Chapitre 2 : LES FACTEURS DU MILIEU
Le but de ce chapitre est de décrire notre zone
d'étude, du point de vue milieu naturel et climatique. Plusieurs travaux
y ont déjà été consacrés (PIAS, 1970, GOUDET
1961, BILLON et al., 1974, CABOT, BOUQUET 1973,..). Aussi
reprendrons-nous très rapidement les principales données
relatives au relief et à l'étude pédologique des sols en
relation avec la végétation. Nous examinerons les
caractéristiques climatiques tout en insistant sur la
pluviométrie qui en zone sahélienne joue un rôle
prépondérant dans l'évolution du peuplement ligneux.
A. Le milieu naturel.
1. Le relief et
l'hydrographie.
Notre zone d'étude se situe dans le bassin du lac
Tchad. Il est séparé du bassin du Congo par la dorsale
« centrafricaine » qui constitue une ligne des partages des
eaux des deux bassins (BILLON, 1974). Son relief est rigoureusement plat, mais
présente une succession de dépressions inondées pendant
les hautes eaux par le Logone et le Chari. Ces deux cours d'eau appartiennent
au bassin hydrographique du Chari (600.000 Km2) (BOULVERT, 1996).
Le Logone, long de 1000 km, prend sa source dans les plateaux
de l'Adamaoua (Cameroun). Il reçoit de part et d'autre de son cours,
des eaux de la Mbéré, la Lim et de la Pendé qui
grossissent son cours supérieur. Son régime est
caractérisé par une crue qui débute avec le commencement
de la saison des pluies (mai-juin). Le Logone connaît ses plus hautes
eaux en Juillet-Août. C'est pendant cette période que la grande
partie des trafics de bois et charbon de bois est réalisée par
radeaux et pirogues. La décrue est régulière dès la
fin de Novembre. L'étiage se situe en Mars-Avril. Pendant la plus
forte crue, le Logone inonde les plaines environnantes par ses
déversements qui serviront de champs de culture de décrue
(béré-béré) lors des descentes des eaux et
d'exploitation de bois-énergie.
Par contre le Chari, résulte de la jonction de
plusieurs rivières venant de la République Centrafricaine
(Gribingui, Bamingui, Bangoran), dont la plus importante est Ouham. A partir de
N'Djaména, le Chari recoupe le Logone et coule en direction du
Lac-Tchad. Comme le Logone, son régime y est sensiblement identique.
La crue débute en Juin pour atteindre son maximum en Octobre-Novembre
(2500 à plus de 4000m3/s suivant l'année
considérée à N'Djaména). La décrue est
régulière à partir de Novembre et l'étiage a lieu
en Avril-Mai (moins de 150m3/s). Pendant la saison sèche, son
défluent le Bahr-Erguig n'est qu'une succession des mares
Malgré leur courte période de navigation, le
Chari et le Logone constituent à partir de N'Djaména des zones
d'intenses activités de pêche. Ils permettent en outre,
l'acheminement de bois de chauffe (par radeau) et charbon de bois à
N'Djaména.
Sur ce relief où la pente s'incline du Sud vers le
Nord, on a des sols qui présentent toutes les caractéristiques
physiques chimiques et biologiques des régions sahéliennes (PIAS,
1947).
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