I
Novembre 2020
UNIVERSITÉ DE LUBUMBASHI
FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES
ET
ADMINISTRATIVES
Département des Sciences Politiques et
Administratives
Agents publics et code de conduite à
Lubumbashi. Cas de la Commune de
Kampemba
Par
MUTUMAMBILA MBUKU Matata
Travail de fin de cycle présenté en vue de
l'obtention du grade de gradué en Sciences Politiques et
Administratives
II
EPIGRAPHE
« Un homme qui a faim n'examine pas la sauce
»
Socrate
III
DEDICACE
Bruno Samson a dit : « un héros c'est un homme
qui accomplit avec dévouement et détermination, courage et
compétence, les tâches que son époque impose à
tous.».
Partant de cette expression, je dédie ce travail
à tout le personnel académique, à toutes les
autorités politico-administratives de la Commune de Kampemba, aux agents
publics ainsi qu'aux usagers et aux citoyens qui habitent la Commune de
Kampemba.
IV
MUTUMAMBILA MBUKU Matata
AVANT-PROPOS
Jean Baptiste Blanchard a signifié que : « La
reconnaissance est un devoir, non seulement à l'égard de nos
parents qui sont nos premiers et nos plus grands bienfaiteurs, mais aussi
à l'égard de tous ceux qui nous ont fait du bien. On se couvre
d'ignominie quand on y manque». Me référant à cette
pensée positive, je réalise que ce travail a été le
fruit de plusieurs sacrifices tant spirituels que physiques et
matériels. C'est ainsi que je loue et remercie mon Dieu tout
puissant pour tous les bienfaits.
Au terme de cette recherche, je tiens à exprimer mes
vifs remerciements à mon encadrant, le Chef de travaux LUHEMBWE
NONGOLOLA Bienvenu, d'avoir accepté d'encadrer ce
modeste travail.
A mon père MUTUMAMBILA OKWAR Jean-Pierre et
à ma mère IKAMBU ANIOR Annie, pour tous les sacrifices consentis.
Votre persévérance et patience, votre compréhension ainsi
que vos encouragements sont pour moi le soutien potentiel que vous m'avez
apporté pendant la réalisation de cette recherche. Et ce que je
suis aujourd'hui est une suite logique de vos énormes sacrifices et cela
crée en moi un devoir de vous le remettre au futur. Que Dieu le
tout puissant vous protège, vous accorde santé, bonheur,
quiétude de l'esprit et vous protège de tout danger humain
et naturel afin que je puisse vous remettre les fruits de votre travail. .
A la mémoire de toutes les personnes disparues de ma
famille ; je pense respectivement à mes grands-parents Eugene IKAMBU
MBUKU et Brigitte KAPAKINGI, et à mes oncles, tantes et frères
partis tôt pendant que nous avions encore besoin de leurs affections :
papa DIDI INTI MBETSH AMBA, maman Françoise IKAMBU ABOMWOL, maman
Espérance IKAMBU, Tante Céline MUTUMAMBILA, Nathanaël
IKIKEKA et d'autres. Sachez que vous êtes restés dans
mon esprit et dans mon coeur ; et je vous dédie aujourd'hui ma
réussite. Que Dieu, le miséricordieux, vous accueille dans
son éternel paradis.
.A mon grand frère Philippe INTI MUNTUNZAMBI pour
tout le soutien que vous m'avez apporté et pour ton amour fraternel
sans distinction, je vous dédie ce travail. Qu'il plaise à
Dieu de vous venir en aide et exhausser vos voeux.
A ma très chère et tendre belle-soeur
Clémentine MULUNDA pour ton grand apport que vous m'aviez
apporté dans la réalisation de cette recherche et pour ta
considération respectueuses et chaleureuse envers ta belle famille ; je
te dédie ce travail. Que Dieu tout puissant puisse exhausser vos
voeux.
A ma grande soeur Francine NTALA pour son appui et ses
conseils qu'elle m'a porté afin que je réalise cette
étude ; je te dédie ce travail. Que l'éternel
t'accorde toutes les bénédictions que tu voudras.
A ma grande famille : MITINI, MULUNDA, MPUKU, MBUNGU, NTALA,
INTI, IKAMBU, IKIKEKA, YANGALA ainsi qu'à tous les autres membres de
la famille. A tous mes frères et soeurs de la grande famille
citée ci-haut, trouvez l'expression de ma reconnaissance dans ce
travail en ce sens qu'il témoigne mon attachement et mon amour
envers vous.
A mes compagnons de lutte : BOPE PAWEYI Trésor, KALAMBA
KALAMMBA Clément, KAMILOLO DIBWE Justin, KONDE OMBA Barnabas, KONG
MBAMBU Jean-Luc, MBALE MALAMBA Patrick, MULAMBA SALUMU Idrissa, NYEMBO YA
LWAMBA Mittant et NSUMPI BEYA Idrisse sans oublier NKOMBO KAMVUDI Getou.
A ceux-là que ma plume à oublier, mes
remerciements très vifs vont à tous ceux et à toutes
celles qui m'ont assisté de leur dévouement et de leur savoir
et qui ont témoigné leur estime et leur confiance par leurs
actions en notre faveur ; ils sont trop nombreux pour que je ne puisse les
énumérer, tous, ici. Qu'ils trouvent tous, dans ce
travail l'expression de ma gratitude.
1
INTRODUCTION
O.1. PRESENTATION DE L'OBJET D'ETUDE
Notre travail a pour objet d'étude, le comportement de
l'agent public de l'Etat pendant le service. Ainsi, nous appréhendons le
comportement de l'agent public de l'Etat à travers le code de conduite
de l'agent public de l'Etat, qui démontre les règles de conduites
et les mesures disciplinaires pour les aider à maitriser les normes
minimales des comportements individuels et professionnels nécessaires
pour servir l'intérêt général et maintenir la
confiance du public envers l'Administration ou le service, et aussi lutter
contre les antivaleurs notamment la corruption.
Ce travail étudie ainsi les différentes
pratiques inacceptables et illégales de survie, que les agents ont
développé dans leurs services ou entités.
Dans le cadre de ce travail, nous poursuivons un objectif
général et des objectifs spécifiques. L'objectif
général de notre recherche est de décrire le comportement
de l'agent public de l'Etat au regard du code de conduite de l'agent public,
précisément à la Commune de Kampemba.
Spécifiquement, ce travail vise à :
· Comprendre, ce qui est à la base du non
application du code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat, qui peut
impacter sur le comportement des agents publics à la Commune de
Kampemba;
· Proposer des stratégies pour recadrer ou
maitriser le comportement des agents publics de l'Etat ;
· Relever les différentes formes possibles
d'inadéquation (décalage) tenant au non application du code de
conduite de l'Agent public de l'Etat par les agents publics au niveau de la
Commune de Kampemba.
0.2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix d'un sujet dépend généralement
de l'orientation et des préoccupations qui motivent le chercheur. Ainsi
pour notre part, le choix de ce sujet se justifie par un constant fait en
rapport avec les attitudes et actions nuisibles, parfois même illicites
que les agents publics de l'Etat au niveau de la Commune de Kampemba adoptent
dans l'accomplissement des missions qui leur sont recommandées. Ces
agents ne tiennent plus compte voire n'agissent plus dans le respect du code de
conduite qui
2
constitue, un guide comportemental qu'ils doivent observer
pendant et après les réalisations de services ou actions publics,
afin de maintenir la confiance des usagers à leur service ainsi que de
favoriser l'efficacité de l'action publique communale.
Le présent travail revêt un triple
intérêt : scientifiquement, il nous permet de murir les
connaissances et d'éclairer, de manière scientifique, les faits
relevant du comportement des agents publics ainsi que d'expliquer comment le
comportement de l'agent influe sur l'application du code de conduite de l'agent
public de l'Etat.
Dans la même logique, ce travail doit servir des
repères aux futurs scientifiques et chercheurs, de bien approfondir
leurs recherches sur cette étude qui attire l'attention de tout le
monde, afin de proposer des solutions vivaces.
De manière pratique, ce travail est une contribution
modeste de notre part pour la société congolaise en
général et particulièrement les différentes
entités et services de l'Etat, car on l'utilisera comme un guide
d'orientation et un outil dont peuvent se servir les autorités tant
nationales que provinciales, et aussi les bourgmestres des Communes de la Ville
de Lubumbashi notamment celui de la Commune de Kampemba, en vue de la bonne
maitrise du comportement de leurs agents au regard de l'application du code de
conduite de l'agent public pour favoriser ou asseoir l'éthique qui, est
une source clé de la moralisation du comportement des agents publics de
l'Etat ce qui permettra d'éradiquer les antivaleurs dans les milieux
professionnels publics.
0. 3. ETAT DE LA QUESTION
Tout chercheur qui s'engage dans une recherche doit prendre
connaissance des théories élaborées et des études
aussi variées que possible ayant trait à l'objet qu'il se propose
d'étudier. Pour J.P. FRANGIER, « l'état de la question
s'engage dans une démarche à deux dimensions consistant, d'une
part, à prendre connaissance des travaux qui ont été
réalisés sur le thème spécifique qui fait l'objet
de sa recherche, et d'autre part, à se forcer de mettre la main sur des
ouvrages de synthèse qui font le point sur les grandes questions qui
encadrent l'état de la question retenue ».1
' J.P. FRANGIER, Comment réussir un
mémoire, Paris, Ed. Dunod, 1986, p. 17.
3
En effet, nous ne sommes pas le premier à aborder un
sujet se rapportant à l'agent public et code de conduite ; mais beaucoup
de chercheurs y ont déjà consacré une attention soutenue.
A titre illustratif nous pouvons évoquer :
G.blundo et J.-P. Olivier De Sardan2, dans leur
ouvrage « Etat et Corruption en Afrique : une anthropologie comparative
des relations entre fonctionnaires et usagers » constatent que le complexe
de la corruption participe d' un profond processus de transformation de l'Etat
africain dont nous assistons à l'émergence de formes des
privatisations internes inédites et l'institutionnalisation rampante de
l'informel comme mode de gestion de l'Etat au quotidien. Les deux auteurs
prouvent encore que les codes tacites et les normes pratiques à l'oeuvre
dans la corruption débordent largement celle-ci et touchent aux
comportements habituels dans les administrations ou même dans les
sociétés étudiées où le fonctionnement
informel généralisé de l'Etat sert de terreau aux
pratiques corruptives, sans pour autant se confondre avec ces derniers.
Cynthia Fleury et Anne Caroline Prevot3, dont
l'ouvrage est intitulé « Le souci de la nature : apprendre,
inventer et gouverner », se sont posées la question de savoir :
« comment notre cerveau permet-il nos changements de comportements ?
».
Face à cette question psychologiquement humaine, les
auteurs ont prouvé que les comportements sont avant tout des
réponses à ce qu'un individu perçoit comme des besoins.
Parmi ceux-ci, les besoins vitaux comme se nourrir, être en
sécurité, se reproduire font l'objet des comportements
prioritaires. Lorsqu'ils sont satisfaits, les individus, les humains comme les
animaux, peuvent être amenés à faire des choix d'actions
qui vont satisfaire des besoins non vitaux.
Ces auteurs démontrent encore que les psychologues de
la conservation essaient depuis plusieurs années de comprendre le
comportement individuel et les facteurs pouvant les modifier, en donnant
l'exemple du modèle synthétique proposé par Paul Stern qui
reprend entre autre, la théorie du comportement planifié,
modèle selon lequel le
2G.BLUNDO et J.P. OLIVIER DE SARDAN, Etat et
Corruption en Afrique : une anthropologie comparative des relations entre
fonctionnaires et usagers, Paris, Ed. KARTHALA et APAD, 2007, Pp.1-7.
3 CYNTHIA. Fleury et A. Caroline PREVOT,
le souci de la nature : apprendre, inventer et gouverner , Paris.
CNRS, 2017, pp.165-166.
4
comportement individuel pro-environnement dépend de
quatre types des facteurs ci-après :
- Les facteurs attitudinaux qui regroupent tout ce qui
constitue la personne au moment d'adopter son comportement, ses croyances et
ses savoirs, mais aussi ses valeurs et son identité
;
- Les facteurs contextuels, extérieurs à la
personne : incitation (médiatique, financière, légale),
contraintes (financières, techniques...) et autres influences sociales
(réputation, normes) ;
- Les capacités perçues de la personne à
mettre en oeuvre son comportement, qui dépend de son degré de
connaissance théorique et pratique de sa confiance en elle, mais aussi
de son âge ou de sa catégorie socioprofessionnelle;
- Les habitudes et les routines, qui régissent la
plupart des comportements.
Ces deux auteurs concluent que, d'après ce
modèle, la connaissance (et la rationalité qui en
découlerait) n'est qu'un des nombreux facteurs qui influencent les
comportements.
Richard Soparnot4, dans sa contribution
scientifique, dont l'ouvrage est titré « Organisation et gestion de
l'entreprise » s'adresse principalement aux étudiants (e)s des
universités et les écoles de commerce en présentant de
façon synthétique les principaux concepts relatifs à
l'organisation et au management des entreprises.
Ainsi, l'auteur considère que la gestion des ressources
humaines comprend un ensemble d'activités qui suivent le cycle de vie du
salarié ; c'est-à-dire elle consiste à définir les
besoins de l'entreprise en personne et en compétence, à attirer
les meilleurs candidats en les intégrant dans leur carrière en
fonction des enjeux de l'entreprise et leur organisation.
L'auteur conclut en expliquant qu'afin d'assurer l'atteinte
des objectifs économiques, sociaux et sociétaux de l'entreprise,
les dirigeants, les managers intermédiaires et les futurs cadres
assument quatre missions fondamentales, dont nous avons : la gestion de la
chaine de valeur, la construction d'une architecture pour organiser, la
connaissance et ressort du comportement humain, enfin, l'identification des
ressources et les types de changements.
4 Richard. SARPANOT, Organisation
et gestion de l'entreprise, Paris, Ed.Dunod,1980, p. 120.
5
Batonon Mègnissè Helnide Lisette5
dans son mémoire portant sur « la motivation dans la fonction
publique béninoise », avait a orienté son étude
sur la nécessité de la motivation dans la fonction publique en se
posant la question suivant : quelles sont les conditions indispensables
à une réelle motivation dans la fonction publique ?
L'auteur démontre que, pour créer une
atmosphère sociale propice à une incitation de l'agent public,
les rémunérations à lui octroyé doivent
s'intégrer parfaitement dans la classification des autres traitements
perçus dans le milieu. Elles doivent se situer à une
échelle équivalente à celle des salaires perçus
dans le secteur privé, parapublic, dans les sociétés
d'Etat et les Organismes internationaux.
L'auteur ajoute en estimant que le rapprochement entre les
traitements entrainera une égalité entre les agents publics et
les autres travailleurs nantis d'un même diplôme. De plus, le
climat social serait parfait si la politique se détachait, tant soit
peu, de l'administratif avec une distinction entre les deux postes. Et cela
permettra une meilleure gestion administrative des ressources humaines.
Pour terminer son idée, l'auteur propose ceci : sur le
plan psychosociologique, la mise en place des règles juridiques d'une
fonction publique moins sécurisante, avec un régime de contrat et
non de carrière conviendrait pour éveil des consciences à
la permanence du danger de perdre son emploi. De plus, d'une manière
pratique, la définition claire et précise des objectifs, buts et
objets de chaque service mettrait toutes les pendules à l'heure et
constituerait des garde-fous pour tous les agents permanents de l'Etat.
Koto Yasimba Koyas6dans son travail de fin de cycle
intitulé « Recrutement des agents au sein des services publics et
son impact sur le rendement, cas de la Direction des Recettes du Katanga »
était parti du constat selon lequel, au sein des services publics de
l'Etat, notamment à la direction des recettes du Katanga, lorsqu'on
recrute on ne tient pas compte de certains principes du recrutement et cela
occasionne parfois un mauvais fonctionnement du service pour atteindre un bon
rendement. C'est ainsi que l'auteur s'est posé les questions suivantes :
Quel est le rôle et
5 L. BATONON. Mègnissè. Helnide, la
motivation dans la fonction publique béninoise, mémoire
inédit, ENA/Bénin. 1995-1996 ;
6 K. KOTO. YASIMBA, Recrutement des agents au
sein des services publics et son impact sur le rendement, TFC SPA, Unilu.
2013-2014.
6
7 F. MULUMBA. NGINDU, La
problématique de la politisation de l'administration publique face
à son efficacité, TFC SPA, Unilu. 2012-2013.
l'importance du recrutement dans un service public ? Et, quels
sont les mécanismes à mettre en relief pour promouvoir le
rendement ?
En réponse sur les questions posées, l'auteur
pense que le recrutement joue un rôle important sur le rendement dans la
mesure où il touche sur la qualité des agents ;
c'est-à-dire que le recrutement est l'un des facteurs le plus important
dans la réalisation des objectifs d'un service. Quant aux
mécanismes à mettre en place pour réaliser un bon
rendement il propose que les autorités administratives recrutent
convenablement les agents, en mettant chacun à la place qu'il faut et
dans un domaine précis pour une fin agréable. Il conclut que, la
direction des recettes du Katanga avait adopté une politique de
recrutement qui a porté ses fruits en 2013 par le fait que les
réalisations sont passées de 37,7% à 55,9. Il se
dégage là, une relation explicite de la représentation du
rendement des agents sur les réalisations de la direction des recettes
du Katanga. Bien que ces améliorations sont faites, le service n'atteint
pas les objectifs et prévissions.
Mulumba Ngindu Fabrice7 dans son étude
portant sur « La problématique de la politisation de
l'administration publique face à son efficacité, cas de la
Direction Générale des Douanes et Accises » avait dans sa
démarche, observé que les institutions sont régies par un
texte constitutionnel qui définit le mode d'acquisition du pouvoir et
les relations entre celui-ci et l'administration publique. Mais à son
grand étonnement, l'administration ne fait pas de ses
prérogatives pour exercer librement son autonomie et sa
neutralité à cause de l'implication totale de la politique dans
sa gestion, et empêche celle-ci de bien fonctionner.
Pour cerner la portée de son étude, l'auteur
illustre le cas de la Direction Générale des Impôts
où, au mois d'octobre 2011, il y a eu la mise en place des agents et
cadres qui n'a pas abouti par ce que certains cadres du parti
présidentiel n'étaient pas satisfait des postes qu'on leur
avaient donnés. Ainsi donc, il remarque qu'à la Direction
Générale de Douanes et Accises, l'engagement et la nomination se
passe par la politique tribale.
Après la constatation du fait, l'auteur s'est
posé les questions suivantes : Quel est l'impact de la politisation de
l'administration publique sur son efficacité ? Et quels sont les
problèmes qui sont liés à la politisation
7
de l'administration publique à la Direction
Générale de Douanes et Accises ?
Pour lever les ambiguïtés à son
étonnement, l'auteur démontre que le non-respect des textes
légaux dans les pays du tiers-monde et en République
Démocratique du Congo en particulier rend la neutralité et
l'autonomie de l'Administration Publique étouffée dans le sens
qu'elle n'a pas la liberté pour remplir et exercer ses fonctions. Et
quant à la deuxième préoccupation, l'auteur estime que la
politisation freine l'efficacité de l'Administration Publique par
l'engagement et la nomination des membres du parti politique aux postes
stratégiques, voire même à la tête des entreprises
publiques ; et partant de cette manière, l'efficacité sera
corrompue.
Dans ses dernières lignes l'auteur affirme que les
animateurs du politique et les directeurs généraux des
entreprises publiques qui sont issus de la volonté du peuple sont
d'office dépendant de la volonté du peuple.
Pungwe Mwanakayumba8 constate dans son travail de
fin de cycle intitulé « Structure salariale et son incidence sur la
motivation des agents dans une entreprise publique. Cas de la SONAS/Katanga
» que la République Démocratique du Congo fait face à
une crise qui ronge presque dans tous les secteurs de la vie nationale. Dans ce
contexte, certaines entreprises négligent l'application d'une bonne
structuration salariale. Dans cet angle d'idées, l'auteur cherche
à savoir si réellement la structure salariale adoptée en
République Démocratique du Congo en général, et
à la société nationale d'assurances en particulier, est un
facteur motivationnel qui peut déterminer la performance et
l'efficacité de l'entreprise. Dans la même logique l'auteur s'est
posé la question suivante : Quelle est l'incidence de la structure
salariale appliquée à la SONAS sur la motivation des Agents de
ladite entreprise ?
Partant de la question posée l'auteur tente de
répondre de la manière suivant : la démotivation des
agents de la SONAS serait l'incidence de la structure salariale
appliquée à celle-ci. Et pour lui, la structure salariale doit
permettre un salaire réel qui doit prendre en compte les exigences du
marché.
8 PUNGWE. MWANAKAYUMBA, Structure salariale et son
incidence sur la motivation des agents dans une entreprise publique, TFC
SPA, Unilu. 2013-2014.
8
9
Pour terminer avec sa réflexion, il estime que les
avantages sociaux et la répartition de salaire n'assurent pas la
motivation des agents au sein de la sonas.
L'originalité de notre étude se justifie par le
simple fait que nous décryptons le comportement de l'agent public de
l'Etat face à l'application du code de bonne conduite à la
Commune de Kampemba ; mais dans la série des auteurs cités dans
ce travail, nous estimons que, quelques-uns parmi ceux-ci convergent avec nous
sur certaines idées, et d'autres divergent sur quelques points.
Dans la première série des auteurs dont G.blundo
et J-P. Olivier De Sardan, nous convergeons sur l'idée selon laquelle la
corruption dans les services publics contribuent très
négativement ou freine le processus du développement d'un Etat
dans le sens que les agents et fonctionnaires n'agissent plus dans le sens de
l'intérêt général. Mais nous estimons que seule la
corruption dans les services publics ne pourra être le facteur phare ou
explicatif du sous-développement d'un Etat africain dans ce sens qu'il y
en a d'autres facteurs tels que : le détournement, le vol, le trafic
d'influence et le non-respect de certains textes légaux qui
régissent le fonctionnement des institutions publiques, ainsi que les
règles de conduite du personnel de l'Etat, notamment le code de conduite
de l'agent public de l'Etat.
Dans la deuxième série des auteurs dont nous
avons Cynthia Fleury et Anne Caroline Prevot, nous convergeons sur
l'idée selon laquelle l'être humain éprouve les besoins
vitaux et non vitaux ; et ces derniers sont des facteurs moteurs conduisant les
individus à adopter un comportement responsable. Dans notre regard nous
pensons que cette analyse comportementale est centrée sur l'individu
membre de la société au sens large contrairement à
l'individu membre d'une organisation formelle ou informelle dont le
comportement de l'individu considéré comme agent peut être
maitriser par l'esprit organisateur basé sur les principes et lois qui
orientent l'action de l'agent en se référant sur le code de bonne
conduite bien établi .
Et avec Richard Soparnot nous partageons son idée selon
laquelle, la gestion des ressources humaines consiste à définir
clairement les besoins de l'entreprise en personne et en compétence,
à attirer les meilleurs candidats en les intégrant dans leur
carrière en fonction des enjeux de l'entreprise et leur organisation.
Cette idée parait importante dans notre étude car une
organisation qui vise à atteindre ces objectifs
organisationnels doit gérer de manière objective
ses ressources humaines en commençant par le recrutement, la formation,
la rémunération, l'affectation ainsi que l'évaluation.
Dans cette suite d'idées, nous convergeons avec
l'auteur Batonon Mègnissè Helnide Lisette sur l'idee selon
laquelle , pour favoriser une atmosphère sociale propice à une
incitation de l'agent public, les rémunérations à lui
octroyé doivent s'intégrer parfaitement dans la classification
des autres traitements perçus dans le milieu. Cette idée
rencontre l'un de nos stratégies pour la maitrise du comportement de
l'agent public car nous pensons que le traitement en termes d'avantages dans le
secteur public comme privé doivent être égaux pour
permettre aux agents publics de respecter les règles et principes.
Nous divergeons avec l'auteur à un certain niveau, en
ce sens qu'il met beaucoup l'accent sur les traitements des agents publics tout
en ignorant que le traitement doit être en harmonie avec le rendement et
l'efficacité de l'agent public dans l'exercice de ses fonctions ; et
cela passe par un recrutement objectif car ce dernier permettra à
l'organisation d'avoir une ressource efficace et productive.
Avec Koto Yasimba Koyas, on s'accorde sur l'idée
maitresse qu'il expose sur le recrutement. Selon l'auteur, le recrutement joue
un rôle important sur le rendement dans la mesure où il touche sur
la qualité des agents ; c'est-à-dire que le recrutement est l'un
des facteurs le plus important dans la réalisation des objectifs d'un
service. Cette belle observation est réelle car dans notre travail nous
estimons que le recrutement influe sur l'efficacité de l'organisation
dans la mesure où ce sont les personnes recrutées qui appliquent
et respectent les règles de l'organisation ; et si ces dernières
sont mal recrutées, cela impactera sur l'organisation.
Et nous nous divergeons avec l'idée de l'auteur Mulumba
Ngindu Fabrice qui estime que le non-respect des textes légaux dans les
pays du tiers-monde et en République Démocratique du Congo en
particulier rend la neutralité et l'autonomie de l'Administration
Publique étouffée dans le sens qu'elle n'a pas la liberté
pour remplir et exercer ses fonctions. A cette idée, nous constatons que
l'auteur traite sur les conséquences du mauvais recrutement et
traitement des agents publics qui appliquent les textes légaux sans
connaitre les causes explicatives du non-respect- des textes légaux dans
les pays du tiers-monde et en République Démocratique du Congo.
Nous jugeons nécessaire explorer les causes du
10
non-respect de ces textes légaux. Et dans cette
étude nous visons l'objectif de connaître ces causes.
Pour terminer, nous nous alignons dans le cadre de cette
étude sur l'idée de l'auteur Pungwe Mwanakayumba qui estime que
la structure salariale doit permettre un salaire réel qui doit prendre
en compte les exigences du marché. Cette idée s'apparente avec la
nôtre car nous pensons que le traitement des agents publics au niveau du
salaire doit tenir compte du contexte économique afin de favoriser le
pouvoir d'achat des agents publics
0.4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
Roger. Pinto et Madeleine. Grawitz 9 ,
définissent la problématique comme étant l'ensemble
d'interrogations que l'on se pose sur un sujet de recherche.
Selon QUIVY et CAMPENHOUDT10, la
problématique est l'approche ou la perspective théorique que l'on
décide d'adopter pour trouver le problème posé par la
question.
Selon le Secrétaire du Conseil exécutif
canada/Québec « Un État démocratique doit,
pour bien assumer sa mission d'intérêt public et les
responsabilités qui en découlent, compter sur le soutien d'une
fonction publique moderne et compétente, dont les membres partagent
certaines valeurs fondamentales et respectent les règles
d'éthique propres au secteur public. C'est ainsi que chaque
employée et employé de l'État doit, tout en faisant
constamment preuve de respect envers les citoyennes et les citoyens... ...se
comporter de telle manière que l'intégrité et
l'efficacité de l'administration publique soient assurées en
toute circonstance.11 »
Mais en République Démocratique du Congo, plus
particulièrement dans la Commune de Kampemba, les comportements des
agents publics s'éloignent constamment des normes professionnelles
qu'ils sont censés respectés et que, pourtant, ils les
connaissent.
En outre, depuis son accession à l'indépendance
jusqu'à ces jours, la République Démocratique du Congo
traverse une crise d'instabilité qui n'épargne aucun secteur de
la vie nationale. Et depuis tout ce temps, nous assistons à une
régression graduelle et accentuée du
9 R. PINTO et M. GRAWITZ, Méthodes de recherche en
sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971, p. 350.
10 QUIVY et CAMPENHOUDT, manuel de recherche en
sciences sociales, Paris, Ed. Brodas, 1988, p. 88.
11 GOUVERNEMENT du Québec, L'Ethique dans la
fonction publique québécoise, 2003.
11
système administratif. Connaissant que l'Administration
publique centrale ou locale dispose de plusieurs moyens parmi lesquels nous
avons les ressources humaines dont évolue l'homme, celui-ci n'est pas
épargné de cette dégradation tant sur le plan
organisationnel que comportemental.
Les Communes de Lubumbashi et de manière
singulière celle de Kampemba, sont concernées par cet imbroglio
aux conséquences réelles. Ainsi, il se dégage autour du
comportement des agents publics des signes évidents dont le non-respect
des valeurs éthiques, le manque des responsabilités
professionnelles, l'absence de la transparence dans la gestion à tel
point que ces signes sont devenus le fil conducteur de ce qu'on peut appeler
des normes pratiques, et constituent une partie importante des cultures
professionnelles réelles du personnel de l'Etat qui se trouve dans cette
entité.
Somme toute, dans la Commune de Kampemba, les agents publics
ont adopté un comportement avec des pratiques informelles qui
empêchent l'application du code de conduite de l'Agent Public de l'Etat ;
et ces pratiques leurs servent de survie pour faire face à la crise qui
ronge leur entité et eux-mêmes, laquelle crise s'explique par
l'insuffisance de salaire et la démotivation ; ce qui a pour
conséquences : le retard et l'absentéisme au service, la
malversation, la corruption, le favoritisme, le clientélisme, le
népotisme, le détournement,...
Au regard de ce qui précède, les questions
pertinentes qui hantent la présente monographie sont les suivantes :
pourquoi les agents publics de l'Etat de la Commune Kampemba ne
respectent pas certaines dispositions du code de conduite ? Par
conséquent, quelles sont les stratégies qu'il faille mettre en
place pour bien assainir ou moraliser le comportement de ces
agents?
Selon notre appréhension, l'hypothèse est
conçue comme une réponse trouvée d'une façon
préalable répondant anticipativement aux questions posées
dans la problématique. Nous pouvons suggérer notre proposition
des réponses à la problématique.
Ainsi, notre hypothèse de départ est que : le
non-respect du processus de recrutement des agents publics, la modicité
du salaire et la démotivation seraient les causes réelles du
comportement qui occasionne des pratiques défavorables au non-respect de
l'application du code de conduite de l'Agent public de l'Etat par les agents
publics affectés à la commune de Kampemba. Pour subvenir à
leurs charges parentales et
12
quotidiennes, ces agents publics se seraient retrouvés
dans les pratiques prohibées par le code de conduite de l'agent public
de l'Etat telles que le retard et l'absentéisme au service, la
corruption, concussion, activité commerciale parallèle, la
malhonnête, le conflit d'intérêts, cambisme, la
mendicité, le monnayage du secret et de la discrétion
professionnels, le faux et usage de faux, etc...
Le non-respect du processus de recrutement des agents publics
serait l'une des causes réelles du comportement nuisible des agents
publics affectés à la Commune de Kampemba sur l'application du
code de conduite en ce sens que certains agents publics sont recrutés
sur base des critères subjectifs sans tenir compte des étapes du
processus de recrutement. Et ces agents publics connaissant leur condition de
recrutement comme agent public, ne remplissent pas les devoirs d'un agent
public et n'exercent pas leurs fonctions dans le respect de textes
légaux notamment le code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat
car ils croient aux protecteurs (parapluies) et non aux règles
établies.
La modicité du salaire et la démotivation
seraient les causes explicatives du comportement défavorable à
l'application du code de conduite par les agents publics affectés
à la Commune de Kampemba, car les insuffisances salariales et
matérielles des agents publics communaux influent sur les attitudes
comportementales nuisibles à l'application du code de bonne conduite. De
manière pratique, l'agent public communal doit utiliser les pratiques
illicites et défavorables à l'application du code de bonne
conduite de l'agent public de l'Etat pour combler à ses insuffisances
salariales afin de répondre à ses charges sociales.
Comme énuméré avant, nous pensons que le
respect de la procédure du recrutement objectif des agents publics en
tenant compte du critère de la sélection des meilleurs et la
valorisation du salaire ainsi que l'octroi des multiples avantages qui leurs
sont alloués (aux agents publics), avec un régime disciplinaire
très souple, rempli des sanctions positives et
négatives seraient des stratégies pour assainir
ou moraliser le comportement des agents publics dans les milieux
professionnels. En clair, l'amélioration des conditions de travail
serait une exigence fondamentale.
0.5. PRESENTATION DES THEORIES EXPLICATIVES DE
REFERENCE
Pour le professeur Mulumbati Ngasha Adrien, la
présentation des théories explicatives de référence
n'est rien d'autre que l'ensemble des théories qui ont des rapports avec
le sujet étudié pour s'appesantir sur
13
celle qui a des rapports plus directs avec le sujet
étudié. Et c'est à cette dernière que le chercheur
va se référer principalement dans son
étude.12
Ainsi, pour mener à bon port cette étude nous
avons opté pour la théorie bureaucratique de Max Weber, et la
théorie de l'analyse systémique des organisations. Ces deux
théories vont nous servir de fil conducteur dans l'étude ou
l'analyse de notre thème de recherche qui est l'agent public et code de
conduite. Pour être claire, voici en quelques lignes la
présentation concise de nos théories de
références.
La Théorie bureaucratique
Wébérienne
M. Weber trace le chemin menant à la rationalisation
des organisations, caractérisées par une logique obéissant
au calcul, à la prévision, à l'évaluation et
à la volonté d'efficacité. Il montre ainsi que le type le
plus pur de domination légale est la domination par le moyen de la
direction administrative bureaucratique garante d'une utilisation efficace des
ressources organisationnelles. 13
En effet, M. Weber affirmait que l'existence de règles
et de marches à suivre bien définies et respectées
à la lettre profiterait tant aux membres d'une organisation qu'à
ses clients. Ainsi, il a contribué à l'élaboration des
règles visant à éliminer les sources d'inefficacité
organisationnelle. A cet égard, M. Weber propose l'application des
principes suivants :
Ø Division du travail : le poste, les
tâches et les responsabilités de chacun doivent être
clairement définis ;
Ø Structure hiérarchique : la
relation entre un patron et ses subordonnés
doit être définie d'une manière
explicite, et les limites de l'autorité de chacun établies avec
précision ;
Ø Sélection du personnel : le
choix d'un nouvel employé doit être fondé sur sa formation
et ses connaissances techniques, que l'on aura vérifiées
à l'aide de tests ;
Ø Règles et règlements
normalisés : des règles et des règlements
précis doivent être appliqués pour garantir
l'uniformité du travail et la normalisation des actes accomplis ;
12 A.MULUMBATI NGASHA, Manuel de
sociologie générale, Lubumbashi, Ed. Africa, 2017,p 43.
13 M.KAPEND NGUZ, Notes du cours de
théorie des organisations, 3ème graduat
SPA, FSSPA, UNILU, 2019-2020, inédit, p.23.
Ø
14
Caractère impersonnel des relations :
les relations entre les différents membres de l'organisation doivent
être impersonnelles. L'application de règles et de
règlements est de nature à éviter tout conflit de
personnalités ;
Ø Avancement : les employés
doivent recevoir un salaire à taux fixe et obtenir de l'avancement
d'après leur compétence et leur ancienneté.
La mise en place de l'administration bureaucratique est,
selon Weber, une puissante manifestation de la rationalisation .Elle
témoigne de la progression de la domination légale ou rationnelle
au détriment de la légitimité charismatique ou
traditionnelle souvent présentes dans les structures d'autrefois. M.
Weber distingue trois types de domination légitime :
Ø La légitimité charismatique
: elle est fondée sur la reconnaissance du charisme du
leader, c'est-à-dire ses dons, ses qualités extraordinaires. Dans
ce cas, la disparition du leader et le problème de la succession qui y
est associé peuvent remettre en cause l'organisation et sa survie.
Ø ·La légitimité
traditionnelle : elle repose sur la croyance en la
sainteté des traditions valable de tout temps et en la
légitimité de ceux qui sont appelés à exercer
l'autorité par ces moyens. Cette légitimité est
fragilisée par sa vision historique qui ne tient pas compte des
évolutions de l'environnement.
Ø La légitimité
rationnelle-légale : la validité de la
légitimité de ce type de domination provient de son
caractère rationnel, elle repose sur la croyance en la
légalité des règlements arrêtés et du droit
de donner des directives qu'ont ceux qui sont appelés à exercer
la domination par ces moyens
Dans l'organisation proposée par M. Weber,
l'autorité est ici fondée sur la légitimité
rationnelle-légale. L'autorité de type légal-rationnel
s'impose suite à la croyance en la validité d'un statut
légal et d'une compétence positive fondée sur des
règles établies rationnellement.
L'application de principes bureaucratiques demeure encore
très répandue, surtout dans des organisations comme
l'armée, les Communes, les hôpitaux, les Ecoles, les
universités, etc... Si autant d'organisations ont aujourd'hui recours
aux principes bureaucratiques, c'est parce que leur succès repose en
grande partie sur la réalisation efficace et
15
rapide d'une énorme quantité de travail, ce qui
n'est possible que si leurs employés respectent certaines règles
et instructions.
Théorie de l'analyse
systémique
C'est à Bertalanffy que l'on attribue la
théorie des systèmes. Cette théorie assimile
l'organisation à un système (ensemble des parties
interdépendantes agencées en fonction d'un but) complexe,
finalisé, hiérarchisé, commandé et ouvert sur son
environnement que l'on définit comme l'ensemble des
éléments extérieurs à l'entreprise ayant une
influence sur elle et qu'elle peut influencer en retour. En outre, l'analyse
systémique repose sur l'idée que pour bien comprendre le
fonctionnement d'un tout, il faut examiner les relations existant entre les
parties de ce tout.14
Les principaux concepts associés à la
théorie des systèmes sont ceux de système ouvert et de
système fermé, de rendement et d'efficacité, d'entropie,
de sous-système, d'équifinalité et de synergie.
Ø Le système ouvert et le
système fermé : Selon Bertalanffy, un
système peut être de type ouvert ou fermé. Un
système fermé ne subit nullement l'influence de son environnement
extérieur. En revanche, un système ouvert reste en constante
relation avec son environnement extérieur. Or, toutes les organisations
fonctionnent à l'intérieur d'un système ouvert
puisqu'elles ont besoin de ressources qu'elles transforment pour produire des
biens et des services ;
Ø Le rendement et l'efficacité
: Dans un système fermé, on se
préoccupe uniquement de l'utilisation interne des ressources,
c'est-à-dire de l'économie et du rendement. Tandis que dans un
système ouvert on examine, on dépasse la simple
préoccupation de l'utilisation interne des ressources pour examiner les
effets de l'organisation sur la société ou, en d'autres termes,
son efficacité. Le degré d'efficacité indique
essentiellement dans quelle mesure les produits et les services offerts par
l'organisation répondent aux besoins de l'environnement extérieur
;
Ø L'entropie : elle
exprime la tendance de tout système à se désorganiser,
à se détériorer et à se dissoudre. Les managers
doivent ainsi recenser en permanence les sources d'entropie afin d'envisager
les actions correctives nécessaires. De ce fait, aucune forme
organisationnelle n'est définitivement satisfaisante, toute situation
acquise est menacée ;
14 M.KAPEND NGUZ, Op.cit. p.45.
Ø
16
Les sous-systèmes :
un sous-système fait partie d'un tout beaucoup plus grand que lui.
Le corps humain, par exemple, présente divers sous-systèmes, dont
le système nerveux, le système vasculaire et le système
respiratoire. Or, chacun d'entre eux doit bien remplir son rôle pour que
l'ensemble de l'organisme fonctionne adéquatement ;
Ø L'équifinalité
: le concept d'équifinalité implique qu'il
existe différentes façons de combiner des sous-systèmes
pour réaliser un objectif. Les gestionnaires doivent se demander quelle
est la manière la plus rentable de fournir tel service ou tel produit
;
Ø La synergie : le
concept de synergie signifie qu'un tout représente davantage que la
somme de ses parties.
Dans le cadre même de l'analyse systémique, on
trouve des travaux portant sur les caractéristiques de l'environnement
et notamment les types et rôles des parties prenantes. Ils conduisent
à analyser l'organisation en étudiant les acteurs et facteurs qui
composent son environnement. On peut alors distinguer, d'une part,
l'environnement immédiat composé de ses clients, concurrents,
fournisseurs et sous-traitants, et d'autre part son environnement
général composé des parties prenantes plus ou moins
immatérielles mais ayant une influence importante sur l'entreprise telle
que la politique économique (inflations, taux d'intérêt,
les impôts, les subventions...), la dimension culturelle et
socio-éducative (degré de formation et culture
générale des individus...), les facteurs technologiques,
démographiques et politico juridiques.
A la suite de la présentation, il est important de
justifier la raison principale du choix de ces théories dans notre
travail. Ainsi donc, La théorie bureaucratique wébérienne
est prescriptive dans la mesure où elle repose sur les normes d'une
organisation en mettant l'accent sur la compétence et la rigueur. Pour
nous, cette théorie s'apparente à notre étude par le fait
que, la commune de Kampemba étant une organisation dispose d'un
personnel, c'est-à-dire les agents publics qui sont sensés
exécuter et remplir leurs tâches dans le respect des règles
établies par l'organisation en vue de satisfaire l'intérêt
général. En ce qui concerne la théorie de l'analyse
systémique, cette théorie nous aidera à identifier les
éléments de base de la Commune de Kampemba
considérée comme système ; il s'agira des agents publics,
des services, le conseil communal, la population, et les éléments
extérieurs du système, tels que les facteurs
géographiques, économiques, sociaux et psychologico-mentaux.
17
0.6. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
Tout travail qui se veut scientifique suit une démarche
en vue d'atteindre ses objectifs. Et cette démarche n'est rien d'autre
que la méthodologie qui comprend la méthode et les techniques.
Selon Jean Louis LAUBET Del Bayle, la méthode est
définit « comme l'ensemble des opérations intellectuelles
permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité
étudiée».15
Pour GRAWITZ Madeleine la méthode est « un
ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie».16
Pour vérifier nos hypothèses nous avons
procédé à l'utilisation de la méthode
systémique qui examine la réalité sociale en
considérant les différents éléments d'un
système comme un tout ; c'est-à-dire dépendant les uns des
autres à tel point que le changement de l'un des éléments
entraîne la modification du système, entendu comme un ensemble
d'éléments réels qui sont liés à une
quelconque interaction.
De ce fait, cette méthode se justifie dans la mesure
où nous étudions la Commune de Kampemba comme un système
au sein duquel on retrouve les agents publics qui sont en interaction et dans
une relation d'interdépendance avec leur environnement interne et
externe.
Toute recherche scientifique est cadrée par des
techniques. Ce faisant, la technique est tout « moyen qui permet au
chercheur d'acquérir et de traiter les données dont il à
besoin pour comprendre, expliquer un phénomène ou système
d'étude »17. De cette manière, les
techniques de recherche sont mises à la disposition de la méthode
pour conduire le chercheur à la récolte des données
nécessaires et suffisantes pour la rédaction de son travail.
Ainsi, pour nous acquitter de ce devoir méthodologique
nous avons utilisé : l'observation directe, les sources documentaires et
l'interview libre.
15 Jean Louis LAUBET Del Bayle, « Initiation aux
méthodes de recherche en sciences sociales » , L'Harmattan,
Paris, 2000, p. 120.
16 GRAWITZ Madeleine,« Méthodes de
recherche en sciences sociales », Paris, Ed.Dalloz, 2001,p. 35.
17 A. BLANCHET, « Les techniques
d'enquêtes en sciences sociales », Paris, Ed.Dunod, 2000,
p.16.
18
L'observation directe :
l'observation est une démarche d'élaboration d'un savoir au
service des finalités multiples, qui s'insèrent dans un projet
global de l'homme pour décrire, comprendre son environnement et les
événements qui s'y déroulent.
Cette technique nous a permis d'observer la
réalité sur le comportement professionnel des agents et
fonctionnaires de l'Etat de la Commune de Kampemba.
La technique documentaire :
c'est une technique qui consiste en des lectures faites et relatives au
sujet d'étude. Ainsi donc, nous avons lu et parcouru plusieurs documents
notamment, les ouvrages, les cours, les travaux scientifiques, les
périodiques et autres documents pouvant nous fournir des informations
supplémentaires et favorables afin d'enrichir notre recherche.
L'interview libre :
l'interview est une conversation qui met l'accent sur l'art de poser des
questions et d'écouter les réponses. L'interview utilisée
c'est l'interview non structurée ou en profondeur qui implique une
communication verbale entre l'enquêteur et les enquêtés,
gravitant autour du thème d'étude. Elle nous a aidé
à communiquer avec nos enquêtés afin qu'ils fournissent les
informations fiables dont nous avions besoin pour la matérialisation de
notre étude.
0.7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU SUJET
Le domaine de la formation étant très complexe
et vaste, nous avons jugé nécessaire, dans le cadre de cette
étude, de délimiter le sujet dans le temps, ainsi que dans
l'espace.
Spatialement, cette délimitation fait recours à
la définition géographique de notre cadre de recherche. Nos
recherches et réflexions portent sur la Commune Kampemba qui est l'une
des Communes de la ville de Lubumbashi, se trouvant dans la province du
Haut-Katanga. Cet espace tient sa justification dans l'histoire de la ville de
Lubumbashi où nous avons assisté à une forte
activité industrielle et minière dont seule, la Commune de
Kampemba renferme presque les 3/4 des industries et des usines de la Ville de
Lubumbashi.
Temporellement, notre étude va couvrir la
période allant de 2016 à 2020. L'année 2016 est une
période au cours de laquelle la gestion de la Commune de Kampemba a
été beaucoup critiqué par les usagers,
19
des habitants de ladite entité ainsi que des
différentes organisations non gouvernementales à l'instar de
l'ONG Humanisme et droits humains (HDH), qui dans son rapport, déplore
le détournement et la mauvaise affectation de la rente minière.
Et l'année 2020 est celle qui limite notre étude dans le futur en
ce sens qu'elle constitue une période que nous avons pris l'initiative
d'expliquer scientifiquement les faits décriés au cours de
l'année 2016 .
0.8. LA PRESENTATION DE LA SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion qui
caractérisent respectivement le commencement et la fin du présent
travail, ce dernier comprend trois chapitres dont le premier aborde des notions
générales liées à la clarification des concepts de
base et connexes utilisés dans cette étude dans l'ultime objectif
de préciser et éclairer notre analyse dans un champ précis
; d'où ce chapitre est intitulé Fondement Epistémologique
de l'étude.
Par ailleurs, le seul fondement épistémologique
ne saura pas rendre pertinente l'explication et le décryptage du
phénomène observé dans les différents niveaux ; et
donc, nous sommes obligés de scruter la réalité en
procédant par un repérage du milieu et de la structure dans son
organisation et son fonctionnement. C'est ainsi que ce second chapitre aura
comme titre présentation de la Commune de Kampemba. Il sera question de
présenter de manière succincte, la situation
historico-géographique, en commençant par la création de
cette Commune, la superficie, la population, les ressources et les missions et
les compétences ; en outre, nous présenterons le jeu
organisationnel et fonctionnel de ladite entité.
Après avoir clarifié les différents
concepts et présenté le champ d'investigation, nous aborderons le
dernier point qui se traduit en chapitre qui porte sur les agents publics et
code de conduite. Tel est le titre de notre troisième chapitre où
nous exposerons de manière pragmatique les pratiques illégales
ainsi que leurs causes, éléments moteurs du non application du
code de conduite à la commune de Kampemba.
20
21
CHAPITRE PREMIER : FONDEMENTS EPISTEMOLOGIQUE DE
L'ETUDE
E. DURKHEIM estime que la première démarche d'un
chercheur est de définir les choses dont il traite afin qu'il sache bien
de quoi il est question.18 Nous précisons à cet effet
les concepts tels que « l'agent public » et « le code de
conduite » , ainsi que certains concepts connexes.
Ce premier chapitre a une portée générale
et théorique. En tant que tel, il a pour préoccupation de cerner
le sens ou la signification des concepts en usages dans cette étude. Il
comporte deux sections portant respectivement sur les concepts de bases et les
concepts connexes.
SECTION 1 : CONCEPTS DE BASE
Dans cette section, il sera question de clarifier sur l'agent
public et le code de conduite, en donnant quelques approches
définitionnelles de l'agent et du code de conduite, et nous cadreront
l'agent public dans le contexte congolais en nous référant aux
lois et textes juridiques.
1.1. Agent public
Etymologiquement selon le dictionnaire petit Larousse, l'agent
se définit comme toute personne chargée par une
société, un gouvernement ; personne qui a la charge d'administrer
pour le compte d'autrui. Il peut être un agent d'assurances, agent
immobilier soit agent littéraire.19
Dans la littérature, il existe deux catégories
d'agents de l'Etat avec des définitions distinctes, lesquelles varient
suivant l'orientation et la sensibilité intellectuelle des
différents auteurs. Toutefois, les différentes lignes de
pensées convergent sur un certain nombre de points dans la mesure
où elles se complètent et parfois elles se divergent. En effet,
le personnel de l'Etat est composé d' « agent public
» et de « fonctionnaire », et les deux concepts
prêtent ou sèment beaucoup de confusions. Et nous tenterons de
décortiquer les nuances.
Puisque nous parlons de l'agent public de l'Etat en
République Démocratique du Congo, nous nous
réfèrerons au décret portant sur le code de bonne conduite
de l'Agent Public qui définit clairement ce dernier. Et d'après
le décret, est agent public de l'État: toute
18 DURKEIM, E., « Les règles de la méthode
sociologique », Paris, éd. PUF, 1895, p.22.
19 Dictionnaire
Larousse Maxipoche, Paris, Ed.Larousse. 2013, p. 28.
personne qui exerce une activité publique de
l'État et/ou rémunérée par ce
dernier.20
Dans le même cadre juridique, sont donc agents publics
en République Démocratique du Congo : le Président de la
République, Chef de l'état, les membres du parlement, les membres
du Gouvernement, les autorités chargées de l'administration des
circonscriptions territoriales, les membres des Assemblées, des
entités administratives décentralisées, etc...
De tout ce que nous venons de voir sur l'agent public, la
curiosité que l'on a maintenant, est celle de savoir c'est qu'un
fonctionnaire.
La plateforme française `'Vie publique `'
définit le fonctionnaire en se fondant sur deux sens : dans le langage
courant, elle le définie comme « l'ensemble du personnel de
l'administration ». Mais au sens strict, les fonctionnaires selon sa
définition, n'en représentent qu'une partie, l'administration
employant des agents publics titulaires (fonctionnaires et autres
catégories) et des agents non titulaires (auxiliaires, agents
contractuels, vacataires). Elle réparti ensuite les fonctionnaires en
trois catégories correspondant aux trois fonctions publiques - les
fonctionnaires de l'État, territoriaux et hospitaliers - mais
définies par des critères communs. Un fonctionnaire est une
personne employée et nommée par une personne publique dans un
emploi permanent et titularisée à son poste dans un grade de la
hiérarchie administrative.21
Selon le dictionnaire universel est fonctionnaire : toute
personne (physique) qui exerce une fonction permanente dans une administration
publique.22
Pour Claude Auge et Paul Auge le fonctionnaire est un agent
public titulaire d'un emploi permanent dans un grade de la hiérarchie
administrative.23
Au regard de la conception française, le champ
sémantique du « fonctionnaire » a beaucoup plus une
portée restreinte sur le plan juridique contrairement à son
emploi par le sens commun.
20 Décret-loi n° 017/2002 portant code
bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la RD.
Congo, Art.1, n° spécial, 2002, p.6.
21 www.Vie
public.fr consulté le 23 Mars
2020
22 Dictionnaire universel,
Paris, Hachette, 1998, p.485.
23 AUGE, C. et AUGE, P. (sous la direction
de), Larousse classique illustré,
21è ed, Paris, 1952, p.754.
22
Le terme fonctionnaire s'applique sur une certaine
catégorie d'agents de l'administration soumis à un régime
de droit public jouissant d'un statut spécial, celui de la fonction
publique.
L'accès au fonctionnariat est caractérisé
par l'occupation d'un emploi permanent dans l'administration publique, et puis
par l'octroi d'un statut de la titularisation, acte qui confère à
un agent la qualité de fonctionnaire en l'intégrant dans la
hiérarchie administrative.
En ce qui concerne la République Démocratique du
Congo, le concept fonctionnaire semble entretenir plusieurs confusions sur le
plan pratique car il est octroyé à un agent public qui a un
statut du droit commun évoluant dans le service public à
caractère industriel et commercial, quel que soit son rang ou sa
position dans la hiérarchie administrative.
Or, selon la réalité juridico-administrative, la
grande majorité du personnel du service public à caractère
industriel et commercial ne sont donc pas fonctionnaire puisqu'elle
relève du droit privé. Il en est avec les agents des services
publics gérés par des personnes privées (le travailleur
d'un concessionnaire dont l'Etat a confié un service public), les
collaborateurs extérieurs de l'administration, les agents
intérimaires et les agents temporaires en nous référant
à la notion de permanence de l'emploi et de son occupation. Tel est le
cas avec les
agents contractuels qui sont aussi exclus de la qualification
de fonctionnaire du fait qu'il ne respecte pas le principe de la
titularisation dans un grade de la hiérarchie extérieure.
Néanmoins, les stagiaires sont
considérées comme futurs fonctionnaires car ils
tendent vers la titularisation à la fin du stage.
Face à cette réalité, le fonctionnaire
dans l'exercice de son emploi jouit des prérogatives, des prestiges et
des garanties spéciales en contrepartie du service de
l'intérêt général qu'il rend à l'Etat.
La permanence de l'emploi et de son occupation par un
fonctionnaire s'observe par la carrière ; c'est-à-dire, qu'il
progresse selon une logique du plan de la carrière, lequel
intègre, dès le départ, les postes successifs (grades)
auxquels il peut prétendre, avant tout par le fait de son
ancienneté.24
24 Max WEBER, cite par Y. EMERY ET D.GIAUQUE, «
Motivations et valeurs des agents publics à l'épreuve des
réformes », Canada, Ed. Les Presses de l'Université
Laval, 2012, p, 12.
23
Pour terminer, retenons que les fonctionnaires évoluent
au sein d'une unité administrative et technique bien
déterminée qui est la fonction publique, et ils
bénéficient de manière générale de droits et
garanties en terme des libertés publiques qui s'observent par la
liberté d'opinion, le droit syndical, le droit de grève ; ils
bénéficient en outre du droit à la participation.
Le droit à la participation concerne l'organisation et
le fonctionnement des services publics, l'élaboration de règles
statutaires, l'examen des décisions individuelles relatives à
leur carrière. Et dans cette étude notre regard est porté
sur le fonctionnaire au niveau de l'entité décentralisée
qui est la Commune de Kampemba, qui semble ne pas observer les dispositions du
code de bonne conduite.
1.2. Code de conduite
Par ici, nous essayerons de définir le code de conduite
étant donné que ce dernier à un sens vague qui recouvre
plusieurs réalités présentant des ressemblances de famille
ainsi que des divergences. On se lance dans cet exercice pour tenter de la
définir, mais aussi d'expliquer les formes qu'elle prend selon quatre
concepts qui sont directement liés entre eux dont le « code »,
et les autres concepts qui sont « le code de déontologie »,
« le code d' éthique » et « le code conduite ».
Selon le dictionnaire petit Larousse, le code est entendu
comme un ensemble de lois et de règlements ; un recueil qui les
contient.25
Le dictionnaire Le Petit Robert relève qu'au sens
propre le code est « l'ensemble des lois et dispositions
légales relatives à une matière spéciale ». Au
sens figuré, on retient plutôt que c'est un ensemble de
règles, de préceptes, de prescriptions ».26
A la suite de ces définitions sur le code, nous jugeons
nécessaire de clarifier les différents concepts qui entourent le
terme code et nous nous referons au dictionnaire encyclopédique de
l'administration publique de l'école nationale d'administration du
canada pour que notre recherche soit bien éclairée.
« Le code de conduite renferme les règles, les
préceptes et les prescriptions que l'on souhaite voir appliquer à
la régulation des
25 Dictionnaire
Larousse Maxipoche, Paris, Ed. Larousse. 2013, p.
260.
26 Dictionnaire Le Petit
Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue
française, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1993.
24
conduites de l'administrateur public (agent public) afin qu'il
conserve une image d'intégrité morale.27
Par ailleurs, le code de déontologie constitue un
document de référence pour les membres d'une profession (exemple
avec les avocats ou les médecins).28 Le code de
déontologie fixe les règles et normes pour l'exercice de la
profession.
Quant au code d'éthique, il rassemble des
règles qui s'appliquent plus largement aux comportements acceptables aux
yeux d'une communauté dans tous les domaines de l'action humaine et non
seulement dans celui des pratiques professionnelles.29
S'agissant du code de bonne conduite, il renferme une
dimension essentielle sur les fonctions et missions d'un agent public et elle
constitue un outil pour l'administration afin de bien maintenir la confiance du
citoyen envers les structures étatiques.
Un agent public conscient doit viser à servir ses
concitoyens et non se servir en respectant scrupuleusement le code de bonne
conduite afin que son action soit crédible, transparente, et que cela
mérité l'attention et l'adhésion de la
société dont-elle sert. Et dans cette étude notre vue est
portée sur le code de conduite.
SECTION 2 : CONCEPTS CONNEXES
Cette section renferme le comportement, le recrutement et le
régime disciplinaire que nous allons définir dans le cadre de
cette étude.
2.1. Comportement
Selon l'analyse, il y a une étroite relation entre le
comportement d'un être humain au niveau des habitudes, attitudes et les
croyances avec l'environnement dans lequel ce dernier évolue.
Le Dictionnaire Petit Robert définit le comportement
comme étant un ensemble des réactions d'un individu observables
objectivement.30
27
www.dictionnaire.enap.ca
28
www.dictionnaire.enap.ca
29
www.dictionnaire.enap.ca
30 Dictionnaire Larousse, Op. Cit.
p.277.
25
Selon Encyclopédia universels, le comportement se
conçoit ordinairement de l'homme et des groupes humains. Se comporter
c'est agir d'une certaine façon ou accepter une certaine conduite. Les
règles du comportement humain font depuis toujours l'objet de
prescription variable, et c'est justement l'exécution de celles-ci qu'on
appelle « conduite ». Se comporter c'est simplement vivre de
telle ou telle façon.31
Paul Bernard estime que pour comprendre le comportement humain
d'un individu, quel que soit son âge, il est nécessaire de le
suivre dans son développement, dans sa croissance depuis le jour de sa
naissance, dans son histoire.32
En ce qui concerne les schèmes de comportement,
certains penseurs estiment que les schèmes de conduite est une
unicité d'action et de penser qui se manifeste
régulièrement au sein d'un groupe d'individus. C'est en ce sens
que le comportement se généralise, standardise ainsi qu'il se
partage par un groupe donné. Cette marque de conduite commune à
la majorité de membres d'une société sert de
référence, de guide pour distinguer des comportements sociaux
admis et ceux qui ne le sont pas.
De notre part, le comportement c'est l'ensemble d'attitudes et
habitudes que la société inculque à un individu pour
conduire ses actions humaines et servir de support sur les réactions
conscientes et inconscientes à l'égard d'un objet ou d'un
sujet.
2.2. Recrutement
Il sied de signaler que notre approche sur le recrutement est
orientée sur les mécanismes de recrutement des fonctionnaires de
l'Etat dans les entités territoriales décentralisées.
Pour Daniel Jouve et Dominique Massoni, « le recrutement
est le processus par lequel un individu devient membre d'un groupe. Dans la
plupart des cas, ce recrutement fait accéder le candidat à une
communauté de travail (entreprise, administration) ; mais il y a
d'autres recrutements tels que ceux des ordres religieux, des académies
ou des sociétés secrètes ».33
Pour plus de précision dans cette recherche, nous
évoquons d'abord le modèle français sur le recrutement des
fonctionnaires, d'autant
31 Encyclopédia universels, Corpus 5,
Ed. Universells, France, 1998.
32 P. Bernard, « Le
développement de la personnalité », Paris,
5éme édition, 1979, p.157.
33 D.JOUVE et D.MASSONI, Que sais-je ? Le
Recrutement, Presses Universitaires de France, 1996,108,
boulevard Saint-Germain, 75006 Paris, p,3.
26
plus que la France est avancée significativement en
matières
administratives.
En France il existe trois types de fonctions publiques qui
recrutent les fonctionnaires, il s'agit : de la fonction publique de
l'État dont on retrouve les personnels des administrations de
l'État, de la fonction publique territoriale qui recrute les personnels
des collectivités territoriales (communes, conseils
généraux, conseils régionaux) ainsi que de la fonction
publique hospitalière qui recrute et gère à son tour les
personnels des établissements hospitaliers publics et de certains
établissements d'aide sociale. Et les fonctionnaires sont
recrutés par concours sauf dérogation prévue par la loi
(travailleurs handicapés, PACTE, recrutement sans concours en
catégorie C et reconversion des militaires).
Il existe des concours pour tous les niveaux d'étude,
donnant accès à l'une des trois catégories : A, B ou C. Ce
mode de recrutement, prévu par la loi, est jugé le plus apte
à garantir à tous les citoyens une égalité
d'accès à la fonction publique. Certains concours (externes ou
internes) permettent d'accéder directement à un corps et à
un grade ; d'autres donnent accès à l'une des nombreuses
écoles administratives (impôts, douanes, magistrature,
écoles d'infirmière, d'enseignants...). D'autres encore ont lieu
« sur titres » et ne comportent pas d'épreuves ; d'autres
enfin (troisièmes concours) sont réservés à des
candidats justifiant d'une expérience professionnelle dans le secteur
privé ou associatif, ou de l'exercice d'un mandat électif local.
Et pendant l'organisation du concours il existe six étapes dont le
candidat est sensé suivre, à savoir :
1. Collecter les informations sur les concours ouverts ou sur
les prévisions de concours ;
2. S'inscrire selon les modalités à chaque
ministère ;
3. Réception de la convocation ;
4. Les épreuves du concours ;
5. La disponibilité du résultat ;
6. L'affectation. 34
Il est important de signaler qu'en dehors de ces six
étapes, il existe des conditions générales pour participer
au concours ; elles sont fixées selon les lois qui régissent
l'organisation et le fonctionnement de l'administration publique de chaque
pays.
34
www.fonction-publique.gouv.fr
27
Pour ce qui nous concerne dans le cadre de cette recherche en
rapport avec le contenu définitionnel du recrutement des agents publics
de l'Etat en République Démocratique Congo, nous basons notre
démarche en nous référant à la loi portant statut
des agents de carrière des services publics de l'Etat. Cette loi fixe
les modalités de recrutements des agents de carrière dans le
titre III portant sur le recrutement.
L'article 4 de cette loi précise que : « tout
recrutement a pour objet de pourvoir à la vacance d'un emploi repris
dans le cadre organique d'un service et budgétairement prévu
», et l'article 5 poursuit que : « nul ne peut être
recruté comme agent de carrière s'il ne remplit les conditions
suivantes :
1. Etre de nationalité congolaise ;
2. Jouir de la plénitude des droits civiques ;
3. Etre de bonne vie et moeurs ;
4. Avoir atteint l'âge de 18 ans au minimum et de 35
ans au maximum. La limite d'âge pourrait toutefois être
reportée à 40 ans pour le recrutement à certains emplois
spéciaux déterminés par le règlement
d'administration ;
5. Avoir subi avec succès les épreuves d'un
concours de recrutement, sauf pour le cas exceptionnel de recrutement sur titre
prévu à l'article 6 alinéa 2 de la présente loi
;
6. Etre en bonne santé et avoir des aptitudes physiques
et mentales requises pour les fonctions à exercer ».
Et pour bien cerner le sens du recrutement dans le contexte
congolais, nous préférons évoquer l'article 5 de la
présente loi qui stipule que : L'agent est recruté sur concours.
Toutefois, le recrutement peut se faire sur titre en faveur des candidats
détenteurs d'un diplôme délivré ou reconnu
équivalent par l'Enseignement national et préparant
spécialement à la carrière concernée, pour autant
que le nombre de candidats ne dépasse pas celui des emplois mis en
compétition. Dans les deux cas, le recours à l'un de ces deux
modes requiert la décision du ministre ayant la fonction publique dans
ses attributions. Le recrutement fait l'objet d'une publicité
préalable à la presse ; cette publicité est assurée
par un avis officiel d'appel à candidature accordant au candidat un
délai utile pour l'introduction de son dossier. L'avis détermine
les matières sur lesquelles porteront les épreuves et, le cas
échéant, le niveau de formation exigé ainsi que le
diplôme requis pour l'emploi à pourvoir.
28
Pour éviter de nous verser dans le travers, nous
évoquons le tout dernier article afin d'éviter une mauvaise
interprétation ou une mauvaise lecture de cette recherche. De plus,
l'article 7 stipule qu' « à l'issue du concours, seul le candidat
ayant rempli les conditions et s'étant classé en ordre utile peut
être nommé et affecté dans le ministère ou le
service intéressé. Le recrutement s'effectue exclusivement aux
grades d'exécution et de collaboration définis à l'article
17 de la présente loi ».35
Somme toute, le recrutement des agents publics de l'Etat en
République Démocratique Congo en conformité avec les lois
semble être non appliqué car certains agents de carrière
sont revêtus du statut de la fonction publique sans passer par le
concours tel que prescrit par la loi.
2.3. Régime disciplinaire
Dans les services publics il existe un certain nombre de
mesures punitives en cas d'une faute disciplinaire qui constitue un manquement
à une obligation professionnelle dont la gravité suffisante
pourra être sanctionnée. Son appréciation revient à
l'autorité hiérarchique qui a qualité pour infliger la
sanction, après consultation des commissions paritaires.36
En ce qui concerne le régime disciplinaire en
République Démocratique du Congo, l'article 64 de la loi portant
statut des agents de carrière des services publics de l'Etat stipule que
« tout manquement par un agent aux devoirs de son état, à
l'honneur ou à la dignité de ses fonctions, constitue une faute
disciplinaire ».
Et l'article 67 de cette même loi fixe l'échelle
des sanctions disciplinaires. Elles sont réparties en 4 groupes suivant
la gravité des faits. Et ces sanctions disciplinaires applicables
à l'agent sont :
1. le blâme;
2. la retenue du tiers du traitement pour une durée ne
dépassant pas un mois ;
3. l'exclusion temporaire avec privation de traitement pour
une période ne dépassant pas trois mois ;
4. la révocation.
35 Loi portant statut des agents de carrière
des services publics de l'Etat, In journal officiel de la RD. Congo,
Art.7, Numéro Spécial, Pp.6-8.
36
www.fonction-publique.gouv.fr/la-discipline
29
Pour terminer, l'article 65 de la même loi
précise les conditions d'exercice du pouvoir disciplinaire et de son
contrôle. Il stipule que « tout agent investi à un
degré quelconque du pouvoir disciplinaire a qualité pour ouvrir
d'office ou sur réquisition de ses supérieurs
hiérarchiques, l'action disciplinaire à charge d'un agent
placé sous ses ordres. La procédure est écrite et
contradictoire en ce sens que l'agent incriminé reçoit
notification préalable des faits qui lui sont reprochés. Aucune
pièce ne peut être utilisée contre lui sans qu'il n'en ait
eu préalablement connaissance et sans qu'il n'ait été mis
en mesure de faire valoir ses moyens de défense. Les modalités de
la procédure disciplinaire sont définies par règlement
d'administration ».37
Tout au long de ce chapitre, nous avons clarifié et
présenté le fondement épistémologique de notre
étude. En effet, nous avons identifié davantage les concepts de
bases tels que l'agent public et le code de conduite ; en outre, nous avons
éclairé les différentes notions connexes telles que le
comportement, le recrutement et le régime disciplinaire. Dans le
chapitre suivant, nous nous intéresserons à la
présentation de la commune de Kampemba avec les données qui sont
à notre disposition pour l'élaboration de notre étude.
37 Loi n° 16/013 du
15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services
publics de l'Etat, In journal officiel de la RD Congo, Art.65, n°
spécial, p.24-26.
30
CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA COMMUNE
DE KAMPEMBA
Un milieu urbain est à la fois un milieu physique et
humain où se concentre une population qui organise son espace en
fonction du site et de son environnement, en fonction de ses besoins et de ses
activités propres et aussi de contingences notamment
socio-politiques.38
Dans ce chapitre il sera question de présenter d'abord
la situation historico-géographique de cette entité, en suite,
nous allons établir le dispositif juridique qui accorde la
compétence à ladite Commune en terme des missions et fonctions,
enfin nous présenterons le jeu organisationnel et fonctionnel de cette
même entité.
SECTION 1 : SITUATION HISTORICO-GEOGRAPHIQUE
Cette section sera composée de deux sous-sections ; la
première portera sur l'historique, et la deuxième
démontrera la situation géographique de la commune Kampemba.
1.1. Historique de la Commune KAMPEMBA39
Dans le rapport annuel exercice 2018 il est noté que la
Commune de Kampemba a ouvert ses portes le 08 janvier 1971 avec environ 40.000
habitants ; elle a été créée par
l'arrêté ministériel déterminant pour la Ville de
Lubumbashi le nombre, la dénomination et les limités des Communes
urbaines ainsi que les limités de la collectivité locale
englobée.40
Sa gestation a commencé par l'Arrêté
n° 106/F.P. du 1er septembre 1943 du Gouverneur de Katanga Monsieur MARON
créant un quartier résidentiel exclusivement pour la population
blanche où des véritables palais se sont construits le long des
larges avenues aux dénominateurs évoquant les plantes. Ceci
ajoutait à l'air frais qui y régnait ; on le baptisa «
QUARTIER BEL-AIR ». C'est même un fait frappant pour tout visiteur
dans cette entité ; le quartier BEL-AIR ainsi créé
était le dernier né de la Commune de Lubumbashi jadis Elisabeth.
Au fil de temps, ce quartier a pris des dimensions avec de constructions qui se
sont ajoutées autour de
38Dictionnaire des sigles, des
mots clés-Dégradation de l'environnement urbain, sur le
site
planetecologie.org,
consulté le 27 Mars 2020.
39 Maison communale de Kampemba, rapport annuel 2018,
p. 4.
40 Arrêté ministériel
n°70/0572 du 09 mai 1970 déterminant pour la Ville de Lubumbashi le
nombre, la dénomination et les limités des Communes urbaines
ainsi que les limités de la collectivité locale englobée,
moniteur congolais, n°21, 1er novembre 1970, p.700.
31
ce dernier jusqu'aux dimensions actuelles, et qui ont abouti
à la création de la Commune dans le souci de rapprocher les
administrés de l'administration.
1.2. Situation Géographique41
La Commune de Kampemba fait limite avec toutes les autres
Communes de la Ville de Lubumbashi, à l'exception de la Commune de
Katuba. Elle est entourée en allant du Nord au Sud par les Communes de
Lubumbashi, Kamalondo et Kenya dont elle est séparée : avec la
Commune Lubumbashi, par le Boulevard M'SIRI et Lumumba prolongé à
partir du tunnel par les rails S.N.C.C. jusqu'à la barrière camp
Vangu ; avec les Communes Kamalondo et Kenya, par la voie ferrée Congo
Zambie au Nord-Est ;
La rivière Kafubu et le ruisseau Kampemba la
séparent de la Commune Annexe au Sud et Sud-Est ; la route de
pèlerinage vers le sanctuaire Lumumba la sépare du quartier
Kimbembe de la Commune Annexe ; la voie ferrée vers l'ancienne mine de
l'Etoile et le tronçon rails rond-point sur la Chaussée de
Kasenga à l'entrée de la Commune Ruashi constitue la limite
naturelle avec celle-ci au Nord-Est.
La Commune de Kampemba a une superficie de plus ou moins 48
km2. Sa démographie est de 441.733 habitants. Elle est
quadrillée par toutes les Communes exceptée celle de la Katuba.
Sa population vient en tête avec plus ou moins 27 % de la population de
Lubumbashi, suivie de la Katuba avec plus ou moins 22 %.
Le relief de la commune de Kampemba est caractérisé
par :
· Le plateau incliné du Nord vers le Sud-Est ;
· Plusieurs vallons où sont implantées des
fermes agropastorales ;
· Un sol alluvionnaire et sablo-argileux.
La Commune de Kampemba est sous un climat sec, deux saisons
qui sont :
Ø Saison de pluie allant de fin octobre à mi-avril
;
Ø Saison sèche allant de fin avril à
mi-octobre.
Son climat est tempéré avec + 4 mois de la
saison pluvieuse et + 8 mois de saison sèche.
41 Maison communale de Kampemba, rapport annuel 2018,
p .4.
32
Il faudra noter qu'il y a une forte chaleur pendant les mois
d'aout, de septembre et d'octobre. Alors qu'il fait froid aux mois de juin et
juillet.
La Commune de Kampemba est à 11°65'611 de
latitude, de 27°48720 de longitude, et à 1.267 mètres
d'altitude.
Du Sud au Sud-Est vers le Nord-Est, la Commune de Kampemba est
traversée par une rivière et un ruisseau : la rivière
Kafubu et le ruisseau Kampemba.
SECTION 2. FONDEMENT JURIDIQUE OU COMPETENCES
L'existence d'une Commune trouve son fondement juridique
conformément à la loi organique portant composition, organisation
et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées
et leurs rapports avec l'Etat et les Provinces. Il est noté à son
article 50 les matières qui relèvent de la compétence
d'une Commune à savoir :42
- L `entretien des voies, L'aménagement, I
`organisation et la gestion des parkings ;
- L `entretien des collecteurs de drainage et d'égouts;
- L'éclairage public communal;
- Les mesures de police relatives à la commodité
de passage sur les voies communales et sur les routes d'intérêt
général;
- Le plan d'aménagement de la Commune;
- les actes de disposition des biens du domaine prive de la
Commune; - L'aménagement, entretien et gestion des marches publics
d'intérêt communal;
- La construction, L'aménagement, I `entretien et la
gestion des parcs publics, des complexes sportifs et des aires de jeux; la
construction
et I `entretien des bâtiments publics appartenant à
la Commune;
- I `organisation des décharges publiques et du service
de collecte des déchets ;
- La construction, L'aménagement et la gestion des
salles de spectacles;
- L `organisation et la gestion d'un service de secours et des
premiers soins aux populations de la Commune;
42 Loi organique n° 08/016 du
07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des
entités territoriales décentralisées et leurs rapports
avec l'Etat et les Provinces, In journal officiel de la
RD. Congo, Art.50 n°spécial, p.17-18.
33
- L`organisation et la gestion d'un service d'hygiène ;
I.e programme d'assainissement ; la campagne de vaccination de la population,
la promotion de la lutte contre Ie VIH/SIDA et les maladies endémiques
;
- La police des spectacles et des manifestations publiques;
- L `initiative de création des crèches, des
écoles maternelles, primaires, secondaires, professionnelles et
spéciales, conformément aux normes établies par le pouvoir
central;
- La construction, la réhabilitation des
bâtiments des crèches et écoles maternelles de
L'entité, I `organisation des crèches et écoles
maternelles, la mise en place des structures et L'exécution des
programmes d'alphabétisation des adultes ;
- La création et la gestion des centres culturels et
des bibliothèques ;
- La mise en place des structures et des projets
d'intérêts communaux entre la Commune et les Communes voisines
;
- La Fonction publique locale;
- I `organisation des services communaux conformément
à la loi, la création et I `organisation des services publics,
des établissements publics communaux dans le respect de la
législation nationale ;
- Le partenariat entre la Commune, Ie secteur privé et
les organisations non gouvernementales ;
- Les modalités de mise en oeuvre des impôts,
taxes et droits communaux conformément à la loi;
- La planification et la programmation du développement
de la Commune.
SECTION 3. LE JEU ORGANISATIONNEL ET FONCTIONNEL DE LA
COMMUNE KAMPEMBA
Il existe dans chaque entité
décentralisée un certain nombre d'organes, et ces derniers
fonctionnent selon les différents mécanismes organisationnels et
fonctionnels tels que prescrits par la loi. Ainsi, dans cette section nous
présenterons ces organes et nous tenterons de décrire leur
fonctionnement au niveau de la Commune Kampemba.
3.1. Organes de la Commune de Kampemba
Comme ci-haut dit, la Commune est gérée par le
Bourgmestre. Aussi longtemps que les élections municipales ne sont pas
organisées, le Bourgmestre représente le pouvoir central au
niveau de la municipalité. A ce titre, il est une autorité
urbaine et statuant par voie
34
Le Chef de bureau est le fonctionnaire n°1 de
l'administration communale. Il supervise et suit la conduite de toutes les
activités
d'arrête communal après
délibération du collège exécutif ; il assume les
responsabilités du bon fonctionnement des services publics de l'Etat
dans la Commune et de la bonne marche de sa juridiction.
Sans préjudice aux attributions spécifiques qui
lui sont conférées par des textes particuliers, la Commune de
Kampemba compte dans son organisation, les organes suivants
:
- Le Bourgmestre
- Les services spécialisés
- Le chef de bureau
- Les services administratifs
- Les services techniques
Selon la structure organisationnelle, dans le cadre de cette
recherche nous allons synthétiser les attributions de chaque organe tel
que présenté ci-haut.
a. Le Bourgmestre
Le Bourgmestre, secondé de son adjoint, est une
autorité politico-administrative et un agent public nommé par
l'ordonnance du président de la République. Il est le
représentant de l'exécutif au niveau local. A ce titre, il
applique les décisions et coordonne l'ensemble des activités tant
politiques qu'administratives de la Commune. En outre, il assume la
responsabilité du bon fonctionnement des services de l'Etat ainsi que la
bonne marche des juridictions administratives.
b. Les services spécialisés
Ces services dépendent directement du Ministère
de l'intérieur. Ils n'ont de compte à rendre ni au chef de bureau
ni à l'Antenne de la Fonction Publique. Ils ont pour mission d'aider
l'autorité municipale au maintien de l'ordre public et d'assumer la
sécurité des personnes et de leurs biens. Parmi ces services, on
a : L'Agence Nationale des Renseignements (ANR), la Police Nationale Congolaise
(PNC) et la Direction Générale de Migration (DGM) ainsi que
l'antenne militaire de la 22eme région militaire.
c. Le chef de bureau
35
C'est un service qui assure l'entretien ainsi que la
propreté des bureaux et la cour de la Commune.
municipales. En l'absence du Bourgmestre et son adjoint, le
chef de bureau exerce les attributions de celui-ci. Il coordonne les
différents services de la Commune ; il est en quelque sorte la courroie
de transmission entre le bourgmestre et les personnels.
d. Les services administratifs
Ce sont les services propres à la Commune de Kampemba ;
ils accompagnent l'autorité municipale en assurant quotidiennement les
différents cas ou dossiers de l'administration municipale. Et parmi ces
services, on distingue : le secrétariat, le personnel,
l'état-civil, la population et le contentieux ainsi que le service de la
maintenance.
v Le service de secrétariat
C'est le service centralisateur des activités
administratives de la Commune. En d'autres termes, il est le service relais
entre d'un côté la Commune, et de l'autre les services
extérieurs.
v Le service de l'état-civil
Ce service a pour mission de fixer la condition des personnes
dans la société en assurant de manière certaine la
contestation et la publicité des principaux événements de
la vie civile. Il enregistre des actes de l'état-civil notamment les
actes de naissance, de décès, de mariage, de divorce ainsi que
les extraits d'actes de naissance et les attestations de célibataire. Et
au sein de l'état-civil, il existe une branche qui s'occupe de la
population. Cette branche s'occupe du recensement démographique en vue
de déterminer le nombre de la population durant une période
donnée suivant les mouvements d'arrivée et de départ d'une
part, et ceux des naissances et des décès d'autre part.
v Le service de contentieux
C'est un service administratif qui s'occupe de l'arbitrage
des conflits ou des litiges entre les administrés.
v Le service de la maintenance
36
e. Les services techniques
Ces services sont considérés comme des
représentations des ministères au niveau communal, car chaque
service représente son ministère de tutelle. Dans cette serie, on
range les services ci-après : Urbanisme et habitat, comptabilité,
ordonnancement, affaires économiques, agriculture et
vétérinaire, environnement et assainissement, petites et moyennes
entreprises et artisanales, travaux publics et aménagement du
territoire, culture et art, sport et loisir, postes et
télécommunications, hygiène, affaires sociales,
développement communautaire, finances, budget, tourisme et enfin, le
service de la jeunesse.
3.2. Structure politico-administrative
Les activités politiques et administratives sont deux
indicateurs majeurs du pouvoir qui reflètent toute structure quelle que
soit sa taille. Ainsi donc, Kampemba étant une grande entité, ses
compétences s'inscrivent également dans cette logique
politico-administrative.
Dans sa structure politico-administrative, il y a lieu de
souligner que la Commune de Kampemba est l'une des entités
décentralisées qui composent la Ville de Lubumbashi, chef-lieu de
la province du haut-Katanga. Elle est dirigée par un Bourgmestre. La
Commune de Kampemba est dans son ensemble constitué de 15 quartiers
urbano-ruraux qui sont dirigés chacun par un chef de quartier. Ces
entités déconcentrées sont :Kampemba ; Bel-air I; Bel-air
II ; Mukala ; KIlobe-lobe; Chine ; Megastore ; Bongonga ; Industriel ; Kingoma
; Hewa-bora ; Kabesha ; Cadastre ; Kafubu ; Kinka-ville.
Le tableau ci-après illustre convenablement la
composition de chaque quartier.
Tableau n°1 : structure de chaque
quartier
Subdivision administrative
|
Nombre De cellules
|
Nombre De blocs
|
Nombre D'avenues
|
Nombre De rues
|
QUARTIER BEL-AIR I
|
4
|
15
|
135
|
-
|
QUARTIER BEL-AIR II
|
7
|
17
|
157
|
-
|
QUARTIER BONGONGA
|
6
|
22
|
38
|
52
|
QUARTIER INDUSTRIEL
|
4
|
10
|
26
|
-
|
QUARTIER KAFUBU
|
11
|
42
|
336
|
56
|
QUARTIER KAMPEMBA
|
7
|
28
|
171
|
-
|
QUARTIER KIGOMA
|
19
|
71
|
192
|
-
|
TOTAL
|
58
|
205
|
1.055
|
108
|
37
Source : rapport annuel de la Commune Kampemba, année
2018. Commentaire :
Légalement, la Commune de Kampemba compte 7 sept
quartiers dont nous avons les quartiers suivants : BEL-AIR I, BEL-AIR II,
BONGONGA, INDUSTRIEL, KAFUBU, KAMPEMBA et KIGOMA.
Hormis ces sept quartiers opérationnels dans la Commune
de Kampemba indiqués dans ce tableau, il y a lieu de signaler que, huit
autres quartiers ont été nouvellement créés et sont
déjà fonctionnels à l'issu du découpage mais les
données déterminant le nombre des cellules, blocs, avenues ainsi
que les rues ne sont pas encore disponibles. 43
3.3. Statistiques démographiques
La Commune de Kampemba est une Entité Territoriale
Décentralisée à vocation industrielle. Elle est issue de
la ville de Lubumbashi, et renferme presque les 3/4 des industries et des
usines de la ville de Lubumbashi.
Elle a une population qui s'évalue à la fin de
l'année 2018 à 613.687 habitants, dont hommes et femmes,
garçons et filles qui sont repartis de la manière suivante :44
NATIONAUX
|
HOMMES
|
FEMME
|
GARCONS
|
FILLES
|
TOTAL
|
94.192
|
98.869
|
212.457
|
206.018
|
611.536
|
ETRANGERS
|
639
|
627
|
466
|
419
|
2.151
|
Source : rapport annuel de la Commune Kampemba, année
2018. 3.3.1. Répartition de la population
L'on constate un fait particulier dans la population de la
Commune de Kampemba qui ne rien d'autre que la supériorité
numérique de certaines tribus sur d'autres dans certains quartiers
qu'ailleurs. Il y a lieu d'épingler quelques cas qui sont les
suivants
a) Quartiers BEL-AIR I et BEL-AIR II
Ces deux quartiers hébergent les BALUBA du Kasaï
qui se sont réfugiés pendant le désordre politico ethnique
lors de l'accession de notre pays à l'indépendance.
43 Maison communale de Kampemba, rapport
annuel 2018 , p .3.
44 Idem, p .3.
b)
38
Quartiers KAFUBU et KAMPEMBA
L'on observe dans ces deux quartiers la prédominance
de BEMBA et HEMBA qui est due à l'afflux au centre de négoce
Njanja ; des commerçants en provenance de Kasenga, Moëro, Nyunzu,
Pweto, etc.... butés au problème de logement qui, à la
poussée des maisons dites satellites, se sont construits
çà et là des maisons de fortune juste pour leur
séjour commercial à Lubumbashi. C'est là l'origine de leur
supériorité numérique dans ces deux quartiers.
c) Quartier KIGOMA
Il y a lieu de souligner dans ledit quartier la
prédominance de LUNDA et TSHOKWE dont l'origine se situe vers les
années 1970, dont un vendeur de charbon avait installé son
dépôt à l'entrée de l'actuel quartier KIGOMA ; vu
les difficultés qu'il rencontrait dans l'acheminement de son charbon au
point de vente et les vols qui s'opéraient au dépôt la nuit
pendant son absence, celui-ci a préféré construire dans
l'anarchie une maisonnette de gardiennage. Une autre famille proche de lui, l'a
imitée profitant surtout de la gratuité. C'est ainsi que le
mouvement s'est épanoui jusqu'à donner jour au quartier KIGOMA
actuellement qui compte plus de 80.000 âmes.
Un fait non moins remarquable de la population de Kampemba est
que l'on distingue trois catégories sociales à son sein,
malgré son hétérogénéité, à
savoir :
Ø La première catégorie
: est de plus ou moins 60 % soit 368.212,2 d'habitants qui est
composée d'une population la plus démunie qui vit juste au seuil
de la pauvreté ; c'est-à-dire, les débrouillards, les
sans-
emplois, les délinquants, etc....
Ø La deuxième catégorie
: est de 30 % soit 184.106,1 d'habitants qui est constituée des
employés et des ouvriers d'Entreprises, des petits commerçants,
des hommes de métiers, des libéraux et des enseignants.
S'agissant de la troisième catégorie qui
représente 10 % soit 61.368,7 d'habitants elle est composée d'une
classe d'élites intellectuelles, entre autre des Directeurs et Haut
Cadres d'Entreprises, des Ingénieurs, des Médecins, des Avocats,
des Professeurs de l'Université.45
45 Maison communale de Kampemba, rapport annuel 2018,
p.6.
39
Sur ce chapitre nous avons présenté
brièvement la Commune de Kampemba. A cet effet, nous avons
éclairé sur sa situation historique et géographique,
ensuite nous avons établis le fondement juridique tout en plaçant
les missions de la Commune, et enfin nous avons illustré le jeu
organisationnel au niveau de la Commune de Kampemba en commençant par
son organisation ainsi que son fonctionnement. Et le chapitre suivant sera
intitulé « l'agent public de l'Etat et le code de bonne conduite de
l'agent public de l'Etat à Lubumbashi. Cas de la Commune de
Kampemba».
Dans ce chapitre nous décrirons le comportement de
l'agent public de l'Etat lié à l'inapplication du code de bonne
conduite de l'Agent public de l'Etat à la Commune de Kampemba ; ensuite
nous établirons les causes liées à cette
inapplicabilité, enfin, nous proposerons des stratégies pour
recadrer ou maitriser le comportement des Agents Publics de l'Etat.
40
46 Décret-loi n° 017/2002 portant code
bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la
RD.Congo, Art.6, n° spécial, 2002, p.9.
CHAPITRE TROISIEME : AGENTS PUBLICS ET CODE DE BONNE
CONDUITE DE L'AGENT PUBLIC DE L'ETAT A LA COMMUNE DE
KAMPEMBA
Dans ce chapitre, nous allons parler des pratiques informelles
tout en brandissant le comportement lié à
l'inapplicabilité du code de bonne conduite, et les causes
réelles du comportement qui favorise l'inapplication de cet instrument ;
et en dernier lieu, nous établirons les différentes
stratégies pour une réelle maitrise du comportement des agents
publics afin que le code soit scrupuleusement appliqué.
SECTION 1 : LE COMPORTEMENT LIE' A L'INAPPLICABILITE DU
CODE DE
CONDUITE
Depuis un certain temps, les agents et fonctionnaires de la
Commune de Kampemba se sont lancés dans des pratiques illicites et
défavorables comme mode et moyen de servir leurs concitoyens dans les
différents services qu'ils rendent à l'Etat congolais. Et ces
agents ont développé et légalisé ces pratiques
défavorables dans leurs environnements professionnels respectifs, tout
en ignorant que ces pratiques constituent un frein pour le développement
du pays. Parmi ces pratiques il y a lieu de citer :
1.1. Le retard et l'absentéisme au service
Selon le code de conduite de l'agent public à son
article 6 il est stipulé clairement que « le sens d'éthique
professionnelle de l'agent public de l'État doit se témoigner
notamment par le dévouement, la ponctualité, la rigueur, la
responsabilité, l'honnêteté, l'intégrité,
l'équité, la dignité, l'impartialité, la
loyauté, le civisme, la courtoisie et le devoir de réserve dans
ses relations aussi bien avec ses supérieurs, ses collègues et
ses collaborateurs qu'avec le public ».46
Dans cet article le regard est fixé sur la
ponctualité d'un agent public au service en commençant par
l'heure d'arrivée et celle du départ ; or, la
réalité professionnelle sur la Commune de Kampemba illustre
inévitablement que les agents arrivent tard sur le lieu de service, et
ils quittent tôt comme si le service était un site touristique
où on fait de la contemplation.
41
Pour quitter tôt ou s'absenter au service, certains
agents publics de la Commune de Kampemba avancent des raisons qui parfois sont
infondées et fictives telles que le décès de parents
proches, le décès des cousins et frères, la maladie d'un
enfant, le mariage, l'anniversaire, dossiers familiaux urgents, culte de
bénédiction, etc...
L'absentéisme non-apparent est d'application par les
agents de la Commune de Kampemba. Et cela se fait de la manière suivante
: dans un service donné, l'agent laisse ses effets au bureau,
c'est-à-dire le sac et les documents ayant trait avec le travail sur la
table, et laisse la parole a ses collègues de service en disant «
si on me cherchait, je suis à l'extérieur pour payer les
unités » soit, « je pars voir un usager qui doit
régulariser un dossier ». Cette raison de sortie n'est rien d'autre
qu'une stratégie de s'absenter au service.
L'absentéisme au niveau de la Commune de Kampemba se
prépare et se négocie de façon parfaite avec le retard
sous le concours des agents publics qui sont sensés veiller sur cette
sphère. Nous illustrons cet exemple pour bien appréhender ce mal
à la Commune de Kampemba : Par exemple un agent A qui est chef d'un
service à la Commune, sollicite auprès d'un agent B qui est chef
de service de la fonction publique de partir assister à la levée
du corps à la morgue (SENDWE) de son frère proche à dix
heures trente minutes (10h30mn). Le corps qui doit sortir à dix heures
cinquante minutes (10h50mn) et ne sort qu'a onze heures trente minutes
(11h30mn). Après la levée du corps, il est douze heures (12h00mn)
et l'agent A constate son temps habituel de rentrer à la maison. Cet
agent A sera rémunéré par l'Etat malgré son absence
durant la matinée qui va de huit heures (08h00mn) à douze heures
(12h00mn) selon la législation congolaise.
Bien que l'administration dispose de son temps pour traiter
les dossiers, le retard et l'absentéisme à la Commune de Kampemba
contribuent indiscutablement à la lourdeur ainsi qu'à
l'inaccessibilité des services administratifs au sein de cette
entité.
1.2. La concussion, la corruption et autres vices
Les agents publics de l'Etat affectés à la
Commune de Kampemba se livrent à la corruption, à la concussion,
au trafic d'influence ainsi qu'au détournement des moyens de travail
mise à leur disposition pour des fins personnelles au détriment
de celles de l'intérêt général. Et ces vices sont
prohibées dans le code de conduite de l'agent public à son
article 16 paragraphe premier qui stipule que « l'agent public de
l'État doit s'abstenir de toute pratique contraire à la morale et
à l'éthique professionnelle: la corruption, la concussion, le
détournement de la main-
42
d'oeuvre, des biens et des deniers publics, le favoritisme, le
népotisme et le trafic d'influence »47
Corruption :
Selon le Gerddes-Cameroun, lors d'un atelier organisé
le 24 mars 1999 sur la corruption, Garga Haman Adji définit la
corruption comme « le résultat d'un acte conscient de
déviation, généralement pour de l'argent, des normes
légales ou sociales, morales ou spirituelles: le corrupteur et le
corrompu les violent de façon préméditée, pour leur
intérêt concret ou abstrait. C'est parce qu'elle est un
déni des principes constitutionnels ou légaux de
l'égalité des citoyens en droits et en devoirs, de la
gratuité du service public, de la protection des droits de
propriété, de la soumission des agents publics et des
autorités à la loi, que la corruption est sanctionnée
pénalement, moralement et civilement, et non l'inverse. La
société entend ainsi maintenir la valeur de
l'homme par ce qu'il est et non par ce qu'il a »48.
Quant à Transparency International, « la
corruption consiste en l'abus d'un pouvoir reçu en
délégation à des fins privées
»49.De manière plus étroite, on la
définit comme un abus de pouvoir dans le cadre d'un mandat public pour
la satisfaction d'un intérêt autre que l'intérêt
général. On distingue : la petite corruption
administrative ou bureaucratique qui consiste en des transactions
isolées de la part de fonctionnaires abusant de leur pouvoir, en
demandant des « pots-de-vin », en détournant des fonds publics
ou en accordant une faveur en échange de gratifications. La
grande corruption concerne les cas de vols ou usages abusifs de
ressources publiques de la part d'agents de l'État souvent membres de
l'élite politique ou administrative. Et à cela, La corruption
prend différentes expressions ouvertes ou dissimulées comme le
favoritisme ou le népotisme, l'extorsion, la fraude et le
Détournement de fonds.
La question de la corruption des agents publics de l'Etat
à la Commune Kampemba est une realité indiscutablement observable
et palpable, et cela se fait au vu et au su de tout le monde par toutes les
catégories d'agents au niveau de cette entité. En pratique, les
agents se font corrompre tout réclamant de petites sommes d'argent aux
usagers en vue de leur fournir un quelconque service dont ils sont payés
par l'Etat et malgré l'irrégularité soit
illégalité de la demande du service proposée par l'usager.
Et cette somme non reconnue par la loi mais perçue par l'agent, est
considérée comme un élément motivateur qui lui
permettra de traiter
47 Décret-loi
n° 017/2002 portant code bonne conduite de l'agent public de l'Etat,
In journal officiel de la RD.Congo, Art.16, n° spécial,
2002, p.11.
48 Gerddes-Cameroun, Atelier
sur la corruption, 1999.
49 www.Transparency
International.com
43
avec rapidité ce dossier. Et ensuite, Il ne reversera
donc rien à l'administration, mais il rend le service.
Pour mieux comprendre cette pratique de la corruption sous
toutes les formes à la Commune Kampemba, nous illustrons cet exemple le
plus fréquent pour accéder à certains services dont le
delai est garanti par la loi. Un usager X veut accéder à un
service communale pour la délivrance d'un document mais il constate que
son dossier est hors délai prévu par le législateur pour
le traitement. Ce dernier soucieux de l'aboutissement de son dossier, se fera
proposé par un agent public Y dudit service une somme d'argent
communément appelé « MAYI » pour que son dossier sois
placé dans le délai et que son traitement sois rapide.
Et donc, la corruption à la Commune de Kampemba est
devenue une culture socio-professionnelle normale où les agents publics
affectés à cette entité ont des idées
préconçues de corruption devant les usagers de l'administration
communale. Ainsi, pour le traitement soit l'aboutissement d'un dossier ou
service il faut nécessairement corrompre faute de quoi, votre dossier
sera sans réponse voire même sans suite.
Concussion :
La concussion est le fait, pour une personne
dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une
mission de service public, dans le cadre de l'exercice de ses fonctions, de
percevoir une somme indue ou d'accorder à un tiers une
exonération d'une somme due à la collectivité ou à
l'autorité publique.50
Dans les différents services communaux, la concussion
est réelle et cela prend une direction dangereuse pour l'administration
communale. Les agents publics exigent aux usagers des sommes d'argent ou
certaines contributions sous prétexte d'achat des fournitures de bureaux
à l'instar de stylos, papiers duplicateurs, carbones, crayons, cahiers
registres et autres.
En dehors de ces assistances, les fonctionnaires obligent
d'autres frais aux usagers de l'administration quand ils sont butés aux
problèmes familiaux notamment lors d'une nouvelle naissance, d'un
décès, d'un cas d'hospitalisation soit d'arrestation d'un membre
de leur famille et voire même le frais scolaires et/ou académiques
de leurs enfants, etc...
Et à un certain niveau, les chercheurs ne sont pas
épargnés. On leur exige aussi l'argent avant de pouvoir leur
fournir certaines données ou informations qu'ils recherchent.
50 www. Transparency
International.com
44
51 Décret-loi n° 017/2002
portant code bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal
officiel de la RD.Congo, Art.23, n° spécial, 2002,
p.13.
1.3. L'activité commerciale parallèle
Le code de conduite à son article 23 stipule que «
l'agent public de l'État doit s'interdire d'exercer soit par
lui-même, soit par personne interposée toute activité
commerciale, activité professionnelle, mandat ou service
rémunéré ou même gratuit incompatible avec ses
fonctions ou son mandat en vertu des dispositions particulières du Code,
des statuts, du règlement d'administration ou de la convention
collective auxquels il est soumis ».51
La réalité socio-professionnelle démontre
clairement que les agents publics de l'Etat affectés à la Commune
de Kampemba gouttent dans les activités commerciales. Parmi eux, il y en
a qui opèrent dans l'habillement dont les bureaux sont devenus le lieu
de l'exposition de leurs produits même pendant les heures de service,
d'autres sont dans des maisons de communication et ces derniers consacrent leur
temps pendant le service à la vente des unités et mégas
dans les différents bureaux, d'autres encore ont des pharmacies, des
dépôts de boisson, des dépôts de ciment, et
autres.
En plus, certains agents publics, ont confié leurs
activités commerciales à leurs épouses, enfants et
d'autres membres de leur famille. Ainsi, ces derniers exercent des
activités commerciales au nom et pour le compte de leurs époux
soit épouses qui sont généralement agents publics de
l'Etat de la Commune Kampemba. Ils sont dans les marchés, les
pharmacies, les boutiques voire même devant leurs parcelles avec les
produits à vendre.
De cette manière, les agents percepteurs qui y passent,
perçoivent un montant dérisoire sous forme de taxe ou ticket
relatif à l'activité exercée.
1.4. La Malhonnêteté
Sur cette pratique, nous illustrons les faits pour montrer que
les agents publics de l'Etat sont appelés à être
honnêtes dans le service qu'ils rendent aux usagers.
Les actes malhonnêtes sont dans le milieu professionnel
des agents publics de l'Etat à la Commune de Kampemba et nous ne nous
limiterons qu'à quelques-uns d'entre eux. En pratique, les agents se
sont taillés des relations avec des usagers ou mieux encore avec les
opérateurs économiques dont les activités commerciales se
trouvent dans l'entité territoriale en étude. Et quand ceux-ci se
présentent, ils sont les premiers à
45
52 Décret-loi n° 017/2002
portant code bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal
officiel de la RD.Congo, Art.19, n° spécial, 2002,
p.12.
être servis soit disant parce qu'ils sont de bons
payeurs. Ils laissent des cadeaux aux agents hormis les frais de l'Etat. La
même situation se répercute aux membres de la famille, du clan, de
l'ethnie ou de la région.
En plus, certains agents publics utilisent parfois des actes
administratifs malhonnêtes qui n'ont aucun soubassement légal pour
exiger le paiement d'une taxe soit un impôt par les usagers de
l'administration communale. Et selon nos enquêtes, les résultats
ont montré que cette pratique est courante dans les services communaux
qui sont habilités de percevoir une taxe soit un impôt dans une
activité déterminée.
1.5. Le faux et usage de faux
Pour mieux aborder cette partie, nous trouvons
nécessaire de référencier un article dans le code de
conduite de l'agent public de l'Etat. De manière logique, l'article 19
stipule que (( l'agent public de l'État est tenu à la courtoisie
dans son langage, ses écrits et tous ses actes. Il doit faire preuve de
sincérité, d'honorabilité, de civilité et de bonne
tenue. Il doit s'abstenir des menaces, injures, intimidations,
harcèlement sexuel ou moral et d'autres formes de violence
»52
Dans cet article nous portons notre regard sur la
sincérité des actes que posent les agents publics affectés
à la Commune de Kampemba. En effet, pour faire face à la crise,
les agents publics utilisent quelques méthodes de survie. Ils ont
l'habitude d'antidater beaucoup de documents administratifs.
Et cela se fait en connivence directe avec les agents publics
du circuit administratif du bureau communal en imitant le paraphe des
autorités politico-administratives voire des collègues
déjà en mutation. Ils ont des documents portant le sceau de la
Commune. Ces agents ambulants se sont transformés en
autorité administrative de l'entité munis de leur
bureau mobile, délivrent aux usagers des attestations ou mieux des
documents administratifs reproduits, avec la bénédiction de la
nouvelle technologique de l'information et du numérique, et cela passe
inaperçu. Et ces agents ambulants et fantômes de l'administration
communale sont d'une rapidité et souplesse non mesurable par rapport
à l'administration communale réelle lors de la délivrance
des documents auprès des usagers.
1.6. Les conflits d'intérêt
Sur la question du conflit d'intérêt, l'article
11 du code de conduite stipule qu' (( il est interdit à l'agent public
de l'État de se prononcer sur toute affaire au traitement et à la
solution de laquelle il a
46
directement ou indirectement un intérêt
personnel. L'intérêt personnel de l'agent public de l'État
englobe tout avantage pour lui-même ou en faveur de sa famille
immédiate, de parents, d'amis et de personnes proches ou organisations
avec lesquelles il a des relations d'affaires ou politiques. Le conflit
d'intérêts naît d'une situation à laquelle un agent
public de l'État a un intérêt personnel de nature à
influer ou paraître influer sur l'exercice impartial et objectif de ses
fonctions officielles».53
Au titre des conflits d'intérêt, le code de
conduite est claire en ce sens que l'agent public ne doit avoir aucun
intérêt personnel direct ou indirect sur une affaire au traitement
; or, à la Commune de Kampemba la réalité professionnelle
et administrative est toute autre que celle prévue par le texte
légal. De manière pratique, les agents publics de l'Etat
affectés à la Commune de Kampemba affichent, sans tabou ni
gêne, leurs intérêts personnels voire même ils ont des
parties pris sur le traitement de différents dossiers soumis à
leur service.
Dans nos enquêtes, le constat est que les agents publics
traitent et examinent avec un intérêt particulier, accouplé
d'une rapidité inexplicable les dossiers de leurs parents,
frères, proches ainsi que les membres du parti politique où ils
sont militants, soit encore les membres de l'église malgré le
délai auquel ces dossiers ont été déposés au
niveau de l'administration communale. Et dans cette réalité, les
agents publics dont les catégories des personnes susmentionnées
de leur entourage ont des dossiers avec l'administration communale, mettront
leur attention vigilante tout en suivant de près l'évolution des
dossiers jusqu'à l'aboutissement.
1.7. Le monnayage du secret et de la discrétion
professionnelle
Dans cette étude pour mieux illustrer le monnayage et
la divulgation du secret dans la Commune de Kampemba par les agents publics qui
du reste constitue une pratique interdite et prohibée par une
disposition légale du code de conduite de l `agent de l'Etat à
ses articles 13 et 14 qui stipulent que « dans son domaine de
compétence, l'agent public de l'État a le devoir de fournir au
public les informations qui lui sont destinées. Celles-ci ne doivent pas
faire l'objet de monnayage. Il lui est cependant interdit de porter atteinte au
secret professionnel tel que prévu à l'article 73 du code
pénal, livre II » et « en cours comme après sa
carrière ou son mandat, l'agent public a l'obligation de ne pas
divulguer le secret professionnel ».54
53 Décret-loi n° 017/2002 portant code
bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la
RD.Congo, Art.11, n° spécial, 2002, p.9.
54 Idem, p .10.
47
55 Décret-loi
n° 017/2002 portant code bonne conduite de l'agent public de l'Etat,
In journal officiel de la RD.Congo, Art.17, n° spécial,
2002, p.11.
Le secret et la discrétion professionnelle sont devenus
une ressource ou un moyen de survie pour les agents publics de l'Etat à
la Commune de Kampemba.
Les agents publics affectés à la Commune de
Kampemba ont adopté une attitude nuisible à l'efficacité
de l'administration communale tout en vendant les informations secrètes
des services aux usagers à des vils prix. Pratiquement, quand un
administré se trouve en état d'infraction ou en contravention sur
un problème donné. Et ce dernier cherche a tout prix connaitre
son sort pour s'échapper avant une quelconque convocation, et pour qu'on
lui dise nettement ou pour qu'on lui dévoile le secret afin de prendre
fuite, le plus souvent l'agent public, instructeur du dossier, exige une somme
d'argent à l'infracteur pourvu qu'il lui dévoile son sort.
1.8. La mendicité
Concernant la mendicité des agents publics
affectés à la Commune de Kampemba, le code de conduite à
son article 17 qui énonce que « l'agent public de l'État
doit s'interdire de solliciter, de réclamer, d'accepter ou de recevoir
ou d'offrir un don, un cadeau ou tout autre avantage en nature ou en
espèces pour s'acquitter ou s'abstenir de s'acquitter de ses fonctions,
mandat ou obligations professionnelles ».55
Le phénomène de la mendicité des agents
publics affectés à la Commune de Kampemba est palpable et elle
revêt des formes différentes selon le contexte dans lequel elle se
passe. D'un côté, elle peut paraître comme un cadeau soit un
don qu'un usager offre à un agent public avant ou après
aboutissement de son dossier ; de l'autre côté, comme une aide
financière pour résoudre un problème familial. Et certains
agents publics mendient auprès des stagiaires tout en prétextant
qu'ils ont faim voire même ils exposent leur situation de
précarité auprès de personnes de bonne foi qui
fréquentent l'administration communale pour leur venir en aide.
1.9. Le cambisme pendant le service
Le cambisme est une activité fréquente dans
l'administration publique et plus particulièrement dans la Commune de
Kampemba par les agents publics qui sont sensés remplir leurs fonctions
sans exercer une autre tâche non prévue par la loi. Et cette
activité constitue à l'échange de la monnaie et cela peut
être le franc congolais soit le dollar américain.
Ainsi, le code de conduite à son article 23 stipule que
« l'agent public de l'État doit s'interdire d'exercer soit par
lui-même, soit
48
56 Décret-loi n° 017/2002 portant code
bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la
RD.Congo, Art.23, n° spécial, 2002, p.13.
par personne interposée toute activité
commerciale, activité professionnelle, mandat ou service
rémunéré ou même gratuit incompatible avec ses
fonctions ou son mandat en vertu des dispositions particulières du Code,
des statuts, du règlement d'administration ou de la convention
collective auxquels il est soumis ».56
La majorité des agents publics n'ont comme
métier essentiel que le cambisme et d'autres cumulent ce métier
avec d'autres activités commerciales parallèles. Les
données récoltées démontrent que la première
catégorie est constituée des cambistes qui ont eu à
étendre leur capital suite aux bénéfices
générés grâce au cambisme ; et cette activité
les a permis de développer d'autres activités connexes à
caractère commercial. Ces agents publics cambistes sont devenus des
responsables de petites entreprises informelles et mallettes en prêtant
les devises à des tiers et à leurs collègues agents sous
forme d'une « banque lambert » dont le remboursement est
accouplé d'un taux d'intérêt ; d'autres sont dans le
transfert d'argent mobile dans les différents réseaux.
Ceux qui pratiquent le cambisme comme principale
activité nous ont révélé qu'ils ont
réalisé beaucoup de projets grâce à cette
activité et que celle-ci leur a permis non seulement de répondre
aux besoins personnels et parfois familiaux, mais aussi de s'insérer
dans des réseaux des relations qui leur facilitent l'obtention des
Francs Congolais et leur garantissent la protection de leurs activités.
Pour les autres, le cambisme reste une activité complémentaire,
passagère et conjoncturelle, car il permet aux agents publics de combler
un vide. Et en cela les agents publics affectés à la Commune de
Kampemba exploitent bien cette activité, car constitue une belle
opportunité.
Certains autres agents publics de l'Etat cambistes nous ont
confié qu'ils n'avaient aucun fonds de départ et qu'ils jouaient
le rôle d'intermédiaire entre les banques commerciales et les
grands commerçants de la place jusqu'à se constituer leurs
propres fonds.
En claire, les enquêtés sur terrain ont
révélé que la plupart des agents publics de l'Etat
cambistes ne sont que des intermédiaires qui travaillent de
manière non officielle pour le compte du circuit officiel et jouissent
d'une commission pour les services rendus.
Nos conclusions sur les enquêtes montrent que certains
agents publics de l'Etat estiment que le gagne-pain de cambisme est avantageux,
et d'autres par contre n'en croient pas et espèrent à
l'amélioration de la masse salariale de l'agent public. Ceci est la
preuve que le profit est la motivation principale qui explique la participation
du marché de change. Nous avons constaté aussi que le plaisir,
l'accès à
49
l'actualité ou le souci de nouer des relations qui
peuvent s'avérer rentables ou profitables à long terme, sont des
facteurs qui conduisent ce personnel de l'Etat à devenir cambistes
même s'ils n'en tirent pas immédiatement des gains.
Les différents vices soit pratiques illicites que nous
venons de démontrer sur le comportement de l'agent public de l'Etat sont
observables à des échelons les plus élevés de
l'administration communale. Les agents publics qui opèrent dans ces
pratiques illicites prohibées par le code de bonne conduite sont ainsi
masqués, protégés, intouchables parce qu'ils ont des
parapluies a tous les niveaux ; ce qui ne favorise pas l'application
complète du code de bonne de l'agent public de l'Etat.
SECTION 2 : LES CAUSES REELLES DE CE COMPORTEMENT
Dans cette section nous allons traiter sur les causes
réelles et déterminantes du comportement lié à
l'inapplication du code de bonne conduite de l'agent public. Comme tout
chercheur qui vise le changement, il est nécessaire de connaître
les causes d'un problème afin de proposer les solutions durables et
efficaces. Quelques-unes de ces causes sont les suivantes :
2.1. Un processus de recrutement biaisé des agents
publics
Le processus de recrutement est un élément
clé pour
l'efficacité de l'organisation puisqu'il permet
à cette dernière de bénéficier des
compétences dont ils ont besoin. Et la réussite d'un recrutement
repose sur une démarche rigoureuse qui doit tenir compte des
procédures sur la sélection des meilleurs.
Ainsi, le recrutement des agents publics est une
opération précieuse qui exige beaucoup des délicatesses et
des prudences, car il est indispensable que l'organisation s'assure de la
performance et de la qualité du personnel qu'il intègre dans son
sein. Et dans cette logique, un processus biaisé dans le recrutement du
personnel constitue un danger et une charge inutile pour l'existence ainsi que
le fonctionnement de l'organisation.
En effet, l'administration publique congolaise plus
particulièrement celle de la Commune de Kampemba dans son unité
qui gère le personnel de l'Etat notamment la fonction publique ne
respecte pas le processus de recrutement des agents publics bien qu'au niveau
local, les agents publics de la Commune de Kampemba ne sont pas recrutés
mais placés à des fonctions publiques sur base des
critères subjectifs et imaginaires qui ne sont pas prévus dans
les textes légaux.
50
Et selon la loi organique portant composition, organisation et
fonctionnement des entités territoriales décentralisées et
leurs rapports avec l'Etat et les provinces à son article 5 il est
stipulé que « les entités décentralisées
jouissent de la libre administration et de I `autonomie de gestion de leurs
ressources humaines, économiques, financières et techniques
». 57 Et donc sur le plan de l'autonomie de la gestion
des ressources humaines, les entités peuvent recruter et gérer la
carrière des agents publics localement. Elles sont désormais
idéalement chargées des responsabilités sur
l'efficacité de la fonction publique, notamment par le rôle
qu'elles jouent dans le recrutement et la gestion de carrière des agents
publics de l'Etat. Mais l'état actuel de la décentralisation et
ses liens avec les organes centraux de l'Etat engendrent des anomalies
évidentes telles qu'une fonction publique locale ne peut
véritablement pas être autonome. En effet, la déception de
la démocratie locale par le retard de l'organisation des
élections communales, étale que le pouvoir central n'est pas
prêt à admettre l'autonomie de gestion des ressources humaines aux
entités décentralisées. A ce jour, l'État, à
travers le Ministère de la Fonction publique au niveau central, demeure
le seul organe de la gestion des agents publics de l'Etat dans notre pays.
Le recrutement des agents publics de l'Etat répond
à un besoin en ressources humaines nettement identifié au sein de
l'entité soit d'un service public, et cela est garanti par la loi
portant statut des agents de carrière des services publics de l'Etat
à son article 4 qui stipule que « tout recrutement a pour objet de
pourvoir à la vacance d'un emploi repris dans le cadre organique d'un
service et budgétairement prévu. »58
En effet, la recherche de la satisfaction des besoins
d'intérêt général que poursuit l'Etat de par ses
entités et services lui exige de disposer d'agents publics
sérieux et assidus qui respectent scrupuleusement les règles en
interne comme en externe afin d'offrir des services publics de qualité,
obéissant aux principes caractéristiques de l'administration que
sont l'égalité, la continuité et la mutabilité.
Pour cette raison, le recrutement doit s'effectuer sur des modalités qui
promeuvent l'excellence et la compétence, et permettre à la
Commune de Kampemba de disposer des agents consciencieux et soucieux du travail
bien fait.
De manière claire, les conditions
générales fixées par la loi sur les modalités de
recrutement des agents publics sont violées voire même non
respectées manifestement par les autorités communales en
complicité avec les autorités hiérarchiques par le simple
souci de recruter irrégulièrement leurs membres de famille, des
partis politiques, clans ainsi
57 Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008
portant composition, organisation et fonctionnement des Entités
Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les
Provinces, In journal officiel de la RD. Congo, Art.5, n°
spécial, 2008, p.8.
58 Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant
statut des agents de carrière des services publics de l'Etat, In
journal officiel de la RD.Congo, Art.4, n° spécial, 2016,
p.5.
51
59 Décret-loi n° 017/2002 portant code
bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la
RD.Congo, Art.8, n° spécial, 2002, p.9.
de l'Eglise qui n'ont pas des compétences et
connaissances recherchées par l'entité pour assumer une fonction
donnée au sein de l'entité. Et souvent, ce sont ces agents
publics recrutés irrégulièrement sur base des
critères subjectifs qui constituent des éléments
perturbateurs de l'ordre statutaire, car ils croient aux parapluies (
c'est-à-dire les autorités qui les ont recruté) et non aux
lois et réglés établies par les institutions.
Et selon notre enquête, les agents publics qui sont les
produits ou bénéficiaires d'un processus de recrutement, ne
travaillent pour l'Etat mais plutôt pour le compte de l'autorité
qui les a placés au poste. Ils défendent les
intérêts personnels et non ceux de l'Etat, en se comportant selon
l'humeur et les attentions de la personne qui les a recrutés tout en
ignorant de manière expresse, les règles et principes qui sont
prescrits dans le code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat qui donne
les lignes phares de conduite du personnel de l'Etat lors de l'exercice d'un
service public.
En toute évidence, le code de bonne conduite de l'agent
public de l'Etat est un outil indispensable pour un agent public et cela doit
être maitrisé par ce dernier dès son entrée en
fonction jusqu'à la retraite. Ainsi, l'article 8 dispose qu' «
à son entrée en fonction, l'agent public de l'État doit
prendre connaissance du présent Code et le responsable du service de
recrutement doit s'assurer que celui-ci l'a lu et compris et s'est
engagé par écrit à s'y conformer
».59 Or, à la Commune de Kampemba le code de
bonne conduite parait inexistant et non maitrisé par les agents publics
affectés à ladite entité,
Il est claire que le recrutement joue un rôle important
dans une entité, car un agent public recruté formellement sur
base des critères objectifs, exécutera ses tâches
fonctionnelles dans le respect des règles établies par
l'entité. Mais un agent public recruté frauduleusement sur base
des critères subjectifs et imaginaires, remplira ses missions
fonctionnelles dans la fraude tout en violant les règles prescrites par
l'entité, car lui-même est le fruit de la fraude.
2.2. La modicité du salaire
Comme dans toute entreprise, le salaire est un facteur
dominant sur le comportement humain du personnel et sur les performances de
l'entreprise en terme de la production. Dans ce cadre, nous abordons l'aspect
salarial des agents publics de l'Etat car il est le facteur le plus
déterminant sur la maitrise du comportement des agents publics de l'Etat
à la Commune de Kampemba.
52
60 Décret-loi n° 017/2002 portant code
bonne conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la
RD.Congo, Art.25, n° spécial, 2002, p .13.
Le code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat à
son article 25 dispose que « selon leurs moyens financiers, l'État,
les organismes publics personnalisés ainsi que les entreprises publiques
ou d'économie mixte doivent assurer aux agents publics de l'État
oeuvrant en leur sein une rémunération équitable afin de
leur permettre de bien s'acquitter de leurs obligations professionnelles
».60
Ainsi, l'agent public de l'Etat n'a pas seulement les devoirs
à remplir dans l'exercice de ses fonctions mais aussi des droits qui
sont garantis par les lois afin de lui protéger contre les pratiques
défavorables ainsi que d'autres dangers dans le service qu'il rend
à l'Etat. Et parmi ces droits, la rémunération
décente fait partie de la catégorie dont l'influence à des
effets négatifs soit positifs sur le comportement de l'agent public.
De façon claire, l'Etat congolais accorde des salaires
microscopiques aux agents publics malgré que ces derniers sont dans les
activités parallèles. Cette réalité est
généralement évidente dans tous les services et
entités publics et de manière singulière, cela
n'épargne presque pas les agents de la Commune de Kampemba.
La modicité du salaire des agents communaux est
l'élément déclencheur des pratiques défavorables
à l'application du code de bonne conduite, car c'est grâce
à ces pratiques qu'ils arrivent à panser leur plaie salariale
dont leur employeur est dans l'impossibilité de soigner. Par le manque
d'un salaire décent, l'agent public communal doit utiliser les pratiques
illicites et défavorables à l'application du code de bonne
conduite de l'agent public de l'Etat pour subvenir à ses besoins
mensuels et quotidiens.
Et cette insuffisance salariale aux effets comportementales
évidents chez les agents publics, amplifie l'inaptitude et
l'incapacité des agents publics affectés à la Commune de
Kampemba de respecter le code de bonne conduite ainsi qu'elle empêche
à l'entité de disposer des ressources humaines favorables
à son adaptation à la réalité sociale et à
son essor. Or, il est prouvé qu'actuellement avec la
réalité sociétale basée sur les inventions
technologiques, les missions et tâches de l'administration communale
doivent être repenser et augmenter. Ainsi, La Commune de Kampemba, ne
saurait s'adapter à cette réalité car son personnel est
mal traité par son employeur et il ne concourrait pas efficacement au
progrès de la Commune ainsi qu'à l'amélioration des
conditions de vie de ses administrés.
Il important de signaler que malgré le mauvais
traitement salariale reservé aux agents publics par l'Etat qui est leur
employeur de premier niveau, certaines entités
décentralisées, à l'occurrence la
53
Commune, bénéficient de l'autonomie de ses
ressources humaines et de sa gestion. De ce fait, la Commune de Kampemba
elle-même, à partir de ses recettes locales devrait combler soit
motiver ses ressources humaines .Malheureusement le constat
révèle que les ressources financières sont
gérées parcimonieusement tout en privilégiant les
intérêts politiques égoïstes et individuels.
2.3. La démotivation
Selon la plateforme psychotherapien, la démotivation
est l'inverse de la motivation qui correspond à un élan
d'énergie pour effectuer une tâche et qui met en oeuvre notre
enthousiasme pour atteindre nos objectifs. La démotivation est un manque
d'envie pour faire ce que l'on a à faire. La personne
démotivée peut se sentir fatiguée, ne plus avoir envie de
faire ce qu'elle fait habituellement et parfois elle se réfugiera dans
d'autres activités qui lui semblent plus
plaisantes.61
Et comme Herzberg cité par Levy-Leboyer, estime «
qu'il existe deux sources de motivation : la première provient des
facteurs qu'il nomme intrinsèques (ou internes) et sont liés au
contenu des tâches, c'est-à-dire au fait d'assumer des
responsabilités, à la réussite, la promotion, à
l'intérêt pour le travail lui-même, à l'autonomie et
aux défis surmontés ; les facteurs extrinsèques (ou
externes) concernent ce que Herzberg rassemble sous le nom de contexte du
travail, c'est-à-dire essentiellement le salaire et les primes
périodiques, la sécurité , les relations avec les
collègues , les conditions matérielles du travail
(équipements modernes, bureaux climatisés et véhicules de
transport du personnel) et la politique de gestion des ressources humaines qui
caractérise l'organisation.62
Nos investigations sur terrain démontrent que la
démotivation des agents publics affectés
à la Commune de Kampemba est liée à l'environnement
socio-professionnel dans lequel ils évoluent ainsi qu'aux facteurs
matériels qui ne favorisent pas leur épanouissement dans la
société. De manière pratique, nous avons trouvé
dans le cadre de nos enquêté des agents publics impayés
depuis toujours et qui ne touchent pas des indemnités et primes pendant
plusieurs années et travaillant dans des bureaux sans les meubles
nécessaires, ni les fournitures de bureau. Et face à une telle
condition matérielle, les agents publics sont démotivés
sur le plan moral et physique ; et cela leur conduit d'user des méthodes
nuisibles sur l'aspect comportemental tout en sabotant l'application du code de
bonne conduite de l'agent public de l'Etat.
61
https://psychotherapie.ooreka.fr,
com
62 Levy-Leboyer, C., Huteau, M. et
Louche, les apports de la psychologie du travail. Paris, Edition
d'Organisation. 2001.p,134.
54
63 B.MARTORY et D.CROZET, Gestion des ressources humaines,
Paris, Edition d'Organisation, 1984, p.36.
En somme, toutes les causes majeures éclairées
dans cette étude, sont les éléments explicatifs et
déterminants sur le déviationnisme comportemental des agents
publics de l'Etat affectés à la Commune de Kampemba.
SECTION 3 : LES STRATEGIES POUR LA MAÎTRISE
COMPORTEMENTALE DE L'AGENT PUBLIC
L'importance d'une recherche consiste aussi à
détecter le problème tout en l'analysant systématiquement
afin de proposer des pistes résolutoires au problème
soulevé. Dans cette partie, nous allons proposer des stratégies
agissantes et efficientes pour une reelle maitrise du comportement des agents
publics de l'Etat.
3.1. Le respect de la procédure de recrutement des
agents publics
La bonne marche d'une organisation dépend de la
façon dont on recrute le personnel. De ce fait, toutes les
démarches liées à la disponibilité de ce personnel
au sein d'une organisation doit être respectées
rationnellement.
Dans cette vision, le recrutement des agents publics de l'Etat
doit être fait suivant la procédure objective et légale
ainsi que les besoins réels de l'entité en vue d'être
efficace et profitable à cette dernière.
3.1.1. Les étapes du processus de
recrutement
le choix d'un nouvel agent public doit être fondé
sur sa formation et ses connaissances techniques et professionnelles, que l'on
aura vérifiées à l'aide d'un concours qui doit
nécessairement respecter les étapes.
Martory et Crozet considèrent qu' « une bonne
étape de recrutement ne peut s'opérer sans respecter une suite de
8 étapes ».63
a. La définition du poste
Cette étape n'existe pas dans le cadre de postes dits
variés, c'est - à - dire qui fonctionnent déjà
à l'identique dans l'unité : le poste est alors bien connu et
entre dans une structure établie ; les besoins sont cernés avec
précision. Elle se focalise sur trois axes principaux dont :
55
4 La mission du poste : Sur cet axe, il
s'agit d'agencer le poste dans l'accomplissement des objectifs de
l'organisation.
4 Les principales responsabilités : A
ce niveau, on doit décrire ce que le titulaire aura à
réaliser et la façon de le réaliser.
4 Le positionnement dans la structure : Par
ici, on repère les postes grâce à un organigramme et
à la description du contrôle exercé par le titulaire du
poste sur ses subordonnés, de ses marges de manoeuvre et du niveau de
ses responsabilités.
b. Définition du profil du candidat
A cette étape, le recruteur doit veiller à la
description du candidat idéal recherché par l'entité. Les
différents éléments du profil doivent être
classés en trois catégories suivantes :
4 Indispensable : Un candidat qui ne
présenterait pas cette caractéristique ne peut remplir le
poste.
4 Essentielle : La caractéristique que
doit posséder un candidat pour assurer correctement la fonction.
4 Souhaité : La Caractéristique
désirée mais non nécessaire pour remplir correctement la
fonction.
c. Identification des sources de recrutement
Les sources de recrutement qui s'offrent à
l'entité sont multiples et variées qui à elle de choisir
celles qui offrent le plus de garanties quant à la détection des
unités les plus performantes ou celles qui correspondent le mieux aux
besoins de l'entité. D'une manière générale, une
entité publique peut recourir aux différentes voies pour annoncer
le recrutement, mais la plus pratiquée est la publicité par la
presse.
d. La mise en place des moyens de
recrutement
Les moyens de recrutement auxquels recoure une organisation
peuvent être regroupés en deux grandes catégories. Elle
peut opérer le recrutement en faisant appel à ses propres
services, soit elle peut confier cette tâche à un organisme
extérieur tout en gardant un pouvoir d'appréciation sur le
travail réalisé par celui - ci.
Dans le cadre de l'administration publique, les agents publics
sont recrutés par une unité appelée « fonction
publique » qui organise les différents concours en matière
de recrutement.
56
e. Campagne de recrutement
La campagne de recrutement a pour objectif de susciter les
candidatures pour le ou les postes à pourvoir. L'élaboration
d'une campagne de recrutement peut s'apparenter à celle d'une campagne
de publicité :
Ø Identification des cibles ;
Ø Détermination de la durée et suivi de la
campagne ;
Ø Sélection des médias les mieux
adaptés ;
Ø Rédaction du (des) texte(s) de l'annonce (des
annonces).
f. La sélection des candidatures
C'est la phase la plus délicate au cours de laquelle
la rigueur ne peut s'appuyer sur des méthodes scientifiques de choix. En
effet, la sélection consiste à ne retenir que les candidats qui
correspondent au profil préalablement défini sur base des
procédés objectifs.
Dans cette lignée, plusieurs procédés
s'offrent à l'organisation; ils sont généralement mis en
oeuvre de façon scindée et selon le paramètre propre
à l'entreprise ; il s'agit de :
Ø L'analyse graphologique;
Ø La mise en oeuvre des tests;
Ø La discussion de groupe;
Ø L'interview ou entrevue de recrutement;
Ø La méthode de simulation ;
Ø La discussion d'embauche, phase ultime de la
sélection.
g. Décision d'embauche
C'est l'ultime phase de la sélection. Elle consiste,
face à un nombre de candidats restant en compétition, à
choisir celui qui occupera effectivement le poste à pourvoir. La
décision d'embauche est généralement prise par les
supérieurs hiérarchiques contrôlant le poste à
pourvoir.
h. L'intégration du nouveau
recruté
Il est régulièrement admis que la
réussite d'un candidat est fonction des circonstances qui ont
présidé à son intégration dans ses nouvelles
fonctions.
57
Cette étape est très agréable et requiert
une approche systématique qui consiste, après l'accomplissement
des formalités administratives d'embauche, de donner au candidat retenu
une information complète sur :
Ø L'organisation de l'entité et du service
concerné;
Ø Les contacts immédiats du poste : description de
fonction et personnalité du titulaire;
Ø La rémunération et les programmes
sociaux;
Ø Les différentes procédures de
l'entité;
Ø Les contacts de l'environnement du poste : clients,
fournisseurs, Administrations, etc ...;
Ø La familiarisation avec l'exercice du travail dans le
poste.
Les règles et textes juridiques d'une organisation sont
respectés et appliqués par les hommes qui la composent. Et pour
une meilleure application des règles et singulièrement le code de
bonne conduite de l'agent public de l'Etat, il faut que les autorités
détentrices du pouvoir de recruter les agents publics respectent
scrupuleusement ces différentes étapes de la procédure
objective du recrutement. Et ces étapes objectives du processus de
recrutement doivent être en harmonie avec la loi portant statut des
agents de carrière des services publics de l'Etat.
Le respect de toutes ces étapes et règles
juridiques en matière de recrutement des agents publics de l'Etat,
permettrait à la Commune de Kampemba de disposer des agents publics
efficaces et productifs dont la probité morale et l'éthique
professionnelle sont irréprochables, car ils veilleront à
l'application correcte des règles et principes de l'administration
communale dans l'exercice de leurs fonctions.
3.2. Une valorisation salariale réelle
Les agents publics jouent un rôle majeur pour le
développement d'un pays car, partant de leurs missions et fonctions, ils
contribuent de manière significative à la
prospérité économique d'un Etat et aussi à
l'épanouissement social des citoyens. Toute règle ou loi,
même bien élaborée et valablement adoptée, ne sera
aucunement appliquée si les personnes chargées de faire appliquer
ces dernières sont maltraitées et ne disposent pas un salaire
consistant.
Pour une réelle valorisation salariale qui favoriserait
l'application du code de bonne de conduite de l'agent public de l'Etat, il faut
miser sur certains facteurs. Ainsi, il faudrait exécuter et appliquer
certains textes qui accordent les droits et avantages aux agents publics de
l'Etat.
a.
58
L'application stricte des traitements et son
amélioration
L'article 76 de la loi portant statut des agents de
carrière des services publics de l'Etat dispose qu' « il est
accordé automatiquement à tous les agents une augmentation
annuelle de traitement, sauf à ceux dont le dernier signalement consiste
en appréciation «assez bon» ou « médiocre ».
Le taux appliqué est de trois pour cent, deux pour cent ou un pour cent
du traitement initial selon que l'agent a obtenu respectivement la cote
«Elite », « Très bon » ou « Bon ».
L'augmentation annuelle est octroyée le 1er janvier de chaque
année par le ministre ayant la fonction publique dans ses attributions
»64.
Les agents publics de l'Etat affectés à la
Commune de Kampemba sont inquiets et tourmentés par les besoins de base
restés non satisfaits. Ils émergent dans des conditions
impensables qui regroupent une inflation sur le marché des prix des
produits et un niveau salarial très faible. De ce fait, cette condition
salariale entraine un pouvoir d'achat très bas.
Ainsi, l'augmentation annuelle de traitement des agents
publics doit tenir compte également de l'inflation afin de combler
l'écart qu'il y a entre le pouvoir d'achat des agents publics et le
coût de la vie auquel ils aspirent suivant les réalités
sociétales actuelles qui doivent leur permettre de résister et
refuser toute sollicitation ou pratique défavorable à
l'application des règles et principe de l'administration communale de
Kampemba.
Cependant, seul le salaire ne suffirait pas à la
résolution des problèmes sociaux des agents publics de l'Etat, il
faut une attribution des primes et indemnités telles que prévue
par la loi.
b. L'attribution des primes et
indemnités
L'article 48 de la loi portant statut des agents de
carrière des services publics de l'Etat stipule que « la prime est
un complément pécuniaire au traitement destiné à
rétribuer l'agent qui exerce certaines fonctions ou accomplit des
prestations spécifiques. Il ne peut être accordé à
l'agent d'autres primes que: la prime de diplôme ;la prime
d'intérim ;la prime pour prestations supplémentaires ; la prime
des risques professionnels ;les frais de représentation ;la prime de
brousse ». Et l'article 51 de la même loi dispose que « l'agent
en cours de carrière bénéficie des avantages sociaux
suivants:
1. les allocations familiales pour enfants à charge
;
64 Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant
statut des agents de carriere des services publics de l'Etat, In journal
officiel de la RD.Congo, Art.76, n° spécial, 2016, p.28.
2.
59
les frais médicaux et soins de santé ;
3. l'indemnité de logement ;
4. l'allocation d'invalidité ;
5. les frais funéraires ;
6. les frais d'équipement ;
7. les crédits et l'avance sur traitement ;
8. l'indemnité de transport et les frais de voyage ;
9. le pécule de congé.
Les avantages sociaux de nature pécuniaire sont soumis
à la législation fiscale en vigueur. Certains de ces avantages
sont versés au même moment que la rémunération
».65
En fait, il nous a été
révélé dans notre enquête par certains agents
publics affectés à la Commune de Kampemba que c'est depuis
plusieurs années qu'ils sont victimes de leurs droits, car ils ne
touchent pas aux primes et indemnités prévues par la loi pour
leur traitement. Alors, pour une bonne application des règles et
principes par les agents publics, il serait souhaitable d'attribuer de
façon régulière les primes et indemnités, et que
leur montant augmente afin de gonfler leur traitement.
3.3. L'adoption d'un régime disciplinaire souple
L'application du code de bonne conduite de l'agent public de
l'Etat par les agents publics de l'Etat affectés à la Commune de
Kampemba ne peut passer que par une stratégie qualifiée « de
monstre et de l'ange ».
Il est évident que certaines stratégies
préconisées dans cette étude pour l'application du code de
bonne conduite de l'agent public favorisent l'agent public et le
protègent tant soit peu. Ainsi, il faut prévoir et adopter
certaines clauses visant à susciter chez l'agent public la crainte
d'être sanctionné en cas de faute ou encore la prémonition
de ne pas être récompensé.
3.3.1. Sanctions répressives
Dans cette étude nous n'établirons pas des
nouvelles sanctions car la loi portant statut des agents de carrière des
services publics de l'Etat à son article 67 démontre clairement
les différentes sanctions.
De même, nous ne pensons pas adapter ou renouveler cette
liste. Toutefois, notre proposition vise d'un côté l'adoption et
l'application
65 Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant
statut des agents de carrière des services publics de l'Etat, In
journal officiel de la RD.Congo, Art.48, n° spécial, 2016,
p.22.
60
d'une sanction équivalente à la faute commise et
au poste occupé par l'agent public, et de l'autre côté,
l'application stricte de la répression.
a. Une sanction équivalente à la faute et
à la fonction de l'agent
Une bonne administration repose sur les règles que
doivent respecter les agents publics. Il est évident que
l'administration publique congolaise dispose d'un code de bonne conduite de
l'agent public de l'Etat qui précise les règles de conduite en
matière d'intégrité morale et d'éthique
professionnelle. De cette façon, tout agent public qui tenterait de
compromettre aux devoirs prescrits dans le présent code, doit être
sanctionné proportionnellement à la faute commise et au rang
qu'il occupe dans la hiérarchie administrative.
Dans nos enquêtes sur terrain, nous avons
constaté que l'impunité guide l'action publique car plusieurs
agents publics de l'Etat affectés à la Commune de Kampemba
commettent des fautes graves qui nécessitent à l'immédiat
des sanctions sévères et même certains qui ont
été pris en flagrance, fort malheureusement ces agents publics
fautifs n'ont jamais été réellement sanctionnés
parce qu'ils ont des protecteurs et parapluies à tous les niveaux de la
hiérarchie administrative. Le plus étonnant est que certains
agents publics moins gradés commettent des fautes et violent sur les
règles en complicité avec les agents publics hauts gradés
de l'administration communale.
De ce fait, nous proposons deux options à ce stade afin
de bien réprimer les actes nuisibles à l'image de l'agent
public.
Premièrement, il faudrait que les autorités
compétentes définissent clairement dans le code de bonne conduite
et dans la loi portant statut des agents de carrière des services
publics de l'Etat, les différentes fautes auxquelles s'appliquent les
sanctions.
Cette prévision en matière de sanction permettra
à tous les agents publics de connaitre préalablement leur sort
lorsqu'ils commettront les fautes et violeront les règles
établies. A cet effet, l'application des sanctions aux agents publics
fautifs doit se faire en toute objectivité et légalité.
Deuxièmement, il faudrait que les sanctions
affligées aux agents publics fautifs soient proportionnelles à
leurs positions et grades dans la hiérarchie administrative. Et cela
suppose que les agents publics hauts gradés seront durement
sanctionnés par rapport aux agents publics moins gradés car ils
constituent les centres d'impulsion qui doivent donner un bel exemple.
61
b. Une stricte application de la
répression
La rationalisation de la répression sur les pratiques
défavorables à l'application du code de bonne conduite de l'agent
public de l'Etat ainsi que des règles de l'administration communale doit
se faire de manière stricte. En fait, les autorités
détentrices du pouvoir de sanctionner doivent le faire strictement en
toute équité ; c'est-à-dire qu'elles sanctionnent
équitablement les partisans et les opposants de son action ou pouvoir.
Et les différentes répressions, qu'elles soient disciplinaires ou
juridictionnelles, doivent être faites sans colorations politiques,
ethniques, religieuses et associatives.
Cette répression doit être générale
et strictement appliquée en vue de favoriser la moralisation et
l'assainissement du milieu professionnel des agents publics de l'Etat, car tout
le monde se conformera à la loi et aux règles dans l'exercice de
ses fonctions.
L'application stricte de la répression est
considérée comme « le monstre » dans le cadre de notre
stratégie « du monstre et de l'ange » ; l' « ange »
sera considéré comme l'opérationnalisation des sanctions
positives soit des récompenses.
3.3.2. L'opérationnalisation des sanctions
positives
Dans le cadre de cette étude nous qualifions toutes ces
récompenses comme des sanctions positives car elles visent à
motiver les agents publics excellents dans l'exercice de leurs fonctions.
La loi portant statut des agents de carrière des
services publics de l'Etat à son article 99 dispose que « l'agent
qui, dans l'exercice de ses fonctions, se distingue particulièrement par
son dévouement, son objectivité et sa neutralité, peut
recevoir l'une des récompenses suivantes :
1. lettre d'encouragement ;
2. lettre de félicitation ;
3. témoignage officiel de satisfaction ;
4. médaille de mérite civique
»66.
Ainsi donc, nous estimons que l'opérationnalisation et
l'application objective de ces récompenses inciterait l'agent public
à respecter ses engagements en commençant par le code de bonne
conduite de l'agent public de l'Etat ainsi que d'autres règles, car
l'agent public chercherait toujours à se distinguer pour recevoir les
récompenses qui sont incontestablement honorifiques pour son parcours
d'agent public.
66 Loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant
statut des agents de carrière des services publics de l'Etat, In
journal officiel de la RD.Congo, Art.99, n° spécial, 2016,
p.34.
62
Toutes ces stratégies susmentionnées
influenceraient à l'application correcte du code de bonne conduite de
l'agent public de l'Etat ainsi qu'à la maîtrise du comportement
des agents publics affectés à la Commune de Kampemba, car un
recrutement objectif permettrait à la Commune de Kampemba de disposer
des agents publics efficaces dont les valeurs morales irréprochables ;
et à cela s'ajoute un salaire décent qui contribuerait à
une réelle motivation des agents publics dans l'exercice de leurs
fonctions ; enfin, la mise en place des sanctions positives ou négatives
susciteraient aux agents publics le sens éthique et morale à
remplir leurs fonctions dans le respect des règles.
63
CONCLUSION
Nous sommes au terme de notre travail de fin du cycle de
graduat qui a porté sur l'agent public et code de bonne conduite de
l'agent public de l'Etat à la Commune de Kampemba. Ce travail s'est
fixé comme objectif général de décrire le
comportement de l'agent public de l'Etat au regard de l'application du code de
bonne conduite à la Commune par les agents publics affectés
à ladite entité.
Cette étude a été soutenue par une
problématique selon laquelle, à la Commune de Kampemba, les
comportements des agents publics de l'Etat s'écartent inlassablement des
normes juridiques et professionnelles d'un service public. Certains agents
publics ont adopté un comportement qui dévoile les pratiques
informelles et nuisibles qui entravent l'application du code de bonne conduite
; et ces pratiques leurs servent de survie pour faire face à la crise
qui ronge leur entité et eux-mêmes, laquelle crise s'explique par
l'insuffisance de salaire et la démotivation ; ce qui a pour
conséquences : le retard et l'absentéisme au service, la
malversation, la corruption, le favoritisme, le clientélisme, le
népotisme, le détournement,...
En effectuant cette étude, nos préoccupations
majeures s'articulaient autour des questionnements suivants : pourquoi
les agents publics de l'Etat de la Commune Kampemba ne respectent pas certaines
dispositions du code de conduite ? En second lieu, quelles sont les
stratégies qu'il faille mettre en place pour bien assainir ou moraliser
le comportement de ces agents ?
Tout en mettant en observation ces préoccupations
majeures, l'hypothèse ayant servi de fil conducteur dans cette
étude était la suivante : le non-respect du processus de
recrutement des agents publics, la modicité du salaire et la
démotivation seraient les causes réelles du comportement qui
occasionne des pratiques défavorables au non-respect de l'application du
code de conduite de l'Agent public de l'Etat par les agents publics
affectés à la commune de Kampemba. Pour subvenir à leurs
charges parentales et quotidiennes, ces agents publics se seraient
retrouvés dans les pratiques prohibées par le code de conduite de
l'agent public de l'Etat telles que le retard et l'absentéisme au
service, la corruption, concussion, l'activité commerciale
parallèle, la malhonnête, le conflit d'intérêts, le
cambisme, la mendicité, le monnayage du secret et de la
discrétion professionnels, le faux et usage de faux, etc...
64
Pour cerner véritablement notre objet d'étude,
l'orientation méthodologique ayant permis la réalisation de ce
travail a été celle de la méthode systémique afin
de pouvoir mieux examiner la réalité professionnelle à la
Commune Kampemba qui est considérée comme un système au
sein duquel on retrouve les éléments qui sont
généralement les agents publics qui interagissent constamment ;
et cette méthode a été complétée et
appuyée par les techniques d'observation directe, documentaire et
l'interview livre. Les théories explicatives de référence
qui ont soutenu cette étude ont été la théorie
bureaucratique wébérienne de Max wéber et celle de
l'analyse systémique de Von Bertalanffy.
Pour aboutir méthodiquement à la
réalisation de notre analyse, nous avons subdivisé ce travail en
trois chapitres, hormis l'introduction et la conclusion. Dans le premier
chapitre qui est intitulé « fondement épistémologique
de l'étude» nous avons développé deux sections, dont
la première porte sur les concepts de base et la seconde les concepts
connexes. Le deuxième chapitre intitulé «
présentation de la Commune de Kampemba », était
constitué de trois sections à savoir : la situation
historico-géographique de la Commune Kampemba, le fondement juridique ou
compétence et le jeu organisationnel et fonctionnel de la Commune
Kampemba.
Quant au troisième et dernier chapitre, nous avons
abordé une étude sur les agents publics et code de bonne conduite
de l'agent public de l'Etat à la Commune de Kampemba. Ce présent
chapitre était composé de trois sections à savoir : le
comportement lié à l'inapplicabilité du code de conduite,
les causes réelles de ce comportement et les stratégies pour la
maîtrise comportementale de l'agent public.
Ainsi, nous avons constaté au terme de nos recherches
que l'Etat congolais et plus particulièrement la Commune de Kampemba ne
recrute pas convenablement son personnel en ce sens que les détenteurs
du pouvoir en matière de recrutement utilisent les voies liées
aux affinités familiales, amicales, politiques et tribalo-ethniques ; en
plus, le traitement médiocre qui est réservé aux agents
publics affectés à ladite entité n'est pas celui
prévu par les textes juridiques régissant le personnel de l'Etat
; en outre, la condition matérielle dans l'exercice de leurs fonctions
respectives qui est totalement inhumaine ne favorise pas le respect de
l'application du code de bonne conduite de l'agent public de l'Etat.
En tout, cette étude a abouti aux résultats
selon lesquels le non-respect du processus de recrutement des agents publics,
la modicité du salaire ainsi que la démotivation influent
négativement sur le
65
comportement des agents publics à la Commune de
Kampemba en ce sens qu'ils mettent moralement et matériellement les
agents publics dans une condition de faiblesse qui ne leur permettent pas de
respecter scrupuleusement certaines dispositions du code de bonne conduite de
l'agent public de l'Etat.
Au regard de ce qui précède, nous recommandons
aux autorités de la Commune de Kampemba d'appliquer l'arsenal
stratégique que nous avons mis à leur disposition afin de
maîtriser le comportement des agents publics et aussi favoriser
l'application du code de bonne conduite. Ainsi, le respect du processus de
recrutement des agents publics, la valorisation salariale réelle,
l'adoption d'un régime disciplinaire souple et
l'opérationnalisation des sanctions positives sont des stratégies
qui interagissent entre elles et peuvent conduire positivement à la
maîtrise comportementale de l'agent public à la Commune de
Kampemba.
Ceci dit, nous ne disposons pas le monopole de la connaissance
d'avoir abordé tous les agissements et phénomènes qui
enclosent les agents publics et le code de bonne conduite de l'agent public de
l'Etat à la Commune de Kampemba. Ainsi donc, nous laissons le champ de
la recherche ouvert à tout chercheur soucieux de mener des recherches
postérieures approfondies portant à l'agent public et code de
bonne conduite à la Commune de Kampemba.
66
BIBLIOGRAPHIE
I. DOCUMENTS OFFICIELS
1. Décret-loi n° 017/2002 portant code bonne
conduite de l'agent public de l'Etat, In journal officiel de la RD. Congo,
n° spécial, 2002.
2. la loi n° 16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des
agents de carrière des services publics de l'Etat, In journal
officiel de la RD. Congo, numéro Spécial, 2016.
3. Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008
portant composition, organisation et fonctionnement des entités
territoriales décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les
Provinces, In journal officiel numéro de la RD. Congo, numéro
spécial, 2008.
4. Arrêté ministériel n°70/0572 du 09
mai 1970 déterminant pour la Ville de Lubumbashi le nombre, la
dénomination et les limités des Communes urbaines ainsi que les
limités de la collectivité locale englobée, moniteur
congolais, n°21, 1er novembre 1970.
II. OUVRAGES
1. A.MULUMBATI NGASHA, Manuel de sociologie
générale, Lubumbashi, Ed.
Africa, 2017.
2. A. BLANCHET, « Les techniques d'enquêtes en
sciences sociales », Paris, Ed.Dunod, 2000.
3. AUGE, C. et AUGE, P. (sous la direction de), Larousse
classique illustré, 21è ed, Paris, 1952.
4. B.MARTORYet D.CROZET, Gestion des ressources humaines,
Paris, Edition d'Organisation, 1984
5. CYNTHIA. Fleury et A. Caroline PREVOT, le souci de la
nature : apprendre, inventer et gouverner, Paris. CNRS, 2017.
6. DURKEIM, E., « Les règles de la
méthode sociologique », Paris, éd. PUF, 1895.
7. D.JOUVE et D.MASSONI, Que sais-je ? Le Recrutement,
Presses Universitaires de France, 1996.
8. G.BLUNDO et J.P. OLIVIER DE SARDAN, Etat et Corruption en
Afrique : une anthropologie comparative des relations entre fonctionnaires et
usagers, Paris, Ed. KARTHALA et APAD, 2007.
9. J.P. FRANGIER, Comment réussir un mémoire,
Paris, Ed. Dunod, 1986.
10. Jean Louis LAUBET Del Bayle, « Initiation aux
méthodes de recherche en sciences sociales », L'Harmattan,
Paris, 2000
11. Levy-Leboyer, C., Huteau, M. et Louche, les apports de
la psychologie du travail. Paris, Edition d'Organisation. 2001.
12. P. Bernard, « Le développement de la
personnalité », Paris, 5éme édition,
1979, p.157.
13. QUIVY et CAMPENHOUDT, manuel de recherche en sciences
sociales, Paris, Ed, Brodas, 1988.
14. Richard. SARPANOT, Organisation et gestion de
l'entreprise, Paris, Ed.Dunod,1980.
15. R. PINTO et M. GRAWITZ, Méthodes de recherche en
sciences sociales, Paris, Ed, Dalloz, 1971.
67
16. Y. EMERY ET D.GIAUQUE, « Motivations et
valeurs des agents publics à
l'épreuve des réformes », Canada, Ed.
Les Presses de l'Université Laval, 2012.
III. AUTRES DOCUMENTS
1. GOUVERNEMENT du Québec, L'Ethique dans la fonction
publique québécoise, 2003.
2. Gerddes-Cameroun, Atelier sur la corruption, 1999.
3. L. BATONON. Mègnissè. Helnide, la
motivation dans la fonction publique béninoise, mémoire
inédit, ENA/Bénin. 1995-1996.
4. K. KOTO. YASIMBA, Recrutement des agents au sein des
services publics et son impact sur le rendement, TFC SPA, Unilu.
2013-2014.
5. F. MULUMBA. NGINDU, La problématique de la
politisation de l'administration publique face à son efficacité,
TFC SPA, Unilu. 2012-2013.
6. PUNGWE. MWANAKAYUMBA, Structure salariale et son
incidence sur la motivation des agents dans une entreprise publique, TFC
SPA, Unilu. 2013-2014.
7. M.KAPEND NGUZ, Notes de Cours de théorie des
organisations, 3ème graduat
SPA, FSSPA, Unilu, 2019-2020.
8. Rapport annuel 2018, Commune de Kampemba,.
9. Dictionnaire Larousse Maxipoche, Paris, Ed.Larousse. 2013.
10. Dictionnaire universel, Paris, Hachette, 1998.
11. Dictionnaire Le Petit Robert. Dictionnaire
alphabétique et analogique de la langue française, Paris,
Dictionnaires Le Robert, 1993,
12. Encyclopédia universels, Corpus 5, Ed. Universells,
France, 1998.
13. Dictionnaire des sigles, des mots
clés-Dégradation de l'environnement urbain, sur le site
planetecologie.org,
consulté le 27 Mars 2020.
IV. WEBOGRAPHIE
1. www.Vie
public.fr consulté le 23 Mars
2020
2.
www.dictionnaire.enap.ca
3.
www.fonction-publique.gouv.fr
4. www.Transparency
International.com
5.
https://psychotherapie.ooreka.fr,
com
68
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
DEDICACE III
AVANT-PROPOS IV
INTRODUCTION 1
O.1. PRESENTATION DE L'OBJET D'ETUDE 1
0.2. CHOIX ET INTERET DU SUJET 1
0. 3. ETAT DE LA QUESTION 2
0.4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 10
0.5. PRESENTATION DES THEORIES EXPLICATIVES DE REFERENCE 12
0.6. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 17
0.7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU SUJET 18
0.8. LA PRESENTATION DE LA SUBDIVISION DU TRAVAIL 19
CHAPITRE PREMIER : FONDEMENTS EPISTEMOLOGIQUE DE L'ETUDE 20
SECTION 1 : CONCEPTS DE BASE 20
1.1. Agent public 20
1.2. Code de conduite 23
SECTION 2 : CONCEPTS CONNEXES 24
2.1. Comportement 24
2.2. Recrutement 25
2.3. Régime disciplinaire 28
CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE KAMPEMBA 30
SECTION 1 : SITUATION HISTORICO-GEOGRAPHIQUE 30
1.1. Historique de la Commune KAMPEMBA 30
1.2. Situation Géographique 31
SECTION 2. FONDEMENT JURIDIQUE OU COMPETENCES 32
SECTION 3. LE JEU ORGANISATIONNEL ET FONCTIONNEL DE LA COMMUNE
KAMPEMBA 33
3.1. Organes de la Commune de Kampemba 33
3.2. Structure politico-administrative 36
3.3. Statistiques démographiques 37
CHAPITRE TROISIEME : AGENTS PUBLICS ET CODE DE BONNE
CONDUITE DE L'AGENT PUBLIC DE
L'ETAT A LA COMMUNE DE KAMPEMBA 40
SECTION 1 : LE COMPORTEMENT LIE' A L'INAPPLICABILITE DU CODE DE
CONDUITE 40
1.1. Le retard et l'absentéisme au service 40
1.2. La concussion, la corruption et autres vices 41
69
1.3. L'activité commerciale parallèle
44
1.4. La Malhonnêteté 44
1.5. Le faux et usage de faux 45
1.6. Les conflits d'intérêt 45
1.7. Le monnayage du secret et de la discrétion
professionnelle 46
1.8. La mendicité 47
1.9. Le cambisme pendant le service 47
SECTION 2 : LES CAUSES REELLES DE CE COMPORTEMENT 49
2.1. Un processus de recrutement biaisé des agents
publics 49
2.2. La modicité du salaire 51
2.3. La démotivation 53
SECTION 3 : LES STRATEGIES POUR LA MAÎTRISE COMPORTEMENTALE
DE L'AGENT PUBLIC 54
3.1. Le respect de la procédure de recrutement des
agents publics 54
3.1.1. Les étapes du processus de recrutement 54
3.2. Une valorisation salariale réelle 57
3.3. L'adoption d'un régime disciplinaire souple
59
3.3.1. Sanctions répressives 59
3.3.2. L'opérationnalisation des sanctions positives 61
CONCLUSION 63
BIBLIOGRAPHIE 66
TABLE DES MATIERES 68
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