INTRODUCTION
De tous temps, l'eau a accompagné la vie des
êtres humains, elle est devenue un élément essentiel de
l'hygiène et de la santé. L'eau s'inscrit ainsi au coeur
même de la civilisation. La rareté de l'eau douce et son
inégale répartition géographique provoquent des conflits
juridiques et politiques entre de nombreux pays et bien des communautés
humaines. Elle est tellement précieuse que l'or a pris la couleur
bleue.
L'eau en Algérie n'a jamais autant retenu l'attention
des pouvoirs publics secoués par les organismes
spécialisés qui prévoient de graves pénuries
à des échéances très proches. Il est admis que des
mesures sont nécessaires pour améliorer la capacité
à s'adapter à la variabilité hydrologique et aux
phénomènes extrêmes (inondations et sécheresses)
observés aujourd'hui dans des circonstances dynamiques (notamment les
pressions actuelles dues à la démographie, à
l'économie, à l'utilisation des terres et au développement
régional).
La modélisation du comportement hydrologique et
hydrogéologique des bassins versants est incontournable dès lors
que l'on s'intéresse à des problématiques relatives
à l'évaluation et la gestion optimale des ressources en eau. Ceci
s'illustre par un aspect quantitatif, dans les pays comme l'Algérie
où l'alimentation en eau est un facteur limitant. Les périodes de
sécheresse qui ont sévi ces dernières années ont
fait diminuer les réserves en eau, et l'introduction de méthodes
d'optimisation de ces ressources s'est révélée utile et
indispensable.
La conception de tout ouvrage hydraulique nécessite que
soit précisé le niveau de performance souhaité. Ce niveau
de performance est souvent déterminé en fonction des dommages
potentiels et de la sévérité des aléas
météorologiques susceptibles d'entraîner un bris, un
dysfonctionnement ou un dépassement de capacité de l'ouvrage en
question, ainsi dans le cas des infrastructures de gestion des eaux pluviales,
la dimension des différentes composantes du système (par ex.
conduites, bassins de rétention, etc.) est établie en fonction de
l'intensité de pluie et leur période de retour. Cette information
est souvent exprimée sous la forme de courbes Intensité -
Durée -Fréquence (IDF) obtenues à partir d'une
étude statistique des événements extrêmes
enregistrés sur un territoire donné (analyse
fréquentielle).
A l'échelle mondiale, l'érosion du sol reste le
plus grand problème de l'environnement, menaçant non seulement
les pays développés, mais encore plus les pays en
développement. 56% de ces pertes sont attribuables à
l'érosion hydrique et 30% à l'érosion éolienne
(FAO, 1994). Malheureusement,
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ce phénomène ne cesse de s'accroitre, à
cause de certaines actions néfastes de l'homme. En Algérie,
l'intensité de l'érosion hydrique varie d'une région
à l'autre. La partie Ouest du pays est la plus érodée,
où l'érosion touche 47% de l'ensemble des terres, suivie du
centre 27% et de l'Est 26%.
L'Algérie est de ce fait l'un des pays les plus
menacés dans le monde par l'érosion (Achite et al.,
2006). L'envasement des barrages est posé actuellement comme un
problème de grande importance aussi bien pour l'Algérie que pour
le reste des pays du Maghreb, où la capacité de stockage est en
nette diminution avec une régression moyenne égale à 5%
par an (Kassoul et al, 1997). Selon une étude établie
par l'agence nationale des barrages (ANB) en 2003 un taux d'envasement de
12,21% a été enregistré pour les barrages de l'Est
algérien, 16,47% et 19,08% pour les régions du centre et de
l'Ouest. Cette situation aura pour impact une réduction de la
capacité utile de la réserve d'eau. Comme conséquences de
ces dégradations, la part des sédiments qui se déversent
chaque année est estimée à 45 millions de m3 de
vase se déposant au fond des barrages, ce qui représente une
perte de capacité de stockage égale à 0,7% de la
capacité totale (Remini, 2008).
L'Oued Saïda était auparavant un lieu de
détente et de loisirs. Il s'écoulait en abondance et sa
qualité permettait un développement normal des faunes et flores,
dont il était très riche. Les riverains l'utilisaient comme
source d'irrigation de leurs terres et pour l'abreuvement du cheptel sans aucun
danger sanitaire.
Aujourd'hui, le caractère catastrophique que
revêt la pollution de l'Oued et la nappe de Saïda commence à
prendre des dimensions dépassant le niveau local, puisque l'Oued
Saïda transfère la quasi-totalité des rejets industriels
urbaines et agricoles plus en aval au niveau du barrage Wizert
Aussi vu l'hétérogénéité du
réservoir Karstique des calcaires et dolomies de la nappe de Saïda,
les contaminations sont liées au régime hydrodynamique, aux
réactions chimiques pouvant intervenir entre l'eau et le
réservoir et à des processus biologiques de plus, l'utilisation
croissante de fertilisants et le recours aux produits chimiques augmentent les
risques de contaminations des eaux souterraines.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
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