II. Méthodologie
II.1/ Epistémologie
Suite à notre revue littéraire et au vue de
notre problématique, nous constatons que l'approche qualitative
s'impose. En effet, nous ne cherchons en aucun cas à valider ou
réfuter des hypothèses, mais bien à répondre
à la question du comment on peut mettre en place une démarche
Design Thinking dans la conduite d'un projet. Et d'observer ainsi ses impacts
d'un point de vue organisationnel et stratégique. Ultérieurement,
nous avons mis en avant les grands principes intelligibles de la
démarche Design Thinking. Nous cherchons dès lors à faire
émerger des modes organisationnels concrets et simples en se basant sur
ses grands principes, pour que les entreprises puissent s'approprier facilement
cette nouvelle approche de conduite de projet. Nous adopterons donc une
démarche exploratoire et constructiviste.
Notre guide d'entretien s'articulera donc autour des grands
principes fondamentaux du Design Thinking que nous avons fait émerger et
que nous avons expliqué dans notre revue de littérature et qui
sont:
- Une équipe pluridisciplinaire
- Une recherche centrée sur l'homme et
préoccupée par son bien-être et son bonheur
- Un cahier des charges bien défini
- Une capacité à observer et être en
empathie
- Des outils pour explorer et expérimenter les
idées
- Etre sur le terrain
- Impliquer le consommateur dans la recherche.
Ils constitueront des sous-problématiques qui
structureront des questions simples et ouvertes. Le guide d'entretien (voire
annexe 1) nous permettra de faire, selon l'entreprise interviewée, soit
un retour d'expérience si elle a déjà eu recours au Design
Thinking, soit une séance d'idéation stimu-
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lante dans le cas contraire. Ainsi, on pourra faire un bilan
du Design Thinking aujourd'hui au sein des entreprises en France. Cela nous
aidera et enrichira notre analyse prospective.
II.2/ Présentation du terrain et de
l'échantillon étudiée
Initialement, nous avions pensé faire de la
54ème édition du salon du meuble de Milan notre terrain. Ce salon
du meuble de Milan se déroulait du 13 au 19 avril 2015. L'un de nous
deux allant pour le travail au Salon, nous avions souhaité profiter de
cet événement pour y réaliser notre étude. Le salon
international du meuble et du design est installé dans le parc des
expositions de Rho au nord-ouest de Milan. Il regroupe plus de 2106 exposants,
sur plus de 200 000m2. Le OFF, répartis sur 3 quartiers (Breira, Tortona
et Lambrate), rassemble lui plus de 200 expositions. Près de 300 000
visiteurs (professionnels de l'ameublement, décorateurs, designers mais
des curieux) se sont rendus sur le salon pour découvrir les
dernières créations des plus grands fabricants de secteur. Cet
événement réunit en effet des fabricants et
éditeurs de meubles, mais aussi les designers et futurs designers de nos
espaces de vie. Un événement idéal pour rencontrer
facilement des entreprises et designers français pour leur parler du
Design Thinking.
Ce qui nous amenait donc à notre échantillon qui
aurait été les fabricants et éditeurs de meubles
français. Cela était certes restrictif par rapport au tissu
industriel français dans sa globalité. Toutefois, ce choix de
population observée n'était pas anodin, pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, c'est un secteur historiquement fondé sur des
équipes créatives. Grâce au design, le meuble a pu
évoluer, et s'industrialiser puis se standardiser. On pense alors aux
Modernistes illustré par le Corbusier et D'ailleurs, pour certain
historien, le XVIIIème siècle marqué par le château
de Versailles et les fauteuils Louis XIV, serait à la source du design.
Deuxièmement, le marché de l'ameublement français est en
difficulté avec une perte de compétitivité, à
l'égard de ses voisins italiens et suédois bien plus
compétitif sur ce marché. Troisièmement, ce marché
est conscient de cette nécessaire à être innovant en terme
d'offres, de distribution et de services, et sur le plan industriel, logistique
et du financement. Les nouveaux modes de vie et usages, marqués par
l'arrivée de la génération Z, et l'arrivée du
numérique et des objets connectés dans la maison font du
marché du meuble et de l'aménagement intérieur, un
marché prioritaire pour l'innovation. Par essence, le marché du
meuble est focalisé et centré sur l'homme et la recherche de son
bien-être. Un marché donc idéal pour mettre en place dans
les entreprises françaises une approche Design Thinking.
En raison de ce terrain et cet échantillon, les
entretiens prenaient la forme d'interviews en face à face qui se faisant
directement sur le stand au salon. Cela était plus facile d'un point de
vue organisationnel qu'un groupe de discussion. Il nous suffisait d'aller sur
le stand, et de leur demander après
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présentation de notre parcours et de notre projet de
mémoire de recherche si quelqu'un serait d'accord pour nous accorder 10
min afin de débattre de la démarche du Design Thinking.
Malheureusement ayant finalement obtenu que 3 entretiens en
raison d'une présence française sur le Salon trop faible, il a
été nécessaire de repenser notre méthodologie. Le
temps nous permettant de nous retourner, nous avons mis en ligne le
questionnaire via notre page Linkedin et un blog. Nous avons aussi
envoyé ce questionnaire à nos connaissances du milieu de
l'entreprise. Cette démarche nous a permis de recueillir 6
réponses supplémentaires.
Ces entretiens ont été complétés
par des données secondaires, dites « de secondes mains »
collectés dans le cadre de conférences, d'études annexes
ou dans d'autres contextes que celui de notre mémoire de recherche.
La méthode de collecte de données de type
qualitatives se partagera, comme nous l'apprend la démarche Design
Thinking, entre les entretiens et les observations faites sur places.
L'entretien constituera à demander une extraction d'informations sur
leur vision du Design Thinking et de la place à l'innovation faite dans
les structures françaises; l'observation nous demandera de regarder
globalement les stands et de trouver « l'innovation »; le texte
ressortit des entretiens et de nos recherches en base de données sera
examiné.
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