II. " L'importance des
résultats. La question de leur généralisation etde
leurslimites :
Nous venons de voir dans les résultats et discussions
que les pratiques administratives et enseignantes ont été
ébauchées par d'autres chercheurs. Ces conditions sont telles
que, les EPS évoluent dans l'informel, sans autorisation d'exercice.
Cette évolution illégale leur empêche de prendre attache
avec l'INFSS pour l'acquisition du programme. Aucune EPS ne s'est
accrédité et encore moins, suivie et évaluée. La
réunion pédagogique est absente dans 100% des écoles
contactées. Les 46,7% des écoles se contentent de suivre la
présence des élèves pour un bout de temps tandis que la
grande majorité n'en font guère. Les équipements
didactiques sont sérieusement insuffisants. Il n'y a ni
bibliothèque, ni salle d'informatique ni infirmerie dans 100% des EPS.Le
taux de réussite à l'examen est la chose misée par les
administrateurs. Dans ce cas tout effort est déployé pour
satisfaire ce besoin en dépit de la considération de la
compétence transférée. D'où les étudiantes
(100%) se sentaient obliger de faire des stages post-formation. Exceptée
une promotion où deux étudiantes ont eu un travail
rémunéré, toutes les étudiantes des cinq promotions
rencontrées se contenteraient du bénévolat dans les
services publiques ou privées.
Or la qualité de l'enseignement, dans le cadre de notre
recherche est un concept multidimensionnel qui tient compte au moins de la
provenance du programme, de l'évaluation des EPS, du taux d'admission
à l'examen national et à la fonction publique, de la formation et
de l'évaluation des enseignants, de leur méthode d'animation et
des moyens didactiques en vigueur.Les conditions susmentionnées et
discutées plus haut ne favorisent pas une formation de qualité,
comme le stipule notre première hypothèse.
Nous savons, à partir de nos résultats que 100%
des enseignants des EPS n'ont pas un profil d'enseignement. Nous avons parcouru
certaines pratiques enseignantes dans les EPS. Primo, ils ont tous un niveau
d'études conformes. Le premier élément de la
présentation d'une leçon étant le syllabus est
complètement ignoré des enseignants des EPS. Parmi les pratiques
enseignantes, nous avons vu que plus de la moitié des enseignants ne
sont pas ponctuels. En plus d'être non ponctuels, ils n'accordent pas
assez de crédits au timing du cours. Les étudiantes ont fait, en
outre, la remarque que leur présentation de cours présente
tellement d'insuffisances que l'on peut se dire qu'ils ne maitrisent pas leur
cours. Les techniques d'animation pédagogiques dans les EPS sont
participatifs mais avec la même rhétorique sans variation. Les
apprenants sont d'accord que les questions d'évaluations portent sur les
leçons vues et étudiées en classe, à la
différence que les items-énoncés sont les seuls outils
usités par les enseignants. Les enseignants font quand même leur
mieux afin d'aider les étudiantes à viser l'essentiel en
dévoilant leurscritères d'attribution des points. Ils donnent
aussi, de façon polycopié ou électronique, leur support de
cours aux étudiantes. La plupart des enseignants sont des
fonctionnaires, avec d'autres prérogatives. Ces différentes
pratiques sont les conséquences du manque de formation professionnelle
des enseignants comme le stipule notre deuxième hypothèse
opérationnelle.
Ces différents résultats ont été
évoqué par les chercheurs dans le temps comme nous l'avons vu
dans la partie consacrée à l'interprétation des
résultats. Chaque chercheur ébauche le problème sous un
angle. Les dires et les résultats sont convergents. Cependant, notre
évaluation présente des limites.
Limites :
Cette étude n'a concerné qu'une seule ville
parmi tant d'autres. Dans la seule ville, nous n'avons pas pu contacter toutes
les EPS. La recherche a été faite dans trois
établissements sur cinq au total. En outre, toutes les personnes
intéressées n'ont pas été contactées.En plus
de ces limites, nous pouvons dire qu'on pouvait aussi, toucher d'autres aspects
enrichissants pour plus de validité des résultats.
Au-delà de ces limites, nous pouvons dire qu'un
intérêt particulier peut être accordé à ces
données par les autorités administratives afin de voir clair les
réalités que vivent les EPS de la ville de Kati. Ces
données sont généralisables dans la ville de Kati, au Mali
tout entier et voire même dans la sous-région, car elles
concordent avec les données des études
précédentes.
|