Analyse de la croissance économique en RDC de 2015 à 2018.par Alphonse-Marie BALENGEJA Université NOTRE-DAME du Kasayi (U.KA.) - Graduat 2019 |
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUEDans ce chapitre, il sera question de présenter la revue de la littérature sur la croissance économique. En effet, il sera question de définir la croissance et ses concepts y attachés, son impact, sa mesure, ainsi que ses déterminants. SECTION 1 : GENERALITES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUEL'un des principaux soucis des agents économiques reste sans doute la fluctuation des biens et ou des services, ainsi que la production. Car ce phénomène affecte le comportement de chaque agent économique, d'où la nécessité de surveiller l'évolution de la croissance économique grâce à des indices de variation. 1.1. DEFINITION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUEDu latin crescere, la croissance est le fait de croître ou de grandir. Mais ce qui est de notre contexte purement économique, la croissance est l'évolution (variation positive) annuelle de la production ou des biens, exprimée en pourcentage du PIB (produit intérieur brut) ou du PNB produit national brut).8(*) En principe l'indicateur le plus utilisé pour mesurer la croissance économique est le PIB. Il est mesuré en volume ou à prix constant pour corriger les effets de l'inflation. Ainsi, pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance calculée en monnaie constante (hors inflation), le PIB étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci nous permet de calculer la croissance en volume. Dans le cas du PIB de l'année « n », la formule de calcul est la suivante : Croissance= Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau de vie. La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. A long terme, la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté. Dans le passé, pendant la période pour laquelle il a été possible d'effectuer des observations quantités, la croissance de la quantité absolue des biens et services produits a été d'ordinaire associée à l'augmentation du bien-être matériel moyen, c'est-à-dire de la quantité produite par habitant, et à la croissance de la population. Traditionnellement, les économistes ont minimisé l'importance du milieu naturel pour les processus économiques. Ce qui constituait pour eux le système économique, c'était la circulation réciproque des revenus entre producteurs et consommateurs, et leur préoccupation primordiale, c'était le problème consistant à réaliser une allocation efficiente des ressources entre différentes utilisations de manière à répondre à de besoins illimités. Les économistes classiques partaient de l'hypothèse que « l'expansion de l'économie devrait permettre aux sociétés de maitriser de nouvelles technologies pour conserver les ressources rares, et aussi pour compenser les effets négatifs qu'une activité économique accrue pourrait avoir sur l'environnement ».9(*) Autrement dit, la croissance est perçue comme une solution, nullement comme la cause des problèmes environnementaux. Au demeurant, l'expansion d'une économie peut se perpétuer dans l'avenir en suivant un sentier de croissance équilibrée sans aucune limite apparente. Cette conception découle en partie, du fait que les économistes néoclassiques ne considèrent pas la rareté des ressources naturelles comme une limite contraignante. Selon eux, la rareté d'une ressource naturelle devrait induire une augmentation de son prix et un processus de substitution : le remplacement de cette ressource par d'autres intrants relativement meilleurs marchés. L'idée est que le capital naturel (ressources renouvelables et non renouvelables) et le capital antropique et reproductible sont des produits de substitution, de sorte que la raréfaction du capital naturel devrait influer sur son prix d'offre et conduire à remplacer du capital naturel par le capital reproductible. En raison de la substituabilité supposée entre capital naturel et capital reproductible, la durabilité, en économie classique, exige que la valeur en stock total de capital d'une nation soit maintenue intacte au cours du temps. Cette conception de la durabilité, qui est qualifiée de durabilité faible dans la littérature permet aux pays de compenser l'épuisement de certains types de capital en investissant dans d'autres types de capital. Elle est due, pour une large part, aux études de Solow (1974) et Hardwick (1977) qui montrent que « un niveau maximal de consommation ou de bien-être peut être maintenu au cours du temps si la rente provenant de l'utilisation de ressources épuisables est réinvestie dans le capital reproductible ».10(*) Avec l'industrialisation, l'intensification de l'agriculture et l'accroissement de la population, la biodiversité est sérieusement menacée. Les modifications des écosystèmes se produisent rapidement et à grande échelle, de telle sorte que ni la flore, ni la faune originelles ne peuvent plus réagir de manière adéquate. Ainsi, une intervention au niveau des écosystèmes dans des communautés entières d'espèces humaines peut être protégée, et plus efficace. Mais la grande défaillance du modèle économique libéral dominante, impulsée par la théorie de la main invisible d'Adam Smith, c'est d'avoir assimilé la nature aux seuls écosystèmes marchands, qu'on peut y extraire ; dont les prix sont soumis à la loi de l'offre et de la demande, le profit financier demeurant la seule finalité de l'activité humaine. Il sied de souligner que la croissance rapide de la population entraine la surexploitation des ressources naturelles, au même titre que la surconsommation des dites ressources qui caractérise les pays industrialisés qui, avec 20% de la population mondiale consomment 68% d'énergies et 73% du bois récoltés.11(*) Les marchandises que l'Afrique produit et exporte influent sur le commerce intra-africain. La faible diversité des structures africaines de production et l'exportation ; et la dépendance relative aux produits de base sont des facteurs qui entravent le développement du commerce intra-régional en Afrique. Mais l'analyse de la définition de Simon KUZNETS évoquée dans l'introduction fait ressortir au moins deux grandes idées : l'idée d'une augmentation sur une longue période et l'idée de la production. Ces deux éléments sont récurrents dans les diverses approches prises par les auteurs pour définir la croissance économique. Dans le cadre de notre travail, ce concept est utilisé pour désigner la hausse continue d'un indicateur de la production global : le produit intérieur brut. En partant de la croissance économique, il est important de la différentier du développement qui s'étend, dans sa définition à l'amélioration dans des domaines plus divers de la vie de l'homme. Le concept du développement, loin de se limiter à l'économie englobe divers domaines entre autres : la santé, l'éducation, l'environnement, la culture... * 8 www.La topie.com/dictionnaire économique. Consulté le 21/4/2020 à Kananga à 19h 45' * 9 J. KONE, Economie et développement économique en Afrique, Paris, Harmattan, 2018 P.11. * 10 J. KONE, Op.Cit. P.11. * 11 D. MULENDA, La gestion de l'intégration des autres prises par la préservation des écosystèmes naturels, Paris, Harmattan, 2017, P.40. |
|