CHAPITRE II : LES RESEAUX SOCIAUX
1. DEFINITION
Au sens étymologique, le concept « réseau
» vient du latin « retis » qui signifie « rets » ou
« filet de mailles ». C'est donc, un ensemble des noeuds (ou nodes)
reliés entre-eux par des liens.
Selon le Professeur Rémi BACHELET, dans son cours de
Réseaux sociaux, « un réseau social est un ensemble
d'acteurs (individus, groupes ou organisations) reliés par des
interactions sociales. Ces interactions peuvent être de
différentes natures : familiales, sentimentales (liens forts) ou plus
distantes : affinités, relations d'affaires, de travail (liens faibles),
... Il peut se nouer à travers des contacts directs ou
médiés technologiquement »17.
Le réseau social constitue avant tout un concept
sociologique. Voilà pourquoi, dès nos jours, il s'invite en ligne
pour y avoir trouvé une société, une communauté
dite « virtuelle »18, interconnectée grâce
à Internet. Ces réseaux sociaux constituent des applications
informatiques mises en ligne avec comme objectif de relier des amis, des
connaissances ou des associés afin d'interagir entre eux. Avec le temps,
le marché des réseaux sociaux s'est, du point de vue structurel,
segmenté en réseau personnel ou égocentré et
réseau global ou interpersonnel ; du point de vue fonctionnel, ils se
sont segmentés en milliers de sortes de réseaux qui battent
record d'invention et d'usage selon les régions. Le plus connu d'entre
eux étant Facebook, tout naturellement ; son usage est, aujourd'hui,
mondial et par tous les âges.
17 BACHELET R., Réseaux sociaux, Notes de cours,
Centrale Lille, 2015-2016.
18 RHEINGOLD H., Op.cit., p.21
En passant, notons qu'avec l'essor des outils de la
communication à distance et des plates-formes numériques, le
« réseau social » désigne la faculté d'interagir
à distance, sans intermédiaire traditionnel, entre
l'émetteur et le récepteur d'un message. Dans un réseau
social, il est important de prendre en compte non seulement le nombre de
contacts, mais également l'intensité de la relation entre ces
contacts.
Pour comprendre la profondeur des relations, nous pouvons
mobiliser les travaux du Sociologue Américain Mark
Granovetter19, selon lequel, il existe deux catégories de
relations entre les acteurs : des liens forts qui traduisent une
affinité totale et un partage de la confiance à
l'intérieur d'un cercle restreint fondé sur une affinité
authentique, comme dans une famille, et des liens faibles noués de
manière indirecte et épisodique, comme dans le hall d'une gare
lors de l'attente d'un train, ou à la sortie d'une séance de
cinéma pour échanger des impressions avec d'autres
spectateurs.
Pour le Sociologue Américain Mark
Granovetter20, ce ne sont pas toujours les liens forts qui apportent
le plus d'information mais les liens faibles, c'est-à-dire, des liens
atypiques, noués en dehors de sa sphère sociale. Pour lui, les
liens forts génèrent le cloisonnement d'idées, parce que
les mêmes informations circulent sans cesse au sein d'un même
groupe. Ce sont donc les liens faibles qui nourrissent les «
réseaux sociaux » sur internet, dont le but premier est de faire
circuler l'information. De ce point de vue, il serait plus judicieux de parler
de « médias sociaux » car sur internet il n'est pas possible
de cultiver des liens forts d'amitiés.
19 GRANOVETTER M., « The Strength of Weak Ties » in The
American Journal of Sociology, 1973, Vol.78, N°6, p.17
20 Ibidem, p.15
Comme l'internet n'a pas de limites tangibles, la croissance
d'un réseau numérique peut prendre des proportions
considérables, à l'instar de Facebook disposant d'un milliard
sept cents millions d'utilisateurs (Données du site officiel, 2016).
|