B. La professionnalisation de la discipline
a. Du loisir à l'entreprise, naissance du
revenu
C'est en Angleterre en 1885 que le football devient
professionnel, comme vu auparavant, les règles étaient un
élément de discorde donc la professionnalisation a
également été un moyen d'unifier et de structurer les
limites de ce sport, du moins sur le terrain. Un sport est dit professionnel
lorsque ses pratiquants vivent de l'activité physique. Les
premières sources de revenus sont apparus dans le nord du pays, et plus
difficilement dans le sud qui n'acceptait pas cette mixité sociale. Le
sud était en majorité composé de club classique qui
considérait que la pratique du football était
réservée à une élite sociale, et donc la rendre
accessible à n'importe qui pourrait bouleverser les moeurs, et la
société. Le nord qui lui était dominé par
l'industrie a vécu cette révolution d'une autre manière,
les clubs étaient en général possédés par
des grands patrons très riches, mais qui n'hésitaient pas
à rémunérer gracieusement leurs joueurs au même
titre qu'un ingénieur qu'ils embaucheraient pour leur usine. Pendant 5
ans, à partir de 1888, le championnat (appelé League) regroupe
uniquement les clubs du nord, qui n'arrangeait pas les affaires du premier club
sudiste à se professionnaliser, les Gunners d'Arsenal, club de Londres.
Les clubs du sud fut contraint de jouer dans une ligue en opposition à
la ligue du Nord, la Southern League, qui fut son apparition en 1894. Cette
ligue disparue en 1920, au moment où tous les clubs
d'Angleterre décidèrent de rejoindre la League. Mais à
l'instar du cricket, tennis ou encore hockey sur gazon, le football n'est pas
un sport « noble » et donc a eu du mal à se développer
dans l'empire britannique. Entre 1920 et 1935 plusieurs nations
sud-américaine et européenne autorisent le professionnalisme.
Mais s'ils sont dans la mesure de débourser de l'argent, c'est qu'ils en
gagnent à côté. La rentrée d'argent est
arrivée par les recettes que faisaient les clubs aux guichets,
l'engouement étant tellement important, qu'il passa d'une affluence de 4
639 spectateurs en moyenne en 1888, à 20 000 spectateurs en 1913.
Jusqu'en 1990, les recettes aux guichets représentent l'essentiels des
budgets des clubs, là où les affluences ne cessent de grimper. Le
sponsoring apparut assez tardivement sur les maillots, l'autorisation d'arborer
une publicité sur le maillot date d'Octobre 1969. D'origine, la Ligue
Française tenta d'imposer à tous les clubs le même sponsor
de maillot, ce que les clubs n'acceptèrent pas en 1968. En 1982, l'UEFA
(Union of European Football Associations) autorise les publicités sur
les maillots, hormis pour les différentes finales (en 1995, la finale
fut également autorisée). La FIFA quant à elle, refuse les
publicités sur les maillots d'équipe nationale. Avec la
technologie, un nouveau revenu presque insignifiant (au début) fait son
apparition, les droits TV et radio, ceux-ci représentaient en moyenne 1%
des recettes des clubs en 1980, et ça ne concernait que les clubs
disputant les compétitions européennes. En 1983 en Angleterre,
les premiers contrats de retransmissions de championnat sont signés,
1984 pour la France. Au début les clubs n'étaient pas favorables
à ses accords car la télévision n'était pas
prête à mettre de montant suffisant aux yeux des équipes.
Mais la concurrence entre les différentes chaines permet au droit TV
d'exploser, pour le plus grand bonheur des clubs. Fin des années 90, les
droits TV représentent deux tiers des recettes générales
des clubs de première division. Le football étant devenu une
véritable machine monétaire avec un marché qui
représente 400 milliards d'euros à travers le monde, des
instances sont primordiales pour garder un écosystème juste et
durable.
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