2.4- Méthodes et
instruments de recueils de données
Le choix d'une méthode de recherche dépend de
l'objectif poursuivi, de la problématique et du faisceau
d'hypothèses. En effet, notre thème de recherche qui accorde une
place de choix aux connaissances et modes d'utilisations individuelles et
collectives des plantes médicinales dans le traitement du paludisme et
de la fièvre jaune à Diarrabakôkô, impose la
méthode mixte de recherche qui est une conjugaison de la démarche
quantitative et qualitative. Dans cette perspective, les principales techniques
de collecte de données étaient constituées d'un
questionnaire et du guide d'entretien. Le questionnaire comporte un ensemble de
questions sur l'expérience de ces maladies, les itinéraires
thérapeutiques adoptés par la population locale en cas de
survenue de ces pathologies, leurs connaissances sur les plantes
médicinales entrant dans la thérapie de ces affections et leurs
modes d'utilisation tout comme leurs perceptions et recours à la
thérapie moderne. S'agissant de saisir les différents
procédés d'utilisations qui relèvent d'un art et les
conditions d'accès aux plantes médicinales, l'enquête par
questionnaire laisse échapper toute la symbolique qui entre dans les
différentes phases "de l'opération pharmaceutique". En outre,
dans le souci de mieux analyser les connaissances et les modes d'utilisation
des plantes médicinales nous avons élaboré des guides
d'entretiens.
Enfin l'observation directe a été
utilisée pour pallier les lacunes du questionnaire et des guides
d'entretiens. C'est-à-dire, observer les conditions de vie et
d'hygiène dans cette localité susceptible de rendre les maladies
récurrente et recrudescente.
2.5-Deroulement de
l'enquête
La production des données d'enquête s'est
déroulée du 30 mars au 22 avril 2012 à
Diarrabakôkô, village goin de 2105 habitants, situé à
20 Km au sud-ouest de Banfora (Burkina Faso). Le questionnaire et les
entretiens semi-directifs sur le thème de la connaissance locale des
plantes médicinales dans le traitement du paludisme et de la
fièvre jaune ont été administrés auprès de
la population locale. Si les techniques du questionnaire et de l'observation
ont été utilisées suivant la procédure
aléatoire et les contextes favorables, les entretiens ont
essentiellement eu lieu avec les personnes ressources dans leur domicile ou
à leur lieu de travail. Ce qui nous a d'ailleurs permis de constater la
préparation de certaines recette médicinale car nous avons
continué toujours à fréquenter certain d'entre eux
après les avoir entrevus. Cependant, il est intéressant de noter
que la familiarité avec les guérisseurs et la confiance
accordée a été possible grâce au chef du village
chez qui nous avons séjourné. Ce qui a aussi facilité
l'administration des questionnaires. Après la phase de
Diarrabakôkô le dimanche 15 Avril 2012, le reste des entretiens ont
été réalisé à Banfora (province de la
Comoé) auprès des autres personnes ressources.
Par ailleurs, un retour complémentaire sur le terrain a
été nécessaire en vue de faire un herbier pour la
détermination des noms scientifiques des espèces
inventoriées, mais aussi pour rectifier le doublage de certaines plantes
qui ont été données en langue goin par certains
enquêtés et en langue jula par d'autres. Cette phase
s'est déroulée du 10 au 15 Juin 2013.
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