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Comportement de l'entrepreneur, de l'intention à  la réalisation du projet. Intéret du développement. Du sentiment d'auto-efficacité chez l'entrepreneur de nécessité.


par Majid Chebrek
IAE Lille - University School of Management  - Master 2 - Management Sciences de Gestion 2019
  

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ANNEXE N°2 : GUIDE D'ENTRETIENS DES ACCOMPAGNATEURS

L'entrepreneuriat de nécessité

Objectif : Comprendre les motivations de l'entrepreneur

Pourquoi devient-on entrepreneur de nécessité ?

· Quel est le profil « type » d'un entrepreneur de nécessité et celui d'un entrepreneur d'opportunité (formation, environnement)?

· Pourquoi, selon vous, distingue-t-on généralement les entrepreneurs de nécessité des entrepreneurs d'opportunité (entrepreneur classique)?

· Comment prenez vous en compte ce facteur dans votre accompagnement ?

Evaluation du sentiment d'auto efficacité

Objectif : Evaluer la connaissance des déterminants de l'auto-efficacité

· Connaissez vous le concept d'auto efficacité ? Qu'est ce que cela signifie pour vous ? Donnez moi votre propre définition

· Interrogez vous les entrepreneurs que vous accompagnez sur leur sentiment d'efficacité personnel ? Comment ? (attentes, objectifs fixés, utilisation d'une échelle d'évaluation...)

· Quels sont les facteurs qui influencent l'envie d'entreprendre ?

· Quelles sont les qualités nécessaires à l'entreprenariat ?

· A quels obstacles les entrepreneurs de nécessité sont-ils confrontés dans leur démarche ?

Evolution du sentiment d'auto-efficacité au cours du projet

Objectif : Déterminer les éléments pouvant agir sur le sentiment d'auto-efficacité.

Comment peut-on renforcer le sentiment d'auto-efficacité au cours du projet entrepreneurial ?

· En quoi consiste votre accompagnement lors du montage de projet ?

· Poursuivez vous l'accompagnement après la création de l'entreprise ? Pourquoi et comment?

· Quelles recommandations émettez vous pour renforcer la faisabilité du projet ?

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ANNEXE N°3 : EXEMPLE D'ENTRETIEN D'UN ENTREPRENEUR

Données statistiques :

- Genre M

- Âge 38 ans

- Niveau d'étude Bac + 1

- Environnement familial et géographique : Divorcé , deux enfants , métropole lilloise

- Secteur d'activité : Santé

- Durée de l'entretien : 43 minutes

L'entreprenariat de nécessité : Qu'est ce que cela signifie pour vous ?

Objectif : Evaluer comment l'interlocuteur se positionne vis-à-vis de l'entreprenariat

Pourquoi êtes vous devenu entrepreneur ? (Distinction de l'opportunité et de la nécessité)

· Quelle était votre situation avant de vous lancer dans cette aventure ? Quand et comment avez vous décidé de devenir entrepreneur ?

Ma situation, j'étais employé. J'ai entrepris par opportunité. Il y a deux parties, il y a eu la fois où j'étais entrepreneur où je me suis lancé dans l'entreprise tout seul et après il y a l'entreprise familiale. L'entreprise familiale c'est complétement subi, je suis né dedans et je ne vois pas comment je pourrais avoir ma place ailleurs d'une certaine manière ou difficilement. Et il y a l'autre partie où j'ai entrepris en 2015, et là c'était parce qu'il y avait une opportunité. J'étais dans mon boulot, je faisais un truc et là je me suis dit tiens il y a un « biz )) à faire. Ce que j'ai trouvé bah tout le monde me le demande. Tous les clients me le demande, tout le monde cherchait à avoir ce produit donc je me suis lancé, c'était dans le domaine de la santé, l'emballage. Un process industriel en machine.

· À quelle point désiriez-vous que cette aventure se concrétise ? Pourquoi ?

Je le désirais fortement mais je n'avais pas les capacités donc j'étais plutôt dans la logique d'une auto efficacité faible. C'est à dire que j'ai de grandes ambitions mais en fait il m'était impossible de déceler que je n'avais pas les capacités organisationnelles pour pouvoir le mener à bien. J'ai réussi un tant soit peu, mais juste un temps parce qu'à un moment donné la réalité a rencontré la fiction et je me suis arrêté. Je me suis dit arrête toi avant que ça te coûte de l'argent vraiment, je sais pas que je puisse avoir un passif complétement dingue et qu'il m'oblige encore à ce jour à rembourser les dettes.

· Quelles compétences faut-il pour devenir entrepreneur ?

Il me manquait de la gestion. Moi à la base c'était un tableau « débit-crédit )) pour la facturation tout bêtement pour savoir enregistrer les factures. Je savais manipuler les tableurs EXCEL mais pas dans la forme gestionnaire. De là je faisais mes prix de vente de

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produits en fois 2, je ne calculais pas les tout ce qui pouvait être frais intermédiaires de gestion, de placement enfin tout ce qui pouvait être des coûts et charges variables quoi. Charges fixes, je les connaissais, je les intégrais mais les charges variables je ne savais même pas ce que ça voulait dire. Il faut de l'empathie aussi. Savoir admettre ses erreurs et rebondir dessus, c'est complétement imbriqué dans les compétences sociales ça. Il faut être socialement intégrable et performant humainement et économiquement. C'est complétement lié à l'humain quoi.

· Est-ce que cela s'apprend et comment ?

Il y a une fibre mais ça s'apprend, c'est à dire que tu n'as pas vraiment la fibre mais tu as une bonne idée et puis il y a les compétences de base. Il y a de très mauvais entrepreneurs pour vous prédire mais qui ont les compétences et donc ils réussissent. Parce qu'ils ont l'intelligence au moins pour vous dire « voilà le panel de compétence nécessaire c'est celui-ci » et ils le gardent en tête et quand ils constatent qu'il y a un défaut sur un des segments de ce panel de compétences, je sais pas de gestion, commercial, de management etc, hé bah les mecs ils ont quand même la jugeote d'y aller même s'ils n'ont pas ça dans le sang quoi. Ils ont une certaine intelligence, une certaine méthode et ils sont capable de réussir parce qu'ils sont capable d'analyser les nécessités d'une compétence managériale ou même d'entrepreneur et donc en fait de mettre à profit leurs capacités mais dès qu'ils en trouvent la limite, ils savent aussi aller chercher ailleurs de quoi combler ces manques. Bah oui si tu n'as pas de compétences techniques, tu te trouves un technicien. J'en connais un aujourd'hui, le mec humainement il est super, techniquement il est assez limité et toutes les compétences il les acquiert. J'étais d'ailleurs avec un de ses collaborateurs, on dirait que c'est un petit mec qui a démarré comme ça dans un coin mais aujourd'hui il vient de débaucher le directeur commercial d'un de ses plus gros concurrents. On m'a demandé de me mettre dans son équipe mais c'est une petite boite, je ne sais pas par quoi il l'a appâté. De toute façon tu peux aller voir le chiffre d'affaire, il faisait 1,6 millions de chiffre d'affaire il y a deux ans, il en fait 4 millions aujourd'hui. Il est venu de rien. Quand je l'ai connu en 2014 il démarrait sa boite quoi.

· Quelle(s) différence(s) y a-t-il selon vous entre l'entrepreneuriat de nécessité et l'entrepreneuriat d'opportunité ?

Pour moi il n'y a pas de différence entre les entrepreneurs parce qu'il faut toujours une opportunité pour pouvoir entreprendre. Alors tu peux le faire par nécessité et non par choix mais pour moi il y a toujours une opportunité qui se présente ou quelque chose, il y a un déclic, un truc eurêka tu vois. Là il y a un truc à faire, là forcément il y a une opportunité qui est venue quoi, qui a été créé par la personne ou qui est venu d'elle-même.

· Que signifie être efficace dans le processus de création puis dans la pérennisation de l'entreprise ?

C'est vraiment pour moi d'avoir identifié toutes les nécessités de ton domaine d'activité, de ton modèle économique et puis mettre ça en parallèle avec les nécessités de base de gestion d'une entreprise et de faire matcher les deux quoi. Quand on parle de modèle économique, moi je pense plus à la partie technique, aux besoins de l'activité technique

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elle-même après greffée aussi ça dans une logique de management, de gestion. Faire matcher ça, ça veut dire aussi faire matcher les compétences nécessaires c'est à dire identifier ses propres lacunes et les compenser soit en se formant comme je le fais, soit aller les chercher ailleurs, faire du consulting, embaucher des mecs compétents.

· Quel est votre cursus scolaire ?

Avant d'entreprendre je n'avais pas de diplômes mais j'avais déjà une expérience. Je faisais de la gestion commerciale, j'avais des tableurs EXCEL, des calculs de devis. C'est compliqué donc j'estimais qu'en capacité de calculs, de gestion ça allait. Je faisais de la gestion de projet mais freestyle quoi, je pensais que le freestyle ça fonctionnait partout quoi.

· Quand avez-vous décidé de devenir entrepreneur ?

En fait dans mon poste, je commençais à avoir fait le tour, je me disais « barre toi, barre toi mais vu comment t'es naturellement c'est pas pour rien », partir dans une nouvelle boite encore employé ? bof, donc il faut trouver un truc.

Déterminants de l'auto efficacité entrepreneuriale

Objectif : Identifier les déterminants de l'auto-efficacité entrepreneuriale

· Comment imaginiez-vous la vie d'un entrepreneur ? (Idées préconçues, croyances, barrières) Que recherchiez-vous à travers la réalisation de cette expérience ?-

J'idéalisais rien puisque je viens d'une famille d'entrepreneur donc je savais ce que c'était. Je savais la charge de travail que ça demandait. Enfin l'asservissement. Je cherchais à prouver à moi même que j'étais capable de faire la même chose comme mes parents et mes grands-parents, ma famille même parce qu'ils sont tous entrepreneur chez moi. Ils ont tous crée quelque chose. Plus ou moins bien réussi mais ils ont tous crée quelque chose.

· Quelles qualités sont requises, selon vous, pour créer une entreprise ?

Première chose : l'humilité, la résilience, je pense que c'est même avant l'humilité et puis de la méthode. Savoir se conditionner aussi, c'est vraiment faire de l'introspection, de la remise en question. La résilience c'est un peu ça, mais la résilience c'est quand t'es en face de l'échec. La résilience elle doit être proactif, il ne faut pas attendre l'échec pour poser des questions.

· Quelles étaient vos attentes de résultats au lancement du projet ?

Réussir à gagner assez bien ma vie pour arrêter de travailler au plus tôt. Mon objectif dans la vie c'est de trouver un moyen de faire des choses que j'aime, pas rien foutre quoi. En tout cas par un levier qui est celui que j'aurais trouvé par rapport à une opportunité de générer assez de tranquillités pour faire ce que j'aime. On sait toujours

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que faire ce qu'on aime, s'il y a une logique business qui se greffe dessus ça ternit un peu le tableau. A moins que ça génère tellement d'argent que tu ne te poses même plus la question de la logique de productivités. Une logique de productivité qui rentre quand tu greffes l'économie qui est souvent pervertie et casse le rêve.

· Dans quelle mesure considériez-vous que le projet était faisable ?

C'était faisable. En fait, l'erreur que j'avais faite c'était d'avoir écouté ma famille. J'avais une logique moderniste d'un manager. J'avais cherché quand même sur le net, j'avais muri la chose. J'avais un business plan béton, avec un investissement de fou avec au moins 400 000€ à mettre sur la table pour embaucher un ami ingénieur, acheter des machines, acheter 2 ou 3 premières machines que je pouvais avoir à crédit de la part de mon fournisseur qui est un pote aussi et pour pouvoir faire de la prospection en direct et faire de la vente et avoir un showroom, tu vois un truc bien costaud quoi. De là, j'ai écouté quelqu'un de ma famille qui m'a dit « mais nan, te mets pas autant d'argent à dos, commence petit, fait un bureau de représentation de ton fournisseur et puis aucun besoins en fond de roulement, tu fais que acheter les machines la bas et les revendre. Tu peux même les faire fabriquer au besoin comme ça tu n'as pas besoin d'investissement et tu prends ta marge dessus ». Mais en fait en faisant ça c'était du pur commercial, et moi je n'avais pas fait la relation entre ce modèle pure commercial et moi, mon envie qui était oui du commerce mais de la technique et de la qualité technique, du SAV tout ça. En fait, je m'appuyais sur les capacités techniques, les personnels de mon fournisseur qui était à l'autre bout du monde. C'était un modèle qui n'était pas en relation même aux besoins économiques d'ici. On a besoin de sécurité, de SAV, de pouvoir si on a un problème claquer des doigts et trouver une solution technique surtout pour des machines qui valent entre 20 000€ et 1 000 000€. Je suis parti sur le projet que ma famille m'avait conseillé et c'est pour ça que je me suis planté, j'ai pas écouté mon coeur, j'ai écouté des personnes qui pour moi avaient plus d'expériences et qui pouvaient analyser mieux que moi le marché. Je faisais confiance à leur expérience alors qu'ils n'avaient pas analysés mieux que moi le marché, ils étaient pas dans le métier. Ils avaient des connaissances dans ce métier mais pas du produit que je vendais, des contraintes particulières du modèle économique que je voulais mettre en place et là grosse erreur. J'ai bossé 4 ans. La 4ème année je n'ai plus rien vendu et donc j'ai préféré m'arrêter quand j'étais à +1000€ sur mon compte. En fait, j'avais mis 10 000€ de capital de départ. Je commençais à rogner mon capital, je me suis dit oula récupère ton capital avant que ton capital devienne zéro il va se passer 3 minutes. Il y a les frais de cessation d'activité, je ne savais pas mais ça fait 3000€ par ci, 1000€ par-là etc ... Il me restait plus que 1000€ pour m'acheter une bagnole quand je suis parti vivre ailleurs.

· Quelle connaissance du monde de l'entreprise aviez-vous avant d'initier votre projet ?

J'avais toutes les connaissances, à part en gestion pure. Techniques : je connaissais mon produit, pas pointu comme un technicien mais j'avais une vision globale de la qualité de mon produit. Des avantages, des inconvénients de mon produit. J'avais le carnet d'adresse, et j'avais les banques qui me suivaient. Elles me disaient « monsieur, vous voulez 400 000 bales, pas de souci, je vous les donnes » peut-être pas à ce point-là mais c'était les banques qui venaient me solliciter pour me prêter de l'argent. C'est rarement comme ça. Les

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banquiers connaissaient des gens que je connaissais, ils connaissaient aussi des relations personnelles qui avaient une certaine confiance en le back ground autour de moi de réussite professionnelle. Ils avaient vu mon business plan, ils ont dit oui, on vous suit et c'est là où je me suis rétracté, ils n'ont pas compris quoi. La banquière en plus j'avais de bon contact avec elle en plus, elle m'aurait dit monsieur votre business c'est de l'or et allez-y ne changez pas de modèle, j'aurais écouté la banquière.

· À quels obstacles imaginiez-vous être confronté ?

Je n'imaginais pas d'obstacle, mais j'en ai rencontré dans tout ce qui est administratif, je me suis dit je vais commencer à embaucher, URSSAF aie aie . C'était un peu nébuleux. Un peu sur les sociétés j'avais un peu perçu parce qu'à chaque fois les modif avec la CSG-CRDS. Je dirais tout ce qui est fiscal et administratif j'avais peu de compétences là-dessus. Les compétences en gestion c'est ça, il faut quand même à un moment se faire violence et puis en faire quoi.

· Comment gérez-vous l'imprévu, les difficultés ? (Comment réagissez-vous face à un stress ?)

Je faisais de l'introspection « pourquoi tu prends ça comme une difficulté » Les difficultés que j'ai pu constater dans ma carrière, les autres dirigeants que j'ai côtoyés, « je me suis dit pourquoi lui il le prend bien et moi je le prends mal ? ». C'était surtout en prospection où t'as un business qui tourne et à un moment le business se casse la gueule, tu dois retourner faire de la prospection, c'est un peu faire pitié, tu as besoin d'activité. Tu dois aller solliciter des gens et t'es pas forcément dans les dispositions psychologiques les meilleurs. Comment tu te donnes la niaque pour y aller mais pas faire pitié en fin de compte, paraître sérieux et fiable quoi.

· Quels exemples de réussite dans l'entreprenariat dans votre entourage ?

Plein, il y a 3 créations d'entreprise pharmaceutiques. Il y en a eu une qui a périclité mais il gagnait tellement d'argent qu'il a arrêté de bosser pour sa boite et puis de claquer son fric. Sa boite s'est cassé la gueule pour finir et c'est normal. 2 autres qui tournent bien : la nôtre et une autre, celle de mon oncle. J'ai des amis qui en ont une dans le sud mais qui risque d'être racheté par les américains.

· De quel soutien bénéficiez-vous ?

J'ai du soutien mais en fait à l'époque quand j'ai créé ma boite, j'avais déjà fait le choix du modèle économique bureau de réorientation et eux ils m'ont dit « ne fait pas un bureau de représentation comme ça, fais un bureau de réorientation plutôt comme ça. Nous on a l'expérience. » Commercialement et au niveau de l'image il y avait une autre forme à mettre. Je ne les ai pas écoutés et je suis resté sur le conseil de la personne familiale la plus proche de moi.

Développement du sentiment d'auto efficacité

Objectif : déterminer les facteurs qui contribuent au développement du sentiment d'auto efficacité

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Quels obstacles avez-vous surmonté et comment ?

J'étais en déséquilibre parce que comme j'avais les dents longues et je n'avais pas les capacités réelles, en tout cas j'avais des grosses lacunes sur certaines capacités nécessaires à réussir l'entrepreneuriat. Quand je vois ce que j'ai fait c'est « mais où tu trouves ça ». Au moment où je suis tombé face à ça, face à ce problème de décalage entre réelles capacités et réelles ambitions bah heureusement que j'avais une femme qui m'a aidé à faire ma gestion et qui dans le cas de figure où j'ai commencé à avoir une baisse de chiffre d'affaire et devoir aller prospecter bah elle est allée avec moi dans les salons quoi, limite elle m'a pris par la main. C'est là où je me suis rendu compte que commercialement, vu que j'avais choisi le mauvais modèle économique j'avais perdu foi en mon produit et là c'était perdu aussi. Grosso modo il me manquait aussi un truc c'est un peu le côté commercial. Ce que beaucoup de commerciaux type vente porte à porte, ils savent très bien qu'ils savent très bien qu'ils ont un produit pas terrible qu'ils vont emballer dans du papier de soie et ils vont réussir quand même et ça ça me manquait. Aujourd'hui j'ai réussi à peu le développer mais en tout cas au moins à amoindrir ce sentiment. Il faut que je croie en mon produit et ça bah en fait je n'ai pas eu assez de temps en tant qu'entrepreneur pour pouvoir surmonter ça mais aujourd'hui tout ça c'est lié à une mauvaise capacité d'analyse de ces caractéristiques pour pouvoir les resservir dans un discours commercial donc forcément quand j'ai été mis à mal dans un point négatif et que entrer dans une logique bégnine ça allait mais dès que c'était un point noir et qu'il fallait que je mette de l'effort bah voilà. Mais en fait c'était l'expérience, je manquais d'expérience, aujourd'hui il y a des produits que je fabrique qui sont avec des trucs un peu commerciaux pour dire que ça va sauver le monde, je n'en crois rien du tout mais j'arrive à en faire la promotion. Je n'avais pas identifié qu'en fait c'était facile mais avec l'expérience ça devient naturel.

· Quel bilan dressez-vous de votre expérience ? (Attentes en adéquation avec la réalité ?) -

Peut -être une leçon que je peux donner c'est « écoutez-vous vous même ». Ça c'est un truc, je pense dans mon cas de figure que j'avais déjà des exemples mais quand tu as envie d'entreprendre tu te documentes, à moins que tu te lances comme ça et là t'es vraiment con mais là ça ne vaut vraiment pas le coup. Si tu te documentes un peu et tout ça, tu as quand même une vision qui est bonne, qui est circonstanciée. Qui est vraiment adaptée à ce que tu veux faire tout ça. Si tu fais l'introspection bah forcément tu fais bien les choses. C'est pas les « bons conseils » des autres qui doivent planter ton analyse puisqu'ils sont en dehors du contexte, ils ont une analyse extérieur qui vaut le coup d'être écouté mais ils n'ont pas toutes les données que toi tu peux avoir. Même si tu les exprimes entre ce que tu as comme idée en tête, ce que tu es capable d'exprimer, il y a 70% de pertes, ça il faut le savoir mais il faut d'abord s'écouter soi-même. Si tu le sens que c'est bon l'instinct il est là quoi. Si j'étais resté sur ma première idée, j'aurais réussi c'est certain. Quand je vois le truc et quand je vois le marché aujourd'hui j'aurais mieux réussi. J'étais en logique Apple, c'est à dire design in California, made in China. J'avais vu ce truc-là, c'était vraiment l'idée. L'idée aurait été de commencer autrement mais mon objectif c'était ça. Prendre du made in China et de le transformer en made in California parce que je n'avais pas la capacité de Design. Le Design il existait et il était bon. C'était déjà des copies de Design made in california quoi.

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Avez-vous bénéficié d'un accompagnement dans la réalisation de votre projet ? Qu'en avez-vous pensé ? (A-t-il répondu à vos besoins, a-t-il renforcé votre motivation ? votre croyance en la faisabilité ?)

En amont j'avais rencontré l'instance régionale d'aide à la création d'entreprise, ça ne m'avait pas du tout plu comme démarche parce qu'en fait il était là le conseiller « si tu veux j'te fais un crédit à 0%. ». C'est pas ce que je voulais, moi je voulais que dans le bassin économique locale être aidé au niveau des ressources. Savoir ce qui était complémentaire à mon projet. Je n'avais pas eu des réponses à toutes mes questions. Ah si pour faire tes flyers, tes cartes de visites « j'ai un ami qui fait de la communication », je m'en fou de ça, il y a vistaprint, donc j'ai abandonné. Une mise en garde que je pourrais faire c'est tu as besoin de formation, tu vas faire de la formation mais tu ne donnes pas ton business plan. Tu dis ton business à personne. Ça à renforcer ma motivation et ça à modifier ma vision. Modifier ma vision, c'est là où c'est compliqué, c'est les aides, les conseils tout ça. Si c'est des entrepreneurs, il faut vraiment que les gens mesurent leurs propos. Ne pas catégoriser. Moi dans mon cas de figure j'étais vraiment inexpérimenté. J'étais jeune, influençable. De là, l'envie de bien faire m'a fait chambouler le principe. J'avais toujours la même niaque mais ils me l'avaient renforcés parce qu'ils m'ont dit qu'ils croyaient en mon projet. Mais j'ai retenu « je crois en ton truc mais fait le pas comme ça »Je ne me suis pas rendu compte que je pervertissais mon projet.

· Avez-vous bénéficié de formation ou d'accompagnement quelconque depuis la création de votre entreprise ? Lesquelles ? Pourquoi ?

Je m'étais connecté avec ce truc de création d'entreprise local qui proposait de la formation mais en fait quand j'ai vu que ça ne pouvait pas m'apporter quoi que ce soit pour le business en soit, je me suis dit ça ne sert à rien. Si eux conseiller en gestion d'entreprise ils ne sont pas capables d'identifier que le poids des entreprises c'est d'avoir un tissu économique local et d'avoir des facilités pour ton business, ils servent à quoi ? Ils sont mauvais en gestion aussi. Comment des mecs mauvais en gestion peuvent m'apprendre à la gestion. La comptabilité ils avaient un programme de comptabilité qui les aidait à le faire, et une femme qui les aidait à le faire. Des trucs tout bêtes. La plupart ont appris par leurs experts comptables. Ma mère s'est formée sur le tas, avec cet expert-comptable à l'époque qui nous avait accompagné dans la croissance de l'entreprise, aujourd'hui lui il a un cabinet géant mais ma mère est encore là à corriger certaines de ses erreurs.

· Quelle(s) compétences pensez-vous avoir acquises depuis la création de votre entreprise ? Comment décririez-vous aujourd'hui vos connaissances en termes de savoir-faire et de savoir être ?

Il faut être au maximum concis. Il faut savoir quand tu dois être concis et quand tu peux te laisser aller à des familiarités. Être au service mais pas être asservi. Moi les clients je les gères comme ça aujourd'hui. Il y a des moments je suis dedans, mais je ne peux pas l'être à 100%. Quand ils manifestent le besoin, il faut répondre mais après dans le quotidien, tu ne dois pas être tout le temps présent pour eux quoi. Il faut que tu jauges selon tes disponibilités quoi. Les mecs le comprennent très bien. Par contre quand il y a un problème ou quoi que ce soit, tu dois être présent quand même. Déjà juste identifier

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un besoin, le catégoriser et savoir quel niveau de réponse au niveau de l'urgence mettre en place, ça ça m'a appris. J'estime ne jamais être assez performant à ce niveau là parce qu'il y a toujours des trucs que tu te dis bah rien qu'hier, j'avais promis un truc à u mec mais hier soir je me suis dit oula j'ai complétement oublié. Mais même lui, son besoin a évolué, son urgence à évolué mais il comprend tout à fait. Il sait que je suis busy. Tous mes clients savent que je suis pris.

· Comment est votre motivation aujourd'hui en comparaison avec ce que vous ressentiez au début du projet ? Pourquoi ?

Je suis tout aussi motivé mais il y a une part de désillusion qui est récurrente. En fait tous les points négatifs, je les ai identifiés dans mon activité. Les choses que t'aime soit pas faire dans l'activité, dans le quotidien, soit des choses qui se passent mal de manière récurrente par exemple en ce moment ce sont des problèmes de production et à l'affut de client ça se passe bien mais au moment où tu ne t'attends pas tu te prends un « skude » en te faisant traiter d'amateur alors tu as envie de dire mais pourquoi je fais ça quoi. C'est eux que tu remets en question. Attend est ce que j'aime encore entreprendre dans cette boite, est ce que ces personnes pour qui je me donne elles en valent le coup ? Soit je dégage les personnes ou soit moi je dégage quoi. Il y a toujours ces interrogations, je suis un peu idéaliste, donc en fait quand il y a des tracas comme ça qui se passe ça me casse le rêve un peu.

· Quel niveau de satisfaction ressentez-vous vis-à-vis de votre projet ?

Total satisfaction, je viens de loin, je n'avais pas de diplômes. Je vois ce que je fais aujourd'hui, mes clients m'adorent. Aussi j'en connais beaucoup plus grâce à l'expérience, cela me permet d'être beaucoup plus efficace au quotidien.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius