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Impact de de la certification Rainforest Alliance sur les petits producteurs de cacao a la périphérie de la réserve de biosphere du Dja au Cameroun


par Romeo FOPA
Université de Yaoundé II Soa - Master II Recherche en économie de l'environnement, développement rural et alimentaire 2014
  

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1.1.16 III.2. L'ADOPTION DES INNOVATIONS AGRICOLES : REVUE DE LA LITTÉRATURE

Il est aujourd'hui difficile de synthétiser tous les résultats obtenus dans la littérature économique sur les déterminants socio-économiques et agronomiques sur l'adoption d'innovationsBELZILE, L, (2015). La littérature en économie est vaste mais certains auteurs ont réalisé des revues se concentrant sur certains types d'innovation (l'agriculture de conservation, les bonnes pratiques agricoles.

Nous nous intéressons ici aux travaux récents sur l'adoption d'innovations proches des systèmes de culture innovants, plus précisément à des innovations de pratiques incrémentales (les bonnes pratiques agricoles, l'agriculture de précision) à systémique (agriculture biologique ou intégrée) ou encore à des pratiques innovantes liées à la conservation des ressources naturelles (sol, eau ...).

Selon KOESTELING, (2008), L'aboutissement à une décision de se convertir est régit par plusieurs déterminants et non basé uniquement sur un objectif de maximisation du profit espéré. Ces déterminants peuvent être d'ordres endogènes, exogènes et même inobservables.

1.1.17 III.2.1. Déterminants endogènes et exogènes

Déterminants économiques et financiers :

Les premiers travaux en économie menés par Griliches puis Rosenberg ont mis en évidence l'importance des facteurs financiers dans le changement technologique et l'adoption d'innovations Griliches, (1957) cité par Roussy, (2012). La richesse est considérée comme un facteur clef dans l'adoption, d'abord par son effet sur l'aversion au risque (plus un individu est riche plus il est prêt à prendre des risque). De plus, le niveau de richesse conditionne l'investissement et permet aussi de supporter des pertes à court terme lors de la mise en place de l'innovation. Dans la littérature, différents indicateurs de la richesse sont utilisés: le revenu netFEDER G. et al, (1993), le capital social ou le chiffre d'affaires. La richesse a généralement un effet positif sur l'adoption. Cependant, la variété des indicateurs en fonction des études ne permet pas de mettre en évidence la même causalité dans le choix de production de l'agriculteur. En effet, une exploitation peut avoir un chiffre d'affaires élevé et une profitabilité faible qui elle-même n'est pas forcément liée à la richesse de l'exploitant.Ngondjeb, (2009) analysant les Déterminants de l'adoption des techniques de lutte contre l'érosion hydrique en zone cotonnière au Cameroun arrive à la même conclusion. Il montre que la main- d'oeuvre salariée influence également positivement sur la décision de l'adoption. Les agriculteurs riches, peu nombreux, l'emploient les plus pauvres échange d'argent ou de nourriture. Cependant, Selon SOTAMENOU& PARROT (2014), les revenus assez faibles des agriculteurs ne leur permettent pas toujours d'adopter les innovations agricoles.

Déterminants liés aux caractéristiques de l'agriculteur :

Les caractéristiques du producteur comprennent : le niveau d'éducation, l'expérience dans l'activité, l'âge, le sexe, le niveau de richesse, la disponibilité en main d'oeuvre et l'aversion face au risque, la conscience du problème ciblé par la nouvelle technologie, la taille de l'exploitation, le type d'exploitation.

Le niveau d'éducation de l'exploitant est généralement reconnu comme favorisant l'adoption d'innovations intensives en capital humainKEBEDE, Y., K. et al, (1990). Même si certains travaux ne trouvent pas de relations significatives entre l'éducation et l'adoptionKNOWLER, D.et al, (2007), on peut considérer que les exploitants les plus éduqués disposent de plus d'informations leur permettant de mieux évaluer l'innovation et ainsi de limiter leur niveau d'incertitude.

Contrairement à l'éducation, et par extension à l'accès à l'information, le rôle de l'expérience est moins clair. Certaines études montrent le rôle positif de l'expérience sur l'adoption SAUER, J. et al, (2009) BAFFOE-ASARE, R et al, (2013).

Par contre,WU, J. et al, (1998) montrent des effets contrastés de l'expérience sur trois types d'innovations différentes. Celle-ci influe négativement sur l'adoption du non-labour et positivement sur l'application localisée de fertilisants KEBEDE, Y., K. et al, (1990) met en évidence que l'expérience joue un rôle distinct en fonction du risque perçu. L'expérience agricole facilite l'adoption d'innovations réduisant le risque perçu (comme l'apport de plus de pesticides et d'engrais), mais elle peut avoir l'effet inverse sur l'adoption d'innovations augmentant le risque perçu). Les résultats sur l'effet de l'expérience sont donc contrastés. Les agriculteurs expérimentés connaissent mieux leur contexte de production et peuvent prendre plus de risques. A l'opposé les agriculteurs les plus âgés, c'est-à-dire les plus expérimentés, ont un horizon de planification plus court qui ne les pousse pas à changer de pratiquesAHOUANDJINOU. M .S, (2010).

On considère généralement que l'âge réduit l'adoption AHOUANDJINOU. M .S, (2010) car les exploitants plus âgés ont un horizon de planification plus court. Ils valorisent moins les bénéfices à long terme de certaines innovations. Cependant, les jeunes exploitants sont souvent soumis à des contraintes financières fortes ce qui peut les dissuader d'investir dans une nouvelle technologie. Enfin, en présence d'un successeur, l'âge de l'exploitant accroît les chances d'adoption d'une innovation. En effet, si une possibilité de reprise de l'exploitation existe, alors l'horizon de planification de l'agriculteur est plus long RODRÍGUEZ-ENTRENA, M. et al, (2013).

Déterminants exogènes :

L'exploitant est soumis de manière récurrente à des contraintes externes qu'il peut difficilement anticiper. Nous distinguons deux types de déterminants exogènes. Les premiers sont externes et non contrôlables par l'exploitant comme son environnement de production comprenant les contraintes pédoclimatiques et réglementaires. Le second type de déterminants est partiellement contrôlable par l'exploitant comme le contexte informationnel qui peut être partiellement modifié si l'agriculteur achète ou se procure de l'information. On parle ici de l'information au sens large, de la communication ou du conseil.

FEDER G. et al, (1993) montrent que les déterminants agronomiques ou pédoclimatiques peuvent être nombreux mais doivent être ciblés en fonction de l'innovation concernée et de la zone de production.

Khanna met en évidence qu'il existe un effet de la zone de production sur l'adoption de pratiques de fertilisation parcellaire (KHANNA, M., 2001). Dans les zones de grandes cultures, les conditions pédoclimatiques peuvent contraindre les agriculteurs dans leurs choix de production. Des conditions limitantes, comme des sécheresses répétées poussent les agriculteurs à rejeter certaines innovations pour des raisons techniques. Cependant le pédoclimat peut aussi faciliter l'adoption comme par exemple la mise en place de pratiques de conservation des sols par le non labour dans des zones de coteaux qui peuvent être soumis à des risques d'érosionERVIN, C. A. et al, (1982). La variété des contextes de production ne permet pas de mettre en évidence des déterminants généralisables mais les contraintes de production ont généralement un effet sur l'adoption d'innovation.

Les travaux en économie s'intéressent généralement à l'effet ex ante d'un changement de la réglementation sur l'évolution des pratiques agricoles. BOUGHERARA, D. et al, (2010)Étudient l'effet du découplage des aides de la PAC l'utilisation des terres non cultivées. Ils concluent que les exploitants n'envisagent pas de changements radicaux dans l'utilisation des terres ou des intrants avec les évolutions futures de la .Il existent cependant peu de résultats sur l'effet de la réglementation sur l'adoption d'innovations. Les innovations sont généralement conformes aux réglementations en cours dans les différents pays concernés. On peut cependant souligner que la réglementation peut limiter le nombre de pratiques innovantes proposées à l'exploitant. Dans le secteur des grandes cultures en France, la Directive Cadre sur l'Eau impose une couverture hivernale des sols dans les zones définies comme vulnérables. Cependant, il est interdit d'implanter des couvertures végétales composées uniquement de légumineuses pour éviter des effets de lixiviation lors de leur destruction. Ainsi, la réglementation implique que les exploitants des zones vulnérables disposent de moins de choix dans les cultures à mettre en place.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard