VI- Problématique
Le principe de la création des unités
administratives est de faciliter l'accès des administrés aux
services de l'administration ou de permettre à cette dernière
d'assurer davantage l'épanouissement de la population. Paradoxalement,
dans le Département du Mbéré, ce principe reste une vue de
l'esprit. Certains villages proches d'une unité administrative ou
considérés comme une « langue dans la
bouche » de celle-ci se trouvent gérer par une autre
unité de commandement bien éloignée. La situation ainsi
relevée pose le problème de la mauvaise démarcation des
limites des unités administratives ; et donc du manque d'une
administration de proximité efficace. Aussi, la question principale qui
retient l'attention ici est la suivante :
qu'est-ce qui expliqueque dans le Département du Mbéré,
des localités situées dans le territoire d'un arrondissement se
trouvent sous le commandement d'un autre arrondissement ?De cette question
centrale découlent des préoccupations secondaires : quelle
est la composition ethnique et sociopolitique des divisions territoriales du
Département du Mbéré ? Quels sont les obstacles
à la meilleure administration des localités isolées et le
nouveau challenge du gouvernement camerounais en matière de
découpage administratif ?
VII- Objectifs de la recherche
L'objectif principal est de mettre en relief les
problèmes qui caractérisent la vie des localités
isolées à la suite du découpage administratif du
Département du Mbéré survenu depuis 1983. Plusieurs sous
objectifs sous-tendent ce travail. Il s'agit de :
- présenter la composition ethnique et le poids
politique des unités administratives du Département du
Mbéré ;
- faire ressortir les difficultés que rencontrent, sur
le plan administratif, les populations des localités isolées dans
les divisions territoriales hôtes ;
- relever les nouveaux challenges de l'administration
territoriale du Cameroun après avoir insisté sur les
doléances exprimées par les populations
« isolées » dans le cadre de la lutte contre le
déficit de leur encadrement administratif.
VIII- Méthodologie
La réalisation de cette entreprise est le fruit d'une
méthodologie rigoureuse qu'il importe de présenter. Pour
l'élaboration du travail, nous avons appliqué une recherche
minutieuse des sources pouvant crédibiliser notre analyse. Nous avons eu
recours essentiellement aux sources écrites, électroniques et
orales. En fonction du temps qui nous est imparti, nous avons
élaboré avant tout, un chronogramme de travail.
Les sources écrites concernant la réalisation de
notre sujet sont constituées des textes officiels qui régissent
l'administration. Ces textes sont constitués des décrets, des
lois, des arrêtés, des ordonnances, des notes, des circulaires
entre autres. Ils sont localisés dans l'Archive Nationale de
Yaoundé (ANY), aux archives du ministère de l'administration
territoriale, aux archives régionales de l'Adamaoua.Nous avons
consulté pour la grande partie, les ouvrages, les dictionnaires, les
mémoires de master et de maitrise, des thèses et des D. E. A.
dans labibliothèque centrale de l'Université de
Ngaoundéré, etde la FALSH, ainsi que le Centre Africain de
Partage de savoir (CAPS). La consultation des journaux et revues nous a
été d'un apport non négligeable. Dans cette quête
des idées, nous étions toujours attachés à lire
tous les documents susceptibles de renfermer une notion importante pour
l'élaboration de notre travail. À ce titre, tous les
écrits relatifs à Meiganga, Djohong, Dir, Ngaoui et au
Département du Mbéré ont attiré notre attention
pour être lus. Une fois, fait, nous avions commencé à lire
les écrits relatifs au Cameroun, à l'Afrique et à
l'histoire générale susceptibles non pas seulement de nous donner
des idées sur notre sujet, mais aussi de nous donner des pistes de
réflexions pour mieux aborder notre sujet. Pour cela, nous étions
munies d'un format A4 divisé en deux parties, sur lequel nous relevions
toutes les données utiles en précisant leurs pages après
avoir relevé les références de la première
découverture (titre de l'ouvrage, auteur, année, ville, maison
d'édition, volume ou numéro). Pour, les mémoires, projets
des thèses et de DEA, nous notons l'auteur, année de soutenance,
titre, nature du travail universitaire et l'université d'attache,
susceptibles de nous donner certaines assertions pour illustrer notre
argumentation.
Lors de l'enquête sur le terrain, nous avons
également visité les lieux des documents de premières
mains. C'est ainsi que nous étions rendus dans les archives des mairies
et des arrondissements de Meiganga, de Djohong, de Dir, de Ngaoui et de la
préfecture du Département du Mbéré. Nous avions
également visité les archives de la délégation
régionale du domaine et des cadastres de l'Adamaoua. Même si,
certains centres ne nous ont rien fourni, du moins, quelques-uns nous ont servi
et nous avions recueillis les données trouvées en les
photocopiant et dont certaines sont insérées en annexe.
Ensuite, parlant des sources wébographiques, tous les
documents relatifs à notre zone géographique d'étude, tous
les documents relatifs aux mots « structure », « administration
», « gestion », « population », et «
département du Mbéré » étaient
consultés et copiés parfois dans le téléphone,
parfois dans l'ordinateur et parfois dans la clé USB. Avant de cliquer
sur « rechercher », nous nous assurions d'abord de la mise du
thème entre guillemets. Cependant, la première des choses que
nous faisions était le copiage du site où se trouve
l'information, suivi de la date et l'heure où ce site a
été consulté avant l'enregistrement de tout document.
Nous avons mené cette étude en se focalisant
également sur des sources orales. Car la compréhension
véritable des structures administratives ne peut être atteinte
sans l'association des témoignages oraux aux données
écrites. Ce d'autant plus que des pans importants de l'Histoire du
Nord-Cameroun sommeillent encore dans les mémoires. C'est pourquoi des
enquêtes orales ont été menées auprès d'un
certain nombre d'informateurs dans le cadre spatial de cette étude et
dans des différentes couches sociales.De ce fait, nous avons d'abord
élaboré le questionnaire afin de faire des entrevues avec les
informateurs. Après une version préliminaire dont nous avions
fait, nous étions concentrés sur les contenus en jetant un regard
critique sur la formulation et l'ordre des questions pour vérifier si ce
questionnaire nous permettra de nous donner des renseignements
répondants à nos objectifs. Après l'administration du
questionnaire, nous avons essayé de voir quel informateur à
choisir concernant telle question. C'est ainsi que nous avons trouvé les
vieillards, les membres des chefferies, les populations victimes de l'isolement
administratif, les administrateurs modernes, les autorités
traditionnelles et certains adolescents instruits comme des ressources
importantes.
Pendant l'entrevue, nous nous montrions modestes en face de
l'informateur et pour recueillir les données, un ami était
à mon aide pour enregistrer les conversations tandis que, moi je
relevais certaines informations sur un bloc-notes. Il arrivait souvent que
l'informateur nous induit à poser des questions qui ne nous ont
attirés l'attention au cours de l'élaboration de notre
questionnaire. Une fois la conversation terminée avec chaque
informateur, nous procédions à son identification, nom et
prénoms, lieu, date, heure de rencontre, sexe, métier, âge
et religion.
Une fois la collecte des donnéesfinie, nous avions
procédé à les confronter entre elles et avec les
réalités du terrain, les analyser et à les
interpréter par rapport au fait dont nous voulons remonter à
travers notre entreprise. Les qualités gardées étaient au
cours de ce travail, celles d'une personne impartiale, attentive et donnante
dans la plupart des cas, raisons aux informations endémiques.
Après cette phase, nous avions procédé à
l'élaboration du plan de rédaction d'abord, ensuite à la
rédaction proprement dite. Pendant cette phase nous insérions
souvent certaines idées obtenues nouvellement et gardant une forte
prudence pour éviter les fautes de grammaire, d'orthographes et de
styles dans notre essai. C'est ainsi que nous avions faits des relectures
après la rédaction finale et avions soumis le travail aux
appréciations de noscamarades de promotion, amis et connaissance avec
qui nous travaillions en entraide même si cette symbiose ne nous
écartera des difficultés fatales.
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