WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les réseaux sociaux comme matérialisation du "village global" de Mc Luhan: etude descriptive


par Chance TCHITO NTALE
Université de Kinshasa - Graduat 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

SECTION I : CADRE CONCEPTUEL

Plusieurs concepts émaillent ce présent travail. Cependant, les plus techniques seront les plus récurrents, à savoir : les Réseaux Sociaux (que nous développons au 2ème Chapitre), Le Village global et Mc Luhan.

§ 1. LE VILLAGE GLOBAL

Ce concept « Village global »5 vient du Célèbre Théoricien de la communication canadien Marshall Mc LUHAN. Lui et son ami Quentin FIORE l'ont rendu célèbre. Il s'agit, grâce aux Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, d'un concept qui détermine la possibilité d'être directement connectée avec le reste de la planète, renouant ainsi avec les idées de proximité et de communauté jadis liées aux sociétés villageoises.

Au-delà de tout, l'expression « village global » signifierait que du plus petit point de l'espace (le lieu) au plus grand (la Terre) il y aurait absence de niveaux intermédiaires ; plus encore, que la notion même d'échelle perdrait sa pertinence, transcendée par un espace local mondialisé ou la contiguïté deviendrait la norme. Si cette deuxième interprétation relève encore de l'utopie, force est de constater les incertitudes et remises en cause qui pèsent sur des niveaux maintenant jugés intermédiaires. Pris dans ce que certains appellent un processus de « glocalisation »6, l'échelon national verrait ainsi sa légitimité contestée à la fois par le « local » et le « global ». Et ce sont bien ces deux termes qu'il convient d'analyser quand on parle de « village global », autant pour ce que chacun

5 Mc LUHAN M. et FIORE Q., Guerre et paix dans le village planétaire, Paris, Robert Laffont-collections « Libertés », 1970, p.4

6 SWYNGEDOUW E., « La transformations des échelles spatiales de régulation : Vers une nouvelle articulation » dans Géographie-Economie-Société, 2000, vol. II, N°2, p. 211-244

7 Définition tirée dans Le Robert-Dictionnaire, Historique de la langue française, Paris, 1998

représente que pour la signification nouvelle qu'ils prennent, accolés l'un à l'autre.

a. Le « local » reconfiguré

Le lieu, « portion déterminée d'espace »7, et le local, adjectif substantivé du précédent. Avant de qualifier (vers 1789) un bâtiment, « lieu servant à un usage déterminé ». Selon le Robert, le local avait donc le sens « hors d'usage ».

Ces prémices étymologiques laissent à entrevoir, cependant, toute la richesse sémantique et symbolique qui entoure ces deux mots et leurs dérivés. Le lieu correspond à une fraction unique, nommée, localisable, de l'espace terrestre. Séparé des autres lieux par des limites physiques favorisant le lien entre espace de proximité (celui des relations sociales quotidiennes des habitants) et la distance géographique. L'élément essentiel de la mobilité, ici, reste la marche ou même les moyens de transport.

On peut en ce moment dégager la corrélation quasi parfaite entre l'espace du lieu (qui répond à la question où ? et figure sur les cartes) et l'espace du local (qui répond aux usages du lieu par ceux qui y vivent) : tous deux font sens, pour les habitants, comme un seul et même espace auquel ils attachent un sentiment mutuel d'appartenance.

La distinction entre l'espace du local et l'espace du lieu prend tout son sens, dès lors qu'un individu voit sa « localité » (entendue comme la substantivation du « local », et non comme synonyme de « commune » éclatée en plusieurs lieux non contigus, aux frontières peu ou mal définies. L'accentuation des processus de mobilité dans nos sociétés renforce cette individuation des rapports même si, de fait, la révolution de la mobilité reste encore, pour la plus grande partie de l'humanité, un rêve inaccessible. Elle a ses héros, mobiles, polyglottes habitant

Paris, New York, Londres, Kinshasa ou, faisant du lointain leur champ de proximité.

b. L'émergence du global

Le « global », un adjectif substantivé tiré du nom « globe », il se distingue aujourd'hui, des mots voisins comme « universel », « mondial », « planétaire » : le sens initial de ce « qui est pris en bloc », « considéré dans son ensemble ».

Les fusions-acquisitions, l'internationalisation de l'actionnariat sont en train de mettre en compétition l'ensemble des territoires et donc de s'affranchir des frontières (politiques) et des barrières (commerciales). On dirait que le global transformerait la terre en lieu.

La distance se dissoudrait dans la mobilité ; l'interdépendance est en voie d'être complète. En ce sens, tout fait social, au sein du global, deviendrait total. Cette vie en village global va ignorer l'aspérité, l'hétérogénéité, la frontière ; son principe de fonctionnement repose plus sur l'intégration que sur l'addition d'entités territoriales différentes.

c. La force des transgressions scalaires

Concept d'Eric SWYNGEDOUW, la « transgression scalaire »8, renvoie à l'effacement progressif d'échelles de régulation politique et économique au profit d'autres niveaux. Exemple significatif et souvent développé, celui des institutions internationales qui, à l'instar du Fond Monétaire International, ont les moyens d'imposer à tous les Etats9 des politiques standardisées. Un néologisme apparut à la fin des années quatre-vingt, vraisemblablement au Japon, synthétise ces

8 SWYNGEDOUW E., op.cit., p. 234

9 A l'exception notable des Etats-Unis. Ce pays est le seul à détenir, de facto, un droit de veto au F.M.I ; il n'est donc pas absurde, dans ce cadre précis, de lier globalisation et américanisation...

processus : la « glocalisation ». Mot-valise peu chantant à l'oreille, amalgame de « local » et « global », il traduit pourtant bien les mouvements contemporains de glissement scalaire. Significativement, le terme correspond, également, à une stratégie économique qui consiste, pour une entreprise, à proposer un même produit de base sur l'ensemble de la planète, mais sous des aspects différents, adaptés aux exigences des marchés locaux ; rares sont les produits, à l'image de Coca-Cola, présentés à l'identique dans tous les pays.

On pourrait ainsi, schématiquement, qualifier de « glocal » tout lieu associant, à une forte intégration mondiale en matière économique, politique et culturelle, une capacité à contrôler, de manière unilatérale, la totalité ou une partie des échanges auxquels ses habitants participent, et ce, au détriment d'autres échelles de régulation étatique ou régionale). L'endroit « glocalisé » j'ajoute. Il est reconnu comme point nodal et nécessaire du système-monde par ses habitants et par le reste du monde, devenant la figure autoréférentielle d'une nouvelle sacralité qui ne dit pas son nom.

§ 2. Mc LUHAN 2.1. Biographie

Marshall Mc LUHAN est un Philosophe, Sociologue, Professeur de littérature anglaise et théoricien de la communication, de la nationalité canadienne ; né en 1911 et meurt en 1980.10

Penseur du « village global » et inventeur de la formule « le message c'est le médium », analyste des médias, des technologies et des mutations culturelles et anthropologiques qu'ils induisent, depuis l'imprimerie jusqu'à l'électronique, Mc

10 CICCOLINI F., op.cit., p.5

Luhan à travers ses pensées, prophétise sur l'ampleur des médias numériques actuels et l'emprise de la globalisation informationnelle et culturelle.

Né à Edmonton (Alberta), le Canadien Mc Luhan fait des études d'ingénieur puis de littérature moderne à l'Université de Manitoba. Au début des années 1930, il se convertit au catholicisme. Professeur de littérature, il s'intéresse aux problèmes du symbolisme et leur consacre une thèse en 1943. Sa carrière universitaire, brillante et diverse (il enseigne à Wisconsin University, puis à Assumption College, Saint Louis, et finalement à Toronto, où, il a dirigé le Center of Culture and Technology), se caractérise, jusqu'en 1962, année de la parution de La Galaxie Gutenberg, par la prédominance d'un thème de réflexion : Les conséquences et les modes des processus de communication de la pensée et des émotions par les médias. Dans Pour comprendre les médias, ouvrage publié en 1964, Marshall Mc LUHAN montrait l'influence qu'exercent sur l'individu la radio, la télévision et l'ordinateur, qu'il considérait comme le prolongement de ses organes physiques et de son système nerveux. Macluhan est considéré comme l'un des fondateurs des études contemporaines sur les médias.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo