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Croissance urbaine et enjeux fonciers dans le nord du département de rufisque: cas des communes de Tivaouane-Peulh-Niague et Bambilor


par Alassane Niang
ESEA ex ENEA - DESS 2016
  

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CHAPITRE V : METHODOLOGIE

I. Justification du choix des sites :

Le choix porté sur ces deux communes, c'est qu'elles connaissent des conflits fonciers qui deviennent récurrents et impliquent plusieurs acteurs. La médiatisation de ces conflits, nous révèle la singularité de cette zone qui est un laboratoire pour étudier l'efficacité des reformes sur la décentralisation, mais surtout les incohérences qui existent dans la gouvernance foncière. Elles soulèvent de béants paradoxes des politiques d'aménagements et de décentralisation menée par les différents régimes successifs. En outre, l'autre raison qui explique notre choix est que ces communes gardent une partie urbaine et une partie rurale avec des villages qui ont comme principales activités l'agriculture. Ces deux communes, également, subissent l'influence directe de la ville de Rufisque, mais surtout de la ville de Dakar avec sa banlieue. Ces communes même si leurs noms renvoyaient à une appartenance ethnique sont aujourd'hui bien reparties en ethnies. Les idées préconçues qui expliquent que telles ethnies devaient s'identifier à tels métiers sont remises en cause, les populations se sont justes adaptées dans la zone et ce que la nature pouvait leur offrir. L'importance de leur superficie qui s'explique par la disponibilité des terres dans un contexte d'explosion démographique et urbaine des villes alentours qui s'étouffent et se densifient à cause d'une raréfaction des réserves de terres. Ce contexte transforme ces communes en de véritables opportunités pour les populations en quête de logement.

II. Choix de la méthode utilisée

L'option méthodologique utilisée est à la fois constituée des approches qualitatives et quantitatives.

La première approche peut être définie comme un ensemble de techniques d'investigation qui donne un aperçu des comportements et des perceptions des populations. Ainsi, le chercheur tente d'entrer en profondeur pour essayer de comprendre le phénomène étudié.

Dans la deuxième approche, le chercheur tente de mesurer l'ampleur du phénomène étudié par la quantification, pourcentage ou nombre.

III. 25

Recherche documentaire

La phase de recherche documentaire a appuyé notre travail sur les partis de la définition des concepts fondamentaux, sur la revue de littérature, sur l'étude et la précision de la problématique, sur des objectifs, les questions et les hypothèses de recherches.

C'est une étape, qui nous était une très bonne utilité. En effet, elle a consisté surtout à rechercher dans les différents centres de recherches, les bibliothèques et centres de documentation, des documents qui traitent notre sujet. Cette quête nous a menés dans différents centres et bibliothèques comme la bibliothèque de l'Ucad, de l'Esea ex Enea, Ifan .

Nous avons pu aussi recueillir auprès des collectivités territoriales concernées des documents pouvant nous aider pour analyser de manière plus large ce sujet.

Il s'agissait de cartes et quelques données, en revanche, elle n'avait pas de plan de développement, des diagnostiques fonciers. Les contributions recueillis à travers la presse nous a permis de réactualiser notre thème. L'internet nous a été un grand apport de documentation, il nous a permis de recueillir des documents qui nous ont été d'un grand apport dans la rédaction.

IV. Population cible

La population cible ici est la catégorie de personne à laquelle, nous avons recueilli nos données, dans ce travail nous avons ciblé d'abord :

- Les dignitaires et notables de presque tous les villages des deux communes.

- Les autorités décentralisées (communes et département)

- Les organisations de développements ;

- Les services déconcentrés de l'Etat (préfet, gendarmerie, centre de développement

rural) ;

Ensuite nous avons ciblé la population en fonction de leurs âges, leurs situations

matrimoniales pour avoir une meilleure lisibilité sur les données.

V. L'échantillonnage

Notre procédé d'échantillonnage nous a permis de constituer un questionnaire soumis aux ménages des deux communes. Vu la superficie des deux communes et l'importance de la démographie, nous avons pris 10 villages sur 25 village en raison de 5 villages dans chacune des deux communes .Ces villages ont été choisi en fonction de leur degrés d'urbanisation et de ruralité ainsi que des enjeux qui y jouent.

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Dans ces villages, nous avons pris 1/10 du nombre des ménages des villages qui ont une faible population et 1/40 pour les trois villages Bambilor, Tivaouane-Peulh et Niague-Wolof qui sont les plus peuplés, ce qui fera un total de 259 ménages sur une totale de 7457 ménage pour les communes de Bambilor pour Tivaouane -Peulh- Niague.

Tableau no 2:Echantillonnage

Communes

Villages

Ménages /Village

Echantillonnage

Ménages

Fréquence

Bambilor

Bambilor

1370

1/40

34

2%

Déni Biram Ndao

164

1/10

16

9%

Gorom 1

258

1/10

25

7%

Gorom 2

410

1/20

20

6%

Mbeut

138

1/10

13

15%

Tivaouane-Peulh -Niague

Tivaouane Peulh

3067

1/40

76

2%

Déni Guedj Nord

56

1/10

5

8%

Niague- Peulh

134

1/10

13

9%

Niague- wolof

1393

1/40

34

2%

Beunoba

467

1/20

23

5%

 

7457

 

259

3%

VI. 27

La collecte des données

Plusieurs outils de collectes et d'investigation de données ont été mise en place pour une confirmation ou une infirmation des hypothèses avancées dans le cadre opératoire.

VII. Les outils de collecte des données

Pour la collecte des données, des outils ont été utilisés à savoir les guides d'entretien, des questionnaires et l'observation directe.

· La pré-enquête

Cette phase, nous a permis de pouvoir rentrer dans notre sujet d'étude, la pré-enquête consiste à explorer le sujet en s'entretenant avec des personnes ressources, ceux qui sont dans le domaine foncier, et ceux qui connaissent bien notre zone d'étude ou qui ont eu à travailler dans la zone .C'est cette phase qui nous a permis de cadrer le sujet, en limitant notre questionnaire sur les points qui nous semblaient essentielles.

· L'observation directe

Ce travail d'observation nous a permis de mesurer les différentes mutations apportées par la croissance urbaine, des chantiers qui foisonnent et des espaces agricoles en sursis qui attendent leur tour pour être morcelé , ce que nous avons tenté de démontrer par des prises de photos, mais également cette observation nous a permis de voir la profondeur et l'ampleur de ces mutations, dans les habitudes même des populations de plus en plus fortement influencées par les habitudes urbaines

· L'entretient semi-directif

C'est à travers un guide que nous avons effectué l'entretien, les personnes ressources sont bien identifiées dans notre étude. La perception des acteurs nous semble donc primordiale pour approfondir le sujet. Ainsi, l'entretien qualificatif nous a permis de comprendre le phénomène que nous étudions, en ciblant les chefs de villages, les communes, les agriculteurs, les promoteurs, ainsi que la population locale et ces différentes couches sociales.

· Le questionnaire

Un questionnaire est conçu et posté sur la plateforme web (Kobotoolbox) d'où il est téléchargé à partir d'une application dénommée ODK (Open Data Kit) vers les Smartphones qui seront utilisés pour la collecte des données sur le terrain.

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- Nous avons essayé d'adapter ce questionnaire en fonction des différents points que nous croyons important pour traiter ce sujet ,il s'agit de l'activité agricole , la place des femmes et des jeunes à l'accès à la terre et surtout la structuration des activités économiques des villages concernés, ceci pour mesurer le recul ou non de l'activité agricole dans la zone, ainsi nous avons insisté sur :

- l'identification

- l'accès aux terres et différentes exploitations agricoles

-Et surtout le foncier avec ce qu'il englobe.

VIII. Le travail de terrain

Comme tout début, nous avons testé les questionnaires auprès des populations en essayant de voir lesquels seraient les plus difficiles à répondre. En effet, évoquer les conflits dans notre zone d'étude est souvent considéré comme tabou vu la gravité des cas de conflits. De ce fait, ce test nous a permis d'adapter notre questionnaire pour pouvoir recueillir des réponses précises sur des points sensibles.

Nous avons décidé d'abord de commencer notre travail auprès de ceux qui tournent autour du foncier dans notre zone d'étude, à savoir les courtiers, les promoteurs, les chefs de villages. Nous avons prévenu ces derniers de notre arrivée afin qu'ils installent une relation de confiance entre nous et les populations, en nous mettant en compagnie d'un jeune au cours de notre enquête qui va jouer le rôle de facilitateur entre nous et les villageois. -La pré-enquête nous a permis de tâter le terrain, planifier des rencontres avec les personnes ressources et chercher des données pouvant nous permettre de commencer le travail. -L'enquête proprement dite a constitué le gros du travail du fait surtout de l'immensité de la zone et du nombre de villages concerné. Pour le faire, nous nous sommes adaptés aux calendriers des personnes avec qui nous devrions travailler, ce qui explique en partie l'épuisement du délai.

Après le recueil des données, il s'en suivit à leur vérification, les erreurs ne pouvaient être évitées à cause du nombre important des personnes enquêté, c'est pourquoi après avoir relevé des erreurs ou des manquements, nous les avons rectifiés en recontactant les personnes concernées. Pour ne pas omettre des points importants dans certains entretiens, nous n'hésitons pas à utiliser le magnétophone qui nous a été une très grande utilité dans la prise de note.

IX. 29

Le traitement des données

Les données recueillies sur la plateforme web (Kobotoolbox) à travers un questionnaire sur mobile, ont été automatiquement ordonnées, classées et traitées sur la plateforme. Pour minimiser les erreurs, nous avons repris les données brutes et les avons traitées par Excel afin de vérifier les résultats. Le logiciel Word est utilisé pour la rédaction du mémoire. Les résultats obtenus sont présentés en tableau et en graphique et font l'objet d'une analyse rigoureuse tout au long du travail.

X. Difficultés rencontrées

La première difficulté rencontrée, concernait l'immensité de notre zone d'étude. Cette zone qui est composée d'une partie urbaine avec ces chefs-lieux et une partie rurale, n'a pas été facile à couvrir. C'est pourquoi nous avons choisi que dix villages pour mener des enquêtes tout en visitant l'ensemble des villages le composant et de nous entretenir avec les chefs de villages afin de nous faire une idée sur la situation de chacun des villages. L'enclavement de certains villages surtout en période hivernal est une réalité. Mais cette difficulté a été une expérience enrichissante dans la mesure où le déplacement entre certains villages s'est fait à pieds surtout ceux de la commune de Tivaouane-Peulh-Niague. Ce travail de terrain nous a permis de comprendre que les disparités ne sont pas seulement entre Dakar et les autres régions du pays, ces disparités sont visibles à l'intérieur même de la région de Dakar, elles sont plus saisissantes.

L'autre difficulté que nous avons rencontrée, concernait la sensibilité de ce sujet. Le foncier et les conflits qu'ils impliquent, restent toujours des sujets difficiles à évoquer auprès des acteurs. Ils touchent souvent les convictions politiques des uns et des autres. Les thèmes abordés exigeaient donc une certaine approche prudente, surtout lorsqu'il s'agissait de nous enquérir de faits grave qui peuvent rendre réticents certains de nos interlocuteurs. C'est pourquoi à chaque fois que nous menions une enquêté dans un village, nous rencontrons d'abord le chef de village pour avoir son autorisation et lui demander ensuite de mettre à notre disposition un guide, un facilitateur issu de la communauté pour rassurer les populations de notre bonne foi.

Le temps et les moyens nous ont fait défaut, car agencer notre programme en fonction de l'emploi de temps des populations et des dignitaires n'a pas été facile, ce qui explique même les nombreux reports de rendez-vous indépendant de notre volonté. Nous avons dû insister

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et utiliser certains liens de parenté, approche souvent adoptée surtout chez les Lébous pour établir une relation de confiance et ainsi être accepté.

En résumé, choisir ce thème a été un défi, à cause des sous-thèmes qu'ils englobent. Mais ce travail de recherche a été aussi une découverte qui constituera un postulat sur lequel nous nous baserons pour nos futurs travaux de recherches.

DEUXIEME PARTIE : CADRE D'ETUDE

Chapitre I: Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague des communes -rurales dans la région de Dakar.

I. Cadre historique et géographique

1. Historique de la fondation des villages dans les deux communes.

L'historique des villages qui composent les communes de Bambilor et Tivaouane-Peulh- Niague est presque similaire en ce sens que les raisons qui ont poussé à leurs fondations se trouvent d'abord par une volonté commune des populations de se regrouper autour de gros village pour capter le maximum d'investissement auprès de l'Etat central.

Leurs fondations comme la genèse de la plupart des villages ou villes africaine ayant un fort ancrage traditionnel, est le fruit des nombreux déplacements des anciens. De ce fait chaque fois, qu'ils couraient un danger comme un décès, un incendie ou épidémie, et même lorsqu'ils voulaient se libérer de la tyrannie d'un dirigeant, ces anciens déménageaient vers un nouvel lieu par peur d'être la prochaine victime. Ces deux situations ont favorisé la création des villages qui composent aujourd'hui les communes de Tivaouane-Peulh-Niague et Bambilor. La fondation du village de Kounoune par l'un des plus anciens villages du Cap-Vert, si ce n'est

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le plus ancien, résulte d'une odyssée entre deux hommes et une femme Aly Sonko Guèye, Ndiongane Ngoné Guèye et leur soeur Amadjiguène Guèye. Ces trois personnes sont, selon le chef du village de Kounoune les fondateurs du village de Kounoune. Le chef de village va plus loin en nous racontant l'histoire de cette fondation qui était que :

"Ces trois personnes Aly Sonko Guèye, Ndiongane Ngoné Guèye et leur soeur Amadjiguène Guèye, accompagnées de leur chien, en quête d'une terre meilleure, arrivèrent un jour dans un endroit qui se trouve actuellement non loin du village. Sous l'ombre d'un arbre où ils s'étaient arrêtés pour se reposer, leur chien, qui était parti se promener, arriva peu après avec un poisson entre ses crocs. Le poisson provenait d'une rivière qui se trouvait dans une brousse qu'on appelait Mboul. Sous l'ombre d'un arbre où ils s'étaient arrêtés pour se reposer, leur chien, qui était parti se promener, arriva peu après avec un poisson entre ses crocs. Une fois à la rivière, ils furent attirés par un arbre qui avait pour nom `Ounoune', ils décidèrent donc de s'installer dans l'endroit où se trouvait cet arbre ", narre-t-il tout en précisant que :"c'est l'appellation de cet arbre, `Ounoune' qui a donné à Kounoune son nom". Les premiers habitants de Kounoune sont des Toucouleurs et des Lébous qui se nommaient Samb, Mbengue, Seck, Ndoye qui avaient quitté le Fouta et le Djolof. Selon le chef du village, la raison de leur venue dans le Cap-Vert était, qu'ils ne s'entendaient pas avec le Bourba Djolof et c'est pourquoi ils se sont dirigés vers le cap vert.

Les Samb avaient pris la direction de Ngor, les Seck de Mbao, les Mbengue de Yoff et les Ndoye, dont Momar Ndoye et Gossy Gakou, de Rufisque.

En 1886, les Lébous se sont regroupés en assemblée pour créer la République Lebou avec Dakar, Guérew et Rufisque ou Mbao. Kounoune était le point de rencontre de tous les Lébous.

Pour le village de Bambilor, il a été d'abord un campement ou se regroupait les colons par ce qu'un colonel y était installé selon un notable du village, ce n'est qu'en 1922 que des Lébous venus de Sakal, y sont installées. L'enseignement coranique et l'érudition des habitants ont permis au village de se développer et d'acquérir sa renommée. Le nom de Bambilor n'est qu'une déformation du nom de « Ban-Bilor » en hommage au génie de Sakal.

L'une des spécificités de l'histoire de Bambilor et qu'il fut dirigé en un temps de son histoire par une femme, du nom de Yaye Awa Ndir. Cette dernière était l'épouse de Baye Samba Ndao premier chef de village de cette contrée Lébou. Ce n'est qu'après sa maladie

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que Yaye Awa Ndir pris la fonction de chef de village. Toutefois, après Yaye Awa Ndir, les chefs de village se sont succédé, et depuis décembre 2009, c'est El Hadji Abdou Aziz Guèye qui dirige Bambilor.

Dans la commune de Tivaouane-Peulh -Niague, les raisons de la création des villages comme Tivaouane -Peulh et Niague-Wolof sont un peu différentes de celles des villages de Bambilor. En effet, leurs fondations étaient plus motivées par leur volonté de capter le maximum de service et d'infrastructure de l'Etat. Ce qui poussa les habitants à se regrouper, car l'une des caractéristiques de la majeure partie des habitations était, qu'elles étaient éparpillées un peu partout dans la zone.

Pour le village de Tivaouane-Peulh par exemple l'un des plus récents, c'est dans les années de sécheresses que l'idée d'organiser les villages environnants autour d'un noyau central avait été proposé par Moutar Diop délégué du village à Sebikhotane. L'idée de Moutar Diop était de se regrouper pour bénéficier d'infrastructures comme une école, un dispensaire, une mosquée, etc. Ils pourraient aussi bénéficier d'une voie d'accès, de l'eau courante et de l'électricité. Selon le chef du village Boubou Ardo Sow chef du village de Tivaouane le village a été créé en 1968 et le premier chef de village était Oumar Sow.

Pour Niague-Wolof, le plus ancien village de la commune, majoritairement peuplé de Lébou. Ce n'est qu'en 1918 que Samba Ndao Ndiaye l'un des chefs de villages, plaida pour une unification autour d'un gros village, qui portera le nom de Niaga à l'hommage d'un arbre de (tir elaeis guineensis ou plameira huil), entouré par des herbes que les autochtones appelés "fou niakhé fou niaga -niagaral". Ce site était un lieu mystique qui servait de point de rencontre des détenteurs du savoir traditionnel pour prévenir les événements à venir et indiquer la conduite à tenir.

Ces histoires, qui relatent la fondation de ces villages, reflètent terriblement la situation actuelle dans la même zone qui devient un idéal auprès des populations qui la regagne dans l'espoir de disposer un cadre de vie meilleur.

2. Evolution administratives

Les communes de Bambilor et de Tivaouane-Peulh-Niague étaient des villages qui faisaient partie de l'ancienne communauté rurale de Sangalkam. Ce n'est qu'en 2011, qu'elles deviennent des communautés rurales autonomes. Cependant elles connurent au même titre que Sangalkam la délégation

Elles deviennent des communes de pleines exercices avec la communalisation intégrale en juin 2014, et font partie de l'arrondissement de Sangalkam, du département de Rufisque et de la région de Dakar. En tant que circonscription administrative, Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague faisaient partie de L'arrondissement de Sangalkam .Ce n'est qu'en 2011 qu'a été créé L'arrondissement de Bambilor3 à remplacement à celui de Sangalkam.

En 2011, l'arrondissement de de Bambilor comptait Yenne, de Tivaouane-Peulh-Niague. Avec l'acte III de la décentralisation Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 et la communalisation intégrale ,l'arrondissement de Bambilor s' agrandi avec la commune de Sangalkam, commune de Diamniadio et commune de Jaxaay -Parcelle-Niacoulrap.

À ce jour l'arrondissement de Bambilor englobe la commune de Bambilor, la commune de Sangalkam, la commune de Yenne, la commune de Jaxaay -Parcelles-Niacoulrap la commune de Tivaouane Peulh-Niague et la commune de Diamniadio.

3. Cadre géographique

a. Localisation des communes de Bambilor et de Tivaouane-Peulh-Niague.

Les communes de Bambilor et de Tivaouane -Peulh-Niague, sont dans ce lot d'espace rural du département de Rufisque, ces deux anciennes communautés rurales qui étaient au début des villages composant l'ancienne communauté rurale de Sangalkam, font aujourd'hui partie les communes qui englobent le plus d'espace dans le département de Rufisque.

Ø La commune de Bambilor est située au Nord du département de Rufisque, elle est une commune récente .Elle est composée de 19 villages et cités qui s'étendent sur une superficie de 25 km2 (Bambilor, Déni Biram Ndao Nord, Déni Biram Ndao Sud ,Déni Guedj Nord ,Déni Guedj Sud, Kaniack , Keur Daouda Sarr, Keur Ndiaye Lo ,Kounoune ,Gorom1 ,2 et 3 ,Diacksao ,Mbeut , Mbeye ,Ngendouf ,Ngalap ,Sinthie et Wayembam). La commune de Bambilor est délimitée :

- Au Sud par les communes : Rufisque -Est- Ouest - Nord et la commune de Bargny - Au Nord par la commune de Bayakh

- Au Nord -Ouest par les communes de Jaxaay-Parcelles-Niacoulrap et

33

3 Décret n° 2011-1638 du 28 septembre 2011

34

Tivaouane Peulh - Niague.

- Au Sud -Est par les communes de Diamniadio et Sebikhotane et Pout qui se trouve dans la région de Thiès.

Ø Concernant la commune de Tivaouane-Peulh-Niagha, elle faisait partie de l'arrondissement de Bambilor qui était alors le chef-lieu et conseil rural, c'est avec l'acte 3 que Bambilor et Tivaouane-Peulh -Niague sont devenus des communes de pleines exercice, la commune de Tivaouane-Peulh -Niagha couvre une superficie de 80 km2 et est limitée :

- Au Nord par l'océan Atlantique

- Au Sud par la commune de Jaxaay-Parcelles-Niacoulrap et Bambilor

- À l'Est par la commune de Bambilor

- Au Sud -Est par la commune de Sangalkam

- À L'Ouest par la commune de Keur Massar

La commune de Tivaouane-Peulh-Niague est composée par 6 villages traditionnels : et 7 cités récentes : cité Gangué, Cité Socabeg, Cité Ucad, Cité Darou Salam, Cité Safco, Cité Namorra.

35

Carte n° 1 : Situation géographique des communes de Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague

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b. Aspects physiques

· Le relief :

Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague ont un relief homogène qui prend une forme plus ou moins plane. La présence de dunes longitudinales est plus localisée dans la commune de Tivaouane-Peulh-Niague précisément vers la zone maritime allant du village Tivaouane-Peulh à Déni Guedj Nord avec des hauteurs pouvant dépasser 15 cm. La présence de cuvettes peut expliquer l'activité maraîchère dans la zone. Même si elles sont présentes dans le village de Niague-Wolof les bas-fonds sont très présents dans la commune de Bambilor. Localisées dans plusieurs villages de la commune, ces zones de dépression constituent le centre d'intérêt des populations riveraines surtout en contre-saison.

e. Démographie

· Répartition de la population

La répartition de la population dans la commune de Bambilor est similaire à celle de Tivaouane- Peulh-Niague. La forte densité dans les deux villages centre, s'explique par le fait qu'ils sont la base de la création de leurs communes respectives.

Les villages de Bambilor, Tivaouane-Peulh et Niague-Wolof restent les plus peuplées avec respectivement 10 731 habitants pour Bambilor, 21 726 pour Tivaouane-Peulh et 11 552 pour Niague-Wolof. Les villages traditionnels ont plus d'habitants que les cités. Les nouvelles cités ont la particularité d'avoir un faible taux d'habitant dû à leur création récente cité Sococim 53, Cité Isengo 62, Cité Nouvel Horizon 99. Les habitants de ces cités sont majoritairement venus de la banlieue, de Rufisque et des quartiers populaires de Dakar. Les structures de familles et les modes de vie sont différents.

Notre zone d'étude est très bien repartie en ethnie, le nom des villages explique même cette répartition ethnique. Durant notre enquête nous avons remarqué trois grandes ethnies. Les Peulhs qui représentent 25.76 %, les Wolofs font 24.24 % et les Lébous suivent de près avec 23.86 %. Dans la commune de Tivaouane-Peulh-Niague, il existe une forte présence d'ethnies Peulh et Lébous.

Les villages de Beunoba, Déni Gueth Sud et Niague-Peulh ont été fondé par des Peulhs. Quant au village de Niague- Wolof, il est fondé par des Lébous. Cependant, il y' a une forte présence d'ethnies Peulh et wolof dans le village de Tivaouane-Peulh, Mais grâce à la croissance urbaine, d'autres ethnies commencent à émerger, il s'agit des diolas et des sérères. Leur

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intégration auprès des autres ethnies fondatrices devient de plus en plus facile dans les villages de Tivaouane-Peulh et Niague-Wolof. Ainsi, il devient de plus en plus fréquent de voir des mariages entre un Peulh et un Wolof.

La commune de Bambilor est plus homogène en matière de composition ethnique, avec les ethnies wolofs et les Lébous qui restent majoritaires, les Peulhs sont faiblement représentés. Tout le contraire des Toucouleurs très bien représentés dans les deux communes surtout dans les cités construites pour les victimes d'inondations.

Cette présence s'explique par leur venue dans les zones inondées de la banlieue comme Thiaroye, Yeumbeul et Guédiawaye et aussi par leurs activités commerciales. Leurs activités tournent souvent autour de petits commerces de boutiques.

Graphique n° 1: Identité ethnique des personnes enquêtées

27

LEBOUS PEULHS WOLOFS TOUCOULEURS SÉRÈRE DIOLAS AUTRES

37

Identité ethnique des personnes enquetées

58

11

30

Tivaouane-Peulh-Niague Bambilor

34

17

10

6

6 6 8 3

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

· Structure et évolution de la population

L'importante croissance démographique dans les villes de Dakar, Rufisque et la banlieue pourrait favoriser en partie l'érection en commune de Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague, toutes deux issues de l'ancienne communauté rurale de Sangalkam. Cette croissance dans ces villes gagnées par un fort exode rural, ne pouvait que reconfigurer l'extension de la région de Dakar vers le Nord- Est du département de Rufisque, la partie autrefois rurale de Rufisque qui regorge la plus importante réserve foncière de la région de Dakar. Cette importante croissance démographique des villes citées, a toujours conditionné l'évolution de la population dans la

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zone, qui s'est fait au gré des politiques de l'Etat, mais surtout en fonction de la disponibilité foncière. En effet, de leur formation en de petits villages jusqu'à leur érection en communautés rurales rattachées à Sangalkam, l'évolution démographique des communes de Bambilor et de Tivaouane-Peulh-Niague a été le résultat de la mutation d'une région de Dakar qui n'a cessé de chercher des alternatives pour faire face à son explosion urbaine et démographique.

Les disparités démographiques qui existaient dans le département de Rufisque entre les huit récentes communes et les trois communes de la ville de Rufisque, ont permis de redéfinir la répartition démographique dans le département avec une ville de Rufisque, très peuplée, qui fait face à l' épuisement de ces réserves foncières. Cette circonstance a profité aussi aux communes de Bambilor et Tivaouane-Peulh -Niague.

Ainsi, la population de Bambilor qui était estimée en 2004 à 34 145 habitants, représentait avec le recensement de 2013, 44 962 Hbts. Le village de Bambilor a vu sa population doublée entre 2004 à 2013 pour atteindre 10 000Hbts. Quant à la commune de Tivaouane- Peulh -Niague, elle était estimée en 2013 à 41 123 habitant.

Aujourd'hui, les projections de l'année de 2019 font état de 53 491 habitants pour la commune de Bambilor et 48 924 habitants pour la commune de Tivaouane -Peulh-Niague. La position géographique et les infrastructures routières ont eu un grand impact sur la rapidité de l'évolution de la population des deux communes. Ces atouts ont favorisé l'émergence de nouveaux quartiers et cités qui sont le résultat des programmes de coopératives d'habitats et des projets privés. Les communes de Bambilor et de Tivaouane-Peulh-Niague ont servi comme zones de recasement à de nombreuses victimes d'inondations et d'expropriations.

Pour ce qui est de la structure, la population de la commune de Bambilor est majoritairement jeune avec 80 %, les personnes âgées ne représentent que 6 %. Malgré un écart très faible, les hommes qui sont plus nombreux représentent 51 % de la population et les femmes 49 %. La population de Tivaouane-Peulh-Niague est, elle repartie : homme 52 % et femme 48 %. Elle est aussi majoritairement jeune avec 83 %, les adultes viennent après avec 13 %, ensuite les personnes âgées qui ne font que 4 %.

39

Graphique n° 2: Evolution de la population 2013-2019

48924

44,962 46342 47735 49149 50582 52029 53,491

41,123 42385 43659 44953 46263 47587

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Evolution de la population 2013-2019

Bambilor Tivaouane-PeuIh-Niague

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

d. Cadre socioéconomique

Les populations des communes de Bambilor et de Tivaouane-Peulh -Niague avaient comme

principale activité, l'agriculture et l'élevage.

Avec la croissance urbaine et la diminution des espaces agricoles au profit de projets de logements, la majeur partie de la population s'active aujourd'hui dans le commerce et tout ce qui tourne autour de l'immobilier (vente de terrain, terrassement, courtier, vente de matériel de construction, etc.)

· L'agriculture : L'abandon progressif des activités agricoles :

L'agriculture dans les communes de Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague est localisée dans les villages de Mbeut, Mbeye, Kaniack, Niague-Wolof, Beunoba et Déni Guedj. Ce qui a été confirmé par notre enquête ou ceux qui disent détenir de champs sont localisés dans les villages de Niague-Wolof 20 %, Beunoba 18 % et Déni Biram Ndao 13 %. Mais ces chiffres peuvent être relativisés dans la mesure où les champs sont aujourd'hui détenus la majeure partie par des fonctionnaires 75 %, ceux qu'on appelle les jardins du dimanche. Ces vergers sont des fermes équipés et s'activent dans le maraîchage et l'arboriculture. Sur l'ensemble des villages enquêtes, il ressort que 14 % des personnes enquêtés disent disposés de champs contre 222 sois 84,09 % des personnes enquêtées disent ne pas disposer de champs. Cette situation est due à l'insécurité foncière. Une partie importante des paysans autochtones, qui disposaient de champs ont vendu leur terre pour éviter de se retrouver sans indemnisation faute d'acte de propriété. Les nombreux projets de l'Etat dans la zone, les extensions des villages, les opérations de

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lotissements sont les causes de cette diminution d'espace agricole dans les périphéries des villages.

Graphique n° 3 :Personnes enquétés proprietaires de vergers

DISPOSE DE VERGERS NE DISPOSE PAS

Communes Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague

38

Propriete des vergers

222

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

· Le maraichage et l'arboriculture

Ils sont les principaux types de cultures répertoriés dans les communes de Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague. Le maraîchage est le plus développé. En effet, l'urbanisation rapide et l'environnement propice ont favorisé cette activité à tel point qu'elle devient essentielle même pour la sécurité alimentaire de la région de Dakar. Le maraîchage est fait souvent sur de petites parcelles. La typologie du sol et la présence de cuvettes ont facilité la pratique de ce type de culture. Les forts besoins de la capitale en légumes et la réduction progressive des espaces agricoles dans le Niaye, offre une plus grande rentabilité de l'activité de maraîchage.

Le maraîchage dans la commune de Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague est de plus en plus exercé par des étrangers (guinéens) qui sont employés par des propriétaires terriens (jardiniers du dimanche). Les étrangers louent et empruntent souvent des terres pour se lancer dans l'activité. Les exploitations maraîchères aujourd'hui font face à deux contraintes: - la salinisation des terres surtout dans des villages de Mbeye, Beunoba, Déni Guedj, -le coût élevé de la consommation d'eau pour ceux qui sont branchés sur le réseau de

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distribution de Sen-eau, la coupe des filaos et l'extraction de sable ont même accentué le phénomène et l'insécurité foncière qui pousse les petits exploitants à vendre leur terre aux promoteurs.

L'arboriculture est moins coûteuse que le maraîchage, elle est plus présente dans les grandes surfaces détenues par des jardiniers du dimanche. L'arboriculture s'est au fil du temps modernisé, il s'est diversifié en donnant une place de choix aux plantations de citrons, de papayes. L'arboriculture reste très présente dans la commune de Bambilor. Les plantations de mangue dominent toujours dans la zone, les variétés sont le fruit de greffes minutieuses ou de sélections rigoureuses. Les possibilités d'exportations ont largement impacté la qualité des produits.

Tableau n° 3 : Production maraichage commune Tivaouane- Peulh- Niague 2018 : FPMN

Villages Produits

 

Chou

Oignon

Persil

Poivron

Salade

Tomate

Navet

Jaxatu

Auberge

Pomme de terre

Niague

100

80

20

6

2

80

60

80

30

100

Beunoba

100

1

10

10

0 ,5

2

50

2

1

3

Deni Guedj

90

1

8

3

0

1

90

1

1

3

T. Peulh

60

13

0

5

13

6

7

6

4

3 ,5

 

EN TONNE

 

Source : FPMN 2018

Tableau n° 4: Production maraichage commune de Bambilor Source : FPMN

Villages

Produits

 

Chou

Oignon

Poivron

Tomate

Navet

Jaxatu

Aubergine

Persil

Pomme de terre

Deni Nord

180

45

9

25

150

13

0

15

140

Deni Sud

3

3

1

1

2

0

1 ,5

2

1

Kaniak

140

30

9

10

50

10

15

10

50

Gorom1

25

10

10

15

30

10

20

20

35

Gorom 2

3

5

1

2

5

1

2

3

3

Bambylor

10

12

8

12

7

12

8

2

20

Mbeuth

20

15

30

100

0

5

8

0

50

Mbeye

10

20

8

5

15

5

8

10

25

K.ND Lo

3,2

45

0

0

0

0

2

0

6

K .D Sarr

2

5

1

2

3

2

2

0 ,1

6

Kounoune

60

100

2

3

3

10

4

2

0

 

EN TONNE

 

Source : FPMN 2018

42

Photo n° 1 : Activités agricoles dans le village de Mbeye/Bambilor

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

· L'élevage

Le secteur de l'élevage est fortement dominé par l'aviculture. Sa rentabilité et la forte demande dans les zones urbaines pourraient expliquer le développement de ce secteur. L'aviculture a su s'adapter et se moderniser pour faire face à une forte demande.

La proximité des industries comme la SEDIMA, AVISEN a permis aux producteurs d'augmenter leurs productions. Les outils de plus en plus modernes et la disponibilité de produits vétérinaires, ont réduit les pertes liées aux conditions de travail et aux épidémies. Aujourd'hui, toute une chaîne d'activité est créée allant de la vente de poulets de chair, d'oeufs, de produits d'aliments et d'outils pour poulaillers. L'aviculture se fait souvent en parallèle avec le maraîchage autour d'une ferme. Les excréments de la volaille servent comme fumiers, ils sont un des meilleurs fumiers pour le maraîchage.

L'élevage bovin aussi connaît un essor important, autrefois extensif dans les communes de Tivaouane-Peulh-Niague et de Bambilor. Il devient de plus en plus intensif grâce à l'introduction de race importée, le métissage du cheptel (insémination artificielle ou importée) et la réduction d'espace de pâturage.

Des fermes comme Wayembam, Mapathé Diouck sont bien implantées dans la zone et emploient plusieurs personnes. L'élevage ovin est plus prestigieux, il est mené souvent par des jardiniers du dimanche qui ont trouvé dans l'élevage du Ladoum un business plus que rentable et passionnant, c'est pourquoi nous remarquons la floraison de bergeries dans la zone.

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Pour la filière équine, l'installation d'écurie dans les communes de Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague, était plus due aux climats favorables de la zone, sa proximité avec la capitale ou la majeure partie des propriétaires résident de même que sa proximité des hippodromes de Rufisque et de Thiès. Ainsi que les caractéristiques de son sol avec la présence du sable de Dior, bon pour les exercices de chevaux de course. Cependant aujourd'hui, l'élevage équin devient de plus en plus rare du fait du manque d'espace ou les chevaux de courses pourront s'entraîner. Cependant il reste toujours quelques écuries qui comptent déménager vers la région de Thiès.

Photo n° 2 : L'élevage dans une ferme /Village de Mbeut

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

· Autres activités : L'émergence du secteur tertiaire principalement marchand.

Le commerce est devenu l'activité la plus présente dans les deux communes. Il revêt plusieurs formes et est relié aux activités agricoles et d'élevages. En effet, les femmes sont nombreuses à mener cette activité, de petits commerces aux abords des maisons et dans les marchés. L'activité commerciale aussi, touche les autres activités qui tournent autour de l'immobilier, la vente d'eau, de matériaux de construction et de terrain. L'artisanat est bien présent dans les deux communes. Les jeunes en font un alternatif à l'éducation scolaire. Les infrastructures routières ont permis de nouveaux métiers comme les chauffeurs de clandos ou les coxers ainsi que les métiers de mécaniques. Les mines avec

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l'extraction du sable et du sel au niveau de la commune de Tivaouane -Peulh-Niague et à Lac Rose. La production annuelle du sel est de 38000tonnes/an (Malan, 2015).

Le tourisme est également, une des activités qui existe dans la zone au niveau du Lac Rose l'un des pôles touristiques du Sénégal depuis l'avènement du Rallye Paris-Dakar en 1981. Fortement impactées par la croissance urbaine et la diminution de leurs espaces agricoles, les populations locales se sont adapté et ont adopté de nouvelles activités qui cadrent aux besoins actuels des populations.

Ainsi, au cours de notre enquête dans la zone, nous avons 85,98 % qui considèrent que d'autres activités sont dominantes en dehors de l'aviculture 68,18 %, du maraîchage 50 % et de l'arboriculture 32,95 %. Dans les autres activités, nous trouvons l'artisanat, la mécanique, des petits commerces, etc. Une économie locale basée sur les petits services voit le jour dans de nombreux villages. Il est fréquent de voir sur le long des routes de Niague et de Sangalkam ces petites boutiques et de services qui s'activent dans le transfert d'argent.

Les populations venues de la banlieue et des autres régions se sont aussi fondues dans cette dynamique qu'elles connaissent bien. Elle est même l'une des moteurs de cette mutation par une forte demande qui a diversifiée l'offre. Une partie d'elle profite de cette mutation surtout dans le secteur de l'immobilier ou toute une chaîne d'activité est créée. La forte demande foncière dans la zone a contribué au développement d'activités connexes, ces activités sont répertoriées dans le secteur de l'immobilier. Ainsi, des métiers comme la maçonnerie, la vente de matériaux de construction et de sables sont fortement exercés.

Graphique n° 4: Catégories socio-professionnelles personnes enquêtées

Categories socio-professionnelles personnes enquetées

95

82

Bambilor et Tivaouane-Peulh -Niague

32 21

14

11 4

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

45

Graphique n° 5: Personnes enquêtées qui sont dans le secteur de l'immobilier

MAÇONS VENDEURS DE

MATERIEAUX DE CONSTRUCTIONS

14

Personnes enquetées qui sont dans le Secteur immobilier

Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague

9

AGENTS IMMOBILIERS COURTIERS

5

4

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

Chapitre II: Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague des communes -rurales en pleine croissance urbaine.

I. Dynamique d'habitat et consolidation de l'usage d'habitat

1. une dynamique d'habitat hors de contrôle.

.

Les villes africaines sont caractérisées par une perpétuelle dualité entre les espaces restructurés et les bidonvilles, les privilégiés et les exclus. La configuration de ces villes favorisait une occupation du sol par classification sociale, cette situation est souvent porteuse de frustration et de fracture. Les politiques d'habitats initiées par l'Etat du Sénégal trouvaient leur fondement, dans la volonté de corriger ces inégalités socio-économiques et d'éviter la perte de l'unité nationale. Pour réduire ce fossé, L'Etat avait ciblé dans sa politique d'habitat les couches moyennes. Ainsi, la première réponse apportée par les autorités a été la mise en place de deux organismes, la SICAP en 1957 et la SN-HLM ex OHLM en 1960. La faiblesse du secteur privée et l'omnipotence de L'Etat dans un contexte de post indépendance mettait ce dernier, au coeur des politiques économiques et sociales. Ainsi, il jouait un rôle d'aménageur et de constructeur grâce à la création du Fond d'Appui à l'Habitat Urbaine (FAHU) et à l'appui de la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE). Cette politique fut facilitée par une

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croissance démographique moyenne, une production foncière qui satisfaisait la demande grâce à une disponibilité foncière et un financement favorable.

Mais cette situation changea radicalement à partir des années 1970 avec la crise pétrolière (choc pétrolier), les catastrophes environnementales (sécheresse) et le retrait de la CCCE qui affectèrent la société sénégalaise désintégrée et les politiques d'habitat au Sénégal qui y prennent un sacré coup. L'Etat n'avait plus les moyens d'aménager et de construire, il se devait avec l'appui de la banque mondiale et de la Fmi d'adopter une nouvelle politique privatiste ou il serait un créateur d'environnement technique, institutionnel et financier.

Ainsi, dans sa nouvelle politique d'habitat, l'Etat va diminuer les charges foncières et faciliter l'accès à la terre en allégeant les normes de construction et du code de l'urbanisme. Cette nouvelle politique va favoriser l'émergence de nouveaux acteurs comme les réseaux de coopératives d'habitats avec l'appui du BAHSO (le Bureau d'Appui à l'Habitat Social). Au même moment, la BHS est créée pour s'occuper de l'organisation de la demande et l'accès aux prêts. L'opération des Zones d'Aménagement Concertées (ZAC) en est un exemple. Ces vastes réformes, n'ont pas permis de satisfaire la demande en logements qui se fait de plus en plus pressante et la prolifération des quartiers irréguliers gagne la proche campagne réduisant progressivement les espaces agricoles. Les autorités ont d'abord tenté de maîtriser cette croissance en enclenchant toute une procédure de réglementation foncière. Avec des résultats mitigés dans certaines zones de la région de Cap vert dû à une opposition classique entre le droit positif et la réalité coutumière.

L'Etat s'est adapté à ces contraintes et à travers l'immatriculation, des terres du domaine national occupées de façon anarchique et illégale par des populations avec le décret 96-386 1996 mettant en place le Fonds Régularisation et de Restructuration Foncière (FORREF). Mais la très forte demande foncière dans la région de Dakar n'a néanmoins pas été satisfaite. Elle se traduit même par un étalement urbain anarchique et un marché foncier incontrôlable. Ce qui a poussé les autorités à se faire une évidence de la nécessité de se projeter en planifiant l'occupation du sol dans les zones ou la croissance pourrait avoir d'impact. Le département de Rufisque est devenu, cette alternative qui pourrait régler la question de l'habitat social surtout dans sa partie Nord-Est touchant des communes telles que Diamniadio, Sebikhotane, Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague.

On estime qu'entre 2002 et 2014, le tissu urbain a été multiplié par 2,524. Les communes

4 M. Kader Ngom contribution parue dans Dakaractu du 8 Juin 2017.

47

de Tivaouane-Peulh Niague et de Bambilor qui ont une potentialité agricole exceptionnelle, en font les frais, l'avancée du bâti en est le principal facteur.

En effet, l'avancée du bâti dans ces communes ne date pas d'aujourd'hui, le morcellement des terres agricoles a commencé depuis que les villages, étaient sous la coupole de l'ancienne communauté rurale de Sangalkam avec l'installation des coopératives d'habitat comme la Comico, Teylium, Bicis. D'autres comme Dakar Dem Dikk, Cité Amadou Kane, Nouvel horizon dans la commune de Bambilor et Namorra, Apix, Socabeg, cité Darou Salam, cité Safco, cité groupe Naby, Coseprime, Cité gendarmerie dans la commune de Tivaouane Peulh-Niague. Aujourd'hui, le bâti occupe 24 % de la superficie de la commune de Tivaouane-Peulh-Niague, soit 13 503,6 hectares, il augmente sensiblement dans la commune de Bambilor 27 % soit 13 548,06 hectares.

Les villages qui composent les deux communes, surtout ceux qui sont les chefs-lieux ont changé d'aspect, ils ressemblent plus à des zones urbaines que des zones rurales. La pression foncière du fait de la forte croissance urbaine n'est plus seulement causée par les zones urbaines externes comme Dakar, Rufisque et la banlieue. Cette croissance est aussi interne, car aux fils des années, certains villages qui composent les deux communes connaissent une forte croissance spatiale causée par la croissance démographique. Le rythme de création des quartiers dans les gros villages de ces communes est également un indicateur de la rapidité de la croissance spatiale. En effet au fur et à mesure que leur extension se poursuit, d'autres quartiers se créent et certains de ces nouveaux quartiers sont issus d'éclatement des premiers quartiers. Dans les villages de Niague, Tivaouane-Peulh et Beunoba, 307 hectares ont changé de vocation au profit du résidentiel de 2011 à 2013 (Ngom, 2013). La croissance spatiale de ces gros villages a un effet déclencheur sur l'avancée du bâti dans les villages environnants. En effet, elle impacte sur le développement des autres villages environnant qui gardent de peu leur ruralité avec un déficit d'infrastructure et une activité agricole présente malgré la réduction des espaces agricoles. Ces extensions ont donné naissance à d'autres villages. Dans le village de Kounoune, il y' a une extension importante soutenue par la création de nouvelle citée. Cette extension, qui longe la route de Sangalkam à Niague, a donné naissance à Kounoune 2. On peut donc noter qu'avec la forte pression immobilière dans la localité, les activités agricoles et d'élevage perdent du terrain et c'est le cas, dans toute la zone, Sangalkam y comprit.

48

Photo n° 3 : Deux parcelles agricoles bornées destinées à l'habitat dans le village de Tivaouane-Peulh

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

2. La consolidation de l'usage d'habitat

La volonté de l'Etat de faire de Bambilor et Tivaouane-Peulh-Niague, une zone à usage d'habitation urbaine malgré qu'elle fasse partie de la zone des Niaye ne date pas d'aujourd'hui. Cette volonté est traduite par les politiques d'aménagement de l'Etat, dans son plan directeur d'urbanisme Dakar-Thiès et environ horizon 2035 surtout son volet habitat, ou il est question de trouver des logements pour les populations à revenues moyennes. La Dua a proposé dans le PDU que l'axe Niague-Niacoulrap-Tivaouane-Peulh soit constitué d'un pôle urbain secondaire avec une capacité de 350 000 Hbts et que des logements à usages mixes soient créés, de même qu'un nouvel aménagement urbain soit fait sur une surface de 2 376 ha à Déni Biram Ndao.

Ce pôle urbain va englober les villages de Déni Biram Ndao, Mbeye, Niague -Peulh, Niague-Wolof, Déni Guedj et Beunoba sur une superficie de 2.015 ha. Mais le plan prend aussi en compte, malgré les forts besoins en logement dans la région, la nécessité de promouvoir les spécificités de la zone avec l'éco-tourisme et l'agro-industrie (PDU 2035).Les initiatives de l'Etat de transformer ces communes du Nord du département de Rufisque en zones d'habitat,

49

ont démarré au temps du régime libéral ou beaucoup d'actes de propriété avaient été attribué pour des projets de logement.

Les projets de recasement des victimes d'inondations et d'expropriation ont accéléré ce processus de transformation de l'axe Bambilor-Tivaouane-Peulh-Niague en une future zone résidentielle. Les inondations qui avaient touché la banlieue en 2007 ont déplacé beaucoup de familles vers le département de Rufisque via des projets de recasement « Plan Jaxaay ». Certaines victimes qui n'avaient pas bénéficié de ce programme s'étaient installées dans la commune de Tivaouane Peulh-Niague qui avait l'atout d'avoir un sol de bonne qualité, capable d'absorber de grandes quantités d'eau.

La disponibilité des réserves foncières a permis aussi l'accueil d'une partie des personnes affectées par les inondations dans le cadre des projets du ministère de la restructuration et de l'aménagement des zones inondées (MRAZI) du gouvernement sénégalais dans le village de Niague-Wolof, ce qu'on appelle aujourd'hui la "Cité Tawfekh ".Les habitants des cités, situées dans la commune de Tivaouane-Peulh-Niague sont majoritairement originaires des communes de Pikine, Thiaroye, Guédiawaye et Keur Massar.

Ceci s'explique par les programmes de recasement que l'Etat avait initié après les inondations de la banlieue (cité Tawfekh) ainsi que les recasés des victimes de l'autoroute à péages (cité Apix) qui permettent de comprendre l'origine de ces habitants des cités dans la commune de commune de Tivaouane-Peulh-Niague.

Dans les deux communes, les cités nouvellement érigées commencent à supplanter les quartiers populaires. Ces cités bénéficient plus de services, car elles sont mieux aménagées que les villages traditionnelles restés dans leur état de nature d'origine d'habitations spontanées.

Les cités sont plus nombreuses que les villages, leurs habitants sont majoritairement venus de Dakar et sa banlieue. La qualité des aménagements dans ces zones et l'accessibilité des services ont encouragé les promoteurs immobiliers à y investir et inciter des populations venant de d'autres communs alentours y installer. L'Etat à travers ces structures qui ont en charge de la gestion des pôles comptent beaucoup sur le secteur privé pour réussir ce projet. De ce fait, ils encouragent les promoteurs immobiliers à investir dans des projets de logements dans la zone qui englobe le pôle touristique de Lac Rose. Ces programmes de logements de divers standing sont souvent destinés aux coopératives d'habitats et à la classe moyenne qui voit dans ces projets, l'occasion d'avoir des parcelles et des logements à moindres coûts et accessibles à la capitale. La commune de Bambilor en est une illustration parfaite, les coopératives d'habitats

50

foisonnent et les logements construits par des promoteurs privés, utilisent des moyens publicitaires pour vendre leur produit en faisant de la proximité de la zone avec Dakar, comme un atout. Ci-dessous deux tableaux l'un indiquant un projet de coopérative de l'entreprise immobilière « Touba Bambilor Immobilier Sarl » dans le village de Mbeut ou deux vergers, ont été morcelés et vendus à une coopérative d'habitat des agents de Dakar Dem Dik (DDD) et l'autre énumérant les différentes cités dans les deux communes.

Photo n° 4 : Tableau indiquant un projet de coopérative d'habitat des agents de DDD dans le village de Mbeut

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

Tableau n° 5 : Cités privés et coopératives d'habitats dans les deux communes

COMMUNES

CITE

PROMOTEURS

VILLAGES

Bambilor

Comico

BHS, coopérative militaire

Bambilor

Dakar Dem Dikk

Coopérative DDK

Mbeut

Cité des AKYS

Teylium

Bambilor

Cité Awa Dia

Privé

Kounoune

51

 

Cité CDC

Caisse des dépôts et de consignation

Bambilor

Tivaouane- Peulh-Niague

Cité Namorra

Group Namorra

Tivaouane peulh

Cité Naby

Group Naby

Tivaouane Peulh

Cité Apix

Apix recasement autoroute

Tivaouane Peulh

Cité Tawfekh

Etat recasement inondation

Niagha wolof

Cité

Gendarmerie

Coopérative

Beunoba

Source : enquête Alassane Niang, mémoire 2017

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote