Section 2 : Pertinence de l'étude :
La trajectoire de l'histoire des politiques agricoles du
Sénégal depuis l'indépendance à nos jours reste
toujours constante. L'Etat a investi beaucoup dans le secteur agricole, les
systèmes de culture prônés ont contribué à
la dégradation de son environnement malgré les cris d'alarme
précoces lancés par les chercheurs comme René
DUMONTau lendemain des indépendances.
Récemment un diagnostic rétrospectif a
été effectué par Amadou NDIAYE,
enseignant chercheur à l'UGB de Saint-Louis dans son ouvrage
intitulé «l'Agriculture sénégalaise de 1958
à 2012 ».
Ce que l'on retient de ces analyses est que l'agriculture
sénégalaise est étranglée par des
intérêts politiques des dirigeants mais aussi par l'immixtion des
occidentaux en particulier la France. Dès lors, il urgerait pour nous
acteurs de développement ou futurs acteurs de développement de
saisir cette quintessence des hauts et des bas de notre agriculture pour
pouvoir relever le défi en évitant de répéter les
même erreurs.
Le Sénégal s'est engagé à travers
le Programme d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture
Sénégalaise (PRACAS) pour atteindre l'autosuffisance en riz
à l'horizon 2017 avec une production estimée à 1.600.000
tonnes de paddy. Malheureusement, le résultat escompté n'est pas
atteint.
Dès lors, faire une analyse systémique de la
filière riz quelque soit l'échelle (Organisation de producteur,
terroir, national) est très utile aussi pour l'Etat que pour les
bailleurs. C'est dans cette optique que notre étude qui porte sur :
le « Diagnostic organisationnel de l'Union `Comité
Grande Digue Tellel' des riziculteurs de Ross Béthio dans le Delta du
fleuve Sénégal»trouve son pertinence.
4.2.1. L'influence du genre sur l'augmentation de la
productivité :
En s'intéressant au rendement en contre saison par
genre, on voit nettement que les femmes détiennent le rendement moyen le
plus élevé malgré leur faible taux de présence dans
l'Union. Cela vient corroborer certaines études réalisées
en Afrique qui affirment que si les femmes ont accès aux facteurs de
production tout comme les hommes, elles pourraient contribuer fortement
à l'augmentation de la production agricole.
Figure 7 : Rendement en
contre saison (t/ha) du riz paddy en fonction du genre
Source : données d'enquête,
2017
4.2.2. La productivité, dépend-t-elle des
personnes actives ?
Cette analyse de dépendance nous montre qu'il ne suffit
pas seulement d'avoir des personnes actives (main d'oeuvre familiale,
saisonnière ou permanente) pour avoir un bon rendement. Le rendement
dépendrait en grande partie des facteurs de production (intrants,
matériels, etc.).
Dès lors, le gouvernement doit mettre le focus sur les
équipements, les aménagements de qualité, la mise en place
d'intrants de qualité et un bon encadrement de qualité pour
tendre vers l'autosuffisance en riz.
La main d'oeuvre libérée, pourra être
formée et utilisée dans les activités post-récoltes
(battage, décorticage, mise en sac et transport).
Figure 8 :
Régression entre personnes actives et rendement du riz paddy en contre
saison
Source : données d'enquête,
2017
Le graphique montre les 88 points de
coordonnées rdt-contre-saison ; Personnes-actives
La dépendance n'est pas
significative.
Equation de la droite de régression :
Personnes-actives = -0,08 * rdt-contre-saison + 3,40
Coefficient de corrélation : -0,03
(rdt-contre-saison explique 0% de la variance de Personnes-actives)
Ecart-type du coefficient de régression : 0,240
(Peu influent)
2 observations ne sont pas prises en compte
(non-réponse à au moins un des critères).
Chaque observation est représentée par
un point.
Personnes-actives= main d'oeuvre familiale de
l'exploitation
Rdt-contre-saison= Rendement moyen du riz paddy en saison
chaude
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