CHAPITRE V :
DISCUSSION
Ce travail de recherche a été mis sur pieds pour
décrire les caractéristiques sociodémographiques des
participants à l'étude, déterminer le niveau de
connaissance, les attitudes et les pratiques des adolescents scolarisés
ainsi que leur niveau de perception et vulnérabilité sur les
risques liés aux comportements sexuels. Il ressort essentiellement de
cette étude que les adolescents scolarisés ont en
général un niveau de connaissance acceptable avec une petite
disparité entre les hommes et les femmes ; ils ont une
vulnérabilité aux IST-VIH ; ils ont un accès au
dépistage faible avec une proportion importante de comportement à
risque mais aussi une bonne proportion de cas de violence a été
observée dans l'étude. Ces points seront discutés dans les
lignes qui suivent.
5.1. ACTIVITES ET PRATIQUES
SEXUELLES DES ADOLESCENTS SCOLARISES
Les données à notre possession nous montrent
qu'une proportion importante (43,1%) des adolescents scolarisés
âgés de 18-19 ont déjà connu leur premier rapport
sexuel (51,5% de garçons et 38,4% de filles). Ceci contraste de
l'EDS-RDC 2013-2014 où la proportion des adolescents de la même
tranche d'âge qui ont déjà connu leur premier rapport
sexuel est supérieure de celle de notre étude(51% pour les filles
et 66% pour les garçons). Ceci s'explique par le fait que
notrepopulation était faite d'étudiants qui dans l'ensemble
avaient un niveau d'éducationélevée que le reste de la
population de leur âge.Une autre étude menée à
l'université de Bangui a montré que 69% des adolescents avaient
eu leur premier rapport sexuel entre 15-19 ans[35]. Ceci peut trouver une
justification par le fait de l'implication des autorités Congolaisesdans
les campagnes de sensibilisation contre la violence faite aux mineures qui a
probablement réduit le taux des rapports sexuels avant l'âge
d'adulte.
La majorité des adolescents soit 57% ont eu leurs
premiers rapports sexuels entre l'âge de 16 - 17 ans ; 20,8% en ont
eu avant l'âge de 16 ans (Rapport sexuel précoce) et 22,2%
à l'âge de la majorité ; comparé à une
étude réalisée à Lubumbashi en 2013[22] qui a
donné une proportion de 76,9% des rapports sexuels avant l'âge de
16 ans chez les adolescents scolarisés et le rapport de la direction de
santé publique 2017 de Québec qui a donnée 43% de rapport
sexuel avant 16 ans[23].Le taux de rapport sexuel précoce de notre
étude parait très faible par rapport aux autres études.
L'âge moyen de premier rapport sexuel chez les filles
scolarisés est de 16,7 ans et chez les garçons scolarisés
est de 16,01 ans ; les moyennes d'âge aux premiers rapports sexuels sont
significativement différentes par rapport au sexe
(p=0,002).Superposé à l'étude réalisé
à l'université de Bangui où il a été
observé que l'âge du premier rapport sexuel chez les
garçons était de 16,9 ans et 17,9 ans chez les filles, nous
pouvons dire que les adolescents Congolais commencent l'activité
sexuelle avant leurs voisins de la R.C.A.
Lors des derniers rapports sexuels, il a été
observé une légère amélioration de taux
d'utilisation de préservatif par rapport aux premiers rapports
sexuels ; 37,7% des adolescents ont utilisés le
préservatif(44,4% des garçons et 32,8% des filles) ;
comparé aux proportions données par l'EDS-RDC 2013-2014 pour la
même classe d'âge (31,1% pour les garçons et 26,8% pour
les filles), nous osons dire que nos proportions sont plus
élevées ; donc il y a amélioration du point de vue
utilisation des préservatifs. Ce qui se justifie par le niveau de
connaissance de nos enquêtés par rapport au reste des adolescents
du pays, mais le taux d'utilisation des préservatifs reste de loin
inférieure au taux d'utilisation des préservatifs aux derniers
rapports sexuels au Canada selon une enquête québécoise sur
la santé des adolescents 2011, 65% en Astrie et 68% au Québec.
Chez les adolescents sexuellement actifs, le multi partenariat
a été observé chez 66% des adolescents tandis qu'à
Mauritanie un auteur avait trouvé 41% en milieu scolaire[15] ; les
adolescents congolais sont plus exposés aux pratiques et comportements
à risque.
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