INTRODUCTION :
Avoir la santé est une priorité pour toute
entreprise. Aussi, depuis belle lurette, l'accès à la
santé est un facteur clé de tout développement. Les
nations se différencient ainsi, les unes des autres aussi bien par
l'assurance santé pour tous que par l'éducation, l'alimentation
et la sécurité. Doit-on investir, autant que faire se peut, dans
l'éducation et l'enseignement afin d'aboutir à cet idéal
de développement ? Ces deux volets constituent la base du
développement économique, social, culturel et politique de toute
nation. Les États qui ont connu un niveau de performance
économique élevé au cours des dernières
décennies sont ceux qui ont su mettre en place des systèmes
éducatifs efficaces adaptés à leurs contextes et à
leurs choix d'orientation économique (Singapour, Taiwan, Maurice,
Botswana, Rwanda, etc.). L'acquisition de savoir et de savoir-faire dans la
tranche d'âge de 6 à 18 ans détermine, tout comme les
aptitudes acquises et développées dans les premières
années de vie, le niveau futur du capital humain individuel et
collectif. (Mataki,2017). Eduquer, c'est affronté sans faille des
difficultés pouvant enfreindre l'atteinte des objectifs.
La formation professionnelle en science de la santé est
assurée au Mali par l'Institut National de Formation en Science de la
Santé (INFSS) basé à Bamako. Celui-ci a pour mission de
contribuer au développement des ressources humaines en santé
(article 2, ordonnance n° 04-032/P-RM du 23 septembre 2004). C'est un
institut public qui a quatre annexes sises à Ségou, Mopti,
Sikasso et Kayes. Chaque annexe forme autant que l'INFSS les sages-femmes, les
infirmiers d'Etat et les biologistes médicaux. Certaines filières
comme la santé et l'environnement et les spécialisations (Master)
se font exclusivement à Bamako. S'ajoutent à ces écoles
publiques une multitude d'école privées non
régulées réparties un peu partout dans le pays. Les
autorisations d'ouverture de ces écoles privées sont
données par le Ministère de l'Enseignement supérieur (MES)
après avis du Ministère de la Santé et de l'Hygiène
Publique (MSHP).
Cette multiplicité des écoles de santé au
Mali en générale et dans la ville de Kati en particulier ne peut
laisser indifférent aucun personnel de santé. Aussi,
intégrer une école de santé ou faire le concours
d'entrée dans les Instituts de Formation des Maitres (IFM) est le
dilemme auquel font face la plupart des bacheliers, les sortants des
écoles professionnelles ainsi que les recalés au Bac. Cette
situation a stimulé la création de plusieurs écoles de
santé. Il faut dire que les parents aussi encouragent leurs enfants vers
ces écoles car avec les diplômes universitaires, l'issu est
incertain. Les parents d'élèves se donnent comme priorité
de réorienter les enfants vers la santé et autres filières
qui portent fleurs. Les élèves aussi, pour quitter cette
déréliction, foncent sans mesure vers les écoles
privées de santé car les écoles publiques
présentent trois obstacles : l'obtention du bac, le concours
d'entrée et le nombre de place très restreint.Or, une
école privée peut faire une ou deux ans d'exercice avant
d'entreprendre la voie légale. Beaucoup d'écoles privées
comme le montre une étude précédente de Ali (2012)
évoluent généralement en marge de toute
légalité.
Au Mali, l'école est dernièrement reconnue par
les grèves et revendications récurrentes des syndicats des
enseignants d'une part pour la revalorisation des salaires des enseignants et
d'autre part, par les revendications de l'Association des Elèves et
Etudiants du Mali (AEEM). Dans le continuum des problèmes que confronte
le processus enseignement-apprentissage au Mali, il y a l'insuffisance ou
l'absence d'équipements et d'infrastructures scolaires, le nombre
pléthorique d'élèves dans les salles de classe, les
programmes scolaires souvent inachevés. Ces situations, sans en
être exhaustif, ne permettent pas de créer les conditions d'un
enseignement de qualité.
L'opportunité offerte au secteur privé de
contribuer à la formation professionnelle est une opportunité de
complémentarité entre publique-privée. Le recrutement
des agents de santé à la fonction publique concerne tant bien les
étudiants du public que du privé. Cependant, ceux qui n'ont pas
réussi le concours peuvent servir dans les centres de santé
communautaire (CSCOM) ou d'autres formations sanitaires.
Cette situation observable dans la sous-région
Ouest-Africaine en général et au Mali en particulier nous a
amené à nous intéresser au sujet de : `'Impacts
des pratiques pédagogiquessur l'acquisition des compétences chez
les étudiantes des écoles privées de santé de la
ville de Kat( Mali) au cours de l'année académique
2019-2020''. Feront exclusivement partie de notre étude, toute
école privée de santé de la ville Kati. Aussi, notre
travail s'articulera sur deux parties : fondements théoriques et
méthodologiques d'une parte et les résultats d'autres.
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