CHAUDUN Morgane
Master 1 science politique
Parcours politiques de prévention et de
sécurité
Pour quelles raisons le conflit opposant la Corée du
Nord et les Etats-Unis en 1994 s'est terminé avec un accord viable,
tandis que le conflit de 2006 n'a pu culminer sur le même
résultat.
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Année 2020
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SOMMAIRE
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Introduction P4
Conflit 1994 P9
Conflit 2006 P15
Comparaison P20
Conclusion P22
Sources P24
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Introduction
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La Corée se trouvant sous le joug du Japon depuis 1910,
devint euphorique à l'idée de retrouver leur indépendance
lorsque le 15 août 1945, le Japon se rendit aux
vainqueurs de la Second Guerre Mondiale sans condition. Consécutivement
à cet événement, la Corée a pour ambition de former
une seule et grande démocratie.
Or durant la Second Guerre Mondiale, lorsque l'Union
Soviétique rentre dans la guerre opposant les alliés au Japon
à la demande du Président Américain Franklin Roosevelt,
ils conviennent du partage en deux de la péninsule.
Ce territoire fut déjà le fantasme de nombreuses
puissances dans le passé : les Japonais pour avoir un pied sur le
continent et se rapprocher de la Chine et de l'URSS, de même pour les
Etats-Unis ; les Russes pour avoir plus d'accès à une mer chaude
puis se rapprocher du Japon et des Etats-Unis; enfin, la Chine pour se
rapprocher de l'Océan sans avoir le Japon à contourner.
A la conférence du Caire de 1943 fut donc
préconisé que la Corée redevienne libre et
indépendante en tant voulu, souhait réaffirmé à la
conférence de Yalta en 1945. Cette position a permis de recevoir plus
facilement la reddition des troupes japonaises, auprès des
Américains au Sud et des Soviétiques au Nord.
En 1946, une commission mixe soviético-américain
fit appel à toutes les formations politiques de Corée afin de
constituer un gouvernement provisoire. Parallèlement, à contre
courant, des tensions entre les deux puissances furent naissantes. En
conséquence, la commission mixte n'aboutit pas.
Les Etats-Unis portèrent la question devants les
Nations Unis, dont la paternité est attribuée à Roosevelt,
(32ème Président des Etats-Unis de 1933 à 1945), ce qui a
motivé l'URSS à refuser d'admettre la commission dans leur zone
d'occupation, en sus des tensions naissantes entre ces deux puissances. C'est
ainsi que seul le Sud vota, aboutissant à l'élection de Syngman
Rhee en juillet 1948 et que fut proclamer la République
de Corée dont Séoul devient la capitale. Le Nord, soutenu par
l'URSS suivit en organisant sa propre élection, non surveillée
par l'ONU (Organisation des Nations unies), où Kim Il-sung, ancien
résistant aux japonais, sorti vainqueur. Le 9 septembre 1948
fut proclamé dans la foulé la République
Populaire Démocratique de Corée.
Les deux présidents coréens prétendent
représenter légitimement l'ensemble de la péninsule, ils
désirent tous deux réunifier la Corée mais selon leur
propre idéologie politique et son prêt à recourir aux armes
si la situation l'exigeait. Toutes les conditions furent ici réunies
pour créer une guerre civile, seule la présence des deux
puissances pouvaient les dissuader.
En 1949 les troupes américaines et soviétiques
se retirèrent à six mois d'intervalle, laissant uniquement
quelques militaires afin d'entraîner les jeunes armées
coréennes.
On ignore toujours qui prit la décision d'attaquer en
premier mais ce qui est certain, le 25 Juin 1950 à
l'aube sans déclaration de guerre au préalable, la Corée
du Nord envahi la Corée du Sud. Le prétexte du Nord est une
attaque du Sud au 38ème parallèle, la frontière
délimitant le Nord du Sud. Le Nord soutenu et équipé par
les soviétiques gagne rapidement du terrain et espère achever
leur conquête le 15 août.
L'ONU lance aussitôt un appel au cessez-le-feu qui
restera sourd. Le 27 juin 1950 à la demande des
États-Unis, le conseil de sécurité des Nations Unis vote
pour apporter un soutient militaire à la Corée du Sud afin de
repousser l'envahisseur à la frontière. Ce conseil de
sécurité sera boycotté par l'URSS comme toutes les autres
séances de l'organisation, depuis qu'ils réclament la
reconnaissance de la Chine, et son entrée dans l'ONU.
Cela vient de 1945, lorsque le Japon est vaincu, les relations
entre la Chine et les Etats-Unis se sont dégradées, la chine fut
divisée en deux camps politiques, les communistes, et les nationalistes
auxquels les Etats-Unis apportent leur soutien publiquement. Ils aideront les
nationalistes à prendre le contrôle des grandes villes lors de la
capitulation du Japon. (Il est rappelé qu'en droit international, la
souveraineté d'un État est à la source de plusieurs
principes : intégrité territoriale, inviolabilité des
frontières, non-intervention, indépendance,
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égalité juridique, immunité de
juridiction et d'intervention, principes non respecté par les
Etats-Unis). Cela se terminera par une guerre civile où les
américains apporteront un soutient financier et matériel aux
nationalistes or, le 1er octobre 1949 la victoire est communiste, ce qui
s'accompagne de la création de la République Populaire de Chine
reconnu uniquement par l'URSS ainsi que les pays du bloc soviétique.
Les Etats-Unis n'attendront pas la décision du conseil
de sécurité des Nations Unis, dès qu'ils apprirent la
nouvelle, ils fournirent immédiatement à la Corée du Sud
les armes précédemment demandées qu'ils leur refusaient
jusque là, à cause du caractère belliqueux de Syngman
Rhee, Président de Corée du Sud.
Le 27 juin 1950 toujours avant le vote du
conseil de sécurité de l'ONU, le Président
américain, Harry S. Truman, fait part de ses intentions à l'URSS
en les invitant à dégager leur responsabilité du conflit,
et faire bon usage de leur influence auprès de la Corée du Nord
afin qu'ils retirent leurs troupes. Les soviétiques s'en tiendront
à la version officielle de la Corée du Nord à propos d'une
attaque de la Corée du Sud, rappelant que l'URSS respecte la politique
de non intervention.
Le 29 juin 1950 Truman envoie 33 000 hommes
qui recevront l'aide du commandement des Nations Unis le 7 juillet
avec à sa tête le général américain
Douglas MacArthur. Même si chaque pays membre de l'Organisation des
Nations Unis envoie des hommes, le plus gros des troupes étant
composé de soldat américain, c'est donc le gouvernement
américain et non les Nations Unis qui décident directement de la
tactique des opérations. Fin juillet la situation est
catastrophique les troupes des Nations Unis ne sont qu'au coin du Sud-Est de la
Corée. Cela est dû à la mousson, la méconnaissance
du terrain, ainsi que le manque de préparation. Le 10 août
la guerre commence à évoluer en faveur des Nations Unis,
les lignes d'approvisionnement du Nord sont coupées puis le 14
août la principale base de ravitaillement du Nord est
bombardé. Le 28 août 1950 Séoul est
reprise. Enfin début octobre les dernières unités Nord
coréennes sont détruites à Uijeongbee. Alors qu'ils
devaient uniquement repousser l'envahisseur à la frontière, les
Etats-Unis poursuivent leur progression au Nord et franchissent le 38ème
parallèle le 10 octobre. A peine 3 jours plus tard le
commandant américain Douglas MacArthur fait bombarder Chongjin, un des
centres industriels les plus important du Nord et à seulement 60km de la
frontière Chinoise. Puis la capital de la Corée du Nord,
Pyongyang est prise le 20 octobre ainsi le 26 des troupes des
Nations Unis atteignent la rivière du Yalou appelée aussi Amnok
concrétisant la frontière entre la Chine et la Corée du
Nord. L'ONU qui n'avait donc pas prévu cela, fit passer une
résolution soumise à l'assemblée des Nations Unis par huit
pays alliés des américains, stipulant que la priorité est
d'assurer une situation stable dans l'ensemble de la péninsule et par
n'importe quel moyen. Ce qui permit de légaliser les troupes parties au
Nord ainsi que le souhait du général américain Douglas
MacArthur d'avoir une victoire totale face à l'armée nord
coréenne.
Mais déjà quelques jours après le
franchissement de la ligne de démarcation entre les deux Corées,
des soldats chinois arrivent discrètement, une invasion qui sera
découverte qu'une dizaine de jours plus tard grâce à la
capture des premiers prisonniers. Cette aide chinoise permis une recrudescence
de guérillas, avec des groupes entre 10 et 1 000 hommes qui posent des
mines et exécutent des raids sur les installations américaines.
Subséquemment le 24 octobre, la Chine déploie
200 000 hommes le long de leur rive du Yalu prêt à intervenir
contre les Nations Unies. Très rapidement le 31 octobre
a lieu le premier combat, le commandant Lin Piao attaque les troupes
endormies de l'autre côté de la rive et massacre 500 soldats
américains avant de se retirer. Le 6 novembre le
général MacArthur persuadé que jamais les Chinois
attaqueraient, comprend qu'il s'est trompé. Sans aviser personne, il
donne l'ordre d'attaquer les ponts du Yalu à l'aide de bombardiers. Le
général et secrétaire à la défense
américaine George Catlett Marshall vite avisé, annule
l'opération 3h avant le décollage des avions. Seule les rives
coréennes du fleuve peuvent être bombardée à
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l'exclusion des barrages électriques alimentant les
chinois, averti Washington, le dialogue Chino-américain étant
inexistant.
Puis s'en suivis une grande offensive chinoise avec 500 000
soldats soutenu par des forces aériennes, prétendu nord
coréenne, mais dans les faits soviétiques; une offensive qui
déferle sur la Corée, écrasant les troupes occidentales.
Le 4 décembre, la force chinoise reprend la capital
nord coréenne et un mois plus tars Séoul. Les températures
chutant à -35°C feront de nombreuses victimes dans les deux
camps.
Devants l'urgence de la situation les Nations Unies
hésitent à faire évacuer les troupes, ces dernières
parvenant à stopper leurs avancés. Le 15 janvier 1951
les Etats-Unis sous le commandement du général Matthew
Ridgway, lancent une contre offensive et reprennent la capitale de la
Corée du Sud, Seoul le 14 mars, avant de stabiliser le
front au 38ème parallèle à la fin du mois.
Durant le mois de mars 1951 la situation se
stabilisant, le Président américain prépare alors un
projet de déclaration de paix, qui fut transmis aux pays alliés.
Parallèlement, le général Douglas MacArthur,
opérant toujours sans en référer à son
gouvernement, menace publiquement la Chine et lui pose un ultimatum. Cette
fois, il est immédiatement relevé de son commandement et
remplacé par Matthew Bunker Ridgway.
Le 22 avril les chinois lancent 34 divisions
dont 8 divisions nord coréennes à l'assaut du 38ème
parallèle, éparpillant les troupes sud coréennes.
Pékin craignant des représailles des Etats-Unis, interdit au
commandant de l'aviation Liu Yalou, d'attaquer les troupes et les installations
des Nations Unis. Cette offensive terrestre du 22 avril sans
appui aérien tourne court. Le 27 avril de nombreux
soldats chinois commencèrent à se rendre. Puis le 20 mai
le front communiste s'effondre.
Aux Nations Unis le secrétaire général
Trygue Halvdan Lie (Norvégien) milite pour des pourparlers entre les
deux camps. En juillet 1951 la Chine accepte de
négocier un traité de paix à Kaesong en Corée du
Nord, proche du 38ème parallèle. Ces négociations seront
entrecoupées de batailles, interrompant de nombreuses fois les
négociations. Le 20 janvier 1953 un nouveau
président des Etats-Unis est élu, Dwight David Eisenhower. Les
négociations aboutissent enfin à un armistice militaire le
27 juillet 1953.
Bilan de cette guerre:
Kim Il-sung est à la tête d'un pays
ravagé, routes, chemins de fer détruits, usines à
l'arrêt, environ 2 millions de nord coréens fuient vers le Sud, le
camp communiste est à la dérive, 520 000 soldats nord
coréens morts ou disparus, 900 000 dans le camp Chinois, ainsi que entre
2 et 4 millions de civils nord coréens touchés selon les sources.
En ce qui concerne le camp adverse, le nombre de soldats morts ou disparus
s'élève à environ 845 000 sud coréens et 136 000
américains, ainsi qu'environ 1 million de civils sud coréens
tués.
Cette guerre se termine là où elle a
commencé, à la frontière du 38ème parallèle.
Les répercussions sont multiples. Les deux Corées qui
n'étaient séparées uniquement que par une
frontière, le furent par la suite par une zone
démilitarisée. La Corée du Nord reconstruit son
économie et son industrie dans les années cinquante. Durant cette
décennie elle devint l'un des pays dont l'économie a
progressé le plus rapidement. Persuadé que la Corée du Sud
se soulèverait dès que possible, Kim Il-sung envoya
régulièrement des espions et des guérillas qui furent vite
démasqués.
En ce qui concerne la République de Corée du
Sud, elle se remit plus difficilement, et, dépendit des aides
américaines, la population resta pauvre. La gouvernance du
Président Syngman Rhee, fût marquée par le
clientélisme et la corruption jusqu'à son départ en 1968,
suite à une violente manifestations étudiantes.
Les Nations Unis ont pu prouver exister en tant que force
armée, à contrario de la Société des Nations
(créée par le traité de Versailles en 1919, dissoute en
1946). Cela permit de légitimer son rôle d'organisme de paix.
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Du côté américain, les Etats-Unis pleurent
de nombreux disparus. Du côté de Washington un fort sentiment
anti-chinois apparaît. Pendant vingt ans les américains refuseront
de reconnaître le gouvernement Chinois et les empêcheront de
siéger aux Nations Unis. Cette guerre leur aura permis d'asseoir leur
autorité sur le bloc Ouest avec l'image forte, d'un pays puissant,
prêt à tout pour défendre ses intérêts et ceux
de leurs alliés. La puissance de feu qu'ils ont déployés
lors de cette guerre rendit les Etats-Unis crédible militairement et
montra sa capacité de réaction aux yeux du monde.
*
Quels types de politiques conduiront à l'escalade et
à la désescalade des deux conflits (1994 et 2006) opposant la
Corée du Nord et les Etats-Unis?
Hypothèses:
- En 1994, la Corée du Nord ne possédant pas
encore la technologie nucléaires pouvait être perçue moins
à risque que lors de ses essais de 2006.
- En 1994, en temps de crise, les politiques de dissuasions
pouvaient être plus présente et persuasif.
- Les Etats-Unis n'avaient pas de problème d'image
à l'International, rien à prouver lors du conflit de 1994, tandis
qu'en 2006 les Etats-Unis pouvaient se trouver dans une position à
l'international de devoir montrer une image forte et virile.
- La communauté internationale aurait eu une image plus
crédible en 1994 qu'en 2006.
Dans un premier temps nous allons essayer de comprendre le
contexte du conflit de 1994 via des livres et des revus de presse, ainsi que de
l'analyse par le biais des différentes théories des Relations
Internationales. Nous suivrons le même protocole en ce qui concerne le
conflit de 2006, avant subséquemment d'en faire une comparaison. Nous
essayerons à partir de cela d'apporter une réponse.
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Conflit 1994
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Depuis les conflits de la seconde guerre mondiale, la guerre
froide entre les deux Corées continue sans relâche. Elle se vit au
quotidien, à travers les manuels scolaires, les medias, les films, et le
service militaire qui découle de la nécessité du
contexte... Elle est inlassablement dénoncée comme l'incarnation
du mal, la cause de tous les maux en Corée du Sud.
Chacune des Corées encense celui que l'autre accable.
En 1969 Kim Jong-tae, un militant au Sud, partisan du Nord, fut condamné
à l'exécution sous le chef d'inculpation, d'atteinte à la
sûreté de l'État. Kim Il-sung en fit un héro au Nord
en donnant son nom à la principale usine de locomotives
électriques.
La réponse de Séoul fut de faire de même
à l'inverse. Séoul fit de Cho Man-sik, un disparu dans une des
purges de Pyongyang, un modèle de courage civique et héro
national. L'esprit de compétition ne s'arrêta pas là, on le
retrouve au sein du divertissement. En 1962, le Nord produit le film «
Pulgasari », histoire d'un « Godzilla » coréen qui prend
fait et cause pour les paysans opprimés. Ce film eu un énorme
succès au Nord comme au Sud. Alors Séoul en 1967 tourna aussi son
film nommé « Yongari » mais il n'eut pas le même
succès.
Cette guerre atteint également l'Architecture,
Pyongyang la capitale de la Corée du Nord, symbole du juge triomphant,
très endommagés par la guerre, fut rebâti avec des vastes
boulevards rectilignes, bordés d'immeubles massifs d'habitations et de
bureaux, débouchant sur des parcs imposants, ornés de
mosaïques et de statues.
Le Nord a maîtrisé sa croissance qui passe de 600
000 en 1960 à 1 million et demi d'habitant en 1980.
Pyongyang, devenu le centre névralgique et d'excellence, en une
génération a vu son niveau sportif progresser de manière
fulgurante, l'équipe de football nord coréenne a atteint les
quarts de finales de la coupe du monde de 1966.
La Corée du Sud a bien tenté de faire de
même afin de montrer sa suprématie dans chacun de ces domaines,
mais sans le même succès.
Nonobstant le temps qui passe un début de dialogue
entre les deux Corées en vue d'une réunification débutera
qu'en 1972 avant d'être suspendu un an plus tard. Ultérieurement
deux attentats à l'encontre de la Corée du Sud
(1983,1987) ont été commis, et attribués
à la Corée du Nord. En 1988, (un an après le dernier
attentat) la Corée du Nord refuse de participer aux Jeux Olympiques
organisés à Séoul.
Période d'ouverture entre les nations, dans la nuit du
9 Novembre 1989 a lieu la chute du mur de Berlin symbole de la
guerre froide livrée entre l'Union soviétique et les
États-Unis et dans le même temps, chute des régimes
communistes en Europe, néanmoins la zone démilitarisée
entre la Corée du Nord et du Sud reste. Toutefois, cela n'empêcha
pas qu'en 1991 les deux Corées furent admises à l'ONU et
signèrent un pacte de réconciliation et de non agression.
*
Le 27 février 1993, Pyongyang rejette
la demande de l'A.I.E.A (Agence internationale de l'énergie atomique)
d'inspection spéciale sur deux sites militaires, qui selon Pyongyang
n'ont rien à voir avec des activités nucléaires. Il menace
alors de quitter le traité de non prolifération
nucléaire.
Le jeudi 1 Avril l'A.I.E.A
décide de saisir le Conseil de sécurité de l'O.N.U. Des
menaces de sanctions économiques existent mais la Chine s'oppose
à cette résolution. Le lendemain 2 Avril, le
Japon et la Corée du Sud annoncent leurs intentions d'une
démarche commune auprès de Pékin dans le but de persuader
Pyongyang de renoncer à sortir du traité de non
prolifération nucléaire.
Pyongyang rejette de nouveau la résolution de l'A.I.E.A
(organisation créée en 1957 par et sous l'égide de
O.N.U) en Octobre de cette même année. Il ne faut pas perdre
de vue que pour la Corée du Nord les Nations Unis dont la
paternité est américaines et l'Agence
Internationale de l'Énergie Atomique sous
l'égide des Nations Unis sont perçus comme dirigés par le
gouvernement américains.
En novembre 1993, l'O.N.U donnera tord
à la Corée du Nord et leur demandera instamment de
coopérer en vue de l'application de l'accord. Lors du mois de
décembre 1993, la Corée du Nord annonce accepter
que les champs d'inspection des sites nucléaires puissent être
élargi, ainsi que la venue d'inspecteurs afin de réajuster et
changer des caméras de surveillances dans ses sites d'installations.
Dans le même mois la C.I.A estime que la Corée du Nord dispose de
la bombe nucléaire.
Le conflit continue, un pas en avant, deux en arrière
jusqu'en janvier 1994 où un accord est trouvé
entre les Etats-Unis et la Corée du Nord afin de maintenir un
contrôle permanent des installations nucléaires nord
coréennes.
Le conflit entre l'A.I.E.A et Pyongyang s'aggrave à
nouveau; le 21 mars 1994, l'A.I.E.A décidant de confier
l'affaire au Conseil de sécurité après avoir usé
« de tous les moyens dont elle disposait pour convaincre Pyongyang de
laisser inspecter entièrement tous ses sites nucléaires
déclarés ». L'agence internationale de l'énergie
atomique s'abstient cependant d'une requête pour sanction
économique. Le point de vue du conseil de sécurité de
l'O.N.U, désigne comme fautif la Corée du Nord qui a
aggravé la situation en refusant des inspections qu'ils estiment
indispensables. Des inspecteurs ont pourtant pu séjourné du
3 au 15 mars pour opérer des tests dit cruciaux dans le
laboratoire de Yongbyon, subodoré de créer du plutonium afin de
fabriquer l'arme nucléaire. Du point de vue Nord Coréen,
l'A.I.E.A disposait de suffisamment d'éléments pour
démontrer qu'aucune matière nucléaire n'avait
été détournée à des fins militaire.
William J. Perry secrétaire d'État à la
défense de Bill Clinton demande des frappes chirurgicales contre le
réacteur nucléaire à Yongbyon en Corée du Nord
à l'aide de missiles de croisières et d'avions furtifs, nom de
l'opération Op Plan 5027. Des évaluations estiment à
plusieurs centaines de milliers de personnes voir un million de mort si un
conflit succède à l'intervention américaine. L'Op Plan
5027 est envisagé jusqu'au 15 juin 1994.
Une réunion en présence de William J. Perry, du
général John Shalikashvili qui conduit les chefs d'États
major de l'armée américaine, le Président Bill Clinton
ainsi que divers responsables à la maison blanches et au Pentagone, se
décidèrent pour un renforcement de 10 000 soldats
complémentaire dans la péninsule déjà fort de 37
000 hommes, ainsi que d'envoyer des bombardiers et décréter
l'évacuation des civils américains présents, lorsque le
téléphone sonna. Ce fut Jimmy Carter (39ème
président des Etats-Unis, 1977-1981) qui proposa une
médiation de dernière minute après avoir rencontré
Kim Il-Sung. Cela permit d'arrêter l'escalade, la Corée du nord
accepta de geler son programme nucléaire en échange d'essence et
de réacteurs militaires incapables de produire du plutonium.
Le 8 juillet 1994, mort du fondateur de la
Corée du Nord Kim Il-sung, son fils, Kim Jong-il, lui succède.
Le lundi 28 novembre 1994, l'A.I.E.A
annonça que son équipe technique a visité les sites
nucléaires et constaté qu'ils ne fonctionnaient pas ou que leur
construction était arrêtée.
**
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Comment peut-on expliquer une telle montée des tensions
avant la résolution du conflit?
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Dans un premier temps il faut savoir qu'il existe 3
définitions de visions différentes de sécurité
internationale:
1/ Pour des auteurs classiques comme Morgenthau, Aron ou bien
encore Waltz, le titulaire et l'objet de la sécurité
international c'est l'État, cela fait référence au
traité de Westphalie (1648) et à la Charte des Nations Unis
(1945).
2/ Le cherche Norvégien Galtung à une conception
dit de sécurité positive : la paix comme besoin et désire.
L'objet de sécurité dans cette notion de paix positive est
l'individu et sa réalisation, avec une sécurité militaire
mais aussi social ou encore de justice, permettant une tranquillité
d'esprit de l'individu.
3/ La dernière notion est celle de «
securitization » avec des auteurs telle que Buzan et Waever. C'est
l'écart entre ce qu'on perçoit en sécurité et ce
qu'elle est; on peut citer l'exemple des attentats qui font moins de 100 morts
par an, en comparaison avec les accidents de la route, les cancers, la
pollution etc. qui tues bien plus. Pour que le sujet devienne un objet de
« securitization » il doit être exprimer par des responsable
politique, avoir un aspect d'exceptionnalisme, de problème urgent et
doit avoir une perception de menace d'intérêt vitaux comme pour
exemple, l'écologie.
On peut résumer ces trois définitions de
sécurité international en trois points : la
sécurité de l'État, de l'individu & sa
réalisation, et la perception qu'une majorité a d'un
problème.
Pour expliquer les raisons des conflits conduisant à
une escalade ou désescalade de ce dernier lié à cette
sécurité vue ci-dessus, il existe 5 modèles
théoriques de penser en relations internationales:
I/ Le modèle de l'acteur rationnel réaliste: on
fait la guerre pour des raisons de sécurité. Cela s'explique en
4points.
· Le dilemme de sécurité : la
sécurité de l'un s'opposant à l'insécurité
de l'autre. Cela faisant référence à une zone
d'incertitude qui existe à chaque fois où frapper en premier est
préférable qu'attendre une frappe adverse.
· Déséquilibre de pouvoir et guerre
: Quand deux États ont une force équivalente faire la guerre
devient très onéreuse, en temps et en coût, tout le monde
sera perdant. La faiblesse de cet équilibre est l'évolution
permanente du monde, l'équilibre des forces est difficile à
trouver. Puis il y a aussi la question des alliés à
défendre s'ils entrent dans le conflit.
· Une guerre pour l'hégémonie:
l'États le plus fort a une force dissuasive sur le plus faible. Mais
lorsqu'il y a abus du dominant cela peut conduire à un excès
aboutissant à la guerre pour l'honneur du dominé ne pouvant tout
accepter.
· Les raisons conjoncturelles: le manque de
crédibilité de la dissuasion ou manque de retenu militaire. Cela
fait référence aux comportements humains des acteurs en
environnement international. Il y a 4 stratégies de dissuasion:
a) la dissuasion classique avec l'armement, plus de perte que
de gain (arme nucléaire);
b) la dissuasion conventionnel, avec un rapport de force
crédible (crédibilité de parole, communication, ligne
rouge à ne pas franchir);
c) la dissuasion élargie, un État
protège un autre État et signifie à l'État
agresseur que s'il frappe l'État allié alors il le frappera
à son tour;
d) la stratégie de «reassure» (rassurer,
sécurisé), qui est une méthode de désescalade
militaire, où il existe une communication, les manoeuvres militaires
sont notifiés afin de montrer qu'on a pas l'intention de frapper mais on
peut si on le souhaite, les casques bleus font partis de cette stratégie
de pacification des conflits.
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Pour les acteurs rationnels le conflit de 1994 fut amener par
un dilemme de sécurité. Kim Il-Sung refusa la demande de
l'A.I.E.A du 27 février 1993 d'inspection spéciale sur deux sites
militaires, mais acceptera la demande d'inspection élargie en
décembre 1993, au moment où la C.I.A estimait que le
régime nord coréen disposait de la bombe nucléaire; la
zone d'incertitude est créée. A contrario, par le biais de Jimmy
Carter, il pu y avoir une stratégie de reassure et de dissuasion
conventionnelle permettant la mise en place d'une communication entre
Washington et Pyongyang ainsi qu'une désescalade des tensions.
II/ L'autre modèle de l'acteur rationnel libéral
est la paix et la guerre pour le profit.
· Les raisons conjoncturelles: cela fait
réfère aux compensations matérielles, aux restrictions
économique. On évite la guerre afin de poursuivre une ascension
économique.
· La guerre pour les intérêts des «
élites ataviques »: des élites voulant se maintenir au
pouvoir vont se servir des conflits, afin de créer un sentiment national
et faire ainsi taire les minorités. Ceci est une politique de
diversion.
Pour les libéraux, l'arrêt du conflit a
été la compensation matérielle. Ce geste permit la
désescalade, la Corée du Nord acceptant de geler son programme
nucléaire en échange, elle reçus de l'essence et des
réacteurs militaires incapables de produire du plutonium. Cela permit
à la Corée du Nord de continuer son acensions économique
et de rassuré la communauté internationale sur la possible
possession, création de l'arme nucléaire par le gouvernement nord
coréen.
Ce qui créa le conflit en sens inverse, serait donc
l'intérêt du dirigeant Nord Coréen Kim Il-sung à
continuer de montrer sa puissance au sein de son pays; ce dernier mourût
le 8 juillet 1994.
III/ Le modèle de la rationalité limitée :
la guerre « involontaire »:
· Les routines organisationnelles: les
procédures sont standardisées, il n'y a plus d'étude au
cas par cas. La réponse devient identique à une même
situation, ce qui permet un gain de temps même si cela peut provoquer des
situations d'injustice.
· Les perceptions faussées:
l'exagération des intentions ennemies, l'écart entre la
réalité et la perception. Cela amène à une
simplification des positions adverses, des analogies historiques, des
expériences passées ainsi que de s'intéresser au pire des
possibles.
· Les raisons conjoncturelles: Le manque de
contrôle du pouvoir civil sur le pouvoir militaire
Pour les acteurs rationnels limités, la cause du
conflit viendrait de routines organisationnelles et d'une perception
faussée. En effet en décembre 1993, la C.I.A a estimé que
la Corée du Nord disposait de l'arme nucléaire, hors on apprendra
ultérieurement qu'elle ne l'avait jamais eu. Elle pu la fabriquer qu'en
2006. Cela viendrait pour les rationnels limités de la bureaucratie, de
la hiérarchie demandant de trouver des preuves et donc de la possible
fabrication de preuves dû à la pression hiérarchique, qui
conduira a une perception faussée des intentions coréennes.
IV/ La rationalité au pluriel, le constructivisme: la
guerre pour l'affirmation identitaire, l'honneur et « virilité
» nationale:
· Les raisons structurelles : les structures
patriarcales et le culte de la souveraineté : les acteurs estiment que
la survie symbolique prévaut sur la survie biologique, l'honneur
prévaut sur la mort.
·
14
Les raisons conjoncturelles: le manque de tact «
diplomatique » : cela renvoi à l'acteur étatique renvoyant
une image forte et virile qui serait plus sensible aux offenses. L'acteur
étatique se doit d'avoir une image parfaite, il ne peut se tromper, il
ne prendra pas en compte les réflexions différentes des
siennes.
Pour un constructiviste, la raison du conflit de 1994, est
l'image forte des États-Unis qui ne peuvent se tromper, avec une image
virile, forte du pouvoir. Ils n'ont jamais appréciés avoir
«perdu» la guerre de Corée et ont l'obligation pour eux de
montrer leur puissance et leur supériorité face aux
autorités du Nord. Cela ne permet pas une désescalade du conflit
mais plutôt une escalade.
V/ La rationalité d'un récit, le
constructivisme critique : la guerre comme prophétie
auto-réalisatrice:
· La logique de la « géopolitique
» : signifie maîtriser la carte, assigner une place, retracer les
frontières, représenter l'ennemie sur une carte, ce qui revient
à déshumaniser l'ennemie et peut conduire à l'obsession du
récit de domination pour les militaire.
· Le récit scientiste: on peut
maîtriser la réalité par la science, prévoir
l'avenir en collectant des données ainsi que des tendances. Cela revient
donc à faire une guerre préventive afin de conserver sa
sécurité.
Pour les constructivistes critiques, le conflit est dû
à une déshumanisation de l'ennemi, avec une logique de
géopolitique très présente chez les militaires. On peut
constater que durant une réunion de L'Op Plan 5027, les militaires sont
très présent: William J. Perry secrétaire d'État
à la défense, le général John Shalikashvili
conduisant les chefs d'États major de l'armée américaine,
le Président lui-même, des responsables de la maison blanche ainsi
que le Pentagone. Cela aurait conduit à une escalade du conflit sans
l'appel de Jimmy Carter; 39ème Président des États-Unis
(1977-1981), qui fonda en 1982 la Fondation Carter qui se donna pour mission la
résolution des conflits, la promotion de la démocratie ou encore
l'aide au développement humanitaire. Il eu un rôle de
médiateur durant ce conflit, permettant une désescalade.
***
Dans ce cas nous pourrions dire que les types de politiques
qui ont menés à l'escalade du conflit sont: la routine
organisationnelle et la perception faussée qui ont mené à
un dilemme de sécurité avec la création d'une zone
d'incertitude, puis le manque de tact « diplomatique » avec l'image
d'un pouvoir viril américain et sa logique géopolitique, ainsi
qu'un possible intérêt atavique de Kim Il-sung.
A contrario les types de politiques qui ont menés
à la désescalade sont: la stratégie de reassure et de
dissuasion conventionnel, accompagnée d'une compensation
économique et matérielle.
15
Conflit 2006
16
En 1998, le président sud-coréen Kim Dae-jung,
engage une politique de rapprochement avec la Corée du nord. Il
rencontre le président Kim Jong-il et approuve une assistance
économique au voisin du Nord. Mais en 1999, des affrontements ont lieu
entre les marines des deux Corées dans la Mer Jaune à propos d'un
différend entre pêcheurs de crabes, faisant une trentaine de
victimes. Ce désaccord corporatif n'a pas entaché la
volonté de chacun d'oeuvrer pour le rapprochement des deux
Corées.
Au cours de l'année 2000, fut ouvert
des bureaux de liaison dans le village frontalier de Panmunjom, des centaines
de familles séparées sont alors autorisées à se
rencontrer. Aux Jeux olympiques d'été de 2000 et
de 2004 les deux pays défilent ensembles lors de la
cérémonie d'ouverture, les athlètes portant une tenue
commune, sous un drapeau représentant la péninsule en bleu sur
fond blanc. Il était question de former une délégation
commune pour les Jeux olympiques de Pékin de 2008, mais faute d'accord
entre les deux délégations, le projet fût
repoussé.
Subséquemment Kim Jong-il encourage des mesures de
libéralisation économique depuis 2002, tout en
renforçant la capacité militaire du pays, dans un contexte
international tendu, en application de la politique de Songun. Cette
dernière est une politique priorisant les affaires militaires afin
(selon le média officiel nord coréen), de défendre la
patrie, la révolution et le socialisme. Celle-ci a pour objectif
secondaire d'obtenir une puissance économique accrue et, toujours selon
le média officiel, permettre une perspective de réunification des
Corées.
A l'opposé, en janvier 2002, se tenu
le discours de George W. Bush sur « l'Axe du mal » dans lequel il
inclut la Corée du Nord. Cette « axe du mal » désigne
pour le président Bush, les différents pays souhaitant de son
point de vue, de se procurer des armes de destruction massive et soutenant le
terrorisme. Lors de cette même année de nouveaux affrontements
entre les marines des deux Corées eurent lieu à propos d'un
différend concernant la pêche. Puis, il y eu le début des
opérations de déminage dans la zone frontière afin de
construire une liaison ferroviaire et routière entre les deux
Corées.
En décembre, la Corée du Nord annonce la reprise
de son programme nucléaire, et en janvier 2003,
Pyongyang annonce son retrait du Traité de non
prolifération nucléaire. En juin suivant, la zone
économique spéciale intercoréenne de Kaesong, en
Corée du Nord est effective, elle ambitionne d'accueillir fin 2020, au
moins 2000 entreprises et d'employer plus de 500 000 travailleurs
nord-coréens.
En Août, s'opéra la première
réunion à six sur la dénucléarisation de la
Corée du Nord réunissant les deux Corées, les Etats-Unis,
la Chine, le Japon et la Russie.
*
Dans un contexte de tensions entretenu par les
États-Unis qui accusent Kim Jong-il de mener un programme clandestin
d'enrichissement d'uranium à des fins militaires. La Corée
du Nord a présenté le développement de son programme
nucléaire (à base de plutonium) comme une mesure de
défense face à l'attitude qu'elle juge agressive des Etats-Unis.
Elle a procédé à son premier essai souterrain le 9
octobre 2006 après s'être retirée du Traité
sur la non-prolifération des armes nucléaires (T.N.P) en 2003,
devenant ainsi le neuvième État à devenir une puissance
nucléaire militaire dans le monde. Cet essai a été
fortement critiqué par la communauté internationale, y compris
par la Chine, proche de Pyongyang.
Selon certains médias, les Nord Coréens seraient
en préparation d'un deuxième essai. La déclaration du
gouvernement Nord Coréen sur ce premier essai conduisit à
plusieurs jours d'incertitude. Les États-Unis ont confirmé avoir
détecté des substances radioactives autour de la
péninsule. Ces analyses furent remises en doute à cause
d'installations Russe proche de la frontière Nord Coréenne. Via
l'agence de presse gouvernementale, Kim Jong-il fit un communiquer de presse
pour cet événement historique, donnant à son pays une
capacité de défense puissante et indépendante. Par le
biais du vice-ministre des affaires étrangères Kim
17
Gye-gwan, Pyongyang déclare en sus que son pays
renoncera à son programme nucléaire le jour où il y aura
coexistence avec les États-Unis.
L'essai nucléaire du 9 Octobre 2006 fut
enregistré par United States Geological Survey qui a consigné une
activité sismique ce même jour de 4.2 sur l'échelle de
Richter à 10h35, heure locale. Ils localisèrent le séisme
au site d'essais nucléaire de Punggye-ri. Ce qui fut de même
confirmé par le Général des Forces Armées de la
Fédération de Russie ainsi qu'un responsable du centre sismique
de la Corée du sud. La puissance de cet essai fut initialement
estimé entre 1 et 15 kilotonnes (proche de la bombe d'Hiroshima), mais
finalement fut d'une puissance réelle de 1 kilotonne.
Le 9 Octobre 1997 serait une date symbolique pour Kim Jong-il,
la veille étant l'anniversaire de sa succession. Le 8 Octobre 1997, il
devint Secrétaire général du Parti du travail ainsi que
Président de la Commission militaire centrale du Parti du travail de
Corée. De plus, il y eu la recommandation auprès de
l'Assemblée générale des Nations unies, par le conseil de
Sécurité de désigner Ban Ki-moon, ministre des affaires
étrangères sud-coréen, au poste de secrétaire
général de l'organisation. Cela fut interprété par
certains comme un antipathique « message de bienvenue » de la part
des autorités nord-coréennes.
Les réactions International furent vives.
Le 13 novembre 2006, la Corée du Sud a
confirmé son refus de participer à l'initiative de
sécurité contre les armes de destruction massive, lancée
par les États-Unis en 2003 : selon Radio Chine Internationale,
Séoul « préfère déplaire à Washington
plutôt que de provoquer une escalade dans la péninsule » avec
la Corée du Nord en participant à ce projet.
Pour l'opinion publique sud-coréenne, une
majorité relative considère que les États-Unis sont
responsables de l'essai nucléaire nord-coréen, mettant ainsi en
cause les États-Unis dans la dégradation de la situation
internationale en Corée ce qui a conduit à cet essai.
La Russie adopta la résolution du Conseil de
sécurité des Nations unies après l'essai nucléaire
nord-coréen, mais critiqua la position américaine en soulignant
que la Corée du Nord recherchait des garanties sur
l'intégrité de sa souveraineté. Selon le
représentant de Moscou, le régime communiste de Pyongyang «
s'efforce de développer des armes (nucléaires) parce qu'il craint
pour l'intégrité de sa souveraineté ». Le meilleur
moyen de régler la crise, pour l'ambassadeur, est de « rassurer la
Corée du Nord et lui promettre que sa souveraineté est inviolable
». « La stratégie de menacer la Corée du Nord, en
disant on va vous forcer à abandonner vos ambitions nucléaires si
vous ne renoncez pas vous-mêmes volontairement, ne marchera pas », a
prédit M. Lossioukov, en faisant allusion à la position
américaine.
Le président américain George W. Bush a
condamné l'annonce d'un essai nucléaire par la Corée du
Nord qu'il a considéré être une provocation et une menace
pour la sécurité internationale, il a réclamé une
réponse immédiate de la part du Conseil de sécurité
des Nations unies.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a
voté le 14 octobre 2006 à l'unanimité la
résolution 1718 cinq jours après le premier essai
nucléaire (souterrain) nord-coréen. Cette résolution est
fondamentale, fondatrice des autres sanctions qui seront votées par la
suite en 2009, 2013, 2016 et 2017. Le texte prévoit toute une
série de mesures destinées à entraver le
développement des programmes de missiles balistiques ou
nucléaires nord-coréens. Les États membres sont notamment
invités à empêcher la fourniture, la vente ou le transfert
vers Pyongyang d'armes en tout genre, et de tout article, matériel ou
information susceptible de contribuer au développement de sa recherche
militaire. Une interdiction de voyager est également mise en place pour
les personnes et leurs familles, assurant la promotion des
18
programmes militaires nord-coréens en rapport avec les
armes non-conventionnelles. Elle demande par ailleurs le gel des actifs
financiers détenus à l'étranger par toute personne ou
organisation liée au programme nucléaire ou de missiles
balistiques de la Corée du Nord.
À l'issue d'une médiation chinoise, la
Corée du Nord a confirmé la reprise des négociations sur
le dossier nucléaire, à condition que soit abordée la
question des sanctions financières américaines adoptées
contre elle. Dans ce cadre, un accord a été signé à
Pékin le 13 février 2007.
Après l'essai nucléaire du 9 octobre 2006, une
nouvelle session de pourparlers à six parties s'est tenue à
Pékin du 8 au 13 février 2007. À l'issue de ces
discussions, il a été convenu, selon l'agence
nord-coréenne KCNA, la "suspension temporaire des activités des
installations nucléaires de la République populaire
démocratique de Corée", en contrepartie d'une aide
économique et énergétique équivalent à un
million de tonnes de pétrole brut. La Corée du Nord doit
également inviter le personnel spécialisé de l'Agence
Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) pour exécuter les
vérifications et les contrôles nécessaires des
installations nucléaires de Yongbyon.
Une déclaration conjointe
américano-nord-coréenne publiée le 13 février 2007
à l'issue de cette même session de pourparlers, stipule que la
Corée du Nord et les États-Unis commencent des
négociations bilatérales visant à résoudre les
problèmes en cours et à progresser vers des relations
diplomatiques complètes. Les États-Unis envisageraient à
ce moment-là, la levée des sanctions financières qu'ils
ont prises en contrepartie de la fermeture du réacteur nucléaire
de Yongbyon. Le Japon va également entamer des pourparlers
bilatéraux destinés à normaliser leurs relations. Si le
ministère français des affaires étrangères a
déclaré "se réjouir" de l'accord signé le 13
février, il n'a en revanche pas annoncé officiellement,
contrairement aux États-Unis et au Japon, l'ouverture de
négociations bilatérales en vue de la normalisation des relations
diplomatiques de la France avec la République Populaire
Démocratique de Corée, ni fait état d'une participation
française aux mesures d'aide économique mentionnées dans
l'accord.
**
L'analyse que l'on peut en faire au travers des 5
théories des relations internationales est la suivante.
Pour l'acteur rationnel réaliste, durant ce conflit il
y a un dilemme de sécurité avec une zone d'incertitude car la
Corée possède l'arme nucléaire. Même si les
États-Unis dispose de plus de têtes nucléaires que la
Corée du nord, cela est impossible d'utiliser l'arme nucléaire
pour un souci d'image international ainsi qu'un nombre possible de victime
indénombrable en Corée du Sud dont de nombreux américains
présents. De même, si une guerre débute, elle aura un
coût énorme, une durée indéterminée, et
personne n'y sera gagnant. Pour la Corée du Nord, cet essai
nucléaire et ce communiqué de presse est une stratégie de
dissuasion face à l'attitude américaine qu'elle juge agressive.
Sans doute un manque de politique de reassure, de communication du
côté américain, ce qui a conduit a ce début de
conflit. N'oublions pas qu'il y a eu la chute de tous les régimes
communistes, dont son voisin russe, ne reste que l'exception de la Corée
du Nord.
Pour l'acteur rationnel libéral, il y a un
intérêt à une guerre pour les États-Unis. Gorge Bush
fut élus face à Al Gore après trois comptages des voix.
Les résultats étaient serrés et il y eu beaucoup de
problèmes avec des défauts de votes ainsi que des
ambigüités dans certains formulaires de vote. Le Président
américain avait donc des problèmes de légitimité au
sein de son propre État. Entrer en conflit avec la Corée du Nord
permet de créer un sentiment national faisant ainsi taire ses opposants
alors minorités. C'est donc une politique
19
américaine de diversion qui mena au conflit. La
désescalade, toujours pour un acteur rationnel libéral, est
obtenue en contrepartie des sanctions matérielles et économiques
venant du Conseil de sécurité des Nations Unies, ce qui permis la
reprise des négociations en 2007 afin de trouver un accord.
Selon le modèle de la rationalité limitée,
il y eu une perception faussées entre la Corée, agissant dans le
but de se défendre, en adoptant selon elle une stratégie de
dissuasion, et les États-Unis qui virent cette arme nucléaire
comme une arme d'attaque et non de défense. Pour le constructivisme,
l'origine de ce conflit est l'affirmation identitaire.
Aux Etats-Unis, cette structure patriarcale et le culte de la
souveraineté existent. Pour le Président Bush, le plus important
est son image d'homme fort pour gagner en légitimité au sein de
son propre pays, et d'assurer la position des États-Unis comme le pays
le plus puissant. Ici, le symbole, l'honneur prévaut, ce qui
amène au conflit. De surcroît, il ne faut pas oublier que les
États-Unis mènent parallèlement la guerre aux «
Taliban » en 2001, puis à l'Irak en 2003. Les Etats-Unis ont
besoins de montrer leur puissance au niveau international.
Enfin pour le constructivisme critique, il n'y a pas eu de
communication en amont de cet essai nucléaire, la communication
était rompue entre la Corée du Nord et les États-Unis. Le
gouvernement nord coréen est vu uniquement comme un ennemi sur une
carte, ce qui revient à déshumaniser l'ennemi et conduit à
l'obsession du discours de domination.
Les États Unis se sentant supérieurs à la
Corée du Nord. Après l'attentat du 11 Novembre 2001 qui les a
traumatisés, le refus nord coréen de se soumettre au
traité de non prolifération nucléaire pour créer sa
propre bombe, ne peut être perçu que comme une menace à
éliminer.
***
Dans le cas du conflit de 2006 nous pourrions dire que les
types de politiques qui ont menés à l'escalade du conflit sont:
le manque de politique de reassure de la part des États-Unis, la
stratégie de dissuasion nord coréenne par l'arme
nucléaire, l'intérêts d'une élite atavique
américaine, une perception faussé de l'utilisation de l'arme
nucléaire, l'image patriarcale des États-Unis ainsi qu'une
stratégie de dominance sur la Corée du Nord.
Ce qui conduisit à la désescalade fut uniquement
les sanctions matérielles et économiques prisent par le Conseil
de sécurité des Nations unies ainsi que l'ouverture de dialogue
bilatéral par la suite, sans oublié les pays limitrophes qui ont
tenus un même discours de dissuasion et une stratégie dite de
« reassure ».
20
Comparaison des deux conflits d'un
point de vue des théories des relations
internationales
21
Durant le conflit de 1994, la Corée du Nord ne savait
pas fabriquer l'arme nucléaire et les États-Unis n'avaient pas de
soucis d'image ni en interne, ni à l'international.
Nous avons vu que la routine organisationnelle et la
perception faussée qui ont mené à un dilemme de
sécurité avec une zone d'incertitudes, puis le manque de tact
« diplomatique » avec l'image d'un pouvoir viril américain, et
enfin une logique géopolitique, ont pu mener à l'escalade du
conflit.
Mais malgré cela, la stratégie de reassure et de
dissuasion conventionnelle, accompagnées d'une compensation
économique et matérielle, ont pu déboucher sur un accord
de gel du programme nucléaire en échange d'essence et de
réacteurs militaires incapables de produire du plutonium permettant
à la Corée du Nord de continuer son ascension
économique.
Par contre, en 2006, les États-Unis avaient des
problèmes d'image internationale (destruction par attentat du 11
Novembre 2001 des tours jumelles du World Trade Center, et le conflit avec les
Talibans en découlant qui s'en est immédiatement suivit, puis en
Irak en 2003), l'État a donc dû se montrer fort, ainsi que son
Président (G. W. Bush), consécutivement au problème de
légitimité interne après les incidents survenus lors de
son élection.
Il y eu donc beaucoup d'événements menant
à l'escalade de ce conflit en 2006 : le manque de politique de reassure
de la part des États-Unis, la stratégie de dissuasion nord
coréenne par l'arme nucléaire mal interprétée,
l'intérêts d'une élite atavique américaine, une
perception faussée de l'utilisation de l'arme nucléaire, l'image
patriarcale des États-Unis ainsi qu'une stratégie de dominance
sur la Corée du Nord.
On remarquera donc que seule les sanctions matérielles
et économiques prisent par le Conseil de sécurité des
Nations unies amenèrent à une désescalade du conflit, puis
par la suite, l'ouverture d'un dialogue bilatéral.
En premier lieu, on observe des similitudes dans l'escalade de
ces deux conflits. Que cela soit en 1994 ou en 2006 il y eu des perceptions
faussées et une logique géopolitique de dominance de la part des
États-Unis. Cette dominance a les mêmes causes dans ces deux
conflits mais pas les perceptions faussées.
En 1994 ces perceptions faussées ont pour origines les
routines organisationnelles de la bureaucratie amenant la C.I.A à
estimer en décembre 1993 que la Corée dispose de la bombe
nucléaire, hors on apprendra ultérieurement qu'elle ne l'avait
jamais eu. Elle n'a pu la fabriquer qu'en 2006. Pour le conflit de 2006, la
perception faussée vient de la perception de l'arme nucléaire, vu
comme une arme de défense par la Corée du Nord et d'attaque par
les États-Unis.
Dans un second temps, les deux conflits se sont résolus
bien différemment. En 1994, il y eu une stratégie de reassure, de
dissuasion conventionnel et une compensation économique et
matérielle, tandis qu'en 2006 il n'y eu uniquement des sanctions
économiques et matériels. Cette différence est importante
car en 1994, le conflit se termine sur un accord, tandis qu'en 2006,
après les sanctions, il faudra attendre le 13 février 2007 pour
qu'une déclaration conjointe permette d'entamer des négociations
bilatérales visant à résoudre les problèmes en
cours et à progresser vers des relations diplomatiques
complètes.
Ce parcours qui est autre que celui de l'accord de 1994 a donc
été plus laborieux pour mettre fin au conflit.
Par contre on peut donc discerner que si une politique est
bien adaptée à la situation, qu'elle soit bien perçue
comme une politique de désescalade, alors le conflit peut prendre fin
plus rapidement.
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