D. Les autres paramètres
du climat
1. L'insolation
L'insolation est la durée pendant laquelle le soleil
est réellement observé. Elle intervient directement dans l'apport
calorique émanant du soleil (DUBIEF, 1959. in. NDJENDOLE, 2001). Elle
est la source du développement de la production ligneuse. Contrairement
à la pluviométrie, l'insolation n'est pas un facteur limitant
pour la production des végétaux pour l'espace tchadien. A la
station de N'Djaména, les variations annuelles de l'insolation sont
assez fortes. Elles sont de l'ordre de 3000 à 3212 heures. A la station
de Bongor, les valeurs annuelles atteignent 2993 heures. Cette
différence d'insolation est liée non seulement à la
position latitudinale plus élevée de N'Djaména, mais
plutôt à la présence du couvert ligneux assez fourni
(savane boisée et savane arborée)
A l'échelle saisonnière (tableau 5), les
variations d'insolation ne sont pas très marquées dans les deux
stations. Toutefois, on constate au tableau 5 que pendant l'été,
la durée d'insolation est de l'ordre de 7 à 6 heures en moyenne
par jour respectivement pour la station de N'Djaména et Bongor. Les plus
hautes sont enregistrées vers la fin de l'automne (novembre : 10
heures en moyenne par jour). En hivers, elles descendent pour osciller autour
de 9 heures à la station de N'Djaména et de 8 heures à la
station de Bongor. Cette baisse est favorisée par la
nébulosité.
Tableau 5: Insolation moyenne
journalière (en heures)
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
Jt
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moy.
|
N'Djaména
|
9,7
|
9,7
|
9,1
|
9,1
|
9,1
|
8,7
|
7,0
|
6,7
|
7,7
|
9,3
|
10
|
9,8
|
8,8
|
Bongor
|
9,5
|
8,9
|
8,7
|
8,0
|
8,5
|
7,2
|
5,9
|
6,2
|
7,9
|
8,9
|
10
|
9,7
|
8,2
|
Source: Direction des Ressources en Eau et de la
Météorologie (D.R.M.)
L'insolation conditionne la température et maintient
l'évapotranspiration.
2. Les variations
saisonnières et annuelles des températures
Comme l'insolation, la température est un
paramètre climatique très important et intervient dans la
détermination des aires végétales (DAJOZ, 1972). Il
convient de noter que très souvent, ce sont les températures
extrêmes plutôt que les moyennes qui jouent le rôle essentiel
(facteur limitant).
Dans le bassin d'approvisionnement énergétique
de N'Djaména, les maxima diurnes peuvent varier de 39° à
42°C à N'Djaména et 37° à 39° C à
Bongor. Aux deux stations, les maxima sont réalisés en Avril et
Mars. Les valeurs minimales sont observées en décembre et
Janvier avec en moyenne 17°C à Bongor et 9°C à
N'Djaména.
L'observation des moyennes mensuelles de 1950 à 2000
reproduites sur les figures 12 et 13 nous permet de
déterminer des périodes fraîches
(Décembre-Février), relativement fraîche (Juillet -
Septembre), chaude (Octobre - Novembre) et très chaude (Mars - Juin).
Dans le bassin, les minima et les maxima dépassent les seuils
critiques de 2°C à 50°C. Ce qui est encore tolérable
pour les ligneux observés.
Les fluctuations inter annuelles (1950-2001) pour la station
de N'Djaména, montrent qu'il n'existe pas une évolution majeure
à la hausse. Toutefois, une tendance à la hausse des maxima
permet de confirmer l'augmentation de la température globale comme au
Sahel pendant ces dernières décennies. Ce réchauffement
peut être imputé à la dégradation du milieu naturel
autour de N'Djaména pour les besoins énergétiques.
Figure 12: Evolution moyenne mensuelle de
températures à N'jaména d'après les données
de D.R.M
Figure 13: Évolution moyenne mensuelle de
températures à Bongor d'après les données de
D.R.M
Notre
zone d'étude est marquée par une double variabilité
spatiale et temporelle, se manifestant à différents
niveaux :
· Dans la pluviométrie. Les variations
aléatoires sont de deux ordres : variations spatiales dues aux
caractères orageux des précipitations et la variation inter
annuelle très marquée par des sécheresses
récurrentes;
· Dans le paysage végétal également
caractérisé par une diversification des formations liées
à la présence des formations pédologiques.
De fait, notre zone d'étude se trouve situer dans une
zone écologique dont on a tant parlé depuis la sécheresse
de 1972-1973 au sahel. Le devenir des formations végétales au
dynamisme attesté est à mettre aussi à l'actif des
activités humaines, notamment la coupe du bois pour l'énergie
domestique que nous analyserons dans les pages suivantes.
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