I.2.3. Facteurs météorologiques favorisant la
dispersion des polluants
a) Les vents : sont la conséquence de
l'instabilité fondamentale de l'atmosphère. Ils sont
conditionnés par les variations de pression et de température et
ils circulent entre les zones de basses pressions (dépressions) et
celles de hautes pressions (anticyclones). Le pouvoir de dispersion des vents
débute à partir de très faibles valeurs de vitesse, de
l'ordre de 2m/s.
18
qui ont pu s'accumuler au-dessus d'une ville ou d'un complexe
industriel, en l'absence de vent.
En raison de l'importance que présentent les vents du
point de vue de la pollution atmosphérique, il est
particulièrement recommandé de faire une étude approfondie
de leur régime chaque fois que l'on se propose d'implanter en un site
déterminé une usine fortement polluante. On doit donc s'efforcer
d'éviter de bâtir l'usine au vent dominant de la ville. (P. CHOVIN
et al.1991.).
b) Les mouvements ascendants : il arrive
fréquemment que surviennent des ascendances ; masses d'air importantes
qui se déplacent dans ces conditions se détendent et
refroidissent. Lorsque l'ascendance prend naissance dans une zone
polluée, les polluants sont entraînés avec les masses d'air
dans leur déplacement. Il en résulte un effet de dispersion
favorable. Si la zone est très polluée par les particules,
celles-ci, au moment où cesse la sursaturation, peuvent jouer un
rôle de noyaux de condensation et contribuer à la formation du
nuage, voir à la chute de la pluie (P. CHOVIN et al.,1991.).
c) Les précipitations : sont un
facteur météorologique bénéfique pour l'abaissement
des niveaux de pollution ; elles plaquent les particules au sol, lavent et
humidifient le sol, ce qui s'oppose pendant un temps au soulèvement de
la poussière par les vents. Enfin, elles dissolvent certains polluants
tels que le dioxyde de soufre et dioxyde d'azote dont les concentrations
baissent de ce fait. Inversement, il a été observé que
l'acidité de l'eau des précipitations va grandissant en certaines
régions (P. CHOVIN et al., op cit).
I.2.4. Accidents historiques de la pollution de l'air
Bien qu'il soit permis de penser que ces accidents importants,
survenus à un moment où les problèmes de pollution
atmosphérique étaient encore mal connus, ne se reproduiront plus,
au moins dans les pays très industrialisés et très
surveillés, et qu'ils n'ont plus de ce fait, qu'un intérêt
historique, il n'est pas inutile de les rappeler car ils ont orienté en
premier les recherches dans le domaine médical et biologique (P. CHOVIN
et al., op.cit.).
19
A. Accident de la vallée de la Meuse
(Belgique)
Cet accident s'est déroulé au mois de
décembre 1930, c'est le premier exemple d'un épisode dramatique
sur la santé des habitants de la région. La vallée de
Meuse était très industrialisée et un brouillard
épais avait envahi cette région, fortement encaissée du
fait des falaises qui la bordent.
Les différentes usines ont continué à
déverser dans l'atmosphère leurs polluants (il s'agissait
d'usines d'engrais et d'acide sulfurique, etc.). Il en résulta un
accroissement considérable de la concentration de ces polluants, parmi
lesquels le dioxyde de soufre et les particules qui l'accompagnaient furent
considérés par la suite comme les plus importants d'entre eux.
Ce n'est qu'à la fin du 3ème jour
que nombreux furent les habitants qui se plaignirent de troubles respiratoires
importants. Ceux-ci étaient caractérisés par de
l'oppression, une irritation de la gorge, de l'enrouement, de la toux avec
expectoration, les muqueuses oculaires ne furent pas épargnées,
les yeux souffrant d'irritation entraînant un larmoiement.
On trouva un excédent de la mortalité de 60
décès qui se manifestèrent entre le 4ème et le
5ème jour alors que la mortalité moyenne
s'établit aux environs de 6 en l'absence de la pollution pendant le
même mois.
De l'enquête minutieuse à laquelle il fut
procédé par la suite, il résulte qu'on a pu mettre en
accusation les oxydes de soufre (SO2 et SO3), et qui seuls pouvaient expliquer
les troubles dont avaient souffert les personnes atteintes.
B. Accident de Donora (Pennsylvanie aux Etats-Unis)
C'est dans la région de Donora qu'en octobre 1948
s'observa le deuxième épisode important de la pollution
atmosphérique caractérisé, comme celui de la vallée
de Meuse, par des conditions météorologiques essentiellement
défavorables (inversion de température et absence de vent) qui
entraînèrent une élévation soudaine et
prolongée de la concentration des polluants.
La situation se maintint ainsi cinq jours pendant lesquels on
observa 20 décès, soit dix fois plus qu'en période
normale. Les sujets les plus atteints furent les très jeunes enfants,
les vieillards et, comme toujours en pareil cas, les personnes souffrant
déjà d'asthme, de bronchite
20
chroniques ou maladies cardio-vasculaires. Là encore,
les oxydes de soufre furent rendus responsables des troubles trouvés.
C. Accident de la « purée de pois » en
Angleterre
L'accident qui s'abattait régulièrement sur
Londres a eu maintes fois des conséquences dramatiques en ce qui
concerne la santé des Londoniens mais l'épisode le plus grave
s'est déroulé du 5 au 9 décembre 1952, période
pendant laquelle nombreuses personnes eurent à souffrir de troubles
importants concernant aussi l'arbre respiratoire que le système
cardio-vasculaire.
D. Accident de Mexique
C'est à Poza-Rica que survint, le 24 novembre 1960,
une fuite de gaz naturel pendant 25 minutes seulement, ce gaz s'échappa
mais là encore, l'absence de vent entraîna sa stagnation au-dessus
de la ville, de sorte que la pollution fut suffisante pour que soient
observés parmi les habitants des troubles analogues à ceux qui
avaient marqués les épisodes précédents
rapportés. Comme c'est généralement le cas, ce furent les
enfants et vieillards qui manifestèrent une atteinte élective.
Le nombre des admissions dans les hôpitaux fut de 320
et on enregistra 22 décès
en excès.
E. Autres accidents : Tchernobyl, Fukushima, Nagasaki et
Hiroshima
La catastrophe nucléaire de Tchernobyl est un accident
nucléaire majeur qui a commencé le 26 avril 1986 dans la centrale
Lénine, située à l'époque en République
socialiste soviétique d'Ukraine (URSS). Il s'agit du premier accident
classé au niveau 7 sur l'échelle internationale des
événements nucléaires. Le second étant la
catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011, et il est considéré
comme le plus grave accident nucléaire jamais répertorié.
Ultimes bombardements stratégiques américains au Japon, ont eu
lieu les 6 et 9 août 1945 sur les villes d'Hiroshima (340 000 habitants)
et de Nagasaki (195 000 habitants). Hiroshima était le siège de
la 5e division de la deuxième armée
générale et le centre de commandement du général
Shunroku Hata, et Nagasaki fut choisie pour remplacer la cité historique
de Kyoto.
21
|