Désintermédiation de la finance islamique( Télécharger le fichier original )par Youssef AITKADISS Université Ibn Tofail - Master spécialisé en ingénierie financière et finance islamique 2017 |
Section 2 : La technologie Blokchain et les cryptomonnaies en finance islamiqueOn ne peut pas parler aujourd'hui d'une monnaie électronique sans mettre la lumière sur une notion importante qui est la monnaie complémentaire : C'est une monnaie qui peut être utilisée en complément de la monnaie officielle. Nul n'a obligation de faire ou de recevoir un paiement en monnaie complémentaire, il se fait uniquement si le vendeur et l'acheteur sont d'accord, la monnaie étatique garde donc toute sa prééminence, mais elle n'est plus unique. Elles permettent des transactions qui ne se feraient pas dans la monnaie officielle en cas de crise puisque Les monnaies complémentaires constituent - en partie - une réponse aux risques bancaires (faillite) et monétaire (inflation). Une monnaie complémentaire ne rapporte pas d'intérêts, car il n'y a aucune raison de l'épargner, et certaines sont même « fondantes », c'est-à-dire qu'elles perdent de l'ordre de 1 à 2% de leur valeur par mois. Ces monnaies sont faites pour circuler et pour faciliter les échanges, et pas pour être thésaurisées, et c'est exactement la fonction de la monnaie en finance islamique qui la considère comme une unité de mesure et un instrument de change, et interdit de la rendre une marchandise qui se vend et s'achète avec des intérêts. On compte plus de 5000 monnaies complémentaires à travers le monde. (5) 4 (5) Site complementarycurrency.org recense les monnaies complémentaires Pendant la crise de 1929 qui a frappé les États-Unis et s'est diffusée dans toute l'Europe, Les banques, dont la situation se détériore, restreignent les lignes de crédit accordées aux entreprises, au risque de les pousser à la faillite. Seize entrepreneurs décident alors de se réunir pour voir comment ils pourraient sauver leurs sociétés. Constatant que l'entreprise A a besoin d'argent pour acheter des marchandises à l'entreprise B, qui elle-même a besoin d'argent pour payer son principal fournisseur l'entreprise C, ils décident de créer un système de crédit mutuel entre eux : quand A achète chez B, A enregistre un débit et B un crédit correspondant, de même quand B achète à C, etc.. Ces débits et ces crédits sont dénommés WIR. L'argent du système bancaire ne circulait plus entre ces entrepreneurs qui venaient de créer leur propre monnaie, ainsi que leur propre banque (la banque WIR) pour la gérer, et pour simplifier les transactions, il est établi que 1 WIR = 1 franc suisse. Aujourd'hui, une PME suisse sur cinq (soit 60 000 entreprises) adhère au système, et utilise le WIR en complément du franc suisse. Cette monnaie a un effet contracyclique : le volume d'activité du WIR augmente lorsque l'économie suisse se trouve en récession, et baisse en période de croissance. Sans le WIR, des PME suisses auraient fermé leurs portes, d'autres auraient été amenées à réduire leur niveau d'activité. Après la crise de 2008, des monnaies complémentaires qu'on appelle cryptomonnaies ont apparus permettant des transactions Peer to Peer sans passer par le système bancaire, une technologie appelée Blokchain a permis à ces monnaies de voir le jour. 2.1 La technologie BlokchainDans notre système traditionnel, une banque est l'organisme garant de la fiabilité et de la sécurité des transactions, donc l'exemple typique d'un tiers de confiance externalisé, mais avec les crises de confiance successives, le système bancaire commence à perdre cette position, donc on a commencé à chercher d'autres modèles décentralisés. La blockchain est la technologie sous-jacente aux bitcoins. L'invention du bitcoin, fin 2008, avait pour objectif de montrer la faisabilité d'une monnaie basée sur un système de confiance répartie. Il s'agit d'une monnaie cryptée, dont le mécanisme de confiance est basé sur un système où le registre des transactions est réparti entre plusieurs noeuds du réseau. Les algorithmes de cryptage des transactions sont open source, ce qui renforce l'idée de confiance dans la monnaie. ? Définition 1 La blockchain est une technologie novatrice qui permet à des utilisateurs d'effectuer des transactions financières ou non, garanties et auditables par tout le monde, sans avoir besoin d'un tiers de confiance. Après chaque transaction, une nouvelle ligne vient se greffer au bloc, formant une chaîne indéfectible. Elle incarne le livre de compte 2.0, l'historique de chaque transaction étant répertorié dans un registre décentralisé et redistribué. La complexité des algorithmes utilisés rend ces transactions infalsifiables. (6) 5 (6) La bLockchain, ou La confiance distribuée, Yves caseau serge soudoPLatoff juin 2016 ? Définition 2 La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d'informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle, elle constitue une base de données qui contient l'historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. (7) 6 Blokchain demystification, BELLAJ Badr Au niveau mondial, La phase d'exploration est déjà dépassée, plusieurs pays ont commencé à adopter cette technologie dans plusieurs domaines comme les services financiers, les cryptomonnaies, et aussi dans les services gouvernementaux, la santé et l'éducation ... Blokchain demystification, BELLAJ Badr 7 8 En Afrique, de nombreux pays utilisent déjà la Blokchain :
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