II.2.2. Discussion
Cette partie de notre deuxième chapitre se consacre
à la discussion des résultats obtenus tant au niveau de
l'approche socio-environnementale que dans l'approche expérimentale.
Dans un premier temps, nous discuterons les résultats issus de
l'enquête, puis s'en suivra la discussion des résultats des
mesures.
? Discussion des résultats issus de l'approche
socio-environnementale
Concernant les résultats, la figure 2.3 montre que la
majorité des enquêtés est du genre masculin, soit avec 63%,
cette situation pourrait se justifier par le fait que dans les ménages,
c'est l'homme qui est le chef et lorsqu'on a besoin d'obtenir quelques
informations, c'est par lui qu'on s'adresse en premier lieu.
La figure 2.4 montre que 63% des enquêtés n'ont
jamais entendu parler de la pollution de l'air, cela s'explique par le manque
d'une sensibilisation et de la non prise en compte de la problématique
de la pollution de l'air par les décideurs. Notons aussi que la
quasi-majorité des enquêté a un niveau d'étude
inférieur ou égal au diplôme d'état, la figure 2.3
en illustre.
La figure 2.7 montre que les industries constituent la source
principale de la pollution de l'air, cela se justifie par le fait que les
enquêtés vivent dans un quartier industriel. Ces résultats
sont contraires à ceux trouvés par Liousse et al.,2010,
qui estiment que dans les capitales africaines, la pollution gazeuse et
particulaire résulte principalement de la circulation automobile, des
feux domestiques et, pour une moindre contribution, des émissions
industrielles.
Tableau 2.1 montre que la qualité de l'air dans la
ville de Kinshasa est mauvaise selon les enquêtés. Ces
résultats corroborent avec ceux trouvés par Liousse et
al.,2014, qui prévoyaient qu'en Afrique, il faut s'attendre
à ce que la qualité de l'air dans les zones urbaines,
définie en particulier par les concentrations de dioxyde d'azote (NO2)
et d'aérosols, se détériore rapidement au cours des 10
prochaines années.
Anne-Laure BORIE en 2006 affirmait qu'il est aujourd'hui
clairement établi que même à des niveaux faibles, la
pollution peut avoir des effets néfastes sur la santé. Ainsi les
résultats de la figure 2.8 et le tableau 2.2 confirment que la
quasi-totalité de nos enquêtés soit
57
82% reconnait avoir senti l'impact de la pollution de l'air
affectant d'une manière ou d'une autre leur santé via les
affections respiratoires et cela corrobore avec les études menées
par ADEME en 2015 montrant qu'une exposition prolongée à un air
pollué peut accroître le risque de sensibilisation à des
allergènes et aggraver les symptômes d'allergie respiratoire. Ces
résultats confirment aussi ce que Tangou (2016), Raven et
al.,2009 ont démontré dans leurs ouvrages respectifs
concernant l'impact de la pollution de l'air sur la santé.
Les résultats de la figure 2.9 se justifient par le
fait que la population enquêtée vit à côtés
des industries qui dégagent régulièrement des
fumées pendant leur fonctionnement.
? Discussion des résultats de l'approche
expérimentale
Quant aux résultats obtenus par cette approche
grâce à la technique de spectrométrie d'absorption
différentielle optique (DOAS), Yombo en 2018 avait utilisé la
station Kin-AeroDOAS installée sur le toit du bâtiment de la
Faculté des Science de l'Université de Kinshasa, il a
trouvé que parmi les espèces polluantes observées dans
l'atmosphère de Kinshasa figurent notamment le dioxyde d'azote, les
aérosols et le formaldéhyde.
La figure 2.13 fait état d'un pic élevé
de dioxyde d'azote soit de l'ordre de 4 x 1016
molécules par centimètre carré vers 13heure en date du 16
novembre 2019, on voit que la valeur de la colonne oblique de dioxyde d'azote
est faible à partir de 10h jusqu'à 12h et augmente très
rapidement à 13h puis décroit de 14h jusqu'à 16h. Ceci
pourrait se justifier par le fait qu'à Kinshasa il y a eu un trafic
routier important à 13 heures à l'endroit où nous avons
pris les mesures cette journée. Ces résultats corroborent
à ceux trouvés par Yombo et al.,2018 qui montrent que la
colonne oblique du dioxyde d'azote mesurée le 13 mai 2017 à
Kinshasa à partir de 7h jusqu'à 17h dont la valeur de ladite
colonne décroit en matinée jusqu'à atteindre un minimum
autour de 12h ensuite, elle augmente dans l'après-midi.
Outre les émissions provenant des sources fixes ou
mobiles, la gestion de la pollution atmosphérique doit prendre en compte
des facteurs additionnels (comme la
58
|