EPIGRAPHE
"DUC IN ALTUM "
Va plus loin !
(Mgr TharcisseTSHIBANGU TSHISHIKU)
DEDICACE
Au couple Anaclet MBIYA DIKWENDA et Assy BUPANGU pour
leur soutien financier, matériel et moral,
Je dédie ce travail.
Taylor NTUMBA NYEMBWE
REMERCIEMENTS
La rédaction de ce manuscrit venant clore l'aventure
que constitue un travail de fin d'études, je tiens donc àexprimer
mes sincères remerciements à tous ceux qui ont joué un
rôle dans sa concrétisation.
Nous remercions les corps académique et scientifique de
notre Alma Mater, en particulier le Recteur Ghislain DISASHI TUMBA, pour la
formation de qualité dont nous sommes
bénéficiaires.
Nos vifs remerciements s'adressent auDocteur Martin MUTOMBO
KATUMBA qui, malgré ses multiples occupations,a accepté de guider
nos pas scientifiques pour un aboutissement de ce travail ;
Nous tenons à exprimer notre gratitude envers le
personnel de la coordination provinciale de lutte contre la
tuberculose(CPLT/KORS), en l'occurrence Mr. Alphonse LUFULUABUet Mr. Jacques
TSHIBAMBA, qui nous ont fourni la documentation et les renseignements
nécessaires à l'élaboration de ce mémoire ;
Nous pensons aussi au DocteurFellyMULEBA KABENGELA pour sa
contribution indescriptible ;
Que les Pasteurs Raphael MUKENDI LUKUSA et Faustin
MFUNYI LONDA YESU trouvent ici l'expression de notre gratitude pour leur
soutien moral et spirituel;
Que le couple Vital KAYAMBA et Elodie TSHIALA trouvent
également l'expression de notre reconnaissance pour avoir mis à
notre disposition l'outil informatique.
Enfin, nous pensons à Thérèse-Junelle
MUJINGA KALONJI dont la présence à nos côtés a
été un motif d'encouragement et de persévérance
dans la réalisation de ce travail.
Que tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont
apporté une pierre à l'édifice de ce mémoire,
trouvent ici l'expression de nos remerciements les plus sincères.
Taylor NTUMBA NYEMBWE
RESUME
La Tuberculose multirésistante (TB-MR) est un
problème mondial de santépublique.Nous nous sommes assigné
de faire le point sur la tuberculose multirésistante dans la ville de
Mbujimayi.
L'étude est rétro-prospective et la taille de
notre échantillon est de 31 patients sous traitement des
tuberculostatiques de deuxième intention colligés dans les CSDT
de la ville de Mbujimayi. La période de notre étude est d'une
année civile, soit du 01 juin 2014 au 11 juin 2015.
Les résultats suivants ont été obtenus:la
prévalence de la tuberculose multirésistanteest de 2,25%;la
majorité des cas de tuberculose multirésistante soit 11cas
(35,4%) étaient du CSDT de la prison centrale; le sexe masculin est le
plus représenté avec 90,30% ; la tranche d'âge de
22-28ans est la plus concernée dans notre étude avec38,71%;
l'âge moyen était de 34,5ans. Les notions d'alcoolisme, de
tabagisme et de contage tuberculeux étaient relevées
respectivement dans 67,7%, 61,3% et dans 58,1% des cas;les patients avec 2
épisodes de tuberculose représentaient 38,7%. L'observance
thérapeutique dans le traitement antérieur est de 74,2% tandis
que la non observance est de 25,8%; la cause la plus évoquée pour
cette non observance est la longue distance dans 6,5%.La sérologie VIH a
été positive à9,67%.
En guise de conclusion, nous disons que la tuberculose
multirésistante est un problème mondial de santé publique
et la ville de Mbujimayi n'en est pas épargnée.
Mots-clés:Tuberculose
-multirésistante -Mbujimayi.
ABSTRACT
The Multiresistante tuberculosis (TB-MR) is a world problem of
public health. We assigned ourselves to sum up the tuberculosis multiresistante
in the city of Mbujimayi.
The survey is old-fashioned forecasting and the size of our
sample is of 31 patients under treatment of the tuberculostatics of second
intention collected in the CSDT of the city of Mbujimayi. The period of our
survey is of one civil year, either of June 01, 2014 to June 11, 2015.
The following results have been gotten: the prevalence of the
tuberculosis multirésistante is of 2,25%; the majority of the cases of
tuberculosis multiresistant is 11cas (35,4%) were the CSDT of the central jail;
the masculine sex is the more represented with 90,30%; the age group of
22-28ans is the more concerned in our survey with 38,71% with a middle age of
34,5ans. The notion of alcoholism, tobacco addiction and tubercular contage was
raised respectively in 67,7%, 61,3% and in 58,1% of the cases; the patients
with 2 episodes of TBC represented 38,7%. The therapeutic observance in the
previous treatment is of 74,2% while the non observance is of 25,8% and the
reason the more evoked is the long distance in 6,5%. The VIH serology was
positive to 9,67%.
In manner of conclusion, we say that the tuberculosis
multiresistante is a world problem of public health and the city of Mbujimayi
is not saved some.
Keywords:
Tuberculosis-multiresistante-Tuberculostatic- Mbujimayi.
INDEX DES ABREVIATIONS
BK
|
: Bacilles de Koch
|
CHPM
|
: Centre Hôspitalier Presbytérien de Mbujimayi
|
Cs
|
: Cyclosérine
|
CSDT
|
: Centre de Santé de Diagnostic et de Traitement
|
DOTS
|
: Directly Observed Treatment Short Course
|
E
|
: Ethambutol
|
HGR
|
: Hôpital Général de
Référence
|
IDR
|
: Intra dermoréaction
|
IL
|
: Interleukine
|
Km
|
: Kanamycine
|
Lfx.
|
: Levofloxacine
|
MDR- TB
|
: Tuberculose Multirésistante
|
Mgr
|
: Monseigneur
|
Ofx.
|
: Ofloxacine
|
OMS
|
: Organisation Mondiale de la Santé
|
PATI
|
: Programme Antituberculeux Intégré aux soins
de santé
de base
|
PNLT
|
: Programme National de Lutte contre la Tuberculose
|
Pto
|
: Prothionamide
|
S
|
: Streptomycine
|
SIDA
|
: Syndrome d'Immunodéficience Acquise
|
UV
|
: Ultraviolet
|
VIH
|
: Virus d'Immunodéficience Humaine
|
Z
|
: Pyrazinamide
|
TABLE DES
MATIERES
EPIGRAPHE
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défini.
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
ABSTRACT
V
INDEX DES ABREVIATIONS
VI
TABLE DES MATIERES
VII
INTRODUCTION
1
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
3
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA
TUBERCULOSE
4
I.1. Définitions de concepts
4
I. 2. Ethiopatogenie
5
I.3. Physiopathologie
6
I.4. Types de tuberculose et leurs
manifestations
7
cliniques
7
I.5. Diagnostic de la tuberculose
8
I.6. Prise en charge de la Tuberculose
9
CHAPITRE II : TUBERCULOSE MULTIRESISTANTE
11
II.1. Définition
11
II.2. Mécanisme d'acquisition d'une
résistance
11
II.3. Diagnostic biologique d'une
résistance
13
II.4. Prise en charge de la tuberculose
multiresistante
13
DEUXIEME PARTIE : INVESTIGATIONS SUR
TERRAIN
19
CHAPITRE III: MATERIEL ET METHODES
20
3.1.MILIEU ET PERIODE D'ETUDE
20
3.2.METHODES
20
3.2.1. Collecte des données
20
3.2.2.Critères de sélection et
échantillon
20
3.2.2.1.Critères de sélection
20
3.2.2.2.Echantillon
21
3.2.3. Paramètres d'étude
21
3.2.4. Procédure de collecte des
données
21
3.2.5. Analyses statistiques
21
3.2.6. Considérations
éthiques
22
CHAPITRE IV: LES RESULTATS
23
CHAPITRE V : DISCUSSION ET COMMENTAIRE
27
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
29
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
30
ANNEXE
INTRODUCTION
La Tuberculose constitue un problème de santé
publique dans le monde. Selon le rapport de L'Organisation Mondiale de la
Santé(2013), en 2011, il y a eu 8.7 millions de nouveaux cas, 12
millions de cas prévalent et 1,4 millions de décès
imputables à la tuberculose. Toutefois, l'Afrique compte la plus grande
proportion de nouveaux cas par habitant avec plus de 280 cas pour 100.000
habitants en 2013.
La tuberculose est l'une des maladies les plus
meurtrières qui affectent le monde ; elle se situe au
deuxième rang après le VIH/SIDA. Elle est la
8ème cause de la mortalité dans le monde. Elle est une
maladie encore largement répandue en Afrique subsaharienne où les
mesures visant à freiner son expansion souffrent souvent de faiblesses
liées aux contraintes financières, au niveau de vie de la
population et au système de santé en place (Rapport de l'OMS,
2013).
La République Démocratique du Congo(RDC) se
classe parmi les22 pays les plus affectés par la tuberculose dans le
monde. Elle occupe le 5ème rang en Afrique et le
11ème dans le monde (PATI V, 2014).
L'émergence de la résistance aux
médicaments antituberculeux et particulièrement la
multirésistance est un problème majeur de santé publique
dans beaucoup de pays et un obstacle au contrôle efficace de la
tuberculose(Van Nhi, 2010).
Selonl'OMS, on a recensé environ 480 000 cas de
tuberculose multirésistante en 2013 chez des patients avec
tuberculose pulmonaire. Plus de la moitié de ces cas étaient
identifiés en Inde, en Chine et en Fédération de Russie.
(0MS,2013 ; PATI V, 2014).
A en croireDembele(2005),la tuberculose multirésistante
serait la résultante d'une mauvaise observance du traitement, de
l'utilisation inappropriée ou incorrecte des antituberculeux, ou
l'utilisation de médicaments de médiocre qualité, un
sous-investissement dans les activités de contrôle de base.
Ainsi, à la lumière de cette
réalité qui plane à travers le monde, nous avons
porté notre choix sur ce sujet étant donné qu'aucune
étude n'est pas encore menée dans notre milieu.
L'objectifgénéral de la
présenteétudeest de faire le point sur la tuberculose
multirésistante dans la ville de Mbujimayi.Pour ce faire, notre
étude a pour objectifs spécifiques de :
§ Déterminer la prévalencede la tuberculose
multi résistante ;
§ Décrire le profil des patients atteints de
tuberculosemultirésistante ;
§ Identifier les groupes de population vulnérables
exigeant une attention particulière de tuberculose
multirésistante dans notre ville ;
§ Déterminer les antécédents chez
les patients avec multirésistance afin d'élaborer des
recommandations pour leur prise en charge.
Le présent travail est subdivisé en deux grandes
parties hormis l'introduction et la conclusion. La première partie
présente la revue de la littérature sur la tuberculose et la
deuxième,pratique, concerne des investigations sur terrain.
PREMIERE PARTIE :
REVUE
DE LA LITTERATURE
CHAPITRE I :
GENERALITES SUR LA TUBERCULOSE
I.1. DEFINITIONS DE CONCEPTS
1. Tuberculose: La tuberculose est une
maladie infectieuse contagieuse, causée par une bactérie:
Mycobactériumtuberculosis ou bacille de Koch, découverte en 1882
par le médecin Allemand Robert KOCH. Elle touche le plus souvent le
poumon (75 % des cas) mais peut également atteindre les os, les reins,
les ganglions, le cerveau...(e-Pilly TROP, 2012 ; Arnaud,
2010).
2. Tuberculose multirésistante: La
tuberculose multirésistante est définie par la résistance
simultanée à l'isoniazide et à la rifampicine, qui sont
les deux antituberculeux majeurs(e-Pilly TROP, 2012 ; PATI V,
2014).
3. Résistance:La résistance
d'un germe est l'aptitude d'un microorganisme ou d'un parasite à
survivre, et même parfois à se reproduire, en présence d'un
médicament qui normalement les détruit ou les empêche de se
multiplier(Fattorusso V. et Ritter O., 2006).
4.Résistance primaire:La
résistance primaire est une résistance d'une souche de
Mycobacteriumtuberculosisprovenantd'un malade n'ayant jamais reçu de
traitement antituberculeux(Boulhabal,2007).
5. Résistance secondaire ou acquise:La
résistance secondaire est celle d'une souche détectée chez
un malade ayant reçu un traitementantituberculeux pendant plus d'un
mois. La résistance acquise est un phénomène induitpar un
traitement inadéquat(Boulhabal,2007).
6. Guéri : Un patient avec
tuberculose pulmonaire sous traitement est déclaré guéri,
lorsque letraitement est terminé et deux contrôles
bactériologiques sont négatifs: un, au cours du dernier mois de
la cure thérapeutique et un autre au cours du traitement(PATIIV,
2008).
7.Traitement achevé : Le
traitement est dit achevé lorsque le médecin traitant
après une cure suffisante sans contrôlebactériologique ou
avec un seul contrôle bactériologique négatifarrête
le traitement(PATIIV, 2008).
8. Perdu de vue et abandon : On entend
par perdu de vue, un patient qui n'est plus revu en consultation de
surveillance pendantl'une des deux phases du traitement et dont l'issue reste
inconnue.
L'abandon est un patient qui a interrompu son traitement
pendant deux mois ou plus et quipeut être revu par les services de
santé au terme de la période normale de son
traitement(e-Pilly, 2012).
9. Echec thérapeutique : On parle
de l'échec thérapeutique lorsque le patient dont l'examen
bactériologique des expectorations reste positif tout au long
dutraitement jusqu'au cinquième mois ou plus, ou redevient positif aux
mêmes échéances aprèsune négativation
transitoire(PATI V, 2014; Arnaud, 2010).
10. Rechute tuberculeuse : La rechute
tuberculeuse est un cas de tuberculose antérieurement traité et
déclaré «guéri» ou
«Traitementachevé» après une durée suffisante de
traitement et qui présente, de nouveau, une
tuberculoseactive(e-Pilly, 2012).
11. Le Nouveau cas : Un nouveau cas de
tuberculose est un patient qui a une tuberculose évolutive et qui n'a
jamaisreçu de chimiothérapie antituberculeuse ou l'ayant
reçue pendant moins d'un mois(PATI V, 2014; e-Pilly, 2012).
I. 2. ETHIOPATOGENIE
I.2.1. AGENT PATHOGENE
L'agent causal de la tuberculose est une mycobactérie
de la famille des Mycobacteriaceae, ordre des actinomycetals.C'est une
bactérie immobile, non sporulée, aérobie, intra et
extracellulaire,acido-alcoolo-résistante. Sur les dizaines
d'espèces de mycobactéries, trois sontà l'origine de la
tuberculose :Mycobacteriumtuberculosisou bacille de Koch ;Mycobacteriumboviset
Mycobacteriumafricanum.
Le Mycobacteriumtuberculosisest un pathogène
spécifique de l'homme maiscapable d'infecter certaines espèces
animales vivant à ses côtés (chat, chien).Ilest très
sensible à certains agents physiques (chaleur, lumière solaire,
rayons Xou UV). Il résiste bien au froid, à la dessiccation et
peut demeurer vivantplusieurs jours dans les produits contaminés tels
que les produitsd'expectoration(e-pilly, 2012).
I.2.2. TRANSMISSION
La transmission de la tuberculose est essentiellement
interhumaine par lesgouttelettes de pflügge. Les bacilles extracellulaires
des foyers caséeux et descavernes sont éliminés dans l'air
par les malades bacillifères toussant ou parlant.Ces bacilles restent en
suspension dans l'air et peuvent être inhalés par tout sujet dans
cetenvironnement. L'inhalation par un sujet des bacilles tuberculeux l'expose
à lasurvenue de l'infection tuberculeuse, et de la maladie
tuberculeuse.
Différents facteurs relèvee-Pilly(2012)
conditionnent la survenue d'une infection après infiltration des
bacilles tuberculeux : larichesse bacillaire de l'aérosol
infectant, la durée, la répétition desexpositions, et les
moyens de défense de l'organisme dont l'immunitécellulaire. Les
mauvaises conditions de vie, la promiscuité, et l'infection par leVIH
sont entre autres des facteurs de risque pour la survenue de
l'infectiontuberculeuse.
I.3. PHYSIOPATHOLOGIE
Le bacille tuberculeux pénètre jusqu'au
parenchyme pulmonaire où il va êtrephagocyté par les
macrophages, entraînant alors une réponse inflammatoirelocale. Les
phagocytes sont transformés en cellules épithélioïdes
avec formationd'un granulome par l'action de l'IL3, IL4, et le GM-CSF. A partir
de cettelésion primaire, la progression peut se faire par voie
lymphatique jusqu'auxganglions satellites, créant le complexe
ganglion-pulmonaire de la primo-infectiontuberculeuse.
La lésion primaire de la tuberculose est
représentée histologiquement par ungranulome à cellules
épithélioïdes, centré par la nécrose
caséeuse quicorrespond à la lyse cellulaire. Le granulome se
calcifie et entraîne le plussouvent la guérison. Il est
habituellement situé au niveau des apex pulmonaires.
La primo-infection tuberculeuseest souvent inapparente
cliniquement etguérit spontanément dans 90% des cas. Elle
constitue l'élément initiateur de la tuberculoseinfection :
portage de BK mais sans signe de maladie évolutive(e-Pilly,
2012).
I.4. TYPES DE TUBERCULOSEET
LEURS MANIFESTATIONS
CLINIQUES
La tuberculose se présente sous deux formes
principales: la forme pulmonaire et la forme extrapulmonaire.
I.4.1. Forme pulmonaire
La forme pulmonaire de la tuberculose comprend la
primo-infection, la tuberculose pulmonaire commune et la tuberculose
miliaire.
A. La primo-infection
La primo-infection tuberculeuse est la conséquence du
premier contact dubacille tuberculeux avec un organisme indemne de tout contact
antérieur. Trois types de primo-infection sont distingués:
v la primo-infection latente qui représente 90% des
cas. Elle estasymptomatique et caractérisée par le virage du test
tuberculinique;
v la primo-infection frustre, caractérisée par
des discrètes manifestationscliniques (légère
altération de l'état général, fébricule,
asthénie,amaigrissement);
v la primo-infection patente caractérisée par:la
typho-bacillose de LANDOUZY faite de fièvre progressive en plateau,
desueurs abondantes, de splénomégalie, et d'une IDR positive. En
plus de ces signes, il ya aussi l'érythème noueux et la
kératoconjonctivitephlycténulaire.
L'évolution de la primo infection est
généralement favorable; les signes cliniques disparaissent en
quelques jours(Arnaud,2010).
B. La tuberculose pulmonaire commune
La tuberculose pulmonaire commune est une forme de tuberculose
pulmonaire post- primaire, caractérisée par unecombinaison de
lésions exsudatives menant à la caséification et à
la formationde cavernes et de lésions productives qui évoluent
vers la fibrose(e-Pilly, 2012).
C. La tuberculose miliaire
La tuberculose miliaire résulte de la
dissémination hématogène du bacille tuberculeux.
Souventaiguë, elle est caractérisée par la présence
de petits nodules disséminés danstous les organes. On l'observe
surtout chez le petit enfant, le sujet âgé ou en casde
déficit immunitaire.L'élément essentiel de sa
gravité est la méningite tuberculeuse(Arnaud,2010).
I.4.2. La tuberculose extrapulmonaire
La tuberculose extra pulmonaire est définie selon
l'organe atteint ; ainsi on a plusieurs localisations possible :La
tuberculose pleurale, ganglionnaire, la méningite tuberculeuse,les
atteintes parenchymateuses, la spondilodiscite tuberculeuse, la spondylite
tuberculeuse,la péricardite tuberculeuse, la tuberculose abdominale
(Ascite tuberculeuse,Péritonite tuberculeuse), la tuberculose
hépatosplénique(Franziska M et Brengezer T, 2009).
I.5. DIAGNOSTIC DE LA
TUBERCULOSE
I.5.1. Diagnostic clinique
Pour arriver à poser le diagnostic clinique de la
tuberculose, nous avons les signes généraux non
spécifiques et qui sont les plus fréquents à savoir les 3A
(Asthénie physique, Amaigrissement et Anorexie) et les 3T(Toux
persistante, Transpiration nocturne, et Température
élevée). En plus de ces signes actuellement, le programme de
lutte contre la tuberculose ajoute l'hémoptysie, une dyspnée et
des douleurs thoraciques(Arnaud, 2010; PATI V, 2014).
Les symptômes de la tuberculose extra pulmonaire
dépendent de l'organe atteint par exemple :
· Des douleurs thoraciques en cas de
pleurésie ;
· Des ganglions lymphatiques augmentés de
volume ;
· Une déformation à angle aigu de la
colonne vertébrale sontquelques uns des signes et symptômes de
tuberculose extra pulmonaire(Arnaud,2010).
I.5.2. Diagnostic bactériologique
Le diagnostic bactériologique est posé à
partir de l'examen des frottis d'expectoration et/ ou par la
culture.
I.5.2.1. Examen des frottis
d'expectoration
L'examen de frottis d'expectoration se fait par la coloration
soit par la méthode de Ziehl-Neelsen, soit par la méthode
fluorescente(e-Pilly, 2012).
I.5.2.2.La culture
La culture a surtout de l'intérêt pour
diagnostiquer rapidement une résistance aux antituberculeux, et elle se
fait sur des produits pathologiques (crachats, liquide pleural, liquide
d'ascite etc.). Elle est beaucoup plus sensible et permet l'identification de
lamycobactérie en cause ainsi que la mesure de sa sensibilité aux
antibiotiques(e-Pilly, 2012;OMS,2008).
I.5.3. Diagnostic radiologique
Le diagnostic radiologique des cas suspects de tuberculose
pose un défi. Les images repérées sur une radiographie
thoracique peuvent être dues à une tuberculose ou à
diverses autres maladies car l'aspect des images n'est pas spécifiques
de tuberculose(Arnaud, 2010; e-Pilly,2012).
I.6. PRISE EN CHARGE DE LA
TUBERCULOSE
I.6.1. Principe de prise en charge selon
l'OMS
C'estun traitement long et associant plusieurs
médicaments. On doit inclure le patient dans une catégorie pour
induire le traitement et chaque catégorie à son schéma
thérapeutique.
Catégorisation des
malades :
· Catégorie 1 : Nouveau-cas,
il s'agit de tout cas de tuberculose pulmonaire à microscopie positive,
de tuberculose pulmonaire à microscopie négative avec
lésions étendues (miliaire, cavités).
On donne RHEZ (2mois)+RH(4mois)eton fera lescontrôles au
2èmemois, 5èmemois et
6èmemois; si le Ziehl est toujours positif au
5ème mois le patient passera à la catégorie
suivante.
· Catégorie 2 : Ce sont
descas de retraitement ou rechute tuberculeuse, cas d'échec
thérapeutique et cas d'arrêt du traitement.On donnera:SRHEZ
(2mois)+RHEZ(1mois)+HR(3mois)
· Catégorie 3 : cas de
tuberculose à lésions minimes, cas de tuberculose peu
étendue. On donnera RHZ (2mois) + HE (4mois)
· Catégorie 4 : cas
d'échec de retraitement ou tuberculose chronique, cas de
chimiorésistance, et cas de multirésistance.
Dans cette catégorie, on traite les malades grâce
à l'antibiogramme et on recourt aux molécules de
2ème ligne. Il s'agit du schéma KOPEZ(K= Kanamycine,
O=Ofloxacine, P=Para amino-acide salicylique, E=Ethionamide, Z=pyrazinamide)
pendant 18mois.
Le traitement pour la tuberculose se fait en2 phases : la
phase d'attaque et la phase d'entretien.
La phase d'attaque dure 2 à 3mois tandis que la phase
d'entretien dure 4mois.
Tableau I. Les formes combinées fixes
utilisées par le PNLT dans
PATI 5
Combinaisons fixes et dosage par
composé
|
RHZE adulte
|
R = 150mg, H = 75mg, Z = 400mg, E = 275mg
|
RHZ adulte
|
R = 150mg, H = 75mg, Z = 400mg
|
RH adulte
|
R = 150mg et H = 75mg.
|
RHE
|
R = 150mg, H = 75mg, E = 275mg
|
RHZ enfant
|
R= 60mg, H= 30mg, Z= 150mg
|
RH enfant
|
R= 60mg, H= 30mg,
|
(source: PNLT ,2013; PATIV,2014)
CHAPITRE II:TUBERCULOSE
MULTIRESISTANTE
II.1.Définition
La Tuberculose multirésistanteest définie par la
résistance simultanée à l'isoniazide et à la
rifampicine, qui sont les deux antituberculeux majeurs(PATI V, 2014;
e-Pilly TROP, 2012).
II.2.
Mécanismed'acquisitiond'une résistance
Le mécanisme de survenue d'une résistance
s'explique par le fait que les antibiotiques agissent sur les bactéries
en inhibant un mécanisme vital. La mise en contact d'une populationde
bactérie avec un antibiotique peutprovoquer la sélection d'un
mutant spontanépréexistant, ce quiest d'autant plus probable que
la population bactérienne est importante.
L'induction d'un mécanismepréexistant est aussi
possible. Pour les antibiotiques agissant sur la synthèse deparoi, la
bactérie peut se mettre en métabolisme ralenti (bactérie
quiescente), ce qui la rend moins accessibleà l'effet antibiotique.
Quatre principauxmécanismes de résistance sont
décrits mais leur répartition est
trèsinégale :
· La production d'enzymes d'inactivationest la plus
fréquente : s-lactamase, methylase, adenylase, etc.
· La modification des protéines cibles de
l'antibiotique (PLP pour les s-lactamines);
· les modifications de porines ne permettant plus la
pénétration del'antibiotique dans la bactérie ;
· le mécanisme d'efflux permettant le rejet de
l'antibiotique ayant pénétré. Ces deux derniers sontmoins
fréquents(Boulahbal,2007; Crofton,1997).
En cas de tuberculose multirésistante, la
résistance aux antituberculeux arrive soit par la mutation
spontanée, soit par une mauvaise utilisation des
antibiotiques.
1) Mutation spontanée ou sélection
naturelle
La sélection naturelle est une survie ou reproduction
différentielle, en moyenne, des différents phénotypes dans
une population. Lesmutations sont des phénomènesrares,
quiapparaissent spontanément avec des fréquencesde l'ordre de
10-6 à 10-9. Les antibiotiques nesont pas
mutagènes mais sélectionnent les raresmutants résistantsau
sein d'une populationcar ils détruisent ou inhibent uniquement
lesbactéries sensibles.
Cette résistanceconfère unavantage
sélectif à la souche mutante qui luipermet de se multiplier en
présence del'antibiotique. Cela d'autant plus qu'elle est
débarrassé de la compétition avec la souche. La
probabilité d'obtenir par mutation des
bactériesrésistantes a deux antibiotiques(doubles mutants) est
égale au produit de la probabilité d'apparition de chacune
desmutations considéréesindépendamment
soit10-12à 10-18(Arnaud ,2010;Mitchison,
2010).
2) Mauvaise utilisation des antibiotiques
Selon Mitchison(2010), il est possible de distinguer quatre
principaux mécanismesthéoriques qui expliquent des souches
multirésistantes.
· L'effet
bactéricide durant la phase initiale de mort cellulaire :La
bactéricidie liée à l'isoniazide se manifeste plus
rapidement que celleliée à la rifampicine au début du
traitement ; ce qui signifie qu'à cettephase correspond un risque
plus élevé de sélectionner les mutantsrésistants
exclusivement à l'isoniazide.
· Situation de
monothérapie effective durant la stérilisation de
certainespopulations:encas de monothérapie effective, il existe
certaines populations bactériennessemi-dormantes
préférentiellement atteintes par la rifampicine ou lepyrazinamide
en milieu acide. D'autres molécules comme l'ethambutol ni l'isoniazide
n'ont aucune action sur les mycobactéries.Le risque de
sélectionner des mutants résistants dépend de leur
prévalence dans la population initiale.
· Concentration
insuffisante d'antibiotique durant la phase de repousse :De l'avis de
Mitchison, à certaines périodes, la concentrationd'antibiotique
dans l'organisme est insuffisante pour empêcher la reprise d'une
croissancebactérienne satisfaisante, mais suffisante pour ralentir la
repousse. Il peut alors se produire un phénomène de croissance
différentielle au profit des souches résistantes. Ce
mécanisme concerne surtout les substances ayant une marge
thérapeutique large et une longue demi-vie, tel l'isoniazide.
· Inhibition de la croissance après
exposition à un antibiotique :Après exposition à
un antibiotique donné, il existe une phase d'inhibitionde croissance
variable.
Il est donc classiquement admis que l'apparition d'une
résistance est le fait d'unepart de mutations spontanées, et
d'autre part d'une pression de sélection exercée
parl'antibiothérapie.
Partant de ce principe fondamental, la tuberculose
multirésistante naîtde la répétition de ce
phénomène se faisant étape par étape et non pas en
un bloc.
II.3. Diagnostic biologique
d'une résistance
Outre les méthodes conventionnelles de culture sur
milieu spécial (Lowenstein)avec réalisation d'un antibiogramme
selon la méthode des proportions.Il existe aujourd'hui des tests de
résistances génotypiques.
Le plus fiable de ces tests est l'étude de la
résistance à la rifampicine. Lesmutations qui touchent certaines
régions du gène rpoBqui code pour la sous-unité
béta del'ARN polymérase, sont susceptibles
d'entraîner un changement de conformation du sitede liaison avec la
rifampicine, entraînant une perte d'affinité. Le
séquençage du gène apermis d'établir que la
majorité des mutations se situe dans la région 69-bp, et
qu'ellessont au nombre de huit. Depuis que l'on sait que 94 % des cas de
résistance à larifampicine sont liés à des
mutations non-sens de cette région confinée du gène,
destechniques d'analyses moléculaires peuvent être
employées pour le diagnostic(Arnaud, 2010; Mathys, 2010; www.Emro.
Who.int /fr/tuberculosis/epi,2015).
II.4.PRISE EN CHARGE DE LA
TUBERCULOSE MULTIRESISTANTE
II.4.1.Principes généraux du
traitement:
Le traitement de la tuberculose multirésistante doit
être adapté au profil desensibilité de la souche soit
isolée du malade, soit isolée des possibles sujets contact. La
mise en route d'une telle thérapeutique selon PATI V(2014),
nécessite une enquête précise des traitements
antérieure aux tuberculostatiques, ainsi qu'une étude
bactériologiqueminutieuse.
Le régime thérapeutique devra toujours inclure
au moins quatre drogues,voire six ou sept, selon l'extension de la maladie,
l'état du patient et l'efficacité desmolécules
employées.
III.4.2. Régime thérapeutique
standardisé
Ce régime concerne les patients suspects ou
confirmés multirésistants ; il comprend 2 phases :
A. Phase intensive(PI): 8mois /6 mois
En attendant les résultats des tests de
sensibilité, tout cas chronique et cas contact de TB-MR à
frottis positif suspecté d'être un cas de
bacillesmultirésistants, devra être soumis à une phase
pré antibiogramme appelée phase intensive
standardisée (PI) qui est composée de Km.Ofx.Pto.Cs.Z.E durant 8
mois si la multirésistance est confirmée.Si la multi
résistance n'est pas confirmée par le CSDT, cette phase est
écourtée et le traitement est
réadapté.
Tableau 1. Posologie dans la PI
Poids au début de la phase intensive
|
Km
1 gr
|
Pto
250
|
Lfx
500
|
Cs
250
|
Z 400
|
E
400
|
=55 Kg
|
1,0
|
3
|
2
|
3
|
4
|
3
|
40 - 54 Kg
|
0,75
|
2
|
1,5
|
3
|
3
|
2
|
< 40 Kg
|
0,5
|
2
|
1
|
2
|
2
|
1,5
|
(Source: PATI V, 2014)
B. Phase de continuation(PC) : 12 mois
Le patient confirmé TB-MR poursuit le traitement avec
le régime Pto.Lfx.Cs.Z.E durant 6 jours par semaine. Les non
confirmés TB-MR à l'issue des tests de sensibilité sont
traités suivant des régimes décrits au point B.
NB. Si les souches TB-MR sont résistantes à
l'Ethambutol, celui-ci sera supprimé du schéma
thérapeutique.
La durée totale du traitement sera d'au moins 20/21
mois pour les cas de TB-MRconfirmée.
Tableau 2. Posologie dans TB-MR, PC
Poids au début de la phase
|
Pto
250
|
Lfx
500
|
Cs
250
|
Z
400
|
E
400
|
= 55 Kg
|
3
|
2
|
3
|
4
|
3
|
40 - 54 Kg
|
2
|
1,5
|
3
|
3
|
2
|
< 40 Kg
|
2
|
1
|
2
|
2
|
1,5
|
(source :PNLT, 2013)
II.4.3. Régimes thérapeutiques empiriques
a. Résistance à l'isoniazide (H) seul:
Du fait que les bacilles soient encore à la fois
sensibles à R, E, et Z, les patients peuvent être remis sous le
schéma de retraitement avec la Kanamycine (ou Streptomycine si encore
sensible) qui sera administrée quotidiennement durant 3 mois: c'est la
Phase Intensive de cette sous-catégorie.
La phase de continuation sera prolongée d'un mois par
rapport à la catégorie II, avec la R, E et Z administrés
quotidiennement en sept jours sur sept.
Régime: 3.Km(S).RHZE / 6 R.E.Z ou 6 RHZE
Tableau3. Posologie dans la mono résistance à
l'INH
Phase initiale (3 mois)
|
Phase de continuation
6 mois
|
Poids au début de la Phase
|
S ou Km
1gr
|
RHEZ
150/75/400/275
|
RHE
150/75/275
|
= 55 Kg
|
1,00
|
4
|
4
|
40- 55 Kg
|
0,75
|
3
|
3
|
< 40 Kg
|
050
|
2,5
|
2,5
|
(Source: PNLT, 2013)
B. Poly résistances :
B.1. Résistance à l'ISONIAZIDE (H) et
à la STREPTOMYCINE (S) avec
ou sans résistance à l'ETHAMBUTOL
(E).
En Phase Initiale: 3 mois
- L'aminoglycoside sera la Kanamycine (Km), étant
donné l'absence de résistance croisée avec la
Streptomycine.
- La combinaison RHZ sera administrée quotidiennement
s'il y a résistance à l'Ethambutol.
- En cas de sensibilité à ce dernier, il peut
être additionné pour renforcer l'association. Le Patient recevra
donc le RHZE pendant 3 mois après la phase empirique.
- La Prothionamide (Pto) et l'Ofloxacine (Ofx) aux doses
retenues.
La phase de continuation sera de 6 mois comprenant la
R, Pto et Ofx avec H ou E selon qu'il est sensible à ce dernier.
En phase de continuation les produits sont administrés
6 jours par semaines.
Il s'agit des mêmes produits sans les produits
administrés en injection.
Tenant compte de l'administration de la R durant 12 mois contre
des germes sensibles, il est très probable que dans ce groupe, il y ait
stérilisation des expectorations.
NB: Cette classe à un fort potentiel de
développer une TB-MR
Régime: 3 Km. RHZ. (E ). Pto .Ofx. / 6 RH (E ). Pto.
Ofx.
Phase Initiale : 3mois
Tableau 4: Posologie de la phase initiale dans la
sous-catégorie pour poly résistants
Poids au début de la phase
|
Km
1 gr
|
Pto
250
|
Ofx
200
|
RHZE
150/75/400/275
|
Autres possibilités en rapport avec RHZ
|
RHZ
150/150/400
|
=55 Kg
|
1
|
3
|
3
|
4
|
4
|
40 - 54 Kg
|
0,75
|
2
|
3
|
3
|
3
|
< 40 Kg
|
0,5
|
2
|
2
|
2
|
2
|
(Source : PNLT ,2013)
Phase de continuation: 6 mois
Tableau 5. Posologie dans la sous-catégorie pour
poly résistants
Poids au début de la phase
|
Pto
250
|
Ofx
200
|
RHE
150/75/275
|
Autres possibilités en rapport avec RHZ
|
RHZ
150/150/400
|
=55 Kg
|
3
|
3
|
4
|
4
|
40 - 54 Kg
|
2
|
3
|
3
|
3
|
< 40 Kg
|
2
|
2
|
2
|
2
|
(Source: PATI V, 2014)
DEUXIEME PARTIE :
INVESTIGATIONS SUR TERRAIN
CHAPITRE III: MATERIEL ET
METHODES
3.1. MILIEU ET PERIODE
D'ETUDE
Cette étude est réalisée dans la ville de
Mbujimayi, province du Kasaï- oriental danssix centres de santé de
diagnostic et traitement (CSDT) de la Tuberculose intégrée dans
quatre HôpitauxGénéraux de Référence :
l'Hôpital saint Jean Bonzola,l'Hôpital de Dipumba,l'Hôpital
saint Jean-Baptiste de Kansele, et Centre Hospitalier presbytérien de
Mbujimayi; ainsi que le centre de santé de Nyongolo /Police et la
Prison centrale.
L'étude est retro-prospective et couvre la
période d'une année civile soit du 01 juin 2014 au 11juin
2015.
La population cible est constituée par les tuberculeux
pulmonaires à microscopie positive avec tuberculose
multirésistante au sein des CSDT.
3.2. METHODES
3.2.1. Collecte des
données
Pour la réalisation de cette étude,le
matériel suivant a été utilisé :
ü Un questionnaire semi-ouvert standard ;
ü Le dossier médical du patient
tuberculeux ;
ü Le registre de suivi des malades ;
ü Le registre de traitement ;
3.2.2. Critères de
sélection et échantillon
3.2.2.1. Critères
de sélection
Ont été
inclus dans notre étude, tous les cas de tuberculose
multirésistante sous traitement durant notre période
d'étude, diagnostiquée par les prestataires de soins des
structures d'étude au cours de la période d'étude et qui
avaient volontiers accepté d'être soumis à l'interview.
3.2.2.2.
Echantillon
L'étude repose sur
un échantillon de 31 cas de tuberculoseenrôlés au niveau
des différents CSDT conformément aux critères
d'inclusion.
3.2.3. Paramètres
d'étude
Les éléments suivants ont constitués les
paramètres de la présente étude :
ü Les paramètres socio
démographiques : âge, sexe, statut marital et le niveau
d'étude ;
ü Les paramètres cliniques et
thérapeutiques : notion d'abandon thérapeutique, notion
d'observance thérapeutique, statuts alcoolique et tabagique ;
ü Le niveau de connaissance des patients sur la
tuberculose pulmonaire : sa nature nosologique, son agent causal, la voie
de transmission, la durée de traitement efficace contre la
tuberculose.
3.2.4. Procédure de
collecte des données
Pour la récolte des données, les techniques
d'interview et d'analyse documentaire ont été utilisées.
Dans un premier temps le prestataire de soins dans le CSDT nous aaidé
à repérer tous les cas de tuberculose multirésistante,
ensuite après consentement du patient, nous lui administrions notre
questionnaire et les éléments de réponse étaient
recueillis sur une fiche d'enquête.
3.2.5. Analyses
statistiques
Les informations recueillies ont été
traitées au moyen des logiciels Epi-info version 3.5.1 (CDC, USA, 2008)
après encodage sur une feuille de calcul du logiciel Microsoft Excel
2003. Les données ont été présentées sous
formes des tableaux comportant des effectifs (n) et des proportions (%), ainsi
que des paramètres de position (moyenne) et de dispersion (Ecart type).
Le test de Chi-deux a été calculé pour comparer les
variables. Le seuil de 0,05 a été retenu.
3.2.6.
Considérations éthiques
Cette étude s'est réalisée après
l'obtention d'une lettre de recherche auprès de la Faculté de
Médecine et cette lettre a été présenté aux
structures de soins qui ont servi de cadre d'études ; la
confidentialité des données recueillies a été
rendue possible grâce à un système d'encodage des
enquêtés.
Les données ont été traitées de
façon anonyme et confidentielle et elles ne peuvent être
utilisées à un objectif autre que celui assigner à cette
étude.
CHAPITRE IV: LES
RESULTATS
IV.1. Tableau n°1 : La Prévalence de
la tuberculose multirésistante
Type
|
Effectif
|
%
|
TP+
|
1375
|
97,75
|
TB-MR
|
31
|
2,25
|
|
|
|
Au total 1375 cas de tuberculose pulmonaire à
microscopie positive ont été enregistrés pendant la
période de notre étude parmi lesquels31avaient
présenté une tuberculose à bacilles
multirésistantssoit une prévalence de 2,25%.
IV.2. Tableau n°2 :Répartition des
cas de TB-MR selon les CSDT
CSDT
|
Effectif
|
%
|
CHPM
|
3
|
9,7
|
CS Nyongolo/Police
|
1
|
3,2
|
HGR Dipumba
|
3
|
9 ,7
|
HGR Kansele
|
8
|
25,8
|
HGR Kashala Bonzola
Prison centrale
|
5
11
|
16,1
35 ,5
|
TOTAL
|
31
|
100
|
Les patients du CSDT de la Prison centrale sont les plus
touchés par la tuberculose multirésistante aux antituberculeux
soit 35,5%.
V.3. Tableau n°3 : Répartition des
cas selon l'âge et le sexe
Tranche d'âge (en années
|
SEXE
|
Total
n (%)
|
Masculin
n (%)
|
Féminin
n (%)
|
22 - 28
|
11 (35,48)
|
1 (3,23)
|
12 (38,71)
|
29 - 35
|
7 (22,58)
|
1 (3,23)
|
8 (25,81)
|
36 - 42
|
6 (19,35)
|
1 (3,23)
|
7 (22,58)
|
43 - 49
|
1 (3,23)
|
0 (0,0)
|
1 (3,23)
|
50 - 56
|
1 (3,23)
|
0 (0,0)
|
1 (3,23)
|
57 - 63
|
2 (6,45)
|
0 (0,0)
|
2 (6,45)
|
Total
|
28 (90,32)
|
3 (9,68)
|
31 (100)
|
L'âge moyen était de 34,5 ans avec 22 et 63 ans
comme extrêmes.
Les patients du sexe masculin de la tranche d'âge de 22
à 28 sont les plus touché avec 35,48% des cas. Comme le Chi2
calculé (18,31) est > au Chi2 tabulaire (31,58) pour un degré
de liberté de 10, la différence est statistiquement
significative.
IV.4. Tableau n°4 : Répartition des
patients selon le statut marital
CSDT
|
Statut marital
|
Total
n (%)
|
Célibataire
n (%)
|
Marié
n (%)
|
CHPM
|
2 (6,45)
|
2 (6,45)
|
4 (12,90)
|
CS Nyongolo/Police
|
0 (0,00)
|
1 (3,23)
|
1 (3,23)
|
HGR Dipumba
|
1 (3,23)
|
2 (6,45)
|
3 (9,68)
|
HGR Kansele
|
2 (6,45)
|
6 (19,35)
|
8 (25,81)
|
HGR Kashala Bonzola
|
1 (3,23)
|
3 (9,68)
|
4 (12,90)
|
Prison centrale
|
5 (16,13)
|
6 (19,35)
|
11 (35,48)
|
Total
|
11 (35,48)
|
20 (64,52)
|
31 (100,0)
|
Il ressort de ce tableau que les patients mariés
étaient majoritaires soit, 64,5% des cas.
Le CSDT de la prison centrale a regroupé beaucoup des
patients avec TB-MR soit 35,48% dont 16,13% étaient célibataires
et 19,35% des mariés. Mais la statistique ne montre pas une
différence significative ( 1,97 < 11,07).
V.5. Tableau n°5 : Répartition des
patients selon les antécédents personnels
Antécédents
|
Effectif
|
%
|
Alcoolisme
|
|
|
Non
|
10
|
32,3
|
Oui
|
21
|
67,7
|
Tabagisme
|
|
|
Non
|
12
|
38,7
|
Oui
|
19
|
61,3
|
Contage tuberculeux
|
|
|
Non
|
13
|
41,9
|
Oui
|
18
|
58,1
|
Les notions d'alcoolisme, de tabagisme, et de contage
tuberculeux étaient relevées respectivement dans 67,7%, 61,3% et
58,1% des cas.
IV.6. Répartition des cas selon le nombre
d'épisodes de tuberculose
Cette figure montre que 38,7% des patients tuberculeux multi
résistants avaient déjà deux épisodes de
tuberculose dans cette étude.
Figure n°1 : Répartition
des cas selon le nombre d'épisodes de tuberculose
IV.7. Tableau n°7 : Répartition des
patients selon leurniveau de connaissance de la tuberculose en fonction du
niveau d'instruction
Connaissance de la TBC
|
Niveau d'instruction
|
Primaire
|
Secondaire
|
Non instruit
|
Total
|
P
|
n
|
%
|
n
|
%
|
N
|
%
|
N
|
|
TBC
|
|
|
|
|
|
|
|
0,05
|
Oui
|
4
|
12,9
|
12
|
38,7
|
1
|
3,2
|
17
|
Non
|
6
|
19,4
|
4
|
12,9
|
4
|
12,9
|
14
|
Episodes de contrôle
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
3
|
9,7
|
9
|
29,0
|
0
|
0
|
12
|
0,06
|
Non
|
7
|
22,6
|
7
|
22,6
|
5
|
16,1
|
19
|
|
Traitement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
2
|
6,5
|
10
|
32,3
|
0
|
0
|
12
|
0,01
|
Non
|
8
|
25,8
|
6
|
19,4
|
5
|
16,1
|
19
|
|
Ce tableau montre que les patients de niveau secondaire
avaient une bonne connaissance sur la tuberculose par rapport aux
autres.Cependant, le khi2 utilisé révèle que la
différence est significative ( 23,59 18,31).
IV.8. Tableau n°8: Répartition des cas selon
l'observance et les causes de la non observance aux antituberculeux
Prise régulière des
antituberculeux
|
Effectif
|
%
|
OUI
|
23
|
74,2
|
NON
|
8
|
25,8
|
· Déplacement
|
1
|
3,2
|
· Distance
|
2
|
6,5
|
· Pensée être guérie
|
1
|
3,2
|
· Personnel de santé capricieux
|
1
|
3,2
|
· Rupture de stocks
|
1
|
3,2
|
· Sans raison
|
2
|
6,5
|
Sur 31 patients ayant développé la tuberculose
multirésistante,8 patients soit 25,8% ne prenaient pas
régulièrement les antituberculeux. La raison la plus
évoquée par ces patients était la longue distance soit
6,5%.
IV.9. Tableau n°9 : Répartition des cas
selon le type des malades
Type des malades
|
Effectif
|
%
|
Nouveau cas
|
13
|
41,9
|
Rechute
|
4
|
12,9
|
Traitement après échec
|
8
|
16,1
|
Traitement après interruption
|
6
|
6,5
|
TOTAL
|
31
|
100
|
La résistance secondaire (rechute, traitement après
échec, traitement après interruption) était notée
chez 18 patients soit 58,1%.
IV.10. Tableau n°10 : Répartition des
cas selon la sérologie VIH
Sérologie VIH
|
Effectif
|
%
|
VIH+
|
3
|
9,67
|
VIH-
|
28
|
90,3
|
TOTAL
|
31
|
100
|
Parmi les31patients avec tuberculose multirésistante, 3
avaient la sérologie VIH positive, soit 9,67%.
CHAPITRE V : DISCUSSION ET
COMMENTAIRE
Prévalence
Pendant la période sous étude, 1375 cas de
tuberculose pulmonaire à microscopie positive ont été
enregistrés parmi lesquels31avaient développéune
tuberculose à bacilles multirésistants,soit une prévalence
de 2,25%.
La prévalence de TB-MR trouvée dans notre
étude est proche de celle trouvée en France par Adnaouil M. en
2009 qui était de 3,6%. Cependant, cette prévalence est
inférieure à celle trouvéepar Souad E.(2013) au Maroc qui
était de 7%.Nous estimons que la différence observée dans
ces études est due aumode de recueil de données, le cadre
d'étude et la population étudiée.
Age
L'âge moyen dans notre étude est de 34,5 ans. La
tranche d'âge comprise entre 22 et 28 ans était la plus
touchéavec 38,71%. Cela peut s'expliquer par le fait que la population
de notre étude était à majoritairementjeune.
Ces résultats denotre étude
sontlégèrement supérieurs à ceux trouvés par
Souad E.(2013)au Maroc qui montraient que l'âge moyen était de 31
ans. La tranche d'âge la plus concernée était celle
comprise entre 15 et 45 ans (67,4%).Une étude réalisée par
LompoB. (2007)au Burkina-Faso révèle une prédominance des
cas de TB-MR dans la tranche d'âge comprise entre 25 à 34 ans avec
34,4% des cas.
Sexe
Le sexe masculin était le plus touché par le
phénomène demultirésistance aux antituberculeux avec une
fréquence de 90,30%, lesex ratio est de 9,3 en faveur des hommes.Ceci
peut être un fait du hasard faisant que les hommes soient nombreux que
les femmes. Ces résultats rencontrés dans notre étude
sont proches d'autres études africaines(Domond F., 1996; Braun
E. et al, 2012 ; Pablos M. et al, 1997).
Niveau d'instruction
Les patients non instruits représentaient 16,1% contre
89,9% des patients instruits.Ces résultatssont similaires à ceux
deBraun E.(2012)en France oùles patients non instruit
représentaient 14,4%.
En rapport avec la connaissance sur la tuberculose, nous avons
noté que les patients de niveau secondaire avaient une bonne
connaissance sur la tuberculose par rapport aux autres. Cependant, le
khi-deux utilisé révèle que la différence est
significative ( 23,59 18,31).
Antécédents personnels
Les antécédents d'alcoolisme, de tabagisme et de
contage tuberculeux étaient relevée respectivement dans
67,7% ; 61,3% et 58,1% des cas. Nos résultats sont
supérieurs à ceux rapportés dans la littérature. En
effet, dans l'étude de Souad(2013) au Maroc, la notion de contage
tuberculeux était retrouvée dans 16,7% des cas etcelle du
tabagisme dans 26,7% des cas.
Type de malades
Dans notre étude,la résistance primaire,
c'est-à-dire la résistance retrouvée chez les nouveaux
cas était de 41,9%. Cette proportion est au-dessus du seuil critique
fixé par l'OMS de 10% (Boulahbalet al,2004).
Cette augmentation de la prévalencede
multirésistanceexprimerait le fait que les souches
multirésistantes des BK sont réellement présentes dans la
ville de Mbujimayi.Ceci corrobore l'idée de Boulahbalqui pense que la
résistance primaire est le reflet de l'importance du réservoir de
souches résistantes parmi les cas déjà traités.
La résistance secondaire dans notre étude
était de 58,1%. Cette proportion est en deçà du taux de
résistance secondaire observé par Sangaré et
al.(2010), qui était de 66,7% dans une étude menée au
Benin.Cela peut s'expliquer par le fait qu'il y a une variabilité
géographique sur la distribution des résistances aux
médicaments antituberculeuxcomme le soulignaient Shao et
collègues (2011).
Sérologie VIH
Laco-infectionTB-MR et VIH était noté dans 9,67%
des cas dans notre série.Ces résultats sont superposables
à ceux trouvés par Lompo au Burkina-faso et par Braun en France
avec respectivement 9,2% et 9,67% des cas ; mais ils restent
inférieurs à ceux deDomond(2012) au CHU d'Amien, soit 4%.
Selon lalittérature,la co-infection tuberculose et VIH
dans une population très exposée au BK, est un facteur
multiplicateur de la morbidité et de la mortalité de la
tuberculose, augmente par conséquentle nombre d'isolats
multirésistants(Narai J, 2012).
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
La tuberculose multirésistante est un problème
mondial de santé publique et la ville de Mbujimayi n'en est pas
épargnée.
Au terme de cette étude,nous avons trouvé
uneprévalence de la tuberculose multirésistancede 2,25% dans les
CSDT de la ville de Mbujimayi et que leCSDT dela prison centrale regorgeun
grand nombre de tuberculeuxmultirésistants, soit 35,5% des cas.
L'âge moyen est de 34,5 ans tandis quele sexe masculin est le plus
touché avec 90,32% des cas.Les antécédentspersonnels
d'alcoolisme, de tabagisme et de contage tuberculeux étaient beaucoup
plus retrouvés avec respectivement 67,7%, 61,3% et 58,1% chez ces
patients. L'observance aux antituberculeux était notée dans 74,2%
des cas et la longue distance est la raison la plus évoquée par
les patients pour la non observance, soit 6,5%. La sérologie à
VIH positive est retrouvée dans 9,67% des cas.
Eu égard aux résultats obtenus dans cette
étude, nous recommandons:
· Au PNLT
· Organiser régulièrement des campagnes
d'éducation, d'information et decommunication (au moins par trimestre)
pour le changement de comportement des populations ;
· Organiser annuellement des formations à l'intention
des personnels de santé prenant en charge la lutte contre la
tuberculose;
· Faciliter l'accès aux techniques de diagnostic
rapide déjà existantes ;
· Aux CSDT :
· Appliquer les normes et procédures de la
stratégie DOTS ;
· Adopter une meilleure méthode de sensibilisation
pour les patients.
· A la Population
· Encourager le patient à suivre son traitement
correctement.
· Donner au patient le soutien et toute l'assurance dont il
a besoin.
· Aux Futurs chercheurs
· D'aborder ce sujet sous d'autres aspects comme
l'étude des facteurs de risques de la TB-MR dans les CSDT de
Mbujimayi.
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