CONCLUSION
En guise de conclusion, de plus en plus de personnes
s'engagent à travailler gratuitement dans les organismes à but
non lucratif (associations). La connaissance de ce qui les motive est un enjeu
majeur, si on veut accroitre leur nombre au vue de l'importance de leur action.
Effectivement leur action a une portée hautement sociale,
économique et humanitaire. Ce type de travail concerne actuellement
toute la population en âge de travailler. A l'heure actuelle où
l'on est dans une dynamique de lutte contre le chômage, le
bénévolat se présente comme une piste de solution. Nous
nous sommes donnés comme objectif d'analyser les facteurs explicatifs de
l'engagement bénévole, qui, n'est pas éloigné du
travail salarié quand on sait que la plupart des bénévoles
sont en emploi salarié. Il s'est agi en fait de savoir ce qui motive
certaines personnes à s'engager dans le travail
bénévole.
L'enquête emploi 2013 dont nous nous sommes servis, nous
a ouvert des perspectives. Nous avons ramifié notre objectif principal
en trois objectifs spécifiques. Il s'agissait de montrer l'influence des
caractéristiques sociodémographiques dans le choix de faire du
travail bénévole, d'analyser l'impact du milieu
socioprofessionnel sur l'engagement bénévole et de
déterminer l'influence des parents sur le choix de s'engager dans le
travail bénévole.
Notre propre base de données conçue à
partir d'enquête a permis de savoir un peu plus sur les
bénévoles ivoiriens qui sont plus des jeunes, hommes,
possèdent de grands diplômes, sont religieux et s'engagent parce
qu'ils ont été témoins de situations de détresse ou
qu'ils veulent contribuer à améliorer la situation sociale et
humanitaire de plusieurs, considérés comme vulnérables du
fait de la pauvreté. Ils s'engagent aussi pour enrichir leur curriculum
vitae, rechercher une qualification et d'expérience professionnelle afin
d'être compétitifs sur le marché du travail.
Nous avons extrait les variables qui nous intéressaient
de la base de données de l'enquête emploi et constitué une
base exploitable pour l'analyse de nos hypothèses. Nos analyses nous ont
permis de nous rassurer que les bénévoles et les non
bénévoles ont les mêmes caractéristiques
sociodémographiques. La différence fondamentale entre eux est la
motivation qui pousse certaines personnes à s'engager
bénévolement. Cette motivation trouve plusieurs sources qui
peuvent être altruiste et ou égoïste (Bussell et Forbes,
2002 ; Haski-Leventhal, 2009), de production de biens et service,
d'utilité (Prouteau et Wolf, 2004).Une fois motivée, ces
personnes servent pour le plus grand nombre à travers les ONG et
associations. N'empêche qu'on retrouve des bénévoles dans
le privé et pour une moindre partie dans le domaine publique. Ce sont
des personnes qui, à 15 ans vivaient avec les parents. Elles ont donc
bénéficié de beaucoup d'amour qu'elles se doivent de
partager avec autrui et avec toute la communauté. Également, nous
avons retenu que les caractéristiques sociodémographiques sont
influentes dans le choix de faire du bénévolat, sauf la situation
matrimoniale. Le diplôme révélé par la
littérature comme très important pour motiver au
bénévolat a été trouvé comme ayant une
action défavorisant dans notre cas.
La situation socioprofessionnelle a une relation significative
(positive pour l'unité de production mais négative pour le type
d'emploi) sur l'engagement bénévole. Les parents ont
également une présence qui influence le choix de faire du travail
bénévole.
Nous retenons deux grandes conclusions de cette étude.
La motivation qui prévaut à l'engagement bénévole
naît de la relation avec les parents depuis le bas âge, elle est de
l'amour, du don de soi appris auprès de ceux-ci. La motivation
bénévole est guidée par les caractéristiques
sociodémographiques, principalement la religion. Elle est
renforcée par la structure employeuse de l'individu, qu'elle soit
privée ou associative.
Les enfants qui sont entourés de beaucoup d'amour sont
plus susceptibles d'en donner à un moment ou à un autre à
travers le bénévolat. Pour ce qui est des parents ou employeurs
(bénévoles), suite à leur engagement ou sensibilité
à ce travail, leurs enfants ou employés finissent par être
motivé de façon intrinsèque afin de s'y engager eux aussi.
Ce don de soi, cette disposition au partage grandissant, les
bénévoles vont enclencher la professionnalisation de leurs
structures (associations, coopératives, mutuelles et fondations) et
constituer une branche importante de l'économie appelée
économie sociale et solidaire (ESS).
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