251514368251513344251512320
4- Programme principal dans lequel vous enseignez
(cochez uneseule case)
Lettre moderneMathématiques Philosophie
PhysiqueSociologie ChimieAnglais Biologie
Anthropologie sciences économiques
Histoire Sciences politiques Sciences de l'éducation
Géographie
Communication Droit
Autre..............................................................
251520512
251526656251525632251527680251528704251535872251531776251532800251524608251533824
251534848251529728251530752251518464251519488
251521536251537920251536896
251522560251523584
9- Avez-vous un accès à
Internet?
1. Oui 2.Non (Sinon passez à la
dernière session, question 31 )
10- De quel type est votre
Internet?
1. ADSL 3. Clé
Internet
2. Données mobiles 4. Fibre Optique
251539968
5- Avez-vous accès à un
ordinateur?
Oui Non
6- Possédez-vous un ordinateur
portable ?
Oui Non
7- Avez-vous un téléphone
portable
Oui Non
8- Quel type de téléphone
utilisez-vous ?
1. Androïde 3. IPhone 2.Tablette
Autres à
préciser.....................
251538944ACCÈS AUX TECHNOLOGIES
251548160251552256251550208251547136
251551232251549184
251546112251545088
251555328251543040251544064
251542016
251553280251540992251554304
11- Pour vous, Internet c'est quoi? Expliquez en
quelques mots.
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251556352UTIISATION D'INTERNET
12- Parmi les 4 phrases suivantes, choisissez celle
qui vous ressemble le plus. Cochez une seule case
1 Je n'ai jamais utilisé Internet et je n'ai jamais vu
quelqu'un le faire.
2 Je n'ai jamais utilisé Internet, mais j'ai
déjà vu quelqu'un le faire.
3 J'ai déjà utilisé, moi-même,
Internet 1 ou 2 fois.
4 J'ai déjà utilisé, moi-même,
Internet plusieurs fois (plus de 2 fois).
251557376
251561472
251560448
251558400
251559424
Si vous avez coché la case 1 ou la case 2, va
directement à la dernière session" VOTRE OPINION SUR
INTERNET" page 06, sans répondre aux questions 13 à 30.
Si vous avez coché la case 3 ou la case 4, répondez aux questions
suivantes.
13-La première fois que j'ai utilisé
Internet, c'était ...cochez une seule case
1-À la maison2-À l'école3-À la
bibliothèque 5-Chez un ami
6-Dans un atelier d'informatique
7-Ailleurs,........................... 8-Je ne m'en souviens pas
251566592
251567616251569664251570688251568640251565568251564544251563520251562496
251571712251572736
14-J'ai utilisé Internet pour la
première fois il y a ... cochez une seule case
1-Moins de 1 mois 2-Entre 1 et 6 mois 3-entre 6 mois et 1
an4-entre 1 an et plus
251573760
251576832251577856251575808251574784
251579904 15-Jusqu'à maintenant, j'ai
utilisé Internet ...cochez une seule case
1-une ou deux fois
3-assez souvent (régulièrement)
2-quelques fois (mais rarement)4-très souvent
(plusieurs fois par semaine)
251578880251582976251581952
251580928
Si vous avez coché la case 1 ou la case 2, allez
directement à la section «" VOTRE OPINION SUR
INTERNET" , page 6, sans répondre aux questions 16 à
30.
16a- A combien estimez-vous le temps passé sur
Internet pour vos recherches par jour
0h à 30mn 1h à 1h 30mn
2h à 2h 30mn 3h ou plus
251584000 16b- A combien estimez-vous le temps
passé sur Internet pour vos loisirs par jour
0h à 30mn 1h à 1h30mn
2h à 2h 30mn 3h ou plus
Si vous avez coché la case 3 ou la case 4,
répondez aux questions suivantes.
251622912251637248251642368251640320251619840251644416251643392251618816251617792251616768251615744251614720251613696251612672251611648251610624251605504251606528251607552251608576251609600251604480251603456251602432251601408251600384251631104251632128251630080251599360251598336251597312251596288251595264251594240251593216251592192251590144251589120251588096251586048251627008251628032251625984251624960
17-Quels sont vos moyens de connexion internet
préférés ?
Ordinateur Téléphone
fixe Téléphone mobile
251587072251641344251623936251621888251620864251591168251638272251635200251639296251636224251634176251633152
18-Voici plusieurs activités que l'on peut faire sur
Internet.
Pour chaque activité, cochez la case qui
décrit le mieux votre utilisation personnelle d'Internet:
En général, quand je vais sur Internet...
1- je visite des sites Internet (des pages
Web)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
2- je cherche des informations pour mon
intérêt personnel
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
3- je cherche des informations pour mes travaux
académiques
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
4- j'utilise les outils de recherche (exemples: Yahoo!, Lycos,
Alta Vista)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
5- je joue à des jeux vidéo en direct avec
d'autres utilisateurs d'Internet
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
6- je communique en direct avec d'autres utilisateurs
d'Internet (exemples: CHAT, IRC, etc.)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
7- j'envoie des messages par courrier électronique
(e-mail)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
8- je réponds à des sondages ou à des
questionnaires
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
9- je cherche des images
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
10- je télécharge (download) des jeux
vidéo ou des logiciels
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
11- je commande ou j'achète des produits (exemples:
disques, revues, livres, article etc.)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
251585024
25181747225181644825181542425181440025181337612- je laisse des
commentaires sur les sites que je visite
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
13- je soumets mes articles pour l'évaluation avant la
publication
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
14-je mets mon cours en ligne
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
15-Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
16- Si vous faites régulièrement une
activité sur Internet qui n'est pas mentionnée ci-haut,
précisez
laquelle :.........................................................................................................................................
......................................................................................................................................................
251645440
251650560251646464251647488251648512251649536
251818496251819520251820544251821568
251822592
251823616251825664
251827712251826688251824640
18- Comment percevez-vous les informations qu'internet
contient ? (que pensez-vous de ce contenus en regard de la
véracité de
l'information ?) .............................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251651584
19- Quelle est votre préférence entre
les ressources documentaires obtenus à l'aide de ?
Internet
Bibliothèque
251654656
251811328251812352
20- Selon vous quels sont les avantages de
l'internet ?
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251655680
21- Selon vous quels sont les dangers de
l'internet ?
......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251656704
22-A combien de FCFA estimez-vous le coût de
votre utilisation d'Internet par jour ? ............
251657728
23- Mes 3 sites Internet préférés
sont:.......................................................................................................
............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251652608
24- Parlez-nous des critères de validation de
l'information sur Internet (Quels sont selon vous les critères d'un bon
site?)
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
251653632
251687424251685376 25-Publication
électronique
1. Avez-vous déjà publié
un travail scientifique ? 1.Oui 2. Non si oui le
quel...............................
2. Avez-vous reçu une formation relative à la
mise en ligne des cours, à la rédaction d'articles en ligne?
1.Oui 2. Non si oui
laquelle?...................................... si non, seriez-vous prêt
à en recevoir?...................
3. Produisez-vous des contenus en ligne ? (Cours
article, livre) 1.Oui 2.Non si non
pourquoi ?
....................................................................................................................................
4.Êtes- vous prêt à mettre vos cours, vos
articles en ligne? 1.Oui 2. Non si non
pourquoi........
....................................................................................................................................
251659776251694592251692544251690496251688448251686400251684352
251691520251689472
251695616251693568
251697664251696640
26- Faites-vous de la veille informationnelle sur
Internet dans votre domaine?
1. Oui
2.
Non
251662848
251682304251683328MAÎTRISE D'INTERNET
27- Comment considérez-vous votre niveau de
maîtrise envers les pratiques d'internet suivantes:
1. Un logiciel de création de pages Web (Frontpage,
Dreamweaver, Wordpress, etc.) ?
NoviceMoyenBonTrès bonExpert
2. Un environnement numérique d'apprentissage (DECclic,
Moodle, etc.)?
NoviceMoyenBonTrès bonExpert
3. Les moteurs de recherche dans Internet ?
NoviceMoyenBonTrès bonExpert
4. Le catalogue et les bases de données de la
bibliothèque ?
NoviceMoyenBonTrès bonExpert
5. La recherche des informations à travers
l'internet ?
NoviceMoyenBonTrès bonExpert
251658752Dans cette section, nous cherchons
à connaître votre niveau de maîtrise ou de
familiarité avec l'internet.
251665920251666944251667968251664896251660800
251672064251671040251670016251661824251668992
251676160251663872251675136251674112251673088
251678208251677184251679232251680256251681280
251702784251698688251699712251700736251701760
COMPETENCES EN INTERNET
Dans cette section, on s'intéresse aux
compétences qui relèvent de 3 domaines : les compétences
informationnelles, les outils de communication et de collaboration.
29- Avez-vous déjà créé un
blogue pour un de vos cours ?
Oui 2.Non
251704832 28- Avez-vous déjà
créé un site Web pour un de vos cours?
Oui 2.Non
251703808
251707904251706880251705856
251708928
29- Quelles TIC utilisez-vous pour communiquer
avec vos étudiants en dehors des périodes de cours? (Vous pouvez
cocher plusieurs cases)
1. Courrier électronique4.Bleu Manitou (relevé
de notes)
2. Forum de discussion5.Messagerie instantanée
(ex.:MSN)
3. Messagerie DECclic6.Aucune
251710976251715072251712000
251716096251713024
251717120251714048
30- Pouvez-vous préciser :
Quels sont les obstacles qui vous empêchent
d'utiliser davantage l'Internet ? (Cochez 3 cases maximum)
01.J'utilise couramment l'Internet
02.Manque de formation pédagogique
03.Manque de soutien pédagogique
04.Manque de formation technique
05.Manque de soutien technique
06.Manque de temps
07.Manque d'intérêt
08.Difficultés d'accès à l'internet
09.Manque de ressources pertinentes dans ma discipline
10.Manque de connaissances des ressources disponibles dans ma
discipline
11.Niveau de connaissance trop faible de l'internet
12.L'obligation de revoir mes cours si je consulte
l'internet
13.Autre.........................................................
251709952
251729408251730432251720192251719168
251721216
251722240
251723264251728384251718144
251724288
251725312
251726336251727360
VOTRE OPINION SUR INTERNET
31- Pour chaque phrase, cochez la case qui
correspond le plus à votre opinion.
Même si vous n'êtes jamais allé(e) sur
internet, donnez votre opinion.
1.«L'Internet est
révolutionnaire»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
2.«C'est plus agréable de
recherche les informations à travers l'Internet qu'avec la
bibliothèque»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
3.«Internet, c'est une perte de
temps»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
4.«Internet permet d'améliorer la
communication entre les gens»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
5.«Quand on est abonné à
Internet à la maison, on se parle moins»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
6.«Utiliser Internet, ça
s'apprend très facilement»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
7.«Une fois qu'on a commencé
à utiliser Internet, on ne peut plus s'en passer»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
8.«C'est souvent difficile de trouver ce
qu'on cherche sur Internet»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
251731456Voici plusieurs phrases qui expriment certaines
opinions sur Internet.
251732480
251758080251757056251756032
251736576
251734528251735552251733504
251737600
251759104251760128251761152
251741696
251739648251738624251740672
251742720
251764224251763200251762176
251746816
251743744251744768251745792
251750912
251751936251752960251753984251755008251749888251748864251747840
2517662722517672962517683202517693449.«Internet
est avant tout un moyen de divertissement»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
10.«Il faudrait contrôler ce qu'il
y a sur Internet (exemples: sites Internet dangereux, racistes, violents,
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
11.«Pour faire une recherche, les livres
sont plus efficaces qu'Internet»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
12.«Internet est une menace pour la
langue française»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
13.«Quand on est abonné à
Internet à la maison, on passe moins de temps à regarder la
télévision»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
14.«Pour utiliser Internet, il faut bien
connaître l'informatique»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
15.«Pour utiliser Internet, il faut bien connaître
l'anglais»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
16.«D'ici quelques années, il
sera aussi naturel d'avoir Internet à la maison que d'avoir le
téléphone ou la télévision»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
17.«À l'avenir, les gens vont
presque tout acheter sur Internet»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
18.«Pour travailler dans la
société de demain, il faudra maîtriser Internet»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
19.«Internet va remplacer la
télévision»
1Tout à fait en désaccord 2
Plutôt en désaccord3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord
251765248
251806208251805184251804160251803136251802112251801088251800064251799040251794944251795968251796992251798016251790848251791872251792896251793920251786752251787776251788800251789824251782656251783680251784704251785728251778560251779584251780608251781632251774464251775488251776512251777536251770368251771392251772416251773440251810304251809280251808256251807232
Ndjamena......./........./2019
Ndjamena......./........./2019
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
iv
REMERCIEMENTS
v
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES FIGURES
viii
RESUME..................................................................................................
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GENERALE
1
1.Contexte et problème de l'étude
2
2.Problématique
6
3. Questions
14
3.1 Question principale
14
3. 2 Questions de recherche
14
4.Objectifs...
14
4.1 Objectif général
14
4.2 Objectifs spécifiques
14
5.Hypothèses...
14
5. 1 Hypothèse principale
14
5. 2 Hypothèses de recherche
15
6.Pertinence et portée de la recherche
15
6.1 Pertinence sociale de la recherche
15
6.2 Pertinence scientifique de la recherche
16
7. Cadre méthodologique
17
7.1 Cadre théorique
17
7.1.2 Modèle théorique de Hall, et
Hord (2001)
17
7.1.3 Modèle théorique de Moersch
19
7.1.1 La théorie de la compétence
20
7.2 Définition des concepts
23
7.2.1 Les Technologies de l'information et de la
communication
23
7.2.2 L'Internet
Erreur ! Signet non
défini.
7.2.3 Les pratiques professionnelles des
enseignantes
26
7.3 Techniques et collecte des données
27
7.3.1 Recherche quantitative
28
7.3.2 Les questionnaires
28
7.3.3 Collecte des données
29
7.3.4 Analyse de données
31
CHAPITRE 1: ÉTAT DES LIEUX DES TIC (INTERNET)
DANS l'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DU TCHAD
32
1. Présentation générale du
Tchad
32
2.Description du système d'enseignement
supérieur au Tchad
33
2.1 LesUniversitéspubliques
34
2.2
Lesétablissementsprivésd'enseignement supérieurs
35
2.3 Les institutions publiques d'enseignement
supérieur sous la double tutelle ou
horstutelleduMinistèredel'EnseignementSupérieur, delaRechercheet
l'Innovation
35
2.4 LaDemandeenenseignement
36
2.4.1 LaDemande et l'offre
enrechercheetinnovation
37
2.4.2 Demande et l'offreenenseignement
39
3. Le développement des TIC et de l'Internet
au Tchad
40
3.1L'utilisation d'Internet au Tchad
44
3.1.1 Le coût d'accès à
l'Internet
46
3.2 Les TIC dans l'enseignement supérieur du
tchadien
51
3.2.1 Les Campus Numériques Francophone
(CNF/AUF)
52
3.2. 2 Initiation pour la formation à
distance des maîtres (IFADEM)
54
Conclusion
55
CHAPITRE 2 : LES OPINIONS DES ENSEIGNANTS
ENQUETES SUR LA NOTION D'INTERNET
57
1.Les caractéristiques des enseignants
enquêtés
58
1.1 Les variables sociodémographiques
58
1.2 Répartition du Genre des
répondants
58
1.3 Répartition de l'Age des
répondants
59
1.4 La Filière principale d'enseignement
59
1.5 Expérience en enseignement
60
2.Définition de l'Internet selon les
enseignants
61
3.Ce que pensent les répondants des contenus
d'Internet
63
4.Choix des enseignants entre ressources obtenues
à l'aide de l'Internet et la bibliothèque
67
5.Les avantages de l'Internet chez les
répondants
68
6.Les inconvénients de l'Internet chez les
répondants
68
7.Les opinions des enseignants sur la notion
d'Internet
69
7.1 Les opinions relatives aux pratiques
fondamentales d'Internet
70
7.2 Internet permet d'améliorer la
communication entre les gens
72
7.3 Une fois qu'on a commencé à
utiliser Internet, on ne peut plus s'en passer
73
7.4 Quand on est abonné à Internet
à la maison, on passe moins de temps à regarder la
télévision
74
7.5 Pour travailler dans la société
de demain, il faudra maîtriser l'Internet
74
Conclusion
................................................................................................
75
CHAPITRE 3 : UTILISATION DE
L'INTERNET CHEZ LES ENSEIGNANTS DE L'UNIVERSITE DE N'DJAMENA
77
1.Accès aux technologies et à
l'Internet
77
1.1 Accès à l'ordinateur
77
1.2 Accès au téléphone
79
1.3 Accès à l'Internet
80
2.La fréquence d'utilisation de
l'Internet
83
3.Les temps passés sur l'Internet
84
4.Les activités que font les enseignants
enquêtés sur le Net
85
5.La publication électronique
93
6.Formation à la mise en ligne des cours
95
7.La veille informationnelle
96
Conclusion
................................................................................................
97
CHAPITRE 4 : LA MAÎTRISE ET LES
COMPETENCES EN INTERNET
99
1.Les niveaux de maîtrise envers les pratiques
d'Internet
100
1.1 Un logiciel de création de site web
(Frompage, wordpress etc.)
101
1.2 Un environnement numérique
d'apprentissage (DECclic, Moodle, etc.)
103
1.3 Les moteurs de recherche
105
1.4 Le catalogue et les bases de données de
la bibliothèque
108
2.Compétences en Internet
110
2.1 L'Internet comme un moyen de la recherche de
l'information
111
2.2 L'Internet comme un outil de communication.
113
3.Les obstacles qui empêchent les enseignants
d'utiliser davantage l'Internet
115
Conclusion
...............................................................................................
117
Conclusion générale
118
Les limites de la recherche
122
Suggestions
123
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
125
ANNEXES
xix
TABLE DES MATIERES
xxvivi
* 1Union Internationale
Télécommunications (UIT 2015), Rapport Mesure, la
société de l'information, P.10-11
* 2L'expression
« société de l'information » est souvent
associée à d'autres expressions comme « économie
du savoir », « société
apprenante », etc.
* 3Association des
Directeurs& Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires
et de la Documentation (1012). Référentielde
compétencesinformationnelles pour réussir son parcours de
formation dans les établissements d'enseignement supérieur.
* 4 Ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche français. (2010).
Référentiel i2e. Repéré à
http://www.c2i.education.fr/spip.php?article87
* 5 Association des
Directeurs& Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires
et de la Documentation (2012). Référentielde
compétencesinformationnelles pour réussir son parcours de
formation dans les établissements d'enseignement supérieur.
* 6Le Grand dictionnaire
terminologie de l'Office Québécois de la Langue française
(OQLF). En ligne à partir de
http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/.
* 7Honoré MIMCHE
(2017). Méthode de recherche en sciences humaines et sociales : la
recherche quantitative, notes de cours, p. 08- 14
*
8PlanIntérimairedel'EducationauTchad(PIET)2018-2020
*
9Rapportd'enquêteparlementaire,surlesystèmeéducatiftchadienetlapolitiquenationaledelajeunesse,juin
2018,p.64.
*
10ChristianMerlin:Ledéveloppementdesfilièresscientifiquesdansl'enseignementsecondaireet
supérieurin ÉducationetformationauTchad:
Recueild'étudesthématiques,pp.97-98,Publiéen2002parl'UNESCO.
* 11Rapportdela
Commissiond'enquêteparlementairesurlesystèmeéducatiftchadien,p.
63 et Annuaire statistique del'enseignementsupérieur,p.87
*
12LoiN°16/PR/2006PortantOrientationduSystèmeEducatifTchadien.
*
13Rapportdelacommissionparlementairesurl'éducation,p.67
*
14Cettestructureétaitinitialementconnuesouslenomde
CentreNationald'Appuià la Recherche(CNAR)
*
15CommissionNationaledeFormationdesFormateursCrééeparArrêtéeN°071/PR/PM/MERFPS/SG/2013du11
mars 2013. Ce fondsabénéficiéà874 postulants: 129
étudiantsen Master;595 doctorants,
66boursespostdoctorales,84chercheursontbénéficiéd'équipementsoudelapriseenchargedeleurdescentesurleterrain.
* 16Dotationréduitede
774309500F CFA,enraisondesdifficultésliéesà
laconjonctureéconomique.
*
17http://doc-aea.aide-et-action.org/data/admin/synthese_du_projet_nepad.doc
* 18Loi no 009 du 17
août 1998, Article 47 : Il est créé par la présente
loi un Opérateur principal sous la forme d'une société
d'Etat dénommée SOTEL TCHAD qui reprendra la mission
d'exploitation des Réseaux et Services de
télécommunications exploités par l'ONPT et la
Société TIT.
* 19Loi no 009 du 17
août 1998, Article 57 : Il est créé par la présente
loi, un organe chargé de la régulation du secteur des
Télécommunications dénommé Office Tchadien de
Régulation des Télécommunications, en abrégé
O.T.R.T.
* 20L'Office National des
Postes et Télécommunications du Tchad (ONPT) étaient
l'opérateur national de télécoms. Il était une
structure qui, jusqu'en 1998, gérait la téléphonie filaire
et la télégraphie à l'intérieur du Tchad.
* 21 Plan National de
développement 2013-2015, p.46.
* 22 Société
des Télécommunications du Tchad, Sotel Tchad ; Atelier de
Formation cc TLD du 7 au 10 novembre 2005 à Dakar.
* 23 Atelier Mondial sur les
Indicateurs d'Accès Communautaires aux TIC, Mexico, 16 au 19 Novembre
2004.
* 24Rapport de la
première édition du forum sur la gouvernance de l'Internet au
Tchad (igf Tchad 2015). http://www.igf.td.
* 25Fest'Africa : Festival
de littérature et des arts africains, créé en 1994 par le
Tchadien Nocky Djedanoum, est une foire d'exposition aux dimensions
pluridisciplinaires : peinture, théâtre, écriture,
photographie, musique, technologie, etc., qui se tient chaque année
à N'Djamena.
* 26Tchad et Culture N°
203, janvier 2002, p. 15.
* 27 Analyse Deloitte
basée sur le rapport de l'UIT (2015) « Measuring the Internet
Society » et les données de la Banque mondiale. Le panier de
référence se compose de 30 appels émis par mois et de 100
SMS
* 28A.N.T,
Réglementation des fréquences des téléphones sans
fil : `N'Djamena et Kousseri s'interpénètrent au mobile', in
Le Progrès, no 2738 du jeudi 10 septembre 2009, p. 3
* 29Dipombé
Payebé, ` Tchad-Cameroun, un accord régit les questions de
fréquences aux frontières', en OTRT-Bulletin d'informations
no35, octobre 2009, p. 6.
* 30En ligne à partir
de https : wearesocial.com, blog
*
31Spécialisée en Web Marketing et Inbound marketing
depuis 2001, l'agence web Nolimit est à l'origine de la création
et du suivi de plus de 624 projets web et plus d'un millier de campagnes
publicitaires sur Facebook et sur les sites partenaire Google. En ligne
à partir de : https://www.nolimitmaroc.com
* 32 Alexa est une
entreprise qui réalise un classement de tous les sites mondiaux, et ce
classement est réalisé en fonction du nombre de visiteurs unique
et du nombre de page vue par chaque visiteur. En ligne à partir
de : www.alexa.com/topsites
* 33Ce document est une
compilation de recherches menées par les organismes, institutions ou
auteurs suivants : Longchamp Reuge, J., N. Pernet,
http://www.eesp.ch/; Urfist de lyon,
http://urfist.univ-lyon1.fr/risi/outils.htm
et Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/
* 34Pillou, Jean-Philippe
(2013en ligne repéré à partir de
https://www.commentcamarche.net
|
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