2. Les sols et les formations
végétales
L'étude des sols était réalisée
par PIAS (1947). La répartition et la nature de ces sols sont
liées au climat, à la végétation et au
modelé. D'après les travaux de MARIUC et al., (1961) et
BOCQUIER (1973), les sols évoluent selon une toposéquence allant
du sommet au centre de dépression. Ils constituent l'expression de la
zonation du couvert végétal.
D'après les divisions phytogéographiques de
GRONDARD (1964), le Tchad appartient à la région du domaine
tropical subdivisé en trois sous domaines (soudanien, sahélien et
désertique). Notre zone d'étude se situe dans le secteur
sahélien. Les limites de ce secteur coïncident avec l'aire des
épineux au Nord et l'aire des Combretum glutinosum au Sud.
PIAS (1960) en étudiant les paysages naturels du Tchad,
distingue trois formations végétales dans le bassin
d'approvisionnement énergétique de la ville de
N'Djaména : les savanes arborées denses, les savanes
arbustives et les savanes arbustives très clairsemées des sols de
« naga ». Elles appartiennent à des formations sur
sols sablo-argileux à argilo-sableux au groupement à
Balanites aegyptiaca (Hidjelidj) parsemées de Boscia
senegalensis. Ces derniers sont menacés de disparition à
cause de leur importance au besoin de bois de feu.
C.
a. Les sols des zones exondées : domaine de la savane
arborée et arbustive.
La savane arborée couvre tout le sud du bassin
d'approvisionnement de la ville de N'Djaména en bois-énergie. Le
peuplement ligneux comprend quelques arbres de taille moyenne (8 à 12 m)
et surtout les arbres n'atteignant guère plus de 16m de hauteur. Il
présente quelques espèces consignées dans le tableau 4.
Cette savane arborée a subi ces dernières années un
défrichement abusif (mise en place des champs) laissant apparaître
des clairières où on voit naître la savane arbustive dans
des zones inondables semi-inondables ou bas-fonds.
Tableau 4: Principaux
essences inventoriées selon leur famille dans le bassin
Famille
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Nom scientifique
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Nom en français
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Nom en arabe
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Rubiacée
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Migragyna inermis
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-
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-
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Bombacées
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Bombax costatum
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kapokier
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Toulouma (Marba)
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Mimosacées
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Acacia seyal
Acacia millefera
Acacia raddiana
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Gommier
Gommier
Épineux
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Talha
Kittir azrak
Saïal
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Césalpiniacées
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Tamarindus indica
Bauhinia rufescens
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Tamarinier
-
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Ardep
-
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Combretacées
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Combretum glutinosum
Guiera senegalensis
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-
-
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Habil
Abesh
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Source : Auteur, Mogrom et Guelendeng, avril 2002
Ce tableau laisse apparaître l'importance
spécifique de trois familles ; les Mimosacées, les
Césalpiniacées et les Combretacées
caractéristiques du domaine sahélien parmi lesquelles les
familles dites Mimosacées et Combretacées sont
les plus sollicitées pour les besoins en énergies domestiques et
bois d'oeuvre.
Dans le bassin, subsistent en outre d'espèces
soudaniennes : khaya Senegalensis-Calcedrat-(Mouraï
en arabe), Anogeïssus leiocarpus-Guetch-(ddira en sarh).
Ces espèces dominent nettement la strate arbustive et sont souvent
regroupées autour des dépressions qui sont peut-être des
« vestiges de la végétation forestière
primitive » (GRONDARD, 1964). Elles servent le plus souvent à
la fabrication des pirogues et comme bois d'oeuvre pour la charpente des
bâtiments (DOUR-DOUR).
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