Recension des écrits
A.
L'urgence :
I. Concept des
urgences :
1. Définition :
Dans le langage courant, l'urgence se rapporte à la
nécessité d'agir vite.
Dans le secteur de la santé, à cette notion de
rapidité s'ajoute la menace de l'intégrité physique ou de
la vie d'une personne dans un délai bref.(3)
La circulaire de la direction des hôpitaux du 14 Mai
1991 définit les urgences comme étant :« L'accueil de tout
patient arrivant à l'hôpital pour des soins immédiats et
dont la prise en charge n'a pas été programmée qu'il
s'agisse d'une situation d'urgence lourde ou d'une urgence ressentie
».(32)
2. But :
Différentes possibilités s'offrent aux patients.
De journée comme de nuit, de nombreuses gardess'organisent pour
permettre à ceux-ci de bénéficier de soins urgents et non
urgents. L'objectifétant de garantir au patient un accès aux
soins de santé 24h sur 24h et 7 jours sur 7 '(33)et la prise en charge
des différents niveaux d'urgence (au nombre de 5):
· Urgence immédiate, état très
urgent (prise en charge < 15 minutes)
· État urgent (prise en charge <30 minutes)
· Urgence relative (prise en charge dans les 60 minutes)
· Etat non urgent (délais variables
généralement supérieur à 120 minutes).
· Au-delà de la prise en charge médicale,
le rôle du personnel sera d'informer et d'apporter un soutien
psychologique au patient.(3)
3. Fonction :
Les urgences ne prennent pas seulement en compte les urgences
avérées, de plus en plus les professionnels sont à
l'écoute des patients et de « l'urgence ressentie» afin de
traiter au plus tôt les pathologies pouvant s'aggraver.(3)
Le service d'accueil des urgences assure la prise en charge de
différents types d'urgences : médicales, chirurgicales,
psychiatriques et sociales.(3)
II.
Particularité de l'urgence :
1. La charge du travail :
Contrairement à un service traditionnel, celui des
urgences a pour caractéristique d'avoir une charge de travail
différente en fonction du moment de la journée.(..)
La fréquentation des services des urgences augmente
jour après jour. Plusieurs raisons sont évoquées pour
expliquer cette attractivité mais le causes les plus probables sont les
services fournis qui sont appréciés du fait de leur image de
professionnalisme et de technicité. (34)
2. Les horaires de l'urgence :
Les services des urgences sont disponibles jour et nuit, alors
que lescabinets des médecins libéraux ont des horaires
restreints.(34)
Cette disponibilité donne l'opportunité aux
patients de fréquenter le service quel que soit l'heure de survenue de
détresse.
3. La nature de travail :
L'activité se caractérise par
l'irrégularitéde la quantité et de la nature du travail
à effectuer. Le service peut être videde patients pendant des
heures puis être subitement débordé.
La gravitédes pathologies à traiter varie
beaucoup aussi, de l'entorse de cheville àl'arrêt cardiaque. La
variabilité des motifs de recours s'accompagne d'uneabsence de consensus
sur ce qu'est une urgence. Un même cas peut êtrejugé urgent
par un malade mais pas parle soignant (infirmier / médecin)
4. Le triage :
La mission du personnel qui accueille les malades aux urgences
est de lestrier rapidement en fonction de critères cliniques et
d'établir des priorités.
Dans la gestion de ces files d'attente, la gravité d'un
cas est jugée relativementà celle des autres. La qualité
de ce tri est primordiale pour le patient etl'organisation du service.
La tendance actuelle est de professionnaliser l'accueil
Les protocoles de triage permettent ainsi de
hiérarchiser les priorités sur la base des critères
cliniques préétablis. Mais derrière le modèle de
tri normatif, se trouve une réalité autrement complexe,
susceptible d'adaptations et d'arrangements, dérogeant à la
rigueur des normes officielles pour s'ouvrir à la particularité
des situations rencontrées.''(35)
5. Temps d'attente :
L'individu malade et son entourage estiment quant à eux
que leurcas particulier est une urgence qui doit être traitée
rapidement.
Les patients, et leurs proches, ne savent pas à quelle
heure ils vont voir lemédecin, quel est le degré de
gravité de la pathologie, quel traitement peutêtre proposé.
Or, l'attente dans un service d'urgence avant de voir un médecinpeut
durer plusieurs heures, et ensuite si le malade a besoin
d'examenscomplémentaires, d'un traitement ou d'une hospitalisation, elle
peut se prolonger.
6. L'urgence entre les soins techniques et les
soins relationnels :
Lorsque l'affluence est raisonnable, le soignant des urgences
peut fournir rapidement aux patients un temps d'écoute, un soulagement
rapide de la douleur et des explications quant au déroulement de son
hospitalisation.
III. La
spécificité des patients consultant :
Le patient des urgences est un patient bien particulier :
qu'il soit en détresse physique, psychique ou sociale, il se trouve
toujours dans une situation qu'il n'a pas planifiée et à laquelle
il n'a pas eu le temps de s'habituer. Il arrive dans un environnement inconnu,
stressant et souvent bondé, il n'a pas ses repères habituels et
s'inquiète pour sa santé et son devenir
De façon plus générale, les psychologues
qualifient cet état de e situation de crise Elle est définie pas
Gerald Caplan", comme étant une période relativement coute de
déséquilibre psychologique chez une personne confrontée
à un événement dangereux qui représente un
problème important pour elle, a qu'elle ne peut fuir ni résoudre
avec ses ressources habituelles de solution de problème. (..)
IV.
Caractéristiques d'un demandeur de soin aux services des
urgences :
Les patients exigent la rapidité et la qualité.
La psychologue clinicienne Aline Maurangen qualifie ces comportements de
demande de type toxicomaniaque. En effet, devant une médecine toujours
plus performante et une société qui ne laisse pas de place de la
faiblesse, ils attendent une réponse immédiate à leurs
soucis de santé. Qu'il s'agisse d'un rhume ou d'un problème plus
grave ils ne tolèrent pas l'attente, et se laissent conduire par leur
angoisse de vulnérabilité. (..)
B. la relation soignant
soignée
I.
Définition
1. Soignant
Le soignant est une personne qui exerce une profession et qui
dispense des soins auprès depersonnes malades ayant perdu partiellement
leur état de santé et/ou se trouvant à une certaine
étapede leur vie. C'est une personne qui utilise des compétences
sur différents plans au point de vuetechnique, relationnel,
éducatif et pédagogique, compétences qu'elle doit savoir
gérer, utiliser à bonescient et surtout savoir adapter à
toute situation. Le soignant doit faire part d'une grandeadaptabilité
aux situations et surtout être conscient de ses responsabilités
autant personnelles que professionnelle et ce non seulement vis à vis
des personnes auxquelles il dispense des soins maisaussi vis à vis de
lui-même.(36)
2. Soignée
Le patient des urgences est un patient bien particulier :
qu'il soit en détresse physique,psychique ou sociale, il se trouve
toujours dans une situation qu'il n'a pas planifiée et àlaquelle
il n'a pas eu le temps de s'habituer. Il arrive dans un environnement inconnu,
stressantet souvent bondé, il n'a pas ses repères habituels et
s'inquiète pour sa santé et son devenir.(3)
3. Relation de soin :
Les relations sont une accumulation d'interactions entre
individus qui durent et qui impliquent des attentes, des affects et des
représentations spécifiques...
On peut définir une relation comme une succession
d'interactions s'inscrivant dans une continuité et un lien ; chaque
interaction est affectée par les interactions passées et affecte
à son tour les interactions futures. (8)
Selon Margot Phaneuf, la relation soignant/soigné peut
prendre différentesformes. Elle parle de deux types de relation : la
communication fonctionnelle et la relation d'aide. Elle précise aussi
que cette relation peut être informelleou formelle.
II. Les types de la
relation :(37)
1. La relation de dépendance :
« La dépendance est le fait pour unepersonne de
dépendre de quelqu'un ou de quelque chose. ».
Cette relation est perceptible dans les services de
soins : les personnes se laissent guider plus ou moins consciemment et
obéissent aux règles du service.Ellessont
énormément dépendants des soins qui leur seront
prodigués.
2. La relation de maternage :
« Peut être défini comme la manière
d'être enrelation avec l'autre en le maternant (relation
mère-nourrisson). »
Il est important que les soignants soient vigilants à
ne pas infantiliser les patients.
Cette relation peut être aperçue dans les
servicesaccueillants les personnes âgéeset dépendants mais
également dans les services traditionnels par le tutoiement, ou
autrefamiliarité inadaptée.
3. La relation éducative :
« Elle a pour but l'éducation, la formation et
ledéveloppement d'un être humain, synonyme de pédagogique.
»
Cette relation est utilisée en démarche
éducative pour des patients atteints afin d'assurer la promotion de la
santé.
4. La relation coopérative :
« Relation d'individus situés a priori sur un
pland'égalité, regroupés et associés autour d'un
objectif commun. »
Cette relation permet à chacun de donner son point de
vue et de collaborer à uneprise de décision commune pour
atteindre l'objectif fixé, commun à tous.
5. La relation d'autorité
:
Elle peut prendre plusieurs formes :
« L'autocratie de celui qui oblige et cherche à
imposer sa décision, son vouloirsans se soucier de la manière
dont autrui réagit ;
Le paternalisme qui cherche à influencer, dominer
autrui « pour son bien » en sesouciant d'être aimé et
reconnu de lui. »
C'est souvent cette seconde forme qui est parfois
retrouvée dans le milieu médical,qui consiste à influencer
les décisions du patient dans le but de lui faire accepterune prise en
charge décidée en amont.
6. La relation d'acceptation :
« L'acceptation est l'acte par lequel une partieaccepte
ce que l'autre lui offre : don, cadeau, accord, consentement. »
Dans cette relation, il est nécessaire de
considérer le concept d'échange
« Lequel seul permet aux individus d'être dans une
relation de réciprocité donc dans une position
d'égalité. ».
Dans la relation de soin, les soignants utilisent ces
différentes relations à diversmoments suivant leur
nécessité. Cependant, ils doivent veiller à utiliser une
façon bien adaptée à chaque patient en considérant
la particularité de sa situation.
Le soignant infirmier doit être attentif aux
réactions et au discours des patients afind'évaluer la pertinence
de son comportement.
III. Les
caractéristiques de la relation soignant
soigné :
Le psychologue américain G. W. Allport(1897-1967) a
défini l'attitude comme : « L'attitude est un état mental,
constitué par l'expérience, qui exerce une influence dynamiquesur
l'individu en le préparant à réagir d'une manière
particulière à uncertain nombre d'objets et de situations
».
A. Lanotion de la relation d'aide
La relation d'aide est par définition `'Forme de
soutien visant à mobiliser les capacités et ressources du patient
afin d'aider à vivre au mieux un ensemble de difficultés. Il
s'agit d'un lien privilégié entre deux personnes, axé sur
le changement et souvent thérapeutique''(38)
La relation d'aide suppose une interaction entre deux
personnes oùl'une s'appuyant sur sa formation et ses compétences,
va chercherà offrir à l'autre les conditions lui permettant de
trouver ses propressolutions face au problème qu'elle rencontre.
C'est un comportement professionnel qui va au-delà de
la volontéd'être à l'écoute.
Une relation d'aide se met parfois en place à
l'improviste, de façon spontanée.
Son approche évolue selon la situation et selon les
besoins manifestés. Lesobjectifs sont définis par les
circonstances.
La relation d'aide amène le plus souvent l'aidé
à exprimer ses sentiments, àidentifier ses difficultés et
à mobiliser les ressources nécessaires à la
résolutionde ses problèmes.La relation d'aide peut prendre un
caractère différent selon le lieu, lescirconstances, la nature du
travail de l'aidant ou encore son degré d'habileté.Et elle peut
être spontanée ou formelle. (2)
La relation d'aide s'appuie sur plusieurs concepts :
1. L'empathie :
`'L'empathie est un mode de compréhension intuitive
d'autrui, reposant sur la capacité de reconnaissance et de partage de
sentiments de l'autre, identifié comme tels.'' (38)
L'empathie implique que le soignant mette à distance
son propre mode de pensée pour accueillir celui de l'autre, sans pour
autant se mettre à agir à sa place. Les auteurs précisent
que c'est une attitude de communication difficile car le soignant doit composer
avec les sentiments d'impuissance ou de compassion que font naître
certaines situations de soin. Pourtant, « par la compréhension
empathique, le soignant aide le soigné à entrer en contact avec
ses propres sentiments et à se les réapproprier.»'(39)
Toutes la difficulté de l'empathie est là :
Savoir « être deux » tout en restant soi-même,
afin de construire une relation soignant soigné de qualité.
(40)
L'attitude empathique est parfois difficile à trouver
lorsque la personne aidée renvoie une possible identification
(même âge, même profession, enfants du même
âge...).
Entrer en relation avec l'autre pose d'emblée la
question du rapport au corps et de la distance physique imposée par le
soin.
Cet élément non verbal est primordial dans la
communication soignant - soigné. (2)
2. La communication verbale :
Une communication verbale, portée par
les aspects phonologique, lexical, sémantique, syntaxique et
pragmatique.'(39)
a. La communication :
`' La communication est autant un processus cognitif que
social et affectif. Elle peut être établie entre deux ou plusieurs
individus dans les buts de transmettre une information, une émotion, un
ressenti, de convaincre ou de faire agir l'autre selon sa propre
volonté.'''(39)
La communication est un élément essentiel au
bien-être et à la sécurité des patients de
même qu'au maintien de la relation thérapeutique. Des recherches
démontrent qu'une communication efficace avec un patient peut contribuer
à l'amélioration de sa condition.
D'autres études confirment que la communication a une
influence sur la santé émotionnelle du patient, le traitement de
certains symptômes, le contrôle de la douleur et des mesures
physiologiques. '(41)
L'infirmière est souvent le maillon central dans la
chaine de communication entre le patient et les autres membres de
l'équipe traitante. Son rôle permet d'assurer la
continuité, la sécurité et la qualité des soins.
L'infirmière peut compter sur plusieurs moyens de communication pour
communiquer les informations pertinentes.
Le professionnalisme, le respect, la patience, l'empathie et
la compassion sont d'excellents alliés pour maintenir une bonne
communication avec le patient. ''(42)
3. La communication non verbale :
Une communication non-verbale, qui se
manifeste par les regards, la gestualité, les mimiques et postures,
ainsi que par la proxémique et les modulations vocales.'(39)
a. L'écoute active :
`'Attention centrée sur une personne en situation
d'implication affective. Utilisé dans un contexte professionnel,
l'écoute acquiert une intention et des objectifs propres au contexte
d'exercice'' (38)
L'écoute active est parfois nommée «
écoute attentive » ou « présence vraie ». Elle
implique la faculté d'entendre dans le sens d'une compréhension
intellectuelle et affective de l'autre. (2)
L'écoute active est une attitude aidante et une
compétence de communication, nécessaire dans la pratique des
soins relationnels envers le patient et sa famille. Elle consiste à :
« entendre le patient et sa souffrance éventuelle,
c'est-à-dire percevoir, au-delà de son humanité : ses
craintes et ses forces, ses doutes et ses certitudes, ses
éléments d'équilibre et de faiblesse ».
''''''''''''''''(43)
La solution de l'apparent paradoxe de l'écoute active
ne se fonde pas sur une technique mais bien, sur une conception philosophique.
L'écoute est une condition indispensable à la poursuite de la
relation d'aide entre le professionnel et le patient. Ce passage
délicat, où confiance et sérénité sont mises
à l'épreuve, s'inscrit toujours dans un contexte et une histoire.
''(44)
Écouter n'est pas un processus naturel. Pensons aux
difficultés que nous ressentons lorsque nous tentons d'écouter
pendant cinq minutes sans interrompre et sans penser à autre chose...
Écouter nécessite un véritable apprentissage. (5)
b. le toucher :
`'Toucher, c'est instaurer un lien concret, palpable,
entre le malade et soi-même.''
Le contact physique est inéluctable dans la profession
de soignant que ce soit au cours de soins techniques tel que les ponctions,
pansements ou durant les soins relevant à proprement parler du
rôle infirmier toilette, aide à l'habillage.
Très souvent, le soignant se protège en ne
voyant le patient que comme une maladie et non comme une personne. Cela lui
évite certainement de se laisser toucher émotionnellement au
détriment de la relation thérapeutique elle-même.
À tout moment, infirmières et aides-soignantes
sont amenées à toucher l'autre. Cela, au cours des soins
techniques (prélèvements sanguins, pose d'une perfusion,
toilette...), mais aussi au cours de toute relation (accueil, installation,
accompagnement).
La façon d'aborder l'autre (par le verbal et le
non-verbal), de prendre contact (physiquement : prendre la main, le bras...) va
conditionner la relation qui va s'ensuivre.
Dans notre profession, de même que notre
présence, nos gestes chaleureux, faits d'attention, de
disponibilité, de tendresse seront dans bien des cas non un luxe, mais
de l'énergie nécessaire qui permettra à la personne de
mieux lutter contre sa maladie et sa souffrance.(Réf. livre toucher)
c. Le regard :
`'C'est le premier geste de rencontre.
Regarder quelqu'un, c'est lui accorder de l'attention. `'
Un regard peut être fuyant, directif, menaçant.
Certains regards nous mettent à l'aise, d'autres mal à l'aise. Un
regard peut inspirer confiance ou méfiance. Dans une situation
ambiguë (par exemple, un patient dans une situation intime :
toilette, bas sin...), le regard provoque la fuite. Mais dans une situation
claire, il facilite le rapprochement. Si vous voulez établir de bons
contacts avec votre interlocuteur, regardez-le le plus souvent possible (en
dehors de situations manifestement gênantes pour lui). On distingue
le regard professionnel, fixé sur un triangle
imaginaire trace sur le front, le regard civil où le
triangle est situé entre les yeux et la bouche de l'interlocuteur, et
le regard intime où le triangle va des yeux au menton,
voire au-delà !
Face au patient, utilisez d'abord le regard civil : yeux
dans les yeux. Une fois la rencontre établie, vous pourrez diriger votre
regard vers le lieu du soin.
Un regard global d'emblée (qui pourtant, sur un plan
médical fait partie de l'examen clinique) peut faire penser au patient
qu'il est - toisé et le mettre mal à l'aise, car il aura
l'impression que sa pathologie est placée au premier plan. (Réf.
livre communication)
d. Sourire :
`'Parmi les expressions faciales que nous affichons, le
sourire prend une grande importance.Particulièrement en soins
infirmiers, le contact avec des personnes souffrantes rend souvent le climat de
nos échanges très lourd.''(45)
Nous avons posé que la qualité d'une
communication reposait fonda mentalement sur la qualité du climat
relationnel. Dans une interaction le sourire est l'un des
éléments clé - voire le plus important - de ce climat. Il
est une composante essentielle de l'écoute active. Il témoigne,
en effet, d'une volonté d'échange et d'une acceptation de
l'Autre. Il a par ailleurs, une caractéristique intéressante : il
est souvent contagieux. Si le rire est expression, le sourire, lui, est
communication. Nous parlons, ici, bien entendu du « vrai » sourire,
et non des rictus ou des multitudes de sourires « négatifs».
(Réf. livre la communication)
4. L'acceptation :
`'Il s'agit d'accepter l'autre, en respectant ses propres
caractéristiques ses différences, ses craintes... C'est ainsi
qu'il pourra gagner la confiance du patient, et établir une relation
d'aide efficace''
L'acceptation positive inconditionnelle, est un concept
Rogérien, qui décrit l'attitude de bienveillance, dans le sens
où le soignant doit adopter une attitude d'acceptation du patient tel
qu'il est, sans jugement sur ce qu'il fait ou dit.
C'est-à-dire le refus de tout jugement sur ce que
l'autre exprime, mais aussi l'acceptation du silence éventuel de
l'autre.
La neutralité bienveillante est un complément
indispensable de l'acceptation inconditionnelle, elle n'est pas une
neutralité passive fondée sur un refus de s'engager. Elle estbien
un engagement sans jugement, mais un engagement positif reposant sur
l'intérêt porté à l'autre, sur une «
considération positive », un intérêt
désintéressé.
Le non jugement en lien avec le point précédent
consiste à accepter sans réserve ce que le patient apporte, il
aussi provient de l'approche de l'écoute active, il comporte quatre
dimensions :
Le premier est la valeur inconditionnelle : l'acceptation
de l'autre comme personne individuée, le respect de sa valeur dans son
propre droit.
Le deuxième est l'empathie approfondie, « elle
peut se définir comme un effort conscient et actif pour comprendre le
point de vue interne de l'autre, pour voir le monde à travers ses yeux
».
Le soutien de l'autonomie est le troisième axe du
non-jugement, directement lié au droit irrévocable et sa
capacité à se diriger lui-même » (ce qui est un axe
particulièrement important soutenu par le modèle humaniste, plus
particulièrement par rapport au fait que chaque être humain se
gouverne par lui-même).
Le quatrième est la valorisation, également tout
à fait compatible avec le modèle humaniste. (Rogers, cité
par Miller et Rollnick, 2013).
5. Le respect
`'Respecter, c'est croire profondément qu'elle est
unique et qu'à cause de cette unicité, elle est seule à
posséder le potentiel précis pour apprendre à vivre de la
façon la plus satisfaisante pour elle.''(45)
Soignants et soignés sont ainsi chacun sous l'influence
de leurs filtres respectifs : même les professionnels les mieux
exercés à prendre du recul face à leurs propres
représentations et à leurs émotions ne sauraient y
échapper.
Le respect d'une déontologie professionnelle et une
réflexion éthique sur les soins imposent une clarification des
valeurs références mobilisées.
6. La congruence :
La congruence, selon Rogers, est une condition de
thérapie associée à la considération positive et
à l'empathie. Cet état de congruence est lié, aussi,
à la subjectivité du thérapeute ou du soignant, en
manifestant de l'authenticité et de la transparence. C'est ainsi que la
personne malade ou comme le désigne Rogers, « le client »,
percevra et ressentira l'attitude empathique et positive du thérapeute
dit à ce propos : « Pour qu'il y ait thérapie,
l'entièreté du thérapeute dans la relation est
essentielle, mais une partie de la congruence doit être
l'expérience du regard positif inconditionnel et l'expérience de
la compréhension empathique ».(21)
B. La juste distance :
L'organisation concrète de l'espace dans lequel se
déroule l'interaction comme la distance séparant les
différents locuteurs joue un rôle essentiel dans la communication.
On transmet des messages non seulement par les mots, mais aussi par le biais de
l'espace et des distances. L'organisation de l'espace véhicule une
signification sociale et indique le type de relation recherchée.
Edward T. Hall propose la description suivante des
distances ; toutefois celles-ci sont à adapter en permanence aux
personnes et aux situations :
· la distance intime ou privée (0 à 15 cm)
est la distance où le contact est de peau à peau. C'est la
distance de l'acte sexuel et de la lutte, celle aussi où l'on soigne et
protège
· la distance intime de mode éloigné (15
à 40 cm) est la distance où les corps sont disjoints, mais assez
proches pour se toucher. C'est un espace privé où seuls les
proches sont autorisés à entrer
· la distance personnelle (45 à 75 cm) est la
distance minimum acceptable par chaque individu
· la distance personnelle, mode lointain (75 à 125
cm) est la distance des relations professionnelles
· la distance sociale (1,20 à 2,10 m) où
aucun contact n'est possible ;
· la distance sociale, mode lointain (2,10 à 3,60
m) est la distance de recul d'observation ;
· la distance publique (3,60 à 7,50 m) est la
distance qui concerne plus le groupe que l'individu
· la distance publique, mode lointain (7,50 m et plus)
est la distance des personnages officiels.
Cette description est à considérer comme un
ensemble d'indications permettant de fixer des repères et non des
normes. (46)
C. L'humanité :
Néanmoins, soyons vigilantes à ne pas nous
enfermer dans une démarche stéréotypée où le
patient est réduit, par exemple, à « 14 besoins », le
privant ainsi de toute sa dimension humaine singulière pourtant si bien
décrite par Virginia Henderson dans sa théorie de soins...(21)
Les pratiques humanistes, qui incluent le caring,
revêtent une ampleur importante puisqu'elles sont requises pour le
bien-être ainsi que pour la satisfaction des patients.(47)
Prendre soin, c'est avant tout accueillir l'autre, aller
à sa rencontre, oser la communication, dans une ouverture d'esprit faite
de tolérance, de chaleur humaine, d'authenticité. C'est dans le
respect de l'identité de chacun que peut s'élaborer une relation
sécurisante et de confiance.(9)
C'est l'assister dans la satisfaction de ses besoins humains,
son confort, son bien-être, son intimité. C'est accepter sans
jugement l'expression de ses émotions et de ses sentiments quels qu'ils
soient. C'est soutenir son espoir, l'aider à explorer et à
trouver ses propres options de vie.(9)
La reconnaissance est centrée en premier lieu sur la
personne, en tant qu'être unique, singulier, existant...ainsi que sur ce
qui se noue comme confiance, affinité, solidarité, au sein d'une
collectivité. En effet, dans le domaine du travail, c'est en lui
procurant, les moyens matériels, relationnels et communicationnels,
nécessaires que le travailleur sera en mesure d'inventer, de
créer, et de donner sens à son travail...(21)
La démarche éthique a pour but la promotion de
valeurs, telles que l'autonomie, l'information du malade,
l'équité, la bienfaisance, le consentement au soin, la
responsabilité et la solidarité des individus, comme moyens de
respecter la dignité humaine, personnelle et collective. C'est une
démarche rationnelle de réflexion autour de la question : «
Comment faire pour bien faire ? », ou encore « Comment faire
pour faire le moins mal possible ? », même si nous savons bien
par notre expérience de soignant que connaître les lois et les
principes moraux ne nous donne pas de solutions toutes faites pour le quotidien
de notre action. Les notions d'intentionnalité et de
proportionnalité sont ici fondamentales.(9)
Le terme « dignité » couvre diverses
réalités. Il y a d'abord la dignité de la personne
elle-même car, quelles que soient ses difficultés physiques,
intellectuelles ou morales, elle conserve le droit au respect. Nous devons la
respecter dans son corps, dans son intimité et dans son
individualité. Les êtres humains sont différents, par la
couleur de leur peau, leur culture, leur religion ou leur orientation sexuelle.
Ces différences peuvent donner lieu à des valeurs ou à des
habitudes de vie éloignées des vôtres, mais que vous devez
respecter.(45)
D. Les soins relationnels :
Par définition, les soins relationnels sont donc `'
l'ensemble des attitudes, des comportements spécifiques et
volontaristes, des actes, des paroles tant réalistes que symboliques qui
sont proposés par un soignant, un accompagnant, à une personne en
difficulté de santé `' selon le psychosociologue
Salomé (48)
Un soin relationnel est une relation qui a la
prétention de « soigner » !
La relation dont il est question ici relève du champ
professionnel ce qui implique des rapports sociaux codifiés,
préétablis fixant par avance l'identité sociale, les
rôles et les styles d'interactions des protagonistes. Ces relations sont
enfermées dans des pratiques répétitives (8)
Ce n'est pas la personne qui propose ce soin qui est
soignante, voire miraculeuse, mais la qualité de la relation qui va
conduire à la possibilité du soin. Le soin relationnel prend la
relation comme support : c'est la relation, par les interactions entre le
soignant et le soigné, qui amène les éléments qui
vont soulager la personne.
Ce n'est pas forcément ce que va dire ou faire le
soignant qui fait le soin, mais son aptitude à être dans la
relation, à mettre en place les conditions nécessaires au patient
pour avancer dans son champ émotionnel et intellectuel.
Carl Rogers met en évidence que les personnes
auprès desquelles l'infirmière intervient ont des ressources
personnelles latentes, le but de la relation est de les aider à les
reconnaître et les utiliser au mieux. Pour faciliter la relation d'aide,
des compétences sont à développer : être capable de
comprendre, écouter, faire spécifier, être congruent,
respecter, être empathique, accepter inconditionnellement et
considérer positivement la personne.
|