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Connaissance d'un monde nautique pour un développement touristique territorial: le cas du département du Finistère

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par Océane DUPAS
Université de Bretagne Occidentale - STAPS SSSATI (Sport et Sciences sociales, Administration, Territoires, Intégration) 2016
  

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Annexe 7 : 2ème exemple de retranscription d'un entretien

formel

Entretien semi-directif - Benjamin surfeur de 25 ans - Morlaix - le

10/05/2016

· Lieu : Le bar-café le commerce à Morlaix

· Heure de RDV : 13h30

· Durée de l'entretien : 45 min

· Contraintes : durée de l'échange limitée : retard d'un quart d'heure de l'enquêté et obligation de retour à Quimper à 16h pour l'enquêteur (donc départ de Morlaix à 14h30)

· Point positif : le lieu « neutre » de l'entretien met l'enquêteur et l'enquêté sous la même position. Aucun malaise

· Tenue de la grille d'entretien : Ok. Certains thèmes ont toutefois pu être abordés que brièvement

· Impressions : discussion fluide, enquêté bavard, bons rapports, temps octroyé beaucoup trop court.

Enquêteur : Alors pour commencer, peux-tu te présenter tout simplement ? Quel âge tu as ? Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?...

Enquêté : Alors je m'appelle Benjamin, j'ai 25 ans, je suis technicien son dans le métier du spectacle. Euh j'habite pas très loin de Morlaix, au Guerzit une commune de Plougasnou dans la baie de Morlaix.

Enquêteur : tu habites là depuis toujours ?

Enquêté : Non, non, j'y suis depuis presque deux ans là et sinon à la base je suis malouin. Enquêteur : Ah ouais, ok, d'accord. Et tes parents sont tous les deux malouins ?

Enquêté : Non mon père est de, est né à Morlaix, mes grands-parents habitaient à Morlaix aussi en fait enfin dans la baie de Morlaix on va dire, et du coup je suis arrivé là parce qu'on a une, une résidence secondaire ici et moi vu que je travaille beaucoup dans le Finistère je, voilà j'habite ici à l'année en fait.

Enquêteur : Ok, Ok. Donc tes parents habitent à St-Malo et toi tu entretien la maison secondaire au Gerzit ! C'est cool (rires). Sinon tu as des frères et soeurs ?

Enquêté : Ouais j'ai une soeur qui a 10 ans de plus que moi en fait. Elle aussi habite St-Malo. Enquêteur : D'accord. Peux-tu me rappeler ton parcours scolaire ?

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Enquêté : Alors j'ai fait une scolarité classique jusqu'au collège à Cancale, ensuite après j'étais passionné de moto donc j'ai fait euh, très tôt étant plus jeune j'ai fait des sports mécaniques, j'ai fait de la moto de cross en fait, j'ai commencé à l'âge de 7 ans, 8 ans ...

Enquêteur : Dans un club ?

Enquêté : Ouais dans un club. Dans deux clubs même parce qu'il y a deux ligues. Euh donc du coup, j'ai voulu faire de la mécanique moto, donc j'ai fait un BEP mécanique moto que j'ai obtenu sans trop de soucis. Ensuite j'ai fait un bac pro commerce, mais toujours dans les métiers de la moto, donc là j'ai travaillé en tant que magasinier dans un magasin de moto en fait. J'étais en apprentissage. Et après j'ai eu mon bac euh et après je me suis rendu-compte bah que c'était cool mais euh, je ne pouvais pas forcément trouver une place facilement, sachant que mon patron ça se passait très bien, il ne pouvait pas pourvoir un post en plus euh. Donc bah voilà il y a ça et du coup j'avais aussi autre chose qui me passionnais donc la musique.

Enquêteur : Tu pratiques un instrument ?

Enquêté : Euh très peu de guitare mais c'est vraiment, sommaire quoi je ne me considère pas guitariste ! Ouais je ne me considère pas musicien. J'ai fait pas mal de « didjine » aussi donc mixer sur des platines de vinyles et de la composition aussi sur ordi.

Enquêteur : Donc tu avais des platines chez toi ?

Enquêté : Ouais voilà donc du coup j'ai fait une école qui me permettrais de faire de la technique son, et d'apprendre quoi, donc j'ai fait ça et puis...

Enquêteur : Donc tu es allé où pour faire ça ?

Enquêté : A Rennes, une école qui s'appelle l'INSA donc qui dure 3 ans, ensuite j'ai fait des stages et j'ai trouvé du travail. Et voilà maintenant, j'en vie et ...

Enquêteur : Tu es employé ou...

Enquêté : Non intermittent du spectacle en fait. Donc c'est-à-dire que le principe c'est que je travaille pour plusieurs employeurs, ça peut-être des contrats à la journée, sous 2 jours ou sur 3 jours, euh, après je peux travailler avec des groupes qui déclarent par exemple en ce moment je suis sur le festival Art Rock à Saint-Brieuc tu vois pour un groupe donc euh...

Enquêteur : Tu es amené à bouger vachement du coup ?

Enquêté : Oui, voilà je suis assez mobile sur la Bretagne, un peu ailleurs aussi, ça m'arrive de voyager aussi. Voilà enfin j'ai, je n'ai pas de routine en fait, je peux faire mes 35 heures en 3 jours des fois alors que les gens ils les font en 5 quoi et des fois je vais travailler deux ou 3 jours dans la semaine.

Enquêteur : Donc ces jours et horaires de travail qui bouge tout le temps ça ne te déplait pas ? Enquêté : Non, non je trouve ça cool.

Enquêteur : Et par rapport au temps de loisirs, de sport par exemple ...

Enquêté : ça peut-être un avantage comme un inconvénient. En fait il y a des jours où je loupe toutes les sessions parce qu'évidemment, il y a les bonnes conditions et je travaille. Et moi je ne peux pas me

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permettre de refuser du boulot et toute façon moi tout ce que je peux prendre je prends quoi. Et j'ai un quota d'heures à faire et forcément...

Enquêteur : Et puis même j'imagine que c'est en acceptant le plus d'offre possible qu'on parle de toi après.

Enquêté : Oui bien sûr et puis, plus tu travailles plus tu gagnes ta vie quoi, ça c'est clair donc euh, donc voilà et puis des fois il y a aussi des bons côtés parce que je sais que des fois, il m'arrive d'avoir des conditions le lundi en hiver, ou un mardi et je sais que bah je peux y aller à n'importe quelle heure, je n'ai pas de contraintes et puis il y a moins de monde et enfin il y a plein de petits avantages quoi.

Enquêteur : Et tu pratiquais le surf avant d'avoir ton boulot ou pas ? Enquêté : Non, ça va faire deux ans en juillet en fait.

Enquêteur : Ah d'accord. On va revenir sur la pratique plus tard, j'aimerais savoir ce que font tes parents dans la vie en fait ?

Enquêté : Mes parents sont retraités, les deux. Enquêteur : Ok et quel était leur métier avant ?

Enquêté : Ils travaillaient dans les métiers de la mer ils étaient conchyliculteurs, c'est-à-dire qu'ils s'occupaient de produire enfin, entre guillemets je ne sais pas si on peut dire élever mais, des huîtres et des moules dans la baie du Mont-St-Michel ...

Enquêteur : Est-ce que tu penses que tes parents t'on transmit un peu quelque chose ... ?

Enquêté : Bah oui, parce que tout petit j'étais avec eux, j'allais à la marée avec mon père, j'allais en mer enfin oui j'ai été habitué très tôt à être dans ce milieu...

Enquêteur : La mer ça toujours été ton milieu ?

Enquêté : Ouais voilà, j'ai fait aussi de la voile un peu, enfin je suis passée par plusieurs, la mer ça a toujours été un truc où mes parents m'ont mis là dans aussi quoi...euh mes parents n'étaient pas surfeurs du tout, enfin mon père a fait un peu de planche à voile, mais euh, il en faisait pas en France, c'est quand ils partaient en vacances en fait, tous les ans ils partaient en vacances dans les îles et du coup mon père faisait beaucoup de planche à voile en fait là-bas. Parce que mon père ne se baignait pas en Bretagne déjà, trop froid ! Donc il en a fait comme ça pendant une dizaine d'années en fait à chaque fois qu'il partait en vacances.

Enquêteur : Et ils t'ont déjà emmené en vacances ? Tu as essayé aussi la planche à voile en vacances ?

Enquêté : Bah moi je ne pouvais pas partir avec eux parce qu'ils m'emmenaient souvent en période de vacances scolaires mais voilà c'était compréhensible pour eux mais je n'ai pas eu l'occasion de tester la planche à voile. Mais ce n'est pas forcément un truc qui m'attire non plus au jour d'aujourd'hui, qui ne m'a forcément attiré non plus avant.

Enquêteur : Tu m'as dit que c'était la voile par contre que tu as déjà fait ?

Enquêté : Oui j'ai fait de la voile, du catamaran, j'ai accroché ça par contre, mais après bah ouais j'ai fait de la moto, ça me prenais le week-end la moto, des fois le mercredi donc du coup la voile, je

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n'avais pas forcément le temps d'en faire... Et voilà ouais c'est uniquement pour des questions de temps.

Enquêteur : De moyens aussi ?

Enquêté : Non parce que ce n'est pas très cher la voile. Enfin, si tu achètes un bateau évidemment ça coute cher mais prendre des cours ça va encore, ce n'est pas super onéreux comparé à la moto ou les sports mécaniques, c'est hyper ce cher en général. La moto, l'entretien, l'équipement etc.

Enquêteur : Et tu en faisais où de la voile ?

Enquêté : Cancale, un peu à Saint-Malo mais à Cancale en général. Enquêteur : Et la moto tu as arrêté complètement ?

Enquêté : J'ai arrêté à l'âge de 18 ans ouais. Parce qu'euh, j'ai arrêté progressivement, il y a une année où j'ai fait beaucoup moins de compet en fait, parce que je me suis blessée aussi. En fait toute la période où j'ai fait de la moto je me suis blessée évidemment puisque c'est un sport dangereux. Et en fait à la fin je me suis fait une bonne blessure au tibia péroné du coup ça m'a empêché de faire de la moto pendant 8 mois, donc du coup tu perds un peu le truc et puis c'était aussi dans la période où je sortais en fait. Parce que je commençais à avoir presque la majorité, donc je commençais à faire la fête ! Sauf que la moto ce n'est pas très compatible avec la fête parce que la fête tu le fais le week-end et la moto c'était le week-end aussi. Donc ça ne marche pas.

Enquêteur : Donc après avoir arrêté la moto à 18 ans tu as fait un autre sport plus tard ?

Enquêté : J'ai arrêté la moto à 18 ans et je n'ai rien foutu jusqu'à ... jusqu'à 23 ans. Euh parce que j'étais à fond dans mes études et mes stages et tout, du coup le week-end je faisais du bénévolat aussi, j'étais à fond de dans donc du coup je n'avais pas forcément le temps et le si peu de temps que j'avais aussi c'était pour voir mes amis et faire la fête, la famille etc. Donc du coup j'ai arrêté de faire du sport pendant toute cette période-là, ben après si je faisais un peu de vélo quoi mais pour aller au boulot quand j'étais à Rennes mais bon je ne sais pas si on peut appeler ça faire du sport mais bon. 7 kilomètres par jour, ce n'est pas énorme, je mettais plus de temps en voiture qu'à vélo...

Enquêteur : Ouais donc c'était pour le côté pratique quoi. Euh et du coup tu as commencé le surf il y a deux ans ... là ça fait combien de temps que tu travailles déjà dans le son ?

Enquêté : Dans mon domaine ça va faire deux ans. Mais avant ça j'ai travaillé pendant deux ans et demi en fait à Rennes dans un studio mais ça n'a pas tout à fait quelque chose à voir avec ce que je fais maintenant. J'étais plus dans la musique enregistré avant, maintenant je suis plus dans la musique live.

Enquêteur : Et l'année où tu as arrêté en studio, là tu as repris le sport où c'est encore après ?

Enquêté : Non c'est vraiment quand j'ai commencé à avoir plus de temps libre et puis que j'étais aussi dans le coin du Finistère, du coup je savais que j'allais avoir des conditions plus régulières en fait. Et voilà j'ai des potes qui en faisait sur St-Malo et je me suis motivé je me suis dit ben voilà je suis dans une bonne région pour, j'ai des spots pas trop loin de chez moi...

Enquêteur : Donc ce sont tes potes qui t'on fait découvrir la pratique c'est ça ?

Enquêté : En fait j'en avais déjà fait un petit peu quand j'étais parti en pseudo colo en fait dans le village ou mes parents vivent en fait. Il y a un foyer en fait des jeunes et tous les étés ils organisaient

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des voyages et quand j'avais 14, 15 ans, j'ai pu partir deux semaines à Crozon en fait. Et du coup on avait fait initiation surf et tout et je faisais déjà un peu de skate avant, enfin vraiment très sommairement mais je, j'avais déjà eu une planche entre les pieds et tout et l'initiation m'avait plu parce que j'avais réussi à me mettre debout, enfin j'avais déjà compris quoi...

Enquêteur : ça t'a bien marqué quand même ?

Enquêté : Ouais j'avais trouvé ça cool, après c'est vrai qu'à St-Malo c'est compliqué pour en faire et tout, même si j'ai des potes qui en faisait, voilà, j'avais la moto aussi.

Enquêteur : Là en fait tu avais aimé mais ça n'avait pas déclenché non plus quelque chose...

Enquêté : Non dans le sens où je savais que je ne pouvais pas pratiquer régulièrement en fait. Et donc après je suis arrivée ici, j'ai vu que je pouvais pratiquer plus facilement, donc après quand je m'y suis remis j'ai recommencé sans prendre de cours en fait, je suis un peu autodidacte ...

Enquêteur : Tu avais acheté une planche...

Enquêté : Ouais je me suis racheté une planche, basic une Bic, j'ai commencé à Santec à côté de Roscoff en fait, c'est à 30 bornes d'ici quoi même pas et du coup j'étais souvent là-bas, c'est un spot assez facile pour les débutants, les vagues sont assez môles mais voilà j'ai débuté là-bas, bon c'est un spot de longboard aussi, c'est une vague très lente et il faut la chopper très tôt en fait pour vraiment la surfer et en profiter en fait. Donc voilà et après j'ai découvert aussi Locquirec parce que j'ai de la famille qui habite à Locquierec depuis un certain nombre d'années, ma tante du côté de mon père, mon cousin germain et donc je me suis mis à aller là-bas petit à petit et en fait c'est devenu mon spot dans le sens où l'hiver j'y vais dès que je peux quand je ne travaille pas trop, j'y vais régulièrement quoi. J'ai aussi rencontré des gens là-bas qui sont cool, que j'aime bien retrouvé à l'eau et que, et voilà il y a une bonne ambiance.

Enquêteur : Quand tu es arrivé là-bas tu savais déjà vers où aller ? Tu avais déjà entendu parler des spots ?

Enquêté : Ouais ouais, j'avais déjà entendu parler des spots, au début j'allais beaucoup au Moulin de la Rive, parce que c'est très sécurisant, comme spot. Euh Porza il y avait les cailloux, je ne connaissais pas très bien, et on va dire que le Moulin ça a tendance à marcher plus facilement que Porza on va dire.

Enquêteur : Tu as commencé à rencontrer des gens au bout de combien de temps à peu près ?

Enquêté : Oh quelques mois. En fait il y a aussi le fait que mon cousin, il connait des surfeurs à Locquierec, donc c'est arrivé plusieurs fois qu'on se croise puis naturellement bah on a discuté etc

Enquêté : Ils t'ont donné des conseils et tout pour débuter ?

Enquêteur : Ouais j'ai eu 2, 3 petits conseils, ils m'ont aussi dit que voilà il fallait persévérer, que je me débrouillais bien en fait, on m'a dit de faire attention à la planche choisi, celle que j'utilisais parce qu'au niveau que j'avais, j'avais peut-être des fois des planches un peu trop compliqués à surfer et après c'était vraiment le côté autodidacte aussi, à regarder les autres, les vidéos etc. Et l'année dernière j'ai acheté une GO Pro je l'ai mis sur ma planche et là c'était un déclic parce que je ne m'étais jamais vu surfer en fait. Et ça c'est hyper important et euh, depuis que je l'ai je regarde presque toutes mes sessions et j'essaie de filmer quelques vagues, et du coup j'ai eu pas mal de déclique dans le sens où

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j'avais pas mal de défauts à corriger, auxquels je ne me rendais pas forcément compte et en fait plus ça va plus ça me fait progresser. Je sais que je comprends plus de choses que je ne comprenais pas avant, je me sens de plus en plus à l'aise...

Enquêteur : Pour toi le surf c'est une véritable passion mais à quel point, tu pourrais arrêter là d'un coup ?

Enquêté : Bah ça serait compliqué en fait, ça changerait beaucoup, euh j'en ai besoin en fait. Enquêteur : Pourquoi tu en as besoin ?

Enquêté : Parce que c'est un sport que j'aime beaucoup dans le sens j'aime bien être dans l'eau euh, je suis assez euh comment... le fait d'être tributaire d'une force de la nature en fait, parce que là une vague c'est une véritable force de la nature qui est déclenché par des dépressions par pleins de phénomènes météorologiques et en fait ça euh, bah je trouve ça cool de pouvoir bénéficier d'une énergie comme ça complètement gratuite et naturelle . Et euh j'ai besoin de ça, j'ai besoin de la sensation aussi parce que c'est très additif et puis j'ai besoin aussi de me retrouver dans l'eau, de ne penser à rien d'autre qu'à ça et faire un peu le vide ça fait du bien aussi, s'éloigner, bah tout le monde à des tracas dans la vie, tu vois ça arrive etc. Comme l'était la moto à l'époque pour moi aussi. A l'époque c'était exactement pareil. Ça n'a rien à voir mais c'était un peu un moyen d'évasion ...

Enquêteur : Et si tu compares la moto au surf, qu'est ce qu'il y a de différent au surf ? Tu ne penses pas que tu pourrais découvrir un autre sport et le remplacer du surf ? Pourquoi spécialement le surf ?

Enquêté : Parce que c'est quelque chose d'abordable aussi, ce n'est pas compliqué, tu achètes une planche et une combinaison et tu vas dans l'eau et puis voilà quoi et ouais alors après je gagne bien ma vie, je peux me faire plaisir, ça ne me dérange pas de dépenser, de m'acheter deux combis en trois mois parce que je veux juste que, j'ai envie de pouvoir faire deux sessions un jour après l'autre en ayant des combis sèches tu vois. Mais voilà aujourd'hui, là où je voulais en venir c'est que la moto je n'aurais pas les moyens de m'y remettre aussi quoi. Mes parents quand ils me finançaient et à l'époque on avait des sponsors et tout ça nous aidait mais au jour d'aujourd'hui je serais incapable de... ou alors si je rachète une moto, je ne ferais pas de la compet. J'en ferais qu'en loisir et je n'en ferais pas hyper souvent.

Enquêteur : A quel fréquence tu surfs par semaine on va dire ?

Enquêté : Bah en fait ça dépend vraiment des conditions, ça dépend de mon boulot... Je pense que si on fait une moyenne euh, ouais je pense que ça fait presque comme si j'y allais une fois par semaine, je pense. Deux fois par semaine des fois, je ne sais pas, il y a 52 semaines dans une année donc ouais je dois faire une cinquantaine de sessions dans une année. Après ça dépend des périodes, euh voilà peut-être qu'en septembre je vais repartir je vais faire comme l'année dernière, je vais repartir dans le sud-ouest et là bah je vais faire deux sessions ou trois sessions par jour et puis euh ça va durer 1 semaine et puis peut-être qu'après pendant 1 mois, je vais que trois sessions ou quatre sessions enfin, ça dépend vraiment en fait mais ouais c'est au moins 1 session par semaine. Si je moyennais sur l'année ouais.

Enquêteur : Tu ne pourrais vraiment pas t'en passer ? Où tu ferais autre chose, un autre sport pour te dépenser si ... En fait quel est ton niveau d'addiction pour reprendre tes mots ?

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Enquêté : Ouais j'aurais vachement de mal à m'en passer, retrouver un autre sport qui me procure les mêmes sensations, je pense en fait ce n'est pas vraiment facile après je pense que... après c'est un autre sport, c'est beaucoup plus onéreux, ce n'est pas tout à fait la même chose mais faire du kite à mon avis tu peux retrouver un peu la même chose parce que tu peux faire de la vague en kite aussi quoi. J'ai des potes d'enfance qui font du kite depuis quelques années maintenant, qui font aussi un peu de surf et eux ils surfent des vagues mais en kite en fait. Certains font du paddle aussi parce que physiquement ils n'ont pas les conditions physiques pour faire du surf et puis, ils n'ont pas envie de ramer ça leur fait chier enfin bref...

Enquêteur : Tu me parles des sensations, tu peux m'en parler un peu plus ? Qu'est-ce que tu ressens avant d'aller à l'eau déjà, pendant que tu surfes et après ?

Enquêté : Bah avant d'aller à l'eau déjà, quand je sais qu'il y a les conditions j'ai une sorte de, d'impatience, je serais capable de rouler plus vite avec ma voiture pour arriver plus vite au spot. Déjà ! Donc c'est une précision déjà qui montre que tu es motivé, super excité mais des fois, quand je sais que ça va être des grosses conditions, je suis excité j'ai envie mais, mais j'ai une boule au ventre. Parce que je sais que physiquement ça va être difficile et qu'il va falloir être fort mentalement. Du coup des fois ouais, j'ai une petite appréhension mais en fait c'est une pression mais une bonne pression. C'est une pression qui est motivante, mais qui permet de ne pas oublier que, qu'il faut s'écouter, qu'il faut réfléchir aussi, il faut savoir que bah un jour tu vas être supers excité, tu y vas, tu te dis que ça va être mortel, ça va être une pure session et en fait tu te rends-compte que c'est trop gros tu te dis bah non je n'y vais pas, je vais sur un spot de replis parce que si je vais là je vais me faire « empouler »...C'est une question de condition de niveau quoi en fait, si je continu à surfer comme ça, voire même un peu plus et parce que forcément il y a un moment, quand tu en bouffe, tu progresses et euh, je ne sais pas peut-être que dans trois ans, je serais capable d'aller dans des conditions que aujourd'hui je ne suis pas capable quoi.

Enquêteur : C'est un peu ton objectif ça d'améliorer ta performance pour surfer du plus gros, du plus difficile ?

Enquêté : Ouais, ouais. Oui et non en fait. En fait je pars du principe que le surf comme n'importe quel sport en fait il y a un moment donné quand tu veux vraiment arriver à un grand niveau et surfer des grosses vagues et bah il faut aussi euh, voilà il faut avoir un entrainement spécifique enfin voilà il y a pleins de choses qui vont avec il y a, un mec qui veut surfer du gros c'est comme les pros quoi, il faut un physique, de la muscu, du cardio, une hygiène de vie hyper clean, il ne mange pas n'importe quoi, et euh, voilà, je pars du principe là que moi je veux rester en mode euh, c'est un loisir, peut-être un jour de la compet mais au niveau Bretagne enfin tu vois pas... Et toute façon, avant d'aller loin il faut déjà être bon tu vois et, même les petites compétitions plus ou moins amicales où il n'y a pas enfin tu vois se serait plus pour me tester un peu, prendre le côté sympathique et puis ...

Enquêteur : Tu es assez compétiteur alors quand même ?

Enquêté : Ouais je suis assez compétiteur, ouais le côté compet, se retrouver par exemple avec un pote à l'eau, je ne sais pas ça permet de tenter plus de chose.

Enquêteur : D'accord et pour en revenir au sujet initiale, le « pendant » la pratique, qu'est-ce que ça te fais ?

Enquêté : Euh bah des fois j'en chie ! (rires) des fois c'est dure, c'est très dure, mentalement et physiquement en fait après c'est plus ou moins lié. En fait il y a un moment quand tu sais que ça fait

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deux heures que tu es dans l'eau et pour passer une barre, tu te prends de grosses séries, tu n'as pas beaucoup de périodes et c'est hyper dure de passer la barre bah un moment tu, tu sais que physiquement tu es fatigué...

Enquêteur : ça t'arrives de faire demi-tour de te dire, bon tant pis je n'y arrive pas ?

Enquêté : Ouais, ça m'est arrivé quoi. Oui bien sûr que ça m'est arrivé, je pense qu'il y a pleins de gens à qui s'est arrivé...

Enquêteur : Mais quand ça se passe bien ?

Enquêté : Quand ça se passe bien, bah là c'est que du bonheur quoi ! Quand il y a grand soleil et qu'il y a on va dire une taille de vague très ludique, on va dire parce que je pense que dans le surf il y a un côté ludique et il y a un côté technique. Ca dépend où tu surfes, ça dépend ce que tu surfes comme planche, ça dépend de pleins de chose en fait, de ta condition physique aussi ... mais il y a des moments ou tes sessions c'est très ludique quoi, avec des vagues très longues euh, avec des vagues d'école quoi. Tu vas à la Torche, la première session de ma vie que j'ai faite à la Torche, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, je me suis retrouvé dans des conditions pas très grosses, il y avait un petit, ouais 1mètre et ben j'ai pris beaucoup de plaisir parce que, voilà il y avait de la période, j'avais le temps de surfer une vague, de la surfer jusqu'au bout, de revenir tranquillement, revenir au pic me replacer de reprendre une vague... Donc ouais sinon je ne sais pas je suis content, bah déjà le drop c'est, le take-off c'est déjà pleins de sensations et après une fois qu'on est parti sur une vague et qu'on ... qu'on est en rythme avec la vague, en fait on se sent bien, on calcul et on, voilà qu'on sait qu'on peut faire des manoeuvres voilà, c'est du bonheur quoi. Après je pense que je n'ai pas assez de niveau pour ressentir autant de chose que ceux qui surfent depuis plus de 4 ans déjà. Pour avoir les sensations il faut prendre beaucoup de vague et je n'en suis pas forcément là pour l'instant. Mais une fois je me suis retrouvé avec beaucoup de monde à l'eau et en fait je l'ai bien pris parce que je me suis retrouvé à faire du slalom et ça m'a fait faire des choses que je n'aurais pas fait forcément, dans le sens où bah tu as des gens qui remontent donc faut les éviter, tu fais de plus grosses manoeuvres en fait, alors que des fois sur la vague tu vas avoir tendance à accélérer vachement, parce que moi je suis quand même un fanatique de vitesse à la base, et en fait tu te rends-compte que quand il y a des gens bah tu te retrouves à, à faire des grands virages et des fois tu te retrouves en parfait synchronisation avec le déferlement de la vague, et en fait j'ai pris énormément de plaisir. Il y avait des gens mais en fait j'ai vu que j'avais un super feeling, j'ai géré la vague comme jamais. Ce sont des sensations que je découvre petit à petit dans le sens ou avant je ne faisais pas beaucoup de manoeuvres, j'en faisais de petites mais pas toujours dans les règles de l'art, et là du coup il y a pleins de posture que je commence à assimiler et du coup je me rends compte que c'est plus facile et que je prends plus de plaisirs à surfer quoi.

Enquêteur : De voir que tu t'améliores, ça te donne plus envie d'en faire encore ?

Enquêté : Bah oui, carrément, en fait c'est la progression aussi qui est motivante. Dans ma tête c'est j'y vais j'ai envie de me faire plaisir, j'ai envie de tenter des choses. Il y a un moment quand tu arrives à un très bon niveau de surf tu te fais vraiment plaisir, même si quand tu débutes tu te fais déjà plaisir, et plus tu avances, plus c'est additif en fait parce que tu te rends compte de tes capacités, de ce que tu peux faire, et voilà.

Enquêteur : Et après la session ?

Enquêté : Après la session j'aime beaucoup parce qu'en fait, j'ai une sensation d'apaisement, de bien-être en fait. Même des fois ça m'arrive, j'ai beaucoup bossé, euh, je fais super attention à mes gestes

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dans le travail mais il arrive que des fois tu as des petites douleurs dans le dos, tu as forcé, tu as porté plein de trucs, et bah le fait d'aller dans l'eau tu ressorts tu es léger tu es bien, bon après il faut bien penser aussi à s'étirer parce que des fois tu peux être aussi hyper tendu en sortant de l'eau parce que tu as fait forcer tout tes muscles du dos, tu t'es crispé donc voilà...

Enquêteur : Ah oui, oui c'est clair ! Euh sinon, on n'en a pas parlé du tout mais les sites de pratiques, ça a une importance pour toi ? L'environnement de pratique il est important pour toi ?

Enquêté : Euh ouais, il y a des endroits où c'est hyper joli en fait euh, en fait c'est marrant, moi je réagi assez comme ça, c'est qu'il y a des spots où ça me donne envie d'y aller, et il y en a d'autre où ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, le minou par exemple, ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, ce spot là je ne sais il est, il est... je ne sais pas, je le trouve froid en fait, il n'est pas avenant, comparé aux blancs sablon qui n'est pas loin, un truc super beau tu vois, avec du sable fin partout, dc ça je trouve ça beaucoup plus avenant quoi. La Torche aussi c'est agréable d'y aller aussi je trouve, St-Malo aussi est un super spot, ou tu as une vue imprenable sur les remparts, donc ouais c'est assez important, après le jour où il y a une piscine à vague dans le coin ça ne m'empêchera pas d'y aller, au contraire quoi. Pour essayer, quand il n'y a pas les conditions, pour bosser ma technique. Mais ça ne me fera pas arrêter d'aller dans la mer parce que c'est différent mais ...

Enquêteur : Sur une échelle de 1 à 5, l'importance de l'environnement dans ta pratique tu le placerais où du coup ?

Enquêté : Ah je le placerais à 4 sur 5 on va dire, 3.5 on va dire... Un spot qui ne me donne pas forcément envie d'y aller euh, il faut vraiment qu'il y ait une pure vague et que, en fait ça dépend il y a aussi l'aspect sécurisant du spot, il y a pleins de paramètres qui rentrent en compte on va dire mais le côté du paysage on va dire à une grosse influence sur l'envie d'y aller.

Enquêteur : Tu ne penses pas du coup que la piscine à vague au bout d'un moment tu en aurais marre d'y aller ?

Enquêté : Ah si si complètement ! Il y aura du monde mais non mais j'irais de temps en temps après ce n'est pas une activité où j'irais tous les jours ... Voilà c'est comme ça c'est vraiment annexe quoi.

Enquêté : ok une question : Les potes que tu vois à l'eau est-ce que ça vous arrive d'organiser derrière une soirée avec eux euh ?

Enquêté : Mes amis d'enfance on sort plus trop ensemble parce que eux ils sont du côté de St-Malo puis il y en a pas mal qui bossent aussi dans des secteurs différents donc c'est vrai que c'est hyper dure de se retrouver ensemble pour faire une session à St-Malo et puis là-bas ce n'est pas très souvent que ça rentre... Et les potes d'ici bah après ça fait que deux ans que je surfe donc je vois des gens mais c'est vrai que je n'ai pas fait de soirée avec eux. Après je pense que d'ici quelques années ça ne sera pas pareil mais là ... mais euh, quand tu ne connais pas trop les gens enfin les gens quand ils te connaissent qu'un petit peu, ils ne vont pas dire oh bah tiens on va l'inviter tu vois ce n'est pas, il y a ça aussi, de mon côté c'est pareil, je n'inviterais pas tout le monde qui est à l'eau parce que je ne les connais pas très très bien tu vois...

Enquêteur : Bon écoute c'est dommage que je dois arrêter là, c'est dommage qu'on ne puisse pas échanger plus longtemps ! Mais merci déjà pour ce temps que tu m'as accordé, merci de t'être déplacé aussi !

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe