V. DISCUSSION
Notre étude nous a permis de déterminer le taux
d'incidence de l'infection au VHB et d'identifier chez les donneurs de sang les
facteurs associés à cette incidence. Aussi, nous avons pu
vérifier nos hypothèses de recherche et apporter des
réponses à nos questions de recherche. Dans cette partie, nous
avons confronté les résultats de notre étude à
d'autres études menées sur le sujet, de même qu'aux
évidences scientifiques disponibles dans les revues, journaux et
livres.
5.1. Rappel des principaux résultats de notre
étude
L'étude a concerné 23 494 donneurs de sang parmi
lesquels 71,23% étaient des donneurs de sexe masculin et 85,75% vivaient
en milieu urbain. Le taux d'incidence de l'hépatite virale B chez les
donneurs de sang était de 9,53 séroconversions pour 1000
donneurs-années. Le nombre de donneurs-années était de
58637,499. Le temps médian de séroconversion était de
75,73 mois et les délais le plus court et le plus long de
séroconversion étaient respectivement de 2,7 mois et de 107,1
mois. Le risque de séroconvertir était 1,302 fois plus
élevé chez les donneurs de 21 à 24 ans (p=0,007) et 2,485
fois chez ceux de plus de 24 ans (p<0,0001) comparativement aux donneurs de
moins de 21 ans. Les donneurs féminins avaient 1,108 fois plus de risque
de séroconvertir que les donneurs masculins (p=0,325). Le lieu de
résidence du donneur n'était pas significativement associé
à la séroconversion du VHB (Hazard ratio=1,118 ; p=0,362). Le
risque de séroconvertir diminuait significativement avec le nombre de
dons de sang (Hazard ratio=0,583 ; p=0,006).
5.2. Limites de l'étude
L'exploitation d'une base de données (caractère
rétrospectif de notre étude) a constitué une limite pour
notre étude du fait de l'absence de certaines variables telles que le
site de don de sang, le niveau d'instruction ou le niveau
socioéconomique des donneurs de sang, le non renseignement des
résultats sérologiques et de la difficulté à les
collecter. Le nombre élevé de perdus de vue (abandon du don de
sang quelle que soit la raison) pourrait constituer également une limite
à notre étude.
Aussi, les échantillons sanguins issus des dons de sang
et soumis au dépistage du VHB au CNTS ne bénéficient pas
toujours d'un deuxième test de confirmation, ce qui pourrait être
source d'un nombre élevé de faux positifs.
Enfin, l'Ag HBs ayant un caractère transitoire dans le
sang, les donneurs ayant séroconverti, puis guéris avant leur don
de sang n'ont pas été détectés, ce qui constitue un
biais de sélection et d'information.
SAWADOGO Abdoul-G, Master Santé Publique-Option
Epidémiologie, Biostatistique et Recherche en santé -
Année académique 2018-2019
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