UNIVERSITE LIBRE DES PAYS DES GRANDS LACS DE BUKAVU
ULPGL - BUKAVU
251662848
B.P : 1691 Bukavu
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE
L'EDUCATION
EFFICACITE DE LA PSYCHOEDUCATION DANS LA PRISE EN
CHARGE DES PATIENTS SOUFFRANT DES TROUBLES BIPOLAIRE AU
CENTRE PSYCHIATRIQUE SOSAME DE BUKAVU
251663872DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
Par
FADHILI BALEMBA Lydia
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Grade de licencié en Psychologie
Option : Psychologie Clinique
Directeur : Pr Felly DIONGO OMOKOKO
Encadreur : Ass. MURHABAZI NACK
César
Décembre 2020
DEDICACE
A nos très chers parents : BAGOMBA BALEMBA J P
et CITO CIRUBAGANYI Faida. Vous êtes la source de laquelle j'ai
toujours puisé soutien, courage et persévérance. Vos
encouragements, vos immenses sacrifices et vos précieuses prières
nous ont toujours entouré et soutenue tout au long de nos années
d'étude.
Aucune dédicace ne saurait décrire nos
authentiques sentiments de profonde reconnaissance et de grand attachement.
Puisse Dieu Tout Puissant vous préserve du mal ; vous comble de
santé, de bonheur et vous accorde une longue et heureuse vie.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail qui demeure une oeuvre commune, nous
tenons à remercier tout celui qui, de près ou de loin, a
contribué moralement ou matériellement à notre formation
et à sa réalisation:
A notre créateur Dieu, l'Eternel des armées
pour tant de grâces qu''il ne cesse de nous combler.
Au ProfesseurFelly DIONGO OMOKOKO, vous nous avez
accordé un immense honneur et un grand privilège en
acceptant avec gentillesse et spontanéité, de diriger notre
travail. Nous vous exprimons notre profonde reconnaissance.
A l'Assistant MURHABAZI NACK César, notre
encadreur. Nous avons toujours admiré vos qualités humaines
et professionnelles ainsi que votre modestie qui restent exemplaires,
vos conseils, votre sens d'écoute ont suscité en nous une
grande admiration et un profond respect.
A nos parents BagombaBalemba et son épouse
CitoCirhubaganyi pour leurs soutiens tant moral que financier ;
à nos frères et soeurs, FarajaBalemba, Esther, Esperance,
Aganze pour la sympathie et affection.
Aux cadres et au personnel soignant du CP SOSAME qui ont
pris le temps de remplir notre questionnaire et aux patients bipolaires qui
ont participé à notre enquête.
A l'Ir Jeannot Laisi pour sa patience, ses conseils et
pour tous les sacrifices consentis à notre égard.
A nos camarades et collègues de promotion pour avoir
partagé les joies et les peines de ces années d'études et
tous ceux dont les noms ne sont pas repris sur cette page à
défaut d'espace. Notre considération est très grande
à votre égard.
FADHILI BALEMBA
Lydia
SIGLES ET ACCRONYMES
APA : Association des Psychologues Américains
Ass : Assistant
BDOM : Bureau Diocésain des OEuvres
Médicales
CIM : Classification Internationale des Maladies
mentales
CP : Centre Psychiatrique
CMP : Centre Médico-Psychologique
CNIL : Commission Nationale d'Informatique et de
Liberté
DSM : Manuel Diagnostique et Statistique des troubles
mentaux
EEG: Electro-Encéphalogramme
ECA: Epidemiological Catchement Area study
ETP: Educationthérapeutique
F : Fréquence
IPSRT : Psychothérapie Interpersonnelle et des
Rythmes Sociaux
ISDR : Institut Supérieur pour le
Développement Rural
ISTM : Institut Supérieur des Techniques
Médicales
MDQ :MoodDisorder Questionnaire
NCS : National Cormobidity Survey
N : Effectif total
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PC : Prise en Charge
PMD : Psychose Maniaco-Dépressive
SOSAME : Soins de Santé Mentale
TB : Trouble Bipolaire
TCA : Trouble de Conduite Alimentaire
TCC : Thérapie Cognitivo-comportementale
TOC : Troubles Obsessionnels Compulsifs
RDC : République Démocratique du Congo
ULPGL : Université Libre des Pays des Grands
Lacs
INTRODUCTION
1.1. Problématique
Le trouble bipolaire (TB), classé en 1990 au
sixième rang parmi les dix premières causes d'invalidité
dans le monde, constitue encore aujourd'hui un réel problème de
santé publique malgré les progrès diagnostiques et
thérapeutiques (Ghachem et al. 2006, p.329-336).
C'est dans ce sens que Sanchez-Moreno et al. (2010,
p .32) soutiennent qu'il est désormais établi
qu'au-delà des épisodes thymiques, les patients peinent à
atteindre une rémission fonctionnelle complète où il
persiste des altérations dans divers domaines comme l'emploi, les
relations amicales et familiales et, les loisirs.
Le trouble bipolaire est un trouble largement comorbide avec
un taux de comorbidité estimé par Merikangas et al. (2011, p.51)
à respectivement 88,2%, 83,1% et 69,1% pour les troubles bipolaire des
types I, II et indifférenciés. Ces auteurs retrouvent que 76,5%
des patients bipolaires souffrent, en plus de leur trouble bipolaire d'une
autre comorbidité psychiatrique avec plus de la moitié d'entre
eux. Parmi eux, les troubles anxieux, en particulier les attaques de panique
font partie des comorbidités les plus fréquentes (49,8%), suivi
par les troubles de la personnalité (44,8%) et les troubles de l'usage
de substance psychoactives (36,6%).
Tondo et al. (2005, pp. 55-65) estiment un risque suicidaire
pour les patients souffrant de trouble bipolaire : 30 à 60 fois
plus important qu'en population générale et, le suicide
représente 15 à 20% des causes de décès chez ces
patients.
En Afrique, le trouble bipolaire a longtemps été
sous-estimé. C'est pourquoi, Diop (1967, p.57) dit que la psychose
maniaco-dépressive semble relativement rare en milieu Africain et n'a
apparu dans les enseignements de la faculté de médecine qu'en
1979, en Tunisie.
La pathologie bipolaire demeure parmi les maladies
psychiatriques à risque suicidaire particulièrement important :
la prévalence du suicide chez les patients bipolaires est de 15%, soit
environ 2000 morts par an (Rouillons, 2008, pp.6-70).
Le repérage des sujets exposés à ce
risque s'avère essentiel dans la prise en charge de la pathologie. Les
conséquences psychosociales de la maladie, notamment l'altération
du fonctionnement professionnel, la dégradation des relations
interpersonnelles et sociales ou encore la comorbidité addictive,
constituent des facteurs prédictifs du pronostic de la maladie. Ce qui
souligne l'intérêt d'une prise en charge précoce, incluant
le repérage des formes à début précoce,
l'instauration d'un traitement pharmacologique et psychothérapique
adéquat avec réhabilitation psychosociale ;
Cette prise en charge du trouble bipolaire repose,
d'après Oud Mayo-Wilson et al. (2016) sur un traitement
pharmacologique dont l'efficacité est établie mais comporte des
limites et les thérapies psychologiques issues d'approches
psychosociales, basées sur une approche multidimensionnelle, ont
trouvé une place importante dans la prise en charge globale du patient
souffrant de trouble bipolaire en adjonction du traitement
médicamenteux.
C'est ainsi que Yatham et al. (2013, p.1-44) parle La
psychoéducation, inspirée des programmes d'éducation
thérapeutique développée dans le champ des maladies
somatiques chroniques, qui doit désormais faire partie des
recommandations internationales dans la prise en charge du trouble
bipolaire.
Ces auteurs ajoutent que la psychoéducation est
maintenant reconnue dans les lignes directrices psychiatriques et elle est au
premier plan dans la prise en charge des patients bipolaires. Bien que
plusieurs recensions des écrits sur l'efficacité des
interventions psychosociales pour le trouble bipolaire aient été
effectuées (par exemple Huxley et al. 2000 ; Khazaal et al. 2006 ; Maina
et al. 2010 ; Miklowitz, 2008 ; Weber et al. 2007), aucune ne s'est
intéressée à l'efficacité spécifique de la
composante psychoéducative de ces interventions. Par exemple, Khazaal et
al. (2006) se sont intéressés conjointement à
l'efficacité de la psychoéducation et de la thérapie
cognitive comportementale pour les patients bipolaires.
S'inscrivant dans la philosophie de l'éducation
thérapeutique, la psychoéducation fait partie des
recommandations internationales de prise en charge dans les troubles
bipolaires. Elle offre une réponse aux défis
thérapeutiques posés par les troubles bipolaires. Le but
général de la psychoéducation pour le trouble bipolaire
estde fournir aux patients ou aux membres de leur famille des informationssur
la maladie et son traitement. Plus spécifiquement, la
psychoéducation vise à enseigner aux patients comment mieux
gérer leur maladieafin de réduire les rechutes, les
symptômes résiduels et d'augmenterleur niveau fonctionnel.
Cette citation est soutenue par Martin Provencher et al.
(2012, p. 157), Rouget et Aubry (2007, pp. 11-27) et Bond Anderson IM
(2015), lorsqu'ils disent que l'efficacité de la psychoéducation
est confirmée concernant des domaines comme la prévention des
rechutes thymiques et l'amélioration de l'observance, mais les
données de la littérature demeurent actuellement insuffisantes
pour statuer de l'efficacité de la psychoéducation sur le
fonctionnement, bien que des travaux aillent dans ce sens.
Etant donné la régularité des malades
mentaux souffrant de trouble bipolaire dans la Province du Sud-Kivu et le
système de pris en charge en vigueur au Centre psychiatrique de Bukavu,
quelques interrogations méritent d'être soulevées dans
cette étude :
- Quelle est la place qu'occupe la psychoéducation
dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaires
soignés au Centre SOSAME de Bukavu ?
- La psychoéducation est-elle efficace que d'autres
thérapies psychologiques dans le cadre de traitement de troubles
bipolaires ?
0.2. Hypothèses du
travail
Pour tenter de répondre à ces questionnements,
nous avons supposé que :
- La psychoéducation serait largement utilisée
comme l'une des thérapies psychologiques favorisant
l'amélioration du fonctionnement psychosocial des patients souffrant de
trouble bipolaire soignés au Centre Psychiatrique SOSAME ;
- La psychoéducation ferait partie des interventions
psychologiques recommandées et efficaces dans traitement des patients
souffrant des troubles bipolaires.
0.3. Objectifs du travail
Cette étude a pour objectifs : d
- De connaître la place qu'occupe la
psychoéducation dans le traitement des patients souffrant de trouble
bipolaire ;
- De connaître l'efficacité de la
psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant de
trouble bipolaire à l'instar d'autres thérapies psychologiques ,
identifier les mécanismes de mise en application de la
psychoéducation dans le processus thérapie lié au trouble
bipolaire.
0.4. Intérêt de
l'étude
La présente étude est une contribution en
psychologie clinique et revêt un double intérêt :
théorique et pratique. Sur le plan théorique, ce travail pourrait
constituer un cadre de référence pour les futurs chercheurs et
la communauté scientifique, soucieux d'obtenir des informations dans
le domaine clinique, notamment l'apport de la psychoéducation dans le
trouble bipolaire. Sur le plan pratique, ce travail offre des informations
utiles aux prestataires des soins en santé mentale concernant
l'efficacité avérée de la psychoéducation comme
l'une des thérapies psychologiques internationalement recommandée
pour traitement des troubles bipolaires.
0.5. Méthodologie du
travail
Cette étude s'étend sur la période
allant d'Octobre 2019 à Octobre 2020. Sa population d'étude est
constituée des patients souffrant des troubles bipolaires des types I
ou II selon les critères du DSM-5 ayant bénéficié
du programme de psychoéducation pendant cette période et
l'équipe soignante du Centre psychiatrique SOSAME. Au sein de ces deux
populations, nous avons choisi occasionnellement 12 patients souffrant de cette
maladie et, exhaustivement les 22 soignants, en utilisant les méthodes
d'enquête et analytique soutenues par deux questionnaires
d'enquête, l'un réservé aux soignés et l'autre, aux
soignants.
Le dépouillement et le traitement des données se
sont réalisés par le décompte des fréquences et
l'analyse de contenu, transformées en proportion.
0.6. Subdivision du
travail
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est
subdivisé chapitres. Le premier chapitre traite des
généralités sur la psychoéducation. Le
deuxième chapitre est consacré au cadre méthodologique. Le
troisième chapitre traite de présentation, de l'analyse et de
l'interprétation des résultats.
PREMIER CHAPITRE :
GENERALITES SUR LA PSYCHOEDUCATION
Dans ce chapitre, notre attention s'est focalisée sur
les définitions des concepts, les aspects théoriques sur la
psychoéducation, les troubles bipolaires et ses effets ainsi que les
études antérieures.
1.1 DEFINITION DES
CONCEPTS
Il est pour nous indispensable de préciserla
signification des concepts utilisés dans cette étude pour
éviter toute confusion. C'est ainsi que nous définissons les
concepts suivants :
1.1.1.
Psychoéducation
D'aprèsBonsack,Rexhaj et Favrod (2005, p. 79-84),
« la psychoéducation peut être définie comme une
intervention didactique et psychothérapeutique systématique qui
vise à informer les patients et leurs proches sur le trouble
psychiatrique et à promouvoir les capacités pour y faire
face ».
Elle est une thérapie qui informe le malade et son
entourage sur la maladie dont souffre celui-ci afin de la combattre(
www.infirmiers.com./pdf/tfe.romaindedroy.pdf.).
C'est donc une méthode thérapeutique et
pédagogique qui vise à instruire le patient et son entourage afin
d'y résister.
1 1.2 Trouble
bipolaire
Les Troubles Bipolaires (TB) anciennement appelés
« psychoses maniaco-dépressives », puis« maladies
maniaco-dépressives » sont des perturbations de l'humeur
caractérisées par la survenue généralement
répétée d'épisodes maniaques, hypomaniaques,
dépressifs (inconstamment) ou mixtes séparés par des
périodes au cours desquelles les sujets sont, à priori, indemnes
de dysfonctionnement psychique majeur (Henry et Gay (2004 cités dans le
http://www.orpha.net/data/patho/FR/fr-troublesbipolaires.pdf ).
Le trouble bipolaire est d'après American
Psychiatric Association (1994), une maladie chronique
caractérisée par des cycles récurrents de
dépression et de manie, une évolution erratique et des
symptômes résiduels marqués qui interfèrent de
façon significative avec le fonctionnement de l'individu. Il est
généralement divisé en deux catégories : le trouble
bipolaire de type I (BP-I : manie et dépression) et de type II (BP-II :
hypomanie et dépression).
Il est ainsi un état de surexcitation des fonctions
psychiques caractérisé par une humeur euphorique et/ou irritable
et, un état psychique présentant une perturbation de l'humeur
dans le versant négatif.
1 .1 .3 Patient
Selon le Dictionnaire de Soins Infirmiers et de la profession
(2000), le patient est une personne soignée qui présente un ou
plusieurs problèmes de santé pour lesquels elle a recours aux
soins.
Le patient est une personne ayant un problème de
santé, l'équipe soignante la reprend en soins afin de l'aider
dans sa perte d'autonomie et ses problèmes médicaux pour
améliorer son état de santé (http://
www.infirmiers.com./pdf/tfe.romaindedroy.pdf.)
Donc, un patient est une personne qui souffre et qui est prise
en charge par un thérapeute.
1.1.4 Prise en charge
Ce terme désigne le fait d'assumer une
responsabilité. Celle-ci peut concerner une personne, un objet ou une
situation. Exemple : Son supérieur lui a confié la prise en
charge de ce dossier(http://
www.infirmiers.com./pdf/tfe.romaindedroy.pdf.).
Cette expression s'emploie aussi plus spécifiquement
dans le domaine de la médecine et désigne le fait de prodiguer
des soins à un patient. (
https://www.linternaute.fr/
dictionnaire/fr/ definition/ prise-en-charge/).
Donc, la prise en charge (PEC) est l'ensemble des
procédés des stratégies qu'utilise une personne, une
institution pour satisfaire les besoins de quelqu'un ou d'un groupe.
1.2 REVUE DE LA LITTERATURE
THEORIQUE
1.2.1 Notion de trouble
bipolaire
D'après les recherches de Kahn et al. (2004, p.1),le
trouble bipolaire (anciennement, la psychose maniaco-dépressive) est un
trouble biologique sévère qui atteint 1% de la population
adulte. Même si les symptômes et la sévérité
varient, le trouble bipolaire a un impact considérable sur ceux qui ont
cette maladie et sur leur famille, conjoint(e) et amis.
Le trouble bipolaire est fréquent, il débute
généralement à un âge précoce (âge de
début estimé à 20 ans selon Epidémiologique
Catchment Area (ECA). Sa prévalence à un an, et sa
prévalence sur la vie, en population générale, dans les
études internationales, se situe respectivement entre 0,1 et 1,7%, et
entre 0,2 et 1,6% (Rouillons, 1997, p.7-11).
Les TB affectent les émotions. Il y a deux types
de troubles de l'humeur. Dans les troubles unipolaires (un pôle), comme
le trouble dépressif majeur, on note une baisse de l'humeur. Dans les
troubles bipolaires (deux pôles), on peut noter une
élévation excessive de l'humeur. Tous les troubles de l'humeur
sont associés à des modifications chimiques dans le cerveau. Les
troubles de l'humeur sont des maladies traitables pour lesquels il existe des
interventions spécifiques.
1.2.2 Symptômes du trouble
bipolaire
D'après khan (op.cit.), le trouble bipolaire est une
maladie caractérisée par des cycles de changements de l'humeur.
La personne peut présenter des périodes d'élévation
de l'humeur puis des périodes d'humeur dépressive et, parfois,
des moments où l'humeur est normale.
On peut trouver quatre types d'épisodes thymiques
(i.e. affectifs) dans le trouble bipolaire:
- La manie : Elle débute souvent par une
augmentation du niveau d'énergie, de la créativité, et de
l'aisance sociale. Par contre, ces sentiments peuvent rapidement se transformer
en euphorie (humeur extrêmement élevée) ou en
irritabilité excessive. Les gens atteints de manie manquent souvent
d'autocritique et ne réalisent pas qu'il y a un problème. Ils
peuvent blâmer les gens qui tentent de le leur refléter. Lors de
l'épisode de manie, les symptômes suivants sont présents
pendant au moins une semaine et empêchent la personne de fonctionner
normalement:
- L'humeur est élevée, euphorique et/ou
irritable de façon anormale et persistante, pendant au moins une semaine
(ou toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire). Une
augmentation inhabituelle et persistante du niveau d'énergie et/ou de
l'activité orientée vers un but (social, scolaire, professionnel
ou sexuel) est associée à la modification de l'humeur,Et au moins
3 des symptômes suivants (4 si l'humeur est seulement irritable) ont
persisté avec une intensité suffisante :
· Réduction du besoin de sommeil mais niveau
d'énergie très élevé ;
· Désir de parler constamment, parler si
rapidement que les autres ne vous suivent pas ;
· Fuite des idées ou sensation subjective que les
pensées défilent ;
· Distractibilité : l'attention se déplace
rapidement entre différents sujets en quelques minutes ;
· Augmentation de l'estime de soi ou idées de
grandeur ;
· Augmentation de l'activité orientée vers
un but ou agitation psychomotrice ;
· Engagement excessif dans des activités
agréables mais à potentiel élevé
deconséquences dommageables (dépenses excessives d'argent,
activité sexuelle inappropriée, investissements mal
avisés).
Dans des cas sévères, la personne peut
présenter des symptômes psychotiques tels des hallucinations
(entendre ou voir des choses qui ne sont pas là) ou des délires
(croyance ferme que des choses fausses sont vraies).
- L'hypomanie. Elle est une forme plus légère
de la manie. L'individu présente des symptômes similaires mais
d'intensité moins sévère et causant moins d'impact
fonctionnel.Pendant l'épisode d'hypomanie, l'humeur peut être
élevée, la personne se sent mieux que d'habitude et est plus
productive. Elle ne pense pas qu'il y a un problème. Plus tard, elle
peut même cesser de prendre des médicaments pour ressentir
à nouveau l'hypomanie. Par contre, l'hypomanie est souvent suivie d'un
épisode de manie ou de dépression.
- La dépression majeure. Les symptômes suivants
sont présents pendant au moins 2 semaines (5 des critères
suivants dont l'un des 2 premiers) :
· Tristesse presque tous les jours, pratiquement toute la
journée ;
· Perte d'intérêt pour presque toutes les
activités, presque tous les jours, pratiquement toute la
journée : augmentation ou diminution de l'appétit,
augmentation ou diminution du sommeil, fatigue, agitation ou ralentissement
psychomoteur ;
· Difficulté à penser, indécision,
trouble de concentration presque à tous les jours, auto
dévalorisation ou culpabilité excessive, - idées de
suicide ou de mort récurrentes. La dépression
sévère peut parfois inclure des hallucinations ou des
délires.
- Caractéristiques mixtes : Lorsque les symptômes
de manie et de dépression sont présents en même temps ou
qu'ils alternent fréquemment dans la même journée, on parle
d'un épisode avec des caractéristiques mixtes. Par exemple,
lorsque l'épisode de manie s'accompagne de 3 symptômes de
dépression majeure, on parle d'un épisode de manie avec des
caractéristiques mixtes. La personne est excitée ou agitée
mais aussi irritable et déprimée.
1 .2.3 Ethiopathogenie des
troubles bipolaires
Pour Hamdani et Gorwood (2006, p.25), plusieurs
hypothèses éthiopathogeniques ont contribué à
l'élaboration du schéma causal de la pathologie
bipolaire :
1.2.3.1
Génétique du trouble bipolaire
L'existence d'une vulnérabilité
génétique vis-à-vis du trouble bipolaire est
établie depuis longtemps, les données issues d'études
familiales, d'études de jumeaux et d'adoption ont démontré
sans équivoque l'implication de facteurs génétiques dans
la survenue de trouble bipolaire. En effet, si la prévalence du trouble
est estimée entre 0,5 et 1,5% en population générale, ce
risque augmente de 5 à 10% si un apparenté au premier
degré est atteint, tandis que le taux de concordance de jumeaux
monozygotes atteint 40 à 70%.
Actuellement, les données de la littérature
suggèrent l'interaction de plusieurs gènes avec des
mécanismes génétiques complexes, on a même
identifié les régions chromosomiques les plus susceptibles
d'être porteuses de facteurs de vulnérabilité
génétique à travers des études d'association et de
liaison ( Bellivier F., 2009, p. 82).
Le trouble bipolaire débute généralement
à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, même si
parfois il commence dans l'enfance ou dans la quarantaine ou la cinquantaine.
Lorsque le premier épisode survient après 50 ans, la cause la
plus probable est un autre problème médicalqui imite le trouble
bipolaire tel qu'une maladie neurologique ou les effets des drogues, de
l'alcool ou un médicament.
1.2.3.2 Neurobiologique du
trouble bipolaire
Les théories neurobiologiques des troubles bipolaires
plaident pour l'implication de certains neurotransmetteurs tels la
sérotonine et la noradrénaline dans la physiopathologie des
troubles bipolaires. Parallèlement aux recherches sur la
sérotonine. Certains travaux suggèrent qu'une augmentation
noradrénergique serait annonciatrice du virage de l'humeur. Une
perturbation dopaminergique serait retrouvée également dans les
états maniaques et dépressifs. D'autres neurotransmetteurs
semblent aussi être impliqués dans les troubles bipolaires comme
le système inhibiteur du GABA et excitateur du glutamate,
l'acétylcholine ou encore l'histamine (Berns et Nermeroff, 2003,
p.76-84).
1.2.3.3 Anomalies
anatomiques et éléctrophysiologiques
Grâce aux techniques d'imagerie, plusieurs anomalies du
cortex cérébral des sujets bipolaires ont été
décrites (Krebs, 2006, 45): -Un cortex préfrontal plus petit
comparativement aux sujets normaux ce qui réduirait les performances
cognitives surtout pour les tâches attentionnelles. -Une diminution de
la densité du cortex singulaire antérieure, région
impliquée dans la cognition et le contrôle de la
motricité.
-Une augmentation de la taille de l'amygdale temporale
(région directement sollicitée dans la reconnaissance des
émotions) chez les adultes bipolaires contre une diminution de celle-ci
chez les adolescents atteints de la même pathologie.
Sur le plan éléctrophysiologique, le trouble
bipolaire s'accompagnerait d'anomalies de l'onde P50 qui reflète le
filtrage inhibiteur, lequel serait impliqué dans la survenue des
hallucinations, ce filtrage inhibiteur se trouve diminué de
manière significative chez les bipolaires ayant présenté
des symptômes psychotiques comparativement aux bipolaires « non
psychotiques » et aux sujets contrôle.
1.2.3.4 Evénements
de vie et bipolarité
La comparaison de patients bipolaires, maniaques,
dépressifs ou euthymiques, montre que les événements de
vie qui précèdent le dernier épisode, lorsque celui-ci
survient au moins un an après le précédent, sont
comparables chez les patients maniaques et chez les patients
déprimés. En revanche, le traitement médicamenteux,
l'observance thérapeutique et les antécédents personnels
« modulent » le rôle précipitant des
événements de vie (Gorwood, 2005 .p.25).
Il n'existe pas d'événements précipitant
spécifiques, néanmoins, on note fréquemment : la perte
d'un proche, le changement ou la perte d'un emploi, les
déménagements, les toxiques et drogues ; dont il est souvent
difficile de savoir s'il révèle un trouble bipolaire ou s'il
s'agit purement d'épisodes «pharmaco-induits »; la
réduction du sommeil; incriminée surtout dans les rechutes
maniaques ;ou encore l'accouchement qui constitue chez les femmes, un
événement de vie stressant spécifique (Hamdani et Gorwood,
op.cit.p.20).
1.2.3.5 Aspects cognitifs
et qualité des relations sociales
L'entourage des patients ainsi que la qualité de leurs
relations interpersonnelles semblent affecter l'évolution du trouble
bipolaire. En effet, nombreuses études prospectives montrent qu'un
soutien social de mauvaise qualité s'accompagne de rechutes plus
fréquentes et d'une durée de rémission plus courte, aussi
le style cognitif des sujets bipolaires pourrait prédire la
décompensation et même la sévérité des
symptômes. D'autres facteurs développementaux, de survenue plus
précoce, ont été incriminés, tels les carences
affectives, les mères dominatrices, l'absence de père «
émotionnel » ou « physique », les
antécédents de maltraitance ou d'hyperactivité dans
l'enfance ( Richa et al. 2009, p.18).
1 .2.4 Causes du trouble
bipolaire
Selon Kahn et al (op.cit.p.8), les études tendent
à démontrer que le trouble bipolaire est causé par une
anomalie au niveau du fonctionnement du cerveau ou au niveau de la
communication entre les cellules nerveuses.
On ne connait pas la nature précise de l'anomalie
biochimique mais ce trouble est associé à une
vulnérabilité au stress émotionnel et physique.
Conséquemment, des facteurs de stress (par exemple, des
expériences bouleversantes, l'usage de drogues ou l'insomnie) peuvent
déclencher un épisode même s'ils ne causent pas le trouble
bipolaire.
Tout comme dans d'autres maladies physiques, on note une
interaction entre une vulnérabilité génétique et
des facteurs de stress environnementaux. Par exemple, les maladies cardiaques
peuvent être le résultat d'une interaction entre des taux de
cholestérol élevés ou une hypertension
artérielle qui diminuent progressivement l'apport d'oxygène au
coeur et un événement stressant (par exemple, l'exercice physique
ou une tension émotionnelle) qui occasionne une douleur à la
poitrine ou une crise cardiaque si l'apport d'oxygène est trop bas.
1.2.5 Les différents
types de troubles bipolaires
Selon le DSM5 (2013), deux types de TB sont
distingués, notamment les TB du type I et le TB du type II :
- Dans le trouble bipolaire de type I, la personne
présente des épisodes de manie et, presque toujours, des
épisodes de dépressions. Si la personne a présenté
dès le début un épisode de manie, on peut poser un
diagnostic de trouble bipolaire même si la personne n'a pas encore eu un
épisode de dépression. Il est probable que la personne
présentera des épisodes de dépression et de manie à
moins de recevoir un traitement efficace ;
- Dans le trouble bipolaire de type II, la personne ne
présente que des épisodes d'hypomanie et de dépression,
pas d'épisode de manie. Ce type de trouble bipolaire peut être
difficile à reconnaitre car l'hypomanie peut sembler normale si la
personne est simplement très productive et évite les
problèmes. Les individus atteints du trouble bipolaire de type II ne se
préoccupent pas souvent des épisodes d'hypomanie et demandent
untraitement seulement lorsqu'ils sont déprimés. Malheureusement,
si on prescrit seulement un antidépresseur, sans stabilisateur de
l'humeur, pour un trouble bipolaire de type II, on peut déclencher un
épisode de manie ou des cycles plus fréquents ;
- Les troubles bipolaires de type I et II peuvent être
à cycle rapide. Dans ce type de trouble, la personne présente au
moins 4 épisodes à chaque année (manie, hypomanie ou
dépression). Ceci survient chez 5-15% des patients avec le trouble
bipolaire. Les cycles rapides peuvent parfois être
déclenchés par la prise d'antidépresseurs sans
stabilisateurs de l'humeur. Les troubles bipolaires à cycle rapide sont
plus fréquents chez les femmes.
1. 2 .6 Traitement de Trouble
bipolaire
Le traitement comprend la prise de médicaments pour
diminuer le taux de cholestérol et la tension artérielle ainsi
qu'un changement au niveau des habitudes de vie (par exemple, l'exercice, la
diète, la diminution des facteurs de stress qui pourraient
déclencher une attaque). Dans le trouble bipolaire, la
médication peut corriger les débalancements au niveau de la
chimie du cerveau et la psychothérapie ainsi que les modifications des
habitudes de vie (par exemple, diminution du stress, bonnes habitudes de
sommeil, éviter les abus de substances) peuvent diminuer encore plus les
symptômes et diminuer les risques de rechute.
Les médicaments sont nécessaires pour presque
tous les patients pendant la phase aigüe et de maintien.La
psychoéducation est critique pour aider les patients et les familles
à composer avec le trouble bipolaire et pour prévenir les
complications.La psychothérapie aide les patients et leur famille
à composer avec les pensées, les émotions et les
comportements problématiques de façon constructive. On met
l'emphase sur la détection précoce et le traitement des
épisodes; la modification des niveaux d'activité et de stress et
larésolution de problèmes.
Les groupes de soutien offrent de l'aide et une
compréhension qui peut promouvoir la stabilité au long cours. Les
participants rapportent qu'ils se sentent acceptés par le groupe, que
les pairs peuvent les aider à suivre le plan de traitement et qu'ils
peuvent partager leurs expériences avec des gens qui ont
déjà eu le même type d'expérience.
1.2.7 Place de la
psychoéducation dans le trouble Bipolaire
1.2.7.1 Données
historiques de la psychoéducation
Si l'éducation thérapeutique fait
depuis plusieurs années ses preuves dans les pathologies chroniques
somatiques, elle s'applique depuis plus récemment aux pathologies
mentales avec la psychoéducation.
Selon Anderson, CM et al (1980), le terme de
psychoéducation est apparu pour la première fois en 1980 et c'est
avec les troubles schizophréniques que la psychoéducation s'est
initialement mis en place. Un des premiers dans le domaine à y avoir
contribué est Liberman R.P, pionnier de la réhabilitation
psychosociale des patients souffrant de schizophrénie qui avait mis en
place dans les années 1980 toute une méthodologie psycho
éducative (économies de jetons, crédits motivationnels,
...) et des manuels d'éducation destinés aux patients
schizophrènes.
Sous forme de programmes structurés et
interactifs, les modules de Liberman étaient destinés à
enseigner les connaissances et habiletés nécessaires dans des
domaines précis du fonctionnement. L'auteur partant du constat que les
traitements pharmacologiques, bien qu'indispensables demeuraient insatisfaisant
dans le processus de rétablissement du patient, il a
suggéré qu'il fallait y adjoindre des actions psychosociales ou
psychothérapeutiques pour atteindre le but de la réinsertion.
Par la suite, de nombreux programmes se sont
développés incluant également les familles et les
soignants et depuis la fin des années 1990, l'utilisation de la
psychoéducation s'est étendue à d'autres troubles
psychiques comme les troubles du comportement alimentaire, les troubles
bipolaires, les attaques de panique ou le stress post traumatiques.
1.2.7.2 Le diagnostic
éducatif en psychoéducation et les représentations de la
maladie
Comme l'explique d'Ivernois et Gagnayre (1995, p.55), «
le diagnostic éducatif est la première étape de la
démarche d'éducation qui permet d'appréhender
différents aspects de la personnalité du patient, d'identifier
ses besoins, d'évaluer ses potentialités, de prendre en compte
ses demandes dans le but de proposer un programme d'éducation
personnalisé ». La Haute Autorité de Santé (2007)
place le diagnostic éducatif comme la première étape dans
la mise en oeuvre de l'éducation thérapeutique d'un patient
atteint de maladie chronique. Le diagnostic éducatif repose sur un
échange au cours d'une ou plusieurs séances et est
individualisé en fonction des objectifs de chaque patient. Il n'est pas
figé et, évolutif et progressif, il doit permettre d'être
régulièrement actualisé. L'Organisation Mondiale de la
Santé le définit comme « un recueil systématique,
détaillé et itératif d'informations par le soignant,
concernant la situation bioclinique, éducative, psychologique et sociale
du patient.
Ces informations doivent servir de base pour la construction
d'un programme d'éducation thérapeutique personnalisé
». Les informations recueillies doivent permettre au soignant
d'identifier les compétences que le patient peut acquérir,de
repérer les facteurs favorisant l'apprentissage et ceux qui risquent de
le limiter. Le modèle d'Ivernois et Gagnayre propose de construire le
diagnostic éducatif sur cinq dimensions.
1.2.7.3
Psychoéducation pour les patients bipolaires
La psychoéducation est fréquemment
administrée aux patients bipolaires comme traitement psychosocial
principal en combinaison avec la pharmacothérapie. Van Gent et
al.,(1988) ont testé une intervention psychoéducative de groupe
d'une durée de 10 rencontres. Significativement plus de patients du
groupe psychoéducatif (75 % vs 29 %) rapportent s'être
améliorés, et 70 % de ces patients ont maintenu cette
amélioration 15 mois après la fin de l'intervention.
Dans une deuxième étude, Van Gent et Zwart
(1993b) ont évalué un programme psycho éducatif bref
hautement structuré. Ils ont comparé l'effet de ce programme
à leur programme précédent de 10 rencontres.
Une amélioration subjective a été
observée dans les deux groupes. Les participants ont été
globalement satisfaits du programme, mais plusieurs (29 %) ont indiqué
que le programme bref était d'une durée insuffisante.Dans une
étude subséquente, Van Gent (2000) a observé des
résultats similaires pour les deux programmes. Les résultats
indiquent une diminution des problèmes d'observance à la
médication et du nombre d'hospitalisations trois ans après la
tenue des groupes psycho éducatifs.
Peet et Harvey (1991) ont évalué
l'efficacité d'une intervention psycho éducative brève
administrée sous format de groupe. Les patients du groupe psycho
éducatif ont démontré une plus forte augmentation de leurs
connaissances sur le lithium et de leurs attitudes positives quant à la
prise de médication, au suivi six et 12 mois respectivement..
Perry et al. (1999) ont testé l'efficacité d'une
intervention individuelle qui entraîne les patients à
reconnaître les signes précurseurs d'une rechute et à
appliquer un plan d'action pour intervenir sur ces symptômes.
L'apparition d'une rechute maniaque a été retardée chez
les patients du groupe traitement (65 vs 17 semaines) et ceux-ci ont connu
significativement moins de rechutes maniaques que les patients du groupe
contrôle (27 % vs 57 %). Par contre, aucune différence n'a
été observée entre les groupes quant au délai
d'apparition d'un épisode dépressif ou l'observance à la
pharmacothérapie.
Dans une étude canadienne, Zaretsky et al. (2008) ont
assigné aléatoirement les patients bipolaires à la
psychoéducation (N = 40) ou à la psychoéducation et
à la TCC combinées (N = 39). Aucune différence n'a
été observée pour le nombre d'hospitalisations,
l'observance à la pharmacothérapie, le fonctionnement
psychologique ou l'utilisation des services de santé mentale. Par
contre, les patients qui ont reçu la TCC ont passé 50 % moins de
jours avec des symptômes dépressifs.
En résumé, les résultats de plusieurs
études suggèrent que la psychoéducation est aidante et
efficace pour les patients atteints d'un trouble bipolaire. Ce type de
traitement, administré en format de groupe, augmente la connaissance du
trouble bipolaire et semble avoir des effets bénéfiques sur
l'observance au traitement pharmacologique. De plus, la stabilité
thymique semble être influencée de façon positive. Les
résultats semblent plus robustes dans le cas d'un traitement plus long
et intensif, mais même un traitement très bref aurait des effets
bénéfiques non négligeables chez cette clientèle
complexe (Provencher M, D., 2012.p.170).
1.2 .7.4
Psychoéducation pour les patients et leurs proches
Dans certaines interventions psycho éducatives, les
proches des patients sont encouragés à accompagner les patients
en participant au programme). Il est reconnu que des événements
de vie stressants et qu'un haut niveau d'expression émotionnelle au sein
de la cellule familiale, comme une forte hostilité envers la personne
atteinte du trouble ou encore une sur implication émotionnelle de la
part des proches, prédisent fortement les rechutes thymiques et les
délais de rémission inter épisode (Johnson, 2005 ;
Miklowitz et Johnson, 2006).
Les interventions psycho éducatives qui impliquent les
proches des patients sont directement en lien avec ces résultats
empiriques. En effet, elles mettent l'accent sur les stratégies de
régulation des émotions et sur l'amélioration de la
communication entre les membres d'une même famille, lorsque ceux-ci sont
confrontés à une situation conflictuelle. L'amélioration
de la communication au sein de la cellule familiale conduit à un support
social plus favorable qui, lui, est associé à une plus grande
efficacité thérapeutique (O'Connell et al.1985). Six
études sur ce format d'intervention psycho éducative ont
été identifiées.
Clarkin et al. (1990) ont testé l'efficacité
d'une intervention psycho éducative (les proches inclus) en comparaison
avec le traitement usuel. Les patients du groupe psycho éducatif ont
connu une amélioration significative de leur fonctionnement global au
suivi six mois.
Ces bénéfices et les attitudes familiales
positives envers la maladie se sont maintenus au suivi après 18 mois.
Dans une étude subséquente, Clarkin et al. (1998) ont
comparé l'efficacité du traitement usuel à celle d'une
thérapie conjugale psycho éducative pour des patients bipolaires.
Après l'intervention, les patients du groupe traitement avaient une
observance à la pharmacothérapie et un niveau de fonctionnement
global significativement plus élevés que ceux du groupe
contrôle. Par contre, aucune différence significative pour
l'intensité des symptômes n'a été observée
entre les groupes.
Honig et al. (1997) ont testé l'efficacité d'une
intervention psycho éducative pour les patients bipolaires et leur
partenaire ou une personne significative. Le niveau d'expression
émotionnelle s'est amélioré chez 31 % des conjoints, ce
qui est significativement supérieur aux conjoints du groupe
contrôle. Les patients du groupe psychoéducatif ont aussi
rapporté une meilleure acceptation et un meilleur contrôle de leur
maladie.
Récemment, D'souza et al. (2010) ont comparé
l'impact d'un traitement usuel à celui d'un programme psycho
éducatif destiné aux patients bipolaires et à leurs
proches. Un suivi jusqu'à 60 semaines après le traitement permet
de conclure que les patients ayant suivi l'intervention ont connu un taux de
rechute significativement plus bas, et ont bénéficié d'un
temps de rémission plus élevé que ceux du groupe
contrôle. Une plus faible intensité des symptômes maniaques
et une meilleure observance au traitement pharmacologique ont aussi
été observées chez les patients du groupe psycho
éducatif.
Les interventions psycho éducatives qui impliquent les
proches des patients sont directement en lien avec ces résultats
empiriques. En effet, elles mettent l'accent sur les stratégies de
régulation des émotions et sur l'amélioration de la
communication entre les membres d'une même famille, lorsque ceux-ci sont
confrontés à une situation conflictuelle. L'amélioration
de la communication au sein de la cellule familiale conduit à un support
social plus favorable qui, lui, est associé à une plus grande
efficacité thérapeutique (O'Connell et al. op .cit).
1.2 7.5 La
psychoéducation pour les proches des patients bipolaires
D'autres programmes psycho éducatifs similaires sont
conçus spécifiquement pour les membres de la famille, sans
inclure les patients dans le traitement (voir Tableau 3, page suivante). La
charge émotive et le haut niveau de stress qui peuvent être
vécus par la famille, lorsque l'un des membres vit une rechute thymique,
justifient la nécessité de développer des programmes pour
outiller les proches et les aider à surmonter ces épisodes et les
conséquences qui s'ensuivent (Perlick et al. 1999) ;
Les groupes de psychoéducation conçus
spécifiquement pour les proches leur permettent de partager plus
librement leurs sentiments et leur vécu avec des gens qui traversent
sensiblement les mêmes obstacles. L'identification avec les pairs est
entre autres une façon de diminuer la stigmatisation et d'élargir
leur réseau social, ce qui ne peut conduire qu'à des
bénéfices pour les proches impliqués dans le
traitement.
Dans une étude subséquente le même
programme a été administré aux proches de patients
bipolaires. Les patients dont un proche a suivi le programme ont eu un
délai d'apparition d'une rechute allongé, et ont vécu
(Reinares et al. 2008).
1.2.7.6 Efficacité
spécifique de la psychoéducation
La présente recension des écrits indique que la
psychoéducation est une intervention psychosociale efficace en soi pour
le trouble bipolaire lorsqu'elle est combinée à la
médication. Mais a-t-elle une efficacité spécifique
lorsque comparée à un groupe contrôle actif ou à une
autre intervention démontrée efficace pour le trouble bipolaire ?
Six études ont comparé la psychoéducation à une
autre intervention.
Les études de Van Gent et Zwart (1993b) et de Van Gent
(2000) ont comparé leur groupe psycho éducatif de 10 rencontres
à une version abrégée de cinq rencontres. Bien qu'il n'y
ait pas de différence entre les deux types d'intervention, les patients
ont rapporté être plus satisfaits de la version longue (i.e. 10
rencontres). Miller et al. (2004) ont comparé la thérapie psycho
éducative multifamiliale à la thérapie familiale ou
à la pharmacothérapie seule. Bien qu'il n'y ait pas de
différence significative entre les trois interventions, les
résultats semblent légèrement favoriser l'approche psycho
éducative comparée à la thérapie familiale.
Les résultats démontrent clairement la
supériorité du groupe psycho éducatif sur un ensemble de
variables. Ces résultats confirment que la psychoéducation
comprend des éléments spécifiques efficaces pour le
traitement du trouble bipolaire, lorsqu'un contrôle est exercé
pour un ensemble de facteurs non spécifiques reliés à
l'intervention psychologique.
Finalement, Zaretsky et al. (2008) ont comparé vingt
rencontres de TCC (avec sept rencontres psycho éducatives) à sept
rencontres psycho éducatives seules. Les résultats
démontrent que les groupes ne diffèrent pas au niveau du nombre
d'hospitalisations, de l'observance à la pharmacothérapie, du
fonctionnement psychologique ou de l'utilisation des services de santé
mentale.
Par contre, les auteurs rapportent que les patients recevant
la TCC ont passé moins de jours avec des symptômes
dépressifs, et que plusieurs ont réduit leur dosage
d'antidépresseurs comparé à la psychoéducation
seule, ce qui suggère ainsi que la TCC puisse avoir un léger
avantage sur la psychoéducation brève pour les symptômes
dépressifs.
1.2.7.7 Recommandations
pour l'implantation de la psychoéducation
La psychoéducation combinée à la
médication est une intervention efficace pour le traitement du trouble
bipolaire, qu'elle soit utilisée en tant que composante d'une autre
intervention ou en tant que seule intervention psychosociale. La
psychoéducation est donc l'un des ingrédients actifs communs
parmi les diverses interventions psychosociales pour ce trouble (; Weber et al.
2007). Grâce à son efficacité, la psychoéducation
est d'ailleurs reconnue dans les lignes directrices psychiatriques pour le
trouble bipolaire (Yatham et al. 2009).
Parmi les diverses interventions psycho éducatives
fréquemment implantées, deux modèles émergent : un
programme intensif développé par Colom et Vieta (2006) et un
programme plus bref, soit le Life Goals Program, proposé par Bauer et
McBride (1996, 2003). Le programme de Colom et Vieta se démarque pour
son efficacité marquée pour lespatients bipolaires
sévères (Colom et al. 2003, 2005).
Par contre, la durée de l'intervention (21 rencontres)
et les qualifications des thérapeutes (deux psychologues avec un
doctorat) pourraient limiter la généralisation de cette
intervention à d'autres milieux cliniques. Quant à lui, le Life
Goals Program de Bauer et McBride se distingue par son format bref et
manualisé et par la faisabilité de l'implantation à grande
échelle.
Ce programme est conçu pour être animé par
des infirmières ou des intervenants en santé mentale sur le
terrain. Le programme produit des résultats globalement positifs,
même s'il semble avoir un impact moins important pour les symptômes
dépressifs (Bauer et al., 2006 ; Provencher et al., 2009 ; Sajatovic et
al., 2009 ; Simon et al.,2006), qui suggèrent qu'en présence de
dépression bipolaire, une psychothérapie structurée serait
probablement indiquée (Miklowitz et al. 2007).
En conclusion, la psychoéducation brève telle
que présentée dans le LGP est une intervention recommandée
pour le traitement du trouble bipolaire. Une prise en charge efficace des
patients bipolaires devrait inclure une médication appropriée et
une forme de psychoéducation structurée (Yatham et al. 2009). Les
défis à venir consisteront à rendre cette intervention
accessible à grande échelle dans le réseau de la
santé québécois et à en évaluer
l'efficacité pragmatique sur le terrain.
1.2.7.8 La place de la
psychoéducation dans les recommandations internationales
Depuis plus d'une dizaine d'années, la
psychoéducation est largement présente dans les recommandations
internationales de la prise en charge du trouble bipolaire.
C'est en 2005 qu'apparaît la place des interventions
psychologiques dans la prise en charge du trouble bipolaire. Les auteurs
expliquent qu'adjoindre au traitement pharmacologique une prise en charge
psychologique permet d'améliorer le cours de la maladie. A cette date et
malgré la présence trop faible d'études à
méthodologies fiables, les auteurs recommandent que tous les patients
bénéficient d'emblée de psychoéducation. Concernant
ce type d'intervention, ils se basent sur les travaux de Colom et Vieta, pour
souligner la diminution des rechutes thymiques et sur les travaux de Perry,
avec l'amélioration du temps entre la première rechute maniaque
et l'amélioration du fonctionnement social et professionnel chez les
patients entrainés à reconnaître les prodromes.
Depuis 2005, les études sur l'impact de la
psychoéducation se sont multipliées et cette dernière
conserve une place importante dans les dernières recommandations de
Yatham et al (2013). Les auteurs rappellent les données sur son
efficacité en se basant sur l'étude de Parikh et al
témoignant son équivalence en termes d'efficacité
comparé au TCC mais avec un moindre coût
1 .3 ETUDES
ANTERIEURES
Dans cette partie, nous nous sommes intéressés
à certaines études de nos prédécesseurs, ayant un
lien avec la nôtre:
1.3 1 Etude deProvencher M. D.
(2012)
Cette recherche était consacrée à
« la psychoéducation pour les troubles bipolaires : recension
des écrits et recommandations pour le système de santé
québécois ».
L'objectif de la présente recension des écrits
était de faire une mise à jour exhaustive des études qui
évaluent l'efficacité spécifique des interventions psycho
éducatives pour les patients ayant un trouble bipolaire ainsi que leurs
proches.
Sa méthodologie s'était appuyée sur une
recherche effectuée parmi les articles publiés dans des revues
évaluées par des pairs, et répertoriés dans les
banques de données Medline, PsychInfo et ISI Web of Science pendant la
période comprise entre 1984 et juillet 2011.
Cette étude devait rapporter les résultats
d'une intervention psycho éducative structurée qui ciblent
spécifiquement les patients bipolaires ou leurs proches. De plus,
l'intervention psycho éducative devait être une composante
spécifique utilisée seule et non simplement comme composante
d'une autre intervention psychosociale (par exemple TCC).
Comme résultats de cette étude, les auteurs ont
recensé un ensemble d'articlessur l'impact de la psychoéducation
brève en format de groupe de la psychoéducation brève en
format de groupe comme intervention principale administrée aux patients
bipolaires ou parfois aux membres de leur famille. Au total, 41 articles sur
32 études qui évaluent l'efficacité de la
psychoéducation pour le trouble bipolaire ont été
retenus.
1.3.2 Etude d'Ihsane El Abbas
(2010)
Cette étude de thèse doctorale soutenue
à l'Université Cadi Ayyad à Marrakech a porté sur
« les troubles bipolaires chez l'adulte ».
L'étude rétrospective a été
réalisée au sein du service psychiatrique du centre universitaire
hospitalier Mohammed VI à Marrakech sur 100 dossiers de patients
hospitalisés au service, entre 2004 et 2007, pour les TB
diagnostiqués selon les critères de DSMIV; avec l'objectif de
déterminer la prévalence du TB et d'étudier son profil
évolutif et pronostic.
Une fiche d'exploitation préétablie a permis
l'étude des caractéristiques sociodémographiques, des
antécédents psychiatriques, toxiques et judiciaires ainsi que des
caractéristiques cliniques, thérapeutiques etModalités
évolutives du TB.
L'analyse des résultats a permis de dégager les
résultats suivants : 9,92% avaient un TB parmi les 1008 patients
hospitalisés au service durant la période de l'étude. 57%
avaient débuté la maladie avant 25 ans mais le diagnostic ne fut
posé qu'après en moyenne 51,72 mois. L'âge de début
précoce était associé à plus d'épisodes
maniaques avec idées délirantes, à la présence
d'antécédents familiaux psychiatriques ainsi qu'à l'abus
de substances (mais ces résultats n'étaient pas significatifs
P>0,05), notamment lors des accès, retrouvé chez 49% des
patients.
L'usage de toxiques était plus prévalent chez
les hommes, chez les patients ayant eu des antécédents
judiciaires, et était lié à un important dysfonctionnement
socioprofessionnel, avec des corrélations significatives (P<0,05).
Les récurrences thymiques étaient
majoritairement de nature maniaque et avaient un caractère saisonnier
dans 37% des cas avec prédominance estivale.
En conclusion, la précocité de début du
trouble bipolaire, et les problèmes d'abus de substances qui y sont
souvent associés, ayant un impact sur le pronostic, devraient
impérativement être tenues en compte en vue d'une prise en charge
précoce et globale de la maladie.
1.3 .3 Etude de
Chivé (2016)
Cet auteur a mené sa recherche de thèse
doctorale intitulée : «Changer de regard sur soi pour
mieux fonctionner : étude de l'impact de la psychoéducation sur
l'auto-stigmatisation et le fonctionnement psychosocial des patients souffrants
de trouble bipolaire ».
L'objectif de l'étude était de vérifier
si le phénomène d'auto-stigmatisation avait des
conséquences négatives sur le fonctionnement psychosocial des
patients souffrant de trouble bipolaire.
A titre d'hypothèse, il a supposé que la
diminution de l'auto- stigmatisation, suite à une prise en charge en
psychoéducation, favoriserait l'amélioration du fonctionnement
psychosocial des patients souffrant de trouble bipolaire.
L'échantillon était constitué de 26
patients ayant bénéficié d'une prise en charge
conventionnelle (TAU) et 22 patients ayant bénéficié du
programme de psychoéducation Fondamental Campus utilisé au centre
expert bipolaire de Bordeaux. L'auteur a comparé l'efficacité
d'une prise en charge en psychoéducation à une prise en charge
conventionnelle (TAU) sur les connaissances, les représentations de la
maladie, l'auto-stigmatisation et le fonctionnement psycho-social des patients
souffrant de trouble bipolaire, ensuite il a évalué le lien
entre une modification de l'auto-stigmatisation et une modification du
fonctionnement psychosocial.
Les résultats de l'étude renseignent que chez
les patients bénéficiant de la psychoéducation, les
connaissances, les représentations de la maladie, l'approbation des
stéréotypes associés au trouble bipolaire et la
satisfaction de fonctionnement étaient significativement
améliorés.
Chez les patients bénéficiant de la prise en
charge conventionnelle, seule les connaissances étaient
significativement améliorées. Un lien de corrélation
statistiquement significatif a été mis en évidence entre
une modification de l'auto-stigmatisation et une modification du fonctionnement
psycho-social.
Ainsi, le point commun entre ces travaux et le nôtre,
est que nous avons tous analysé l'efficacité de la
psychoéducation. Notre démarcation se situe au niveau des
objectifs, des hypothèses et de la démarche
méthodologique.
CHAPITRE DEUXIEME :
CADRE METHODOLOGIQUE
Nous décrivons brièvement le milieu où
cette étude a été faite et la méthodologie suivie.
2.1. PRESENTATION SOMMAIRE
DU MILIEU D'ETUDE
Le milieu où cette recherche a été
menée se nomme le centre psychiatrique des soins de santé mentale
de Bukavu, en sigle C.P SOSAME.
Ce centre est situé dans la ville Bukavu, au quartier
Nkafu, commune de Kadutu, en province du Sud-Kivu, en RD Congo. Il se trouve en
face de l'ISTM/ Bukavu au Sud-ouest de l'ISDR sur la grand-route, la
nationale n°2 qui mène vers le village d'enfants SOS.
La fréquence des maladies mentales dans la province du
sud-Kivu, un besoin de créer un centre psychiatrique s'est
énoncé. C'est ainsi que l'archidiocèse de Bukavu a
exprimé le besoin de créer un centre psychiatrique. Ceci est
l'investissement de la congrégation des frères de la
charité qui date de 1994.
Les soins commencèrent terre à terre avec un
petit poste de consultation, par le frère Johan Bultinck. Le traitement
était purement médical. Comme ce dernier ne suffisait pas, il a
fallu démarrer avec un service psychosocial constitué du service
social et de psychologie clinique mis sur pied en 2010.
Le centre est intégré dans les structures
sanitaires du ministère de la santé publique, en particulier
à l'inspection provinciale de la santé du Sud-Kivu. De ce fait,
il est reconnu comme une institution publique, mais sous la gestion de
congrégation des frères de la Charité.
L'organisation administrative du centre est
hiérarchisée comme suit :
- Le comité de gestion : il est composé par
l'IPS du Sud-Kivu, le BCZ de Kadutu, le BDOM, la commune et les membres du
comité de direction de SOSAME ;
- Le comité de direction : il est constitué
du directeur du centre, du responsable de la logistique et celui du
département psychosocial ;
- Les départements : ils sont au nombre de
quatre :
§ Le département psychosocial, qui est
constitué de trois services dont le service social, le service de
psychologie clinique ainsi que le service d'ergothérapie ;
§ Le département de nursing, constitué des
infirmiers qui s'occupent de l'hôpital et administrant le
médicament ;
§ Le département de logistique, comporte le
service technique, celui de transport, la cuisine et un petit restaurant
où les agents du centre prennent le diner. La cuisine centrale
prépare la nourriture pour les patients hospitalisés ;
§ Le département médical constitué
des médecins, de la pharmacie, du laboratoire et de l'EEG.
En ce qui concerne l'organisation matérielle, le
centre dispose des infrastructures importantes, des bâtiments abritant
les différents bureaux et des immeubles pour les salles
d'hospitalisation. Il assure le transport du personnel au moyen de ses
véhicules.
Chaque bureau est convenablement équipé et
chaque fonctionnaire possède un téléphone pour le contact
avec les partenaires et le monde extérieur. Ainsi, ces services sont
organisés comme suit :
- La consultation et les soins des malades mentaux, des
épileptique avec trouble de comportement se font en
ambulatoire ;
- L'hospitalisation des nouveaux patients et anciens cas avec
rechute ;
- L'examen de laboratoire avec l'examen l'E.E.G ;
- La pastorale et la liturgie ;
- La consultation à Shabunda où se trouve une
succursale de Sosame ;
- Le service social ;
- Les activités d'ergothérapie ;
- Les soins psychologiques ;
- Les soins
neuropsychiatriques.
2.2. DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
Cette méthodologie concerne la population,
l'échantillon, la méthode et la technique de collecte des
données ainsi que leur dépouillement et traitement.
2.2.1. Population
d'étude
Selon D'Hainaut (1975, p39), la population
« est un ensemble d'éléments parmi lesquels on aurait
pu choisir l'échantillon c'est à dire l'ensemble
d'éléments qui possèdent les caractéristiques qu'on
veut observer ».
Pour Mucchielli (1976. p.16), la population est l'ensemble
des groupes humains concernés par l'étude.
Donc, la population d'étude est un ensemble d'individus
présentant un critère commun dans lequel on peut mener une
recherche scientifique.
Elle peut être finie ou infinie ; elle est
finie lorsqu'on connait exhaustivement le nombre d'individus qui la composent,
elle est indéfinie, lorsque le nombre d'individus qui la constituent
n'est pas connu.
Dans le cadre de cette étude, notre population est
finie, composée de 22 agents constituant le personnel soignant du
centre Psychiatrique SOSAME de Bukavu. Elle est infinie pour les patients
bipolaires et est constituée de 12 sujets.
2.2.2. Echantillon
Selon Ngub'usimMpeyNka cité par MandekeNgakikuna
(2003, p. 19), l'échantillon est un groupe représentatif d'une
population des sujets sur lequel on mène une étude et à
partir duquel les résultats obtenus peuvent être
généralisés sur la population.
Delandsheere(1977, p. 21) pense qu'un' échantillon est
un choix d'un nombre limité d'individus, d'objets, des faits dont
l'observation permet de tirer des conclusions à la population
entière à l'intérieur de laquelle le choix a
été fait.
L'échantillon est donc une représentation
réduite d'une population d'étude plus large.
Dans ce travail, nous avions opté pour un
échantillonnage exhaustif de 22 soignants et un échantillon
occasionnel de 12 patients. On parle de l'échantillon exhaustif quand
tous les individus de la population constituent l'échantillon. Quant
à l'échantillon occasionnel ou accidentel, il est d'après
D'Hainaut (1975, p.33) est celui qui est extrait de la population selon une
méthode de sélection guidée par des raisons de
commodité et de disponibilité des sujets
A propos de l'échantillon des patients bipolaires,
sa répartition est faite suivant l'âge, le sexe et le niveau
d'études :
Tableau 1. Répartition des patients selon
l'âge
Tranches d'âge
|
Fréquence
|
Proportion
|
20-30ans
|
3
|
0.25
|
31-40ans
|
2
|
0.17
|
41-50ans
|
5
|
0.41
|
50 et Plus
|
2
|
0.17
|
Total
|
12
|
1
|
D'après ce tableau, 5 sujets soit une proportion de
0.41% se situent dans la tranche d'âge de 41 à 50 ans ; 3
sujets ,soit une proportion de 0,25% se situent entre 20 et 30
ans et 2 cas ex aequo avec une proportion de 0.17% se situent
respectivement entre 31et 40 ans et 50 ans et plus.
Tableau 2. Répartition des patients selon le sexe
Sexe
|
Fréquence
|
Proportion
|
Masculin
|
5
|
0.42
|
Féminin
|
7
|
0.58
|
Total
|
12
|
1
|
Il ressort de ce tableau que 5 sujets, soit une proportion
de 0.42 sont du sexe masculin et 7 sujets, soit une proportion de 0.58 sont
du sexe féminin.
Tableau 3. Répartition des patients selon le niveau
d'études
Niveau d'étude
|
Fréquence
|
Proportion
|
Aucun
|
2
|
0.17
|
Primaire
|
2
|
0.17
|
Secondaire
|
5
|
0.41
|
Supérieur& université
|
3
|
0.25
|
Total
|
12
|
1
|
Le tableau ci-dessus indique que 5 sujets, soit une proportion
de 0.41 ont fait les études secondaires, 3 sujets, soit proportion 0.25
sont des universitaires et 2 cas ex aequo des sujets avec une proportion
de 0.17 dont 2 sujets ayant un niveau d'études primaires et 2 autres
sujets n'ayant jamais été à l'école.
En ce qui concerne l'échantillon des agents soignants
de cette institution sanitaire, leur répartition est faite suivant
l'âge, le sexe, le niveau d'instruction et la fonction exercée au
sein de cet hôpital.
Tableau 4. Répartition du personnel soignant par
sexe
Sexe
|
Fréquence
|
Proportion
|
Masculin
|
10
|
0.55
|
Féminin
|
12
|
0.45
|
Total
|
22
|
1
|
Dans ce tableau nous remarquons qu'il y a 10 sujets, soit une
proportion de 0.55 de sexe masculin et 12 sujets, soit une proportion de
0.45 de sexe féminin.
Tableau 5 Répartition du personnel soignant selon le
niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Fréquence
|
Proportion
|
Secondaire
|
6
|
0.27
|
Supérieur et université
|
16
|
0.73
|
Total
|
22
|
1
|
L'examen de ce tableau démontre que 6 soignants ont
un niveau d'études secondaires, soit une proportion de 0.27
contre 16 soignants du niveau supérieur ou universitaire, soit
une proportion de 0.73
Tableau 6. Répartition du personnel soignant selon
la profession
Répartition
|
Fréquence
|
Proportion
|
Médecin
|
3
|
0.14
|
Infirmier
|
13
|
0.59
|
Psychologue clinicien
|
3
|
0.14
|
Assistant social
|
2
|
0.09
|
Ergothérapeute
|
1
|
0.04
|
Total
|
22
|
1
|
Au regard de ce tableau nous constatons qu'il y a une
proportion de 0.59 des infirmiers, une proportion de 0.14 de cas ex aequo de
médecins et les psychologues cliniciens, ensuite une proportion de
0.09 des assistants sociaux et une proportion de 0.04
d'ergothérapeute.
2.2.3. METHODES ET
TECHNIQUES UTILISEES
Dans une étude scientifique, la méthode et la
technique doivent paraître comme une double démarche à la
fois théorique et pratique. La démarche théorique est un
corps de principes qui oriente l'activité pensante et la manière
de réunir les informations, tandis que la demande pratique donne le
cadre d'application des principes et des présupposés
théoriques à l'objet de recherche en vue d'atteindre les
objectifs que s'est assigné le chercheur.
Dans cette étude, nous avons utilisé la
méthode descriptive et la méthode analytique ainsi que deux
questionnaires d'enquête.
A propos de la méthode descriptive, N'da (2002, p. 19)
pense qu'elle consiste à décrire, à nommer ou à
caractériser un phénomène, une situation ou un
événement de sorte qu'il apparaisse familier.
Cette méthode nous a aidés dans la description
du champ de travail et de notre univers d'enquête pour mieux
appréhender les différentes réalités qui s'y
trouvent.
Quant à la méthode analytique, elle est
d'après Aktouf (1987, p.23), une méthode
qui consiste à décomposer l'objet d'étude en allant du
plus complexe au plus simple. Cette méthode recherche le plus petit
composant possible ou l'unité de base des phénomènes
Le questionnaire,mentionnent Chiglione et Matalon (1978, p.94)
est un instrument rigoureusement standardisé dans le texte des
questions et dans leur ordre.
Il nous a permis d'appréhender le comportement, le
degré d'empathie et de relation entre les soignants et les
soignés et à obtenir des informations auprès des patients
souffrant des troubles bipolaires de ce centre psychiatrique concerné
par cette étude.
Son administration était à la fois directe et
indirecte et s'est réalisée en septembre 2020, où
certains sujets enquêtés notaient eux -mêmes les
réponses et pour d'autres sujets, nous notions nous -mêmes leurs
réponses, car ils avaient, soit problème de vision de
près ou ne savaient lire et écrire.
Le questionnaire réservé aux patients
était constitué des 3 questions, éclatées à
6sous-questions dont 2 fermées et 4 ouvertes. Le tableau de
spécification ci-dessous répartis les questions par
thèmes :
Tableau 7. Répartition des questions adressées
aux patients par thèmes
Thèmes
|
N° Questions
|
Total
|
Place de la psychoéducation
|
1, 2a et 2b
|
3
|
Efficacité de la psychoéducation
|
3a, 3b et 3c
|
3
|
Total
|
-
|
7
|
Ce tableau montre que le premier thème contient 3
questions et, le second en contient également 3.
A propos du questionnaire adressé au personnel
soignant, celui -ci était constitué de 7 questions
éclatées à 14 sous-questions dont 3 fermées et
11ouvertes, répartis dans le tableau ci-après :
Tableau 8. Répartition des questions adressées
aux soignants par thèmes
Thèmes
|
Questions
|
Total
|
Place de la psychoéducation
|
1a, 1b, 1c, 2a, 2b, 3
|
6
|
Efficacité de la psychoéducation
|
2c,2d, 4, 5, 6a, 6b, 7a et 7b
|
8
|
Total
|
-
|
14
|
Ce tableau renseigne que le premier thème contient 6
questions et, le second en contient 8.
2.2.4. Dépouillement
et Traitement des données
Dans le présent travail, nous avons
procédé par le comptage des fréquences et l'analyse de
contenu pour le dépouillement des données étant
donné que nous étions en face des questions fermées et
des questions ouvertes. Dans ce sens, les questions fermées nous ont
conduits au comptage des fréquences et les questions ouvertes
étaient dépouillées par l'analyse de contenu.
Eu regard à ce qui précède, il est
recommandé que l'analyse de contenu procédé au choix des
unités. C'est dans cette optique que nous distinguons :
- Les unités de contexte : correspondent à
un ensemble de contenu généralement large, auquel se
réfère le chercheur pour caractériser une unité
d'enregistrement. Ce sont des textes, paragraphes, phrase, etc.
- Les unités d'enregistrement : correspondent au
segment de contenu à considérer comme unité de base en vue
de les ranger. Ce sont de mots pivots tirés du contexte.
- Les unités de numération : correspondent
à la fréquence, à l'intensité, en tenant compte de
la présence de l'unité à coder dans un contexte.
En définitive, les réponses émises par
les sujets sous forme des phrases nous ont servi d'unités de contexte.
Les mots qui revenaient le plus souvent dans les phrases nous ont aidés
comme unité d'enregistrement et, le nombre de fois que chaque mot
apparaissait nous a aidés comme unités de numération.
Après le dépouillement des réponses
données par les sujets aux questionnaires, nous avons
procédé à leur traitement. Les fréquences obtenues
ont été transformées en proportion, du fait que nous
étions en face d'un échantillon inférieur à 30
sujets.Ceci est le conseil de Deketele (1991, p.45) qui recommande que toutes
données inférieures à 30 ne soient pas transformées
en pourcentage.
Le calcul de proportion a été obtenu à
l'aide de la formule ci-après :
p =
p = Proportion ;
f = Fréquence et ;
N = Effectif ou nombre total.
CHAPITRE TROISIEME :
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Dans cette partie de l'étude, il est question pour de
présenter les résultats de l'enquête, les analyser puis les
interpréter afin de pouvoir vérifier les hypothèses
émises au début de cette étude.
3.1 PRESENTATION ET
ANALYSE DES RESULTATS
Il s'agit à ce niveau de présenter, pour chaque
question, les différentesopinions ou réponses proposées
par les sujets enquêtés aux différentes questions.
Les résultats sont séparément
présentés dans des tableaux ci-après et l'analyse se fait
question par question, en utilisant les fréquences relatives
exprimées en proportion.
a. Résultats des patients
La question 1 a été posée comme
suit : « Madame ou Monsieur, Comment les agents de
santé font-ils pour vous soigner quotidiennement ?
Tableau 9 : Approche thérapeutique pour le
traitement des patients
Bipolaires
Approche thérapeutique
|
Fréquence
|
Proportion
|
Traitement médicamenteux
|
6
|
0.5
|
Thérapies psychosociales (psychoéducation, TCC,
psychothérapie de soutien, Thérapie familiales,
|
5
|
0.42
|
Usage de la sismothérapie
|
1
|
0.08
|
Total
|
12
|
1
|
L'examen de ce tableau démontre que la thérapie
pharmacologique vient en tête dans le traitement des patients
bipolaires, soit une proportion de 0.5, ensuite associé aux
thérapies psychosociales telles que la psychoéducation ;
comme cette thérapie ne réussit pas toujours pour tous les
patients, d'autres thérapies comme la TCC, la thérapie de
soutien ou encore les thérapies familiales sont utilisées dans
une proportion de 0.42. En présence des patients violents, la
sismothérapie est utilisée dans une proportion de 0.08.
La question 2a se présente comme suit : Ces agents
vous donnent-ils toutes les informations sur votre maladie ? Tous les
patients enquêtés, soit 12 sujets, attestent qu'ils
reçoivent toutes les informations sur leur maladie.
La question 2b est la suivante : « Ces
agents vous donnent-ils toutes les informations sur votre maladie : Si
Oui, Comment appréciez-vous cette manière de
faire ? ». Tous les sujets ayant répondu par
l'affirmation attestent que cette procédure est meilleure car elle aide
chaque patient à connaitre l'état de l'évolution de la
maladie et les mesures de prévention pour éviter les rechutes.
La question 3a est la suivante : Etes-vous aidé
par votre famille lorsqu'elle a toutes les informations sur votre maladie
?
Tableau 9. Assistance des proches du patient
Réactions des patients
|
Fréquence
|
Proportion
|
Oui
|
9
|
0.75
|
Non
|
3
|
0.25
|
Total
|
12
|
1
|
D'après le tableau ci-dessus, 9 patients sur 12
enquêtés, soit une proportion de 0,75 sont accompagnés par
leurs proches de qui, ils reçoivent le soutien moral, matériel
et financier pour les soins médicaux ; 3 patients soit une
proportion de 0.25 ne reçoivent aucun soutien familial.
La question 3b examine la manière dont les patients
sont aidés par leurs proches. Voici la question :
« Etes-vous aidé par votre famille lorsqu'elle a toutes
les informations sur votre maladie : Si Oui, comment elle vous
aide-t-elle ?
Tableau 10. Types de soutien familial aux patients
bipolaires
Réactions des patients
|
Fréquence
|
Proportion
|
Paiement de soins médicaux
|
7
|
0.77
|
Soutien matériel et social
|
2
|
0.23
|
Total
|
9
|
1
|
Au vu des résultats observés dans ce tableau,
nous constatons qu'une proportion de 0.77 patients est soutenue par leurs
proches en ce qui concerne le paiement des frais médicaux, une
proportion de 0.23 patients reçoit de leurs proches un soutien
matériel et social.
La question 3c est formulée en ces termes :
Etes-vous aidé par votre famille lorsqu'elle a toutes les
informations sur votre maladie : Si Non, pourquoi refuse-t-elle de
vous aider ?
Tableau 11. Refus du soutien familial au patient souffrant
de TB
Réactions des patients
|
Fréquence
|
Proportion
|
Manque de moyen financiers
|
1
|
0.33
|
Rejet social et discrimination
|
1
|
0.33
|
Moquerie et stigmatisation du malade
|
1
|
0.33
|
Total
|
3
|
1
|
Il ressort de ce tableau que parmi les motifs du refus d'un
soutien social au patient, il le manque des moyens financiers pour le paiement
de soins médicaux, soit respectivement une proportion de 0.33, le rejet
social et discrimination des patients, la moquerie et la stigmatisation que
subissent les patients.
b. Résultats des soignants
La question 1a se présente comme suit :
« Appliquez-vous, dans ce centre la psychoéducation à
certaines maladies ? ».Nous remarquons que tous les soignants
déclarent que la psychoéducation s'applique à certaines
maladies chez leurs patients.
La question 1b est la suivante :
« Appliquez-vous, dans ce centre la psychoéducation à
certaines maladies : Si Oui, à quels types des maladies ?
Tableau 12 : Types des maladies soignées par la
psychoéducation
Réactions des soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
Troubles bipolaire de type I et II
|
16
|
0.68
|
Toxicomanie, TCA, et trouble anxieux, etc.
|
6
|
0.32
|
Total
|
22
|
1
|
Ce tableau indique qu'une proportion de 0.68 soignants
appliquent la psychoéducation aux TB de Type I et II, et une proportion
de 0.32 disent qu'elle s'applique aux autres maladies tels que la toxicomanie,
le TCA, les troubles anxieux, etc.
La question 1c est ainsi
libellée : « Appliquez-vous, dans ce centre la
psychoéducation à certaines maladies : Comment
l'éducation thérapeutique du patient se passe-t-il avec
le patient et ses proches ?
Tableau 13 : Manière de l'application de l'ETP
au patient et à ses proches
Réactions de soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
La thérapie se fait sous forme de dialogue et
d'échange mutuel, thérapie familiales
|
12
|
0 .54
|
Révéler aux patients les conséquences
négatives de TB
|
5
|
0.23
|
Choix du thème de l'éducation
thérapeutique sur les troubles bipolaires
|
5
|
0.23
|
Total
|
22
|
1
|
D'après ces résultats, nous constatons que l'ETP
s'applique au patient et à ses proches sous forme de dialogue et
échange mutuel (proportion de 0.56), révélation des
conséquences négatives de TB (proportion de 0.23) et, par le
choix de thèmes de l'ETP sur les TB (proportion de 0.23 soignants).
La question 2a été posée comme
suit : A quel moment, lors de la prise en charge appliquez-vous la
psychoéducation ?
Tableau 14 : Moment de l'application de la
psychoéducation
Réactions de soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
Après le diagnostic de l'état de
stabilité du patient, cohérent et capable de communiquer avec
l'équipe soignante
|
19
|
0.86
|
Au cours des séances d'entretien et échange sur
la maladie
|
3
|
0.14
|
Total
|
22
|
1
|
Comme il est remarqué dans ce tableau, une grande
proportion de 0.86 , soit 18 sur 22 soignants affirment que la
psychoéducation se passe après le diagnostic de l'état de
stabilité du patient pour voir s'il est apte ou non à suivre
l'ETP, aussi quand il devient cohérent dans son langage et capable de
communiquer avec l'équipe soignante, mais une proportion de 0.14
soignants pense que cette thérapie doit se passer au cours des
séances d'entretien et d'échange sur la maladie du patient.
La question 2b est formulée comme suit : Comment
l'appliquez-vous ?
Tableau 14. Manière d'application de la
psychoéducation aux patients
Réactions des soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
Formation des groupes de 12 à 15 patients selon
l'état de stabilité
|
8
|
0.36
|
Implication des proches, patient et thérapeute
|
5
|
0.23
|
Elaboration de calendrier de rencontre et les thèmes
à échanger sur les TB
|
9
|
0.41
|
Total
|
22
|
1
|
Ce tableau révèle que la psychoéducation
est appliquée par la formation des groupes de 12 à 15 patients
suivant leur état de stabilité( pour une proportion de 0.36 des
soignants), 9 soignants, soit une proportion de 0.41 affirment qu'ils
élaborent le calendrier de rencontre et les thèmes à
échanger sur les TB et, 0.23 des soignants font appel à
l'implication des proches pendant l'ETP.
La question 2c se présente de la manière
suivante : Quel est le niveau de son efficacité ?
Tableau 15. Niveau d'efficacité de la
psychoéducation dans le traitement des TB
Réactions des sujets
|
Fréquence
|
Proportion
|
Elle donne des meilleurs résultats de
guérison
|
18
|
0.82
|
Son efficacité est élevée selon la
conversation normale tenue avec le patient avec une humeur positive
|
6
|
0.18
|
Total
|
22
|
1
|
Au vu de ces résultats, il est attesté par une
proportion de 0.82 de soignants que la psychoéducation procure des
meilleurs résultats dans la guérison des TB et, une proportion de
0.18 soignants ajoute que son efficacité est constatée lors des
entretiens et conversation normale avec le patient qui se présente avec
une humeur positive.
La question 2d est libellée comme suit :
Comment vous faites afin de l'adapter au patient et à ses
proches ?
Tableau 16. Adaptation de la psychoéducation aux
patients et proches
Réactions des soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
Parfois un recours à d'autres thérapies (TCC,
entretien motivationnel, etc.) facilite l'adaptationde la
psychoéducation aux patients et aux proches
|
13
|
0.59
|
Tenir compte de l'état de la stabilité de la
maladie et implication des proches aux séances de l'ETP
|
9
|
0.41
|
Total
|
22
|
1
|
Nous remarquons dans le tableau ci- dessus que les soignants
recourent parfois à d'autres thérapies (TCC, entretien
motivationnel) pour faciliter une adaptation de la psychoéducation
à chaque patient et aux proches (soit une proportion de 0.59), une
autre proportion de 0.41 soignants tient compte de l'état de la
stabilité de la maladie avant l'adaptation de la
psychoéducation.
La question 3 est la suivante : Pourquoi avez-vous
l'habitude de recourir à la psychoéducation dans le cadre du
traitement des troubles bipolaires ?
Tableau 17. Motifs de recours à la
psychoéducation pour le traitement de TB
Réactions des soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
Thérapie recommandée plus pour les TB
|
16
|
0.73
|
Facilite le patient à connaitre les causes de sa
maladie et l'amener au changement d'humeur négative
|
6
|
0.27
|
Total
|
22
|
1
|
Selon le tableau ci-dessus, une proportion de 0.73 des
soignants font recours à la psychoéducation dans le traitement de
TB, car c'est la thérapie recommandée pour ce type de maladie et,
une proportion de 0.27 estime que cette thérapie facilite le patient
à mieux connaitre les causes de sa maladie et les amène à
un changement d'humeur négative.
La question 4 a été présentée
comme suit : Quelles sont les limites que vous rencontrez dans
l'application de la psychoéducation pour les patients
bipolaires ?
Tableau 18. Obstacles rencontrés dans l'application de
la psychoéducation
Réactions de soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
Le changement vers l'humeur positive pose parfois
problème chez certains patients
|
8
|
0.36
|
Certains patients ne parviennent pas à répondre
à certaines questions (refus)
|
4
|
0.18
|
L'incohérence chez le patient
|
10
|
0.45
|
Total
|
22
|
1
|
Ces résultats ci-dessus attestent l'incohérence
du patient lors de l''application de la psychoéducation dans une
proportion de 0.45, le changement vers l'humeur positive pose parfois
problème chez certains patients dans une proportion de 0.36 et, le
refus des patients à répondre à certaines questions pour
une proportion de 0.18.
La question 5 a été formulée de la
manière suivante : Que faites -vous quand vous avez des
difficultés avec le patient lors de l'éducation
thérapeutique ?
Tableau 19. Stratégies adoptées en cas de
difficultés dans l'application de la psychoéducation
Réactions des patients
|
Fréquence
|
Proportion
|
Report des séances thérapeutiques et chercher
le motif du refus ou de la résistance avant d'envisager une autre
rencontre
|
12
|
0.55
|
Echange avec les proches du patient
|
10
|
0.45
|
Total
|
22
|
1
|
Au regard de ces résultats, nous remarquons que les
stratégies adoptées en cas de difficultés dans
l'application de la psychoéducation sont entre autres : le report
des séances de l'ETP puis recherche du motif du blocage ou refus avant
d'envisager une rencontre future (0.55 de proportion des soignants) et, une
proportion de 0.45 des soignants préconisent d'échanger avec les
proches du patient pour trouver des solutions idoines.
La question 6a est formulée comme suit :
Concernant les personnes atteintes des troubles bipolaires, est-il
nécessaire de créer, en amont, une relation de confiance avec le
patient ? Tous les soignants sont d'accords qu'il y ait création
d'une relation en amont avec le patient.
La question 6b examine le pourquoi du oui des soignants.
Voici la question : Concernant les personnes atteintes des troubles
bipolaires, est-il nécessaire de créer, en amont, une relation de
confiance avec le patient : Si Oui, pourquoi ?
Tableau 20. Justification de la nécessité d'une
relation de confiance en amont
Réactions des soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
La confiance mutuelle une clé pour la collaboration en
amont du patient
|
14
|
0.64
|
Sans le respect de l'intimité du patient, l'amour et
l'écoute aucune séance d'ETP n'est possible
|
8
|
0.36
|
Total
|
22
|
1
|
Nous remarquons dans ce tableau qu'une proportion de 0.67 des
soignants se décide de créer en amont une confiance mutuelle
pour obtenir la collaboration dans le traitement de sa maladie et, une
proportion de 0.36 qui insiste sur le respect de l'intimité du patient,
l'amour en vers lui et l'écoute en vue de la relation de confiance.
La question 7a est la suivante : Constatez -vous une
amélioration de vos rapports avec les patients? Il s'est
révélé que tous ces sujets disent que l'application de
psychoéducation améliore les rapports thérapeutes
-patients.
La question 7b est formulée comme
suit : Constatez -vous une amélioration de vos rapports
avec les patients : Si Oui, expliquez-vous ?
Tableau 21. Justification de la qualité des rapports
soignants-soignés
Réactions de soignants
|
Fréquence
|
Proportion
|
Le patient devient coopérant à cause de
l'empathie, encouragement et l'écoute active
|
13
|
0.59
|
Humeur positive, considération, animation, accueil,
respect de l'intimité du patient et la confiance
|
9
|
0.41
|
Total
|
22
|
1
|
Les résultats obtenus dans ce tableau montrent que
l'empathie, l'encouragement et l'écoute active favorisent des bons
rapports entre thérapeute et patients (pour une proportion de 0.59) et,
une proportion de 0.41 des soignants attestent que l'humeur positive, la
considération, le bon accueil, l'animation, la confiance et le respect
de l'intimité du patient sont des facteurs qui favorisent ces bons
rapports entre eux.
3.2 INTERPRETATION DES
RESULTATS
L'essentiel dans cette partie est d'interpréter les
résultats obtenus en fonction des différentes questions
posées aux soignants et aux soignés suivant les deux
séries des questions respectives.
Le constat est que la plupart des patients bipolaires disent
que la psychoéducation est efficace et se sentent à l'aise dans
le traitement avec cette thérapie. S'agissant des informations
livrées aux patients, ceux-ci les apprécient dans la
globalité, car ces informations les aident à comprendre les
effets de la maladie sur ses relations personnelles, en leur donnant les
outils pour gérer les facteurs de stress qui peuvent déclencher
un épisode et qui peuvent favoriser la prise régulière de
médication.
L'assistance des proches du patient est confirmée dans
une proportion de 0.75. Ceux-ci leur apportent un soutien moral, social,
matériel et surtout le paiement des frais médicaux.
En réaction aux affirmations des soignants, le niveau
de l'efficacité de la psychoéducation est attestée par
les patients enquêtés dans une proportion de 0.72 et quand elle
ne fonctionne pas assez, les thérapeutes font recours à la TCC,
à la thérapie centrée sur les familles, à la
thérapie interpersonnelle (une proportion de 0.28) et parfois à
la sismothérapie (une proportion de 0, 08).
Ainsi, les soignants utilisent l'écoute active et
l'empathie pour créer une relation de confiance en amont avec les
patients.
A propos de certaines maladies auxquelles s'applique la
psychoéducation, tous les soignants déclarent que cette
thérapie s'applique à d'autres maladies (troubles anxieux,
toxicomanie, TCA, dépression) chez leurs patients. Egalement l'ETP
s'applique au patient et à ses proches dans une proportion de
0.54 sous forme de dialogue et échange mutuel, thérapie
centrée sur la famille, etc.
Quant aux obstacles rencontrés dans l'application de la
psychoéducation, une proportion de 0.45 parmi les soignants atteste les
incohérences du patient qui limitent l'application de cette
thérapie, les stratégies adoptées en cas de
difficultés dans l'application de la psychoéducation, une
proportion de 0.55 de soignants interrompent les séances de l'ETP et
cherchent le motif du refus ou de la résistance avant d'envisager une
autre rencontre ultérieure.
CONCLUSION
Au terme de cette étude ayant porté sur
l'efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge
des patients souffrant des troubles bipolaires au centre psychiatrique SOSAME
de Bukavu, les questions suivantes ont été
posées :
Les résultats auxquels nous avons abouti se
présentent comme suit :
- Quelle est la place qu'occupe la psychoéducation
dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaires
soignés au Centre SOSAME de Bukavu ?
- La psychoéducation est-elle efficace que d'autres
thérapies psychologiques dans le cadre de traitement de troubles
bipolaires ?
Nous avons supposé que :
- La psychoéducation serait largement utilisée
comme l'une des thérapies psychologiques favorisant
l'amélioration du fonctionnement psychosocial des patients souffrant de
trouble bipolaire soignés au Centre Psychiatrique SOSAME ;
- La psychoéducation ferait partie des interventions
psychologiques recommandées et efficaces dans traitement des patients
souffrant des troubles bipolaires.
Les objectifs étaient de :
- De connaître la place qu'occupe la
psychoéducation dans le traitement des patients souffrant de trouble
bipolaire ;
- De connaître l'efficacité de la
psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant de
trouble bipolaire à l'instar d'autres thérapies psychologiques ,
identifier les mécanismes de mise en application de la
psychoéducation dans le processus thérapie lié au trouble
bipolaire.
La population d'étude était constituée
des patients souffrant des troubles bipolaires des types I ou II selon les
critères du DSM-5 ayant bénéficié du programme de
psychoéducation pendant cette période et l'équipe
soignante du Centre psychiatrique SOSAME. Au sein de ces deux populations,
nous avons choisi occasionnellement 12 patients souffrant de cette maladie et,
exhaustivement les 22 soignants, en utilisant les méthodes
d'enquête et analytique soutenues par deux questionnaires
d'enquête, l'un réservé aux soignés et l'autre, aux
soignants.
Le dépouillement et le traitement des données se
sont réalisés par le décompte des fréquences et
l'analyse de contenu, transformées en proportion.
Les résultats auxquels nous avons abouti se
présentent comme suit :
- La majorité des patients bipolaires estiment que
la psychoéducation est efficace et se sentent à l'aise dans le
traitement avec cette thérapie. Ces patient apprécient les
informations obtenues dans la globalité, elles les aident à
comprendre les effets de la maladie sur ses relations personnelles, donnent
des outils pour gérer les facteurs de stress qui peuvent
déclencher un épisode favorisant la prise régulière
de médication.
Aussi, l'assistance des proches du patient est
confirmée pour l'apport moral, social, matériel et le paiement
des frais médicaux.
Pour les soignants, le niveau d'efficacité de la
psychoéducation est attesté par les patients et ceux-ci
recourent aux TCC, aux thérapies centrées sur les familles, aux
thérapies interpersonnelles, parfois à la sismothérapie
ainsi que l'écoute active et l'empathie pour créer une relation
de confiance en amont avec les patients.Ces résultats confirment nos
hypothèses de recherche.
Ainsi, nous ne prétendons pas avoir
épuisé, dans ce travail tous aspects relatifs à
l'efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge des
troubles bipolaires, nous prions aux futurs chercheurs qui aborderont le
même thème d'élargir le champ d'investigation en utilisant
par exemple un échantillon représentatif des malades.
De ce qui précède, nous suggérons :
- Au Ministère de la Santé de la RDC, de
financer la formation des agents aux différentes thérapies
brèves pour élargir les connaissances des thérapeutes
dans la prise en charge psychologique ;
- Au centre psychiatrique SOSAME, d'organiser la formation en
psychothérapie pour les soignants et d'engager plus des psychologues
pour un meilleur traitement psychologique des malades mentaux ;
- Au personnel soignant, de faire un meilleur choix de la
thérapie lié au diagnostic établi.
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Consulté le 2.5.2020 à 20h.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
I
SIGLES ET ACCRONYMES
I
INTRODUCTION
1
1.1 Problématique
1
0.2. Hypothèses du travail
1
0.3. Objectifs du travail
1
0.4. Intérêt de l'étude
1
0.5. Méthodologie du travail
1
0.6. Subdivision du travail
1
PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LA
PSYCHOEDUCATION
1
1.1 DEFINITION DES CONCEPTS
1
1.1.1. Psychoéducation
1
1 1.2 Trouble bipolaire
1
1 .1 .3 Patient
1
1.1.4 Prise en charge
1
1.2 REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE
1
1.2.1 Notion de trouble bipolaire
1
1.2.2 Symptômes du trouble bipolaire
1
1 .2.3 Ethiopathogenie des troubles
bipolaires
1
1.2.3.1 Génétique du trouble
bipolaire
1
1.2.3.2 Neurobiologique du trouble bipolaire
1
1.2.3.3 Anomalies anatomiques et
éléctrophysiologiques
1
1.2.3.4 Evénements de vie et
bipolarité
1
1.2.3.5 Aspects cognitifs et qualité des
relations sociales
1
1 .2.4 Causes du trouble bipolaire
1
1.2.5 Les différents types de troubles
bipolaires
1
1. 2 .6 Traitement de Trouble bipolaire
1
1.2.7 Place de la psychoéducation dans le
trouble Bipolaire
1
1.2.7.1 Données historiques de la
psychoéducation
1
1.2.7.2 Le diagnostic éducatif en
psychoéducation et les représentations de la maladie
1
1.2.7.3 Psychoéducation pour les patients
bipolaires
1
1.2 .7.4 Psychoéducation pour les
patients et leurs proches
1
1.2 7.5 La psychoéducation pour les
proches des patients bipolaires
1
1.2.7.6 Efficacité spécifique de la
psychoéducation
1
1.2.7.7 Recommandations pour l'implantation de la
psychoéducation
1
1.2.7.8 La place de la psychoéducation dans
les recommandations internationales
1
1 .3 ETUDES ANTERIEURES
1
1.3 1 Etude deProvencher M. D. (2012)
1
1.3.2 Etude d'Ihsane El Abbas (2010)
1
1.3 .3 Etude de Chivé (2016)
1
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE
1
2.1. PRESENTATION SOMMAIRE DU MILIEU D'ETUDE
1
- Les soins neuropsychiatriques.
1
2.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1
2.2.1. Population d'étude
1
2.2.2. Echantillon
1
2.2.3. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES
1
2.2.4. Dépouillement et Traitement des
données
1
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
1
3.1 PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
1
3.2 INTERPRETATION DES RESULTATS
1
CONCLUSION
1
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1
TABLE DES MATIERES
1
251661824
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
(Soignants)
Madame ou Monsieur ;
Dans le cadre de notre travail de fin d'études en
psychologie, nous menons une recherche sur «l'Efficacité de la
psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des
troubles bipolaire au Centre psychiatrique SOSAME de Bukavu ». Ainsi,
nous sollicitons votre contribution en répondant aux questions
ci-dessous et nous vous remmenions et, garantissons l'anonymat.
I. Identification
- Sexe :
- Niveau d'études :
- Profession :
II. Consigne
Complétez la case en mettant une croix pour les
questions fermées ou en remplissant les pointillés par une
réponse, pour les questions ouvertes.
III. Questionnaire proprement-dit
1. a. Appliquez-vous, dans ce centre la
psychoéducation à certaines maladies ?
251651584251652608Oui Non
b. Si Oui, à quel type des maladies ?
R/
c. Comment l'éducation thérapeutique du patient
se passe-t-il avec le patient et ses proches ?
R/
2.a. A quel moment, lors de la prise en charge appliquez-vous
la psychoéducation ?
R/
b. Comment l'appliquez-vous ?
R/
c. Quel est le niveau de son efficacité ?
R/
d. Comment vous faites afin de l'adapter au patient et
à ses proches ?
R/
3. Pourquoi avez-vous l'habitude de recourir à la
psychoéducation dans le cadre du traitement des troubles
bipolaires ?
R/
4. Quelles sont les limites que vous rencontrez dans
l'application de la psychoéducation pour les patients
bipolaires ?
R/
5. Que faites -vous quand vous avez des difficultés
avec le patient lors de l'éducation thérapeutique ?
R/
6. a. Concernant les personnes atteintes des troubles
bipolaires, est-il nécessaire de créer, en amont, une relation de
confiance avec le patient ?
251653632251654656Oui Non
b. Si Oui, pourquoi ?
R/
7. a. Constatez -vous une amélioration de vos
rapports avec les patients?
251655680251656704Oui Non
b. Si Oui, expliquez-vous ?
R/
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
(Malades souffrant des troubles bipolaires)
Madame ou Monsieur ;
Dans le cadre de notre travail de fin d'études en
psychologie, nous menons une recherche sur «l'Efficacité de la
psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des
troubles bipolaire au Centre psychiatrique SOSAME de Bukavu ». Ainsi,
nous sollicitons votre contribution en répondant aux questions
ci-dessous et nous vous remmenions et, garantissons l'anonymat.
I. Identification
- Sexe :
- Age :
- Niveau d'études :
II. Consigne
Complétez la case en mettant une croix pour les
questions fermées ou en remplissant les pointillés par une
réponse, pour les questions ouvertes.
III. Questionnaire proprement-dit
1. Madame ou Monsieur, Comment les agents de santé
font-ils pour vous soigner quotidiennement ?
R/
2. a. Ces agents vous donnent-ils toutes les informations sur
votre maladie ?
251659776251660800Oui Non
b. Si Oui, Comment appréciez-vous cette manière
de faire ?
R/
3. a. Etes-vous aidé par votre famille lorsqu'elle
a toutes les informations sur votre maladie ?
251657728251658752Oui Non
b. Si Oui, comment elle vous aide-t-elle ?
R/
c. Si Non, pourquoi refuse-t-elle de vous aider ?
R/
|