Structure administrative et gestion de la population dans le département du Mbéré de 1983 à 2018par Léandre TASSONA Université de Ngaoundéré - Master 2 Histoire 2019 |
V- Revue de la littératureLa revue de la littérature permet de faire plus d'ample connaissance des méthodes utilisées par les autres, de cerner leurs insuffisances et leurs pertinences par rapport à la question de recherche posée. Plusieurs travaux antérieurs au notre ont eu pour objet d'étude des thématiques liées au rapport entre administration et administrés. L'ensemble de ces publications qui constituent un vaste champ de recherche a été une source d'inspiration pour notre étude. Ainsi pour une meilleure compréhension de la thématique de la structure administrative et la gestion des populations dans le Département du Mbéré, nous avons pu exploiter un certain nombre d'ouvrages,de thèses, de mémoires et articles. Ceci dans la mesure où la conduite d'une telle étude nécessite une lecture plurielle et critique des documents qu'il importe de classer en répertoire. Dans la majorité des rares travaux qu'on a eu à consulter, la question des découpages territoriaux, s'est faite à travers la compréhension du système d'administration du Cameroun en général, et de sa partie septentrionale en particulier. Mais à fortiori, c'est l'approche structurelle de l'institution administrative qui y est privilégiée et relève beaucoup plus du terrain prolifique des juristes39(*). Il s'agit d'André Brockel, pionnier dans l'analyse du système administratif camerounais40(*), et de Roger Gabriel Nlep41(*). De plus, l'ouvrage de André Marie Tientcheu Njiako, nous a permis de comprendre les modalités judiciaires de délimitation et de démarcation des limites foncières en général, et des frontières administratives en particulier42(*). À côté des écrits des juristes ou des politistes pures, des productions historiennes s'inscrivent, plus ou moins, dans le champ temporel, thématique et géographique de ce travail. L'évolution des frontières précoloniales de la Région du Nord Cameroun face à l'imposition coloniale des limites linéaires ou astronomiques a été mieux appréhendée43(*). Les travaux de Jean-François Bayart sont par ailleurs incontournables dans la compréhension des tenants et des aboutissants des mouvements politiques et administratifs des États africains francophones en général et du Cameroun en particulier44(*). Aussi l'article de Pierre Soumille met en exergue les enjeux majeurs, les méthodes et l'impact du partage colonial des abords méridionaux du lac Tchad nous a été d'une grande utilité45(*).Cependant, certains travaux d'universitaires camerounais touchent, de près ou de loin, la question des découpages territoriaux. Dans leur analyse, c'est beaucoup plus une démarche organisationnelle ou historico-administrative qui est privilégiée. Il en est ainsi des thèses de Robert Nkili ou de Daniel Abwa. Abdouraman Halirou dans sa thèseanalyse à travers un prisme diachronique les fondements multiples, qui sont à la base des modifications des limites territoriales dans le grandNord-Cameroun et ses conséquences.Ango Mengue étudie l'évolution administrative du Cameroun à travers une approche géographique. Akona Avele dans son mémoire, analyse les enjeux de nomination et de révocation des élites administratives dans l'Extrême-Nord du Cameroun de 1959 à 201146(*). En dressant le catalogue des chefs de circonscriptions administratives de la Région de l'Extrême-nord Cameroun, il étudie des mobiles stratégique, géopolitique et sociologique qui soutendent leurs nominations et révocations dans cette partie du pays. Bien plus, Bemadji Namarde Semplice quant à lui,retrace l'histoire de découpage territorial et des conflits intercommunautaires au Tchad47(*). Il s'inscrit dans le champ de l'histoire politico-administrative et s'intéresse à la dynamique des découpages territoriaux et des conflits intercommunautaires. Par ailleurs les travaux portant sur le Cameroun en général, ne consacrent que peu de lignes à l'organisation administrative. Il s'agit principalement de Victor Julius Ngoh et Engelbert Mveng, qui ont tenté de récapituler l'histoire du Cameroun dans la longue durée. Le premier a eu le mérite d'avoir consacré un chapitre de son ouvrage aux antagonismes entre Gbaya marginalisé et Français conquérant. Le second quant à lui se contente d'une présentation de la diversité ethnique et religieuse au Cameroun. En général, les documents énumérés présentent des informations certes intéressantes, mais qui ne prennent en compte qu'une partie de notre travail. Raison pour laquelle nous avons eu recours aux données de notre travail de terrain pour habiller notre étude. Par ailleurs, aucune recherche n'a été menée sur l'état des lieux de l'administration dans le Mbéré. C'est donc à partir de ce niveau que cette analyse présente l'originalité de notre investigation. Toutes ces productions nous ont initié aux concepts, aux théories, aux débats et, bref, aux écoles de pensée sur l'administration. C'est donc à partir des particularités de ces travaux, et surtout de leurs manquements que nous avons développé notre étude. Celle-ci se base sur une problématique précise qu'il importe de présenter. * 39Abdouraman, 2008, p.15. * 40 A. Brockel, 1971, L'administration camerounaise, Paris, B.-Levrault, p.19. * 41 R. G. Nlep, 1986, L'administration publique camerounaise : contribution à l'étude des systèmes africains d'administration publique, Paris, FNSP. p.32. * 42 A. T. Njiako, 2003, Droits fonciers urbains au Cameroun, Yaoundé, PUA, p.62. * 43 Abdouraman, 2008,p.15. * 44 Ibid. * 45 P. Soumille, 2000, « La délimitation des frontières entre Cameroun allemand et Congo français », in Dubois, Michel et Soumille, eds, pp.177-208. * 46 A. Avele, 2011, « Enjeux de nomination et de révocation des élites administratives dans l'extrême-Nord du Cameroun de 1959 à 2011 », Mémoire de master Recherches, Université de Ngaoundéré. * 47B. N. Semplice, 2013, « Découpage territorial et conflits intercommunautaires au Tchad : le cas du conflit Kossop- Zone -Baté (1922-2013) », Mémoire de master Recherches, Université de Ngaoundéré. |
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