3. Savoir-faire des enseignants
Les résultats de cette rubrique nous dévoilent
plein de choses sur le savoir-faire des enseignants. Bien que les
médecins spécialistes soient plus nombreux que les autres
catégories soit 33,33%, ils sont loin de constituer la majorité
des enseignants en tout. Sachant que chaque enseignant a au moins ; un
diplôme supérieur ou égale au bac plus trois (bac+3), aucun
d'entre eux n'a jamais reçu une formation en enseignement ou en
pédagogie ni avant leur admission dans les EPS ni après. Les
enseignants ne sont pas suffisamment formés en pédagogie pour
affronter les difficultés du métier dixit MAAMRI (2017). Alors
que cette formation professionnelle d'enseignement est une condition sine
quanon à la perfection du produit finit. Dans cette optique, Mme
Monique L. Aubin et M. Jean Proulx, 1989 laissent entendre quela mission
d'enseignement supérieur impose aux éducateurs concernés
une compétence à quatre volets, qu'il semble de plus en plus
impossible de disjoindre : il s'agit des compétences culturelle,
disciplinaire, didactique et pédagogique. Si l'une d'entre elles est
absente, c'est évidemment la formation visée chez
l'étudiant qui risque d'en souffrir, il va sans dire.Cette formation en
lien avec l'enseignement qui permet de maitriser non seulement le contenu
disciplinaire (la didactique), mais aussi la façon de transmettre, la
maitrise de la relation enseignant-enseigné (la pédagogie)
demeure méconnue à l'ensemble des directeurs d'études et
leurs enseignants. Cela justifie aisément beaucoup de constats
avérés dans notre enquête, notamment l'inexistence du
syllabus du cours dans les EPS. Aucun administrateur n'en réclame aux
enseignants. De plus, les enseignants ne l'élaborentpas de leur
gré, et les étudiantes affirment ne même pas le connaitre.
Si le syllabus est ignoré des enseignants, on ne pourra plus explorer sa
mise en pratique correcte. Le syllabus est un outil pédagogique
très important servant de fil conducteur pour non seulement
l'enseignant, mais aussi les étudiantes, les parents
d'élèves, l'administration et voir même les partenaires.
Un syllabus bien ellébore avec une bonne structure
couvre une bonne partie du rôle de la didactique. Il facilite cependant
à l'enseignant la maitrise de la leçon, et ça
réduit la dispersion de l'effort. Mais le cas échéant, on
peut vite constater des incorrections, des balbutiements et des insuffisances
remarquables sur le plan didactique que pédagogique. Voilà
pourquoi 40% des sages-femmes affirment qu'on peut constater cette anomalie
chez l'ensemble des enseignants sans distinction. Une proportion égale
d'étudiantes affirme que c'est plutôt la moitié des
enseignants qui sont concernées par ce constat. Au total, 14
étudiantes sur 15 sont d'avis de l'existence du problème de
maitrise du cours chez les éducateurs.
L'un des effets négatifs de l'absence de la
formation vocationnelle des enseignants, est le manque d'intérêt
accordé au début et à la fin des cours. Les 26% des
étudiantes affirment qu'aucun enseignant n'est stricte sur le respect du
début et de la fin des cours. Les 33,33% affirment que c'est
plutôt la moitié des enseignants qui ne sont pas ponctuels. C'est
alors toutes les étudiantes, exceptées les 6,67 % qui ont fait
cette remarque. C'est dire autrement que cela affecte la ponctualité des
étudiantes aussi, même la qualité du cours n'en est pas
exempté. Dr. John et al. (2020) avaient évoqué cela en
affirmant que les statistiques montrent que la ponctualité de
l'enseignant est responsable du fort taux de présence
d'élèves. Ceci montre que la ponctualité des enseignants a
le potentiel d'améliorer la présence des
élèves.
Nonobstant ce constat, 73,3% des étudiantes
enquêtées affirment que les cours sont participatifs et que les
enseignants répondent à leur préoccupation. Les
enseignants essayent de faire participer les étudiantes, de leur motiver
et de les encourager, et cela dans le dessein du bon partage et de la bonne
réception du message. Faut-il dire qu'ils veulent transmettre le
message, en posant des actes qui leur sont possibles ?Enseigner n'est pas
forcement être enseignant. Les enseignants, en leur posant la question
sur l'une de leur formation reçue en lien avec l'enseignement, ne se
gênent pas à avouer qu'ils enseignent sans pour autant être
enseignant, même s'ils avaient déjà passée plusieurs
années dans l'enseignement. La formation n'est pas une panacée
à tout dysfonctionnement relatif à la formation, mais elle
relève la barre vers la qualité. Elle permet de transcender un
nombre considérable d'erreurs comme la constance des enseignants
à la même techniques d'animation du début à la fin
du module. Toutes les enquêtées (100%) sont d'avis que l'ensemble
des enseignants ne varie pas la rhétorique de transmission, à
l'exception d'une seule. Cette dernière met le couvercle sur une petite
portion d'entre eux, soit 25%.
Les EPS qui devraient s'impliquer à leur donner au
moins les consignes rudimentaires en pédagogie, en andragogie ou en
didactique se contentent de leur sélection, craignant ainsi d'autres
dépensent supplémentaires. Elles arguent cette pratique en disant
que le cout de la formation devrait couvrir une telle dépense. Or, non
seulement, le cout de la formation n'est pas élévé, mais
d'autres dépenses indispensables sont à la charge des EPS telle
que les frais de participation à l'examen national. Selon eux, une telle
action constructive ne peut être effective qu'avec le soutien des
partenaires. Dans ce cas, comme le dit-on, à défaut de sa maman,
on tête sa grand-mère, la participation ne sera pas
encyclopédique mais elle présentera des insuffisances pouvant
compromettre la bonne transmission.
Soit environ 74% des étudiantes affirment que tous les
enseignants ne donnent pas de support physique ou électronique
après le cours.Les 53,3% pensent c'est 25% des enseignants qui n'en
donnent pas. Le support du cours est une excellente aide-mémoire car la
parole s'en va mais l'écriture reste. Ces supports électroniques
ou physiques peuvent être bénéfiques même
après la formation. Mais il faut dire qu'on ne peut donner son support
que lorsqu'on est convaincu qu'il est bien élaboré. Les 6,7% des
étudiantes vont jusqu'à dire qu'au plus, 25% des enseignants leur
laissent le support de leur cour.Si l'enseignement proposé est de
mauvaise qualité, rien ne sert d'y avoir accès selon l'Unicef
(2002).
Comment se passe alors l'évaluation des apprentissages
dans les EPS, compte tenu de ces manques à gagner ? Les
étudiantes (80%) disent que toutes les questions d'évaluation
sommative et le contenu du cours sont congruents. Si les questions portent sur
ce qui a été dispensé, les outils d'évaluations
doivent être cependant adaptés et variés. Ils doivent
être valides et maitrisés. Les 86% des étudiantes informent
que les enseignants préfèrent les items-énoncés et
les questions de dissertation. Parmi ceux-ci, 70% vont jusqu'à attribuer
l'ensemble questions aux seules questions de dissertation. C'est dire autrement
que les items-choix (QCM et QCD) sont absentes dans les sujets
d'évaluation. Ces derniers demandent une expertise, car mal
conçus, les items-choix présentent plein de biais pouvant
indiquer les réponses. Tout de même, malgré l'absence des
items-choix parmi les questions d'évaluation, les enquêtées
(73,3% d'entre elles) affirment que les enseignants dévoilent leur clef
de correction. Les apprenants savent les points accordés à chaque
question. Ceci est un aspect très positif, mais il reste à
convoiter comment les enseignants attribuent-ils des poids aux
différents chapitres et aux différentes questions ? Sans la
formation, le tâtonnement peut sembler jolie mais il ne fait pas
très progresser.
Les enseignants sont en plus majoritairement des
fonctionnaires soit (67%). Si les 67% des enseignants sont vraiment des
fonctionnaires, cela impose d'autres prérogatives professionnelles aux
chers éducateurs. Il va s'en dire que les enseignants passeraient leur
temps de préparation de cours et de son amélioration à
leur activité de service. Puisqu'ils ne sont pas des enseignants par
vocation, ils affirment tous n'avoir jamais entendu parlé des notions de
portfolio ou d'andragogie. Ces résultats n'empêchent pas les
étudiantes (soit 77%) qu'ils sont satisfaits de plus de 75% des cours et
des enseignants. Cette satisfaction s'avère étrange au vu et au
su des dires de PIAMALE, (2013) que les élèves dans leur
majorité sont insatisfaits de la qualité des services de
santé Scolaire. Mais on doit pouvoir l'expliquer en considérant
le sens de la `'satisfaction'' selon l'acception des uns et des autres. Les
étudiantes pourraient facilement se contenter d'une première vue
du sens du mot.
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