Les réseaux sociaux comme matérialisation du "village global" de Mc Luhan: etude descriptivepar Chance TCHITO NTALE Université de Kinshasa - Graduat 2018 |
2. APERCU HISTORIQUE ET AUTRES DEFINITIONSNous avons voulu par cet aperçu historique une compréhension du présent qui reste plus que jamais valide dans l'univers instable des technologies numériques. Tel qu'énoncé ci-haut, au sens historique et étymologique, le concept « réseau » vient du latin « retis » qui signifie « rets » ou « filet de mailles ». C'est donc, un ensemble des noeuds (ou nodes) reliés entre-eux par des liens. Les figures de sa généalogie montrent que cette référence originelle est persistante jusqu'à nos jours. Mais c'est : « l'objet enserré dans les mailles du réseau-filet qui a changé au fil du temps : corps-cosmos, nature et planète, société et organisations »21. Au XVIIème siècle jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, le terme « réseau » ne sort pas du langage des médecins : Lorsque ces derniers observaient par microscope ou pas, cet assemblage des parties de nos corps humains qui, naturellement, étaient en réseau. Ici, le mot n'entretient donc aucun support avec la communication. La grande rupture qui fait advenir un nouveau concept de réseau à la charnière de XVIIIème et XIXème siècle, c'est sa sortie du corps : le réseau n'est plus seulement observé sur ou dans le corps humain, il peut être construit. Distingué du corps naturel, il devient artefact, une technique autonome, donc indépendante du corps. Le réseau est hors du corps. De naturel, le réseau devient 21 MUSSO P., Réseaux et Sociétés, Paris, PUF, 2003, P.11 artificiel. De donné, il devient construit. D'outil, il devient machine. L'ingénieur le conçoit et le construit, alors que le médecin l'observait. La disparition des freins matériels Dans le cyberespace, espace virtuel, tout y devient possible. Créé par interconnexion illimitée, le cyberespace permet l'évacuation de ce qui freine la circulation et la fluidité du réseau comme le territoire âpre. L'instauration du cyberespace permet d'évacuer tout ce qui matériellement résiste, et ne subsiste qu'un espace lisse, fluide et virtuel. Jacques ATTALI22 annonçait que grâce au réseau, la démocratie sera électronique et la « politique disparaîtra » et de son côté CASTELLS23 affirme je cite : « les réseaux détruisent le contrôle étatique sur la société et sur l'économie ». Dans cette optique l'Etat n'échappe pas à la digitalisation dissolvante du réseau Interconnexion universelle Aujourd'hui la notion de « réseau » est omniprésente, voir omnipotente, dans toutes les disciplines, dans les sciences sociales, elle définit des systèmes des relations. Elle permet de penser les nouvelles relations entre acteurs à l'échelle internationale. Les technologies de l'information et de la communication ont produit un réseau extrêmement complexe, le World Wide Web sur Internet. C'est un réseau qui relie essentiellement des informations, des « pages web » reliées entre-elles par des « liens hypertextes »24. L'Internet devient un réseau qui ne cesse de s'enrichir et d'évoluer. 22 ZAMMAR N., Réseaux sociaux numériques : Essai de catégorisation et cartographie des controverses, thèse, Québec, EA 3207, Université Rennes 2, 2012, p.46 23 Ibidem, p.44 24 Hypertexte dans le domaine de l'Internet, est un système de renvois, via des hyperliens permettant de passer directement d'une partie d'un document à un autre ou d'un document à d'autres documents choisis comme pertinents par l'auteur. Dans la terminologie de Gérard L'origine de l'analyse des réseaux sociaux Il est possible de dater assez précisément le moment où les sciences sociales s'en emparent, pour désigner ce qu'elles connaissaient jusque-là sous le nom de structures, systèmes, cercles, groupe : la notion de « réseau social » fait sa première apparition dans un article de John A. BARNES »25. 1. Genèse et autres définitions des réseaux sociaux numériques a. Une histoire naissante L'étude des réseaux sociaux n'est pas une science nouvelle puisqu'au cours des années 30, certains théoriciens avaient déjà mis au point des méthodes complexes afin d'étudier les interactions au sein des réseaux. Dans les années 60, l'Ecole de Manchester a également employé dans ses études menées sur l'urbanisation « la théorie des réseaux sociaux »26. Classiquement, un réseau social est défini comme une entité constituée d'un ensemble d'individus et des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres, directement ou indirectement par le biais de chaînes de relations. Un réseau social est un ensemble d'entités sociales (individus, groupes ou organisations), reliées par leurs interactions sociales. Ces interactions peuvent être de toute nature : familiales, sentimentales ou plus distantes : relation d'affaire, de travail. Elles peuvent se nouer à travers des contacts directs ou médiés. Conceptuellement, il s'agit donc, d'un ensemble de noeuds et de liens, la distance entre les noeuds symbolisant l'intensité de la relation sociale. GENETTE, il s'agit de tout texte B uni à un texte antérieur A pour une relation d'hyper textualité. Tiré sur https://play.google.com/store/apps/details?id=livio.pack.lang.fr FR, consulté le 16 août 2019 25 MERCKLE P., Les origines de l'analyse des réseaux sociaux, Notes de cours, CNED/ ens-Ish 2003-2004, sur http://eco.ens-lyon.fr/sociales/réseaux merckle 03 origines.pdf, consulté le 16 août 2019 26 ZAMMAR N., op.cit., p.17 En 1973, Granovetter développe l'idée que « les liens faibles27 » permettent aux individus de saisir des opportunités dont ils n'auraient pas eu connaissance par le biais de leur « liens forts » parce que les contacts avec lesquels l'on est faiblement lié évoluent dans des environnements sociaux plus variés. Donc, plus les réseaux sont ouverts avec des nombreux liens faibles, plus les relations sociales sont susceptibles d'introduire des nouvelles idées et de possibilités de leurs membres, par exemple, un groupe d'amis ayant des liens avec d'autres groupes, est susceptible d'avoir accès à un plus large éventail d'informations. Ce qui ne fait pas l'avantage des réseaux fermés avec des nombreux liens redondants. Un groupe d'amis, par exemple, qui ne font les choses que les uns envers les autres limitent les éventuelles connaissances et possibilités. Ainsi, selon cette théorie, il est préférable pour la réussite individuelle d'avoir des connexions à une variété de réseaux plutôt que des nombreux contacts au sein d'un seul et même réseau. De même, les individus peuvent exercer une influence ou agir comme des courtiers au sein de leurs réseaux sociaux afin de lier deux réseaux qui ne sont pas liés directement. Tous ces outils et leur succès, démontrent la tendance sociétale forte de besoin d'appartenance à un collectif identifié et le fait que dans un réseau, l'individu n'est rien, sans son potentiel de connectivité. 27 GRANOVETTER M., op.cit., p. 17 b. Autres définitions des réseaux sociaux numériques Pour certains, « un réseau social est constitué à la fois par un ensemble de personnes liées entre elles et par la force de ces liens. On peut aussi dire qu'un réseau social est un ensemble d'individus liés par eux par des liens caractérisés par un degré de familiarité variable qui va de la simple connaissance aux liens familiaux les plus étroits »28. Les réseaux sociaux numériques exploitent les fonctionnalités du Web 2.0 qui est une révolution de l'Internet qui permet d'offrir des solutions en ligne avec une seule limite, notre imagination. Cela se traduit par des applications en ligne favorisant l'ergonomie et l'usage de l'interface. 3. TYPES (1) Du point de vue structurel, il existe : - Réseau égocentré Il s'agit ici d'un réseau à plusieurs personnes et qui maintient sa possibilité de s'étendre comme il veut sauf avec comme spécificité, un repère unique, un seul émetteur ou une seule plaque tournante. Exemple : le réseau de rencontres en face à face, le téléphone mobile, le SMS, le téléphone fixe, les mails envoyés, toutes les interactions, etc. - Réseau interpersonnel Il fait intervenir plusieurs personnes avec une forte possibilité d'extension à volonté mais les plaques tournantes du réseau ici sont plusieurs. Il se caractérise souvent par l'irresponsabilité généralisante du contrôle du réseau. 28 ZAMMAR N., Op.cit., p.58 (1) Du point de vue fonctionnel : 1. FACEBOOK Facebook est un célèbre réseau social qui a été lancé en 2004 par un Mark Zuckerberg. A la base, il n'était destiné qu'aux étudiants de l'Université d'Harvard aux Etats-Unis. Depuis 2006, n'importe qui (âgé de minimum 13 ans) peut s'y inscrire afin d'y construire son réseau. Une fois inscrit sur le site, vous pouvez y trouver des amis, des collègues, des membres de famille,...Mais à quoi ça sert exactement ? Facebook permet de discuter avec vos proches, renouer avec des personnes, montrer son intérêt pour certaines choses, partager des photos, adhérer à des pages sur des sujets que vous appréciez. Vous pourrez ainsi rencontrer des personnes qui ont les mêmes passions ou opinions. Par exemple, vous pourrez voir que Marc est en couple avec Céline, que Pierre est parti en vacances en Corse, que Sylvie a changé de boulot, que Mireille a mangé une orange à 16 heures, etc. Facebook est également une messagerie qui permet de chatter (discuter) en direct et d'envoyer des messages aux « amis » qui ne sont pas connectés. a. Inscription
29 ARPIN D. et DION P., Comment devenir une star des médias sociaux-Maîtriser Facebook et Twitter comme des pros, Québec, les Editions Quebecor, 2010, p.158 Attention ! L'Edition du profil permet d'ajouter beaucoup de données à votre sujet (écoles fréquentées, emplois, coordonnées, lieux de résidence, date de naissance, ...). Par conséquent, dans un premier temps, veiller ne pas trop dévoiler votre vie privée car toutes ces informations sont enregistrées par Facebook et par défaut sont visibles par tout le monde. |
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