1.2.3 Le chocdans un accident de
circulation routière
La question qui peut être posée à ce
niveau est celle de savoir si les images choquantes peuvent réduire les
accidents de circulation à travers le changement de comportement des
usagers de la voie publique.
Selon Gallopel-Morvan (2006),la majorité des travaux
scientifiques que les chercheurs en psychologie et en marketing social ont
menés sur le thème« peur et persuasion
»mettent en lumière une relation positive entre
émotions négatives ressenties, la capacité à
attirer l'attention et l'amélioration de la mémorisation du
message à fairepasser. Par ailleurs, plus l'intensité des
émotions ressenties est élevée et plus l'attitude, les
intentions et les changements de comportement des individus
amélioré. Lorsqu'un usager vit une scène horreur d'un
accident de circulation, à l'instant t, il améliore son
comportement (réduction de vitesse par exemple) pour
accélérer plus tard.
Les stratégies de campagnes s'appuyant sur le choc
sontquasi inexistantes en matière de sécurité
routière au Cameroun. Si les acteurs de la sécurité
routière parviennent à mettre en oeuvre une publicité
média qui met en exergue le choc, cela peut contribuer à
l'amélioration des comportements des usagers à travers des
émotions. A cet effet, il peut y avoir des séminairesde
présentations des films où les chocs des accidents mortels sont
mis en évidence,pour les professionnels de transport routier et les
particuliers. Ou mieux encore monter les spots publicitaires de ce genre qui
seront diffusés sur les chaines de télévisions nationales.
Et pour atteindre au maximum des personnes, les affiches, banderoles et spots
radios sont relayés. Par exemple les images de ce genre seront
utilisées.
Images
N° 3 : Images de forte vividité dans le domaine de la
prévention routière
Source :
Imagestéléchargées sur camer.be (site d'information en
ligne au Cameroun)
Les images N°3 présentent deux cas de choc
pouvant être exploitéspour changer du comportement des usagers. A
première vue, ces cas conduisent à la réflexion ou mieux
à une prise de conscience du phénomène des accidents pour
modifier les comportements dangereux. Et c'est grâce à la prise de
conscience et la modification des comportements de façon responsable des
usagers que la sécurité routière peut être
assurée.
Pour clore cette partie, nous trouvons opportun de
présenter une synthèse des mesures étudiées
à travers la figure N°1 ci-dessous :
Figure
N° 1 : Mesuresde préventionapplicables dans la
sécurité routière
MESSAGE PREVENTIF
Echec du Message
Succès du Message
Perception de l'efficacité et faisabilité de la
solution préconisée
INFERIEURE
Perception de la menace
Perception de l'efficacité et faisabilité de la
solution préconisée
SUPERIEURE
Perception de la menace
Motivation à se protéger
Pas de motivation à se protéger
Peur
Pas de peur
Perception de la sévérité et
probabilité d'occurrence de la menace
FORTE
Perception de la sévérité et
probabilité d'occurrence de la menace
MODERE
Perception de la sévérité et
probabilité d'occurrence de la menace
FAIBLE
Caractéristiques individuelles des usagers de la
voie publique
Source : Adapté de Gallopel et Petr (2000)
A la lumière de cette figure, nous pouvons constater
que les mesures de prévention applicables en sécurité
routière, présentées ci-haut ont toutes une même
finalité : réguler les comportements des usagers de la voie
publique. Pour ce faire, la peur et le contrôleroutier doivent être
mis en relief. Lorsque le message préventif ne suscite pas de peur et
qu'il n'y a pas de contrôle routier, la motivation à se
protéger et à prendre conscience des comportements dangereux est
quasi-inexistante. Dans ce cas, il y a échec du message
véhiculé.
Par contre lorsque les usagers de la voie publique manifeste
le sentiment de peur, ils sont motivés à se protéger. De
plus s'ils sont conditionnés par le contrôle routier ils y
modifient leur comportement en s'adaptant à la condition
suscitée. En effet, si la perception de menace est faible ou
inférieure, il y a là échec du message. Mais si la
perception de menace est élevée ou supérieure, il y a
succès du message. Alors l'objectif de régulation des
comportements est réalisé.
|