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Efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaires au centre psychiatrique Sosame de Bukavu.


par Lydia FADHILI BALEMBA
Université Libre des Pays des Grands Lacs de Bukavu (ULPGL /BUKAVU) - Licence en psychologie 2019
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE LIBRE DES PAYS DES GRANDS LACS DE BUKAVU

ULPGL - BUKAVU

251662848

B.P : 1691 Bukavu

FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE L'EDUCATION

EFFICACITE DE LA PSYCHOEDUCATION DANS LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS SOUFFRANT DES TROUBLES BIPOLAIRE AU CENTRE PSYCHIATRIQUE SOSAME DE BUKAVU

251663872DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE

Par 

FADHILI BALEMBA Lydia

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Grade de licencié en Psychologie

Option : Psychologie Clinique

Directeur : Pr Felly DIONGO OMOKOKO

Encadreur : Ass. MURHABAZI NACK César

Décembre 2020

DEDICACE

A nos très chers parents : BAGOMBA BALEMBA J P et CITO CIRUBAGANYI Faida. Vous êtes la source de laquelle j'ai toujours puisé soutien, courage et persévérance. Vos encouragements, vos immenses sacrifices et vos précieuses prières nous ont toujours entouré et soutenue tout au long de nos années d'étude.

Aucune dédicace ne saurait décrire nos authentiques sentiments de profonde reconnaissance et de grand attachement. Puisse Dieu Tout Puissant vous préserve du mal ; vous comble de santé, de bonheur et vous accorde une longue et heureuse vie.

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail qui demeure une oeuvre commune, nous tenons à remercier tout celui qui, de près ou de loin, a contribué moralement ou matériellement à notre formation et à sa réalisation:

A notre créateur Dieu, l'Eternel des armées pour tant de grâces qu''il ne cesse de nous combler.

Au ProfesseurFelly DIONGO OMOKOKO, vous nous avez accordé un immense honneur et un grand privilège en acceptant avec gentillesse et spontanéité, de diriger notre travail. Nous vous exprimons notre profonde reconnaissance.

A l'Assistant MURHABAZI NACK César, notre encadreur. Nous avons toujours admiré vos qualités humaines et professionnelles ainsi que votre modestie qui restent exemplaires, vos conseils, votre sens d'écoute ont suscité en nous une grande admiration et un profond respect.

A nos parents BagombaBalemba et son épouse CitoCirhubaganyi pour leurs soutiens tant moral que financier ; à nos frères et soeurs, FarajaBalemba, Esther, Esperance, Aganze pour la sympathie et affection.

Aux cadres et au personnel soignant du CP SOSAME qui ont pris le temps de remplir notre questionnaire et aux patients bipolaires qui ont participé à notre enquête.

A l'Ir Jeannot Laisi pour sa patience, ses conseils et pour tous les sacrifices consentis à notre égard.

A nos camarades et collègues de promotion pour avoir partagé les joies et les peines de ces années d'études et tous ceux dont les noms ne sont pas repris sur cette page à défaut d'espace. Notre considération est très grande à votre égard.

FADHILI BALEMBA Lydia

SIGLES ET ACCRONYMES

APA : Association des Psychologues Américains

Ass : Assistant

BDOM : Bureau Diocésain des OEuvres Médicales

CIM : Classification Internationale des Maladies mentales

CP : Centre Psychiatrique

CMP : Centre Médico-Psychologique

CNIL : Commission Nationale d'Informatique et de Liberté

DSM : Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux

EEG: Electro-Encéphalogramme

ECA: Epidemiological Catchement Area study

ETP: Educationthérapeutique

F : Fréquence

IPSRT : Psychothérapie Interpersonnelle et des Rythmes Sociaux

ISDR : Institut Supérieur pour le Développement Rural

ISTM : Institut Supérieur des Techniques Médicales

MDQ :MoodDisorder Questionnaire

NCS : National Cormobidity Survey

N : Effectif total

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PC : Prise en Charge

PMD : Psychose Maniaco-Dépressive

SOSAME : Soins de Santé Mentale

TB : Trouble Bipolaire

TCA : Trouble de Conduite Alimentaire

TCC : Thérapie Cognitivo-comportementale

TOC : Troubles Obsessionnels Compulsifs

RDC : République Démocratique du Congo

ULPGL : Université Libre des Pays des Grands Lacs

INTRODUCTION

1.1. Problématique

Le trouble bipolaire (TB), classé en 1990 au sixième rang parmi les dix premières causes d'invalidité dans le monde, constitue encore aujourd'hui un réel problème de santé publique malgré les progrès diagnostiques et thérapeutiques (Ghachem et al. 2006, p.329-336).

C'est dans ce sens que Sanchez-Moreno et al. (2010, p .32) soutiennent qu'il est désormais établi qu'au-delà des épisodes thymiques, les patients peinent à atteindre une rémission fonctionnelle complète où il persiste des altérations dans divers domaines comme l'emploi, les relations amicales et familiales et, les loisirs.

Le trouble bipolaire est un trouble largement comorbide avec un taux de comorbidité estimé par Merikangas et al. (2011, p.51) à respectivement 88,2%, 83,1% et 69,1% pour les troubles bipolaire des types I, II et indifférenciés. Ces auteurs retrouvent que 76,5% des patients bipolaires souffrent, en plus de leur trouble bipolaire d'une autre comorbidité psychiatrique avec plus de la moitié d'entre eux. Parmi eux, les troubles anxieux, en particulier les attaques de panique font partie des comorbidités les plus fréquentes (49,8%), suivi par les troubles de la personnalité (44,8%) et les troubles de l'usage de substance psychoactives (36,6%).

Tondo et al. (2005, pp. 55-65) estiment un risque suicidaire pour les patients souffrant de trouble bipolaire : 30 à 60 fois plus important qu'en population générale et, le suicide représente 15 à 20% des causes de décès chez ces patients.

En Afrique, le trouble bipolaire a longtemps été sous-estimé. C'est pourquoi, Diop (1967, p.57) dit que la psychose maniaco-dépressive semble relativement rare en milieu Africain et n'a apparu dans les enseignements de la faculté de médecine qu'en 1979, en Tunisie.

La pathologie bipolaire demeure parmi les maladies psychiatriques à risque suicidaire particulièrement important : la prévalence du suicide chez les patients bipolaires est de 15%, soit environ 2000 morts par an (Rouillons, 2008, pp.6-70).

Le repérage des sujets exposés à ce risque s'avère essentiel dans la prise en charge de la pathologie. Les conséquences psychosociales de la maladie, notamment l'altération du fonctionnement professionnel, la dégradation des relations interpersonnelles et sociales ou encore la comorbidité addictive, constituent des facteurs prédictifs du pronostic de la maladie. Ce qui souligne l'intérêt d'une prise en charge précoce, incluant le repérage des formes à début précoce, l'instauration d'un traitement pharmacologique et psychothérapique adéquat avec réhabilitation psychosociale ;

Cette prise en charge du trouble bipolaire repose, d'après Oud Mayo-Wilson et al. (2016) sur un traitement pharmacologique dont l'efficacité est établie mais comporte des limites et les thérapies psychologiques issues d'approches psychosociales, basées sur une approche multidimensionnelle, ont trouvé une place importante dans la prise en charge globale du patient souffrant de trouble bipolaire en adjonction du traitement médicamenteux.

C'est ainsi que Yatham et al. (2013, p.1-44) parle La psychoéducation, inspirée des programmes d'éducation thérapeutique développée dans le champ des maladies somatiques chroniques, qui doit désormais faire partie des recommandations internationales dans la prise en charge du trouble bipolaire.

Ces auteurs ajoutent que la psychoéducation est maintenant reconnue dans les lignes directrices psychiatriques et elle est au premier plan dans la prise en charge des patients bipolaires. Bien que plusieurs recensions des écrits sur l'efficacité des interventions psychosociales pour le trouble bipolaire aient été effectuées (par exemple Huxley et al. 2000 ; Khazaal et al. 2006 ; Maina et al. 2010 ; Miklowitz, 2008 ; Weber et al. 2007), aucune ne s'est intéressée à l'efficacité spécifique de la composante psychoéducative de ces interventions. Par exemple, Khazaal et al. (2006) se sont intéressés conjointement à l'efficacité de la psychoéducation et de la thérapie cognitive comportementale pour les patients bipolaires.

S'inscrivant dans la philosophie de l'éducation thérapeutique, la psychoéducation fait partie des recommandations internationales de prise en charge dans les troubles bipolaires. Elle offre une réponse aux défis thérapeutiques posés par les troubles bipolaires. Le but général de la psychoéducation pour le trouble bipolaire estde fournir aux patients ou aux membres de leur famille des informationssur la maladie et son traitement. Plus spécifiquement, la psychoéducation vise à enseigner aux patients comment mieux gérer leur maladieafin de réduire les rechutes, les symptômes résiduels et d'augmenterleur niveau fonctionnel.

Cette citation est soutenue par Martin Provencher et al. (2012, p. 157), Rouget et Aubry (2007, pp. 11-27) et Bond Anderson IM (2015), lorsqu'ils disent que l'efficacité de la psychoéducation est confirmée concernant des domaines comme la prévention des rechutes thymiques et l'amélioration de l'observance, mais les données de la littérature demeurent actuellement insuffisantes pour statuer de l'efficacité de la psychoéducation sur le fonctionnement, bien que des travaux aillent dans ce sens.

Etant donné la régularité des malades mentaux souffrant de trouble bipolaire dans la Province du Sud-Kivu et le système de pris en charge en vigueur au Centre psychiatrique de Bukavu, quelques interrogations méritent d'être soulevées dans cette étude :

- Quelle est la place qu'occupe la psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaires soignés au Centre SOSAME de Bukavu ?

- La psychoéducation est-elle efficace que d'autres thérapies psychologiques dans le cadre de traitement de troubles bipolaires ?

0.2. Hypothèses du travail

Pour tenter de répondre à ces questionnements, nous avons supposé que :

- La psychoéducation serait largement utilisée comme l'une des thérapies psychologiques favorisant l'amélioration du fonctionnement psychosocial des patients souffrant de trouble bipolaire soignés au Centre Psychiatrique SOSAME ;

- La psychoéducation ferait partie des interventions psychologiques recommandées et efficaces dans traitement des patients souffrant des troubles bipolaires.

0.3. Objectifs du travail

Cette étude a pour objectifs : d

- De connaître la place qu'occupe la psychoéducation dans le traitement des patients souffrant de trouble bipolaire ;

- De connaître l'efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant de trouble bipolaire à l'instar d'autres thérapies psychologiques , identifier les mécanismes de mise en application de la psychoéducation dans le processus thérapie lié au trouble bipolaire.

0.4. Intérêt de l'étude

La présente étude est une contribution en psychologie clinique et revêt un double intérêt : théorique et pratique. Sur le plan théorique, ce travail pourrait constituer un cadre de référence pour les futurs chercheurs et la communauté scientifique, soucieux d'obtenir des informations dans le domaine clinique, notamment l'apport de la psychoéducation dans le trouble bipolaire. Sur le plan pratique, ce travail offre des informations utiles aux prestataires des soins en santé mentale concernant l'efficacité avérée de la psychoéducation comme l'une des thérapies psychologiques internationalement recommandée pour traitement des troubles bipolaires.

0.5. Méthodologie du travail

Cette étude s'étend sur la période allant d'Octobre 2019 à Octobre 2020. Sa population d'étude est constituée des patients souffrant des troubles bipolaires des types I ou II selon les critères du DSM-5 ayant bénéficié du programme de psychoéducation pendant cette période et l'équipe soignante du Centre psychiatrique SOSAME. Au sein de ces deux populations, nous avons choisi occasionnellement 12 patients souffrant de cette maladie et, exhaustivement les 22 soignants, en utilisant les méthodes d'enquête et analytique soutenues par deux questionnaires d'enquête, l'un réservé aux soignés et l'autre, aux soignants.

Le dépouillement et le traitement des données se sont réalisés par le décompte des fréquences et l'analyse de contenu, transformées en proportion.

0.6. Subdivision du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est subdivisé chapitres. Le premier chapitre traite des généralités sur la psychoéducation. Le deuxième chapitre est consacré au cadre méthodologique. Le troisième chapitre traite de présentation, de l'analyse et de l'interprétation des résultats.

PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LA PSYCHOEDUCATION

Dans ce chapitre, notre attention s'est focalisée sur les définitions des concepts, les aspects théoriques sur la psychoéducation, les troubles bipolaires et ses effets ainsi que les études antérieures.

1.1 DEFINITION DES CONCEPTS

Il est pour nous indispensable de préciserla signification des concepts utilisés dans cette étude pour éviter toute confusion. C'est ainsi que nous définissons les concepts suivants :

1.1.1. Psychoéducation

D'aprèsBonsack,Rexhaj et Favrod (2005, p. 79-84), « la psychoéducation peut être définie comme une intervention didactique et psychothérapeutique systématique qui vise à informer les patients et leurs proches sur le trouble psychiatrique et à promouvoir les capacités pour y faire face ».

Elle est une thérapie qui informe le malade et son entourage sur la maladie dont souffre celui-ci afin de la combattre( www.infirmiers.com./pdf/tfe.romaindedroy.pdf.).

C'est donc une méthode thérapeutique et pédagogique qui vise à instruire le patient et son entourage afin d'y résister.

1 1.2 Trouble bipolaire

Les Troubles Bipolaires (TB) anciennement appelés « psychoses maniaco-dépressives », puis« maladies maniaco-dépressives » sont des perturbations de l'humeur caractérisées par la survenue généralement répétée d'épisodes maniaques, hypomaniaques, dépressifs (inconstamment) ou mixtes séparés par des périodes au cours desquelles les sujets sont, à priori, indemnes de dysfonctionnement psychique majeur (Henry et Gay (2004 cités dans le http://www.orpha.net/data/patho/FR/fr-troublesbipolaires.pdf ).

Le trouble bipolaire est d'après American Psychiatric Association (1994), une maladie chronique caractérisée par des cycles récurrents de dépression et de manie, une évolution erratique et des symptômes résiduels marqués qui interfèrent de façon significative avec le fonctionnement de l'individu. Il est généralement divisé en deux catégories : le trouble bipolaire de type I (BP-I : manie et dépression) et de type II (BP-II : hypomanie et dépression).

Il est ainsi un état de surexcitation des fonctions psychiques caractérisé par une humeur euphorique et/ou irritable et, un état psychique présentant une perturbation de l'humeur dans le versant négatif.

1 .1 .3 Patient

Selon le Dictionnaire de Soins Infirmiers et de la profession (2000), le patient est une personne soignée qui présente un ou plusieurs problèmes de santé pour lesquels elle a recours aux soins.

Le patient est une personne ayant un problème de santé, l'équipe soignante la reprend en soins afin de l'aider dans sa perte d'autonomie et ses problèmes médicaux pour améliorer son état de santé (http:// www.infirmiers.com./pdf/tfe.romaindedroy.pdf.)

Donc, un patient est une personne qui souffre et qui est prise en charge par un thérapeute.

1.1.4 Prise en charge

Ce terme désigne le fait d'assumer une responsabilité. Celle-ci peut concerner une personne, un objet ou une situation. Exemple : Son supérieur lui a confié la prise en charge de ce dossier(http:// www.infirmiers.com./pdf/tfe.romaindedroy.pdf.).

Cette expression s'emploie aussi plus spécifiquement dans le domaine de la médecine et désigne le fait de prodiguer des soins à un patient. ( https://www.linternaute.fr/ dictionnaire/fr/ definition/ prise-en-charge/).

Donc, la prise en charge (PEC) est l'ensemble des procédés des stratégies qu'utilise une personne, une institution pour satisfaire les besoins de quelqu'un ou d'un groupe.

1.2 REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE

1.2.1 Notion de trouble bipolaire

D'après les recherches de Kahn et al. (2004, p.1),le trouble bipolaire (anciennement, la psychose maniaco-dépressive) est un trouble biologique
sévère qui atteint 1% de la population adulte. Même si les symptômes et la sévérité varient, le trouble bipolaire a un impact considérable sur ceux qui ont cette maladie et sur leur famille, conjoint(e) et amis.

Le trouble bipolaire est fréquent, il débute généralement à un âge précoce (âge de début estimé à 20 ans selon Epidémiologique Catchment Area (ECA). Sa prévalence à un an, et sa prévalence sur la vie, en population générale, dans les études internationales, se situe respectivement entre 0,1 et 1,7%, et entre 0,2 et 1,6% (Rouillons, 1997, p.7-11).

Les TB affectent les émotions. Il y a deux types de troubles de l'humeur. Dans les troubles unipolaires (un pôle), comme le trouble dépressif majeur, on note une baisse de l'humeur. Dans les troubles bipolaires (deux pôles), on peut noter une élévation excessive de l'humeur. Tous les troubles de l'humeur sont associés à des modifications chimiques dans le cerveau. Les troubles de l'humeur sont des maladies traitables pour lesquels il existe des interventions spécifiques.


1.2.2 Symptômes du trouble bipolaire

D'après khan (op.cit.), le trouble bipolaire est une maladie caractérisée par des cycles de changements de l'humeur. La personne peut présenter des périodes d'élévation de l'humeur puis des périodes d'humeur dépressive et, parfois, des moments où l'humeur est normale.

On peut trouver quatre types d'épisodes thymiques (i.e. affectifs) dans le trouble bipolaire:

- La manie : Elle débute souvent par une augmentation du niveau d'énergie, de la créativité, et de l'aisance sociale. Par contre, ces sentiments peuvent rapidement se transformer en euphorie (humeur extrêmement élevée) ou en irritabilité excessive. Les gens atteints de manie manquent souvent d'autocritique et ne réalisent pas qu'il y a un problème. Ils peuvent blâmer les gens qui tentent de le leur refléter. Lors de l'épisode de manie, les symptômes suivants sont présents pendant au moins une semaine et empêchent la personne de fonctionner normalement:

- L'humeur est élevée, euphorique et/ou irritable de façon anormale et persistante, pendant au moins une semaine (ou toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire). Une augmentation inhabituelle et persistante du niveau d'énergie et/ou de l'activité orientée vers un but (social, scolaire, professionnel ou sexuel) est associée à la modification de l'humeur,Et au moins 3 des symptômes suivants (4 si l'humeur est seulement irritable) ont persisté avec une intensité suffisante :

· Réduction du besoin de sommeil mais niveau d'énergie très élevé ;

· Désir de parler constamment, parler si rapidement que les autres ne vous suivent pas ;

· Fuite des idées ou sensation subjective que les pensées défilent ;

· Distractibilité : l'attention se déplace rapidement entre différents sujets en quelques minutes ;

· Augmentation de l'estime de soi ou idées de grandeur ;

· Augmentation de l'activité orientée vers un but ou agitation psychomotrice ;

· Engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel élevé deconséquences dommageables (dépenses excessives d'argent, activité sexuelle inappropriée, investissements mal avisés).

Dans des cas sévères, la personne peut présenter des symptômes psychotiques tels des hallucinations (entendre ou voir des choses qui ne sont pas là) ou des délires (croyance ferme que des choses fausses sont vraies).

- L'hypomanie. Elle est une forme plus légère de la manie. L'individu présente des symptômes similaires mais d'intensité moins sévère et causant moins d'impact fonctionnel.Pendant l'épisode d'hypomanie, l'humeur peut être élevée, la personne se sent mieux que d'habitude et est plus productive. Elle ne pense pas qu'il y a un problème. Plus tard, elle peut même cesser de prendre des médicaments pour ressentir à nouveau l'hypomanie. Par contre, l'hypomanie est souvent suivie d'un épisode de manie ou de dépression.

- La dépression majeure. Les symptômes suivants sont présents pendant au moins 2 semaines (5 des critères suivants dont l'un des 2 premiers) :

· Tristesse presque tous les jours, pratiquement toute la journée ;

· Perte d'intérêt pour presque toutes les activités, presque tous les jours, pratiquement toute la journée : augmentation ou diminution de l'appétit, augmentation ou diminution du sommeil, fatigue, agitation ou ralentissement psychomoteur ;

· Difficulté à penser, indécision, trouble de concentration presque à tous les jours, auto dévalorisation ou culpabilité excessive, - idées de suicide ou de mort récurrentes. La dépression sévère peut parfois inclure des hallucinations ou des délires.

- Caractéristiques mixtes : Lorsque les symptômes de manie et de dépression sont présents en même temps ou qu'ils alternent fréquemment dans la même journée, on parle d'un épisode avec des caractéristiques mixtes. Par exemple, lorsque l'épisode de manie s'accompagne de 3 symptômes de dépression majeure, on parle d'un épisode de manie avec des caractéristiques mixtes. La personne est excitée ou agitée mais aussi irritable et déprimée.

1 .2.3 Ethiopathogenie des troubles bipolaires

Pour Hamdani et Gorwood (2006, p.25), plusieurs hypothèses éthiopathogeniques ont contribué à l'élaboration du schéma causal de la pathologie bipolaire :

1.2.3.1 Génétique du trouble bipolaire

L'existence d'une vulnérabilité génétique vis-à-vis du trouble bipolaire est établie depuis longtemps, les données issues d'études familiales, d'études de jumeaux et d'adoption ont démontré sans équivoque l'implication de facteurs génétiques dans la survenue de trouble bipolaire. En effet, si la prévalence du trouble est estimée entre 0,5 et 1,5% en population générale, ce risque augmente de 5 à 10% si un apparenté au premier degré est atteint, tandis
que le taux de concordance de jumeaux monozygotes atteint 40 à 70%.

Actuellement, les données de la littérature suggèrent l'interaction de plusieurs gènes avec des mécanismes génétiques complexes, on a même identifié les régions chromosomiques les plus susceptibles d'être porteuses de facteurs de vulnérabilité génétique à travers des études d'association et de liaison ( Bellivier F., 2009, p. 82).

Le trouble bipolaire débute généralement à l'adolescence ou au début de l'âge adulte, même si parfois il commence dans l'enfance ou dans la quarantaine ou la cinquantaine. Lorsque le premier épisode survient après 50 ans, la cause la plus probable est un autre problème médicalqui imite le trouble bipolaire tel qu'une maladie neurologique ou les effets des drogues, de l'alcool ou un médicament.

1.2.3.2 Neurobiologique du trouble bipolaire

Les théories neurobiologiques des troubles bipolaires plaident pour l'implication de certains neurotransmetteurs tels la sérotonine et la noradrénaline dans la physiopathologie des troubles bipolaires. Parallèlement aux recherches sur la sérotonine. Certains travaux suggèrent qu'une augmentation noradrénergique serait annonciatrice du virage de l'humeur. Une perturbation dopaminergique serait retrouvée également dans les états maniaques et dépressifs. D'autres neurotransmetteurs semblent aussi être impliqués dans les troubles bipolaires comme le système inhibiteur du GABA et excitateur du glutamate, l'acétylcholine ou encore l'histamine (Berns et Nermeroff, 2003, p.76-84).

1.2.3.3 Anomalies anatomiques et éléctrophysiologiques

Grâce aux techniques d'imagerie, plusieurs anomalies du cortex cérébral des sujets bipolaires ont été décrites (Krebs, 2006, 45):
-Un cortex préfrontal plus petit comparativement aux sujets normaux ce qui réduirait les performances cognitives surtout pour les tâches attentionnelles.
-Une diminution de la densité du cortex singulaire antérieure, région impliquée dans la cognition et le contrôle de la motricité.

-Une augmentation de la taille de l'amygdale temporale (région directement sollicitée dans la reconnaissance des émotions) chez les adultes bipolaires contre une diminution de celle-ci chez les adolescents atteints de la même pathologie.

Sur le plan éléctrophysiologique, le trouble bipolaire s'accompagnerait d'anomalies de l'onde P50 qui reflète le filtrage inhibiteur, lequel serait impliqué dans la survenue des hallucinations, ce filtrage inhibiteur se trouve diminué de manière significative chez les bipolaires ayant présenté des symptômes psychotiques comparativement aux bipolaires « non psychotiques » et aux sujets contrôle.

1.2.3.4 Evénements de vie et bipolarité

La comparaison de patients bipolaires, maniaques, dépressifs ou euthymiques, montre que les événements de vie qui précèdent le dernier épisode, lorsque celui-ci survient au moins un an après le précédent, sont comparables chez les patients maniaques et chez les patients déprimés. En revanche, le traitement médicamenteux, l'observance thérapeutique et les antécédents personnels « modulent » le rôle précipitant des événements de vie (Gorwood, 2005 .p.25).

Il n'existe pas d'événements précipitant spécifiques, néanmoins, on note fréquemment : la perte d'un proche, le changement ou la perte d'un emploi, les déménagements, les toxiques et drogues ; dont il est souvent difficile de savoir s'il révèle un trouble bipolaire ou s'il s'agit purement d'épisodes «pharmaco-induits »; la réduction du sommeil; incriminée surtout dans les rechutes maniaques ;ou encore l'accouchement qui constitue chez les femmes, un événement de vie stressant spécifique (Hamdani et Gorwood, op.cit.p.20).

1.2.3.5 Aspects cognitifs et qualité des relations sociales

L'entourage des patients ainsi que la qualité de leurs relations interpersonnelles semblent affecter l'évolution du trouble bipolaire. En effet, nombreuses études prospectives montrent qu'un soutien social de mauvaise qualité s'accompagne de rechutes plus fréquentes et d'une durée de rémission plus courte, aussi le style cognitif des sujets bipolaires pourrait prédire la décompensation et même la sévérité des symptômes. D'autres facteurs développementaux, de survenue plus précoce, ont été incriminés, tels les carences affectives, les mères dominatrices, l'absence de père « émotionnel » ou « physique », les antécédents de maltraitance ou d'hyperactivité dans l'enfance ( Richa et al. 2009, p.18).

1 .2.4 Causes du trouble bipolaire

Selon Kahn et al (op.cit.p.8), les études tendent à démontrer que le trouble bipolaire est causé par une anomalie au niveau du fonctionnement du cerveau ou au niveau de la communication entre les cellules nerveuses.

On ne connait pas la nature précise de l'anomalie biochimique mais ce trouble est associé à une vulnérabilité au stress émotionnel et physique. Conséquemment, des facteurs de stress (par exemple, des expériences bouleversantes, l'usage de drogues ou l'insomnie) peuvent déclencher un épisode même s'ils ne causent pas le trouble bipolaire.

Tout comme dans d'autres maladies physiques, on note une interaction entre une vulnérabilité génétique et des facteurs de stress environnementaux. Par exemple, les maladies cardiaques peuvent être le résultat d'une interaction entre des taux de cholestérol élevés ou une
hypertension artérielle qui diminuent progressivement l'apport d'oxygène au coeur et un événement stressant (par exemple, l'exercice physique ou une tension émotionnelle) qui occasionne une douleur à la poitrine ou une crise cardiaque si l'apport d'oxygène est trop bas.

1.2.5 Les différents types de troubles bipolaires

Selon le DSM5  (2013), deux types de TB sont distingués, notamment les TB du type I et le TB du type II :

- Dans le trouble bipolaire de type I, la personne présente des épisodes de manie et, presque toujours, des épisodes de dépressions. Si la personne a présenté dès le début un épisode de manie, on peut poser un diagnostic de trouble bipolaire même si la personne n'a pas encore eu un épisode de dépression. Il est probable que la personne présentera des épisodes de dépression et de manie à moins de recevoir un traitement efficace ;

- Dans le trouble bipolaire de type II, la personne ne présente que des épisodes d'hypomanie et de dépression, pas d'épisode de manie. Ce type de trouble bipolaire peut être difficile à reconnaitre car l'hypomanie peut sembler normale si la personne est simplement très productive et évite les problèmes. Les individus atteints du trouble bipolaire de type II ne se préoccupent pas souvent des épisodes d'hypomanie et demandent untraitement seulement lorsqu'ils sont déprimés. Malheureusement, si on prescrit seulement un antidépresseur, sans stabilisateur de l'humeur, pour un trouble bipolaire de type II, on peut déclencher un épisode de manie ou des cycles plus fréquents ;

- Les troubles bipolaires de type I et II peuvent être à cycle rapide. Dans ce type de trouble, la personne présente au moins 4 épisodes à chaque année (manie, hypomanie ou dépression). Ceci survient chez 5-15% des patients avec le trouble bipolaire. Les cycles rapides peuvent parfois être déclenchés par la prise d'antidépresseurs sans stabilisateurs de l'humeur. Les troubles bipolaires à cycle rapide sont plus fréquents chez les femmes.

1. 2 .6 Traitement de Trouble bipolaire

Le traitement comprend la prise de médicaments pour diminuer le taux de cholestérol et la tension artérielle ainsi qu'un changement au niveau des habitudes de vie (par exemple, l'exercice, la diète, la diminution des facteurs de stress qui pourraient déclencher une attaque). Dans le trouble bipolaire, la médication peut corriger les débalancements au niveau de la chimie du cerveau et la psychothérapie ainsi que les modifications des habitudes de vie (par exemple, diminution du stress, bonnes habitudes de sommeil, éviter les abus de substances) peuvent diminuer encore plus les symptômes et diminuer les risques de rechute.

Les médicaments sont nécessaires pour presque tous les patients pendant la phase aigüe et de maintien.La psychoéducation est critique pour aider les patients et les familles à composer avec le trouble bipolaire et pour prévenir les complications.La psychothérapie aide les patients et leur famille à composer avec les pensées, les émotions et les comportements problématiques de façon constructive. On met l'emphase sur la détection précoce et le traitement des épisodes; la modification des niveaux d'activité et de stress et larésolution de problèmes.

Les groupes de soutien offrent de l'aide et une compréhension qui peut promouvoir la stabilité au long cours. Les participants rapportent qu'ils se sentent acceptés par le groupe, que les pairs peuvent les aider à suivre le plan de traitement et qu'ils peuvent partager leurs expériences avec des gens qui ont déjà eu le même type d'expérience.

1.2.7 Place de la psychoéducation dans le trouble Bipolaire

1.2.7.1 Données historiques de la psychoéducation

Si l'éducation thérapeutique fait depuis plusieurs années ses preuves dans les pathologies chroniques somatiques, elle s'applique depuis plus récemment aux pathologies mentales avec la psychoéducation.

Selon Anderson, CM et al (1980), le terme de psychoéducation est apparu pour la première fois en 1980 et c'est avec les troubles schizophréniques que la psychoéducation s'est initialement mis en place. Un des premiers dans le domaine à y avoir contribué est Liberman R.P, pionnier de la réhabilitation psychosociale des patients souffrant de schizophrénie qui avait mis en place dans les années 1980 toute une méthodologie psycho éducative (économies de jetons, crédits motivationnels, ...) et des manuels d'éducation destinés aux patients schizophrènes.

Sous forme de programmes structurés et interactifs, les modules de Liberman étaient destinés à enseigner les connaissances et habiletés nécessaires dans des domaines précis du fonctionnement. L'auteur partant du constat que les traitements pharmacologiques, bien qu'indispensables demeuraient insatisfaisant dans le processus de rétablissement du patient, il a suggéré qu'il fallait y adjoindre des actions psychosociales ou psychothérapeutiques pour atteindre le but de la réinsertion.

Par la suite, de nombreux programmes se sont développés incluant également les familles et les soignants et depuis la fin des années 1990, l'utilisation de la psychoéducation s'est étendue à d'autres troubles psychiques comme les troubles du comportement alimentaire, les troubles bipolaires, les attaques de panique ou le stress post traumatiques.

1.2.7.2 Le diagnostic éducatif en psychoéducation et les représentations de la maladie

Comme l'explique d'Ivernois et Gagnayre (1995, p.55), « le diagnostic éducatif est la première étape de la démarche d'éducation qui permet d'appréhender différents aspects de la personnalité du patient, d'identifier ses besoins, d'évaluer ses potentialités, de prendre en compte ses demandes dans le but de proposer un programme d'éducation personnalisé ». La Haute Autorité de Santé (2007) place le diagnostic éducatif comme la première étape dans la mise en oeuvre de l'éducation thérapeutique d'un patient atteint de maladie chronique. Le diagnostic éducatif repose sur un échange au cours d'une ou plusieurs séances et est individualisé en fonction des objectifs de chaque patient. Il n'est pas figé et, évolutif et progressif, il doit permettre d'être régulièrement actualisé. L'Organisation Mondiale de la Santé le définit comme « un recueil systématique, détaillé et itératif d'informations par le soignant, concernant la situation bioclinique, éducative, psychologique et sociale du patient.

Ces informations doivent servir de base pour la construction d'un
programme d'éducation thérapeutique personnalisé ». Les informations recueillies doivent permettre au soignant d'identifier les compétences que le patient peut acquérir,de repérer les facteurs favorisant l'apprentissage et ceux qui risquent de le limiter. Le modèle d'Ivernois et Gagnayre propose de construire le diagnostic éducatif sur cinq dimensions.

1.2.7.3 Psychoéducation pour les patients bipolaires

La psychoéducation est fréquemment administrée aux patients bipolaires comme traitement psychosocial principal en combinaison avec la pharmacothérapie. Van Gent et al.,(1988) ont testé une intervention psychoéducative de groupe d'une durée de 10 rencontres. Significativement plus de patients du groupe psychoéducatif (75 % vs 29 %) rapportent s'être améliorés, et 70 % de ces patients ont maintenu cette amélioration 15 mois après la fin de l'intervention.

Dans une deuxième étude, Van Gent et Zwart (1993b) ont évalué un programme psycho éducatif bref hautement structuré. Ils ont comparé l'effet de ce programme à leur programme précédent de 10 rencontres.

Une amélioration subjective a été observée dans les deux groupes. Les participants ont été globalement satisfaits du programme, mais plusieurs (29 %) ont indiqué que le programme bref était d'une durée insuffisante.Dans une étude subséquente, Van Gent (2000) a observé des résultats similaires pour les deux programmes. Les résultats indiquent une diminution des problèmes d'observance à la médication et du nombre d'hospitalisations trois ans après la tenue des groupes psycho éducatifs.

Peet et Harvey (1991) ont évalué l'efficacité d'une intervention psycho éducative brève administrée sous format de groupe. Les patients du groupe psycho éducatif ont démontré une plus forte augmentation de leurs connaissances sur le lithium et de leurs attitudes positives quant à la prise de médication, au suivi six et 12 mois respectivement..

Perry et al. (1999) ont testé l'efficacité d'une intervention individuelle qui entraîne les patients à reconnaître les signes précurseurs d'une rechute et à appliquer un plan d'action pour intervenir sur ces symptômes. L'apparition d'une rechute maniaque a été retardée chez les patients du groupe traitement (65 vs 17 semaines) et ceux-ci ont connu significativement moins de rechutes maniaques que les patients du groupe contrôle (27 % vs 57 %). Par contre, aucune différence n'a été observée entre les groupes quant au délai d'apparition d'un épisode dépressif ou l'observance à la pharmacothérapie.

Dans une étude canadienne, Zaretsky et al. (2008) ont assigné aléatoirement les patients bipolaires à la psychoéducation (N = 40) ou à la psychoéducation et à la TCC combinées (N = 39). Aucune différence n'a été observée pour le nombre d'hospitalisations, l'observance à la pharmacothérapie, le fonctionnement psychologique ou l'utilisation des services de santé mentale. Par contre, les patients qui ont reçu la TCC ont passé 50 % moins de jours avec des symptômes dépressifs.

En résumé, les résultats de plusieurs études suggèrent que la psychoéducation est aidante et efficace pour les patients atteints d'un trouble bipolaire. Ce type de traitement, administré en format de groupe, augmente la connaissance du trouble bipolaire et semble avoir des effets bénéfiques sur l'observance au traitement pharmacologique. De plus, la stabilité thymique semble être influencée de façon positive. Les résultats semblent plus robustes dans le cas d'un traitement plus long et intensif, mais même un traitement très bref aurait des effets bénéfiques non négligeables chez cette clientèle complexe (Provencher M, D., 2012.p.170).

1.2 .7.4 Psychoéducation pour les patients et leurs proches

Dans certaines interventions psycho éducatives, les proches des patients sont encouragés à accompagner les patients en participant au programme). Il est reconnu que des événements de vie stressants et qu'un haut niveau d'expression émotionnelle au sein de la cellule familiale, comme une forte hostilité envers la personne atteinte du trouble ou encore une sur implication émotionnelle de la part des proches, prédisent fortement les rechutes thymiques et les délais de rémission inter épisode (Johnson, 2005 ; Miklowitz et Johnson, 2006).

Les interventions psycho éducatives qui impliquent les proches des patients sont directement en lien avec ces résultats empiriques. En effet, elles mettent l'accent sur les stratégies de régulation des émotions et sur l'amélioration de la communication entre les membres d'une même famille, lorsque ceux-ci sont confrontés à une situation conflictuelle. L'amélioration de la communication au sein de la cellule familiale conduit à un support social plus favorable qui, lui, est associé à une plus grande efficacité thérapeutique (O'Connell et al.1985). Six études sur ce format d'intervention psycho éducative ont été identifiées.

Clarkin et al. (1990) ont testé l'efficacité d'une intervention psycho éducative (les proches inclus) en comparaison avec le traitement usuel. Les patients du groupe psycho éducatif ont connu une amélioration significative de leur fonctionnement global au suivi six mois.

Ces bénéfices et les attitudes familiales positives envers la maladie se sont maintenus au suivi après 18 mois. Dans une étude subséquente, Clarkin et al. (1998) ont comparé l'efficacité du traitement usuel à celle d'une thérapie conjugale psycho éducative pour des patients bipolaires. Après l'intervention, les patients du groupe traitement avaient une observance à la pharmacothérapie et un niveau de fonctionnement global significativement plus élevés que ceux du groupe contrôle. Par contre, aucune différence significative pour l'intensité des symptômes n'a été observée entre les groupes.

Honig et al. (1997) ont testé l'efficacité d'une intervention psycho éducative pour les patients bipolaires et leur partenaire ou une personne significative. Le niveau d'expression émotionnelle s'est amélioré chez 31 % des conjoints, ce qui est significativement supérieur aux conjoints du groupe contrôle. Les patients du groupe psychoéducatif ont aussi rapporté une meilleure acceptation et un meilleur contrôle de leur maladie.

Récemment, D'souza et al. (2010) ont comparé l'impact d'un traitement usuel à celui d'un programme psycho éducatif destiné aux patients bipolaires et à leurs proches. Un suivi jusqu'à 60 semaines après le traitement permet de conclure que les patients ayant suivi l'intervention ont connu un taux de rechute significativement plus bas, et ont bénéficié d'un temps de rémission plus élevé que ceux du groupe contrôle. Une plus faible intensité des symptômes maniaques et une meilleure observance au traitement pharmacologique ont aussi été observées chez les patients du groupe psycho éducatif.

Les interventions psycho éducatives qui impliquent les proches des patients sont directement en lien avec ces résultats empiriques. En effet, elles mettent l'accent sur les stratégies de régulation des émotions et sur l'amélioration de la communication entre les membres d'une même famille, lorsque ceux-ci sont confrontés à une situation conflictuelle. L'amélioration de la communication au sein de la cellule familiale conduit à un support social plus favorable qui, lui, est associé à une plus grande efficacité thérapeutique (O'Connell et al. op .cit).

1.2 7.5 La psychoéducation pour les proches des patients bipolaires

D'autres programmes psycho éducatifs similaires sont conçus spécifiquement pour les membres de la famille, sans inclure les patients dans le traitement (voir Tableau 3, page suivante). La charge émotive et le haut niveau de stress qui peuvent être vécus par la famille, lorsque l'un des membres vit une rechute thymique, justifient la nécessité de développer des programmes pour outiller les proches et les aider à surmonter ces épisodes et les conséquences qui s'ensuivent (Perlick et al. 1999) ;

Les groupes de psychoéducation conçus spécifiquement pour les proches leur permettent de partager plus librement leurs sentiments et leur vécu avec des gens qui traversent sensiblement les mêmes obstacles. L'identification avec les pairs est entre autres une façon de diminuer la stigmatisation et d'élargir leur réseau social, ce qui ne peut conduire qu'à des bénéfices pour les proches impliqués dans le traitement.

Dans une étude subséquente le même programme a été administré aux proches de patients bipolaires. Les patients dont un proche a suivi le programme ont eu un délai d'apparition d'une rechute allongé, et ont vécu (Reinares et al. 2008).

1.2.7.6 Efficacité spécifique de la psychoéducation

La présente recension des écrits indique que la psychoéducation est une intervention psychosociale efficace en soi pour le trouble bipolaire lorsqu'elle est combinée à la médication. Mais a-t-elle une efficacité spécifique lorsque comparée à un groupe contrôle actif ou à une autre intervention démontrée efficace pour le trouble bipolaire ? Six études ont comparé la psychoéducation à une autre intervention.

Les études de Van Gent et Zwart (1993b) et de Van Gent (2000) ont comparé leur groupe psycho éducatif de 10 rencontres à une version abrégée de cinq rencontres. Bien qu'il n'y ait pas de différence entre les deux types d'intervention, les patients ont rapporté être plus satisfaits de la version longue (i.e. 10 rencontres). Miller et al. (2004) ont comparé la thérapie psycho éducative multifamiliale à la thérapie familiale ou à la pharmacothérapie seule. Bien qu'il n'y ait pas de différence significative entre les trois interventions, les résultats semblent légèrement favoriser l'approche psycho éducative comparée à la thérapie familiale.

Les résultats démontrent clairement la supériorité du groupe psycho éducatif sur un ensemble de variables. Ces résultats confirment que la psychoéducation comprend des éléments spécifiques efficaces pour le traitement du trouble bipolaire, lorsqu'un contrôle est exercé pour un ensemble de facteurs non spécifiques reliés à l'intervention psychologique.

Finalement, Zaretsky et al. (2008) ont comparé vingt rencontres de TCC (avec sept rencontres psycho éducatives) à sept rencontres psycho éducatives seules. Les résultats démontrent que les groupes ne diffèrent pas au niveau du nombre d'hospitalisations, de l'observance à la pharmacothérapie, du fonctionnement psychologique ou de l'utilisation des services de santé mentale.

Par contre, les auteurs rapportent que les patients recevant la TCC ont passé moins de jours avec des symptômes dépressifs, et que plusieurs ont réduit leur dosage d'antidépresseurs comparé à la psychoéducation seule, ce qui suggère ainsi que la TCC puisse avoir un léger avantage sur la psychoéducation brève pour les symptômes dépressifs.

1.2.7.7 Recommandations pour l'implantation de la psychoéducation

La psychoéducation combinée à la médication est une intervention efficace pour le traitement du trouble bipolaire, qu'elle soit utilisée en tant que composante d'une autre intervention ou en tant que seule intervention psychosociale. La psychoéducation est donc l'un des ingrédients actifs communs parmi les diverses interventions psychosociales pour ce trouble (; Weber et al. 2007). Grâce à son efficacité, la psychoéducation est d'ailleurs reconnue dans les lignes directrices psychiatriques pour le trouble bipolaire (Yatham et al. 2009).

Parmi les diverses interventions psycho éducatives fréquemment implantées, deux modèles émergent : un programme intensif développé par Colom et Vieta (2006) et un programme plus bref, soit le Life Goals Program, proposé par Bauer et McBride (1996, 2003). Le programme de Colom et Vieta se démarque pour son efficacité marquée pour lespatients bipolaires sévères (Colom et al. 2003, 2005).

Par contre, la durée de l'intervention (21 rencontres) et les qualifications des thérapeutes (deux psychologues avec un doctorat) pourraient limiter la généralisation de cette intervention à d'autres milieux cliniques. Quant à lui, le Life Goals Program de Bauer et McBride se distingue par son format bref et manualisé et par la faisabilité de l'implantation à grande échelle.

Ce programme est conçu pour être animé par des infirmières ou des intervenants en santé mentale sur le terrain. Le programme produit des résultats globalement positifs, même s'il semble avoir un impact moins important pour les symptômes dépressifs (Bauer et al., 2006 ; Provencher et al., 2009 ; Sajatovic et al., 2009 ; Simon et al.,2006), qui suggèrent qu'en présence de dépression bipolaire, une psychothérapie structurée serait probablement indiquée (Miklowitz et al. 2007).

En conclusion, la psychoéducation brève telle que présentée dans le LGP est une intervention recommandée pour le traitement du trouble bipolaire. Une prise en charge efficace des patients bipolaires devrait inclure une médication appropriée et une forme de psychoéducation structurée (Yatham et al. 2009). Les défis à venir consisteront à rendre cette intervention accessible à grande échelle dans le réseau de la santé québécois et à en évaluer l'efficacité pragmatique sur le terrain.


1.2.7.8 La place de la psychoéducation dans les recommandations internationales

Depuis plus d'une dizaine d'années, la psychoéducation est largement présente dans les recommandations internationales de la prise en charge du trouble bipolaire.

C'est en 2005 qu'apparaît la place des interventions psychologiques dans la prise en charge du trouble bipolaire. Les auteurs expliquent qu'adjoindre au traitement pharmacologique une prise en charge psychologique permet d'améliorer le cours de la maladie. A cette date et malgré la présence trop faible d'études à méthodologies fiables, les auteurs recommandent que tous les patients bénéficient d'emblée de psychoéducation. Concernant ce type d'intervention, ils se basent sur les travaux de Colom et Vieta, pour souligner la diminution des rechutes thymiques et sur les travaux de Perry, avec l'amélioration du temps entre la première rechute maniaque et l'amélioration du fonctionnement social et professionnel chez les patients entrainés à reconnaître les prodromes.

Depuis 2005, les études sur l'impact de la psychoéducation se sont multipliées et cette dernière conserve une place importante dans les dernières recommandations de Yatham et al (2013). Les auteurs rappellent les données sur son efficacité en se basant sur l'étude de Parikh et al témoignant son équivalence en termes d'efficacité comparé au TCC mais avec un moindre coût

1 .3 ETUDES ANTERIEURES

Dans cette partie, nous nous sommes intéressés à certaines études de nos prédécesseurs, ayant un lien avec la nôtre:

1.3 1 Etude deProvencher M. D. (2012)

Cette recherche était consacrée à «  la psychoéducation pour les troubles bipolaires : recension des écrits et recommandations pour le système de santé québécois ».

L'objectif de la présente recension des écrits était de faire une mise à jour exhaustive des études qui évaluent l'efficacité spécifique des interventions psycho éducatives pour les patients ayant un trouble bipolaire ainsi que leurs proches.

Sa méthodologie s'était appuyée sur une recherche effectuée parmi les articles publiés dans des revues évaluées par des pairs, et répertoriés dans les banques de données Medline, PsychInfo et ISI Web of Science pendant la période comprise entre 1984 et juillet 2011.

Cette étude devait rapporter les résultats d'une intervention psycho éducative structurée qui ciblent spécifiquement les patients bipolaires ou leurs proches. De plus, l'intervention psycho éducative devait être une composante spécifique utilisée seule et non simplement comme composante d'une autre intervention psychosociale (par exemple TCC).

Comme résultats de cette étude, les auteurs ont recensé un ensemble d'articlessur l'impact de la psychoéducation brève en format de groupe de la psychoéducation brève en format de groupe comme intervention principale administrée aux patients bipolaires ou parfois aux membres de leur famille. Au total, 41 articles sur 32 études qui évaluent l'efficacité de la psychoéducation pour le trouble bipolaire ont été retenus.

1.3.2 Etude d'Ihsane El Abbas (2010)

Cette étude de thèse doctorale soutenue à l'Université Cadi Ayyad à Marrakech a porté sur « les troubles bipolaires chez l'adulte ».

L'étude rétrospective a été réalisée au sein du service psychiatrique du centre universitaire hospitalier Mohammed VI à Marrakech sur 100 dossiers de patients hospitalisés au service, entre 2004 et 2007, pour les TB diagnostiqués selon les critères de DSMIV; avec l'objectif de déterminer la prévalence du TB et d'étudier son profil évolutif et pronostic.

Une fiche d'exploitation préétablie a permis l'étude des caractéristiques sociodémographiques, des antécédents psychiatriques, toxiques et judiciaires ainsi que des caractéristiques cliniques, thérapeutiques etModalités évolutives du TB.

L'analyse des résultats a permis de dégager les résultats suivants : 9,92% avaient un TB parmi les 1008 patients hospitalisés au service durant la période de l'étude. 57% avaient débuté la maladie avant 25 ans mais le diagnostic ne fut posé qu'après en moyenne 51,72 mois. L'âge de début précoce était associé à plus d'épisodes maniaques avec idées délirantes, à la présence d'antécédents familiaux psychiatriques ainsi qu'à l'abus de substances (mais ces résultats n'étaient pas significatifs P>0,05), notamment lors des accès, retrouvé chez 49% des patients.

L'usage de toxiques était plus prévalent chez les hommes, chez les patients ayant eu des antécédents judiciaires, et était lié à un important dysfonctionnement socioprofessionnel, avec des corrélations significatives (P<0,05).

Les récurrences thymiques étaient majoritairement de nature maniaque et avaient un caractère saisonnier dans 37% des cas avec prédominance estivale.

En conclusion, la précocité de début du trouble bipolaire, et les problèmes d'abus de substances qui y sont souvent associés, ayant un impact sur le pronostic, devraient impérativement être tenues en compte en vue d'une prise en charge précoce et globale de la maladie.

1.3 .3 Etude de Chivé (2016)

Cet auteur a mené sa recherche de thèse doctorale intitulée : «Changer de regard sur soi pour mieux fonctionner : étude de l'impact de la psychoéducation sur l'auto-stigmatisation et le fonctionnement psychosocial des patients souffrants de trouble bipolaire ».

L'objectif de l'étude était de vérifier si le phénomène d'auto-stigmatisation avait des conséquences négatives sur le fonctionnement psychosocial des patients souffrant de trouble bipolaire.

A titre d'hypothèse, il a supposé que la diminution de l'auto- stigmatisation, suite à une prise en charge en psychoéducation, favoriserait l'amélioration du fonctionnement psychosocial des patients souffrant de trouble bipolaire.

L'échantillon était constitué de 26 patients ayant bénéficié d'une prise en charge conventionnelle (TAU) et 22 patients ayant bénéficié du programme de psychoéducation Fondamental Campus utilisé au centre expert bipolaire de Bordeaux. L'auteur a comparé l'efficacité d'une prise en charge en psychoéducation à une prise en charge conventionnelle (TAU) sur les connaissances, les représentations de la maladie, l'auto-stigmatisation et le fonctionnement psycho-social des patients souffrant de trouble bipolaire, ensuite il a évalué le lien entre une modification de l'auto-stigmatisation et une modification du fonctionnement psychosocial.

Les résultats de l'étude renseignent que chez les patients bénéficiant de la psychoéducation, les connaissances, les représentations de la maladie, l'approbation des stéréotypes associés au trouble bipolaire et la satisfaction de fonctionnement étaient significativement améliorés.

Chez les patients bénéficiant de la prise en charge conventionnelle, seule les connaissances étaient significativement améliorées. Un lien de corrélation statistiquement significatif a été mis en évidence entre une modification de l'auto-stigmatisation et une modification du fonctionnement psycho-social.

Ainsi, le point commun entre ces travaux et le nôtre, est que nous avons tous analysé l'efficacité de la psychoéducation. Notre démarcation se situe au niveau des objectifs, des hypothèses et de la démarche méthodologique.

CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE

Nous décrivons brièvement le milieu où cette étude a été faite et la méthodologie suivie.

2.1. PRESENTATION SOMMAIRE DU MILIEU D'ETUDE

Le milieu où cette recherche a été menée se nomme le centre psychiatrique des soins de santé mentale de Bukavu, en sigle C.P SOSAME.

Ce centre est situé dans la ville Bukavu, au quartier Nkafu, commune de Kadutu, en province du Sud-Kivu, en RD Congo. Il se trouve en face de l'ISTM/ Bukavu au Sud-ouest de l'ISDR sur la grand-route, la nationale n°2 qui mène vers le village d'enfants SOS.

La fréquence des maladies mentales dans la province du sud-Kivu, un besoin de créer un centre psychiatrique s'est énoncé. C'est ainsi que l'archidiocèse de Bukavu a exprimé le besoin de créer un centre psychiatrique. Ceci est l'investissement de la congrégation des frères de la charité qui date de 1994.

Les soins commencèrent terre à terre avec un petit poste de consultation, par le frère Johan Bultinck. Le traitement était purement médical. Comme ce dernier ne suffisait pas, il a fallu démarrer avec un service psychosocial constitué du service social et de psychologie clinique mis sur pied en 2010.

Le centre est intégré dans les structures sanitaires du ministère de la santé publique, en particulier à l'inspection provinciale de la santé du Sud-Kivu. De ce fait, il est reconnu comme une institution publique, mais sous la gestion de congrégation des frères de la Charité.

L'organisation administrative du centre est hiérarchisée comme suit :

- Le comité de gestion : il est composé par l'IPS du Sud-Kivu, le BCZ de Kadutu, le BDOM, la commune et les membres du comité de direction de SOSAME ;

- Le comité de direction : il est constitué du directeur du centre, du responsable de la logistique et celui du département psychosocial ;

- Les départements : ils sont au nombre de quatre :

§ Le département psychosocial, qui est constitué de trois services dont le service social, le service de psychologie clinique ainsi que le service d'ergothérapie ;

§ Le département de nursing, constitué des infirmiers qui s'occupent de l'hôpital et administrant le médicament ;

§ Le département de logistique, comporte le service technique, celui de transport, la cuisine et un petit restaurant où les agents du centre prennent le diner. La cuisine centrale prépare la nourriture pour les patients hospitalisés ;

§ Le département médical constitué des médecins, de la pharmacie, du laboratoire et de l'EEG.

En ce qui concerne l'organisation matérielle, le centre dispose des infrastructures importantes, des bâtiments abritant les différents bureaux et des immeubles pour les salles d'hospitalisation. Il assure le transport du personnel au moyen de ses véhicules.

Chaque bureau est convenablement équipé et chaque fonctionnaire possède un téléphone pour le contact avec les partenaires et le monde extérieur. Ainsi, ces services sont organisés comme suit :

- La consultation et les soins des malades mentaux, des épileptique avec trouble de comportement se font en ambulatoire ;

- L'hospitalisation des nouveaux patients et anciens cas avec rechute ;

- L'examen de laboratoire avec l'examen l'E.E.G ;

- La pastorale et la liturgie ;

- La consultation à Shabunda où se trouve une succursale de Sosame ;

- Le service social ;

- Les activités d'ergothérapie ;

- Les soins psychologiques ;

- Les soins neuropsychiatriques.

2.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Cette méthodologie concerne la population, l'échantillon, la méthode et la technique de collecte des données ainsi que leur dépouillement et traitement.

2.2.1. Population d'étude

Selon D'Hainaut (1975, p39), la population « est un ensemble d'éléments parmi lesquels on aurait pu choisir l'échantillon c'est à dire l'ensemble d'éléments qui possèdent les caractéristiques qu'on veut observer ».

Pour Mucchielli (1976. p.16), la population est l'ensemble des groupes humains concernés par l'étude.

Donc, la population d'étude est un ensemble d'individus présentant un critère commun dans lequel on peut mener une recherche scientifique.

Elle peut être finie ou infinie ; elle est finie lorsqu'on connait exhaustivement le nombre d'individus qui la composent, elle est indéfinie, lorsque le nombre d'individus qui la constituent n'est pas connu.

Dans le cadre de cette étude, notre population est finie, composée de 22 agents constituant le personnel soignant du centre Psychiatrique SOSAME de Bukavu. Elle est infinie pour les patients bipolaires et est constituée de 12 sujets.

2.2.2. Echantillon

Selon Ngub'usimMpeyNka cité par MandekeNgakikuna (2003, p. 19), l'échantillon est un groupe représentatif d'une population des sujets sur lequel on mène une étude et à partir duquel les résultats obtenus peuvent être généralisés sur la population.

Delandsheere(1977, p. 21) pense qu'un' échantillon est un choix d'un nombre limité d'individus, d'objets, des faits dont l'observation permet de tirer des conclusions à la population entière à l'intérieur de laquelle le choix a été fait.

L'échantillon est donc une représentation réduite d'une population d'étude plus large.

Dans ce travail, nous avions opté pour un échantillonnage exhaustif de 22 soignants et un échantillon occasionnel de 12 patients. On parle de l'échantillon exhaustif quand tous les individus de la population constituent l'échantillon. Quant à l'échantillon occasionnel ou accidentel, il est d'après D'Hainaut (1975, p.33) est celui qui est extrait de la population selon une méthode de sélection guidée par des raisons de commodité et de disponibilité des sujets

A propos de l'échantillon des patients bipolaires, sa répartition est faite suivant l'âge, le sexe et le niveau d'études :

Tableau 1. Répartition des patients selon l'âge

Tranches d'âge

Fréquence

Proportion

20-30ans

3

0.25

31-40ans

2

0.17

41-50ans

5

0.41

50 et Plus

2

0.17

Total

12

1

D'après ce tableau, 5 sujets soit une proportion de 0.41% se situent dans la tranche d'âge de 41 à 50 ans ; 3 sujets ,soit une proportion de 0,25% se situent entre 20 et 30 ans  et 2 cas ex aequo avec une proportion de 0.17% se situent respectivement entre 31et 40 ans et 50 ans et plus.

Tableau 2. Répartition des patients selon le sexe

Sexe

Fréquence

Proportion

Masculin

5

0.42

Féminin

7

0.58

Total

12

1

Il ressort de ce tableau que 5 sujets, soit une proportion de 0.42 sont du sexe masculin et 7 sujets, soit une proportion de 0.58 sont du sexe féminin.

Tableau 3. Répartition des patients selon le niveau d'études

Niveau d'étude

Fréquence

Proportion

Aucun

2

0.17

Primaire

2

0.17

Secondaire

5

0.41

Supérieur& université

3

0.25

Total

12

1

Le tableau ci-dessus indique que 5 sujets, soit une proportion de 0.41 ont fait les études secondaires, 3 sujets, soit proportion 0.25 sont des universitaires et 2 cas ex aequo des sujets avec une proportion de 0.17 dont 2 sujets ayant un niveau d'études primaires et 2 autres sujets n'ayant jamais été à l'école.

En ce qui concerne l'échantillon des agents soignants de cette institution sanitaire, leur répartition est faite suivant l'âge, le sexe, le niveau d'instruction et la fonction exercée au sein de cet hôpital.

Tableau 4. Répartition du personnel soignant par sexe

Sexe

Fréquence

Proportion

Masculin

10

0.55

Féminin

12

0.45

Total

22

1

Dans ce tableau nous remarquons qu'il y a 10 sujets, soit une proportion de 0.55 de sexe masculin et 12 sujets, soit une proportion de 0.45 de sexe féminin.

Tableau 5 Répartition du personnel soignant selon le niveau d'étude

Niveau d'étude

Fréquence

Proportion

Secondaire

6

0.27

Supérieur et université

16

0.73

Total

22

1

L'examen de ce tableau démontre que 6 soignants ont un niveau d'études secondaires, soit une proportion de 0.27 contre  16 soignants du niveau supérieur ou universitaire, soit une proportion de 0.73

Tableau 6. Répartition du personnel soignant selon la profession

Répartition

Fréquence

Proportion

Médecin

3

0.14

Infirmier

13

0.59

Psychologue clinicien

3

0.14

Assistant social

2

0.09

Ergothérapeute

1

0.04

Total

22

1

Au regard de ce tableau nous constatons qu'il y a une proportion de 0.59 des infirmiers, une proportion de 0.14 de cas ex aequo de médecins et les psychologues cliniciens, ensuite une proportion de 0.09 des assistants sociaux et une proportion de 0.04 d'ergothérapeute.

2.2.3. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES

Dans une étude scientifique, la méthode et la technique doivent paraître comme une double démarche à la fois théorique et pratique. La démarche théorique est un corps de principes qui oriente l'activité pensante et la manière de réunir les informations, tandis que la demande pratique donne le cadre d'application des principes et des présupposés théoriques à l'objet de recherche en vue d'atteindre les objectifs que s'est assigné le chercheur.

Dans cette étude, nous avons utilisé la méthode descriptive et la méthode analytique ainsi que deux questionnaires d'enquête.

A propos de la méthode descriptive, N'da (2002, p. 19) pense qu'elle consiste à décrire, à nommer ou à caractériser un phénomène, une situation ou un événement de sorte qu'il apparaisse familier.

Cette méthode nous a aidés dans la description du champ de travail et de notre univers d'enquête pour mieux appréhender les différentes réalités qui s'y trouvent.

Quant à la méthode analytique, elle est d'après Aktouf (1987, p.23), une méthode qui consiste à décomposer l'objet d'étude en allant du plus complexe au plus simple. Cette méthode recherche le plus petit composant possible ou l'unité de base des phénomènes

Le questionnaire,mentionnent Chiglione et Matalon (1978, p.94) est un instrument rigoureusement standardisé dans le texte des questions et dans leur ordre.

Il nous a permis d'appréhender le comportement, le degré d'empathie et de relation entre les soignants et les soignés et à obtenir des informations auprès des patients souffrant des troubles bipolaires de ce centre psychiatrique concerné par cette étude.

Son administration était à la fois directe et indirecte et s'est réalisée en septembre 2020, où certains sujets enquêtés notaient eux -mêmes les réponses et pour d'autres sujets, nous notions nous -mêmes leurs réponses, car ils avaient, soit problème de vision de près ou ne savaient lire et écrire.

Le questionnaire réservé aux patients était constitué des 3 questions, éclatées à 6sous-questions dont 2 fermées et 4 ouvertes. Le tableau de spécification ci-dessous répartis les questions par thèmes :

Tableau 7. Répartition des questions adressées aux patients par thèmes

Thèmes

N° Questions

Total

Place de la psychoéducation

1, 2a et 2b

3

Efficacité de la psychoéducation

3a, 3b et 3c

3

Total

-

7

Ce tableau montre que le premier thème contient 3 questions et, le second en contient également 3.

A propos du questionnaire adressé au personnel soignant, celui -ci était constitué de 7 questions éclatées à 14 sous-questions dont 3 fermées et 11ouvertes, répartis dans le tableau ci-après :

Tableau 8. Répartition des questions adressées aux soignants par thèmes

Thèmes

Questions

Total

Place de la psychoéducation

1a, 1b, 1c, 2a, 2b, 3

6

Efficacité de la psychoéducation

2c,2d, 4, 5, 6a, 6b, 7a et 7b

8

Total

-

14

Ce tableau renseigne que le premier thème contient 6 questions et, le second en contient 8.

2.2.4. Dépouillement et Traitement des données

Dans le présent travail, nous avons procédé par le comptage des fréquences et l'analyse de contenu pour le dépouillement des données étant donné que nous étions en face des questions fermées et des questions ouvertes. Dans ce sens, les questions fermées nous ont conduits au comptage des fréquences et les questions ouvertes étaient dépouillées par l'analyse de contenu.

Eu regard à ce qui précède, il est recommandé que l'analyse de contenu procédé au choix des unités. C'est dans cette optique que nous distinguons :

- Les unités de contexte : correspondent à un ensemble de contenu généralement large, auquel se réfère le chercheur pour caractériser une unité d'enregistrement. Ce sont des textes, paragraphes, phrase, etc.

- Les unités d'enregistrement : correspondent au segment de contenu à considérer comme unité de base en vue de les ranger. Ce sont de mots pivots tirés du contexte.

- Les unités de numération : correspondent à la fréquence, à l'intensité, en tenant compte de la présence de l'unité à coder dans un contexte.

En définitive, les réponses émises par les sujets sous forme des phrases nous ont servi d'unités de contexte. Les mots qui revenaient le plus souvent dans les phrases nous ont aidés comme unité d'enregistrement et, le nombre de fois que chaque mot apparaissait nous a aidés comme unités de numération.

Après le dépouillement des réponses données par les sujets aux questionnaires, nous avons procédé à leur traitement. Les fréquences obtenues ont été transformées en proportion, du fait que nous étions en face d'un échantillon inférieur à 30 sujets.Ceci est le conseil de Deketele (1991, p.45) qui recommande que toutes données inférieures à 30 ne soient pas transformées en pourcentage.

Le calcul de proportion a été obtenu à l'aide de la formule ci-après :

p =

p = Proportion ;

f = Fréquence et ;

N = Effectif ou nombre total.

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans cette partie de l'étude, il est question pour de présenter les résultats de l'enquête, les analyser puis les interpréter afin de pouvoir vérifier les hypothèses émises au début de cette étude.

3.1 PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Il s'agit à ce niveau de présenter, pour chaque question, les différentesopinions ou réponses proposées par les sujets enquêtés aux différentes questions.

Les résultats sont séparément présentés dans des tableaux ci-après et l'analyse se fait question par question, en utilisant les fréquences relatives exprimées en proportion.

a. Résultats des patients

La question 1  a été posée comme suit : « Madame ou Monsieur, Comment les agents de santé font-ils pour vous soigner quotidiennement ?

Tableau 9 : Approche thérapeutique pour le traitement des patients

Bipolaires

Approche thérapeutique

Fréquence

Proportion

Traitement médicamenteux

6

0.5

Thérapies psychosociales (psychoéducation, TCC, psychothérapie de soutien, Thérapie familiales,

5

0.42

Usage de la sismothérapie

1

0.08

Total

12

1

L'examen de ce tableau démontre que la thérapie pharmacologique vient en tête dans le traitement des patients bipolaires, soit une proportion de 0.5, ensuite associé aux thérapies psychosociales telles que la psychoéducation ; comme cette thérapie ne réussit pas toujours pour tous les patients, d'autres thérapies comme la TCC, la thérapie de soutien ou encore les thérapies familiales sont utilisées dans une proportion de 0.42. En présence des patients violents, la sismothérapie est utilisée dans une proportion de 0.08.

La question 2a se présente comme suit : Ces agents vous donnent-ils toutes les informations sur votre maladie ? Tous les patients enquêtés, soit 12 sujets, attestent qu'ils reçoivent toutes les informations sur leur maladie.

La question 2b est la suivante : « Ces agents vous donnent-ils toutes les informations sur votre maladie : Si Oui, Comment appréciez-vous cette manière de faire ? ». Tous les sujets ayant répondu par l'affirmation attestent que cette procédure est meilleure car elle aide chaque patient à connaitre l'état de l'évolution de la maladie et les mesures de prévention pour éviter les rechutes.

La question 3a est la suivante : Etes-vous aidé par votre famille lorsqu'elle a toutes les informations sur votre maladie ?

Tableau 9. Assistance des proches du patient

Réactions des patients

Fréquence

Proportion

Oui

9

0.75

Non

3

0.25

Total

12

1

D'après le tableau ci-dessus, 9 patients sur 12 enquêtés, soit une proportion de 0,75 sont accompagnés par leurs proches de qui, ils reçoivent le soutien moral, matériel et financier pour les soins médicaux ; 3 patients soit une proportion de 0.25 ne reçoivent aucun soutien familial.

La question 3b examine la manière dont les patients sont aidés par leurs proches. Voici la question : « Etes-vous aidé par votre famille lorsqu'elle a toutes les informations sur votre maladie : Si Oui, comment elle vous aide-t-elle ?

Tableau 10. Types de soutien familial aux patients bipolaires

Réactions des patients

Fréquence

Proportion

Paiement de soins médicaux

7

0.77

Soutien matériel et social

2

0.23

Total

9

1

Au vu des résultats observés dans ce tableau, nous constatons qu'une proportion de 0.77 patients est soutenue par leurs proches en ce qui concerne le paiement des frais médicaux, une proportion de 0.23 patients reçoit de leurs proches un soutien matériel et social.

La question 3c est formulée en ces termes : Etes-vous aidé par votre famille lorsqu'elle a toutes les informations sur votre maladie : Si Non, pourquoi refuse-t-elle de vous aider ?

Tableau 11. Refus du soutien familial au patient souffrant de TB

Réactions des patients

Fréquence

Proportion

Manque de moyen financiers

1

0.33

Rejet social et discrimination

1

0.33

Moquerie et stigmatisation du malade

1

0.33

Total

3

1

Il ressort de ce tableau que parmi les motifs du refus d'un soutien social au patient, il le manque des moyens financiers pour le paiement de soins médicaux, soit respectivement une proportion de 0.33, le rejet social et discrimination des patients, la moquerie et la stigmatisation que subissent les patients.

b. Résultats des soignants

La question 1a se présente comme suit : « Appliquez-vous, dans ce centre la psychoéducation à certaines maladies ? ».Nous remarquons que tous les soignants déclarent que la psychoéducation s'applique à certaines maladies chez leurs patients.

La question 1b est la suivante : « Appliquez-vous, dans ce centre la psychoéducation à certaines maladies : Si Oui, à quels types des maladies ?

Tableau 12 : Types des maladies soignées par la psychoéducation

Réactions des soignants

Fréquence

Proportion

Troubles bipolaire de type I et II

16

0.68

Toxicomanie, TCA, et trouble anxieux, etc.

6

0.32

Total

22

1

Ce tableau indique qu'une proportion de 0.68 soignants appliquent la psychoéducation aux TB de Type I et II, et une proportion de 0.32 disent qu'elle s'applique aux autres maladies tels que la toxicomanie, le TCA, les troubles anxieux, etc.

La question 1c est ainsi libellée : « Appliquez-vous, dans ce centre la psychoéducation à certaines maladies : Comment l'éducation thérapeutique du patient se passe-t-il  avec le patient et ses proches ?

Tableau 13 : Manière de l'application de l'ETP au patient et à ses proches

Réactions de soignants

Fréquence

Proportion

La thérapie se fait sous forme de dialogue et d'échange mutuel, thérapie familiales

12

0 .54

Révéler aux patients les conséquences négatives de TB

5

0.23

Choix du thème de l'éducation thérapeutique sur les troubles bipolaires

5

0.23

Total

22

1

D'après ces résultats, nous constatons que l'ETP s'applique au patient et à ses proches sous forme de dialogue et échange mutuel (proportion de 0.56), révélation des conséquences négatives de TB (proportion de 0.23) et, par le choix de thèmes de l'ETP sur les TB (proportion de 0.23 soignants).

La question 2a été posée comme suit : A quel moment, lors de la prise en charge appliquez-vous la psychoéducation ?

Tableau 14 : Moment de l'application de la psychoéducation

Réactions de soignants

Fréquence

Proportion

Après le diagnostic de l'état de stabilité du patient, cohérent et capable de communiquer avec l'équipe soignante

19

0.86

Au cours des séances d'entretien et échange sur la maladie

3

0.14

Total

22

1

Comme il est remarqué dans ce tableau, une grande proportion de 0.86 , soit 18 sur 22 soignants affirment que la psychoéducation se passe après le diagnostic de l'état de stabilité du patient pour voir s'il est apte ou non à suivre l'ETP, aussi quand il devient cohérent dans son langage et capable de communiquer avec l'équipe soignante, mais une proportion de 0.14 soignants pense que cette thérapie doit se passer au cours des séances d'entretien et d'échange sur la maladie du patient.

La question 2b est formulée comme suit : Comment l'appliquez-vous ?

Tableau 14. Manière d'application de la psychoéducation aux patients

Réactions des soignants

Fréquence

Proportion

Formation des groupes de 12 à 15 patients selon l'état de stabilité

8

0.36

Implication des proches, patient et thérapeute

5

0.23

Elaboration de calendrier de rencontre et les thèmes à échanger sur les TB

9

0.41

Total

22

1

Ce tableau révèle que la psychoéducation est appliquée par la formation des groupes de 12 à 15 patients suivant leur état de stabilité( pour une proportion de 0.36 des soignants), 9 soignants, soit une proportion de 0.41 affirment qu'ils élaborent le calendrier de rencontre et les thèmes à échanger sur les TB et, 0.23 des soignants font appel à l'implication des proches pendant l'ETP.

La question 2c se présente de la manière suivante : Quel est le niveau de son efficacité ?

Tableau 15. Niveau d'efficacité de la psychoéducation dans le traitement des TB

Réactions des sujets

Fréquence

Proportion

Elle donne des meilleurs résultats de guérison

18

0.82

Son efficacité est élevée selon la conversation normale tenue avec le patient avec une humeur positive

6

0.18

Total

22

1

Au vu de ces résultats, il est attesté par une proportion de 0.82 de soignants que la psychoéducation procure des meilleurs résultats dans la guérison des TB et, une proportion de 0.18 soignants ajoute que son efficacité est constatée lors des entretiens et conversation normale avec le patient qui se présente avec une humeur positive.

La question 2d est libellée comme suit : Comment vous faites afin de l'adapter au patient et à ses proches ?

Tableau 16. Adaptation de la psychoéducation aux patients et proches

Réactions des soignants

Fréquence

Proportion

Parfois un recours à d'autres thérapies (TCC, entretien motivationnel, etc.) facilite l'adaptationde la psychoéducation aux patients et aux proches

13

0.59

Tenir compte de l'état de la stabilité de la maladie et implication des proches aux séances de l'ETP

9

0.41

Total

22

1

Nous remarquons dans le tableau ci- dessus que les soignants recourent parfois à d'autres thérapies (TCC, entretien motivationnel) pour faciliter une adaptation de la psychoéducation à chaque patient et aux proches (soit une proportion de 0.59), une autre proportion de 0.41 soignants tient compte de l'état de la stabilité de la maladie avant l'adaptation de la psychoéducation.

La question 3 est la suivante : Pourquoi avez-vous l'habitude de recourir à la psychoéducation dans le cadre du traitement des troubles bipolaires ?

Tableau 17. Motifs de recours à la psychoéducation pour le traitement de TB

Réactions des soignants

Fréquence

Proportion

Thérapie recommandée plus pour les TB

16

0.73

Facilite le patient à connaitre les causes de sa maladie et l'amener au changement d'humeur négative

6

0.27

Total

22

1

Selon le tableau ci-dessus, une proportion de 0.73 des soignants font recours à la psychoéducation dans le traitement de TB, car c'est la thérapie recommandée pour ce type de maladie et, une proportion de 0.27 estime que cette thérapie facilite le patient à mieux connaitre les causes de sa maladie et les amène à un changement d'humeur négative.

La question 4 a été présentée comme suit : Quelles sont les limites que vous rencontrez dans l'application de la psychoéducation pour les patients bipolaires ? 

Tableau 18. Obstacles rencontrés dans l'application de la psychoéducation

Réactions de soignants

Fréquence

Proportion

Le changement vers l'humeur positive pose parfois problème chez certains patients

8

0.36

Certains patients ne parviennent pas à répondre à certaines questions (refus)

4

0.18

L'incohérence chez le patient

10

0.45

Total

22

1

Ces résultats ci-dessus attestent l'incohérence du patient lors de l''application de la psychoéducation dans une proportion de 0.45, le changement vers l'humeur positive pose parfois problème chez certains patients dans une proportion de 0.36 et, le refus des patients à répondre à certaines questions pour une proportion de 0.18.

La question 5 a été formulée de la manière suivante : Que faites -vous quand vous avez des difficultés avec le patient lors de l'éducation thérapeutique ?

Tableau 19. Stratégies adoptées en cas de difficultés dans l'application de la psychoéducation

Réactions des patients

Fréquence

Proportion

Report des séances thérapeutiques et chercher le motif du refus ou de la résistance avant d'envisager une autre rencontre

12

0.55

Echange avec les proches du patient

10

0.45

Total

22

1

Au regard de ces résultats, nous remarquons que les stratégies adoptées en cas de difficultés dans l'application de la psychoéducation sont entre autres : le report des séances de l'ETP puis recherche du motif du blocage ou refus avant d'envisager une rencontre future (0.55 de proportion des soignants) et, une proportion de 0.45 des soignants préconisent d'échanger avec les proches du patient pour trouver des solutions idoines.

La question 6a est formulée comme suit : Concernant les personnes atteintes des troubles bipolaires, est-il nécessaire de créer, en amont, une relation de confiance avec le patient ? Tous les soignants sont d'accords qu'il y ait création d'une relation en amont avec le patient.

La question 6b examine le pourquoi du oui des soignants. Voici la question : Concernant les personnes atteintes des troubles bipolaires, est-il nécessaire de créer, en amont, une relation de confiance avec le patient : Si Oui, pourquoi ?

Tableau 20. Justification de la nécessité d'une relation de confiance en amont

Réactions des soignants

Fréquence

Proportion

La confiance mutuelle une clé pour la collaboration en amont du patient

14

0.64

Sans le respect de l'intimité du patient, l'amour et l'écoute aucune séance d'ETP n'est possible

8

0.36

Total

22

1

Nous remarquons dans ce tableau qu'une proportion de 0.67 des soignants se décide de créer en amont une confiance mutuelle pour obtenir la collaboration dans le traitement de sa maladie et, une proportion de 0.36 qui insiste sur le respect de l'intimité du patient, l'amour en vers lui et l'écoute en vue de la relation de confiance.

La question 7a est la suivante : Constatez -vous une amélioration de vos rapports  avec les patients? Il s'est révélé que tous ces sujets disent que l'application de psychoéducation améliore les rapports thérapeutes -patients.

La question 7b est formulée comme suit : Constatez -vous une amélioration de vos rapports  avec les patients : Si Oui, expliquez-vous ?

Tableau 21. Justification de la qualité des rapports soignants-soignés

Réactions de soignants

Fréquence

Proportion

Le patient devient coopérant à cause de l'empathie, encouragement et l'écoute active

13

0.59

Humeur positive, considération, animation, accueil, respect de l'intimité du patient et la confiance

9

0.41

Total

22

1

Les résultats obtenus dans ce tableau montrent que l'empathie, l'encouragement et l'écoute active favorisent des bons rapports entre thérapeute et patients (pour une proportion de 0.59) et, une proportion de 0.41 des soignants attestent que l'humeur positive, la considération, le bon accueil, l'animation, la confiance et le respect de l'intimité du patient sont des facteurs qui favorisent ces bons rapports entre eux.

3.2 INTERPRETATION DES RESULTATS

L'essentiel dans cette partie est d'interpréter les résultats obtenus en fonction des différentes questions posées aux soignants et aux soignés suivant les deux séries des questions respectives.

Le constat est que la plupart des patients bipolaires disent que la psychoéducation est efficace et se sentent à l'aise dans le traitement avec cette thérapie. S'agissant des informations livrées aux patients, ceux-ci les apprécient dans la globalité, car ces informations les aident à comprendre les effets de la maladie sur ses relations personnelles, en leur donnant les outils pour gérer les facteurs de stress qui peuvent déclencher un épisode et qui peuvent favoriser la prise régulière de médication.

L'assistance des proches du patient est confirmée dans une proportion de 0.75. Ceux-ci leur apportent un soutien moral, social, matériel et surtout le paiement des frais médicaux.

En réaction aux affirmations des soignants, le niveau de l'efficacité de la psychoéducation est attestée par les patients enquêtés dans une proportion de 0.72 et quand elle ne fonctionne pas assez, les thérapeutes font recours à la TCC, à la thérapie centrée sur les familles, à la thérapie interpersonnelle (une proportion de 0.28) et parfois à la sismothérapie (une proportion de 0, 08).

Ainsi, les soignants utilisent l'écoute active et l'empathie pour créer une relation de confiance en amont avec les patients.

A propos de certaines maladies auxquelles s'applique la psychoéducation, tous les soignants déclarent que cette thérapie s'applique à d'autres maladies (troubles anxieux, toxicomanie, TCA, dépression) chez leurs patients. Egalement l'ETP s'applique au patient et à ses proches  dans une proportion de 0.54 sous forme de dialogue et échange mutuel, thérapie centrée sur la famille, etc.

Quant aux obstacles rencontrés dans l'application de la psychoéducation, une proportion de 0.45 parmi les soignants atteste les incohérences du patient qui limitent l'application de cette thérapie, les stratégies adoptées en cas de difficultés dans l'application de la psychoéducation, une proportion de 0.55 de soignants interrompent les séances de l'ETP et cherchent le motif du refus ou de la résistance avant d'envisager une autre rencontre ultérieure.

CONCLUSION

Au terme de cette étude ayant porté sur l'efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaires au centre psychiatrique SOSAME de Bukavu, les questions suivantes ont été posées :

Les résultats auxquels nous avons abouti se présentent comme suit :

- Quelle est la place qu'occupe la psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaires soignés au Centre SOSAME de Bukavu ?

- La psychoéducation est-elle efficace que d'autres thérapies psychologiques dans le cadre de traitement de troubles bipolaires ?

Nous avons supposé que :

- La psychoéducation serait largement utilisée comme l'une des thérapies psychologiques favorisant l'amélioration du fonctionnement psychosocial des patients souffrant de trouble bipolaire soignés au Centre Psychiatrique SOSAME ;

- La psychoéducation ferait partie des interventions psychologiques recommandées et efficaces dans traitement des patients souffrant des troubles bipolaires.

Les objectifs étaient de :

- De connaître la place qu'occupe la psychoéducation dans le traitement des patients souffrant de trouble bipolaire ;

- De connaître l'efficacité de la psychoéducation
dans la prise en charge des patients souffrant de trouble bipolaire à l'instar d'autres thérapies psychologiques , identifier les mécanismes de mise en application de la psychoéducation dans le processus thérapie lié au trouble bipolaire.

La population d'étude était constituée des patients souffrant des troubles bipolaires des types I ou II selon les critères du DSM-5 ayant bénéficié du programme de psychoéducation pendant cette période et l'équipe soignante du Centre psychiatrique SOSAME. Au sein de ces deux populations, nous avons choisi occasionnellement 12 patients souffrant de cette maladie et, exhaustivement les 22 soignants, en utilisant les méthodes d'enquête et analytique soutenues par deux questionnaires d'enquête, l'un réservé aux soignés et l'autre, aux soignants.

Le dépouillement et le traitement des données se sont réalisés par le décompte des fréquences et l'analyse de contenu, transformées en proportion.

Les résultats auxquels nous avons abouti se présentent comme suit :

- La majorité des patients bipolaires estiment que la psychoéducation est efficace et se sentent à l'aise dans le traitement avec cette thérapie. Ces patient apprécient les informations obtenues dans la globalité, elles les aident à comprendre les effets de la maladie sur ses relations personnelles, donnent des outils pour gérer les facteurs de stress qui peuvent déclencher un épisode favorisant la prise régulière de médication.

Aussi, l'assistance des proches du patient est confirmée pour l'apport moral, social, matériel et le paiement des frais médicaux.

Pour les soignants, le niveau d'efficacité de la psychoéducation est attesté par les patients et ceux-ci recourent aux TCC, aux thérapies centrées sur les familles, aux thérapies interpersonnelles, parfois à la sismothérapie ainsi que l'écoute active et l'empathie pour créer une relation de confiance en amont avec les patients.Ces résultats confirment nos hypothèses de recherche. 

Ainsi, nous ne prétendons pas avoir épuisé, dans ce travail tous aspects relatifs à l'efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge des troubles bipolaires, nous prions aux futurs chercheurs qui aborderont le même thème d'élargir le champ d'investigation en utilisant par exemple un échantillon représentatif des malades.

De ce qui précède, nous suggérons :

- Au Ministère de la Santé de la RDC, de financer la formation des agents aux différentes thérapies brèves pour élargir les connaissances des thérapeutes dans la prise en charge psychologique ;

- Au centre psychiatrique SOSAME, d'organiser la formation en psychothérapie pour les soignants et d'engager plus des psychologues pour un meilleur traitement psychologique des malades mentaux ;

- Au personnel soignant, de faire un meilleur choix de la thérapie lié au diagnostic établi.

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Rouillon, F. (2008). Épidémiologie des troubles psychiatriques, Annales médico-psychologiques, vol. 166.

Rouillons, F.(1997).Epidémiologie du trouble bipolaire. L'Encéphale.

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Oud Mayo-Wilson et al. (2016).Psychological interventions for adults with bipolar disorder: systematic review and meta-analysis. Br J Psychiatry J Ment Sci. Mar;208(3):213-22.

Tondo, E.et al. (2005). Suicidal Risk In Bipolar Disorder. Clin Neuropsychiatry J Treat Eval.

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Sanchez-Moreno, T.et al. (2010).The role and impact of contextual factors on functioning in patients with bipolar disorder. DisabilRehabil Int Multidiscip J (Suppl 1):S94-104.

Simon, S. et al. (2006). Long-term effectiveness and cost of a systematic care program for bipolar disorder, Archives of General Psychiatry.

Van Gent, F. et Zwart, T. (1993b).Ultra-short versus short group therapy in addition to lithium, Patient Education and Counseling.

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Van Gent, F. (2000). Une étude suivie de 3 ans de thérapies de groupe additives au traitement au lithium, L'encéphale.

Weber, S. et al. (2007).Efficacy of psychoeducational approaches on bipolar disorders : A review of the literature, Journal ofAffective Disorders.

Yatham, P. et al. (2009).Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) and International Society for Bipolar Disorders (ISBD) collaborative update of CANMAT guidelines for the management of patients with bipolar disorder, Bipolar Disorders.

Zaretsky, E. et al. (2008).Is cognitive-behavioural therapy more effective than psychoeducation in bipolar disorder ?Canadian Journal of Psychiatry.

III. SITOGRAPHIE

Henry, C. et Gay, G. (2004). Maladie maniaco-dépressive ou troubles bipolaires.EncyclopédieOrphanet. Repré à http://www.orpha.net/data .Consulté le 23.2.2020 à 22h.

http:// www.infirmiers.com./pdf/tfe.romaindedroy.pdf. Consulté le 3.6.2020 à 8h.

https://www.linternaute.fr/ dictionnaire/fr/ definition/ prise-en-charge/. Consulté le 10.7.2020 à 12h.

Provencher, M-D. (2012). La psychoéducation pour les troubles bipolaires : recension des écrits et recommandations pour le système de santé québécois. Santé mentale au Québec, https://doi.org/ 10.7202/1012650ar. Consulté le 2.5.2020 à 20h.

TABLE DES MATIERES

DEDICACE I

REMERCIEMENTS I

SIGLES ET ACCRONYMES I

INTRODUCTION 1

1.1 Problématique 1

0.2. Hypothèses du travail 1

0.3. Objectifs du travail 1

0.4. Intérêt de l'étude 1

0.5. Méthodologie du travail 1

0.6. Subdivision du travail 1

PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LA PSYCHOEDUCATION 1

1.1 DEFINITION DES CONCEPTS 1

1.1.1. Psychoéducation 1

1 1.2 Trouble bipolaire 1

1 .1 .3 Patient 1

1.1.4 Prise en charge 1

1.2 REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE 1

1.2.1 Notion de trouble bipolaire 1

1.2.2 Symptômes du trouble bipolaire 1

1 .2.3 Ethiopathogenie des troubles bipolaires 1

1.2.3.1 Génétique du trouble bipolaire 1

1.2.3.2 Neurobiologique du trouble bipolaire 1

1.2.3.3 Anomalies anatomiques et éléctrophysiologiques 1

1.2.3.4 Evénements de vie et bipolarité 1

1.2.3.5 Aspects cognitifs et qualité des relations sociales 1

1 .2.4 Causes du trouble bipolaire 1

1.2.5 Les différents types de troubles bipolaires 1

1. 2 .6 Traitement de Trouble bipolaire 1

1.2.7 Place de la psychoéducation dans le trouble Bipolaire 1

1.2.7.1 Données historiques de la psychoéducation 1

1.2.7.2 Le diagnostic éducatif en psychoéducation et les représentations de la maladie 1

1.2.7.3 Psychoéducation pour les patients bipolaires 1

1.2 .7.4 Psychoéducation pour les patients et leurs proches 1

1.2 7.5 La psychoéducation pour les proches des patients bipolaires 1

1.2.7.6 Efficacité spécifique de la psychoéducation 1

1.2.7.7 Recommandations pour l'implantation de la psychoéducation 1

1.2.7.8 La place de la psychoéducation dans les recommandations internationales 1

1 .3 ETUDES ANTERIEURES 1

1.3 1 Etude deProvencher M. D. (2012) 1

1.3.2 Etude d'Ihsane El Abbas (2010) 1

1.3 .3 Etude de Chivé (2016) 1

CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE 1

2.1. PRESENTATION SOMMAIRE DU MILIEU D'ETUDE 1

- Les soins neuropsychiatriques. 1

2.2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE 1

2.2.1. Population d'étude 1

2.2.2. Echantillon 1

2.2.3. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES 1

2.2.4. Dépouillement et Traitement des données 1

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 1

3.1 PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 1

3.2 INTERPRETATION DES RESULTATS 1

CONCLUSION 1

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1

TABLE DES MATIERES 1

251661824

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

(Soignants)

Madame ou Monsieur ;

Dans le cadre de notre travail de fin d'études en psychologie, nous menons une recherche sur «l'Efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaire au Centre psychiatrique SOSAME de Bukavu ». Ainsi, nous sollicitons votre contribution en répondant aux questions ci-dessous et nous vous remmenions et, garantissons l'anonymat.

I. Identification

- Sexe :

- Niveau d'études :

- Profession :

II. Consigne 

Complétez la case en mettant une croix pour les questions fermées ou en remplissant les pointillés par une réponse, pour les questions ouvertes.

III. Questionnaire proprement-dit

1. a. Appliquez-vous, dans ce centre la psychoéducation à certaines maladies ?

251651584251652608Oui Non

b. Si Oui, à quel type des maladies ?

R/

c. Comment l'éducation thérapeutique du patient se passe-t-il  avec le patient et ses proches ?

R/

2.a. A quel moment, lors de la prise en charge appliquez-vous la psychoéducation ?

R/

b. Comment l'appliquez-vous ?

R/

c. Quel est le niveau de son efficacité ?

R/

d. Comment vous faites afin de l'adapter au patient et à ses proches ?

R/

3. Pourquoi avez-vous l'habitude de recourir à la psychoéducation dans le cadre du traitement des troubles bipolaires ?

R/

4. Quelles sont les limites que vous rencontrez dans l'application de la psychoéducation pour les patients bipolaires ? 

R/

5. Que faites -vous quand vous avez des difficultés avec le patient lors de l'éducation thérapeutique ?

R/

6. a. Concernant les personnes atteintes des troubles bipolaires, est-il nécessaire de créer, en amont, une relation de confiance avec le patient ?

251653632251654656Oui Non

b. Si Oui, pourquoi ?

R/

7. a. Constatez -vous une amélioration de vos rapports  avec les patients?

251655680251656704Oui Non

b. Si Oui, expliquez-vous ?

R/

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

(Malades souffrant des troubles bipolaires)

Madame ou Monsieur ;

Dans le cadre de notre travail de fin d'études en psychologie, nous menons une recherche sur «l'Efficacité de la psychoéducation dans la prise en charge des patients souffrant des troubles bipolaire au Centre psychiatrique SOSAME de Bukavu ». Ainsi, nous sollicitons votre contribution en répondant aux questions ci-dessous et nous vous remmenions et, garantissons l'anonymat.

I. Identification

- Sexe :

- Age :

- Niveau d'études :

II. Consigne 

Complétez la case en mettant une croix pour les questions fermées ou en remplissant les pointillés par une réponse, pour les questions ouvertes.

III. Questionnaire proprement-dit

1. Madame ou Monsieur, Comment les agents de santé font-ils pour vous soigner quotidiennement ?

R/

2. a. Ces agents vous donnent-ils toutes les informations sur votre maladie ?

251659776251660800Oui Non

b. Si Oui, Comment appréciez-vous cette manière de faire ?

R/

3. a. Etes-vous aidé par votre famille lorsqu'elle a toutes les informations sur votre maladie ?

251657728251658752Oui Non

b. Si Oui, comment elle vous aide-t-elle ?

R/

c. Si Non, pourquoi refuse-t-elle de vous aider ?

R/






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe