CONCLUSION
Appartenance de la République démocratique
du Congo à la Conférence Internationale sur la Région des
Grands Lacs : atout ou obstacle pour son émergence, est le
sujet que nous avons formulé après l'observation de la
persistance de l'insécurité à l'Est de la RDC et qui a
nécessité une étude.
Pour ce faire, le travail lui-même nous a imposé
un référentiel explicatif parmi les trois existant actuellement
en sociologie : le constructivisme. Ce référentiel a
été matérialisé dans cette étude par l'usage
de la théorie de la survie politique et la méthode de
dissimulation des objectifs pour finalement expliquer l'inaction de la CIRGL
dans l'insécurité à l'Est de la RDC.
L'option levée sur ce référentiel nous a
conduits à adopter une démarche méthodologique pour
aboutir à des résultats escomptés. Dans cette
lancée, la méthode de dissimulation des objectifs a servi de
boussole à l'usage de techniques et a guidé la structuration de
notre discours. Parmi ces outils utilisés figurent : l'observation
indirecte, la technique documentaire, l'échantillonnage et l'entretien
compréhensif.
Dans l'ensemble, l'étude s'inscrit dans l'approche
qualitative. C'est autant dire que pour ses résultats ne sont
généralisables ni sur l'ensemble des pays des grands lacs, nien
RDC. Ils ne sont que des indications qui relèvent l'ampleur du
problème étudié auprès des enquêtés
ayant participé à l'étude.
En fait, l'étude a été menée pour
comprendre et expliquer l'inaction de la CIRGL en RDC. A travers cette
problématique, quelques questions de recherche ont été
soulevées. Il s'agit de :
ü Pourquoi la CIRGL reste-t-elle parfois inactive face
à l'insécurité à l'Est de la RDC ?
ü Dans le contexte actuel, la RDC peut-elle
émerger tout en étant membre de la CIRGL?
En guises d'hypothèses aux questions de recherche
soulevées par la problématique, nous avons pensé
principalement que l'inefficacité de la CIRGL en RDC s'expliquerait par
le fait que l'insécurité à l'Est de ce pays est complexe
et présente plusieurs enjeux.
Complexe, par le fait que certains pays membres de la CIRGL
soutenus par leurs alliés Occidentaux seraient directement
impliqués dans cette insécurité.
Plusieurs enjeux, parce que cette insécurité
serait une occasion pour certains pays de piller systématiquement les
ressources naturelles de la RDC. C'est pourquoi la paix et la
sécurité dont pouvait espérer la RDC en étant
membre de la CIRGL ne sont pas possibles.
Quant à son émergence, il est hors de question
de l'envisager si et seulement si, le même jeu d'acteurs persiste au sein
de cette organisation.
A l'issue de nos investigations, les résultats obtenus
sont :
1. les enquêtés sont bien conscients que la CIRGL
est une organisation sous-régionale à caractère
politique ;
2. Cette organisation a pour rôle de restaurer la paix,
la sécurité et les bonnes relations entre pays des grands
lacs ;
3. Cependant, les enquêtés estiment que la CIRGL
n'accomplit pas ses missions car l'insécurité est toujours
présente à l'Est de la RDC ;
4. Ils pensent que la coordination nationale est
l'intermédiaire entre le gouvernement, la CIRGL et ses organes
spécialisés ;
5. Ils affirment que les multinationales et les groupes
maffieux d'origine occidentale sont impliqués à
l'insécurité à l'Est de la RDC, car elles soutiennent les
groupes armés ;
6. Ils pensent que les relations de bon voisinage entre la RDC
et le Rwanda, le Burundi, l'Ougandasont tumultueuses ;
7. Cela parce qu'estiment-ils, ces pays sont impliqués
à l'insécurité à l'Est de la RDC à travers
leurs forces de sécurité et leurs groupes rebelles.
8. Ils estiment que la RDC n'a rien à espérer de
cette organisation sous-régionale ;
9. c'est pourquoi ils suggèrent aux Etats membres de la
CIRGL de cesser de parrainer les groupes armés à l'Est de la RDC
et de revenir sur la lettre et l'esprit de son pacte fondateur ;
10. Et à l'Etat congolais, ils lui recommandent de
mettre en place un leadership fort et éclairé capable de changer
les choses à l'interne et imposer l'intérêt national de la
RDC au sein de la CIRGL.
Au demeurant, il sied de dire que nos hypothèses ont
été confirmées.
Ainsi, dans le souci de rendre la CIRGL plus active et redorer
son image ternie, il y a urgence et nécessité d'évaluer le
plus vite que possible le pacte et ses dix protocoles, faire un état de
lieux sur le degré de leur applicabilité afin de déceler
les failles et les avancées déjà enregistrées.
C'est pourquoi il y a urgence d'insérer dans le pacte,
des sanctions économiques, politiques, sociales, etc. contre le pays ou
les pays qui oserait/oseraient violer, d'une quelconque manière, les
textes de la CIRGL.
A l'Etat congolais, la RDC est aujourd'hui occupée et
humiliée d'une manière ou d'une autre,par ses voisins de la
CIRGL : humiliation, tuerie, viol... Il lui faut des services de
sécurité républicains, forts et dissuasifs, capables de
garder intangible ses frontières. Il doit être capable
d'appliquer le principe delégitime-défenseface aux
assauts des forces extérieures. Tout ceci n'est possible qu'avec un
leadership fort et éclairé, capable de hisser le pays dans les
rangs des pays forts dans la sous-région des grands lacs.
C'est donc dans ces conditions que la RDC pourrait retrouver
ses repères dans les organisations intergouvernementales et joué
pleinement son rôle dans le concert des nations.
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