5.2. La dynamique socioéconomique avant la crise
Pour une meilleure compréhension de
la dynamique de la crise politico-sécuritaire sur la
socioéconomie de la commune de Pissa. Il convient de mettre en exergue
les monographies de notre étude, en se focalisant sur l'aspect
économique. Dans ce cadre nous ferons recours aux variables
suivants : Alimentation ; énergie ; santé ;
éducation ; accès à l'eau potable. Le tableau suivant
présente les données en temps de stabilité politico
sécuritaire dans la commune de Pissa en fonction des activités
socioéconomiques et du revenu des acteurs locaux. C'est-à-dire
nous permet d'analyser le comportement de consommation des acteurs locaux en
tenant compte de leur environnement politique sécuritaire et
sociétale
Tableau n° 3 : Récapitulatif des
données socioéconomiques avant la crise
Source :
enquête de recherche
Le tableau ci-dessus nous retrace la dynamique des
activités économiques dans les grands centres d'activités
dans la commune de Pissa. L'impact de ce tableau est de montrer la circulation
des biens marchands et des échanges dans la commune de Pissa entre les
acteurs locaux et les commerçants. Illustrons alors les conduites
socioéconomiques des acteurs locaux dans les activités
économiques boostons ainsi le développement local. Plus le revenu
des ménages est élevé plus la satisfaction de leur besoin
en alimentation augmente 57,24%. Mais plus encore avant la crise il y'a
acheminement libre des marchandises dans cette localité ce qui maintient
le prix au standard universel fixé par les normes en vigueur sur le
territoire. Cet état de paix et de sécurité permet aussi
à la population de se soigner en toute sécurité à
un coût raisonnable en accédant dans les centres appropriés
et utilisant les produits (médicaments) adéquats ce qui
résume l'attribution de 14,31% des revenus des ménages de la
commune aux soins de santé. La cohésion sociale et la
sécurité dans la commune de Pissa permettent la mise en place des
sociétés et petites industries agricoles ou forestières
permettant aux acteurs locaux travaillant dans ce secteur d'avoir une source de
revenu stable pour s'autogérer et entretenir leur ménage. Dans
cet état de sécurité et de paix, les actions des acteurs
locaux cadrent avec la réalité qu'ils vivent ce qui rend les
échanges entre les communautés ou les individus très
fluides et objectifs. Car nul n'est tenu par une obligation quelconque dans
l'échange. Dans ce cas l'échange marchand prime sur
l'échange symbolique certes qui est beaucoup plus pratiqué entre
les acteurs locaux évoluant dans les groupements agricoles ou
agropastoraux. Comme nous le constatons dans le tableau les dépenses
sont réparties et évolues en fonction de l'environnement des
acteurs locaux. En temps de paix, les acteurs de la commune de Pissa ont une
conduite socioéconomique propre pour pratiquer leurs différentes
activités génératrices de revenus et consolidatrices du
lien social entre les acteurs et/ou les groupements agricoles. L'offre et la
demande sont presque équitables, car les acteurs ont le temps et l'appui
possible des autres acteurs pour faire accroitre leurs productions. Mais aussi
de contrôler les échanges commerciaux selon les saisons. Cela se
traduit dans l'interview d'une enquêtée cultivatrice de manioc qui
dit : « On vend les maniocs de fois en tubercule, soit
on les fait sécher d'abord et pendant les périodes des chenilles
on vend la cuvette ici à 3000FCFA, lors de la saison sèche, c'est
à 2500FCFA. » (Entretien réalisé à
SABE, le 27 juillet 2016 à 16 heure). Le reste de revenus des acteurs
locaux est ensuite partagé entre l'énergie, éducation et
l'eau potable. L'énergie représente 14,31% la commune
étant non électrifiée les acteurs locaux mettent plus de
revenus pour avoir des sources d'énergie à savoir du carburant
(essence ou gasoil) pour les groupes électrogènes ou du
pétrole pour ceux utilisant les lampes tempêtes. Mais avec la
nouvelle source d'énergie (l'économie verte) les acteurs y
investissent plus pour l'entretien de ces équipements. La dotation de la
commune par les lampadaires solaires. L'éducation ne représente
que 8,82% des dépenses car en y investissent pendant la période
de la rentrée des classes. Et enfin 4,75% est consacré à
l'accès à l'eau potable. Par manque d'un centre de distribution
d'eau potable, les acteurs s'approvisionnent en eau de forage entretenu par les
coopératives ou par les particuliers. Qui ont une source de revenu mais
d'entretenir ces points d'eau en cas de panne. Au vu du tableau ci-haut nous
constatons une distribution raisonnable des revenus dans les dépenses
des ménages dans la commune de Pissa. Ces dépenses contribuent
à la bonne marche et au maintien des ménages sur une ligne de
vie, permettant de ne pas sombrer dans la malnutrition. Mais surtout qu'elles
répondent bien aux besoins élémentaires des ménages
qui sont de bien se nourrir, se soigner, s'éduquer et de vivre dans des
bonnes conditions.
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