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Structure administrative et gestion de la population dans le département du Mbéré de 1983 à  2018


par Léandre TASSONA
Université de Ngaoundéré - Master 2 Histoire 2019
  

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VI- Problématique

Le principe de la création des unités administratives est de faciliter l'accès des administrés aux services de l'administration ou de permettre à cette dernière d'assurer davantage l'épanouissement de la population. Paradoxalement, dans le Département du Mbéré, ce principe reste une vue de l'esprit. Certains villages proches d'une unité administrative ou considérés comme une « langue dans la bouche » de celle-ci se trouvent gérer par une autre unité de commandement bien éloignée. La situation ainsi relevée pose le problème de la mauvaise démarcation des limites des unités administratives ; et donc du manque d'une administration de proximité efficace. Aussi, la question principale qui retient l'attention ici est la suivante : qu'est-ce qui expliqueque dans le Département du Mbéré, des localités situées dans le territoire d'un arrondissement se trouvent sous le commandement d'un autre arrondissement ?De cette question centrale découlent des préoccupations secondaires : quelle est la composition ethnique et sociopolitique des divisions territoriales du Département du Mbéré ? Quels sont les obstacles à la meilleure administration des localités isolées et le nouveau challenge du gouvernement camerounais en matière de découpage administratif ?

VII- Objectifs de la recherche

L'objectif principal est de mettre en relief les problèmes qui caractérisent la vie des localités isolées à la suite du découpage administratif du Département du Mbéré survenu depuis 1983. Plusieurs sous objectifs sous-tendent ce travail. Il s'agit de :

- présenter la composition ethnique et le poids politique des unités administratives du Département du Mbéré ;

- faire ressortir les difficultés que rencontrent, sur le plan administratif, les populations des localités isolées dans les divisions territoriales hôtes ;

- relever les nouveaux challenges de l'administration territoriale du Cameroun après avoir insisté sur les doléances exprimées par les populations « isolées » dans le cadre de la lutte contre le déficit de leur encadrement administratif.

VIII- Méthodologie

La réalisation de cette entreprise est le fruit d'une méthodologie rigoureuse qu'il importe de présenter. Pour l'élaboration du travail, nous avons appliqué une recherche minutieuse des sources pouvant crédibiliser notre analyse. Nous avons eu recours essentiellement aux sources écrites, électroniques et orales. En fonction du temps qui nous est imparti, nous avons élaboré avant tout, un chronogramme de travail.

Les sources écrites concernant la réalisation de notre sujet sont constituées des textes officiels qui régissent l'administration. Ces textes sont constitués des décrets, des lois, des arrêtés, des ordonnances, des notes, des circulaires entre autres. Ils sont localisés dans l'Archive Nationale de Yaoundé (ANY), aux archives du ministère de l'administration territoriale, aux archives régionales de l'Adamaoua.Nous avons consulté pour la grande partie, les ouvrages, les dictionnaires, les mémoires de master et de maitrise, des thèses et des D. E. A. dans labibliothèque centrale de l'Université de Ngaoundéré, etde la FALSH, ainsi que le Centre Africain de Partage de savoir (CAPS). La consultation des journaux et revues nous a été d'un apport non négligeable. Dans cette quête des idées, nous étions toujours attachés à lire tous les documents susceptibles de renfermer une notion importante pour l'élaboration de notre travail. À ce titre, tous les écrits relatifs à Meiganga, Djohong, Dir, Ngaoui et au Département du Mbéré ont attiré notre attention pour être lus. Une fois, fait, nous avions commencé à lire les écrits relatifs au Cameroun, à l'Afrique et à l'histoire générale susceptibles non pas seulement de nous donner des idées sur notre sujet, mais aussi de nous donner des pistes de réflexions pour mieux aborder notre sujet. Pour cela, nous étions munies d'un format A4 divisé en deux parties, sur lequel nous relevions toutes les données utiles en précisant leurs pages après avoir relevé les références de la première découverture (titre de l'ouvrage, auteur, année, ville, maison d'édition, volume ou numéro). Pour, les mémoires, projets des thèses et de DEA, nous notons l'auteur, année de soutenance, titre, nature du travail universitaire et l'université d'attache, susceptibles de nous donner certaines assertions pour illustrer notre argumentation.

Lors de l'enquête sur le terrain, nous avons également visité les lieux des documents de premières mains. C'est ainsi que nous étions rendus dans les archives des mairies et des arrondissements de Meiganga, de Djohong, de Dir, de Ngaoui et de la préfecture du Département du Mbéré. Nous avions également visité les archives de la délégation régionale du domaine et des cadastres de l'Adamaoua. Même si, certains centres ne nous ont rien fourni, du moins, quelques-uns nous ont servi et nous avions recueillis les données trouvées en les photocopiant et dont certaines sont insérées en annexe.

Ensuite, parlant des sources wébographiques, tous les documents relatifs à notre zone géographique d'étude, tous les documents relatifs aux mots « structure », « administration », « gestion », « population », et « département du Mbéré » étaient consultés et copiés parfois dans le téléphone, parfois dans l'ordinateur et parfois dans la clé USB. Avant de cliquer sur « rechercher », nous nous assurions d'abord de la mise du thème entre guillemets. Cependant, la première des choses que nous faisions était le copiage du site où se trouve l'information, suivi de la date et l'heure où ce site a été consulté avant l'enregistrement de tout document.

Nous avons mené cette étude en se focalisant également sur des sources orales. Car la compréhension véritable des structures administratives ne peut être atteinte sans l'association des témoignages oraux aux données écrites. Ce d'autant plus que des pans importants de l'Histoire du Nord-Cameroun sommeillent encore dans les mémoires. C'est pourquoi des enquêtes orales ont été menées auprès d'un certain nombre d'informateurs dans le cadre spatial de cette étude et dans des différentes couches sociales.De ce fait, nous avons d'abord élaboré le questionnaire afin de faire des entrevues avec les informateurs. Après une version préliminaire dont nous avions fait, nous étions concentrés sur les contenus en jetant un regard critique sur la formulation et l'ordre des questions pour vérifier si ce questionnaire nous permettra de nous donner des renseignements répondants à nos objectifs. Après l'administration du questionnaire, nous avons essayé de voir quel informateur à choisir concernant telle question. C'est ainsi que nous avons trouvé les vieillards, les membres des chefferies, les populations victimes de l'isolement administratif, les administrateurs modernes, les autorités traditionnelles et certains adolescents instruits comme des ressources importantes.

Pendant l'entrevue, nous nous montrions modestes en face de l'informateur et pour recueillir les données, un ami était à mon aide pour enregistrer les conversations tandis que, moi je relevais certaines informations sur un bloc-notes. Il arrivait souvent que l'informateur nous induit à poser des questions qui ne nous ont attirés l'attention au cours de l'élaboration de notre questionnaire. Une fois la conversation terminée avec chaque informateur, nous procédions à son identification, nom et prénoms, lieu, date, heure de rencontre, sexe, métier, âge et religion.

Une fois la collecte des donnéesfinie, nous avions procédé à les confronter entre elles et avec les réalités du terrain, les analyser et à les interpréter par rapport au fait dont nous voulons remonter à travers notre entreprise. Les qualités gardées étaient au cours de ce travail, celles d'une personne impartiale, attentive et donnante dans la plupart des cas, raisons aux informations endémiques. Après cette phase, nous avions procédé à l'élaboration du plan de rédaction d'abord, ensuite à la rédaction proprement dite. Pendant cette phase nous insérions souvent certaines idées obtenues nouvellement et gardant une forte prudence pour éviter les fautes de grammaire, d'orthographes et de styles dans notre essai. C'est ainsi que nous avions faits des relectures après la rédaction finale et avions soumis le travail aux appréciations de noscamarades de promotion, amis et connaissance avec qui nous travaillions en entraide même si cette symbiose ne nous écartera des difficultés fatales.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery