INTRODUCTION GENERALE
La nécessité d'un encadrement institutionnel des
finances publiques procède d'un souci à savoir: celui de
protéger celles-ci des potentiels faussaires de son emploi et ceux
chargés de sa sauvegarde. Cet encadrement peut être non
juridictionnel ou juridictionnel. Dans ce dernier cas, c'est à un organe
indépendant que cette mission est dévolue. Au Cameroun, cet
organe indépendant relève du pouvoir judiciaire, c'est la Chambre
des comptes de la Cour Suprême1(*). Néanmoins, telle qu'elle est connue
aujourd'hui, cette institution est l'arrière-petite-fille de la Cour
française des comptes qui fonctionnait à l'époque
où le Cameroun actuel n'était qu'un territoire sous
administration franco-britannique. Pour preuve, dans sa partie orientale ce
territoire a été tour à tour sous mandat de la
Société des Nations puis sous la tutelle de l'Organisation des
Nations Unies, et ce, dans la période allant du 26 septembre 1914 au
1er janvier 19602(*).
Le souci de protection de ces finances publiques3(*)a pour fondement affirmé
l'article XIV de la Déclaration française des droits de l'homme
et du citoyen de 1789 qui dispose : « Tous les
citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique,
de la consentir librement, d'en suivre l'emploi et d'en déterminer la
quotité, l'assiette, le recouvrement et la
durée ». La vérité est
telle que ce souci qui vise à protéger les finances publiques
remonte au moins à l'époque de la bataille entre Richard
1er d'Angleterre et Philippe-Auguste de France, dans le comté
de Blois en 11944(*), sous
l'Ancien avant la refondation de Napoléon. Cette bataille permit la
matérialisation de ce souci de protéger les finances publiques,
par la création d'un prototype de l'actuelle Cour des comptes
française : la Chambre des comptes. La première institution
de protection externe des finances publiques fut établie. Officiellement
en France, la Cour des comptes est créée en 18075(*) et fonctionne encore aujourd'hui
sous cette même dénomination.
C'est à la croisée des chemins entre la France
et le territoire du Cameroun oriental, que celle-ci y implantera la
première institution de contrôle des finances publiques, dans
l'intervalle du 7 avril 1916 et du 1er janvier 19606(*), et plus
précisément à compter de 19197(*). En effet, la date de 1914
marque l'occupation française de l'ex Cameroun oriental et celle de
1916, l'administration dudit territoire par le premier
« colon » français Joseph
AYMERICH du 7 avril 1916 au 8 octobre 1916.
Cette première institution française de
contrôle des comptes publics marque également l'avènement
de toutes les institutions qui ont précédées l'actuelle
Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun et qu'il convient de
présenter chronologiquement. Dans ce sens, les institutions
chargées du contrôle des finances publiques avant l'actuelle
Chambre des comptes, furent au nombre de quatre :
- De 1919 à 1960, les comptes publics sont sous le
contrôle de la Cour française des comptes ;
- De 1961 au 1er Juillet 1969, date de la
suppression de la Cour Fédérale des Comptes, la Cour
fédérale des comptes prendra le relai dans la
fédération ; la normalité voulait qu'il y existe deux
subdivisions de contrôle des comptes8(*) ;
- L'Inspection Générale de l'Etat est
néanmoins créée quelques temps après la
création de la juridiction fédérale des comptes au
Cameroun, elle est la troisième de la liste et survivra à la
suppression de cette deuxième. En effet, c'est par un décret pris
en 19629(*) que le service
de l'Inspection Générale de l'Etat (IGE) est créé.
Il connaitra plusieurs modifications à travers divers décrets et
arrêtés. Finalement, il deviendra l'Inspection
Générale de l'Etat et de la Réforme
Administrative10(*)
(IGERA);
- L'IGERA sera substituée à son tour par les
services du Contrôle Supérieur de l'Etat (CONSUPE) en
199711(*) qui fonctionne
encore à ce jour dont les missions ne se bornent plus à
l' « apurement des comptes et à la sanction
des responsabilités des comptables12(*) », mais davantage à
« la vérification, au niveau le plus
élevé, des services publics, des collectivité
territoriales décentralisées, des entreprises publiques et
parapubliques, ainsi que des organismes, établissements et associations
confessionnels ou laïcs bénéficiant des concours financiers,
avals ou garanties de l'Etat ou des autres personnes morales publiques, sur les
plans administratif, financier et comptable (et) ; du contrôle de
l'exécution du budget de l'Etat13(*) . »
La Cour française des comptes est la première
institution à exercer le contrôle et le jugement des comptes au
Cameroun14(*).
Subrepticement, le contrôle des comptes dès 1958 relève de
l'office de certains services de l'Etat, tant en ce qui concerne le territoire
du Cameroun sous tutelle française que celui sous tutelle
britannique15(*).
Après l'indépendance en 1960, la Chambre des Comptes est
crée, pour la première fois, au sein de la Cour Suprême du
Cameroun Oriental, alors que la situation est stable au Cameroun Occidental. La
Cour française des comptes sera substituée par la première
juridiction du Cameroun
«réunifié«.
L'heureuse héritière camerounaise de la Cour
française des comptes est la Cour Fédérale des Comptes.
Elle succède en réalité à la Cour
Fédérale de Justice qui est naturellement établie au
Cameroun à l'époque où celui-ci présentait les
traits d'un fédéralisme appliqué, soit à compter du
1er septembre 1961. A cette date, le Cameroun, eu égard aux
attributions constitutionnelles de la Cour fédérale de
justice16(*),
n'était pas suffisamment mature, voire prête à envisager
une protection sincère de ses finances publiques et a fortiori de ses
comptes. L'objectif qui était le sien se résumait en une
volonté de reconstruire le Cameroun. En effet, au lendemain de son
indépendance, la reconstruction de l'unité nationale était
la priorité pour ce nouvel Etat. La protection des comptes
débutera, tout au moins en théorie, avec l'entrée en
vigueur du premier régime financier17(*) de l'Etat Fédéral. Qu'il s'agisse de la
Cour Fédérale de Justice ou de la Cour Fédérale des
Comptes, le contrôle de la sincérité des comptes ne
signifie rien du tout. La raison évidente est que ce principe n'existe
pas encore, toutes choses qui justifient que le contrôle de la
conformité aux lois et règlementations financières,
c'est-à-dire le contrôle de la régularité et/ou de
la fidélité18(*) notamment, soient les seuls applicables et
appliqués. Se fondant sur ces principes mais davantage sur celui de
régularité, ladite juridiction rendait, sur les comptes qu'elle
était appeler à juger, des arrêts de quitus, d'avance ou de
débet19(*).
Le régime financier de 1962, demeure appliqué
jusqu'en 2006. Il n'en va pas de même pour la juridiction des comptes
qu'il a créée car elle est supprimée le 1er
juillet 1969. L'institution qui lui succèdera ne sera plus une
juridiction, mais une administration au service du pouvoir exécutif,
mieux du pouvoir politique suprême20(*). Le contrôle des finances publiques est
établi avec la création, déjà en 1962, de
l'Inspection Générale de l'Etat (IGE) par le décret
n° 62/DF/287 du 26 juillet 1962.
Sous l'IGE, le contrôle des comptes
« est exercé à titre principal a posteriori
et externe ; ce qui le distingue des contrôles opérés
par le ministre des Finances. Toutefois et accessoirement, le contrôle de
l'IGE peut être concomitant21(*). » Sa compétence
étant double, elle est d'abord rationae materiae, ausens
oùelle « porte sur la gestion des ordonnateurs
principaux, secondaires et délégués22(*) ».
Puis elle est rationae personae,« L'IGE apure les comptes
des comptables publics, patents et des comptables de fait23(*). » Les
mécanismes de contrôle de l'IGE procèdent de deux
réalités en l'occurrence le contrôle sur place et le
contrôle sur pièces. Le premier est confié aux soins des
équipes mobiles qui se transportent vers les structures dont les comptes
sont à contrôler afin d'y effectuer leur mission de
contrôle. Le second mécanisme qui concerne l'apurement des comptes
(encore appelé contrôle sur pièces), est d'ores et
déjà soumis au principe d'annualité24(*). L'autre principe qui y est
appliqué est celui de la régularité car le rapporteur
signale « par écrit et par les voies de droit, aux
comptables, les irrégularités25(*) » et leur demande des
explications à cet effet.
Au sein de l'IGERA se trouvait une
« juridiction «sui generis«26(*) » à savoir le
Conseil de Discipline Budgétaire et Comptable (CDBC). Il
« fait partie intégrante de l'administration
centrale de l'IGERA ; mais ses méthodes de fonctionnement lui
donnant aussi un caractère juridictionnel, il est alors loisible de
faire du conseil une institution semi-administrative et
semi-juridictionnelle27(*) ». Etant partie
intégrante d'une institution administrative, son caractère
administratif ne se pose plus. A contrario, sa nature juridictionnelle fait de
lui « une juridiction d'attribution ... (car,
est-il) juge de la régularité28(*) ». Le CDBC est surtout et au
même titre que l'IGERA, une institution politique.
En principe, les services de l'IGE étaient ainsi
chargés de l'apurement des comptes des comptables publics, mais il
s'agissait dans le fond d'un contrôle de régularité. Il en
demeurera ainsi, avec la mutation de l'IGE en Inspection Générale
de l'Etat et de la Réforme Administrative (IGERA) en 1978, et plus tard
avec la substitution de l'IGERA par les services du Contrôle
Supérieur de l'Etat (CONSUPE) en 1997, quatrième institution de
contrôle des finances publiques au Cameroun.
Le premier rapport de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême affirme que le CONSUPE se substituera à l'IGERA pour
l'exécution de la mission29(*), d'apurement des comptes et de la sanction des
responsabilités des comptables. Cette affirmation des rédacteurs
de ce rapport mérite une précision. Le contenu du décret
portant création du CONSUPE est clair. Ce qui a été
reconduit, c'est uniquement la possibilité pour le CONSUPE de
sanctionner les responsabilités des comptables30(*), au même titre que le
Conseil de Discipline Budgétaire et Financière31(*). L'apurement des comptes,
n'est pas mentionné.
C'est de par son identité, que le CONSUPE est le
substitut32(*) de
l'IGERA. Pour l'essentiel, le CONSUPE procède pour sa part à des
vérifications de l'ordre de la régularité,
conformément à l'article 2 du décret qui
l'organise33(*).
Même constat, il existe des contrôles des comptes ; mais celui
de la sincérité et a fortiori de la sincérité
comptable n'existe pas.
Fils de l'IGERA, le CONSUPE intègre également
une héritière du CDBC : Le Conseil de Discipline
Budgétaire et Financière (CDBF) dont la présidence est
assurée par l'autorité chargée du CONSUPE34(*). Il sanctionne les
irrégularités et les fautes de gestion de l'ensemble des
autorités ou personnes publiques qui interviennent dans la gestion des
finances publiques.
En définitive, le contrôle des finances publiques
exercé par toutes les institutions ayant précédé la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême du Cameroun est celui de la
régularité ce qui consacre le défaut de reconnaissance du
principe de sincérité budgétaire et comptable à ces
époques. La loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 crée une
Chambre des comptes. Elle lui reconnait la souveraineté du
contrôle et du jugement des comptes publics et ceux des entreprises
publiques et parapubliques. Ayant précisé les matières
relevant du domaine de la loi35(*), il faudra patienter jusqu'en 2007 pour qu'une
réforme36(*)
survienne en droit public financier. C'est cette réforme qui permettra
la consécration des deux derniers principes du droit budgétaire
et comptable37(*) que
sont la sincérité et la transparence. Seule la
sincérité (comptable) nous intéresse dans son aspect
processuel. Ainsi est-il pour nous question d'examiner le contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun. Nous nous sommes posé
le problème de la réalité de ce contentieux. Mais avant
d'y répondre il serait sage de procéder au préalable
à une définition des termes du sujet, question d'éclaircir
au mieux les notions en présence.
I. CADRE DE LA RECHERCHE
Le caractère transversal du droit, en temps que
discipline a un point de départ et un point d'arrivée certain.
Dans ce sens, toute réflexion ne peut se faire que dans un cadre
déterminé. D'où la nécessité du cadre d'une
recherche.
Il est question à ce niveau d'établir le
périmètre à l'intérieur duquel cette
réflexion sera menée. Aussi, s'agit-il définir le domaine
spatio-temporel, d'une part (A), et le domaine matériel
ou scientifique, d'autre part (B).
A. Le domaine spatio-temporel
Le domaine spatio-temporel d'une étude renvoit au champ
géographique et au champ temporel de celle-ci. Il est indispensable que
ses champs soient préciser afin de ne verser, ni dans l'indiscipline, ni
dans l'interminable, bref dans l'arbitraire.
Le champ géographique désigne le lieu dans
lequel l'étude doit être menée, eu égard à
l'intitulé du thème de la recherche. Dans le cas du thème
qui concerne cette entreprise, il va sans dire que le champ géographique
est le Cameroun. En effet, l'intitulé du thème de cette
réflexion est : « L'existence contentieux de la
sincérité des comptes au
Cameroun ».
L'expression au Cameroun, champ
géographique d'investigation,doit être distinguée de
« camerounaise » ; dans le cas d'un thème
intitulé : « L'existence camerounaise du
contentieux de la sincérité des comptes ». Au
Cameroun correspond, à tout ce qui concerne le territoire de la
République du Cameroun, c'est-à-dire, qui ce qui est camerounais
et davantage ce qui est applicable au Cameroun, en vertu d'une
convention38(*) à
laquelle il adhère. C'est dire que le champ géographique de ce
thème ne se borne pas au droit camerounais, car il prend
également en compte la législation résultant des
conventions que le Cameroun a ratifiées ou auxquelles il
adhère.
Le champ temporel, pour sa part, renvoit à la
période de temps par rapport à laquelle l'étude doit
être faite. En ce qui concerne le
thème : « L'existence du contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun », il faut souligner
trois choses :
- La première d'abord voudrait que l'on débute
cette entreprise au moment où le contentieux de la
sincérité des comptes pouvait avoir un sens, c'est-à-dire,
à compter de la date de consécration du principe de la
sincérité des comptes39(*), soit en 2007 ;
- La deuxième ensuite propose, a contrario de cette
première, que l'on débute cette entreprise à partir du
moment où la juridiction camerounaise des comptes a
bénéficié de l'aménagement de ses
attributions40(*), soit en
2003 ;
- La troisième enfin suggère, a contrario des
deux premières, que cette initiative prenne son envol dès la
création couplée à la spécialisation de la
juridiction camerounaise des comptes.
Dans tous les cas, cette entreprise ne saurait être
faite sans tenir comptes de ces moments clés, d'autant plus qu'ils
marquent les différentes évolutions qu'a connu ladite
juridiction. Aussi, le champ temporel de cette réflexion commande que
l'on tienne pour référentiel la loi constitutionnelle
n°96/06 du 18 janvier 1996 susvisée.
Le domaine spatio-temporel de cette réflexion est donc
celui du Cameroun, du 18 janvier 1996 au 30 juin 2015. Cette dernière
date est celle à laquelle les investigations sur le terrain ont
été achevées.
Cette étape précisée, il sied
désormais d'envisager le domaine matériel ou domaine
scientifique.
B. Le domaine matériel
Le domaine matériel, encore appelé domaine
scientifique, renvoit à la discipline sur laquelle porte le thème
de l'étude. C'est selon ce domaine que les notions doivent être
définies et non plus selon le droit général, d'autant plus
que le thème qui porte sur le contentieux de la sincérité
des comptes relève d'une branche de ce droit général. Il
s'agit du droit public mais davantage, d'une sous partie du droit public
financier : le contentieux des comptes publics.
Le contentieux des comptes publics désigne l'ensemble
des règles juridiques procédurales qui encadrent le
règlement des griefs41(*) faits aux comptes par leurs gestionnaires42(*), mais davantage par les
comptables43(*). C'est
dire en vérité que le domaine scientifique sur lequel porte cette
réflexion concerne le contrôle et le jugement des comptes des
comptables. Cette tâche est l'oeuvre du juge des comptes44(*), devant lequel les comptables
rendent leurs comptes45(*). Les griefs contre lesquels ces règles de
procédures sont suivies, en vue d'un jugement prochain, portent sur des
principes de bonne gestion des comptes de l'Etat. Celui qui intéresse
cette réflexion est le principe de sincérité comptable.
D'où le thème le thème
intitulé : « L'exitence du contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun. »
Le domaine matériel de ce thème est donc celui du droit
processuel des comptes publics.
Le cadre de la recherche du thème que nous nous
proposons de présenter est donc celui du contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun. La précision du cadre
de l'étude de ce thème étant faite, il est temps de
s'appesantir à l'objet de cette recherche.
II. L'OBJET DE LA RECHERCHE
L'objet de l'étude tient compte, à la fois, de
la définition des termes clés (A), de la
détermination de la problématique et de la présentation de
l'hypothèse (B).
A. La définition des termes
La définition des termes d'un sujet est la
«garantie sûre« de la compréhension d'un sujet en droit.
L'avis de BERGEL46(*) sur
la question est sans appel. « Un droit insuffisamment
défini n'est point praticable en ce sens que son application donnera
lieu à des hésitations et à des controverses
génératrices d'insécurité
juridique ». Aussi, les termes qui méritent des
clarifications pour cette réflexion sont les suivant : encadrement
juridique (1),contentieux(2), et de
sincérité des comptes(3)
1. L'expression « encadrement
juridique »
D'entrée de jeu, l'expression « encadrement
juridique » désigne d'une autre façon cadre juridique.
Dans ce sens, il renvoie à l'«
ensemble
des
lois
et
décrets
qui
entoure
quelque
chose.47(*) » Plus sérieusement, pour avoir la
quintessence de cette expression, il sied avant tout de faire un bref retour
à l'étymologie des termes qui forment celle-ci.
Le terme « encadrement » est le substantif
de encadrer, qui signifie mettre dans un cadre48(*) dans un contenant de forme carré. Aussi
encadrement désigne-t-il l'action de mettre quelque chose dans un
carré ou d'entourer (dans un carré) quelque chose. Le terme
« juridique », pour sa part, a fait l'objet d'une
clarification sémantique, en sorte qu'il soit distingué d'autres
termes voisins à l'instar de légal et judiciaire.
« Juridique » est un adjectif qui vient du latin
«juridicus« et qui signifie « ce qui
se rapporte au droit et qui traite du droit... le terme juridique se
réfère à la discipline ou à l'exercice du
droit.49(*) »En soi, le droit
désigne l'ensemble des règles qui dictent la ligne de conduite
des membres d'une société donnée et dont le respect est
assuré par l'Etat.
De ce qui précède, il y a lieu de dire que
l'expression « encadrement juridique » renvoie à une
sorte de périmètre à l'intérieur duquel tout ce qui
s'y trouve doit être tel que l'ensemble des règles juridiques
l'ont prévu. C'est dire en d'autres mots que ce qui est encadré
juridiquement tient compte de lieu de cet encadrement, d'autant plus que
«ubisocietas, ibi jus«.
En ce qui concerne le thème sur l'encadrement juridique
du contentieux de la sincérité des comptes au Cameroun,
l'encadrement juridique dont s`agit procède de la dimension normative et
de celle jurisprudentielle. Cette dernière dimension invite
désormais à s'intéresser à la définition du
terme contentieux.
2. Le terme « contentieux »
Le terme
« contentieux »renvoie, globalement,
à un désaccord, un problème, un conflit non
résolu50(*). Le
droit définit cette notion au sens strict comme une
procédure51(*)
destinée à faire juger un litige devant un juge. Le Pr
ONDOA Magloire définit le contentieux de deux manières
cumulatives52(*) dont la
première désigne le règlement d'un litige devant un juge
et, la seconde renvoit à la procédure de règlement de ce
litige. Dans ce sens, ladite procédure va de la phase post
gracieuse qui concerne l'administration53(*) à l'exécution de la décision du
juge. Ainsi, alors que le règlement d'un litige doit se solder par une
décision de justice à exécuter, la procédure ou les
paliers de ce règlement sont consacrés par des textes.
Le terme « contentieux »
est appréhendé selon les deux grandes branches du
droit : le droit privé et le droit public. Le contentieux de droit
public regroupe tient compte de ses deux sphères : le droit public
interne et le droit public international. Dans le droit public interne l'on
retrouve : le contentieux constitutionnel, le contentieux administratif et le
contentieux financier. Considérant le contentieux financier de droit
public interne pris indépendamment des autres, il faut relever qu'il est
lui-même composite.
En effet, il y existe d'autres contentieux. Il en est ainsi du
contentieux fiscal, du contentieux budgétaire et comptable, etc. Le
contentieux des comptes publics, est ouvert contre les atteintes faites aux
principes54(*) de bonne
gestion de la fortune publique.
Au Cameroun, ces principes à l'instar du principe de
sincérité des comptes sont énumérés par
l'art 60 de la loi portant régime financier de l'Etat. La consistance de
ce principe relève de la clarification suivante.
3. La « sincérité »
des comptes
La définition de la notion de sincérité
semble diviser de parts en parts la doctrine. C'est dans ce sens que le
Dr Laurent PANCRAZI, précisera, dans sa thèse de
doctorat, qu' « il existe peu de notions qui prêtent à
autant d'équivoques, de controverses et de contestations que celle de
sincérité.55(*) »
Du latin « sinceritas », le terme
sincérité signifie pureté.
Il concourt au bien en général, à la
« recherche de l'accord intime avec l'expression de la
réalité : elle est indissociable du respect et de
l'estime56(*) ». Dans ce sens,
« la sincérité concerne d'abord l'homme et
ses sentiments ou ses comportements57(*). » C'est une affaire de
comportement58(*)
humain. Le dictionnaire français Larousse l'identifie d'ailleurs
au caractère59(*)
d'une personne ou d'une chose sincère, puis à la franchise et
à la loyauté.
En finances publiques, « la
sincérité est d'abord un problème de vocabulaire dont la
signification varie selon le type de sincérité60(*) » qui
est soit comptable, soit budgétaire.
En France, la sincérité budgétaire
s'annonce comme principe des finances publiques. En effet, elle a
été consacrée pour la première fois par la loi du 2
mars 198261(*) avant que
le juge constitutionnel ne vienne introduire ce principe dans le bloc de
constitutionnalité en 199362(*). Au Cameroun, la sincérité
budgétaire est une obligation contenue dans la loi portant régime
financier de 200763(*).
Elle s'énonce en ces termes : « La loi de
finances présente de façon sincère l'ensemble des
ressources et charges de l'Etat. Ce principe implique que les informations
fournies soient claires, précises et complètes, au regard des
données disponibles, au plan national et international, au moment de
l'élaboration des prévisions. » La
sincérité comptable, qui intéresse cette réflexion,
ne sera expressément consacrée dans le contexte français
qu'à travers la loi organique de 200164(*).
A contrario de la sincérité budgétaire
qui est « destinée à garantir la
fiabilité des prévisions et informations contenues dans la loi de
finance65(*) », la sincérité
comptable doit être appréhendée comme étant celle
qui est « destinée à assurer de la
fiabilité des informations données sur le patrimoine et la
situation financière66(*) » de l'Etat. La
sincérité des comptes qui intéresse davantage cette
réflexion suppose sommairement une chose à savoir,
l'idée de «l'exactement vrai« dans ce qui est fait par rapport
à ce qui doit être fait. La vérité dans ce sens se
traduit par le fait que la présentation d'un compte sincère
marque « la bonne foi des auteurs couplée avec la
justesse des informations fournies67(*). » Elle se distingue
dès lors de la transparence, « notion trop
restrictive68(*) », qui renvoie à la
clarté, au caractère explicite ou à la netteté des
opérations. La notion de sincérité va bien au-delà
de cette clarté. Pour certains auteurs, il pourrait suffire de dire que
la sincérité des comptes suppose essentiellement
l'exactitude69(*) de
ceux-ci. D'autres allèguent que les
« données rendues initialement par la
transparence, soient plus (...) calibrées, cohérentes70(*). »
La sincérité des comptes apparait dès
lors comme « une exigence fondamentale de la
nouvelle gouvernance financière publique71(*) » car les
« liens qui existent entre sincérité et
nouvelle gouvernance financière, (...) sont incontestablement
étroits et profonds dans la mesure où, (...) le besoin d'une
information fiable, et donc sincère, est essentiel dans les conceptions
de la gouvernance des systèmes quels qu'ils soient72(*). »
Le Cameroun, en a grand besoin. Les textes qui disposent que
les comptes publics soient sincères ou certifiés sincères
doivent donc être appliqués. Application qui requiert l'action du
juge non pas de façon affirmée mais de façon
constatée ou effective ; par une ou plusieurs décisions
portant sur la sincérité des comptes.
Après avoir défini les termes clés de ce
thème, il faut dès à présent déterminer la
problématique ainsi que l'hypothèse.
C . La problématique et l'hypothèse de la
recherche
La présente étude qui porte sur le contentieux
de la sincérité des comptes au Cameroun, invite à
s'interroger sur la question de l'existence du contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun (1). Aussi
convient-il d'y répondre par un argumentaire logique et
cohérent ; à travers une hypothèse
(2).
1. La problématique
La problématique est la question fondamentale que l'on
se pose devant un sujet donné et dont le plan constistue les axes de
réponse en deux pôles. C'est le questionnement du
problème ; d'autant plus qu'elle permet de mettre celui-ci en
exergue. Michel BEAUD définit la problématique comme
« l'ensemble construit autour d'une question principale,
des hypothèses de recherche, et des signes d'analyse qui permettront de
traiter le sujet choisi73(*) ».
Il s'agit alors de s'interroger sur l'encadrement juridique
dont bénéficie le contentieux de la sincérité des
comptes sur l'étendue du territoire de la République du Cameroun.
En d'autres termes,quel est l'état de l'encadrement juridique du
contentieux de la sincérité des comptes au
Cameroun ?
La réflexion qui amène à s'interroger sur
l'état de l'encadrement juridique du contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun, procède d'un postulat,
celui de l'inexistence de la moindre décision de justice sur la
sincérité des comptes.
En effet, la compréhension générale des
enseignements sur le contentieux des comptes publics laisse penser, en ce qui
concerne la sincérité des comptes, qu'il n'existe aucune74(*) décision de justice y
relative au Cameroun.
L'un de ses principes semble prioritaire pour le juge des
comptes : le principe de régularité comptable. En effet, le
contrôle et le jugement des comptes par le juge des comptes est davantage
fondé sur le principe de régularité des comptes. Par ce
fait, il fait de l'ombre aux autres contrôles dont celui de la
sincérité comptable. En ce qui concerne le contrôle de la
sincérité, semble-t-il, il n'y aurait aucune décision de
justice qui serait rendue à ce jour au Cameroun. Ce qui jette un doute
qu'en à la suffisance de l'encadrement jurisprudentiel dudit
contentieux. Dans ce sens, la discordance entre les dispositions textuelles et
sa suite logique jurisprudentielle démontre un laxisme patent du juge
des comptes dans son office ; d'autant plus que la sincérité
des comptes peut être appréciée de deux façons
distinctes. Il peut arriver qu'il y ait régularité mais
insincérité des comptes.Tout comme il peut arriver qu'il y ait
irrégularité et insincérité des comptes75(*). Dans tous les cas, la
tendance pour le juge des comptes serait de faire fi du volet
sincérité ou insincérité des comptes pour ne tenir
compte que du volet relatif à la régularité comptable.
Au regard de ce qui précède,des interrogations
dérivant de la problématique peuvent en effet être
posées. Les détournements des deniers publics étant
très intimement liés au vice d'insincérité
comptable, il devient difficile, en dehors des cas qui relèvent de la
compétence de la justice administrative et de celle de la justice
répressive, de concevoir des condamnations de ces mauvais gestionnaires
financiers sans qu'il y ait eu insincérité comptable.Dans le
même sens, il y serait assez difficile de justifier la différence
de volume apparente entre les textes surle contentieux de la
sincérité des comptes et lesdécisions y relatives. Dans
tous les cas, ces situations posent problème.
De tout ceci, il y a lieu de s'intéresser
désormais à une des solutions dudit problème
présentée à travers l'hypothèse de recherche.
2. L'hypothèse de recherche
L'un des défis est de pouvoir confirmer ou d'infirmer
le postulat de l'inexistence d'une décision de justice sur la
sincérité des comptes. Ainsi, le manque de décision de
justice sur la sincérité des comptes confinera ce contentieux
à sa seule consécration ; ce qui signifie qu'il n'est pas
effectif. Cet état de chose montre au final que ce contentieux est
légèrement encadré par le juge camerounais des comptes.
D'ores et déjà dans le droit public financier
camerounais, il n'existe pas de disposition de clairement du contentieux de la
sincérité des comptes. C'est à travers une collection
d'actes législatifs et règlementaires que celui-ci transparait.
En effet, certains textes présentent la procédure alors que
d'autres précise le contenu de la sincérité des comptes.
Aussi faut-il harmoniser les normes relatives au contentieux de la
sincérité des comptes.
Au-delà, le Cameroun, a adhéré à
de nombreuses conventions dont les dispositions s'appliquent à lui et
qu'il reconnait76(*).
Cette collection de normes nationales et internationales consacrent la
sincérité des comptes comme principe de bonne gouvernance
financière, présentent les modalités de son application et
la procédure à suivre devant le juge dans le cadre du
contentieux. Le contentieux de la sincérité des comptes est donc
consacré.
Toutefois, la pléthore de cette consécration n'a
pas encore été matérialisée au Cameroun. Pour
preuve, à ce jour, il n'y a pas encore de décision de justice y
relative. La Constitution du Cameroun attribue à la juridiction des
comptes la compétence pour contrôler les comptes. A ce niveau,
dire qu'aucun contrôle n'est fait, ce serait nier l'évidence. La
Quatrième section de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun comporte essentiellement des rapports d'observations (RO) qui sont
exactement le résultat des contrôles des comptes. Ces RO
relèvent des griefs d'insincérité comptable, mais ne sont
pas des décisions de justice. Dans ce sens, postulat de l'inexistence
des décisions de justice sur la sincérité des comptes
continue de prospérer en mettant en relief l'insuffisance de
l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la sincérité des
comptes au Cameroun. Plusieurs raisons tendent à justifier cette
insuffisance, tant du point de vue quantitatif que du point de vue qualitatif.
Quantitativement, la nouveauté du principe dans le droit public
financier camerounais pourrait suffire. Qualitativement «a
contrario« et quant au contenu de l'encadrement normatif, rien ou ne
devrait servir de justificatif, puisque la sincérité en soi
suppose la qualité. A cet effet, l'on doit convenir que
« la mission de la Chambre des comptes est moins un
exercice quantitatif, mais plutôt un exercice de qualité et de
valeur.77(*) » Toutes choses qui
précisent que rien ne devrait justifier l'insuffisance quant à la
qualité de l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun.
Il semble indéniable, au regard de ce qui
précède, que la problématique et l'hypothèse
concourent à la consolidation d'une vérité à double
facettes. Alors que l'encadrement normatif du contentieux de la
sincérité des comptes est dense, celui jurisprudentiel est
insuffisant.
Cette thèse permet désormais d'envisager
l'intérêt et la méthode de recherche de cette
étude.
III. L'INTERET ET LA METHODE DE LA RECHERCHE
Nul besoin de réitérer qu'il s'agit, à ce
niveau, de présenter la l'intérêt (A) et
la méthode choisie pour cette entreprise (B). En effet,
toute thèse n'a d'importance que si elle est intéressante et
propose une démarche pour mieux l'appréhender.
A. L'intérêt de la recherche
Il est de principe en droit, pour certaines
prérogatives, que ce qui est consacré par une norme et doit
être appliqué. C'est cette application de la norme qui
différentie le droit du voeu. Ce faisant, l'adage selon lequel
« nul n'est censé ignorer la
loi » conforte l'idée selon laquelle la loi
soumet la société et force son respect. C'est tout
l'intérêt de la question de cette recherche.
L'intérêt de cette étude est pluriel. Aussi est-il
juridique nécessairement, pratique voire sociologique.
1. Au plan juridique
D'ores et déjà, le principe de
sincérité en droit public financier est un principe
récent, tout au moins par rapport à celui de la
régularité des comptes. S'il est récent, il est surtout
aussi délicat étant donné la fragilité78(*) de son appréciation.
Alors le principe de régularité commande qu'il soit fait, par les
gestionnaires des comptes publics, observation de la législation
financière en ce qui concerne les opérations budgétaires
mais surtout comptables, celui de sincérité pour sa part requiert
plus de délicatesse dans la manipulation de la fortune publique. Ce qui
compte le plus n'est plus seulement la conformité des opérations
menées aux référentiels normatifs, mais davantage la
clarté, la vérité et l'exactitude desdites
opérations quant aux états financiers. Qu'à chaque centime
et/ou valeur corresponde exactement et vraiment une réalité
financière; en sorte qu'il n'y ait « pas
d'erreurs, pas de faux, pas de manquement, pas de surestimation, pas de
sous-estimation79(*) », etc.
Par ailleurs, l'étude de ce thème permet
d'apprécier ou de mieux apprécier le contenu de l'article 4 du
Code civil camerounais80(*) qui, condamne et autorise des poursuites contre tout
juge camerounais qui refusera de juger. La trace de l'exercice de cette
compétence c'est justement le jugement ou l'arrêt. Cette fonction
de juger, à la lecture des articles 39, 40 et 41 de la constitution en
vigueur au Cameroun est dévolue au Juge, magistrat du siège a
contrario du Procureur qui, magistrat debout, ne juge pas mais défend
les intérêts de la société.
Il est dès lors inadmissible en droit que le jugement
de la sincérité comptable soit prévu mais que le juge des
comptes n'y donne pas vraiment effet. L'on croirait à un déni de
justice. Certes le refus tacite ou expresse de juger dépend de plusieurs
faits partant de la recevabilité du dossier à son jugement.
Néanmoins, cette fonction, davantage fondée sur un grief
d'insincérité devrait amener le juge, le cas
échéant, à rendre sa décision, donc à juger
ou à certifier de la sincérité des comptes. C'est en effet
la décision du juge qui permet d'apprécier l'intérêt
pratique de l'étude.
2. Au plan pratique
Au plan pratique, l'intérêt de cette recherche
permettra d'apprécier la concordance ou la discordance entre les
dispositions textuelles et leur application par le juge des comptes. Il s'agit
en fait de vérifier s'il y a eu ou non contrôle et/ou jugement de
la sincérité des comptes par le juge. Il est de principe que le
droit soit appliqué ; d'où la nécessité
d'établir des règles qui régissent la vie en
société. D'où l'intérêt pratique de cette
recherche.
Il convient désormais de présenter
l'intérêt sociologique de cette réflexion.
3. Au plan sociologique
La sociologie ici permettra de comprendre les raisons qui
justifient le déséquilibre entre le volume des textes et celui la
jurisprudence sur la sincérité comptable voire plus, si ce
déséquilibre n'est pas essentiellement juridique. Dans ce sens,
l'on peut constater que depuis leur formation à l'ENAM, les juges
chargés de contrôler et de juger les comptes ne sont pas toujours
des économistes de formation. C'est très souvent des juristes
qui, à l'occasion d'un contrôle voir d'un jugement des comptes,
officient dans un contentieux technique comme celui de la
sincérité comptable. Or ce qui est comptable et qui,
relève à l'origine des sciences économiques, devrait
ressortir de la compétence des juges des comptes, économistes
à la base.
A l'exemple d'une des thèses défendues par le
Pr ONDOA Magloire mais surtout par le Pr BIPOUM WOUM
Joseph-Marie81(*)
à ce propos tenant à la formation initiale des juges officiant
à la Cour Suprême, il faut admettre, bien que cela soit triste,
que les juges en exercice ne sont pas suffisamment spécialistes des
matières sur lesquelles ils rendent ou sont appelés à
rendre leurs décisions.
Toutes choses qui pourraient justifier, au plan sociologique,
l'insuffisance de décisions de justice sur la sincérité
comptable au Cameroun. Ces intérêts permettent cumulativement ou
séparément d'avoir un aperçu global de la
réalité du contentieux de la sincérité comptable au
Cameroun.
La présentation de l'intérêt de cette
recherche étant définie, il convient de présenter
maintenant la méthode choisie pour cet exercice.
B. LA METHODE DE RECHERCHE
De nombreux auteurs se sont penchés sur la
nécessité de méthode ou démarche à adopter
pour résoudre des questions de droit. Si l'on convient avec le
Pr KAMTO Maurice que « la méthode
éclaire les hypothèses et détermine les
conclusions82(*) », d'autre dont le Dr
AMBEU AKOUA Viviane Patricia pense qu' « il ne
suffit pas d'avoir une méthode pour aider à la
compréhension du sujet; encore faut- il trouver la bonne
méthode83(*) ».
Cette méthode, eu égard au domaine
matériel de cette recherche, est essentiellement juridique. Aussi,
sied-t-il de retenir au préalable la dogmatique (1) qui
conditionne la procédure contentieuse. La casuistique
(2), pour cette recherche est plus qu'essentielle ;
d'autant plus que la réflexion sur le contentieux va de paire avec
l'analyse des décisions du juge.
1. L'exégèse des textes
L'exégèse des textes ou dogmatique est
« une méthode juridique fondée sur
l'étude des textes et l'interprétation des textes. Elle postule
la détermination et la restitution du droit en vigueur
appréhendé à travers les seuls textes juridiques. (...) Il
faut donc d'abord s'assurer que tous les textes traitant de cette question (la
question du sujet de recherche) de manière directe ou indirecte ont
été consultés et traités. 84(*) »
La recommandation susvisée, suggère qu'il soit
fait l'interprétation de l'ensemble des normes juridiques utilesà
cette recherche. En fait, il s'agit de consulter toutes les lois et
règlementations concernant ce thème. La délimitation du
domaine spatio-temporel requiert, pour le droit public camerounais, que les
textes utiles à cette réflexion soient étudiés. Il
s'agit précisément des textes camerounais publiés entre
1996 et 2015. S'agissant des normes autres que camerounaises, l'on se bornera
à interpréter ceux qui visent essentiellement ce thème.
La dogmatique, bien qu'elle soit la source de toute action du
juge, dans le cadre du contentieux et au-delà, elle ne peut cependant se
suffire à elle-même. D'où la nécessité de se
référer également à la casuistique.
2. L'indispensabilité de la casuistique
Le Pr ONDOA Magloire définit la
casuistique comme « la démarche juridique positiviste qui
repose sur l'étude des décisions de justice.85(*) » A cette phase
poursuit l'auteur, le chercheur « doit veiller à la
jurisprudence d'une part, et de l'autre, le droit en vigueur tel que
révélé par les textes. L'objectif étant de
révéler les concordances ou les discordances. En ce sens, le
chercheur peut s'arroger le rôle du juge du juge.86(*) » La
réflexion consistera à vérifier la concordance ou la
discordance soulignée au niveau de l'intérêt pratique de
cette recherche. A terme, il s'agira de vérifier l'existence des
décisions de justice sur la sincérité des comptes,
condition de l'existence effective du contentieux dudit principe.
L'ensemble des éléments ci-dessus
présentés commande que les développements
démontrent un état de contraste réel entre la
densité de l'encadrement normatif du contentieux de la
sincérité des comptes et l'insuffisance de l'encadrement
jurisprudentiel. Au surplus, cette situation fait prospérer le postulat
de l'inexistence de la moindre décision sur la sincérité
des comptes au Cameroun.L'état de l'encadrement juridique du contentieux
de la sincérité des comptes au Cameroun est tel qu'au plan
normatif, l'encadrement est dense(première
partie)tandis qu'au plan jurisprudentiel il est
insuffisant(deuxième partie).
Première partie : UN ENCADREMENT NORMATIF
DENSE DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU CAMEROUN
Le contrôle des comptes public relève au sens
strict de la seule chambre des comptes87(*) de la Cour Suprême et au sens large, de
l'administration88(*) et
du parlement89(*).
Contrairement à ces deux dernières institutions dont le type de
contrôle, eu égard aux principes de gestions qui
fédèrent la tenue de ces comptes, a été
déterminé expressément, le contrôle juridictionnel
desdits comptes n'obéit en principe à aucune règle de
bonne gouvernance financière, mis à part la
régularité quant à la loi qui s'impose ipso facto. Pour
l'essentiel, ces autres institutions s'assurent de la régularité
des usages des comptes des ordonnateurs et comptables. Ainsi doivent-ils
vérifier que les comptables dans la gestion des comptes ont
respecté la Loi. Pour la Chambre des comptes, au niveau national, cette
précision est moins apparente.
En effet, il n'est pas aisé de dire qu'il existe un
contentieux de la sincérité des comptes comme l'on pourrait le
dire pour le contentieux de la régularité par exemple. Car
existe-t-il des dispositions qui font clairement état de l'obligation de
régularité, tant en ce qui concerne la tenue des comptes que la
qualité des gestionnaires des comptes90(*). Mieux, que cette obligation de
régularité a ses résonnances dans la
jurisprudence91(*).
Dès lors, s'il est aisé de croire que le contentieux de la
régularité existe ou qu'il est effectif, celui de la
sincérité, « plus délicat », ne
présente pas des traits de son effectivité. Néanmoins, une
réalité en droit est au préalable normative puis
éventuellement jurisprudentielle. C'est dire que des textes doivent
d'abord consacrer cette réalité avant qu'elle le soit par la
jurisprudence. Au sujet de la sincérité et plus
précisément du contentieux de la sincérité des
comptes, il faut dire que sa consécration et faite et est
avérée bien que disséminée92(*) dans plusieurs textes.
A la vérité, il n'existe pas au Cameroun de
texte qui dispose que la Chambre des comptes contrôle la
régularité ou la sincérité des comptes. Pour
autant, a contrario du contentieux de la sincérité des comptes
dont la matérialisation est moins apparente, celui de la
régularité a été matérialisé par le
juge, en sorte que l'on puisse dire de lui qu'il existe au-delà des
textes. Néanmoins, remarquons que pour la chambre des comptes, les
contrôles de régularité et de sincérité
qu'elle doit faire sont consacrés de la même façon bien que
celui de la régularité soit effectif.
Eu égard à l'article 3 alinéa 2 de la loi
n°2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de
l'Etat qui dispose que : « La loi de finances prend
en compte les directives de convergence des politiques économiques et
financières résultant des conventions internationales et
régionales auxquelles la République du Cameroun
adhère. », il faut dire qu'au Cameroun, les
normes consacrant le principe de sincérité des comptes et le
contentieux y relatif sont d'ordre national(chapitre I), et
international(chapitre II).
Chapitre I : LES NORMES JURIDIQUES NATIONALES
Les normes juridiques dont il s'agit renvoient à
l'ensemble des normes produites au Cameroun pour régir la vie
financière de l'Etat du Cameroun. Les référentiels
normatifs nationaux qui intéressent cette réflexion sont
exactement au nombre de cinq.
En effet, quelques textes régissent le contentieuxde la
sincérité des comptes à la diligence de la Chambre des
comptes de la Cour Suprême du Cameroun. Il en est ainsi de certaines
dispositions constitutionnelles, de la législation antérieure au
régime financier de l'Etat (section I), du
régime financier de l'Etat et du Règlement Général
de la Comptabilité Publique (section II).
Section I : LES DISPOSITIONS CONSTITUTIONNELLES ET
LA LEGISLATION ANTERIEURE AU REGIME FINANCIER DE L'ETAT
Le Cameroun à travers sa constitution, consacre les
domaines de la loi93(*),
du règlement94(*)
et de la justice95(*).
Seul ce dernier domaine retiendra notre attention.
En effet et bien que cela soit relatif, en matière de
justice des comptes la constitution consacre au moyen une clause
générale de compétence les attributions de la Chambre des
comptes de la Cour Suprême (Paragraphe I). Plus tard,
quelques transformations sont faites par le législateur. En 2003 et en
2006, la fonction de contrôle et de jugement des comptes de la Chambre
des comptes de la Cour Suprême connait une nette amélioration
(paragraphe II). Ses compétences sont désormais
plus précises que jadis ; bien que perfectibles.
Paragraphe I : LES DISPOSITIONS CONSTITUTIONNELLES
RELATIVES AU CONTRÔLE ET AU JUGEMENT DES COMPTES
Par le jeu de la révision de la constitution du 02 juin
1972 par la loi constitutionnelle n°96/06 du 18 janvier 1996, le Cameroun
a fait évoluer sa justice et les compétences de celle-ci. Le
Cameroun passe « de l'autorité judiciaire96(*) » au
« pouvoir judiciaire97(*) ».
Les attributions de « l'autorité
judiciaire » consistaient en un «tout « et il n'y
avait pas de spécialisation expresse de la justice à cette
époque. En effet, l'unique article (31) du TITRE V de la Constitution du
02 juin 1972 disposait que : « La justice est rendue
sur le territoire de la République au nom du peuple camerounais. Le
Président de la République est garant de l'indépendance de
l'autorité judiciaire. Il nomme les magistrats. Il est assisté
dans cette mission par le Conseil supérieur de la magistrature qui lui
donne son avis sur les propositions de nomination des magistrats du
siège et sur les sanctions disciplinaires les concernant. Son
organisation et son fonctionnement sont déterminés par la
loi. » Sous la «Constitution« du 18
janvier 1996, le Pouvoir judiciaire présente une justice
davantage spécialisée98(*). La Chambre des comptes de la Cour Suprême est
une juridiction spécialisée (A) en
matière financière (B) au Cameroun.
A. La Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun : une juridiction spécialisée
En vertu de l'article 38 alinéa 1er de la
constitution, « La cour suprême est la plus haute
juridiction de l'Etat en matière judiciaire, administrative et de
jugement des comptes. » Son alinéa 2e
précise les chambres qui la composent et qui constituent les ordres
juridictionnels établis au Cameroun.
Chargé de sanctionner les torts causés à
la loi, le pouvoir judiciaire incombe en réalité à trois
ordres de juridiction distincts les uns des autres à savoir : la
Chambre judiciaire, la Chambre administrative et la Chambre des comptes.
La Chambre des comptes est la juridiction chargée du
contrôle de la légalité financière99(*). Tel est la
spécialité d la Chambre des comptes.
Spécialité dont l'étendue est
fixée par la suite de l'article 41 alinéa 1er.
B. L'étendue des attributions constitutionnelles
de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun
L'article 41 de la constitution du Cameroun fixe
l'étendue des attributions de la Chambre des comptes par une clause
générale de compétence100(*). Cette clause générale de
compétence fonde, pour cette Chambre, la souveraineté du
contrôle et du jugement des comptes publics et ceux des entreprises
publiques. Elle statue souverainement sur les décisions rendues en
dernier ressort par les juridictions inférieures des comptes.
« Elle connaît de toutes autres
matières101(*) » bien que l'article 39 (e)
de la loi n°2006/016 du 29 décembre 2006 fixant l'organisation et
le fonctionnement de la Cour Suprême y déroge en disposant que la
Chambre des comptes est compétente pour « connaitre de toute
autre matière qui lui est expressément attribuée par la
loi ».
Cette dernière attribution de la Chambre des comptes a
le mérite qu'à travers son manque de précision quant au
texte pouvant définir ses attributions. Ainsi, ses attributions peuvent
être d'origines diverses qu'elles ne seraient pas
inconstitutionnelles.
Constitutionnellement, le contrôle des comptes
relève de l'office de la Chambre des comptes de la Cour Suprême au
Cameroun. Ainsi, le contentieux des comptes incombe à la Chambre des
comptes. S'il peut sembler vague de dire que le contrôle juridictionnel
des comptes relève de la Chambre des comptes, il faut préciser
que la constitution ne fait qu'identifier la juridiction chargée du
contrôle des comptes car les modalités de ce contrôle
relèvent du domaine des actes législatifs102(*) qu'il convient dès
lors d'envisager
Paragraphe II : LA LEGISLATION ANTERIEURE AU REGIME
FINANCIER DE L'ETAT
L'époque qui précède la réforme du
droit public financier du 26 décembre 2007 présente deux lois
fondamentales en matière de contrôle des comptes de l'Etat et ceux
des entreprises publiques et parapubliques. La loi N°2003/005 du 21 avril
2003 fixant les attributions, l'organisation et le fonctionnement de la Chambre
des comptes de la Cour Suprême (A) et, la loi
N°2006/016 du 29 décembre 2006 fixant l'organisation et le
fonctionnement de la Cour Suprême du Cameroun (B). Ces
deux lois ont aménagé et transformé le système de
contrôle des comptes qui devenu opérationnel. Néanmoins,
ces lois ne font pas état de la sincérité, principe de
bonne gestion des comptes, et encore moins de sont contrôle par le juge.
La raison en est que la sincérité des comptes arrive avec la
réforme sus mentionnée. Ces lois constituent de ce fait les
premières marches vers la sincérité mais encore du
contentieux de la sincérité comptable.
A. La législation principale fixant la
procédure devant la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun
Avec le rétablissement de la Chambre des comptes de la
Cour Suprême du Cameroun à travers la loi constitutionnelle
N°96/06 du 18 janvier 1996, la juridiction des comptes
aménagée par la loi. Celle-ci, la loi N°2003/005 du 21 avril
2003 fixe les attributions, l'organisation et le fonctionnement de ladite
juridiction.
Les attributions de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême sont de deux ordres. Une fonction principale de contrôle et
de jugement des comptes et, une fonction administrative.
La fonction principale consiste pour l'essentiel à
contrôler et juger les comptes ou les documents en tenant lieu des
comptables publics patents ou de fait. Les comptes ou documents
contrôlés sont ceux de l'Etat, des collectivités
territoriales décentralisées des entreprises du secteur publics
et parapublics et, de leurs établissements publics respectifs103(*). A cet effet, rend-t-elle
des arrêts qui établissent si les comptes sont quittes, en avance
ou en débet104(*). Elle déclare, apure les comptabilités
de fait et prononce des condamnations d'ordre pécuniaire105(*). Elle statue souverainement
en cassation sur les recours formés contre les décisions
définitives des juridictions inférieures. La précision
quant au domaine rationae materiae du contrôle et du jugement des comptes
est donnée par l'article 8106(*) de la loi sus visée.
Une attribution, mais davantage une compétence, de la
Chambre des comptes de la Cour Suprême relative à la fonction de
contrôle et de jugement des comptes est relevée à l'article
29 alinéa 2 du même texte. Cette disposition mentionne la
certification comme compétence de la juridiction camerounaise des
comptes107(*), par le
canal de l'arrêté de compte.
La fonction administrative quant à elle procède
de deux prérogatives. La première consiste pour la juridiction
à produire un rapport annuel aux présidents de la
République, de l'Assemblée Nationale108(*) et du Sénat et, la
seconde consiste à émettre des avis sur toutes questions
relatives au contrôle et au jugement des comptes109(*).
Telles sont les apports de la loi de 2003 quant au
contrôle et au jugement des comptes, mais davantage quant aux
attributions de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun. La
loi de 2006 va dans le même sens mais, détaille plus la
procédure.
B. La législation complémentaire sur la
procédure devant la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun
La juridiction des comptes au Cameroun est la Chambre des
comptes de la Cour Suprême. Du fait qu'elle est
« à l'intérieur de la Cour
Suprême », elle est manifestement limitée car
relève-t-elle, en matière contentieuse, du régime
juridique de la Cour Suprême dont elle est l'une des Chambres. Dans ce
sens, la procédure suivie devant la Chambre des comptes ne
diffère en rien de celle suivie par devant la Chambre
judiciaire110(*).
Faut-il ce faisant se tourner pas vers la loi qui organise la Chambre
judiciaire à savoir, la loi N°2006/015 du 29 décembre 2006
portant organisation judiciaire, mais vers les articles 42 à 71 du TITRE
III : Du fonctionnement, de la loi réglementant la Cour
Suprême. En effet, des articles 42 à 48, la procédure
décrite est celle de la recevabilité de la demande. Des articles
49 à 64, la procédure est celle de l'instruction. La phase de
jugement est décrite dans les articles allant de l'article 65 à
l'article 71.
L'importance de cette loi quant au contrôle des comptes
de l'Etat procède d'une réalité fort simple. La loi de
2003 réglemente fonctionnement de la Chambre des comptes. Le
fonctionnement dont il est question concerne les procédures de jugement
des comptes des comptables patents111(*), des comptabilités de fait112(*). Le Chapitre III inscrit
à la rubrique fonctionnement concerne le pourvoi en cassation. La
procédure générale devant les juridictions
inférieures est celle contenue dans l'article 113 de la loi de 2006
ci-dessus. Ces deux procédures sont donc complémentaires.
Contentieux des comptes est effectué suivant ces deux
lois cumulativement, eu égard aux articles 113 de la loi de 2006 et 26
alinéa 1er de la loi de 2003 qui
dispose : « Sans préjudice de certaines
spécificités, la procédure devant la Chambre des comptes
obéit aux dispositions de la loi fixant l'organisation de la Cour
Suprême. » De ce fait, le fonctionnement normal,
prenant en comptes toutes les spécificités, de la juridiction de
comptes au Cameroun obéit aux dispositions de ces deux lois. Il en sera
ainsi même avec la consécration du principe de
sincérité budgétaire et comptable à travers la loi
N°2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier de
l'Etat et celui des collectivités territoriales
décentralisées (CTD). Dans le même sens,
le Décret N°2013/16 du 15 mai 2013 portant Règlement
Général de la Comptabilité Publique apporte des
éclaircis quant à la certification de la sincérité
comptable. Eclaircissements que les lois de 2003 et 2007 n'ont pas
apportés.
Section II : LE REGIME FINANCIER DE L'ETAT ET LE
REGLEMENT GENERAL DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Il est une vérité juridique, c'est qu'il ne peut
être imputé la moindre responsabilité à labouche
de la loi113(*) de
n'avoir rendu aucune décision de justice portant sur la
sincérité comptable, avant l'avènement de la loi de
consécration de ce principe de bonne gestion des comptes de l'Etat. En
effet, à l'impossible nul n'est tenu, dit-on.
Au Cameroun, le principe de sincérité comptable
est consacré dans le la loi N°2007/006 du 26 décembre 2007
portant régime financier de l'Etat. En son article 60, le
législateur a fait comprendre que les comptes de l'Etat doivent
être sincères. Une préoccupation se pose par cette
disposition. Pourrait-on se demander qui est l'adressataire de cette injonction
du législateur ? Si la doctrine présente la Chambre des
comptes en tant qu'adressataire, c'est surtout parce qu'elle considère
l'article 60 comme consécration implicite de la certification. La
réponse est donnée explicitement par le Décret de 2013.
Son article 125 alinéa 3 précise que la Chambre des comptes
certifie que les états financiers sont sincères114(*). La loi n°2009/011 du
10 juillet 2009 portant régime financier des CTD apparaissant comme la
pâle copie du texte de 2007.
L'importance du régime financier de l'Etat voire celui
des CTD(paragraphe I) et du Décret de 2013
(paragraphe II) en matière de contrôle de la
sincérité comptable ne parle que d'elle-même. Ils sont
indispensables à la détermination de la procédure de
règlement des litiges relatifs à la sincérité
comptable ; d'autant plus qu'ils constituent le fondement normatif
d'explicitation de la sincérité des comptes et du contentieux y
relatif.
Paragraphe I : LE REGIME FINANCIER DE L'ETAT COMME
FONDEMENT DE LA SINCERITE DES COMPTES AU CAMEROUN
L'an 2007 et le 26 décembre, les finances publiques
connaissent d'importantes transformations relatives à leur gestion.
L'administration publique camerounaise est « à
l'heure des réformes115(*) ».
« La loi n°2007/006 du 26 décembre 2007
portant régime financier de l'État dont le contenu traduit le
nouveau cadre financier, budgétaire et comptable de l'État
participe à la rénovation administrative et pourrait être
considérée comme une réponse au souci
d'amélioration de la gouvernance des finances publiques.116(*) »
Certains auteurs parlent d'une « réforme
nécessaire117(*) » aux fins de changement.
Sans être une innovation particulière, le
régime financier des CTD reconnait le principe de
sincérité comptable selon les traits de son père de 2007.
Le régime financier de l'Etat et celui des CTD, s'ils
s'inscrivent dans la dynamique du renouveau de la gestion des finances
publiques, c'est davantage parce qu'ils apportent des innovations
(A) qui jadis n'existaient pas dans les finances publiques
camerounaises. De nouveaux principes sont définis par le
législateur de 2007. Ceux-ci sont quasi-exactement transposés en
2009. Toutefois, l'on peut constater quelques lacunes(B).
A. Les innovations du régime financier de l'Etat
dans la gestion des finances publiques au Cameroun
La « deuxième
génération de réforme118(*) » des finances publiques
constitue, pour le Gouvernement, un outil indispensable et favorable à
l'atteinte de l'émergence à l'horizon 2035. Aussi
espère-t-il « une adhésion massive et
consistante à cette réforme, cela pour contribuer au renforcement
de la démocratie et au renouveau de la gestion publique.119(*) » Si
cette réforme s'adresse à ceux qui doivent la comprendre et
l'appliquer, notamment les personnels de l'ensemble des administrations et des
organismes publics, il n'en demeure pas moins que ceux qui doivent en
bénéficier sont les usagers, les citoyens, bref les
administrés.
La loi N°2007/006 du 26 décembre 2007 portant
régime financier de l'Etat apporte des innovations d'ordre
budgétaire et comptable. En matière comptable, les innovations
sont contenues dans le chapitre 4 intitulé « des
principes de la comptabilité de l'Etat ». Son
premier article, l'article 60, présentent trois principes. Il s'agit de
la régularité, la sincérité et la
fidélité. Seuls constituent des innovations ces deux derniers.
En effet, la régularité comptable ne peut
être assimilée à une innovation puisqu'elle est
intrinsèque à la force contraignante de la Loi. Dans ce sens,
« pour la Chambre des comptes, la
régularité des comptes publics doit s'analyser en terme de
conformité par rapport à la législation financière
du Cameroun et, par rapport au Statut particulier des organismes soumis
à sa juridiction.120(*) » Au surplus, le
contrôle de régularité est effectué par les Services
du Contrôle Supérieur de l'Etat dès 1997121(*).
La prévision d'un principe emporte celle du contentieux
dudit principe. Dans ce sens, la consécration des nouveaux principes de
bonne gouvernance financière que sont la sincérité
comptable et fidélité comptable, emporte théoriquement,
celle de leur contentieux respectif. De ce fait, le régime financier de
l'Etat consacre le contentieux de la sincérité comptable. Les
modalités d'application de cet article 60 sont précisées
dans le décret portant règlement sur la comptabilité
publique122(*).
De plus, le régime financier de l'Etat a
« clarifié le contenu de la loi de
règlement que le Parlement doit voter. Elle comprend d'importantes
dispositions qui nécessitent un contrôle éminemment
technique et détaillé pour permettre à la Chambre des
Comptes de donner son avis sur le projet de loi de règlement. (...)
Enfin, le régime financier de l'Etat propose désormais un budget
programme et exige que les rapports annuels de performance desadministrations
accompagnent le projet de loi de règlement. Dès lors, ils doivent
être examinés par la juridiction financière qui
évalue ainsi les performances des administrations. Cette
prérogative récente (...) renforce son rôle d'assistant
à l'Exécutif et au Législatif.123(*) »
Inspiré du régime financier de 2007, le
régime financier des CTD apporte quant à lui les mêmes
innovations. A l'image de l'article 60 de la loi de 2007, le 85e124(*) article de la loi de 2009
consacre la sincérité comptable au même titre. Pour les
comptables des CTD, ils sont personnellement et pécuniairement
responsables de « l'exactitude de leurs
écritures.125(*) » Leurs comptes sont
jugés devant la juridiction des comptes126(*), qui exerce leur
contrôle juridictionnel127(*).
Nonobstant les mérites de ces régimes
financiers, il y a lieu de constater qu'ils emportent quelques
imprécisions.
B. Les lacunes du régime financier de l'Etat
Autant il est des innovations dans le régime financier
de l'Etat, autant il emporte avec lui des lacunes ou des imprécisions.
Le régime financier de l'Etat clarifie un certain nombre de choses en
complément d'information aux lois qui le précèdent.
Davantage, il créé de nouvelles imprécisions qui sont
clarifiées dans les normes qui le succèdent.
Il en est ainsi, pour le régime financier de l'Etat,
des articles 60 et 79 notamment.
L'article 60 de la loi portant régime financier de
l'Etat dispose, sans aucune forme de précision, que les comptes de
l'Etat doivent être réguliers, sincères et refléter
son patrimoine et de sa situation financière. Bien qu'il y soit
disposé que « le contrôle juridictionnel des
comptes publics est exercé par la juridiction des comptes prévue
dans la Constitution.128(*) », l'imprécision
procède dela non explicitation du contrôle et du jugement de la
sincérité comptableque la Chambre des comptes devrait effectuer.
Toutes choses qui confortent l'allégationdoctrinale selon
laquelle, l'article 60 est la certification implicite de la
sincérité des comptes.
La progressivité qui gouverne
l'opérationnalisation des institutions au Cameroun, conditionne leur
efficacité, en ce sens qu'elle proroge leur existence.C'est la raison
pour laquelle la levée de cette progressivité serait favorable
à l'enclenchement du fonctionnement des institutions dont elle constitue
le moyen de leur effectivité, de leur entrée en vigueur.
L'article 79 constitue, à cet effet, le socle de la progressivité
du régime financier de l'Etat.
Aussi dispose-t-il que « la
présente loi entre en vigueur dans son intégralité le
1er janvier 2013, date à laquelle est abrogée
l'Ordonnance n°62/0F/4 du 7 févier
1962 ».
Deux remarques se posent en s'imposant aux différentes
institutions qui doivent appliquer les nouveaux principes de bonne gouvernance
financière.
La première permet de constater que le régime
financier de l'Etat est plongé dans une stérilité
juridique. Dans l'intervalle 26 décembre 2007 - 31 décembre 2012,
le régime financier de l'Etat ne fait qu'exister car est-il
limité dans ses effets. L'Ordonnance de 1962 lui survit jusqu'en
2012.
La deuxième remarque permet de se rendre compte du
retard pris par la juridiction des comptes quant à l'effectivité
de ses nouvelles compétences. La jonction des articles 60, 65, 72 et 79
montrent l'importance de ce retard dans l'atteinte de l'objectif de bonne
gouvernance financière.
La loi n°2007/006 du 26 décembre 2007 portant
régime financier de l'Etat transforme substantiellement la gestion et
l'exécution des finances publiques malgré le retard lié
à l'intégralité de son entrée en vigueur. Des
principes nouveaux sont rentrés dans la gestion des comptes de l'Etat.
Principes favorable à la pratique du contentieux des comptes publics et
notamment celui de la sincérité comptable. Les modalités
d'application desdits principes sont contenues dans le règlement sur la
comptabilité publique. Ces modalités permettent de comprendre la
réalité du contentieux de la sincérité des comptes,
tant par le contenu de cette sincérité qu'à travers la
certification de la sincérité comptable par la Chambre des
comptes. Certification intégrée dans l'arrêté de
compte rendu par la Chambre de compte en formation de jugement.
S'agissant du régime financier des CTD, aucune mention
n'est faite quant à la certification. Néanmoins, à
l'instar de l'article 79 précité, l'article 111 du régime
financier des CTD dispose que des textes règlementaires, dont le
règlement sur la comptabilité publique, préciseront les
modalités d'application de la loi de 2009.
Au regard de ce qui précède, il convient
à présent d'envisager l'indispensabilité du
règlement sur la comptabilité publique.
Paragraphe II : L'INDISPENSABILITE DU REGLEMENT
GENERAL DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Le Règlement Général de la
Comptabilité Publique (RGCP) est un acte
règlementaire de nature décrétale. Il porté par le
Décret n°2013/16 du 15 mai 2013.
L'article 1er alinéa 1 du décret sus
visé dispose que le RGCP fixe les règles qui gouvernent la
gestion financière129(*)lato sensu. Ce décret présente
quatre types de comptabilités tenues par l'Etat130(*). Il s'agit de :la
comptabilité budgétaire ;la comptabilité
générale ;la comptabilité analytique etla
comptabilité des matières, valeurs et titres.
En vertu de l'article 108 du décret susvisé, les
deux premières comptabilités forment la comptabilité
publique qui constitue le centre de cette réflexion.
Le RGCP occupe une place de choix dans la batterie des normes
nationales qui consacrent le contentieux de la sincérité des
comptes, en ce sens qu'il est identifié comme l'acte qui précise
les modalités d'application, et donc de jugement, de l'article 60 du
régime financier de l'Etat. Le contentieux de la sincérité
des comptes est ouvert pour des griefs constitutifs d'insincérité
comptable. Les précisions apportées par le RGCP permettent
d'apprécier les faits qui constituent une insincérité
comptable. Celle-ci traduit, inéluctablement, la violation du principe
de sincérité des comptes dont le contenu est clarifié par
le RGCP(A). Au surplus, il attribue la certification à
la Chambre des comptes (B).
A. Le contenu de la sincérité des comptes
dans le règlement général de la comptabilité
publique
L'examen du contenu de la sincérité comptable
dans le règlement sur la comptabilité publique concerne
essentiellement les comptes tenus par des comptables qui sont responsables
directement ou indirectement devant la Chambre des comptes de la Cour
Suprême131(*), a
contrario des ordonnateurs qui répondent de leurs actes au triple plan
disciplinaire, civil et pénal132(*). Le contenu de la sincérité des
comptes diffère selon qu'il s'agit de la comptabilité
budgétaire des comptables publics d'une part et de la
comptabilité générale d'autre part.
Dans la comptabilité budgétaire, la phase de
l'ordonnancement est celle qui met en relation l'ordonnateur et le comptable
public. L'ordonnancement autorise le décaissement des fonds par le
comptable à l'intention de l'ordonnateur, conformément aux
résultats de la liquidation133(*). La sincérité des comptes,
au-delà du contenu de l'article 71 du décret de 2013 sus
indiqué qui dispose que « Dans le cadre du
contrôle de la régularité de la dépense, les
comptables sont habilités à réclamer aux ordonnateurs les
pièces justificatives prévues par la nomenclature des
pièces arrêtée par le Ministre chargé des
finances. », s'apprécie par la correspondance exacte
entre le montant fixé par l'ordonnancement et le
décaissement134(*) fait par le comptable car, l'
« insincérité peut (...) provenir de la
surévaluation des dépenses prévisibles135(*) ».
L'absence de hiérarchie entre l'ordonnateur et le comptable fonde leur
indépendance, d'autant plus qu'ils ne sont pas justiciable devant les
mêmes institutions. L'évidence de ce qui précède est
que les comptables« apparaissent ainsi comme les gardiens
de l'orthodoxie financière136(*). »
En ce qui concerne la comptabilité
générale, et dans la phase des enregistrements, la
règlec'est la sincérité137(*). « La comptabilité
générale est tenue par les comptables publics (...) dans les
conditions et limites fixées par les textes définissant les
attributions de chaque catégorie de comptable.
Elle obéit aux principes de
sincérité, de transparence, d'exhaustivité et de
lisibilité, de manière à donner une image fidèle de
la situation financière de l'Etat et des organismes
publics.
Les comptables publics sont chargés de la
tenue et de l'établissement des comptes publics dans le respect des
principes et règles de la profession comptable. Ils s'assurent notamment
de la sincérité des enregistrements comptables et du respect des
procédures138(*). »
L'office de la Chambre des comptes de la Cour Suprême,
dans le contrôle de la sincérité comptable, commence avec
des griefs faits aux comptes eu égards au contenu de la
sincérité comptable.
B. La certification de la sincérité des
comptes par la Chambre des comptes de la Cour Suprême
Une frange de la doctrine allègue que l'article le
contenu de l'article 60 de la loi N°2007/006 du 26 décembre 2007
portant régime financier de l'Etat est une
« consécration
implicite »139(*)de la certification de la
sincérité des comptes de la Chambre des comptes. Il y a lieu de
dire que cette consécration est en vérité explicite
puisqu'elle l'est depuis la loi de 2003.
En effet, l'article 29 alinéa 2 de la loi
N°2003/005 du 21 avril 2003 fixant les attributions, l'organisation et le
fonctionnement de la Cour Suprême dispose que la certification est faite
par arrêté de compte140(*), produit par la Chambre des comptes siégeant
en formation de jugement. Cette certification consiste pour la Chambre des
comptes à s'assurer de la sincérité des comptes141(*), mais encore de leur
régularité et de leur fidélité. De ce qui
précède il y a lieu de dire que l'article 60 sus visé est
une réaffirmation de la compétence juridictionnelle de la Chambre
des comptes. En vertu de l'article 127 du RGCP en effet, le contrôle des
comptes est fait à trois niveaux. Les niveaux administratif,
juridictionnel et parlementaire.
Au niveau juridictionnel, le comptable,
« «gardien de la fortune publique« et dernier
rempart de la chaîne de contrôle142(*) », doit respecter
scrupuleusement le contenu de la sincérité comptable. Ce faisant,
la Chambre des comptes doit s'assurer de l' « exactitude
des calculs143(*) » compte tenu des
pièces justificatives produites par les comptables. C'est à
l'issue de cette assurance que la Chambre des comptes peut déclarer un
compte sincère ou insincère et, enjoindre le comptable à
régulariser les états financiers de sa gestion. A défaut
de régularisation, il est « personnellement et
pécuniairement144(*) » responsable. A titre
personnel, la responsabilité des comptables publics est engagée
« en leur nom145(*) » en cas de
délégation de pouvoir et, ne peut en principe être
engagée en raison de la gestion de leurs
prédécesseurs146(*). Toutefois, elle peut l'être
« pour les opérations prises en charge sans
réserve, lors de la remise de service, ou qui n'auraient pas
été contestées par le comptable entrant dans un
délai de six (06) mois.147(*) » Les comptables
intérimaires encourent les mêmes sanctions personnelles et
pécuniaires que le comptable titulaire car il a
« les mêmes pouvoirs que le titulaire.148(*) »
La responsabilité pécuniaire des comptables
publics est étendue à « toutes les
opérations du poste qu'ils dirigent depuis la date de leur installation
jusqu'à la date de cessation de leurs fonctions. (Elle) couvre dans la
limite des contrôles qu'ils sont tenus d'exercer : les
opérations des comptables publics secondaires placés sous leur
autorité et celles des régisseurs ; les opérations
des comptables publics secondaires et des correspondants, centralisées
dans leur comptabilité ; les actes des comptables de fait, s'ils en
ont eu connaissance et ne les ont pas signalés à leurs
supérieurs hiérarchiques149(*). »
La certification de la sincérité comptable est
une attribution législative de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême rendue explicite par le RGCP. Juridiquement, le contentieux de la
sincérité des comptes est consacré par des lois et
règlementation.
Nul ne peut affirmer que le contentieux de la
sincérité n'est pas consacré en raison de ce
qu'aucunenorme nationale ne dispose expressément que « la
Chambre des comptes à l'intérieur de la Cour Suprême
juge de la sincérité des comptes ». Ce postulat
doit être compris selon l'analogie suivante. Le principe de
l'unité budgétaire signifie que « le budget
doit contenir, sur le plan juridique, toutes les dépenses et toutes les
recette de l'Etat.150(*) » Or les comptes
spéciaux du trésor et les budgets annexes qui constituent des
exceptions ou des dépassements du principe151(*) de
l'unité budgétaire, « figurent dans le
document budgétaire152(*) ». Il s'agit d'un
« simple dépassement »
affirme le Pr LEKENE DONFACK Etienne Charles. C'est à
l'image de ces affirmations que l'on doit se rendre compte de la connaissance,
par la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, du contentieux
de la sincérité des comptes.
En effet, les attributions et les compétences de la
Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun sont éparses.
Aucun référentiels normatifs camerounais ne contient à lui
seul l'ensemble celles-ci. C'est ainsi que le Conseiller maître de la
Chambre de Comptes de la Cour Suprême du Cameroun, THEUMOUBE
Philippe, dans un exposé dont le thème est le
particularisme de la chambre des comptes a l'intérieur de la Cour
Suprême du Cameroun : intérêt et enjeu, que
l'exercice de ses « compétences dispersées
dans plusieurs lois et règlements rapprochent la Chambre des Comptes de
la Cour Suprême de la conception originale du contrôle des comptes
publics de la Constitution de 1996 (...) l'absence de la compétence
explicite sur le contrôle de gestion reste son tendon d'Achille. C'est
pour cela que la Chambre des Comptes a proposé, au cours d'un atelier,
soit une nouvelle écriture de la loi de 2003 qui intégrerait
toutes les compétences y compris le contrôle de gestion, (...) par
la Création d'une Cour des Comptes de pleine juridiction au
Cameroun. » Ajoute-t-il « Sans
l'être sur le papier, la Chambre des Comptes exerce des
prérogatives assez proches de celles d'une Cour des Comptes version
CEMAC, en réalité proche d'une Cour des Comptes selon
l'INTOSAI. »
Cette dernière affirmation, du Conseiller maître
de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, amène
à envisager la réalité du contentieux de la
sincérité des comptes à la lumière des normes
internationales.
Chapitre II : LES NORMES JURIDIQUES
INTERNATIONALES
L'article 3 alinéa 2153(*) de la loi n°2007/006 du 26 décembre 2007
portant régime financier de l'Etat dispose, au-delà des
référentiels normatifs nationaux, que ceux auxquels le Cameroun
adhère doivent être pris en compte lors de la détermination
des règles applicables aux finances publiques camerounaises. De fait,
envisager les normes internationales devient indispensable. Le domaine
«rationae materiae« de finances publiques, à l'instar
des autres champs d'étude, a ses règles propres d'autant plus
qu'il s'agit d'une science qui requiert un savoir-faire particulier. A
mi-chemin entre le droit et l'économie, mais davantage proche du droit
économique154(*),
les finances publiques désignent l'ensemble des règles qui
régissent la vie financière de l'Etat.
«A contrario« de la plus part des branches
du droit qui, soit s'inspirent, soit se modulent aux textes internationaux ou
des textes nationaux de portée universelle tels que la,
Déclaration universelle des droit de l'homme (DUDH) du
10 décembre 1948, la Déclaration française des droit de
l'homme et du citoyen (DDHC) de 1789 ; les finances
publiques et surtout les règles de bonne gouvernance financière
obéissent aux des normes internationales des institutions
supérieures de contrôle des finances publiques (en anglais,
International Standards of Supreme Audit Institutions,
ISSAI), publiées par l'Organisation internationale des
institutions supérieures de contrôle des finances publiques (en
anglais, International Organisation of Supreme Audit Institutions,
INTOSAI). Dans le même sens, « le
guide modèle155(*) » de la
Fédération Internationale des Comptables (en anglais,
International Federation of Accountants, IFAC) ou
tout simplement sa documentation doit être pris en compte. L'IFAC vise
également « la bonne gouvernance156(*) »
financière. D'autres organisations calquées sur le modèle
de l'INTOSAI on été créés en Afrique notamment et,
leur normes s'inspirent globalement de celles de l'ISSAI. Il s'agit de
l'AFROSAI dont le Cameroun est membre. Le droit OHADA
(Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires),
sans être une dérivée des ISSAI de l'INTOSAI, consacre les
principes de la nouvelle gestion des finances publiques.Des normes
internationales abondent le champ communautaire. Les Directives et Conventions
CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale), UEAC (Union Economique de l'Afrique
Centrale) constituent également le cadrant juridique des finances
publiques camerounaises.
Les Institutions Supérieures de Contrôle des
finances publiques (ISC), n'intéressent pas directement
l'étude des normes internationales, d'autant plus qu'elles sont
chargées « d'examiner l'efficacité du
contrôle interne 157(*) », premier pan158(*) et donc
nécessairement « d'effectuer un contrôle
d'ensemble159(*) », en qualité de
contrôleur externe.
Les normes internationales dont il s'agit relèvent des
champs sémantiques du qualificatif international160(*). Le premier champ
intègre les normes ISSAI et celles de l'IFAC (section
I) tandis que le second intègre les normes africaines et
communautaires (section II).
Section I : LES NORMES INTERNATIONALES DE
L'INTOSAI ET DE L'IFAC
En ces débuts du 21e siècle, plus que
par le passé marqué par la matérialisation de la
volonté de bâtir « l'organisation parapluie
du contrôle externe des finances publiques161(*) »,
la prolifération des institutions chargées du noble
contrôle des finances publiques, incite à croire que le secteur
des finances publiques est un secteur clé, pour tout
développement par la nouvelle gouvernance financière162(*). La ligne de conduite que
suivent ces institutions internationales est inéluctablement l`ensemble
des normes internationales qui régissent les principes de bonne
gouvernance financière dont la sincérité comptable. Ce
principe bénéficie d'une considération assez
particulière par ces normes ; d'autant plus qu'il est
expressément cité. Le contentieux de la sincérité
des comptes y a un sens puisqu'il est engagé à cause d'un grief
d'insincérité comptable
Qu'il s'agisse des normes de l'INTOSAI (paragraphe
I) ou de celles de l'IFAC (paragraphe II), le
contentieux de la sincérité des comptes est un contentieux
particulier. Il est d'autant plus particulier que le principe dont il est la
conséquence en cas de violation et mis en oeuvre par les comptables
publics selon ces normes internationales, diffère également des
autres principes comptables. Il faut remarquer que si la
sincérité comptable n'est pas nécessairement
affirmée par tous ces textes internationaux, il n'en demeure pas moins
qu'elle est reconnaissable à travers son contenu. Toutes choses qui,
d'une part prouvent la prise en compte et la consécration de la
sincérité comptable, et d'autre part, élargissent
davantage l'encadrement juridique de ce contentieux.
Paragraphe I : LES NORMES INTERNATIONALES DE L'INTOSAI
(ISSAI)
Les normes internationales des Institutions Supérieures
de Contrôle des Finances Publiques (ISSAI)
énoncent les conditions préalables au bon fonctionnement et
à la conduite professionnelle des Institutions Supérieures de
Contrôle des finances Publiques (ISC) et des
principes fondamentaux de contrôle de finances publiques. Seuls ces
derniers retiendront notre attention.
Les principes fondamentaux de contrôle des finances
publiques dictent comment tenir les comptes ou les états financiers. Ces
principes sont appliqués par les comptables. En cas de non application
ou de mauvaise application desdits principes, les ISC rentrent en jeu pour
constater ces manquements et déclarer le compte quitte, en avance ou en
débet. A charge pour le comptable à régulariser la
situation, sous peine d'engagement de sa responsabilité personnelle ou
pécuniaire.
Les principes contenus dans les normes ISSAI de l'INTOSAI font
l'objet d'une classification spéciale qui permet d'orienter et de
faciliter la recherche. Cette classification obéit à certaines
règles qui permettent de comprendre la signification des chiffres qui
succèdent chaque norme163(*) de l'INTOSAI (ISSAI 4 ; ISSAI 11 ; ISSAI
300 ; ISSAI 1450).
Le principe de sincérité comptable et le
contentieux qui porte son nom, sont identifiés dans ces ISSAI, quoi que
la mention qui en est faite est moins formelle que matérielle
(A). Davantage, les modalités d'application de son
contrôle font bien savoir voir aux ISC et aux auditeurs internes leurs
devoirs (B).
A. La consécration matérielle de la
sincérité comptable dans les ISSAI
Sincérité comptable signifie
« exactitude des comptes164(*). »
Les comptables doivent s'assurer que les comptes qu'ils tiennent ne
présentent aucune « erreur manifeste165(*). »
Dans ce sens, le contrôle qui consiste pour l'auditeur à s'assurer
qu'il n'y a pas d'erreur dans les états financiers166(*) ou dans les comptes est un
contrôle de sincérité comptable. Cette erreur ne doit pas
être assimilée à celle résultant d'une
irrégularité comptable ou d'une infidélité
comptable. L'erreur dont il est question concerne davantage les
«discordances constatées« entre le montant initial
d'un compte et celui obtenu après les vérifications des
mouvements effectués dans ce compte. Cette discordance peut être
le fait, soit d'un excédant167(*), soit d'un déficit168(*), dans le compte.
Les normes ISSAI, ne disposent pas formellement de la
«sincérité comptable«. La sincérité
comptable y est néanmoins prise en compte à travers la notion
d'erreur ; matériellement. « L'ISC doit
s'assurer que les techniques utilisées permettent réellement de
détecter toutes les erreurs matérielles169(*) ».
L'exactitude des comptes suppose que les opérations
effectuées dans les comptes concordantes, les unes par rapport aux
autres. Aucune erreur ne doit en aucun cas être décelée.
Des risques susceptibles de fausser les calculs peuvent exister le cas
échéant, néanmoins, la marge d'erreur doit être
infime. Ainsi, « l'évaluation des risques doit
constituer un processus continu et itératif.170(*) »« Elle
se définit comme le processus qui consiste à la fois à
identifier et évaluer les risques pertinents susceptibles d'affecter la
réalisation des objectifs de l'organisation, et à
déterminer ensuite la réponse à y apporter.171(*) ».
L'information et la communication sont essentielles à la
réalisation de l'ensemble des objectifs du contrôle interne. De ce
fait, meilleure sera la qualité l'information fournie à l'ISC,
meilleur sera le contrôle, voire le jugement. L'information doit donc
être « adéquate, disponible en temps
opportun, à jour, exacte et accessible172(*). »
Les modalités d'applications contenues dans les normes
ISSAI sont prévues à la fois pour les auditeurs internes et pour
les auditeurs externes que sont les ISC. Il convient dès lors de les
présenter.
B. Les modalités d'application du contrôle
de la sincérité comptable par les auditeurs internes et l'ISC
selon les ISSAI
« Bien que les ISC et les auditeurs
internes assument des rôles différents et clairement
définis, ils partagent deux objectifs : promouvoir la bonne gouvernance
en contribuant à la transparence et à la justification des
dépenses publiques et, par ailleurs, favoriser une administration
publique efficiente, efficace et économe. Les domaines de travail
communs aux ISC et aux auditeurs internes ouvrent des opportunités de
coordination et de coopération mutuelles qui peuvent améliorer
l'efficience et l'efficacité des activités de chacun.173(*) »
En vertu de la norme ISSAI 200, les auditeurs internes
« doivent être attentifs aux situations, aux
faiblesses en matière de contrôle, aux insuffisances dans la tenue
de la comptabilité, aux erreurs, aux transactions ou résultats
inhabituels qui pourraient être l'indice d'une fraude, de dépenses
injustifiées ou illégales, d'opérations non
autorisées, de gaspillages, d'un manque de compétence ou de
probité. » Les auditeurs internes doivent tenir
comptes dans leurs contrôles du type d'audit entrepris. Dans tous les
cas, trois types d'audit peuvent être
menés.« S'il s'agit d'un audit financier, l'examen
et l'évaluation portent principalement sur les contrôles
destinés à protéger les actifs et les ressources et
permettent de s'assurer que les documents comptables sont «exacts« et
complets. S'il s'agit d'un contrôle de la régularité,
l'examen et l'évaluation portent principalement sur les contrôles
qui aident les administrateurs à respecter les lois et les
réglementations. S'il s'agit d'un audit des résultats, ils
portent sur les contrôles qui permettent à l'unité de
gérer ses activités d'une façon économique,
rentable et efficace, de suivre les directives de la hiérarchie et de
fournir dans les délais des informations financières et
comptables fiables.174(*) » Il est des dispositions
qui intéressent également les auditeurs externes (ISC) à
l'apparence juridictionnelle. En effet, elle se doit « de
veiller par tous les moyens mis à sa disposition à ce que (...)
les comptes couvrent toute la réalité financière de l'Etat
et qu'il n'y ait aucune lacune dans cet ensemble.175(*) »
Elle doit « s'assurer que les techniques utilisées
permettent réellement de détecter toutes les erreurs
matérielles176(*)
(...) »
« L'analyse des états financiers
(en matière de sincérité comptable) a pour objectif de
s'assurer (...) permettre d'identifier les (...) anomalies177(*)... ». De toutes les
façons, les normes qui régissent l'application du contrôle
des finances publiques sont contenues dans la norme ISSAI 300 de l'INTOSAI.Les
normes internationales de l'IFAC en disposent davantage.
Paragraphe II : LES NORMES INTERNATIONALES DE
L'IFAC
La Fédération Internationale des
Comptables (IFAC) possède un corpus de règles
juridiques internationales régissant la bonne gestion des finances
publiques. Alors que les ISSAI sont les normes internationales de bonne gestion
des finances publiques de l'INTOSAI, les «International Standard on
Auditing«(ISA,lesont pour l'IFAC.
Les normes ISA s'appliquent à l'audit des états
financier par un auditeur. Elles « requièrent de
l'auditeur qu'il obtienne l'assurance raisonnable que les états
financiers, pris dans leur ensemble, ne comportent pas d'anomalies
significatives, que celles-ci proviennent de fraudes ou résultent
d'erreurs178(*). » A l'instar des normes
ISSAI, les normes ISA assimilent la sincérité des comptes
à l'inexistence de discordance de montant dans la tenue des
comptes ; mieux, aux erreurs. Le terme à travers lequel cette
discordance est véhiculée dans les normes ISA est
« anomalies179(*) ».
Au-delà des erreurs qui peuvent causer ces anomalies,
il y a des fraudes, des détournements des deniers. Pour ce dernier cas,
les normes ISA recommandent la « tolérance pour
des petits vols sans importance.180(*) » Les fraudes
relèvent davantage de la mauvaise foi du comptable. Ainsi, le compte
sera sincère à raison de la « bonne
foi181(*) » du comptable.
Dans les normes ISA, la sincérité comptable y
apparait de façon explicite (A). La question de
l'identification et de l'évaluation des risques d'anomalies y est
traitée par la norme ISA 315. De façon exhaustive, les normes ISA
vont de l'ISA 200 à l'ISA 810. Elles procèdent, elles aussi selon
la même formalisation que les normes ISSAI. La particularité des
normes ISA (B), procède de ce que la
sincérité y est présentée, dans son contenu, de
façon très précise, en sorte que les doutes qui pouvaient
persister soient tous dissipés.
A. l'explicitation du principe de
sincérité dans les normes ISA
Il est bien difficile de prouver, comme ce fut le cas des
normes ISSAI, l'existence du principe de sincérité comptable
lorsque ces normes se contentent juste d'en faire allusion dans leur contenu.
C'est ainsi, cette sincérité des comptes sera appréciables
à travers le contenu de ces normes. La tâche est d'autant plus
ardue que les normes internationales qui traitent des principes de bonne
gouvernance financière sont nombreuses. Cette difficulté à
partiellement été résolue avec les normes ISA.
En effet, le principe de sincérité comptable ne
demande qu'à être identifié, puisqu'il est explicite tant
par le contenu de ces normes qu'à travers sa forme. D'emblée, les
normes ISA assimilent la sincérité comptable à une
obligation « de présentation sincère des
états financiers182(*) » telle la
sincérité budgétaire qui
« présente de façon sincère
l'ensemble des ressources et charges de l'Etat.183(*) »
De ce qui précède, il y a lieu de dire que
l'exactitude des comptes, principe de sincérité comptable est
confiné à une obligation de présenter la
documentation comptable ou états financiers dans leur
«exacte vérité«. C'est l'idée de
«l'exactement vrai« qui y prône. Elle n'est pas
nouvelle, d'autant plus que c'est le contenu de la sincérité
comptable qui le sous-tend.
La consécration explicite de la sincérité
des comptes par les normes ISA étant faite, il convient d'envisager
désormais les modalités d'application de ce principe sur le
fondement desdites normes.
B. Les modalités d'application de la
sincérité comptable par les auditeurs à la
lumièredes normes ISA
Le paragraphe 6 (a) de la norme ISA 210, «Accord sur
les termes des missions d'audit «, définit les diligences
requise et fournit les modalités d'application sur la façon de
valider le caractère acceptable d'un référentiel comptable
applicable.Avant toute chose, certaines qualités doivent animer les
auditeurs, pour satisfaire au mieux leurs missions :
« l'intégrité, l'objectivité, la
compétence et la conscience professionnelle, le devoir de
confidentialité et le professionnalisme.184(*) »
La norme ISA 200 dispose qu' « il est
nécessaire que l'auditeur :
- planifie l'audit de telle sorte qu'il soit
mené de manière efficace ;
- axe ses contrôles sur les domaines les
plus exposés à des risques d'anomalies significatives, provenant
de fraudes ou résultant d'erreurs, avec en contrepartie moins de travaux
sur les autres domaines ; et
- procède à des tests et utilise
d'autres moyens de vérification des populations en vue de déceler
des anomalies.185(*) »
Nous n'avons pas la prétention d'avoir
épuisé l'ensemble des normes internationales des institutions
supérieures de contrôle des finances publiques. Néanmoins
les normes juridiques internationales qui régissent les normes de bonne
gouvernance financière, dont la sincérité comptable sont
ceux de l'INTOSAI et de l'IFAC ; desquels d'autres normes s'en sont
inspirées. «L'arbre généalogique«
duquel normes camerounaise sont une des diverses ramifications, intègre
les normes juridiques des communautés africaines, qu'il convient
d'envisager désormais.
Section II : LES NORMES JURIDIQUES DES COMMUNAUTES
AFRICAINES
L'intégration africaine un rêve qui passionne les
Etats du continent africain et ce, qu'il s'agisse de l'Afrique dans sa
dimension régionale, que dans celle sous régionale. Le but ultime
de l'Afrique en matière juridique, est d'harmoniser l'ensemble des
normes juridiques en vigueur dans les Etats qui le composent. C'est le cas
notamment de la législation financière186(*)
Une bagatelle de normes juridiques encadre la bonne gestion
des finances publiques en Afrique. Ces normes juridiques peuvent être
systématisées en deux catégories selon qu'ils concernent
les Etats africains, ou qu'ils concernent des Etats africains. Les
référentiels juridiques qui intègrent les Etats africains
renvoient aux normes de bonne gouvernance financière à
l'échelle continentale. Il en est ainsi des normes ISSAI moulées
pour l'Afrique sous l'égide de l'AFROSAI (Organisation
Africaine des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances
Publiques) et, des normes comptables OHADA(Paragraphe I). A
l'opposé des normes juridiques qui prennent en comptes tous les Etats
africains, sinon la grande majorité d'autrestiennent compte, cette fois,
d'une quantité très limitéed'Etats africains. Pour ces
derniers, les normes y relatives concernent les Directives de la
Communauté Economique et Monétaire des Etats de l'Afrique
Centrale (CEMAC). Ces Directives forment le paquet de
normes régissant la bonne gouvernance des finances au niveau sous
régional(paragraphe II).
Paragraphe I : LES NORMES DE L'AFROSAI ET DE
L'OHADA
Le premier niveau des normes juridiques des communautés
africaines en matière financière est constitué des normes
de l'AFROSAI et des normes comptables ou droit comptable OHADA. Si les normes
de l'AFROSAI sont une africanisation ou une coloration africaine des normes
ISSAI de l'INTOSAI, et relèvent du droit public, le droit comptable de
l'OHADA relève d'« une
branche du droit privé qui régit les comptables et la
comptabilité187(*) » ; d'autant plus
qu'aux termes de l'article 2188(*) du traité de l'OHADA, le droit comptable
entre dans le domaine du droit des affaires. Dans le même sens et
à titre de rappel, la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun, contrôle et juge les comptes des entreprises du secteur public
et parapublic189(*).
Dans tous les cas, ces dispositifsconsacrent le principe comptable de la
sincérité comme un principe de bonne gouvernance
financière.
A. Les normes de l'AFROSAI
L'Organisation africaine des institutions supérieures
de contrôle des finances publiques (AFROSAI) est une
africanisation de l'INTOSAI.Elle est donc, également
l'organisation parapluie de contrôle des finances publiques pour
l'Afrique. L'AFROSAI vise la bonne gouvernance financière190(*).
En effet, « la bonne gouvernance en
Afrique et, notamment, l'utilisation optimale des ressources publiques, est
devenue aujourd'hui une exigence politique et sociale incontournable. Elle
interpelle les directeurs publics d'en accepter la responsabilité et de
rendre compte de leurs actions dans l'exercice de leurs fonctions. De telles
exigences ne seraient être satisfaites que dans un contexte où le
contrôle externe de l'utilisation de fonds publics est
obligatoire.191(*) » Ce contrôle n'a de
sens qu'après « analyse de l'étendue (...)
des normes INTOSAI dans les ISC membres et les étapes
recommandées » pour l'exécuter. Le
principe de sincérité comptable est un principe192(*)dans les normes de
l'INTOSAI.
A cet effet, l'AFROSAI a pour objectif
fondamental « d'instaurer une coopération
étroite entre ses membres dans le cadre de l'INTOSAI et pour une
intégration régionale africaine.193(*) »
Bien qu'affirmé de façon imprécise, la
sincérité comptable est prise en compte par les normes de
l'AFROSAI. Dans ce sens, le dixième objectif194(*) de l'article 2 du Statut de
l'AFROSAI vise la promotion de l'unification des principes en matière de
contrôle des finances publique et ce, dans la perspective de
l'intégration africaine. De plus, le contact étroit195(*) qui doit être maintenu
entre l'AFROSAI et l'INTOSAI met en relief le parrainage de celle-ci sur
celle-là, quant aux principes et aux modalités d'application de
contrôle des finances publiques.
Le Règlement de l'AFROSAI est entré en vigueur
le 1er mars 2009. Il règlemente les activités de ses
organes. Néanmoins, la prise en compte de la sincérité
comptable par ce règlement conforte les développements qui
précèdent. La sincérité comptable ne peut ne pas ne
pas figurer aux rangs des principes phares de l'AFROSAI. Dans
l'élaboration de ses rapports, il est ordonné au Gestionnaire de
« s'assurer de l'exactitude (...) des comptes et autres
documents financiers196(*) ». En tant que institution
modèle de contrôle supérieur des finances publiques en
Afrique, l'AFROSAI ne peut prêcher que par le bon exemple. Implicitement,
la sincérité des comptes est prise en compte par les normes de
l'AFROSAI. Elle l'applique elle-même car ses règlements
(financiers) ordonnent aux gestionnaires de l'observer. Ce règlement
financier est surtout une norme juridique. Elle a une force contraignante
puisqu'elle est exécutoire au sein de l'Organisation. A ce titre, la
sanction de l'inobservation de ce principe de sincérité comptable
pourrait entrainer un contentieux.
L'AFROSAI est la pâle copie africaine de l'INTOSAI,
Organisation parapluie du contrôle des finances publiques dans le monde.
La différence fondamentale entre les deux Organisation est
précisément que l'AFROSAI vise, en plus, l'intégration
africaine, à l'image de l'Union Africaine (UA). C'est ainsi que
l'AFROSAI est pour l'Afrique, ce que l'EUROSAI est pour l'Europe.
Néanmoins, les Normes de l'INTOSAI prévalent également
dans les institutions qui dérivent d'elle. L'Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) consacre le principe
de sincérité des comptes. Plus près des entreprises, il
fait de ce principe et du contentieux y relatif, des éléments
indispensables à la bonne gouvernance des comptes. Aussi convient-il de
l'envisager.
B. Lesnormes del'OHADA
« La finalité d'image
fidèle du patrimoine, de la situation financière et du
résultat de l'entreprise est clairement affirmée. Il s'agit d'une
notion plus forte que celle de «sincérité«
pratiquée jusqu'ici197(*) » Cette affirmation de
SERE Souleymane (Expert-Comptable, PANAUDIT Burkina) permet de
se rendre compte, en dehors du fait que le principe de fidélité
serait « forte » que celui de sincérité, que
le principe de sincérité comptable existe dans le droit comptable
OHADA.Le principe de « fidélité des
états financiers en O.H.A.D.A., n'est en principe pas séparable
de la poursuite «circonspecte« des objectifs de
sincérité et de régularité.198(*) »A
ce titre, l'article 8 alinéa 2 de l'Acte Uniforme portant
Organisation et Harmonisation des Comptabilités des entreprises
(AUOHC) est sans appel à cet effet.
« Les états financiers doivent décrire de
façon régulière et sincère les
événements, opérations et situations de l'exercice pour
donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière
et du résultat de l'entreprise ».
La sincérité comptable apparait alors comme un
gage de « fiabilité de l'information comptable et
financière199(*) ».
La fiche n°8 de l'ouvrage de Souleymane
SERE auteur intitulée: Les résultats attendus de la
mise en oeuvre du SYSCOHADA (Système Comptable
OHADA), fait apparaitre un objectif clair. Cette mise en oeuvre doit
« permettre un contrôle des comptes assurant aux
associés, à l'Etat et aux autres utilisateurs, toutes garanties
de leur régularité, de leur sincérité et de leur
transparence200(*) ».
La fiche suivante traite des innovations du SYSCOHADA. Entre
autre innovations, la plus emblématique pour cette recherche est
assurément les sanctions pour
«insincérité«. Dans le but de renforcer le
contrôle interne, le gouvernement d'entreprise et la
responsabilité des organes délibérant et de gestion dans
la production et la publication de l'information financière ; les
« sanctions des acteurs en cas d'insuffisance du
contrôle interne ayant conduit à la production et la publication
d'information non sincère et infidèle.201(*) »
Cette tâche incombe au juge des comptes.
Le principe de sincérité comptable est un
principe qui ne passe pas inaperçu dans le droit comptable OHADA. Le
Pr Marie-Christine ESCLASSAN précise, dans ce sens, que
la « vision de la sincérité est très
largement commune aux finances publiques et aux finances
privées.202(*) »
Les normes de l'AFROSAI et celles de l'OHADA retracent le
dessein de la sincérité comptable, déjà
consacré par les normes internationales de l'INTOSAI et de l'IFAC.
L'accent qui est davantage mis sur la consécration du
principe de sincérité des comptes, au regard de ce qui
précède, l'est encore plus dans les directives communautaires
CEMAC. Mieux, des précisions plus poussées sont faites quant au
contrôle et au jugement des comptes, oeuvre de la juridiction
prévue à cet effet.
Paragraphe II : LES DIRECTIVES COMMUNAUTAIRES DE
LA CEMAC
Les Directives de la CEMAC fixent le cadre juridique de
gestion des finances publiques. Ces Directives sont au nombre de six (06). Il
s'agit en effet de la directive n° 01/11-UEAC-190-CM-22 relative aux
lois de finances ; de la directive n° 02/11-UEAC-190-CM-22 relative
au règlement général de la comptabilité
publique ; de la directive n° 03/11-UEAC-195-CM-22 relative au plan
comptable de l'Etat ; de la directive n° 04/11-UEAC-190-CM-22
relative à la nomenclature budgétaire de l'Etat ; de la
directive n° 05/11-UEAC-190-CM-22 relative au tableau des
opérations financière de l'Etat et de la directive n°
06/11-UEAC-190-CM-22 relative au Code de transparence et de bonne
gouvernance.De ces six, seules les trois premières seront
envisagées, avec une insistance sur la Directive n°1.
Les directives n°1, n°2 et n°3 consacrent les
principes qui fondent le renouveau du contrôle des finances publiques
parmi lesquels la sincérité comptable, d'autant plus qu'en
vérité, les Directives n°2 ; n°3; n°4 et
n°5 complètent et précisent203(*)les modalités
d'application de la Directive n°1.
A. L'importance de la Directive communautaire CEMAC
relative aux lois de finance pour le contentieux de la sincérité
des comptes
La Directive communautaire CEMAC relative aux lois de finance,
stipule qu'une Cour des comptes de pleine juridiction204(*) soit crée dans chaque
Etat-membre.
L'article 72 dispose en effet que « le
contrôle juridictionnel des opérations budgétaires et
comptables des administrations publiques est assuré par une Cour des
Comptes qui doit être créée dans chaque
Etat-Membre. » L'article 73 apporte des
éclaircis quant aux attributions de la «Cour«
camerounaise des comptes; censé contrôler la
légalité financière205(*) ; juger les ordonnateurs, les contrôleurs
financiers et les comptables publics. Au Cameroun, seuls ces derniers sont
contrôlés par la juridiction des comptes. Cet article ajoute en
son alinéa 2 que, le compte général de l'Etat doit
être certifié sincère par la juridiction des comptes.
« Les comptables publics sont donc responsables sur leur
patrimoine personnel de la gestion des fonds et valeurs dont ils ont la garde.
Chaque année, ils rendent compte à la Cour des Comptes de la
bonne tenue de leurs écritures et de la bonne conservation de ces fonds
et valeurs.206(*) Dans l'hypothèse où cette
reddition de leurs comptes ferait apparaître des
irrégularités ou des insuffisances de fonds, la Cour des Comptes,
après avoir entendu le comptable intéressé, prend un
arrêt qui fixe le montant que le comptable devra payer à l'Etat ou
à l'administration publique concernée, en tenant compte du
montant du préjudice subi par la collectivité ainsi que des
circonstances de l'infraction.» Lorsque la juridiction des
comptes est, de ce fait, appelé à statuer, ses décisions,
sous réserve de l'épuisement des voies de recours, sont
exécutoires207(*).
Cette Directive a pour avantage de préciser, mieux tout
ce qui a déjà été dit dans cette étude, la
consistance du contentieux de la sincérité des comptes. Aussi
clarifie-t-elle ce à quoi les comptables publics sont tenus. La mission
de la Cour des comptes y est encore mieux réitérée.
L'importance de la Directive communautaire n°1 procède
nécessairement de ces clarifications sur la consistance du principe de
sincérité des comptes, sur les obligations des comptables
publics, sur le jugement de la juridiction des comptes ; bref du
contentieux de la sincérité des comptes.
A l'échelle de la communauté et davantage
à travers cette Directive, la juridiction camerounaise des comptes
connait du contentieux né d'un grief d'insincérité
comptable, constaté dans les comptes que tiennent les comptables
publics. Des précisions utiles au contentieux de la
sincérité des comptes sont contenues dans les autres Directives
(n°2 et n°3 à envisager ici.
B. L'importance des autres directives communautaires
CEMAC
Le contenu des Directives n°2 et n°3 offre un
aperçu schématique de la procédure de certification des
comptes. Le tome 1 du guide didactique CEMAC relatif au plan comptable de
l'Etat est encore plus explicite sur la question.
D'emblée, la Directive n° 02 relative au
règlement général de la comptabilité publique
dispose, en son article 78 que la Cour des comptes certifie208(*) que les états
financiers sont sincères. Cette sincérité signifie, selon
l'article 22 de la Directive n° 03 que « les
documents comptables doivent être tenus sans blanc ni altération
d'aucune sorte. Toute correction d'erreur s'effectue exclusivement par
l'inscription en négatif des éléments erronés ;
l'enregistrement exact est ensuite
opéré. » La certification209(*) quant à elle, est une
mission d'audit externe des comptes qui consiste à se prononcer sur la
conformité des comptes par rapport au référentiel
comptable qui leur est applicable. Le certificateur peut de ce fait exprimer
quatre types d'opinion210(*).
Les directives n° 01 ; 02 et 03 clarifient davantage
la notion d'insincérité comptable, condition préalable au
rétablissement de la sincérité comptable par le comptable
public.
Au demeurant, qu'il s'agisse des normes juridiques
internationales à savoir, les normes ISSAI de l'INTOSAI et les normes
ISA de l'IFAC et ceux des communautés africaines, dont les normes
de l'AFROSAI et de l'OHADA d'une part, et des Directives de la CEMAC d'autre
part, consacrent le principe de sincérité comptable et
établissent des règles pour le contentieux de la
sincérité des comptes. Celui-ci y trouve sa
réalité textuelle, sa consécration.
Les textes nationaux couplés à ceux auxquels le
Cameroun adhère211(*), fondent la sincérité comptable et
l'élève au rang de principe de bonne gouvernance
financière. Ils esquissent également des faits susceptibles de
constituer des griefs d'insincérité. Ils outillent la juridiction
des comptes212(*)
à dessein, d'autant plus qu'elle est l'ISC de principe, contrairement
aux stipulations de la XIème de l'Assemblée
Générale de l'AFROSAI213(*).
Les normes nationales et internationales consacrent le
principe et le contentieux de la sincérité des comptes.
Consacré, le contentieux de la sincérité est
inéluctablement scellé comme un sceau dans plusieurs dispositifs
juridiques. Il n'existera ou ne sera effectif qu'à partir du moment
où, à l'occasion d'un litige, il aura fait l'objet d'un
débat devant le juge et qu'il s'est clos par une décision rendue
en dernier ressort par celui-ci. C'est dire que l'existence du contentieux de
la sincérité des comptes en subordonnée à
l'existence d'une décision sur la sincérité des comptes,
preuve matérielle de l'existence dudit contentieux. Pour se faire, il
convient d'examiner la situation de la jurisprudence des comptes de
« the Audit Bench ».
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
L'encadrement juridique de la sincérité des
comptes présente les étapes que doit suivre la juridiction
camerounaise des comptes en cas contentieux. Le processus de règlement
d'une insincérité comptable constatée par la Chambre des
comptes qui, dans le cadre de la certification, peut déboucher à
un arrêt de mise en débet à l'endroit du comptable, montre
à suffisance que le contentieux de la sincérité des
comptes bel et bien consacré. Ce schéma est décrit
à l'intérieur des normes juridiques internationales et
camerounaises. Malgré la dispersion214(*) des attributions de la Chambre des comptes et des
règles de procédure devant celle-ci, consécration du
contentieux de la sincérité des comptes ne fait aucun doute.
L'article 41215(*) de la loi constitutionnelle n°96/06 du 18
janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 juin 1972 dispose
que la Chambre des comptes contrôle et juge les comptes. La loi
n°2003/005 du 21 avril 2003 fixant les attributions, l'organisation et le
fonctionnement de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun,
en son article 29 alinéa 2216(*), dispose que l'arrêté de
compte certifie la ligne des comptes. L'article 60217(*) de la loi n°2007/006 du
26 décembre 2007 portant régime financier de l'Etat dispose
implicitement de la certification de la sincérité des comptes.
L'article 65 du même texte précise que « Les
modalités d'application des articles 60 à 64 sont
précisées par décret portant règlement sur la
comptabilité publique. » L'article 125
alinéa 3218(*) du
décret n°2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement
général de la comptabilité publique clarifie la
compétence de certification de la Chambre de compte. Cette dispersion de
la compétence de certification de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême fait croire en une sorte de limitation de ladite
compétence, qui pouvait être explicitée dans la
Régime financier de l'Etat. Au surplus et en ce qui concerne la
procédure, il y a lieu de dire que celle-ci est incomplètement
satisfaite dans la loi de 2003. L'article 26 alinéa
1er de ladite loi précise que « Sans
préjudice de certaines spécificités, la procédure
devant la Chambre des comptes obéit aux dispositions de la loi fixant
l'organisation de la Cour Suprême. » Or cette loi
date de 2006219(*), en
son article 113220(*),
réitère le contenu de l'article 26 alinéa 1er
sus visé.
En addition, il faut relever que les juridictions
inférieures de la Chambre des comptes n'existent pas et qu'entre temps,
leurs attributions221(*)
grossissent celles de la Chambre des comptes elle-même. Enfin faut-il
rappeler que les attributions intégrales de la Chambre des comptes de la
Cour Suprême, et notamment celles relatives au contentieux de la
sincérité des comptes entrent en vigueur à compter du
1er janvier 2013, « date à laquelle est
abrogée l'ordonnance n°62/OF/4 du 07 février 1962.222(*) »
Le contentieux de la sincérité des comptes
demeure théorique tant qu'il n'aura pas fait l'objet d'un débat
devant le juge. Débat favorable à sa matérialisation,
à son effectivité, ou à son existence. Le doute quant
à son existence (effectivité) pourrait être dissipé
s'il existe une décision de justice sur la sincérité des
comptes. Existe-t-il une décision de justice sur la
sincérité des comptes au Cameroun ? La réponse
à cette interrogation ouvre le débat qui nous amène
à examiner la situation de la jurisprudence des comptes, et plus
précisément celles des sections chargées du contrôle
et du jugement des comptes. A la fin, l'affirmation de l'existence du
contentieux de la sincérité des comptes, subordonnée
elle-même à l'existence d'une décision de justice,
permettra de la consolider.
Deuxième partie : UN ENCADREMENT
JURISPRUDENTIEL INSUFFISANT DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN
Il est une vérité indéniable, c'est que
l'encadrement normatif du contentieux de la sincérité des comptes
au Cameroun y est dense. Que l'on ne prenne en considération que le
niveau national ou celui-ci couplé aux niveaux communautaire et
international, le contentieux dont il est question a suffisamment
été encadré. A ce stade de la réflexion, il n'est
plus question de réitérer ce qui est déjà clair. Il
s'agit plutôt d'envisager le prisme jurisprudentiel de l'encadrement du
contentieux de la sincérité des comptes au Cameroun.
Envisager le prisme jurisprudentiel de l'encadrement du
contentieux de la sincérité des comptes commande de faire au
préalable une analyse complète de l'ensemble des décisions
rendues en dernier ressort par l'effective juridiction camerounaise des
comptes, à savoir la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun. De cette analyse, il ressort un constat à deux volets.
L'encadrement du contentieux de la sincérité des comptes est
insuffisant.Il l'est tant au plan quantitatif, qu'au plan qualitatif
(chapitre I). Alors que l'insuffisance dont il est question
procède, quantitativement, dutrès infime volume de
décision rendue sur la sincérité de comptes ; au plan
qualitatif, l'on peut remarquer que la sincérité des comptes est
apprécier très légèrement,«a
contrario« des principes dont celui de la régularité
comptable. Plusieurs raisons tendent, soit à expliquer, soit à
justifier cet état d'insuffisance quantitatif et qualitatif
(chapitre II). Si au plan quantitatif l'insuffisance dont il
est question peut être justifiée, au plan qualitatif par contre,
elle ne peut être qu'expliquée.
Au final, il y a lieu de dire qu'il est temps que
l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la sincérité des
comptes se fixe dans la réalité ; mieux, qu'il traverse le
cadre de l'expérimental pour se fixer dans celui de l'application. Il
est temps pour la Chambre des comptes qu'elle atteigne sa vitesse de
croisière en terme de contrôle et de jugement de la
sincérité des comptes au Cameroun, d'autant plus que les fonds
baptismaux de ce principe sont établis à maints égards.
Chapitre I : LA DOUBLE INSUFFISANCE QUANTITATIVE
ET QUALITATIVE DE L'ENCADREMENT DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN
« Le contrôle et le jugement des
comptes font de la Chambre des comptes une institution à
compétence essentiellement juridictionnelle.223(*) »
Telle est son unique fonction constitutionnelle224(*). S'agissant de cette
fonction constitutionnelle et eu égard à la date prévue
pour l'exercice intégral225(*) de ses attributions législatives, des
décisions de justice des comptes qui existent dans les services du
Greffe de ladite juridiction sont d'une infime quantité. L'on ne
s'interrogera plus de voir des décisions vieilles, d'un passé
relativement proche, car les attributions de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême du Cameroun lui ont été reconnues en date du 21
avril 2003226(*). Dans
le même sens, il y a lieu de préciser que les attributions de
cette juridiction en matière de jugement et/ou de certification de la
sincérité des comptes ont été
explicitées227(*)
en 2013. Les décisions de ladite juridiction sont en outre d'une
surprenante qualité quand on sait que la sincérité des
comptes suppose la bonne qualité des comptes,
« gage de fiabilité.228(*) »
Objectivement et juridiquement, les décisions
examinées, sont celles des sections qui contrôlent et jugent les
comptes, en lieu et place des « juridictions
inférieures des comptes229(*) ». C'est dire que l'analyse
ne portait guère sur les décisions de la section du
pourvoi230(*) car, cette
section ne contrôle, ni ne juge les comptes. Elle annule les
décisions de justice définitives rendues par les juridictions
inférieures. Il ne s'est pas agi non plus d'analyser les
décisions rendues par la formation des sections réunies. Si elle
s'inscrit dans la même optique que la section du pourvoi, la formation
des sections réunies rentre définitivement en scène
dans la juridiction financière en 2012231(*), pour « l'examen des voies de
recours232(*) », dit l'ancien Premier
président de la Cour Suprême du Cameroun.
Les sections de la Chambre des comptes dont les
décisions de justice ont étéexaminées, sont toutes
les autres.
Les moments de cet argumentaire proposent de démontrer
la double insuffisance décriée en amont. C'est à cette fin
qu'il s'agira de faire l'état de l'encadrement jurisprudentiel du
contentieux de la sincérité des comptes à travers la
quantité des décisions sur la sincérité des
comptes, d'une part (section I), et d'autre part, à
travers la qualité de celles-ci (section II).
Section I : L'INSUFFISANCE QUANTITATIVE DES
DECISIONS DE JUSTICE SUR LA SINCERITE DES COMPTES AU CAMEROUN
La stratégie argumentative qui fédère le
raisonnement à ce niveau de la réflexion, commande de
démontrer l'insuffisance relative à la quantité des
décisions sur la sincérité des comptes, par le
préalable d'une succincte et juste analyse des décisions de la
juridiction camerounaise des comptes (paragraphe I) et d'en
faire le bilan (paragraphe II).
Paragraphe I : L'ANALYSE DES DECISIONS DE LA CHAMBRE
DES COMPTES DE LA COUR SUPRÊME DU CAMEROUN
Quatre sections de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême du Cameroun ont pour attributions de contrôler et de juger
les comptes. Les sections première te troisième contrôlent
et jugent les comptes de l'Etat. Plus exactement, la première
contrôle et juge les comptes des comptables de l'Etat au sens strict. La
troisième contrôle et juge les comptes des comptables des
établissements publics de l'Etat. La deuxième et la
quatrième quant à elles, contrôlent et jugent
respectivement les comptes des comptables des CTD et ceux des entreprises du
secteur public et parapublic.
Cette analyse sera systématisée ainsi qu'il
suit. La première et la troisième d'une part (A)
et d'autre part, le deuxième et la quatrième
(B). Procéder ainsi permettra de présenter
clairement les décisions de chacune de ses sections, mais surtout d'en
préciser le nombre de décisions pour chacune d'elle et d'en faire
la «summadivisio«.
A. L'analyse des décisions de justice de la
première et de la troisième section de la Chambre des comptes de
la Cour Suprême du Cameroun
Les sections première et troisième de
l'effective juridiction des comptes au Cameroun, au 30 juin 2015 ont rendu en
dernier ressort un volume assez mince, mais non négligeable de
décisions de justice. Si la juridiction peut, «a
priori«, être traitée de « juridiction
à la traine » en raison du mince volume de
décisions rendues à cette date, l'on ne pourrait pas soutenir
cette position «a posteriori«. Aussi faut-il rappeler que le
contrôle et le jugement des comptes, par la Chambre des comptes,
débute au Cameroun à partir de l'exercice 2004233(*) ; soit une
expérience de neuf (09) ans exactement. Mieux, qu'en ce
qui concerne la sincérité des comptes, c'est à compter de
2013 (soit à peine 2 ans d'expérience) qu'il faut commencer
à apprécier les potentielles décisions sur la
sincérité des comptes.
Rendues en dernier ressort, les décisions de justice
rendues par la Première section de la CDC l'ont été dans
l'intervalle du 11 juin 2009 et le 17 décembre 2013. Au 30 juin 2015,
les décisions que comptent les services du Greffe de la juridiction des
comptes pour le contrôle et le jugement des comptes de l'Etat, sont
moins d'une dizaine. En réalité, à cette date, il existe
huit (08) arrêts234(*). Il y a lieu de préciser, au regard de ces
décisions, qu'elles relèvent toutes les exercices
antérieurs à la loi n°2007/006 susvisée. Il s'agit
exactement des exercices 2004, 2005 et 2006. Telle qu'elles se
présentent, les décisions de cette section concernent les comptes
des institutions suivantes : la circonscription financière du
Nord ; la trésorerie Générale du Littoral ; la
société HONESTY ENTERPRISE ; la Trésorerie
Générale du Sud ; la circonscription financière du
Littoral du Nord ; la Trésorerie Générale du
Centre ; la Trésorerie Générale de
Ngaoundéré ; la Trésorerie Générale du
Sud-Ouest. Il est évident qu'il y a des Trésoreries
Générales qui n'apparaissent pas.
La troisième section quant à elle et à la
même date, contient sensiblement la même quantité de
décision ; bien qu'on note un supplément de deux
(02) décisions en plus. Les décisions cette
section de la CDC sont des décisions rendues pour les exercices 2004
à 2008. Ces décisions sont au nombre dix235(*)(10).
L'intervalle moyen des exercices pour lesquels la Troisième section de
la CDC a rendu ses décisions est compris entre 2004 et 2006 ; non
bien loin du constat fait dans la section précédente. A la
différence de celle-là, la Troisième section de la CDC
comporte une décision236(*) rendue pour les exercices 2007 et 2008. Toujours
est-il que la quantité de décision rendue en dernier ressort par
la CDC au 30 juin 2015 atteint à peine une vingtaine. Ces sections ont
exactement rendues dix-huit (18) décisions de
justice.
La deuxième et la quatrième section de la
Chambre des comptes présentent plus de quatre fois le nombre de
décision rendue par ses deux premières sections. La
quantité de décisions qui y existe est assez
conséquente.
B. L'analyse des décisions de justice de la
deuxième et de la quatrième section de la Chambre des comptes de
la Cour Suprême du Cameroun
La différence de volume qu'il y a entre les
décisions de justice des précédentes sections de la CDC et
celles-ci est assez importante, mais pas surprenante pour autant. Cette
différence procède justement du plus grand nombre de structures
dont les comptes sont contrôlés par ces sections-ci par rapport
à celles-là. Autrement dit, parce qu'il y a plus de structures
comptables dans les CTD que dans l'Etat, il est tout à fait normal que
le nombre de décisions dans les deuxième et quatrième
sections de la juridiction des comptes soient d'une plus grande
quantité. Aussi faut-il dire que la deuxième section de la CDC
compte, au 30 juin 2015, un peu plus d'une quarantaine de décision,
tandis que la quatrième en possède exactement dix rapports
d'observation définitifs.
Au 30 juin 2015, les décisions rendues en dernier
ressort par la deuxième section sont au nombre de quarante-six
(46)237(*). La densité des décisions de justice
de cette section de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun, pourrait refléter une variété bien
diversifiée des griefs constatés par le juge à l'occasion
du contrôle et du jugement des comptes des CTD et de leurs
établissements publics. Cette densité ne tient compte que du
nombre de décisions de cette section, sans nécessairement
emporter une diversification des griefs dont ces décisions sont la
résultante. La situation dans la quatrième section est bien moins
rassurante, en ce sens qu'elle a à son actif, moins du quart des
décisions de la deuxième section de la juridiction
financière.
Sur le fondement de la recommandation relative à la
relecture de « la loi organique relative la Chambre des
comptes238(*) » telle que
présentée dans le premier rapport annuel de ladite juridiction,
les actes de justice rendus par la Quatrième section sont
« des observations dans un rapport adressé aux
organes de tutelle » dont relèvent les
gestionnaires des comptes des entreprises du secteur public et parapublic,
à savoir les « commissaires aux
comptes239(*) ». Les actes de
justice rendus en dernier ressort par la quatrième section de la
juridiction financière sont donc des rapports d'observation devenus
définitifs (ROD). Ils sont de même nombre que les
décisions de la troisième section de ladite juridiction, soit
dix240(*)
(10) exactement.
Au final, en faisant la comptabilité des
décisions rendues par les sections chargées du contrôle et
du jugement des comptes, l'on se rend compte que celles-ci sont de
soixante-quatorze (74) au total. Ce tout donne en moyenne
dix-huit (18) décisions par section entre 2004 et
2015 ; soit à peu près deux décisions par an pour
chaque section. Ce qui s'avère être très insignifiant, en
neuf (09) ans d'exercice de la CDC. Les décisions
rendues par la juridiction des comptes sont donc de soixante-quatorze au 30
juin 2015. Ce dénombrement étant fait, il convient
désormais de faire le ratio entre ces décisions et celles qui
portent sur a sincérité des comptes. Le but étant de voir,
dans ces décisions, la quantité de décision sur la
sincérité des comptes.
Paragraphe II : LE BILAN DE L'ANALYSE DES DECISIONS DE
LA CHAMBRE DES COMPTES DE LA COUR SUPREME DU CAMEROUN : LA QUANTITE DES
DECISIONS SUR LA SINCERITE DES COMPTES
L'étude qui est la nôtre porte sur le contentieux
de la sincérité des comptes au Cameroun ou plus
précisément de son encadrement juridique. Aussi, faut-il,
après l'analyse susvisée, recentrer la réflexion dans sa
juste consistance. A cet effet, il convient de faire une scission de ces
décisions. D'un côté celles qui portent sur des principes
autres que celui de la sincérité (A) et de
l'autre, celles (s'il y en a) qui portent sur la sincérité des
comptes (B).
A. La grande quantité des décisions
portant sur les principes autres que celui de sincérité des
comptes
«A posteriori«, le bilan à faire en
ce qui concerne le volume de décision sur les principes autres que celui
de sincérité des comptes, est assurément leur grande
quantité. Il y a même lieu de requalifier cette quantité,
d'autant plus qu'elle est majoritaire voire dominante.
Les décisions (au sens strict du terme)
analysées en amont font, toutes, état des violations du principe
de régularité des comptes. Au sens large, l'on pourrait convenir
qu'il y a quand même un souci de sincérité des comptes dans
certaines de ces décisions. Qu'à cela ne tienne, la
quantité de décisions sur les autres principes domine celle sur
la sincérité. Les décisions de la deuxième section
en peuvent servir de preuve à cette affirmation. Aucune décision
de cette section ne porte sur la sincérité des comptes.
Globalement, les décisions de justice de la deuxième section sont
rendues au titre des sanctions pécuniaires pour
irrégularité comptable241(*). L'essentiel de celles-ci, soit quarante
(40) en réalité, condamne les comptables
à des peines d'amende, soit pour retard242(*) dans la production des
comptes, soit pour non production243(*) ou défaut de production des comptes. Des
décharges par annulation244(*) des amendes sont également prononcées.
Les autres sections relèvent des irrégularités comptables
à travers les décisions qui s'y trouvent. Dans la première
section, en dehors des arrêts SADOU Gabriel245(*),EDOU OLO'O
Jean Louis246(*), MBARGA
Jean Claude247(*)et NDZANA Jean248(*), les quatre
(04) autres arrêts relèvent des cas
d'irrégularité comptable. Dans la troisième section il en
est de même. A l'exception de l'arrêt dame NANGA
Rébecca épouse EVINA NDO249(*), les neuf (09) autres
décisions portent sur des irrégularités comptables.
Les décisions (au sens large), mais plus exactement les
rapports de la quatrième section de la CDC portent sur la
sincérité des comptes. Aussi convient-il d'en évaluer la
quantité.
B. L'infime quantité des décisions sur la
sincérité des comptes au Cameroun
Au 30 juin 2015, il existe soixante-quatorze
(74) décisions rendues en dernier ressort par la CDC.
Aucune de ces sections ne possède la moindre décision de justice
(au sens strict du terme) sur la sincérité des comptes, bien que
l'on puisse retrouver dans certaines des traces d'insincérité
comptables. Dans ce sens il y a lieu de dire que si c'est l'exception qui
confirme la règle, elle n'est cependant pas la règle. L'on ne se
peinera donc plus à la recherche de ce qui n'existe pas encore au
Cameroun. L'on présentera plutôt celles des décisions qui
relèvent, peu ou prou, des griefs d'insincérité comptable.
Par soustraction du nombre de décisions sur la régularité
des comptes par rapport l'ensemble des décisions de la CDC, l'on
constate qu'il reste quinze (15) décisions. Celles-ci
sont celles qui présentent ces traces d'insincérité
comptable.
La quantité des décisions mettant en exergue des
traces d'insincérité des comptes est donc de quinze
(15). Par rapport à l'ensemble des décisions de
la CDC, celles sur la sincérité n'existent pas. Qu'à cela
ne tienne, celles des décisions qui présentent des traces
d'insincérité sont très infimes. D'où la
nécessité de réitérer l'insuffisance quantitative
de l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la sincérité
des comptes.
Depuis que la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun exerce ses fonctions juridictionnelles, soixante-quatorze
décisions ont été rendues au 30 juin 2015. Cette
quantité n'est déjà pas assez suffisante en neuf ans
d'expérience quand on sait la quantité moyenne de décision
rendue par chaque section ; et «a fortiori« en ce qui
concerne l'encadrement particulier du contentieux de la sincérité
des comptes. Relevant davantage d'un « contrôle de
qualité... gage de fiabilité250(*) », l'encadrement du
contentieux de la sincérité des comptes par le juge appelle
nécessairement à plus de tact de celui-ci dans son office. Ce qui
justifie que l'on s'intéresse à la qualité de cet
encadrement.
Section II : L'INSUFFISANCE QUALITATIVE DE
L'ENCADREMENT DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU CAMEROUN
L'insuffisance quantitative, si elle peut être
justifiée par des questions de temps (par l'intervalle de temps
assez court entre la date prévue pour l'application de la
sincérité des comptes, soit le 1er janvier 2013, et
2015), l'insuffisance qualitative quant à elle ne peut
qu'être expliquée. En effet, rien ne peut justifier une mauvaise
qualité ou une qualité plus ou moins bonne de l'encadrement du
contentieux de la sincérité des comptes par le juge. C'est dire
que les décisions doivent être de bonnes voire d'excellente
qualité, d'autant plus que la (certification) sincérité
des comptes suggère que « les finances publiques
soient aussi claire et intelligibles que les livres des comptes d'un
marchand » comme le souhaitait jadis le
troisième président des Etats-Unis (4 mars 1801 - 4 mars 1809),
Thomas JEFFERSON. Cette clarté et cette
intelligibilité couplée à l'obligation de
sincérité des comptes sont les éléments que le juge
doit prendre en considération pour rendre des décisions de
qualité.
L'insuffisance qualitative de l'encadrement jurisprudentiel du
contentieux de la sincérité des comptes est telle qu'au Cameroun,
bien qu'il n'y ait « pas encore de
décision251(*) »y relatives, il y a
cependant des traces de sincérité dans certaines de
décisions rendues en dernier ressort par la CDC. Ces traces
révèlent l'insuffisance dont il est question à maints
égards. Lorsque le juge, dans ses décisions, n'évoque pas
simplement des griefs d'insincérité, il en fait allusion
(paragraphe I). Par ailleurs, alors qu'il a
détecté des cas d'insincérité, il n'est pas
toujours pris en compte dans sa décision finale (paragraphe
II). Dans ce dernier cas, c'est encore la régularité des
comptes qui lui semble préoccupante. Dans tous ces cas, eu égard
à ces faits du juge, il est évident que la qualité va
decrescendo.
Paragraphe I : LA LEGERE APPRECIATION DE LA SINCERITE
DES COMPTES PAR LE JUGE CAMEROUNAIS DES COMPTES
L'on ne doit pas conclure, parce qu'il n'y a pas encore de
décision sur la sincérité des comptes, que le juge
n'apprécie pas la sincérité des comptes des comptables qui
relèvent de sa juridiction. En effet, le juge camerounais des comptes a
quand-même le souci de protéger sincèrement la fortune
publique, quoi que cette protection soit moins avérée qu'elle le
devrait. Cette légèreté d'appréciation
procède, soit d'une simple évocation (A), soit
d'une simple allusion (B).
A. Des traces d'une simple évocation de la
sincérité des comptes dans les rapports de la quatrième
section de la Chambre des comptes
La quatrième section de la juridiction
financière camerounaise rend des rapports d'observations
(ROD). La différence fondamentale qui existe entre un
rapport252(*) et une
décision, de justice tient à leur caractère qui est
respectivement non décisoire et décisoire253(*). En soi, il n'en demeure pas
moins que les deux actes peuvent être pris par le juge. Il ne s'agit pas
de cela. Il s'agit de mettre en exergue les traces susvisées.
Le juge camerounais des comptes emploie une formule qui lui
est propre pour relever des cas d'insincérité comptables dans
certains rapports de la quatrième section. C'est au travers de cette
formule que l'on se rend compte que le juge se contente d'évoquer la
sincérité des comptes dans ces rapports. Lorsque le juge affirme,
pour des comptes à lui transmis pour y effectuer son contrôle et
son jugement, « ... jette le doute sur la
sincérité... »des états financiers
(ou tout autres synonymes), plutôt que « est
insincère » ; l'on y ressent une
incertitude dans son appréciation. Le juge a repris cette formule dans
deux rapports à l'instar desquels le rapport n° 07/ROD/S4 du 4
décembre 2014, Gilles Roger BELINGA254(*) et le rapport n°
06/ROD/S4 du 4 décembre 2014, André MAMA
FOUDA255(*).
Cependant, d'autres rapports révèlent une
certaine certitude du juge quant à la sincérité desdits
états. Il s'agit du rapport n° 06/ROD/S4 du 4 décembre 2014,
contrôle des comptes d'AYABA HOTEL256(*) ; du rapport n°
08/ROD/S4 du 14 novembre 2013, Henri NJALLA QUAN257(*) ; le rapport n°
07/ROD/S4 du 14 novembre 2013, David NKOTO EMANE258(*) et le rapport n°
14/ROD/S4 du 20 décembre 2012, TIATI A NGAE259(*). Quoi qu'il en soit, du fait
que ces positions du juge soient adoptées dans des actes non
décisoires, elles apparaissent comme de simples affirmations gratuites,
qui ne lient obligatoirement les intéressés.
Si l'on peut tenir la quatrième section de la CDC comme
site à l'intérieur duquel l'on peut aisément trouver des
traces de sincérité ou d'insincérité des comptes,
dans les autres sections, «a contrario« ce sont de simples
allusions qui y sont faites.
B. Quelques allusions de la sincérité des
comptes par le juge camerounais des comptes dans les décisions des
autres sections
Certaines décisions de la Chambre des comptes de la
CSC, notamment celles des sections première et troisième font
allusion aux griefs d'insincérité comptable sans toutefois
employer la terminologie
« sincérité » ou
« insincérité ». En effet c'est
à travers le contenu de ce principe que l'on se rend compte que le juge
des compétent avait déjà (avant la réforme du droit
public financier), ce souci de sincérité des comptes.
Dans l'arrêt n° 08/CDC/CSC/S1 du 19 novembre 2009,
SADOU Gabriel, l'injonction pour l'avenir n°2 portant sur
la discordance du montant entre l'état des restes à payer et
l'état de développement des dépenses260(*), fait état d'une
insincérité comptable matérielle. Il s'agit d'une allusion
à une insincérité des comptes. Dans le même sens, un
cas d'insincérité comptable a été le fait d'un
« comptable reconnu dément261(*). »
Il en a été ainsi dans l'arrêt n° 04/CSC/CDC/S1,
NDZANA Jean du 05/11/2005. Ces deux cas de la première
section ne sont pas uniques en leur genre. Dans la troisième section, la
décision rendu le 07 juillet 2010 dans l'affaire dame NANGA
Rébecca épouse EVINA NDOs'inscrit dans
la même optique. Il s'agit de l'unique décision de justice, rendue
en dernier ressort au 30 juin 2015, qui contient des traces
d'insincérité des comptes dans la section de contrôle et de
jugement des comptes des comptables des établissements publics de
l'Etat.
A travers les injonctions n° 1, 2 et 3 sur la ligne des
comptes ; l'injonction n° 1 sur le contrôle des pièces
justificatives ; le tableau n° 2 de l'injonction n° 4 ; le
tableau n° 6 de l'injonction n° 8 ; le tableau n° 7 de
l'injonction n° 9 ; le tableau n° 12 de l'injonction n° 13
de l'arrêt n°14/AD/S3/10 du 07 juillet 2010 susvisé, allusion
est faite quant à l'insincérité comptable sans que le juge
l'y qualifie ainsi, pour des raisons d'imprécision des modalité
d'application262(*) de
la sincérité des comptes, mais surtout d'imprécision de la
certification263(*) de
la ligne des comptes.
- Sur la ligne des comptes :
· Injonction n° 1 :
« Attendu que le premier arrêt portait une
réserve sur la ligne de compte et enjoignait au comptable de
produire : - l'état de concordance bancaire pour le compte
logé à AFRILAND FIRST BANK, ainsi que l'original du
relevé ; - l'historique de son compte à la SGBC permettant
de dégager (...) un état de concordance pour ce
compte...
Attendu que dans sa réponse aux injonctions
le comptable n'a pas produit les pièces à lui
réclamées. »
· Injonction n°
2 :« Attendu que le premier arrêt
enjoignait à Mme NANGA Rébecca épouse EVINA NDO d'apporter
(...) la preuve du reversement à la caisse de l'Hôpital
Général de Yaoundé la somme de 51 215 499FCFA
(...) ou d'apporter toute autre justification au motif que le solde de compte
caisse au 31/12/2004 figurant dans la balance générale est de
5 062 408F alors que le procès d'encaisse à la
même date indique un solde de 56 277 907 soit une
différence de 51 215 499 FCFA ;
Attendu qu'en réponse aux injonctions, le
comptable s'est contenté de reprendre les calculs qui ont permis de
dégager le solde du compte caisse sans apporter aucune nouvelle
explication (...) ;
Que cette réponse ne donne pas satisfaction
à l'injonction. »
· Injonction n° 3. Cette injonction
enjoignait Mme NANGA Rébecca épouse EVINA
NDO« d'apporter (...) la preuve du reversement à la
caisse de l'Hôpital Général de Yaoundé de la somme
de 10 304 727FCFA au besoin de ses deniers personnels, ou d'apporter
toute autre justification.
Attendu que l'on avait constaté que le
relevé bancaire du CREDIT LYONNAIS CAMEROUN indique un solde de
27 690 144, tandis que le solde dans les livres du comptable est de
17 385 417FCFA, soit un écart de 10 304 727FCFA.
L'état de concordance bancaire est incohérent et ne justifie donc
pas cet écart.
-En conséquence, il est enjoint (...) de
justifier les déficits relevés dans les comptes des
disponibilités. »
« La ligne de compte est
certifiée - au 31/12/2004 au montant total des disponibilités de
25 363 302FCFA : à savoir 5 062 408 pour la
caisse et 20 300 894 pour la banque ».
- Le contrôle des pièces justificatives fait
état des mêmes écarts ou dépassements264(*). Les tableaux
n°2265(*) ;
n°6266(*) ;
n°12267(*)
présentent des écarts constatables entre des montants
censés être identiques ou exacts.
L'arrêt dame NANGA Rébecca épouse
EVINA NDO présente des traces d'insincérité
comptable. Les extraits de cette décision susvisés montrent
clairement des écarts, des incohérences ou des
dépassements synonymes d'insincérité des comptes.
Des traces d'insincérité comptables sont
appréciables dans les décisions de justice rendues en dernier
ressort par les sections Première et Troisième de la
CSC/CDC, bien que les normes de ces époques ne
permettaient pas au juge des comptes de statuer sur la sincérité
des comptes. Malgré le retard268(*) qu'a connu la juridiction des comptes, quant
à l'exercice intégral de ses compétences, l'on a pu
relever quelques allusions à la sincérité comptable
d'aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas lieu de dire que ces traces
suffisent à dire que le contentieux de la sincérité des
comptes est effectif ou qu'il bénéficie d'un encadrement
jurisprudentiel suffisant. Ceci d'autant plus qu'il est arrivé que le
juge, par omission ou involontairement, ait relevé des cas des anomalies
dans les états financiers dont il n'a pas pris en considération
dans sa décision finale.
Paragraphe II : L'INSUFFISANTE CONSIDERATION DE LA
SINCERITE DES COMPTES PAR LE JUGE CAMEROUNAIS DES COMPTES
Considérer quelque chose, c'est prendre la chose au
sérieux. Avant la consécration du principe de la
sincérité des comptes, il est, à plusieurs reprises,
arrivé que le juge des comptes se souci de l'exacte concordance des
comptes tenus par qui de droit. Dans ces cas, il recommandait aux comptables
concernés, « de veiller pour l'avenir sur l'exacte
concordance269(*) » des états
financiers.Mieux, lorsque le juge constitue EDOU OLO'O Jean
Louis« débiteur envers le Trésor public de la somme
de 520 091 francs CFA270(*) », c'est pour
résorber un détournement de deniers publics à la base
duquel se trouve une insincérité comptable. Assurément,
ces injonctions du juge renseignent sur la volonté de celui-ci de savoir
que les comptes sont corrects, exacts, bref, sincères.
«A contrario «, lorsque le juge
relève des écarts dans les comptes qu'il juge sans les
considérer dans sa décision finale, il y a lieu de dire qu'il ne
considère pas suffisamment les griefs (d'insincérité) qui
les sous-tendent. Cette façon de faire a pour effet de consolider la
considération (déjà suffisante) du principe de
régularité des comptes (A) audétriment de
celui de sincérité des comptes (B).
A. Une plus grande considération des griefs de
régularité des comptes par le juge camerounais des comptes
Le juge des comptes, dans son office, a tendance à
priser le contrôle et le jugement des comptes sur la base du principe de
la régularité. Cette donne laisse croire qu'au Cameroun, le
contrôle et le jugement des comptes n'existe que pour la
régularité des comptes Pourtant, la réforme271(*) est très
claire272(*) à ce
sujet. Le règlement sur la comptabilité publique l'est encore
plus. Le juge doit certifier de la régularité, de la
sincérité et de la fidélité des comptes.The
results of the Audit Bench's decisions are very clear. This decisions concerne
more the principle of regularity than the others. The lot of decisions of the
second section of this Bench, may be the proof.Aucune des décisions
de la deuxième section (section qui comporte plus de 50% des
décisions de la juridiction)de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême du Cameroun. Mieux, en dehors des décisions qui
contiennent des traces de sincérité des comptes, l'on totalise
cinquante-neuf décisions sur la régularité des comptes.
Ceci suffit à justifier que le juge semble avoir une priorité
assez poussée à considérer davantage les griefs
d'irrégularité comptable. La considération qu'il a pour le
contrôle et le jugement de la sincérité des comptes est
assez légère, que dire, insuffisante. Aussi faut-il
préciser que dans certaines décisions de la CDC, le juge a
négligé ces traces d'insincérité comptable en
portant haut les griefs d'irrégularité des comptes.
B. Une moindre considération des griefs de
sincérité des comptes par le juge camerounais des comptes
Une affaire, ELUNG PAUL CHE, du 11 juin 2009
fait état d'une difficulté pour le juge d'opérer la
scission entre « sincérité du
comptable » et « sincérité des
comptes ».L'article 41 de la loi constitutionnelle du 18 janvier
1996 précise bien le domaine «rationae materiae« du
contentieux de la sincérité des comptes. Le contentieux (de la
sincérité) des comptes tient à la situation des comptes et
non à la moralité de ceux qui tiennent les comptes. Davantage, la
bonne ou la mauvaise foi du comptable procède davantage la
légalité273(*)sur la tenue des comptes.
En effet, « Sur l'injonction n°3
portant sur les cambriolages », lorsque le juge
lève l'injonction prononcée par l'arrêt du 15 mai 2004,
pour « bonne foi » de
M.ELUNG PAUL CHE, le « déficit
qui se trouve dans ses écritures » ne trouve pas
pour autant sa solution. Le déficit (insincérité) demeure
alors que le juge en fait fi. Le grief causé les déficits dans
les comptes tenus par M.ELUNG PAUL CHE sont de ce fait
minorés au profit du contrôle de la légalité ;
ce qui n'est pas normal. Plus loin, dans l'injonction
n°7274(*)
de la même affaire, le juge lève l'injonction prononcée par
l'arrêt du 15 mai 2008. Alors que « dans sa
réponse, le comptable déclare qu'il s'agit d'une confusion de
document lors de la constitution des liasses du compte de
gestion », le juge précise
« qu'il s'est agi d'une erreur qui ne peut être
assimilée à une infidélité ; Qu'il convient de
lever l'injonction. » Quand bien même cette
« confusions » ne saurait être
assimilée à une infidélité, il n'en demeure pas
moins qu'il s'agit tout de même d'une erreur (manifeste). Or une erreur
dans les comptes donne lieu à des anomalies, donc à une
insincérité. Mieux le principe de
« fidélité des états financiers
(...) n'est en principe pas séparable de la poursuite
«circonspecte« des objectifs de sincérité275(*)
(...) ».
Il y a lieu de dire au regard de ce qui précède
que le juge camerounais des comptes n'a pas encore la parfaite maitrise du
principe de sincérité des comptes pour pouvoir rendre de bonnes
décisions y relatives. Ce qui semble expliquer son attitude quant
à l'appréciation de la sincérité des comptes.
L'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la
sincérité des comptes au Cameroun, est eu égard à
ce qui précède, insuffisant. Que l'on ne requiert que la
quantité ou la qualité des décisions rendues en dernier
ressort par la Chambre des comptes de la Cour Suprême, en matière
de sincérité des comptes, le constat demeure quasiment le
même. La situation quant à la double insuffisance quantitative et
qualitative est avérée. Cet état des choses est assez
gênant quand on saitnon seulement qu'il n'existe toujours aucune
décision sur la sincérité des comptes au Cameroun ;
mais encore, quand bien même il n'existe que des traces de
sincérité des comptes dans certaines décisions, celle-ci y
est légèrement appréciée ou
légèrement pris en considération. Cette
légèreté d'appréciation par le juge des comptes
peut néanmoins être expliquée. Plusieurs raisons peuvent
expliquer cette triste réalité. Il y a donc lieu d'envisager les
raisons de cette double insuffisance quantitative et qualitative.
Chapitre II : LES RAISONS DE LA DOUBLE
INSUFFISANCE QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DE L'ENCADREMENT DU CONTENTIEUX DE LA
SINCERITE DES COMPTES AU CAMEROUN
Deux dates doivent être prises en compte pour
circonscrire l'espace de temps à l'intérieur duquel la mission
constitutionnelle de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun a commencé et continue de s'effectuer : 2004 et 2015. La
date de 2004276(*) est
celle à laquelle l'article 78 alinéa 1er de la loi de
2003, fixe le début de cette mission double de contrôle et de
jugement des comptes. En ce qui concerne l'objet de cette recherche, le
contrôle et le jugement des comptes sur la base du principe de
sincérité des comptes intervient au Cameroun avec la
réforme du droit public financier277(*) en 2007. Alors que l'article 29 alinéa 2 de
la loi de 2003 dispose que la juridiction financière certifie, par
arrêté de compte, la ligne de ceux-ci, cette certification est
rendue explicite en 2013, avec le règlement général de la
comptabilité publique (RGCP)278(*). Ceci est d'autant plus vrai que, l'article 65 du
régime financier de l'Etat279(*) précise que les
«modalités d'application des articles 60 à 64
sont précisées par décret portant règlement sur la
comptabilité publique280(*). » L'article 60 de cette loi
est le fondement281(*)
de la sincérité comptable. Le régime financier de l'Etat
qui consacre ce principe entre intégralement282(*) en vigueur dès le
1er janvier 2013. En principe, ce n'est qu'à partir du 15 mai
2013 que le contentieux de la sincérité des comptes, eu
égard à l'article 65 susvisé, prend tout son sens. De
cette date au 30 juin 2015, l'expérience de la Chambre des comptes, en
matière de contentieux de la sincérité des comptes, est
d'environ deux (02) ans.
La tolérance voudrait que l'on ne tienne pas une grande
rigueur quant à l'immaturité de la juridiction des comptes en
matière de contrôle et de jugement de la sincérité
des comptes au Cameroun, d'autant plus que l'encadrement jurisprudentiel du
contentieux de ce principe est doublement insuffisant.
En termes de quantité de décision sur la
sincérité des comptes, l'on note une absence totale. En termes de
qualité, bien qu'il n'y ait pas de décisions sur la
sincérité des comptes, il y a cependant quelques traces.
Celles-ci, révèlent que le juge n'a pas encore la parfaite
maîtrise du principe. Ces décisions en témoignent
davantage.
Un certain nombre de raisons tendent à apporter des
éclaircis quant à cette situation. Elles tiennent au même
cheminement que dans le précédent chapitre. D'un
côté, des raisons justifient l'insuffisance quantitative
(section I) et de l'autre, d'autres en font de même pour
l'insuffisance qualitative (section II).
Section I : LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE
QUANTITATIVE DE L'ENCADREMENT JURISPRUDENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE
DES COMPTES AU CAMEROUN
« Le droit vit de fictions qui
s'opposent au réel, officialise le mensonge et fabrique
l'erreur283(*) »affirme Jean-Louis
BAUDOUIN. S'il faut dire dans ce sens que le contentieux de la
sincérité des comptes bénéficie d'un encadrement
normatif et jurisprudentiel optimal, ce serait conforter davantage cette
affirmation de Jean-Louis BAUDOUIN. Il n'en sera pas ainsi.
Schématiquement, le contentieux de la
sincérité des comptes renvoie à l'ensemble des
étapes qui partent de d'un grief d'insincérité comptable
au rétablissement de la ligne des comptes par qui de droit.. A la
vérité, le juge des comptes n'a pas encore rendu de
décisions relatives à la sincérité des comptes.
Cette absence de décision sur la sincérité des comptes
pose un problème réel quant à la quantité de
décision et peut justifier de ce fait, l'insuffisance quantitative dont
s'agit. Mais qu'à cela ne tienne, plusieurs autres raisons peuvent
justifier ce type d'insuffisance. Alors que certaines sont extrinsèques
à la juridiction des comptes, d'autres quant à elles, leurs sont
intrinsèques.
En ce qui concerne les raisons extrinsèques, il faut
dire qu'elles tiennent comptes des compétences de la juridiction des
comptes (paragraphe I). Les raisons intrinsèques quant
à elles prennent en considération l'office du juge proprement
dit, à savoir le contrôle et le jugement des comptes
(paragraphe II).
Paragraphe I : LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE
QUANTITATIVE D'ORDRE EXTERNE
Les raisons de l'insuffisance quantitative d'ordre externe
à la juridiction des comptes renvoient à l'ensemble des
difficultés extérieures (qui ne sont le fait de la juridiction)
à celle-ci. Ces raisons ou cause ont pour conséquence principale
de limiter la quantité des décisions en général et
«a fortiori«, celles sur la sincérité des comptes.
Cette limitation de la quantité des décisions de
justice dans la juridiction des comptes est due aux velléités de
la production des comptes au juge (A) et à
l'éparpillement des compétences de ladite juridiction
(B). Cet éparpillement a pour effet d'embarrasser le
juge qui, dans son office, pourrait ne pas statuer. Aussi faut-il harmoniser et
actualiser ces compétences.
A. Les velléités de la production des
comptes au juge des comptes
L'analyse des décisions de la deuxième section
de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun permet de
remarquer qu'au 30 juin 2015, il n'existe aucune décision de justice
définitive sur la sincérité des comptes. L'on pourrait
croire qu'il s'agit d'une section chargée de la sanction du retard dans
la production des comptes284(*) ou de la sanction de la non production de ceux-ci.
C'est dire que les décisions de justice de cette section portent
essentiellement sinon principalement sur ces sanctions. Quarante
(40) décisions sur quarante-six (46)
font état de ces sanctions. Dans tous les, les décisions de cette
section portent sur la régularité des comptes285(*).
Des raisons connexes à ceux susvisés sont
contenues dans les rapports annuels produits à ce jour. Le chapitre
1er de la quatrième partie du rapport annuel de 2012 est
intitulé « Les recommandations antérieures
à l'exercices 2012 dont la mise en oeuvre reste
attendue ». Dans la section 1ère de
ce chapitre sur la tenue et la production des comptes de gestion des comptables
de l'Etat, la recommandation qui y est faite relève qu'
« il importe que leurs soldes dans les trésoreries
soient dûment justifiées (...), au risque d'engager les
activités de cette caisse sur des bases peu fiables.286(*) »
Il est important que les comptables produisent les comptes
dans les délais, d'autant plus que des comptes produits à la
Chambre des comptes constituent le socle sur lequel elle exerce sont
contrôle et peut de ce fait les juger sincères ou
insincères. Aussi faut-il convenir que « le
respect des principes (...) comptables aboutit inévitablement à
l'amélioration de l'information sur l'état des finances et la
reddition des comptes de l'Etat287(*) » et donc, à la
compétence du juge des comptes.
De tout ceci, il ressort desdites velléités
à savoir le retard dans la production des comptes et la non production
de ceux-ci, qu'elles limitent assurément le nombre ou la quantité
de décisions à rendre au cours d'une période
donnée. Toutes choses qui expliquent que le pourcentage de
décisions produites par an soit si faible. L'éparpillement des
compétences de la CDC renforce ces velléités à
maints égards.
B. L'éparpillement des compétences de la
Chambre des comptes et l'inexistence de la Cour des comptes au Cameroun
Le Conseiller Maître à la Chambre des comptes de
la Cour Suprême du Cameroun, Philippe THEUMOUBE,dans un
exposé portant sur le particularisme de la Chambre des comptes,a
réitéré au nom de cette juridiction la
nécessité d' « une nouvelle écriture
de la loi de 2003 qui intégrerait toutes les
compétences288(*) ». Selon le Conseiller
Maître, « l'exercice de ces compétences
dispersées dans plusieurs lois et règlements rapprochent la
Chambre des Comptes de la Cour Suprême de la conception originale du
contrôle des comptes publics (...) des Directives CEMAC289(*) ».
« Sans l'être sur le papier, la Chambre des Comptes
exerce des prérogatives assez proches de celles d'une Cour des Comptes
version CEMAC, en réalité proche d'une Cour des Comptes selon
l'INTOSAI », précise-t-il plus loin. Dans le
même sens, n'eut été l'esprit du texte et la
finalité générale du contrôle des comptes de l'Etat,
l'application de la loi de 2003 n'est non seulement plus adaptée
aujourd'hui, mais encore il faut qu'elle soit reformée.
Par ailleurs, la juridiction camerounaise des comptes est une
chambre à l'intérieur d'une Cour de justice, la Cour
Suprême. C'est un réel problème.
En effet, la Constitution en vigueur au Cameroun dispose que
« Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour
suprême, les cours d'appel, les tribunaux.290(*) » Il
n'existe toujours pas de Tribunaux Régionaux des Comptes au Cameroun.
L'article 79 alinéa 3 de la loi de 2003 est en le fondement291(*). Toutefois, le Cameroun est
membre de la CEMAC depuis le 16 mars 1994, date de la conclusion du
Traité CEMAC. En tant que membre de cette communauté, les
référentiels normatifs de la CEMAC sont d'application directe au
Cameroun, conformément à l'article 3 alinéa 2 de la loi de
2007 qui dispose que la loi de finance « prend en compte
les directives de convergence des politiques économiques et
financières résultant des conventions internationales et
régionales auxquelles la République du Cameroun
adhère. » Dans ce sens, il ne serait pas
impertinent de se demander pourquoi l'article 72 de la Directive communautaire
CEMAC sur les lois de finances292(*) est mis en veille. Ceci est d'autant plus vrai que
sur le fondement de ces articles 72 et 3 alinéa 2 susvisés, il
devrait y avoir une Cour des Comptes au Cameroun. C'est dans ce sens que le
Conseiller Maître propose « l'internalisation des
Directives CEMAC par la Création d'une Cour des Comptes de pleine
juridiction au Cameroun.293(*) »
Au surplus, il y a lieu de réitérer le vieux
problème que la Chambre des comptes à signifier au Parlement dans
son premier rapport annuel.
Dans une des recommandations du Premier rapport annuel de la
Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, la juridiction
financière pose le problème, non résolu à ce jour,
qui suit. « Au terme de la loi organique du 21 avril
2003, les comptes des entreprises du secteur public et parapublic sont
justiciables de la Chambre des Comptes. Bien que compétente pour les
contrôler, la Chambre ne peut les juger en l'absence de comptable public
dans ces structures. Des lors, elle se limite a la formulation des observations
dans un rapport adresse aux organes de tutelle.
Pour tenir compte de cette situation, la Chambre
recommande la reformulation des articles 2 et 8 de la loi
précitée de la manière suivante :
1- Article 2 nouveau :
1) La Chambre des Comptes contrôle et juge les
comptes ou les documents en tenant lieu des comptables publics patents ou de
fait :
- de l'Etat et de ses Etablissements Publics
;
- des Collectivités Territoriales
Décentralisées et de leurs
Etablissements Publics.
2) La Chambre des Comptes contrôle et formule
ses observations sur les comptes des entreprises du secteur public et
parapublic.
3) Elle statue souverainement sur les
décisions rendues en dernier ressort par les juridictions
inférieures des comptes.
4) Elle connaît de toute autre matière
qui lui est expressément attribuée par la loi294(*)
(...) »
Les raisons d'ordre externe sus présentées, ne
sont assurément pas toutes identifiées. Néanmoins, elles
ne sont pas moins problématiques quant àla densification des
décisions de justice sur la sincérité des comptes.
Les raisons d'ordre interne amènent à envisager
autrement, la tendance qu'a le juge des comptes à mettre l'accent sur le
contrôle et le jugement de la conformité des comptes aux lois et
règlementations en vigueur au Cameroun.
Paragraphe II : LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE
QUANTITATIVE D'ORDRE INTERNE
A l'instar des raisons d'ordre externe, celles-ci sont
également problématiques. A la différence de
celles-là, celles-ci sont le fait du juge des comptes.
Sur le fondement des articles 45 de la Constitution
camerounaise, 73 de la Directive communautaire CEMAC sur les lois de finance et
l'article 3 alinéa 2 de la loi portant régime financier, la
certification de la sincérité des comptes devait être
effectuée au Cameroun dès janvier 2012 au moins.
L'article 45 susvisé dispose de la
supériorité des traités approuvés sur les lois,
dès leur publication. Le Cameroun étant membre de la CEMAC, cette
formalité est satisfaite bien que le juge a attendu l'entrée en
vigueur intégral de la loi portant régime financier de l'Etat,
soit un an après le 1er janvier 2012 susvisé. C'est
à croire que le traité CEMAC est inférieur à la loi
de 2007. L'article 73 susvisé dispose que la juridiction des comptes
certifie la sincérité du compte général de l'Etat.
De mémoire, le premier rapport d'observation de la Quatrième
section de la Chambre des comptes qui fait constater un grief
d'insincérité comptable a été rendu en date du 18
juillet 2013295(*). Il y
a lieu de constater un certain laxisme du juge dans l'application de la
Directive communautaire, d'autant plus qu'elle lui permettait de devancer
l'article 65 la loi de 2007, en procédant à la certification de
la sincérité des comptes. C'est dans ce sens que s'inscrivent les
articles 45 de la constitution et 3 alinéa 2 de la loi de 2007. Elles
autorisent le juge des comptes à prendre en compte des Directives
communautaires dans son office. Ce qui est fait au Cameroun n'est pas ce qui
devrait l'être.
En effet, le juge camerounais des comptes a uniquement tenu
compte de la législation nationale au détriment des normes
internationales. Ce fait a eu pour conséquence, dans la
réalité, de limiter l'office de la juridiction des comptes au
respect du premier régime financier, bien que le second existe
déjà. Aussi constate-t-on une accentuation du contrôle et
du jugement de la régularité des comptes (A) par
rapport à celui de sincérité des comptes
(B).
A. Le contrôle et le jugement maximum des comptes
quant à la régularité comptable
L'analyse de l'ensemble des décisions de justice
existant dans la CDC au 30 juin 2015, révèle une grande
quantité de décisions sur la régularité des
comptes, par rapport à celles sur la sincérité des
comptes.
En effet, les décisions rendues en dernier ressort par
les sections de contrôle et de jugement de la CDC sont de
soixante-quatorze (74) au total. Toutes portent sur la
régularité des comptes. Il n'y a aucune décision sur la
sincérité des comptes. Le postulat de l'inexistence des
décisions de justice sur la sincérité des comptes continue
de prospérer au Cameroun. La justification fondamentale de cette
différence quantitative, procède de ce que la
régularité des
comptes est un principe qui, en droit, se pose d'office avec
la norme qui le consacre. La règle selon laquelle la loi est
d'application directe dès sa publication et qu'il faut s'y conformer,
est autrement le contenu du principe de régularité en
matière comptable. Dans ce sens, peu importe que la loi consacre ou non
le principe de régularité, le juge, dans le contrôle de la
légalité financière procède au contrôle de
régularité. C'est dire en d'autres mots que le principe de
régularité comptable est plus ancien dans le droit public
financier que celui de sincérité. En conséquence, le
volume de décision sur la régularité et celui sur la
sincérité ne peuvent être équilibrés. Dans le
même sens, la loi n°2007/006 du 26 décembre 2007 portant
régime financier vient juste réitérer ce principe qui
existe déjà, a contrario de celui de sincérité qui
y est à peine consacré et dont les modalités d'application
sont quelque peu fragilisées par la date de son entrée en vigueur
(intégral).
Le contrôle et le jugement des comptes est donc
majoritaire en ce qui concerne la régularité comptable. En ce qui
concerne la sincérité des comptes, il reste minoritaire.
B. Le contrôle et le jugement minimum des comptes
quant à la sincérité comptable
Le contrôle et le jugement de la sincérité
des comptes est, au Cameroun, dans ses balbutiements. Eu égard à
la date à laquelle le premier ROD(présentant des traces de
sincérité des comptes) a été rendu, il y a lieu de
préciser que les modalités d'application de la
sincérité des comptes sont entrée en vigueur dès
mai 2013 avec le RGCP. L'intervalle de temps qu'il y a entre mai 2013 et juin
2015 est d'environ deux (02) ans.
D'un point de vue réaliste, si le manque de
décision sur la sincérité des comptes ne peut être
justifié pour des raisons de temps, il n'en demeure pas moins que l'on
ne saurait exiger au juge des comptes une pléthore en la
matière.
Le taux nul de décision sur la sincérité
des comptes peut être mieux appréhendé par des raisons qui
expliquent son insuffisance en termes de qualité. C'est dire qu'il est
indispensable d'envisager le prisme de l'insuffisance qualitative qui va de
pair avec celle-ci.
En ce qui concerne la quantité, l'insuffisance de
l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la sincérité des
comptes est justifiée par des raisons externes à la juridiction
des comptes d'une part, et par des raisons internes d'autres part. Les
velléités de la production des comptes et l'éparpillement
des compétences de la juridiction des comptes participent des raisons
externes. Les raisons internes quant à elles mettent en relief le
contraste entre le contrôle et le jugement des comptes quant à la
régularité des comptes et à la sincérité des
comptes. Toutes ces raisons limitent la floraison quantitative des
décisions de justice en général et des décisions de
justice sur la sincérité comptable en particulier. Ces raisons
sont, sinon indissociables, du moins complémentaires de celles qui sont
d'ordre qualitative. Aussi, convient-il de préciser la consistance des
raisons de l'insuffisance qualitative de l'encadrement dont s'agit.
Section II :LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE
QUALIITATIVE DE L'ENCADREMENT JURISPRUDENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE
DES COMPTES AU CAMEROUN
La particularité d'un encadrement jurisprudentiel du
contentieux de la sincérité des comptes, c'est justement sa
« bonne qualité296(*) ». C'est dire que l'on ne saurait
imaginer, en la matière, un contrôle du juge dépourvu de
qualité. L'appréciation du juge des comptes doit, de ce fait,
être fiable297(*).
Toutes choses qui renchérit le postulat selon lequel, la certification
de la sincérité des comptes suppose un
« contrôle de qualité... gage de
fiabilité298(*) ». Le chapitre
précédent offre la possibilité de se rendre compte de
l'insuffisante qualité de l'encadrement du contentieux de la
sincérité des comptes par le juge, dans son office. Aussi faut-il
préciser qu'il ne sera plus question de raviver cette flamme. Il s'agit
à ce niveau de la réflexion de présenter les raisons qui
peuvent expliquer l'insuffisance qualitative de l'encadrement jurisprudentiel
du contentieux de la sincérité des comptes au Cameroun.
Cette insuffisance peut être expliquée par deux
grandes raisons à savoir, la question de la formation des magistrats des
comptes et au statut des comptables publics d'une part, et par la non
accommodation, par les collectivités territoriales
décentralisées et l'Etat, des dernières mises à
jour de la comptabilité publique camerounaise, d'autre part.
Il va de soi qu'un magistrat des comptes qui n'est pas
suffisamment outillé quant à l'appréciation du principe
hautement technique de la sincérité des comptes, rendra, soit des
décisions d'une moindre qualité, soit aucune décision y
relative,«a fortiori«. Il en est de même pour le
comptable public qui n'en est pas toujours un réellement, mais qui se
retrouve préposé aux comptes discrétionnairement. Ce
carré argumentaire met en exergue le caractère indispensable d'un
passé comptable ou économiste à la base des futurs
magistrats des comptes et des comptables publics (paragraphe
I). Dans le même ordre d'idées, l'actualisation de la
comptabilité publique de la fin des années 90, par le
décret de 2013 sur la comptabilité publique, convie davantage les
CTD et l'Etat à être «up to date«. Le fait que cela ne
soit pas encore le cas, entraine deux choses. D'abord, les entreprises du
secteur public et parapublic conservent leur avance par rapport à ces
deux (CTD et Etat) en matière d'application de sincérité
des comptes. Ensuite, ceux-ci continuent à appliquer la
comptabilité d'antan qui plus est caduque299(*). Cet autre carré
argumentaire présente comme raison à l'insuffisance qualitative
décriée, le défaut de mise à jour des
référentiels appliqués par les CTD et l'Etat
(paragraphe II).
Paragraphe I : LES DIFFICULTES RELATIVES A LA
FORMATION DES MAGISTRATS DES COMPTES ET AU STATUT DES COMPTABLES PUBLICS AU
CAMEROUN
Une chose est sûre, c'est que les magistrats des comptes
et les comptables publics et assimilés, ne sont pas
nécessairement des économistes ou simplement de fins comptables
à la base. Or, la sincérité comptable suppose du tact dans
son appréciation aux fins de qualité et de fiabilité. Ce
défaut, pourrait être tenu pour « la raison
principale » de l'insuffisante qualité de l'encadrement
jurisprudentielle du contentieux de a sincérité des comptes au
Cameroun. L'on présentera tour à tour les difficultés
relatives à la formation des magistrats des comptes (A)
et celles relatives au statut des comptables publics (B).
A. Les difficultés relatives à la
formation des magistrats des comptes au Cameroun
Le principe de sincérité comptable, plus que
celui de régularité comptable est un principe hautement
technique. Il fait davantage appel à la science dont il est une
émanation. C'est dire en d'autres termes qu'il faut une maîtrise
suffisante des notions des sciences économiques. Dans ce sens, les
interrogations sont dirigées vers la formation, à
l'ENAM300(*), des magistrats des comptes.
En effet, les magistrats qui officient dans la Chambre des
comptes sont très souvent des juristes de formation qui, après
leur recrutement dans la prestigieuse école301(*), bénéficie
d'une formation de deux (02) ans. Ce temps n'est pas assez
suffisant pour outiller ces juristes aux fins escomptées, d'autant plus
que leur réflexe initial pourrait primer sur leur formation à
l'ENAM. Ce problème a jadis été soulevé par le
Pr BIPOUM WOUM Joseph-Marie en 1972 en droit
administratif302(*). Il
demeure d'actualité à certains égards.
Bien qu'en 2012, une réforme soit intervenue dans le
recrutement des élèves auditeurs de justice (magistrats), il y a
lieu de constater, heureusement pour cette recherche, que les promotions 2012
(promotion clean) ; 2013 (promotion
émergence) et 2014 (promotion performance et
intégration) n'ont pas encore été
affectées dans les juridictions. Cette réforme permet à ce
jour de résoudre le problème de la spécialisation des
élèves magistrats. Le profil exigé pour le recrutement des
élèves auditeurs de justice de la section des comptes est de
mise. Il faut « être titulaire soit d'une Maitrise
en sciences économiques ou en Gestion, soit d'un Master en
informatique d'une université camerounaise, ou d'un diplôme
étranger reconnu équivalent par l'autorité
compétente et agréée par le ministre charge de
l'enseignement supérieur.303(*) »Cette disposition du
dernier arrêté d'ouverture du concours de l'ENAM constitue en
réalité le principe. Il est des exceptions qui réunissent
à la fois les magistrats des comptes et les comptables publics : la
nomination. Un élève auditeur de justice peut demeurer auditeur
de justice aussi longtemps qu'il n'aura pas été nommé
« magistrat ».
Mieux, par le fait même de la nomination, qui est
« acte administratif discrétionnaire304(*) »,
quiconque peut être nommé magistrat des comptes au Cameroun,
d'autant plus que cette opportunité constitutionnelle appartient seule
au président de la République305(*) - président du Conseil supérieur de la
Magistrature (CSM).
De ce qui précède, il y a lieu de constater que
la formation desdits magistrats, au principal, et leur statut par ailleurs,
peuvent expliquer l'insuffisance qualitative de l'encadrement jurisprudentiel
du contentieux de la sincérité des comptes.
Les difficultés relatives à la formation des
magistrats procèdent malheureusement de ce qui précède. En
ce qui concerne les comptables, c'est davantage leur statut initial qui
déteint la qualité de cet encadrement.
B. Les difficultés relatives au statut des
comptables publics au Cameroun
Il ressort de l'article 14 alinéa 1er du
RGCP que les comptables publics sont « des agents publics
régulièrement préposés aux comptes et/ou
chargés du recouvrement, de la garde et du maniement des fonds et
valeurs. » L'alinéa deuxième de cet
article élargi encore plus la liste des personnes qui peuvent
l'être. Cet élargissement est le fruit d'un acte administratif
discrétionnaire306(*) à savoir, la nomination307(*). C'est dire qu'au travers de
la nomination toutes personnes peuvent le devenir.
L'importance du comptable dans l'encadrement jurisprudentiel
du contentieux de la sincérité des comptes vient du fait qu'il
constitue le premier pallier d'appréciation mais surtout d'application
de la sincérité aux comptes. Sa dextérité quant
à mise en oeuvre de la sincérité des comptes pourrait
alléger l'office ultérieur du juge à l'audience. Or qui
dit dextérité du comptable, dit tact dans la tenue des comptes.
C'est ce tact qui entraine la sincérité des comptes que le juge
aura à conforter dans sa décision finale. Pour se faire, il sied
que le comptable public soit un comptable ou un économiste à la
base.
Au Cameroun, les comptables publics sont en
généralement issus de l'ENAM. Quoi que des comptables
agréés peuvent devenir comptables public par nomination. Mais
qu'à cela ne tienne, c'est en raison d'une certaine expérience
professionnelle que des personnessont jugées, aptes (puisque
nommés) à la manipulation et à la sauvegarde des fonds et
des valeurs. L'on ne sauraitaccorder«ipso facto«le
bénéfice du doute à ces anciens élèves de la
prestigieuse Ecole, pour la simple raison que l'ENAM ne forme pas des
comptables. L'ENAM forme les administrateurs308(*) et les auditeurs de justice309(*).
S'il faille comptabiliser le nombre de comptable public qui
sont en fonction au Cameroun, sans doute possible, l'on se rendra compte qu'il
y a plus d'administrateurs que de comptable de formation. Dans ces
circonstances, la gestion sincère des comptes ne saurait être de
qualité suffisante. Il est nécessaire que les comptes soient
gérés et jugés par des personnes publiques
prédisposées à cet effet.
Le premier volet des raisons qui tendent à expliquer
l'insuffisance qualitative de l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de
la sincérité des comptes au Cameroun tient compte de la formation
des magistrats des comptes et au statut (initial) des préposés
aux comptes. Dans un cas comme dans l'autre, il est important pour la
fiabilité de la certification des comptes, que ces personnes soient
recrutées pour leur qualité. Il est important de
« mettre la personne qu'il faut au poste qui
convient »pour réaliser un travail de
qualité. Là réside un des problèmes
majeurs de l'administration publique camerounaise. Il est arrivé qu'un
poste comptable soit confié à un comptable
« reconnu dément310(*) ».
Il est plus qu'indispensable que la juridiction des comptes au
Cameroun soit à jour l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la
sincérité des comptes. Les le mode de désignation des
comptables publics évolue vers un système de désignation
qui requiert nécessairement « une formation
d'économiste » avant de procéder à toute
nomination.
Au-delà de cet angle d'appréciation des raisons
qui tendent à expliquer l'insuffisance qualitative à travers les
difficultés relatives à la formation des magistrats des comptes
et au statut du comptable au Cameroun, il y a l'inadaptation des CTD et de
l'Etat à la nouvelle comptabilité publique.
Paragraphe II : L'INADAPTATION DE L'ETAT ETDES
COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES A LA NOUVELLE COMPTABILITE
PUBLIQUE
La problématique qui se dégage à ce
niveau de la réflexion est davantage assimilable à un
contrôle de légalité, en ce sens qu'il s'agit de s'assurer
que les institutions publiques concernées, autres que les entreprises du
secteur public et parapublic, s'acquittent pour le moins de leurs nouvelles
obligations portées pas la nouvelle comptabilité publique. Il
s'agit précisément de constater que l'Etat et les CTD ne sont pas
«up to date« quant aux référentiels qu'ils
appliquent.
Les entreprises publiques sortent de ce lot en raison de ce
qu'elles ont pour référentiel phare, les normes de l'OHADA,
notamment l'Acte Uniforme portant Organisation et Harmonisation des
Comptabilité des entreprises311(*) (AUOHC). A travers la date de son
adoption ou même de son entrée en vigueur312(*), force est d'admettre que
les entreprises publiques ont une nette longueur d'avance sur les autres
institutions publiques au Cameroun. Raison pour laquelle la nouvelle
comptabilité publique (NCP) concerne davantage l'Etat
et les CTD qui ne sont pas apparemment pas à jour en la
matière.
La loi de 2007 précise quela comptabilité
publique (ou comptabilité de l'Etat) est constituée par la
comptabilité budgétaire,la comptabilité
générale et la comptabilité analytique313(*). Bien que le Régime
financier de l'Etat (RFE) ne prenne pas directement en compte
la comptabilité patrimoniale, celle-ci est cependant incluse dans la
comptabilité générale de l'Etat314(*). L'intérêt de
l'étude de la comptabilité patrimoniale dans l'encadrement
jurisprudentiel du contentieux de la sincérité des comptes vient
de ce qu'en l'état actuel du droit positif camerounais, le juge des
comptes contrôle et juge les comptes de gestion matière
« joints au comptes de gestion du comptable public
compétent315(*) », d'autant plus que le
comptable public est justiciable devant le juge des comptes316(*). C'est dire que la
comptabilité patrimoniale relève de l'office du juge des comptes,
surtout qu'elle obéit au principe de sincérité, par
l'entremise de la comptabilité générale tel que les
articles 120 et 121 du RGCP le précisent. La difficulté ici
étant que les référentiels normatifs qu'appliquent l'Etat
et les CTD ne sont pas à jours quant à la nouvelle
comptabilité publique du RFE (A). De plus, ce
défaut de mise à jour mais surtout harmonisation entre le RFE et
le RGCP déteint la qualité du contrôle de la
sincérité des comptes par le juge compétent
(B).
A. Des référentiels normatifs non
actualisés et « désharmonisés »
Le droit public camerounais dans sa complétude,
présente non par une indiscipline normative, mais une désharmonie
normative quant à l'encadrement du contentieux de la
sincérité des comptes. L'alinéa 2 de l'article 103 du RGCP
dispose que « les modalités de prise en charge,
d'emploi et de conservation des biens et des matières, des objets et des
valeurs sont fixées par un arrêté du ministre chargé
des finances », c'est en réalité une
lettre-circulaire317(*)
datant de 2012 qui est indexée. Mieux, quand on sait qu'il y a une
« identification entre comptes publics et comptes de
l'Etat318(*) », l'on s'étonne de
constater qu'il y a, apparemment, une différence entre la notion de
« comptabilité de l'Etat319(*) »
etcelle de « comptabilité
publique »expression chère au RGCP.
Alors que« la comptabilité publique
comprend une comptable budgétaire et une comptabilité
générale », la comptabilité de
l'Etat tient compte de « la comptabilité
budgétaire, (...) la comptabilité générale (...) la
comptabilité analytique.320(*) »A la vérité,
il faut convenir que les articles 108 du RGCP et 61 du RFEsont des pâles
copies de l'article 72 de la Directive n°02/11-UEAC-190-CM-22 relative au
règlement général de la comptabilité publique qui
dispose que «la comptabilité de l'Etat comprend une
comptabilité budgétaire et une comptabilité
générale. L'Etat tient également une comptabilité
d'analyse des coûts des différentes actions engagées dans
le cadre des programmes et une comptabilité des matières, valeurs
et titres. »
« La comptabilité des
matières, des valeurs et des titres321(*) », encore
appelée« comptabilité
patrimoniale322(*) »n'est prise en compte que
par le Décret n°2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement
général de la comptabilité publique. Le RFE n'en fait pas
état. De plus, « les modalités de la
comptabilité patrimoniale sont fixées par (le) Ministre
chargé des finances323(*) »à travers sa
lettre-circulaire antérieure au RGCP. Le règlement
général de la comptabilité publique dispose, plus loin,
dans son Titre VI sur les dispositions transitoires et finales
que ses dispositions « sont d'application
immédiate, exception faite des dispositions
suivantes dont l'application progressive sera différée jusqu'au
terme d'un délai de six (6) ans :
· L'arrimage aux mécanismes du budget
programme pour les Établissements publics Administratif et les
collectivités Territoriales
Décentralisées ;
· L'application intégrale des
règles et procédures découlant du principe de la
constatation des droits et obligations, ainsi que la comptabilité
patrimoniale (...)324(*) »
.De ce qui précède, il y a lieu de dire que non
seulement la mise à jour des référentiels appliqués
par l'Etat, les CTD et les établissements publics fait défaut,
mais encore sont-ils en désharmonie avec la Directive communautaire
susvisées. La comptabilité patrimoniale n'a, eu égard
à l'article 128 susvisé, aucune effectivité sinon, une
effectivité progressive. Le délai de l'intégralité
de son application est fixé à six (06) ans.
Là encore, la nécessité d'appliquer à la lettre les
Directives UEAC se fait sentir. L'impact sur la qualité de l'encadrement
jurisprudentiel du contentieux de la sincérité des comptes est
consternant. Aussi, faut-il l'envisager.
B. La dégradation de la qualité du
contrôle du juge des comptes
Le principe de progressivité que doit observer les
acteurs de l'encadrement juridique du contentieux de la sincérité
des comptes, en matière de comptabilité patrimoniale ralenti
davantage l'exercice des compétences du juge des comptes.
Les actes règlementaires font état de cette
comptabilité en stipulant qu'elle est comprise dans la
comptabilité générale qui
« obéit aux principes de sincérité,
de transparence, d'exhaustivité et de lisibilité, de
manière à donner une image fidèle de la situation
financière de l'Etat et des organismes publics.325(*) »C'est affirmer autrement
que la comptabilité patrimoniale « qui porte sur les
matières, valeurs et titres326(*) » obéit au principe de
sincérité des comptes également. Or, la
comptabilité patrimoniale n'est pas intégralement effective au
Cameroun. Donc, son encadrement par le juge des comptes ne saurait pas non plus
être optimal. L'on peut même dire que le juge des comptes n'a pas
la maîtrise de cette comptabilité qu'il ne peut, ni
contrôler, ni juger. Parce que qualité va de pair avec
actualité, il va sans dire que l'application d'un
référentiel inadapté n'augure aucune bonne qualité
dans sa mise en oeuvre par les comptables publics et, in fine, par le juge
compétent. Une incongruité est à relever.
Le juge des comptes statue sur les comptes des comptables
publics conformément à l'art 41 de la loi constitutionnelle du 18
janvier 1996.L'article 102 du RGCP précise, dans ce sens que
« les comptables publics sont chargés des
opérations de gestions, de conservation, de contrôle et de
comptabilité des titres et valeurs de l'Etat ».
«A contrario«, il est stipulé dans
ladite circulaire que « tous les comptes de gestion
matière apurés et consolidés sont annexés au
comptes administratifs respectifs des ordonnateurs, et joints aux comptes de
gestion du comptable compétent327(*), pour la transmission à la Chambre des
Comptes de la Cour Suprême.328(*) » Selon cette disposition,
le comptable est ici présenté comme une courroie de transmission
entre le l'ordonnateur « responsable de la garde, de
l'entretien et de la sauvegarde des biens publics329(*) »et
la CDC. Pourtant l'ordonnateur n'est justiciable que devant le CDBF à
qui il rend compte. Toutes choses qui troublent l'appréciation de la
sincérité des comptes par le juge dans son office ; rendant
l'encadrement du contentieux dont s'agit insuffisant. Il y a lieu de dire que
l'encadrement jurisprudentiel du contentieux de la sincérité des
comptes au Cameroun n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Les raisons de l'insuffisance qualitative de l'encadrement
jurisprudentiel du contentieux de la sincérité des comptes, plus
que celles quantitatives mettent mieux en exergue les difficultés que la
juridiction camerounaise des comptes rencontre. Le nombre de décisions
sur la sincérité des comptes s'il pourrait traduire le niveau de
considération que je juge accorde à ce principe, la
manière de la considérer vaut davantage, en ce sens qu'elle
permet de juger du niveau de maîtrise du principe par le juge.Le juge
camerounais des comptes a la volonté de contrôler et de juger de
la sincérité des comptes. Néanmoins, en l'état
actuel de la jurisprudence sur la sincérité des comptes, l'on a
l'impression ce principe lui pose de nombreux problèmes
d'appréhension ; ce qui expliquent sa réticences quant
à l'émergence de ce contentieux. Lorsque ce n'est pas les textes
qui ralentissent l'émergence du contentieux de la
sincérité des comptes, c'est carrément la formation des
magistrats des comptes ou du statut des comptables, sinon de leur
qualité qui constitue un gène.
CONCLUSION GENERALE
Le principe de la sincérité des comptes tel
qu'il est consacré au Cameroun apparait comme un principe sans lequel,
le développement «normal«ne pourrait vraiment se
faire. Le seuil de sa consécration ne se limite pas à
l'échelle nationale. De nombreusesnormes juridiques internationales
consacrent ce principe. L'INTOSAI,
« institution
parapluie »en matière de
contrôle des finances publiques, en fait un principe de bonne gouvernance
financière. La doctrine l'élève au-dessus du principe de
transparence. Le Pr Marie-Christine ESCLASSAN affirme à
cet effet que « la transparence est un
élément majeur de la sincérité.330(*) »
Toutes choses qui confortent l'importance du principe de
sincérité comptable. Dans ce sens, la méconnaissance ou la
violation de ce principe devrait donner droit au contentieux de la
sincérité des comptes, mieux, à son existence.
Le contentieux de la sincérité des comptes est
le contentieux qui tend à condamner, personnellement et
pécuniairement, les « agents publics
chargés de l'exécution du budget331(*) »au
motif de leur gestion insincère. Sur le fondement de l'article 3
alinéa 2 de la loi n°2007/006 du 26 décembre 2007 portant
régime financier de l'Etat, une pléthore de textes sur le
principe de sincérité et le contentieux qui porte son nom fondent
celui-ci ; d'autant plus que la procédure suit la règle. Le
contentieux de la sincérité des comptes existe dans les textes,
sans avoir la moindre effectivité. Aussi convient-il de dire qu'il est
consacré car, ce qui existe l'« est dans la
réalité ». Cette situation a pour effet
de déteindre la qualité de l'encadrement de ce contentieux.
L'état de l'encadrement juridique du contentieux de la
sincérité des comptes est, pour ainsi dire, insuffisant ;
mieux paradoxal. Alors que l'encadrement normatif est assez consistant,
dense ; celui jurisprudentiel est quasi-inexistant. Des soixante-quatorze
(74) que compte la CDC au 30 juin 2015, il n'y a aucune
décision sur la sincérité. Une quinzaine comporte
quand-même des traces d'insincérité comptable.
Un contraste existe quant à cette situation. Il
justifie l'affirmation de l'inexistence de décisions de justice sur la
sincérité des comptes au Cameroun. C'est la différence de
volume entre les textes et les décisions sur la sincérité.
Le volume de texte sur la sincérité des comptes par rapport au
volume zéro (0)de décisions y relatives
révèle la discordance entre les textes et
Par ailleurs, le problème majeur que connait la
juridiction des comptes au Cameroun est assurément celui de la
survivance de la Chambre des comptes, qui, en vertu des Directives UEAC,
devrait être une Cour des comptes distincte de la Cour Suprême du
Cameroun. La résolution de ce problème pourrait permettre
à la juridiction des comptes de voir la totalité de ses
compétences contenues dans un texte unique. Aussi, ses
compétences pourraient-elles être élargies au sens des
articles 73 et suivant de la Directive communautaire sur les lois de finances.
C'est dans ce sens que la Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun « a proposé, au cours d'un atelier, soit
une nouvelle écriture de la loi de 2003 qui intégrerait toutes
les compétences y compris le contrôle de gestion, soit
l'internalisation des Directives CEMAC par la Création d'une Cour des
Comptes de pleine juridiction au Cameroun.332(*) » Le Cameroun ne
gagnerait-il pas à se conformer à toutes les dispositions des
Directives CEMAC ?
BIBLIOGRAPHIE ET CYBERGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES ET ARTICLES
OUVRAGES
Ouvrages généraux
1- ANSELME (M), Après la morale,
quelles valeurs ?, éd. Privat. 1989 ;
2- BEAUD (M), L'art de la
thèse, Nouvelle édition, La Découverte,
2006 ;
3- BERGEL (J-L), Méthode du droit et
Théorie générale du droit, Coll.
« Méthodes du droit, Paris, Dalloz 1985 ;
Ouvrages spécialisés
1- BIPOUM WOUM (J-M), recherches sur les
aspects actuels de la réception du droit administratif dans les Etats
d'Afrique noire d'expression française : le cas du Cameroun,
RJPIC, N°3, 1972 ;
2- KAMTO (M), Droit administratif
processuel du Cameroun, Que faire en cas de litige avec l'administration?
PUC, 1990 ;
3- BOUVIER (M), Réformes des finances
publiques : la conduite du changement. L.G.D.J. 2007 ;
4- LEKENE DONFACK (E.C.),Finances
publiques camerounaises, Mondes en devenir - XXXIV MANUELS B - L - 10
BERGER-LEVRAULT, mars 1987.
ARTICLES
1- DIOUKHANE (A), La
responsabilité des comptables publics devant le juge des
comptes.
RAPPORTS ET EXPOSE
RAPPORTS
Rapports annuels
1- Premier rapport annuel de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême du Cameroun de 2006 ;
2- Rapport annuel de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême du Cameroun de 2012.
Rapports d'observations
1- Voir tableau n°04.
EXPOSE
1- THEUMOUBE (P),Le particularisme de la
chambre des comptes a l'intérieur de la cour Suprême du Cameroun :
intérêt et enjeu
COURS, THESES, MEMOIRES ET REVUE
THESES ET MEMOIRES
Thèses
1- AMBEU AKOUA (V-P), La fonction
administrative contentieuse en Côte d'ivoire, Thèse,
Université Jean Moulin Lyon III, 2011.
2- PANCRAZI (L),Le principe de
sincérité budgétaire, Thèse, Université
Pierre Mendes France, Grenoble 2, 2007.
Mémoires
1- SCHOUEL (S.A) « La nécessaire
réforme du droit budgétaire camerounais », Mémoire de
Master en Administration Publique ;
2- KEUDJE PAMENI (G.D.), L'image
fidèle de l'entreprise en droit comptable OHADA, Mémoire en
Droit des Affaires et de l'Entreprise, Université de Dschang, Janvier
2013.
COURS ET REVUE
COURS
1- ONDOA (M), Méthodologie de la
recherche, DEA de Droit Public Fondamental, UYII, FSJP, Département
de Droit Public Interne, 2009/2010 ;
2- ONDOA (M), Cours de contentieux
administratif, Université de Yaoundé 2-Soa, 2010-2011.
3- MEBENGA (M), Cours de droit du contentieux
des comptes publics, Université de Yaoundé 2-Soa, 2013-2014.
4- BALOCK (R), Cours de droit international
communautaire, Université de Yaoundé 2-Soa, 2011-2012
REVUE
Revue de l'ERSUMA
1- SERE (S), Comptable et plan comptable
OHADA, du 18 au 22 décembre 2006.
Revue française de finances
publiques
1- JOYE (J-F), « La
sincérité, premier principe financier », RFFP
N°111, septembre 2010, p. 18.
2- ESCLASSAN (M-C),
« Sincérité et gouvernance financière
publique : Y a-t-il une sincérité financière publique
spécifique ? », RFFP N°111, septembre 2010,
p. 47.
3- ORSONI (G), « Le principe de
sincérité à l'étranger », LGDJ,
RFFP N°111, septembre 2010, p. 37.
4- GUIGUE (A), « Du besoin à
l'obligation de sincérité », LGDJ, RFFP
N°111, septembre 2010, p. 27.
5- CHAMARD-HEIM (C), « La
sincérité et les organisations internationales », LGDJ,
RFFP N°111, septembre 2010, p. 63.
6- SAÏDJ (L), « Enjeux autour
d'un principe controversé », LGDJ, RFFP N°111,
septembre 2010, p. 3.
7- ALBERT (J-L), « La
sincérité devant le juge financier »,LGDJ,
RFFP N°111, septembre 2010, p. 105.
8- CAMBY (J-P), « Pour le principe
de sincérité budgétaire »,LGDJ,
RFFP N°111, septembre 2010, p. 157.
9- BOUVIER (M), « La
sincérité budgétaire et comptable : un principe
paradoxal ? », LGDJ, RFFP N°111, septembre 2010,
p. 169.
10- DELON-DESMOULIN (C),
« La sincérité en droit budgétaire de
l'Union Européenne : à la recherche de la
vérité budgétaire », LGDJ,
RFFP N°111, septembre 2010, p. 75.
CONSTITUTIONS
1- Constitution du 1er septembre 1961
modifiée et complétée par les lois n°s 69/LF/14 du 10
novembre 1969 et 70/LF/1 du 4 mai 1970 ;
2- Constitution camerounaise du 2 juin 1972.
ACTES LEGISLATIFS ET ACTES
REGLEMENTAIRES
Actes législatifs
Au Cameroun
1- Ordonnance n°62/OF/4 du 7 février 1962 portant
régime financier de la République Fédérale du
Cameroun ;
2- Loi n°96/06 du 18 jan. 1996 portant révision
de la constitution du 2 juin 1972 ;
3- Loi N°2003/005 du 21 avril 2003 fixant les
attributions, l'organisation et le fonctionnement de la Chambre des comptes de
la Cour Suprême ;
4- Loi n°2007/006 du 26 décembre 2007 portant
régime financier de l'Etat ;
5- Loi n°2006/016 du 29 décembre 2006 portant
organisation et fonctionnement de la Cour Suprême du Cameroun ;
6- Loi n°2006/017 du 29 décembre 2006 fixant les
attributions, l'organisation et le fonctionnement des Tribunaux
Régionaux des Comptes ;
7- Loi n°2009-011 du 10 juillet 2009 portant
régime financier des CTD
En France
1- Loi n°2001-692 du 1er août 2001
relative aux lois de finances (LOFL) ;
2- Loi n° 82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et
libertés des communes, des départements et des
régions.
ACTES REGLEMENTAIRES
1- Décret n°62/DF/287 du 26 juillet 1962 ;
2- Décret n°78/470 du 03 novembre 1978 relatif
à l'apurement des comptes et à la sanction des
responsabilités des comptables ;
3- Décret n°75/467 du 28 juin 1975, portant
réorganisation du gouvernement ;
4- Décret n°97/047 du 5 mars 1997, portant
organisation des services du contrôle supérieur de
l'Etat ;
5- Décret n°97/049 du 5 mars 1997 portant
organisation et fonctionnement du conseil de discipline budgétaire et
financière ;
6- Arrêté n° 001073/MINFOPRA du 15 avril
2015 portant ouverture d'un concours pour le recrutement de soixante-dix (70)
Auditeurs de justice à la Division de la Magistrature et des Greffes de
l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM),
au titre de l'année académique 2015/2016 ;
7- Circulaire n°0000000004/CAB/MINFI/ du 18 mai 2012
portant instruction relatives à la tenue de la
Comptabilité-Matières.
DECISIONS DE JUSTICE
Au Cameroun
1- Jugement n°14/94-95, CS/CA, YAP Jean
Emile c/ Etat du Cameroun ;
2- Voir tableau n°01 ;
3- Voir tableau n°02 ;
4- Voir tableau n°03.
En France
1- Décisions n° 93-320 DC du 21 juin
1993 ;
2- Décision n° 93-330 DC du 29 décembre
1993.
DICTIONNAIRE ET LEXIQUE JURIDIQUE
1- Dictionnaire de langue française, éd.
LAROUSSE, Paris, 2013 ;
2- Lexique des termes juridiques, 13e éd.,
Dalloz, 2001.
CYBERGRAPHIE
1- Wikipédia ;
2- BRAUDO (S) et BAUMANN (A),
Dictionnaire (en ligne) de droit privé, 1996-2015.
Tableau n°1 : Les décisions de
justice de la première section de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême du Cameroun.
ARRETS
|
DATES
|
AFFAIRES
|
EXERCICES
|
Arrêt n° 26/CSC/CDC/S1
|
Du 17 décembre 2013
|
EDOU OLO'O JEAN LOUIS
|
2006
|
Arrêt n° 10/CSC/CDC/S1
|
Du 14 Août 2012
|
AWA FONKA AUGUSTIINE
|
2005
|
Arrêt n° 04/CSC/CDC/S1
|
Du 02 septembre 2010
|
MBARGA JEAN CLAUDE
|
2005
|
Arrêt n° 04/CSC/CDC/S1
|
Du 05 novembre 2009
|
DZANA JEAN
|
2005
|
Arrêt n° 02/CSC/CDC/S1
|
Du 08 juillet 2010
|
ETOGO MBEZELE LUC EVARISTE
|
2004
|
Arrêt n° 01/CSC/CDC/S1
|
Du 08 juillet 2010
|
NOUKUI JACQUES
|
2004
|
Arrêt n° 08/CDC/CSC/S1
|
Du 19 novembre 2009
|
SADOU GABRIEL
|
2004
|
Arrêt n° 02/CSC/CDC/S1
|
Du 11 juin 2009
|
ELUNG PAUL CHE
|
2004
|
ANNEXES
Tableau n°2 : Les décisions de
justice de la troisième section de la Chambre des comptes de la Cours
Suprême du Cameroun.
ARRETS
|
DATES
|
AFFAIRES
|
EXERCICES
|
Arrêt n° 19/AD-CF/S3/13
|
Du 04 septembre 2013
|
TCHOKOTCHEU Pierre
|
2004, 2005 et 2006
|
Arrêt n° 31/AD/S3/12
|
Du 05 décembre 2012
|
-BELINGA ENGOULOU Marcel
-ACHARIAN Cameroun
|
2005 et 2006
|
Arrêt n° 25/AD/S3/12
|
Du 21 novembre 2012
|
KONGLIM Florence
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 23/AD/S3/12
|
Du 21 novembre 2012
|
AKAMESSE née MINKOE Claire Alice
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 26/AD/S3/12
|
Du 21 novembre 2012
|
-DAWAI David
-KAMA Dieudonné
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 19/AD/S3/12
|
Du 24 octobre 2012
|
-POCHANGOU NJOYA Isaac
-DJOMO Céline
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 20/AD/S3/12
|
Du 24 octobre 2012
|
-TANYI Rosette épouse MBIKLONGHO
-TCHIAFFI Jean Baptiste
|
2007 et 2008
|
Arrêt n° 13/AD/S3/12
|
Du 24 octobre 2012
|
MINKO née OSSELE BEKALE
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 15/AD/S3/12
|
Du 24 octobre 2012
|
HAMADOU BOUBA
|
2004, 2005 et 2006
|
Arrêt n°14/AD/S3/10
|
Du 07 juillet 2010
|
NANGA Rébecca épouse EVINA
NDO
|
2004
|
Tableau n° 03 : Les décisions
de justice de la deuxième section de la Chambre des comptes de la Cour
Suprême du Cameroun.
ARRETS
|
DATES
|
AFFAIRES
|
EXERCICES
|
Arrêt n° 21/D
|
Du 24 avril 2013
|
OBEME Apollinaire
|
2004
|
Arrêt n° 04/D/S2
|
Du 17 janvier 2013
|
FEUYOM NGONGANG
|
2007
|
Arrêt n° 189/D/S2
|
Du 22 décembre 2012
|
MBARGA Jean Claude
|
2006
|
Arrêt n° 228/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
NGUIDJOL Josette Ernestine
|
2004
|
Arrêt n° 227/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
NGUIDJOL Josette Ernestine
|
2007
|
Arrêt n° 226/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
NGUIDJOL Josette Ernestine
|
2006
|
Arrêt n° 225/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
NGUIDJOL Josette Ernestine
|
2005
|
Arrêt n° 224/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
CHE Georges Muluh
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 223/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MANKOLO TITTY Jean
|
2008
|
Arrêt n° 222/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MANKOLO TITTY Jean
|
2007
|
Arrêt n° 221/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MANKOLO TITTY Jean
|
2006
|
Arrêt n° 220/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MANKOLO TITTY Jean
|
2005
|
Arrêt n° 219/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MANKOLO TITTY Jean
|
2004
|
Arrêt n° 218/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
ENGONG ABESOLO Emmanuel
|
2004
|
Arrêt n° 217/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
DJEM Jean
|
2008
|
Arrêt n° 216/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MIYYIG Jean Clotaire
|
2008
|
Arrêt n° 215/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
ENGONG ABESSOLO Emmanuel
|
2005
|
Arrêt n° 214/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
ENGONG ABESOLO Emmanuel
|
2006
|
Arrêt n° 213/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
ENGONG ABESSOLO Emmanuel
|
2007
|
Arrêt n° 212/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
ENGONG ABESSOLO Emmanuel
|
2008
|
Arrêt ° 211/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
ASSONGMO née ZEBAZE Rose
|
2004
|
Arrêt n° 210/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
ASSONGMO née ZEBAZE Rose
|
2005
|
Arrêt n° 191/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MBARGA Jean Claude
|
2008
|
Arrêt n° 190/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MBARGA Jean Claude
|
2007
|
Arrêt n° 188/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MBARGA Jean Claude
|
2005
|
Arrêt n° 187/D/S2
|
Du 22 novembre 2012
|
MBARGA Jean Claude
|
2009
|
Arrêt n° 78/AD/S2/CVA
|
Du 06 septembre 2012
|
YADON Alexis
|
2005
|
Arrêt n° 74/AD/S2/CVA
|
Du 06 septembre 2012
|
TANG Marc Aurèle, ABOUBAKAR KOMBO et TCHAMBA
Robert
|
2004, 2005 et 2006
|
Arrêt n°72/D
|
Du 14 juin 2012
|
AKEME Anatole
|
2007
|
Arrêt n° 115/D/S2
|
Du 17 novembre 2011
|
ISSA Félix
|
2008
|
Arrêt n° 114/D/S2
|
Du 17 novembre 2011
|
ISSA Félix
|
2007
|
Arrêt n° 113/D/S2
|
Du 17 novembre 2011
|
ISSA Félix
|
2006
|
Arrêt n° 112/D/S2
|
Du 17 novembre 2011
|
ISSA Félix
|
2005
|
Arrêt n° 108/D
|
Du 29 septembre 2011
|
SheyEphraim WIRNGO
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 71/AD/CSC/CDC/S2
|
Du 29 septembre 2011
|
NYA Joseph
|
2005
|
Arrêt n° 60/D/S2
|
Du 18 Août 2011
|
TANKEU BENGA Rose
|
2005
|
Arrêt n° 51/D
|
Du 18 Août 2011
|
BOULI Martin
|
2006
|
Arrêt n° 48/D/S2
|
Du 18 Août 2011
|
MBARGA ASSEMBE Luc
|
2008
|
Arrêt n° 46/D/S2
|
Du 18 Août 2011
|
DJODO NGONO
|
2008
|
Arrêt n° 43/D/S2
|
Du 18 Août 2011
|
DJODO NGONO
|
2005
|
Arrêt n° 31/D/S2
|
Du 04 Août 2011
|
OKENG Gabriel Anicet
|
2008
|
Arrêt n° 29/D/S2
|
Du 04 Août 2011
|
OKENG Gabriel Anicet
|
2006
|
Arrêt n° 27/D/S2
|
Du 04 Août 2011
|
OKENG Gabriel Anicet
|
2004
|
Arrêt n° 203/D/S2
|
Du 28 décembre 2010
|
NGAMBONG Richard NYAMI
|
2004 et 2005
|
Arrêt n° 201/D/S2
|
Du 28 décembre 2010
|
TAMBOU Alphonse
|
2004 et 2005
|
Tableau n° 04 : Les rapports
d'observation de la quatrième section de la Chambre des comptes de la
Cour Suprême du Cameroun.
RAPPORTS D'OBSERVATION
|
DATES DE DEPOT
|
DIRECTEURS ET/OU DIRECTEURS ADJOINTS
|
ORGANISMES
|
EXERCICES
|
Rapport n° 07/ROD/S4
|
Du 04 décembre 2014
|
M. Gilles Roger BELINGA
|
SIC (Société Immobilière
du Cameroun)
|
2004 et 2005
|
Rapport n° 06/ROD/S4
|
Du 04 décembre 2014
|
M. André MAMA FOUDA
|
MAETUR (Mission d'Aménagement et
d'Equipement des Terrains Urbains et Ruraux)
|
2004 et 2005
|
Rapport n° 05/ROD/S4
|
Du 04 décembre 2014
|
Mr. FOLLIET Michel (GM)
Mr. EDO Antoine (DGM)
|
CIMENCAM (Cimenteries du Cameroun)
|
2004
|
Rapport n° 04/ROD/S4
|
Du 04 décembre 2014
|
|
AYABA HOTEL
|
2006, 2007 et 2008
|
Rapport n° 10/ROD/S4
|
Du 14 novembre 2013
|
NGUINI EFFA Jean-Baptiste
|
SCDP (Société Camerounaise des
Dépôts Pétroliers)
|
2004 et 2005
|
Rapport n° 08/ROD/S4
|
Du 14 novembre 2013
|
Mr. Henri NJALLA QUAN
|
CDC (CameroonDeveloppment Corporation)
|
2004 et 2005
|
Rapport n° 07/ROD/S4
|
Du 14 novembre 2013
|
Mr. David NKOTO EMANE
|
CAMTEL (CameroonTelecommunications)
|
2004
|
Rapport n° 02/ROD/S4
|
Du 18 juillet 2013
|
M. AMADOU EVELE (DG)
M. Marc SAMATANA (DG)
M. Robert NYONSE (DGA)
|
SEMRY (Société d'expansion et de
Modernisation de la Riziculture de Yagoua)
|
2004 - 2007
|
Rapport n° 01/ROD/S4
|
Du 18 juillet 2013
|
Dr. ABOUBAKAR SARKI
Mr. BOUBA NDENGUE Dieudonné
|
SODEPA (Société de
Développement et d'Exploitation des Produits Agricoles)
|
2004 et 2005
|
Rapport n° 14/ROD/S4
|
Du 20 décembre 2012
|
Mr TIATI A NGAE
|
UTAVA (Unité de Traitements Agricoles
par Voie Aérienne)
|
2004, 2005, 2006 et 2007
|
TABLE DES MATIERES
DEDICACE..................................................................................................i
REMERCIEMENTS......................................................................................ii
AVERTISSEMENT......................................................................................iii
RESUME...................................................................................................iv
ABSTRACT................................................................................................v
ABREVIATIONS ET
SIGLES..........................................................................vi
SOMMAIRE...............................................................................................ix
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................................1
Première partie : UN ENCADREMENT NORMATIF DENSE DU
CONTENTIEUX
DE LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN..........................................25
Chapitre I: LES NORMES JURIDIQUES
NATIONALES.....................................................28
Section I : LES DISPOSITIONS
CONSTITUTIONNELLES ET LA LEGISLATION ANTERIEURE AU REGIME FINANCIER DE
L'ETAT..........................................29
Paragraphe I : LES DISPOSITIONS CONSTITUTIONNELLES
RELATIVES AU CONTROLE ET AU JUGEMENT DES
COMPTES...............................................30
A- La Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun : une juridiction
spécialisée.............................................................................................31
B- L'étendue des attributions constitutionnelles de la
Chambre des comptes de la Cour Suprême du
Cameroun..............................................................................31
Paragraphe II : LA LEGISLATION ANTERIEURE AU REGIME
FINANCIER
DE
L'ETAT...............................................................................................32
A- La législation principale fixant la procédure
devant la Chambre des comptes...............33
B- La législation complémentaire sur la
procédure devant la Chambre des comptes.............35
Section II : LE REGIME FINANCIER DE L'ETAT ET LE
REGLEMENT GENERAL DE LA COMPTABILITE
PUBLIQUE......................................................................................36
Paragraphe I : LE REGIMES FINANCIER DE L'ETAT
COMME FONDEMENT DE LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN..................................................37
A- Les innovations du régime financier de l'Etat dans
la gestion des finances publiques au
Cameroun..............................................................................................38
B- Les lacunes du régime financier de
l'Etat..........................................................40
Paragraphe II : L'INDISPENSABILITE DU REGLEMENT GENERAL
DE LA COMPTABILITE
PUBLIQUE........................................................................41
A- Le contenu de la sincérité comptable dans le
règlement général de la comptabilité
publique...............................................................................................42
B- La certification de la sincérité des comptes
par la Chambre descomptes de la Cour
Suprême...............................................................................................44
Chapitre II : LES NORMES JURIDIQUES
INTERNATIONALES......................................48
Section I : LES NORMES INTERNATIONALES
L'INTOSAI ET DE L'IFAC...............51
Paragraphe I : LES NORMES INTERNATIONALES DE
L'INTOSAI (ISSAI).................52
A- La consécration matérielle de la
sincérité comptable dans les ISSAI.........................53
B- Les modalités d'application du contrôle de la
sincérité comptable par les auditeurs internes et l'ISC selon les
ISSAI...................................................................55
Paragraphe II : LES NORMES INTERNATIONALES DE
L'IFAC..............................56
A- l'explicitation du principe de sincérité dans
les normes ISA...................................57
B- Les modalités d'application de la
sincérité comptable par les auditeurs à la lumière
des normes
ISA...........................................................................................58
Section II : LES NORMES JURIDIQUES DES
COMMUNAUTESAFRICAINES............59
Paragraphe I : LES NORMES DE L'AFROSAI ET DE
L'OHADA..............................60
A- Les normes de
l'AFROSAI..........................................................................60
B- Les normes de
l'OHADA.............................................................................................62
Paragraphe II : LES DIRECTIVES COMMUNAUTAIRES DE LA
CEMAC..................64
A- L'importance de la directive communautaire CEMAC relative
aux lois de financespour le contentieux de la sincérité des
comptes...........................................................64
B- L'importance des autres directives communautaires
CEMAC..................................66
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE........................................................68
Deuxième partie : UN ENCADREMENT JURISPRUDENTIEL
INSUFFISANT DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN......................70
Chapitre I : LA DOUBLE INSUFFISANCE
QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DE L'ENCADREMENT JURISPRUDENTIEL DU CONTENTIEUX DE
LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN..........................................................................72
Section I : L'INSUFFISANCE QUANTITATIVE DES
DECISIONS DE JUSTICE SUR LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN....................................................74
Paragraphe I : L'ANALYSE DES DECISIONS DE
JUSTICE DE LA CHAMBRE DES COMPTES DE LA COUR SUPREME DU
CAMEROUN.........................................74
A- L'analyse des décisions de justice de la
première et de la troisième section de la Chambre des comptes de
la Cour Suprême du Cameroun..................................75
B- L'analyse des décisions de justice de la
deuxième et de la quatrième section de la Chambre des comptes de
la Cour Suprême du Cameroun..................................76
Paragraphe II : LE BILAN DE L'ANALYSE DES DECISIONS DE LA
CHAMBRE DES COMPTES DE LA COUR SUPREME DU CAMEROUN : LA QUANTITE DES
DECISIONS SUR LA SINCERITE DES
COMPTES...............................................78
A- Une grande quantité des décisions portant sur
les principes autres que celui de sincérité des
comptes....................................................................................................78B-
Une infime quantité des décisions sur la sincérité
des comptes au Cameroun................80
Section II : L'INSUFFISANCE QUALITATIVE DE L'ENCADREMENT
DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN.....................81
Paragraphe I : LA LEGERE APPRECIATION DE LA
SINCERITE DES COMPTES PAR LE JUGE CAMEROUNAIS DES
COMPTES.......................................................82
A- Des traces d'une simple évocation de la
sincérité des comptes dans les rapports de la quatrième
section de la Chambre des
comptes....................................................82
B- Quelques allusions de la sincérité des
comptes par le juge camerounais des comptes dans les décisions des
autres
sections....................................................................84
Paragraphe II :L'INSUFFISANTE CONSIDERATION DE LA
SINCERITE DES COMPTES PAR LE JUGE CAMEROUNAIS DES COMPTES
.................................87
A- Une plus grande considération des griefs de
régularité des comptes par le juge camerounais des
comptes...........................................................................88
B- Une légère considération des griefs de
sincérité des comptes par le juge camerounais des
comptes................................................................................................88
Chapitre II : LES RAISONS DE LA DOUBLE INSUFFISANCE
QUANTITATIVE ET QUALITATIVE DE L'ENCADREMENT DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES
COMPTES AU
CAMEROUN..........................................................................91
Section I : LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE
QUANTITATIVE DE L'ENCADREMENT JURISPRUDENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE
DES COMPTES AU
CAMEROUN..................................................................................................93
Paragraphe I : LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE
QUANTITATIVE D'ORDRE
EXTERNE.................................................................................................94
A- Les velléités de la production des comptes au
juge des comptes...............................94
B- L'éparpillement des compétences de la Chambre
des comptes et l'inexistence de la Cour des comptes au
Cameroun...........................................................................96
Paragraphe II : LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE
QUANTITATIVE D'ORDRE
INTERNE..................................................................................................98
A- Le contrôle et le jugement maximum des comptes quant
à la régularité
comptable...............................................................................................99
B- Le contrôle et le jugement minimum des comptes quant
à la sincérité
comptable............................................................................................100
Section II: LES RAISONS DE L'INSUFFISANCE QUALIITATIVE DE
L'ENCADREMENT JURISPRUDENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU
CAMEROUN........................................................................101
Paragraphe I : LES DIFFICULTES RELATIVES A LA
FORMATION DES MAGISTRATS DES COMPTES ET AU STATUT DES COMPTABLES PUBLICS AU
CAMEROUN............................................................................................103
A- Les difficultés relatives à la formation des
magistrats des comptes au Cameroun...........103
B- Les difficultés relatives au statut des comptables
publics au Cameroun....................105
Paragraphe II : L'INADAPTATION DE L'ETAT ET DES
COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES A LA NOUVELLE COMPTABILITE
PUBLIQUE..............................................................................................107
A- Des référentiels normatifs non
actualisés et
« désharmonisés »..............................108
B- La dégradation de la qualité du
contrôle du juge des comptes...............................110
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE.....................................................112
CONCLUSION
GENERALE..........................................................................113
BIBLIOGRAPHIE ET
CYBERGRAPHIE..........................................................116
ANNEXES...............................................................................................122
TABLE DES
MATIERES.............................................................................130
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* 1 Loi n°96/06 du 18
janvier 1996 portant révision de la constitution du 2 juin 1972.
* 2 Cf. Liste des dirigeants
coloniaux du Cameroun français, Un article de Wikipédia,
l'encyclopédie libre.
* 3 LEKENE DONFACK (E.C.),
« Une acception commune veut que le concept de finances soit
synonyme d'argent, de fortune. Les finances seraient alors les ressources
pécuniaires, les deniers d'une personne. », In
FINANCES PUBLIQUES CAMEROUNAISES, Mondes en devenir - XXXIV MANUELS B
- L - 10 BERGER-LEVRAULT, mars 1987, p. 14, §1.
* 4 Cf. Wikipédia, op.
cit, Cour des comptes (France), « Les comptes fiscaux du
royaume voyageaient avec les rois de France lors de leurs
pérégrinations, car ils servaient de preuves ou de
références et étaient essentiels à
l'établissement des chartes et des traités sur lesquels
étaient apposés les sceaux du roi et de ses vassaux.
C'est en raison de la perte de la totalité des comptes
fiscaux du royaume de France lors de la bataille que
Richard
Ier d'Angleterre mena contre Philippe-Auguste (
Philippe II de
France) en
1194 dans le
comté de
Blois -- le souverain anglais fit main basse sur les coffres
contenant les comptes du royaume de France et refusa de les restituer --
que la décision de rendre les comptes de la cour sédentaires fut
prise par Philippe II qui installa un embryon de
Chambre des
Comptes dans l'
île
de la Cité, le Trésor étant gardé
à la
Tour du
Temple. »
* 5 Cf. Wikipédia, op.
cit, « par la loi napoléonienne du 16 septembre
1807 ».
* 6 Cf. Wikipédia, Liste
des dirigeants coloniaux du Cameroun français, op. cit.
* 7 Cf. Premier rapport annuel
de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun de 2006,
« la Cour française des comptes qui contrôlait et jugeait
les comptes publics du Cameroun sous tutelle française de 1919 à
1960 », p. 8.
* 8 Cf. Premier rapport annuel
de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, op. cit,
« une Chambre des Comptes de la Cour Suprême du Cameroun chambre
des comptes auprès de la Cour Suprême de l'Etat
Fédéré du Cameroun Oriental et un département de
l'audit auprès de l'Etat Fédéré du Cameroun
Occidental. », p.7-8.
* 9 Décret
n°62/DF/287 du 26 juillet 1962.
* 10 Décret
n°75/467 du 28 juin 1975, portant réorganisation du
gouvernement.
* 11 Décret
n°97/047 du 5 mars 1997, portant organisation des services du
contrôle supérieur de l'Etat.
* 12 Cf. Premier rapport de la
Chambre des comptes de Cour Suprême du Cameroun.,« des
services du Contrôle Supérieur de l'Etat qui vont se substituer
plus tard a l'Inspection Générale de l'Etat pour
l'exécution de la même mission... Le texte appliqué en
matière d'apurement des comptes est le décret n°78/470 du 03
novembre 1978 relatif à l'apurement des comptes et à la sanction
des responsabilités des comptables. », p. 8.
* 13Décret n°97/047
du 5 mars 1997, op. cit, art. 2 (1) et s.
* 14 Cf. Premier rapport annuel
d la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, p.7.
* 15 THEUMOUBE (P),
« LE PARTICULARISME DE LA CHAMBRE DES COMPTES A L'INTERIEUR DE LA
COUR SUPREME DU CAMEROUN : INTERET ET ENJEU »,
« Dès 1958 au Cameroun Oriental, le contrôle des
services de l'Etat est confié à l'inspection des affaires
administratives auprès du gouvernement du Cameroun, tandis qu'au
Cameroun occidental, l'examen des comptes de tous les comptables et de toute
personne chargée du recouvrement est confié au Accountant
General. », p. 1.
* 16 Cf. Constitution du
1er septembre 1961 modifiée et complétée par
les lois n°s 69/LF/14 du 10 novembre 1969 et 70/LF/1 du 4 mai 1970, TITRE
VI, art 33, « La Cour Fédérale de Justice est
chargée de :
1- De régler les conflits de compétences
pouvant s'élever contre les juridictions respectives les plus
élevées des Etats fédérés ;
2- De statuer souverainement sur les recours admis par la loi
fédérale contre les décisions rendues par les juridictions
supérieures des Etats fédérés dans tous les cas
où l'application du droit fédéral est en
cause ;
3- De statuer sur les recours en indemnité ou en
excès de pouvoir dirigés contres les actes administratifs des
autorités fédérales ;
4- De statuer sur les litiges qui opposaient les Etats
fédérés entre eux ou l'un d'eux à la
République Fédérale.
La composition, les conditions de saisine et la
procédure de la Cour Fédérale de Justice sont
fixées par une loi fédérale. »
* 17 Loi n°62/OF/4 du 7
février 1962 portant régime financier de la République
Fédérale du Cameroun., TITRE III, Chapitre 1, Section 1, art 100,
« Le jugement des comptes des recettes et des dépenses des
comptables publics est effectué par la Cour Fédérale des
Comptes. ».
* 18 Ibidem, art 101,
« (...) lorsque aucune infidélité ne sera
révélée à la charge du comptable de fait, (la Cour
Fédérale des comptes pourra) suppléer par des
considérations d'équité à l'insuffisance des
justifications produites.».
* 19Ibid, art 107.
* 20 LEKENE DONFACK (E.C.),
« Il faut préciser, au préalable, que l'IGE
reçoit du seul président de la République les instructions
nécessaires à l'accomplissement de sa mission. »,
In « FINANCES PUBLIQUES CAMEROUNAISES »,
éd. Mondes en devenir - XXXIV MANUELS B - L - 10 BERGER-LEVRAULT, mars
1987, p. 331, §1.
* 21Ibidem, p. 326.
* 22 Ibid, p.331.
* 23 Idem.
* 24 LEKENE DONFACK (E.C.), op.
cit, « Les comptes doivent être adressés au
Directeur du Trésor au plus tard le 30 novembre. C'est au Trésor
qu'il appartient de les préparer pour les soumettre à l'apurement
de l'IGE avec les pièces justificatives avant le 31
janvier. », p. 332.
* 25 Ibidem, p. 333,
§1.
* 26Ibid, p. 339., b,
« Le CDBC : «juridiction sui
generis« ».
* 27 Ibid., 1.
* 28Ibid, p. 341 et 342.
* 29 Cf. Premier rapport de la
Cambre des comptes de la Cour Suprême, op. cit.,« des
services du Contrôle Supérieur de l'Etat qui vont se substituer
plus tard a l'Inspection Générale de l'Etat pour
l'exécution de la même mission. », p. 8.
* 30 Décret
n°97/047 du 5 mars 1997 portant organisation du Contrôle
Supérieur de l'Etat, art 3 al. 1, « Les Services du
Contrôle Supérieur de l'Etat concourent à la sanction des
ordonnateurs et gestionnaires des deniers publics dans les conditions
prévues par les lois et règlements. ».
* 31 Décret
n°97/049 du 5 mars 1997 portant organisation et fonctionnement du conseil
de discipline budgétaire et financière, art 1.
* 32 Ibidem, art 1 al. 1,
« Les Services du Contrôle Supérieur de l'Etat
relèvent de l'autorité directe du Président de la
République dont ils reçoivent les instructions et à qui
ils rendent compte. »
* 33Ibid, « Les
Services du Contrôle Supérieur de l'Etat sont chargés : de
la vérification, au niveau le plus élevé, des services
publics, des collectivité territoriales décentralisées,
des entreprises publiques et parapubliques, ainsi que des organismes,
établissements et associations confessionnels ou laïcs
bénéficiant des concours financiers, avals ou garanties de l'Etat
ou des autres personnes morales publiques, sur les plans administratif,
financier et comptable ;
du contrôle de l'exécution du budget de l'Etat.
A ce titre, ils exercent :
le contrôle de conformité et de
régularité ;
le contrôle financier ;
le contrôle de performance ;
l'évaluation des programmes ;
le contrôle de l'environnement ;
des contrôles spécifiques. ».
* 34 Ibidem, art 3 al. 1,
§2, « l'autorité chargée du Contrôle
supérieur de l'Etat préside le Conseil de Discipline
Budgétaire et Financière, dont l'organisation et le
fonctionnement sont fixés par un texte particulier. » Et
décret n°97/049 du 5 mars 1997 portant organisation et
fonctionnement du conseil de discipline budgétaire et financière,
art 3, al. 1 « Le Conseil de Discipline Budgétaire et
Financière est composé ainsi qu'il suit :
PRESIDENT : - L'autorité chargée du
Contrôle Supérieur de l'Etat (...) ».
* 35 Art 26.
* 36 Loi n°2007/006 du 26
décembre 2007 portant régime financier de l'Etat.
* 37 Cf. Le livre blanc /
Réformes des finances publiques du Cameroun, « Les deux
nouveaux principes clés », p. 30.
* 38 V. Préambule de la
Constitution en vigueur au Cameroun: « Le peuple camerounais
(...) affirme son attachement aux libertés fondamentales inscrites dans
la déclaration universelle des droits de l'homme, la charte des
Nations-Unies, la charte africaine des droits de l'homme et des peuples et
toutes les conventions internationales y relatives et dûment
ratifiées » ; l'art. 3 al. 2 de la loi
n°2007/006 : « ... prend en compte les directives
de convergence des politiques économiques et financières
résultant des conventions internationales et régionales
auxquelles la République du Cameroun adhère. »
* 39 Loi n°2007/006, op
cit, Art. 60.
* 40 Loi n°2003/005
* 41 Cf.
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/grief/,
« Acte faisant grief, acte administratif susceptible de
produire des effets juridiques à l'égard d'un administré
qui, invoquant un droit lésé, peut, à ce titre,
demander son annulation pour excès de pouvoir devant une juridiction
administrative ; violation d'un principe de droit. »
* 42 Décret
n°2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement général de
la comptabilité publique, Art. 6, 7,8 et 9.
* 43 Ibidem, Art. 14.
* 44 Art. 41 de la
Constitution.
* 45 Décret
n°2013/16 du 15 mai 2013, Art. 20 al. 2.
* 46 BERGEL (J-L),
Méthode du droit et Théorie générale du
droit..., op.cit, p.196.
* 47 V.
lintern@ute.com, définition
du cadre juridique en droit.
* 48 V. dicocitations.com,
définition de cadre, « ... un carré... ».
* 49 V. Isabelle (H),
« LEGAL, JURIDIQUE ET JUDICIAIRE... »,
www.bareau.qc.ca, la page
officielle du journal du Barreau du Québec, 15 novembre 2000.
* 50 Ibidem, p. 175.
* 51 BRAUDO (S) et BAUMANN (A),
« Le mot "contentieux", est l'adjectif tiré du langage
administratif, caractérisant une procédure destinée
à faire juger un litige entre un usager d'un service public et l'Etat.
En procédure civile le mot désigne toute procédure
destinées à faire juger par un tribunal de la recevabilité
et du bien fondé des prétentions opposant une ou plusieurs
personnes à une ou plusieurs autres. », Dictionnaire (en
ligne) de droit privé, 1996-2015.
* 52 ONDOA (M), Cours de
contentieux administratif, Université de Yaoundé 2-Soa,
2010-2011.
* 53 BRAUDO (S) et BAUMANN (A),
« Le contraire de "matière contentieuse" est "
matière
gracieuse" », op. cit.
* 54 V. Art. 60, loi
n°2007/006, op cit.
* 55 PANCRAZI (L), Le
principe de sincérité budgétaire, Thèse,
Université Pierre Mendes France, Grenoble 2, 2007, p. 21.
* 56 ANSELME (M),
« Après la morale, quelles valeurs ? »,
éd. Privat. 1989. P. 61.
* 57 JOYE (J-F), La
sincérité, premier principe financier, RFFP N°111,
septembre 2010, p. 22.
* 58 CAMBY (J-P), Pour le
principe de sincérité budgétaire,
« Qu'est-ce-que la sincérité ? C'est un
comportement. », RFFP N°111, septembre 2010, p. 157.
* 59 Cf. Dictionnaire de poche,
éd. Larousse, 2013, p. 758.
* 60 SAÏDJ (L), in Enjeux
autour d'un principe controversé, RFFP N°111, septembre 2010, p.
3.
* 61 Cf. Loi N°82-213 du 2
mars 1982, art 8.
* 62 Cf. décisions
93-320 DC du 21 juin 1993 et 93-330 DC du 29 décembre 1993.
* 63 Cf. art 3 al. 1.
* 64 Cf. Loi N°2001-692 du
1er août 2001 relative aux lois de finances (LOFL), art 27,
« Les comptes de l'Etat doivent être réguliers,
sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa
situation financière ».
* 65 ESCLASSAN (M-C),
« Sincérité et gouvernance financière
publique : Y a-t-il une sincérité financière publique
spécifique ? », RFFP N°111, septembre 2010, p.
52.
* 66 Ibidem.
* 67 JOYE (J-F), « La
sincérité, premier principe financier », RFFP
N°111, septembre 2010, p. 22.
* 68 JOYE (J-F), op. cit, p.
23.
* 69 GUIGUE (A), « le
principe implique essentiellement l'exactitude des comptes »,
in Du besoin à l'obligation de sincérité, RFFP
N°111, septembre 2010, p. 28.
* 70 JOYE (J-F), op. cit, p.
23.
* 71 ESCLASSAN (M-C),
Sincérité et gouvernance financière publique : Y
a-t-il une sincérité financière publique
spécifique ?, LGDJ, RFFP N°111, septembre 2010, p. 48.
* 72 Ibidem, p. 49.
* 73 BEAUD (M), L'art de la
thèse, Nouvelle édition, La Découverte, 2006,
p.55.
* 74 MEBENGA (M), Cours de
contentieux des comptes publics, Université de Yaoundé 2 - Soa,
2013-2014, Chapitre 2.
* 75 V. Injonction n°8
portant sur la différence entre le montant des frais de
déplacement porté sur les états et les titres de paiement
d'une part et celui qui figure sur les feuilles de déplacement d'autre
part.
* 76 V. Art 3 al 2, loi
n°2007/006, op cit.
* 77 MEBENGA (M), Cours, op
cit.
* 78 ESCLASSAN (MC), in
« Sincérité et gouvernance financière
publique : y a-t-il une sincérité financière publique
spécifique ? », RFFP N°111, Sept 2010,
p.54, §2
* 79 MEBENGA (M), Cours de
contentieux des comptes publics, op cit.
* 80 V. Art 4 du Code Civil
camerounais, « Le juge qui refusera de juger, sous
prétexte du silence, de l'obscurité ou de l'insuffisance de la
loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de
justice. »
* 81 BIPOUM WOUM (J-M),
« Celui qui est habitué à la jurisprudence du
Conseil d'Etat, n'est pratiquement pas dépaysé en lisant les
arrêts de l'Assemblée plénière de la Cour
Fédérale de Justice. Tout au plus note-t-il quelques
différences tenant à la formation "civiliste" des magistrats qui
composent cette juridiction davantage portés à emprunter la
formule de la Cour de Cassation en ce qui concerne l'exposé des
motifs. », RECHERCHES SUR LES ASPECT ACTUELS DE LA RECEPTION
DU DROIT ADMINSTRATIF DANS LES ETATS D'AFRIQUE NOIRE D'EXPRESSION
FRANCAISE : LE CAS DU CAMEROUN, RJPIC, N°3, 1972, p.
378-379.
* 82 KAMTO (M) Droit et
pouvoir en Afrique:essai sur les fondements du constitutionnalisme dans les
Etats d'Afrique noire francophone, LGDJ, 1987, p. 47.
* 83AMBEU AKOUA (V-P), la
fonction administrative contentieuse en Côte d'ivoire, Thèse,
Université Jean Moulin Lyon III, 2011,p.26.
* 84 ONDOA (M), METHODOLOGIE DE
LA RECHERCHE, DEA de Droit Public Fondamental, UYII, FSJP, Département
de Droit Public Interne, 2009/2010.
* 85 Ibidem.
* 86 Idem.
* 87 Cf. art 41 de la
Constitution du Cameroun.
* 88 Le Ministre chargé
des finances publiques et/ou ses représentants.
* 89 Cf. art 69, 70 et 71 de la
Loi n°2007/006 du 26 décembre 2007 portant régime financier
de l'Etat.
* 90 Cf. art 7 al 1 de la Loi
sus visée, « Est comptable public patent au sens de la
présente loi, toute personne régulièrement
préposée aux comptes et chargée du maniement des deniers
ou valeurs ou de la comptabilité matières. »
* 91 Cf. Jugement
n°14/94-95, CS/CA du 26 janvier 1995, YAP Jean Emile c/ Etat du Cameroun,
« YAP Jean Emile a été reconnu coupable de
négligence grave ayant favorisé la pratique des prix illicites et
ayant de ce fait causé à la puissance publique un
préjudice chiffré à 178.112.613 francs, et par
décision n° 018/PR/IGRA/CDBC du 25 Janvier 1988 il a
été condamné à:
- un débet de 178.112.613 francs représentant
le montant du préjudice réel subi par l'Etat de son fait
;
- une amende spéciale de 2.000.000 de francs pour
gestion défectueuse (...) »
* 92 THEUMOUBE
(P), « LE PARTICULARISME DE LA CHAMBRE DES COMPTES A L'INTERIEUR DE
LA COUR SUPREME : INTERET ET ENJEU », « En
l'état actuel des choses, la Chambre des Comptes de la Cour
Suprême du Cameroun n'exerce plus seulement les attributions qui lui ont
été données par la loi de 2003. L'exercice effectif de ses
compétences (sont)... dispersées dans plusieurs lois et
règlements... », p. 7.
* 93 Art 26 al 2.
* 94 Art 27.
* 95 Art 37, 38, 39, 40, 41,
42.
* 96 Cf. Constitution
camerounaise du 2 juin 1972, TITRE V.
* 97 Cf. Loi constitutionnelle
n°96/06 du 18 janvier 1996, TITRE V.
* 98 Le TITRE V de la loi
constitutionnelle du 18 janvier 1996 contient plus d'un article, allant du
37e au 42e et dont le service de la justice relève
de la Chambre judiciaire qui est compétente qui « statue
souverainement sur :
-- les recours en cassation admis par la loi contre les
décisions rendues en dernier ressort par les cours et tribunaux de
l'ordre judiciaire ;
-- les décisions des juridictions inférieures
de l'ordre judiciaire de venues définitives dans les cas où
l'application du droit est en cause ;
-- toute matière qui lui est expressément
attribuée par la loi. » (art 39), de la Chambre
administrative qui « connaît de l'ensemble du contentieux
administratif de l'Etat et d'autres collectivités publiques.
Elle connaît en appel du contentieux des
élections régionales et municipales.
Elle statue souverainement sur les décisions rendues
en dernier ressort par les juridictions inférieures en matière de
contentieux administratif.
Elle connaît de tout autre litige qui lui est
expressément attribué par la loi. » (Art 40) et de
la Chambre des comptes qui « est compétente pour
contrôler statuer sur les comptes publics et ceux des entreprises
publiques et parapubliques.
Elle statue souverainement sur les décisions rendues
en dernier ressort par les juridictions inférieures des comptes.
Elle connaît de toutes autres
matières. » (Art 41).
* 99 Cf. Constitution en
vigueur au Cameroun, « Art.41. -- (1) La chambre des comptes est
compétente pour contrôler statuer sur les comptes publics et ceux
des entreprises publiques et parapubliques.
Elle statue souverainement sur les décisions rendues
en dernier ressort par les juridictions inférieures des comptes.
Elle connaît de toutes autres
matières. »
* 100 ONDOA (M), Cours de
contentieux administratif, Université de Yaoundé 2 - Soa, 10
janvier 2011, « C'est une disposition normative
législative ou constitutionnelle qui, selon diverses formules, attribue
l'ensemble du contentieux (...) à la compétence (d'une)
juridiction. (...) Elle signifie simplement que par principe, tous les litiges
qui mettent en cause une personne morale de droit public relèvent de la
compétence d'un juge spécial ».
* 101 Art 41 de la
Constitution.
* 102 V. Constitution en
vigueur au Cameroun, art 42 al 2, « L'organisation, le
fonctionnement, la composition, les attributions de la cour d'appel, des
tribunaux de l'ordre judiciaire, des tribunaux administratifs et des
juridictions inférieures des comptes ainsi que les conditions de saisine
et la procédure suivie eux sont fixés par la
loi. »
* 103 Loi N°2003/005 du
21 avril 2003 fixant les attributions, l'organisation et le fonctionnement de
la Chambre des comptes de la Cour Suprême, art 2.
* 104 Ibidem, art 4,
« La Chambre des Comptes rend, sur les comptes qu'elle est
appelée à juger, des arrêts qui établissent si les
comptes jugés sont quittes, en avance ou en
débet. »
* 105Ibid, art 7
*
106- les comptes et
documents annexes des comptables publics patents des personnes morales de droit
privé dans lesquelles I `État est actionnaire unique ou
majoritaire ;
- les comptes des
comptables publics parents des personnes morales dans lesquelles l'Etat et/ou
d'autres personnes morales de droit public détiennent
séparément ou ensemble plus de la moitié du capital ou des
voix dans les organes délibérants ;
- les comptes et
documents annexes des comptables publics patents des personnes morales, quel
que soit leur statut juridique, dans lesquelles l'Etat et d'autres personnes
morales de droit publie détiennent ensemble le pouvoir de
décision ou la minorité de blocage ;
- les comptes et
documents annexes des comptables publics patents des personnes morales, quel
que soit leur statut juridique, bénéficiant ou percevant des
prélèvements obligatoires tels que ceux de la prévoyance
sociale ou de la formation professionnelle ;
- les comptes et
documents annexes des comptables publics patents des personnes morales, quel
que soit leur statut juridique, exploitant un service public ou monopole
d'Etat ;
- les comptes et
documents annexes des comptables publics patents de toute personne morale, quel
que soit son statut qui bénéficie d'un concours financier direct
ou indirect de l'Etat ou d'une autre personne morale de droit publie ;
- les comptes des personnes
physiques exerçant les fonctions officielles ou ceux des comptables
publics patents des personnes morales investies d'une mission spécifique
et recevant à ce titre les fruits de la générosité
nationale ou internationale, dans les conditions fixées par l'acte
accordant les concours financiers ci-dessus.
* 107Ibid, art 29,
« (1) La Chambre des comptes, siégeant en formation de
jugement, statue par arrêté de compte après examen des
observations présentées par le rapporteur et au vu des
conclusions du ministère public.
(2) L'arrêté de compte est définitif et
certifie la ligne de compte s'il n'y a pas d'observation. »
* 108Ibid, art 3,
« La Chambre des comptes produit annuellement au Président
de la République, au président l'Assemblée nationale et au
Président du Sénat un rapport exposant le résultat
général de ses travaux et les observations qu'elle estime devoir
formuler en vue de la réforme et de l'amélioration de la tenue
des comptes de la discipline des comptes. Ce rapport est publié au
Journal officiel de la République. »
* 109Ibid, art 10,
« Lorsqu'elle est saisie, la Chambre des comptes donne son avis
sur toute question relative au contrôle et au jugement des
comptes. »
* 110 Loi N°2006/016 du
29 décembre 2006 fixant l'organisation et le fonctionnement de la Cour
Suprême du Cameroun, art 113.
* 111 V. Loi de 2003, op cit,
TITRE IV, Chapitre 1.
* 112 Ibidem, Chapitre 2.
* 113 Le juge.
* 114 « La
juridiction des comptes certifie que les états financiers sont
réguliers, sincères et donnent une image fidèle de la
situation financière de l'Etat ».
* 115 ONDOA (M),
L'administration publique camerounaise à l'heure des réformes,
Ed. L'Harmattan, 2010.
* 116 Ibidem, p. 10.
* 117 BOUVIER (M),
« Réformes des finances publiques : la conduite du
changement », L.G.D.J. 2007 ; SCHOUEL S.A « La
nécessaire réforme du droit budgétaire camerounais »,
Mémoire de Master en Administration Publique.
* 118 Cf. Réforme des
finances publiques du Cameroun/Livre blanc, « les pouvoirs
publics ont engagé une deuxième génération de
réformes avec pour ambition affichée de faire du Cameroun un pays
émergent, démocratique et uni dans sa diversité à
l'horizon 2035. Cette nouvelle vision du développement intègre
quatre grands objectifs, à savoir : réduire substantiellement la
pauvreté ; devenir un pays à revenu intermédiaire ;
atteindre le stade de nouveau pays industrialisé ; renforcer
l'unité nationale et consolider le processus
démocratique. », p. 4.
* 119 Ibidem, p.5.
* 120 MEBENGA (M), cours de
contentieux des comptes publics, Université de Yaoundé II, Soa,
2013-2014.
* 121 Décret
N°97/047 du 5 mars 1997 portant organisation des services du
contrôle supérieur de l'Etat, art 2, « (1) Les
services du Contrôle Supérieur de l'Etat sont chargés...
(du) contrôle de conformité et de
régularité ».
* 122 Art 65, Loi de 2007, op
cit.
* 123 THEUMOUBE (P),
« LE PARTICULARISME DE LA CHAMBRE DES COMPTES A L'INTERIEUR DE LA
COUR SUPREME DU CAMEROUN : INTERET ET ENJEU », p. 5.
* 124 Loi n°2009/011 du
10 juillet 2009 portant régime financier des CTD, art 85,
« Les comptes des collectivités territoriales
décentralisées doivent être réguliers et
sincères. Ils doivent donner une image fidèle de leur situation
financière et patrimoniale. »
* 125Ibidem, art 99
alinéa 1er, dernier tiret.
* 126 Ibid, alinéa
2.
* 127 Ibid, art 107.
* 128 Article 72, article
unique du chapitre II du TITRE VIII, Loi de 2007, op cit.
* 129Article 1 er : (1)
Le présent décret porte Règlement Général de
la Comptabilité Publique. A ce titre, il fixe les règles
spécifiques qui déterminent les modalités
d'exécution des opérations budgétaires et
financières, de tenue des comptes et de gestion de la trésorerie,
des deniers, biens, valeurs publics, ainsi que du patrimoine appartenant ou
confiés à l'Etat, aux Établissements Publics
Administratifs nationaux ou locaux, aux Collectivités Territoriales
Décentralisées, aux services et organismes que la loi assujettit
au régime juridique de la comptabilité publique.
* 130 Art 108,
« la comptabilité publique comprend une comptable
budgétaire et une comptabilité générale. L'Etat
tient également une comptabilité d'analyse des coûts des
différents actions engagées dans le cadre des programmes ;
ainsi qu'une comptabilité des matières valeurs et
titres. »
* 131 Art 20, « Les
comptables publics en denier et valeurs sont, soit des comptables principaux,
soit des comptables secondaires.
2) Les comptables principaux rendent leurs comptes au juge des
comptes.
3) Les comptables secondaires sont ceux dont les
opérations sont centralisées par un autre comptable auquel ils
rendent compte.
* 132 Art 13, « (1)
Les ordonnateurs du budget de l'Etat et des organismes publics sont, à
raison de leurs attributions, responsables aux plans pénal et civil. Ils
sont également responsables de l'élaboration et de la mise en
oeuvre des programmes, ainsi que des résultats attendus.
(2) Les autres catégories, dans la limite de leurs
délégations, sont responsables aux plans pénal, civil et
disciplinaire.
(3) Les programmes font l'objet d'une évaluation selon les
modalités définies par un arrêté du Ministre
chargé des finances.
(4) Les ordonnateurs sont justiciables de l'organe chargé
de la discipline budgétaire et financière dont l'organisation et
le fonctionnement sont fixés par un texte particulier. »
* 133 Art 69.
* 134 Art 12, « Les
engagements, ainsi que les ordres donnés par les ordonnateurs
principaux, délégués et secondaires de l'Etat ou des
autres organismes publics, sont retracés dans la comptabilité
budgétaire, permettant ainsi de suivre le déroulement des
opérations budgétaires et d'effectuer le rapprochement avec les
écritures des comptables publics. » et Art 17 al. 2,
« Dans l'accomplissement de leurs missions, les comptables publics en
deniers et valeurs assurent : en matière de dépenses, le
contrôle de : l'exacte imputation budgétaire des
dépenses conformément aux principes définis par la
nomenclature budgétaire et comptable selon leur nature ou leur
objet ; (...) l'exactitude des calculs de liquidation de la
créance », Décret n°2013, op cit.
* 135 DELON-DESMOULINS (C),
La sincérité en droit budgétaire de l'Union
européenne : à la recherche de la vérité
budgétaire, RFFP N°111, septembre 2010, p. 80.
* 136 DIOUKHANE (A), La
responsabilité des comptables publics devant le juge des
comptes », « Ils apparaissent ainsi comme les gardiens
de l'orthodoxie financière. », p. 797.
* 137 Art 113, « les
comptables publics sont responsables de la tenue des règles de la
profession comptable. Ils s'assurent notamment de la sincérité
des enregistrements comptables et du respect des procédures
comptables. », Décret n°2013, op cit.
* 138 Art 120, Ibidem.
* 139 MEBENGA (M), Cours de
contentieux des comptes publics, Université de Yaoundé 2,
année académique 2013-2014.
* 140 Loi N°2003/005 du
21 avril 2003 fixant les attributions, l'organisation et le fonctionnement de
la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, «
L'arrêté de compte est définitif et certifie la ligne de
compte s'il n'y a pas d'observation. »
* 141 Décret portant
Règlement Général de la Comptabilité Publique, art
125 al. 3, « La juridiction des comptes certifie que les
états financiers sont réguliers, sincères et donnent une
image fidèle de la situation financière de
l'Etat. »
* 142
« Réformes des finances publiques du Cameroun/Livre
blanc », p. 51.
* 143 Idem. ; Art 18 al.3
du RGCP.
* 144 Art 29 al. 1, RGCP, op
cit.
* 145 Ibidem, Art 23 al. 2.
« Les comptables publics peuvent déléguer leur
pouvoir à un ou plusieurs mandataires ayant qualité pour agir en
leur nom et sous leur responsabilité ».
* 146Ibidem, Art 31 al. 3.
* 147 Idem.
* 148 RGCP, op cit, Art 28 al.
2.
* 149 Ibidem, Art 31 al. 1 et
2.
* 150 LEKENE DONFACK (E.C.),
« Finances publiques camerounaises », Ed. Mondes en
devenir, BERGER LEVRAULT, mars 1987, p. 81.
* 151 Ibidem, p. 82.
* 152 Idem.
* 153 Loi n°2007/006 du
26 décembre 2007 portant régime financier de l'Etat, art 3 al.2,
« La loi de finances prend en compte les directives de
convergence des politiques économiques et financières
résultant des conventions internationales et régionales
auxquelles la République du Cameroun adhère. »
* 154 WIKIPEDIA, Droit
économique, « Le droit économique est
apparu vers les années 1980 comme une émanation du droit des
affaires. C'est une nouvelle approche du droit, liée à la prise
en charge par l'État de l'économie. Ce droit cherche à
réglementer les institutions chargées de l'organisation
économique globale, il ne s'intéresse pas aux
sociétés mais au marché. »
* 155 IFAC, Guide pour la
création et développement d'un organisme comptable professionnel,
2e édition, Amélioration des structures de
gouvernance, 72, p. 55.
* 156 Idem, « Le
Guide modèle de l'IFAC pour les organismes comptables professionnels
(Guide modèle). L'IFAC a élaboré un guide modèle
basé sur le code de bonne gouvernance pour le secteur associatif et
communautaire (appelé le « Code »). Le « Code » a
été créé par un groupe de pilotage composé
des organisations Acevo, ICSA, CTN, NCVO et soutenu par la Commission
caritative de l'Angleterre et le Pays de Galles. L'objectif du Guide
modèle est d'aider les organisations comptables professionnelles
à établir des principes de bonne gouvernance pour la mise en
place et le fonctionnement de leur Conseil. »
* 157 Déclaration de
Lima, Généralités, Section 3, Contrôle interne et
externe, p. 6.
* 158 ORSONI (G),
« c'est d'abord la qualité du contrôle interne (...) qui
contribue à garantir la sincérité (...) des
comptes », in Le principe de sincérité
à l'étranger, LGDJ, RFFP N°111, septembre 2010, p.
39.
* 159Idem.s
* 160 BALOCK (R), Cours de
droit international communautaire, Université de Yaoundé II, Soa,
2011-2012, Introduction générale. « Le qualificatif
international renvoit à deux champs. International au sens strict et
communautaire. International au sens strict ou international tout court doit
être compris «ce qui prend en compte les sujets de droit
international quel que soit leur continent d'origine«. Communautaire
renvoit à la même idée mais dont les sujets relèvent
d'un continent unique. Ici on y retrouve la région et la
sous-région. »
* 161
WWW.intosai.ord/fr/sur-lintosai.html,
« L'Organisation Internationale des Institutions
Supérieures de Contrôle des Finances Publiques (INTOSAI) est
l'organisation parapluie du contrôle externe des finances publiques. Elle
assure un cadre institutionnel depuis plus de 50 ans aux Institutions
supérieures de contrôle des finances publiques (ISC), pour le
transfert des connaissances et la multiplication des connaissances afin
d'améliorer à l'échelle internationale le contrôle
externe des finances publiques et accroître, par conséquent, la
compétence professionnelle, l'image et l'influence des ISC dans les pays
respectifs. En harmonie avec la devise de l'INTOSAI, « Experientiamutua
omnibus prodest «, l'échange d'expériences parmi les membres
de l'INTOSAI et les connaissances qui en résultent garantissent le
développement permanent des institutions de contrôle des
finances. L'INTOSAI est une organisation autonome, indépendante et
apolitique. Elle est une organisation non-gouvernementale avec statut
spécial auprès de l'ECOSOC des Nations unies. L'INTOSAI
a été créée en 1953, à l'initiative du
président de l'époque de l'ISC de Cuba, M. Emilio Fernandez
Camus. A l'époque, 34 ISC s'étaient réunies pour le
1er Congrès de l'INTOSAI à Cuba. Maintenant l'INTOSAI
compte 192 membres à part entière et 5 membres
associés. »
* 162 ESCLASSAN (M-C),
« on ne saurait s'étonner que la sincérité
soit devenue une exigence fondamentale de la nouvelle gouvernance
financière publique », « La sincérité
des comptes devenue une exigence première dans le secteur public
(...) », in Sincérité et gouvernance
financière publique : y a-t-il une sincérité
financière publique spécifique ?, LGDJ, RFFP
N°111, Septembre 2010, p. 48 et 51.
* 163
fr.issai.org/principes-de-classification/, 2, « Chaque
document est doté d'un numéro ISSAI de 1 à 4 chiffres. Le
nombre de chiffres indique le niveau hiérarchique du document,
soit:
Niveau 1: Principes fondateurs - contient les principes
fondateurs de l'INTOSAI. La déclaration de Lima.
Niveau 2: Conditions préalables au fonctionnement des
ISC - formule et explicite les conditions préalables de base au bon
fonctionnement et à la déontologie des ISC.
Niveau 3: Principes fondamentaux de contrôle- contient
les principes fondamentaux pour effectuer le contrôle d'entités
publiques.
Niveau 4: Directives de contrôle - transposent les
principes fondamentaux de contrôle en des directives plus
spécifiques, détaillées et opérationnelles pouvant
être utilisées quotidiennement dans le cadre de tâches de
contrôle.
* 164 GUIGUE (A), Le
principe implique essentiellement l'exactitude des comptes, in Du
besoin à l'obligation de sincérité, RFFP N°111,
septembre 2010, p. 28.
* 165 JOYE (J-F), Les
vicissitudes du principe de sincérité, La Semaine Juridique
Edition Générale n°12, 18 mars 2009, I 126, p. 3.
* 166 ISSAI 300, Normes
d'application du contrôle des finances publiques, 6. 2 et 6. 2 a,
« L'analyse des états financiers a pour objectif de
s'assurer de l'existence des liaisons que l'on s'attend normalement à
trouver entre les différents éléments des états
financiers; elle doit permettre d'identifier les liens anormaux entre plusieurs
comptes et les anomalies de tendances. De ce fait, l'auditeur doit analyser
soigneusement les états financiers et s'assurer que:
(a) les états financiers sont préparés
conformément aux normes comptables admises (...) »
* 167 PANCRAZI (L),
« Excès de la dépense et de la surestimation des
recettes », in Le principe de sincérité
budgétaire, Thèse, Université Pierre Mendes France,
Grenoble 2, 2007, p. 24 ; Arrêt N°08/CDC/CSC/S1 du 19/11/2009,
SADOU Gabriel, Injonction pour l'avenir n°6 portant sur les écarts
en plus entre les soldes sur les PV de caisse et les soldes sur la balance
générale des comptes, « Attendu qu'il
résulte du rapprochement de différents soldes, que des
écarts en plus apparaissaient dans les postes comptables de Bibemi
(208 003 frs), Figuil (10 260 frs), Guider (3 955 frs), Touboro
(8 368 frs), Basheo (34 951 frs), Ngong (100 969 frs), soit un
total de 366 506 frs CFA. », rôle 7/24.
* 168 Arrêt
N°04/CSC/CDC/S1 du 02 septembre 2010, MBARGA Jean Claude, RESERVE N°3
portant sur la discordance entre le solde du compte courant bancaire de la
Trésorerie Générale d'Ebolowa constaté dans la
balance générale des comptes et celui qui figure sur le
centralisateur, « Attendu que le solde débiteur du compte
courant bancaire de la Trésorerie Générale d'Ebolowa dans
la balance générale des comptes à la date du 31/12/2005
est de 441.646.403 francs CFA et celui du centralisateur à la même
date de 148.003.841 francs CFA, soit un écart de 293.642.562 francs
CFA ; Attendu que ces deux soldes, pris à la même date, soit
le 31/12/2005, doivent être identiques (...) réserve est faite sur
la décharge de Monsieur MBARGA Jean Claude sur le compte de l'exercice
2005 dans l'attente de la régularisation de la discordance
constatée... », rôle 3/13.
* 169 ISSAI 300, Normes
d'application du contrôle des finances publiques, 5. Information
probante, 5.3 « L'ISC doit s'assurer que les techniques
utilisées permettent réellement de détecter toutes les
erreurs matérielles », p. 7.
* 170 INTOSAI GOV 9100, Ligne
directrice sur les normes de contrôle interne à promouvoir dans le
secteur public, 2. Composante du contrôle interne, 2.2 Evaluation des
risques, p. 25-26.
* 171 Ibidem, p 26.
* 172 Ibidem, p 41.
* 173 INTOSAI GOV 9150,
Coordination et coopération entre les ISC et les auditeurs internes au
sein du secteur public, 1.4, p 3.
* 174 ISSAI 300, op cit, 3.2,
p. 6.
* 175 Ibidem, 4.1, p. 6.
* 176 Ibidem, p. 7.
* 177 Ibidem, p. 8.
* 178 ISA 200, Objectifs
généraux de l'auditeur indépendant et conduite d'un audit
selon les normes internationales d'audit, L'audit des états financiers,
5., p. 2.
* 179 Ibidem,
Définitions, « Anomalie - Différence entre le
montant, le classement, la présentation ou l'information fournie
concernant un élément des états financiers et le montant,
le classement, la présentation ou l'information fournie qui est
exigée pour ce même élément afin d'être en
conformité avec le référentiel comptable applicable. Les
anomalies peuvent résulter d'erreurs (...) »
* 180 ISA 240, Les obligations
de l'auditeur en matière de fraude lors d'un audit d'états
financiers, p. 121.
* 181 JOYE (J-F), La
sincérité, premier principe financier, LGDJ, RFFP
N°111, septembre 2010, p. 22.
* 182 ISA 200, op cit,
« Les référentiels comptables (...) sont souvent
conçus pour atteindre l'objectif de présentation
sincère... », p. 15.
* 183 Loi n°2007/006 du
26 décembre 2007 portant régime financier de l'Etat, art 3 al.
1.
* 184 ISA 200, op cit,
Règles d'éthique relatives à l'audit d'états
financiers, A15, p.17.
* 185 Ibidem, A49, p. 25.
* 186 Voir Statuts de
l'AFROSAI, Art 2 al. 10,
* 187 SERE (S), DROIT
COMPTABLE ET PLAN COMPTABLE OHADA, ERSUMA du 18 au 22 décembre 2006.
* 188 « entrent dans
le domaine du droit affaires, l'ensemble des règles relatives au droit
des sociétés et au statut juridique des commerçants, au
recouvrement des créances, aux sûretés et aux voies
d'exécution, au régime du redressement des entreprises et de la
liquidation judiciaire, au droit l'arbitrage, au droit du travail, au droit
comptable, au droit de la vente et des transports et toute autre
matière qu'y pourrait inclure le Conseil des Ministres. »
* 189 Voir les articles 3,
1er et 2 de la loi n°99/16 du 22 décembre 1999 portant
statut général des établissements publics et des
entreprises du secteur public et parapublic.
* 190 AFROSAI General
Assembly, Sharm El Sheikh Agreements. Egypt, «The important role played by
SAIs in the promotion of Good Governance was also reaffirmed by the African
Union which, in its contribution, stressed the role of AFROSAI and its members
in the implementation of the African Union.», p. 2.
* 191 Manuel de
procédure de l'AFROSAI, Thermes de référence pour le
Comité de renforcement des capacités techniques, p. 99.
* 192 Voir ISSAI 300 et
INTOSAI GOV 9150 sus visés.
* 193 Statut de l'AFROSAI, Art
1er.
* 194 Ibidem, Art 2 (10),
« Promouvoir l'unification des principes, des procédures et de
la terminologie financière en matière de contrôle des
finances publiques, dans le but de l'intégration régionale
africaine. »
* 195Ibid, Art 2(11).
* 196 Manuel de
procédure de l'AFROSAI, p. 33.
* 197 SERE (S), DROIT
COMPTABLE ET PLAN COMPTABLE OHADA, op cit, p. 5.
* 198 KEUDJE PAMENI (G.D.),
L'IMAGE FIDELE DE L'ENTREPRISE EN DROIT COMPTABLE OHADA,
Mémoire en Droit des Affaires et de l'Entreprise, Université de
Dschang, Janvier 2013, p. 23.
* 199 SERE (S), op cit, p.
35.
* 200 Idem.
* 201 Ibidem, p. 38.
* 202 ESCLASSAN (M-C), Op cit,
p. 51.
* 203 V. Art. 81 de la
Directive n°1/11-UEAC-190-CM-22 relative aux lois de finances,
« Les directives sur :
· Le Règlement Général sur la
Comptabilité ;
Publique ;
· Le Plan comptable de l'Etat ;
· La Nomenclature Budgétaire de
l'Etat ;
· Le Tableau des Opérations
Financières de l'Etat
Complètent et précisent, en tant que de besoin,
les modalités d'application de la présente
directive. »
* 204 THEUMOUBE (P),
« la Chambre des Comptes a proposé, au cours d'un atelier,
(...) la Création d'une Cour des Comptes de pleine juridiction au
Cameroun. », in « le particularisme de la chambre des
comptes a l'intérieur de la Cour Suprême du Cameroun :
intérêt et enjeu », op cit, p. 7.
* 205 V. Art. 73 alinéa
4, Directive n°1, op cit.
* 206 Art. 77.
* 207 Art 78.
* 208« La Cour
des comptes certifie que les états financiers sont réguliers,
sincères et donnent une image fidèle de la situation
financière de l'Etat. »
* 209 Guide didactique du plan
comptable de l'Etat-CEMAC relatif aux normes comptables applicables aux Etats
membres, Tome 1, Encadré, p. 15.
* 210 Idem, « -
la certification sans réserve : il ne subsiste aucun désaccord ou
les désaccords relevés ne sont pas significatifs à l'issue
des vérifications effectuées ; le certificateur n'a pas
été limité dans ses vérifications.
- la certification avec réserves : le certificateur a
identifié des limitations ou désaccords, mais ceux-ci ne sont pas
suffisants pour l'empêcher d'émettre une opinion ou remettre en
cause la régularité, la sincérité, et la
fidélité des comptes.
- l'impossibilité de certifier : le certificateur
indique que l'accumulation d'insuffisances est trop importante et
l'empêche d'émettre une opinion.
- le refus de certification : dans ce cas, les insuffisances
et désaccords sont tels qu'ils entachent la sincérité, la
régularité et l'image fidèle des comptes de
l'État. »
* 211 Art 3 alinéa 2,
loi de 2007, op cit.
* 212 INTOSAI GOV 9150, 3.3.1.
, « Les ISC sont généralement instituées par le
législateur ou en vertu d'une disposition
constitutionnelle. », p. 7.
* 213« Le
Contrôle supérieur de l'Etat, ISC du Cameroun... »,
p. 2. Et le site internet de l'INTOSAI,
file:///E:/EXPLORER/INTOSAI.org%20%20ISC%20des%20pays.htm.
* 214 Idem.,
« L'exercice de ces compétences dispersées dans
plusieurs lois et règlements rapprochent la Chambre des Comptes de la
Cour Suprême de la conception originale du contrôle des comptes
publics de la Constitution de 1996 ».
* 215« La
chambre des comptes est compétente pour contrôler statuer sur les
comptes publics et ceux des entreprises publiques et
parapubliques. »
*
216« L'arrêté de compte est
définitif et certifie la ligne de compte... »
* 217« Les
comptes de l'Etat doivent être réguliers, sincères et
donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation
financière. »
* 218« La
juridiction des comptes certifie que les états financiers sont
réguliers, sincères et donnent une image fidèle de la
situation financière de l'Etat. »
* 219 Loi n°2006/016 du
29 décembre 2006 fixant l'organisation et le fonctionnement de la Cour
Suprême du Cameroun.
* 220« Sans
préjudice de certaines spécificités prévues par la
loi n°2003/005 du 21 avril 2003 fixant les attributions, l'organisation et
le fonctionnement de la Chambre des Comptes. la procédure suivie devant
ladite chambre statuant en premier et dernier ressort est celle applicable
devant la Chambre Judiciaire de la Cour Suprême. »
* 221 Loi n°2003/005 du
21 avril 2003, op cit, Art 79 alinéa 3, « La Chambres des
Comptes exerce les attributions des juridictions intérieures des comptes
en attendant leur mise en place. »
* 222 Loi portant
régime financier de l'Etat, op cit, Art 79.
* 223 Rapport annuel de la
Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, 2007, p. 9.
* 224 Art 41 de la
constitution en vigueur au Cameroun.
* 225 Art 79 de la loi portant
régime financier de l'Etat.
* 226 Cf. Loi n°2003/005
du 21 avril 2003 fixant les attributions, l'organisation et le fonctionnement
de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun.
* 227 Art 125 al 3, du
Décret n°2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement
général de la comptabilité publique.
* 228 MEBENGA (M), Cours, op
cit.
* 229 Art 79 al. 3 de la loi
de 2003.
* 230 Art 72, loi de 2003, op
cit.
* 231« C'est en
2012 que rentre définitivement en scène dans la juridiction
financière, sa plus grande formation qui fixe sa jurisprudence, à
savoir les Sections Réunies. » in Rapport annuel de la
Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun de 2012, p. 11.
* 232 Idem,
« Cette formation est chargée de l'examen, pour
l'essentiel, des voies de recours exercées contre les arrêts
définitifs relevant de sa compétence et des affaires
renvoyées devant elle soit par ordonnance du Premier Président,
soit par arrêt d'une section4, et subsidiairement, le cas
échéant, des dossiers adressés à la Chambre des
Comptes par le Contrôle Supérieur de l'Etat (CONSUPE) ou la
Commission Nationale Anti-corruption (CONAC). »
* 233 Premier rapport annuel
de la Chambre des comptes de la Cour Suprême du Cameroun, p. 54, 55 et
59.
* 234 V. Annexe, Tableau
n°1.
* 235 V. Annexes, Tableau
n° 2.
* 236 V. Annexe, Tableau
n°2, Arrêt n°20/AD/S3/12 du 24 octobre 2012, TANYI Rosette
épouse MBIKLONGHO et TCHIAFFI Jean Baptiste, exercice 2007 et 2008.
* 237 V. Annexe, Tableau
n°3.
* 238 Idem.
* 239 Ibidem,
« Les commissaires aux comptes sont charges de certifier les
comptes des entreprises dans lesquelles ils sont nommés
conformément aux dispositions de la loi24 et de l'Acte Uniforme
OHADA sur les sociétés commerciales et les
groupements d'intérêt économique (GIE). »,
p. 88.
* 240 V. Annexes, Tableau
n°4.
* 241 Art 54 et 56 de la loi
n°2003/005 du 21 avril 2003, op cit.
* 242 Arrêt n°
187/D/S2 du 22/11/12 et 189/D/S2 du 22/12/12, MBARGA Jean Claude.
* 243 Arrêt n°
224/D/S2 du 22/11/12 CHE Georges Muluh.
* 244 Arrêts n°
227/D/S2 et 228/D/S2 du 22/11/12, Mme NGUIDJOL Josette Ernestine,
« Annule l'amende prononcée ».
* 245 Arrêt
N°08/CDC/CSC/S1 du 19/11/2009, SADOU Gabriel, Injonction pour l'avenir
n°6 portant sur les écarts en plus entre les soldes sur les PV de
caisse et les soldes sur la balance générale des comptes,
« Attendu qu'il résulte du rapprochement de
différents soldes, que des écarts en plus apparaissaient dans les
postes comptables de Bibemi (208 003 frs), Figuil (10 260 frs),
Guider (3 955 frs), Touboro (8 368 frs), Basheo (34 951 frs),
Ngong (100 969 frs), soit un total de 366 506 frs
CFA. », rôle 7/24.
* 246 Arrêt
n°26/CSC/CDC/S1 du 17/12/2013, EDOU OLO'O Jean Louis, Injonction n°8
portant sur la discordance entre le montant des frais de déplacement
porté sur les états et les titres de paiement d'une part et celui
qui figure sur les feuilles de déplacements d'autre part, Rôle
8.
* 247 Arrêt
n°4/CSC/CDC/S1 du 02 septembre 2005, MBARGA Jean Claude, Réserve
N° 3 portant sur la discordance entre le solde de compte courant bancaire
de la Trésorerie Générale d'Ebolowa constaté dans
la balance générale des comptes et celui qui figure sur le
centralisateur, Rôle 3/13 ; Réserve n°6 portant sur la
discordance entre le solde du compte courant bancaire de la Recette des
Finances de Kribi constaté dans la balance générale des
comptes et celui qui figure sur le centralisateur, Rôle 5/13 ;
Injonction N°2 de l'arrêt n°12 du 18/12/2008 portant sur la
différence constatée entre le montant d'un titre de paiement et
celui des pièces justificatives y relative, Rôle 7/13
* 248 Arrêt n°
04/CSC/CDC/S1 du 05/11/2005, NDZANA Jean, Réserve n°1 portant sur
les différences en moins ou déficits résultant des
discordances entre les procès-verbaux d'encaisse et les balances
générales des comptes, pour les postes comptables de YABASSI,
EBONE et MOMBO, Rôle 3 sur 7.
* 249 Arrêt
n°14/AD/S3/10 du 07 juillet 2010, NANGA Rébecca épouse EVINA
NDO, exercice 2004.
* 250 MEBENGA (M), Cours, op
cit.
* 251 Ibidem ; V. Section
I : L'INSUFFISANCE QUANTITATIVE DE L'ENCADREMENT JURISPRUDENTIEL DU
CONTENTIEUX DE LA SINCERITE DES COMPTES AU CAMEROUN, op cit.
* 252La norme 400 de l'INTOSAI
présente une sémantique duale du terme rapport. Alors qu'au
pluriel, il « désigne tant l'opinion de l'auditeur
et ses autres observations sur un ensemble d'états financiers,
émises à l'issue d'un contrôle financier ou de la
régularité, que le rapport rédigé au terme d'un
audit des résultats » ; au singulier il
« désigne les conclusions de l'auditeur
tirées du contrôle des
résultats. »
* 253 Cf. Art 30 al 2, loi
n°2003/005 op cit, « Les comptables disposent d'un
délai de deux mois (...) pour satisfaire aux injonctions qui leur sont
adressées sous peine de sanctions prévues par la présente
loi. »
* 254« La
Chambre des Comptes observe des incohérences dans la comptabilisation de
certaines opérations qui altèrent la fiabilité des
états financiers de la SIC, et jette le doute sur la
sincérité de la situation patrimoniale de la SIC décrite
dans lesdits états financiers. Mention ».
* 255« Les
écarts relevés notamment sur les comptes Clients débiteurs
des exercices 2004 et 2005 entre le montant des états d'inventaire et
celui du bilan dénotent le manque de fiabilité des travaux
d'inventaire de fin d'année réalisés (...) et jette le
doute sur la sincérité des états
financiers », p. 34., op cit.
* 256« La
juridiction financière observe que les comptes de AYABA HOTEL ne sont ni
réguliers ni sincères (...) » « La
juridiction financière a également noté que un
problème de concordance d'information entre les différents
documents produits, altérant sa régularité et sa
sincérité. », p. 16 et 20.
* 257« The
expenditure for external services moved from 6.011.322.059 F in 2003 to
7.681.879.265 F in 2004. This gives us an increase of 1.670.557.206F that is
22%. (...)The profit also went down from 282.619.415 F to 110.021.006 F. This
makes the presentation of the head cloudy and insincere. », p.
17.
* 258«The accounts of
CAMTEL for 2004 show that monies were paid to some publishers without any
contract or agreement (...) The Audit Bench finds this irregular and
insincere. » « This depicts an absence of clarity,
sincerity and transparency in the debt recovery system (...) »,
p. 19 et 25.
* 259« La
vérification des pièces justificatives des opérations
comptables transmises à la Chambre des comptes par la Direction de
UTAVA, en appui aux états financiers produits au titre des exercices
2004, 2005, 2006 et 2007, ainsi que le contrôle réalisé sur
place, ont permis de relever un certain nombre d'irrégularité de
nature à émettre des réserves quant à la
sincérité de ces comptes. », p. 37.
*
260« Attendu que l'état de
développement des dépenses budgétaires ne fait pas
ressortir les restes à payer au 31/12/2004 alors qu'au titre des
pièces générales à payer il est produit à la
même date, les restes à payer en bon de commande (de)
fonctionnement d'un montant de 1 583 488 616
FCFA ;
Attendu que le manque d'échange
véritable d'informations entre les applications informatiques DEPMI
(Dépenses Publiques sur la Mercuriale Informatisée) et CADRE
(Comptabilité Auxiliaire des Dépenses et des Recettes de l'Etat)
et la production manuelle de l'état ne peuvent justifier cette
discordance dans la mesure où les sources des données restent les
mêmes, la différence apparaissant seulement dans les
traitements ;
Il est enjoint au comptable de veiller pour
l'avenir sur l'exacte concordance entre les soldes de l'état de
développement des dépenses budgétaires et l'état
des restes à payer en vue de la production au juge des comptes des
justificatifs exhaustifs. »
* 261 Arrêt n°
04/CSC/CDC/S1 du 05/11/2005, NDZANA Jean, Réserve n°1 portant sur
les différences en moins ou déficits résultant des
discordances entre les procès-verbaux d'encaisse et les balances
générales des comptes, pour les postes comptables de YABASSI,
EBONE et MOMBO, Rôle 3 sur 7.
* 262 Cf. Art 65 et 79, loi de
2007, op cit.
* 263 Cf. Décret
n°2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement général de
la comptabilité publique, art 125 (3), « La juridiction des
comptes certifie que les états financiers sont (...)
sincères. »
* 264 « Attendu
que l'injonction N°1 (Dépassement des crédits
autorisés) de l'arrêt suscité invitait le comptable
à éviter à l'avenir ces dépassements des
crédits qui sont préjudiciables aux projets d'investissements et
donc de développement des infrastructures de l'hôpital.
Attendu qu'en réponse, le comptable a produit les
photocopies des autorisations des transferts des lignes signées du
Président du Conseil d'administration.
L'injonction pour l'avenir est par conséquent
maintenue ».
* 265« Du
21/04/04, Montant de facture différent montant bon de
commande », Rôle 7.
* 266« Du
15/01/04, montant facture différent montant
décaissé », Rôle 12.
* 267 « Du
21/09/04, montant facture différent du montant sur le reçu de
versement », Rôle 21.
* 268 Art 65 et 79, loi de
2007, op cit.
* 269 V. conclusion de
l'injonction n°2, Arrêt n°08/CDC/CSC/S1 du 19/11/2009, SADOU
Gabriel, Rôle 4/24.
* 270 V. conclusion de
l'injonction n°5 portant sur le montant unique des travaux
effectués supérieur au montant de la lettre de commande,
Arrêt n°26/CSC/CDC/S1 du 17/12/2013
* 271 Loi n°2007/006 du
26 décembre 2007 portant régime financier de l'Etat.
* 272 Ibidem, art 60.
* 273 V. Art 16,
Décret n°2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement
général sur la comptabilité publique,
« Les comptables publics (...) sont seuls
habilités à assurer : (...) la tenue de la
comptabilité du poste comptable qu'ils
dirigent. »
*
274« Sur `l'injonction n°7 portant sur
les discordances entre les montants sur les bons de commandes et les
factures », rôle 6/8.
* 275 KEUDJE PAMENI (G.D.),
L'IMAGE FIDELE DE L'ENTREPRISE EN DROIT COMPTABLE OHADA,
Mémoire en Droit des Affaires et de l'Entreprise, Université de
Dschang, Janvier 2013, p. 23.
* 276« La
présente loi s'applique aux comptes des exercices qui suivront
l'année de sa promulgation La présente loi s'applique aux comptes
des exercices qui suivront l'année de sa
promulgation »
* 277 ONDOA (M),
L'administration publique camerounaise à l'heure des
réformes, « la loi n°2007/006 du 26
décembre 2007 portant régime financier de l'État dont le
contenu traduit le nouveau cadre (...) comptable de l'État (...) et
pourrait être considérée comme une réponse au souci
d'amélioration de la gouvernance des finances
publiques. », Ed. L'Harmattan, 2010, p. 9.
* 278 Art 125 alinéa
3.
* 279 Loi n°2007/006 du
26 décembre 2007 portant régime financier de l'Etat
* 280 Décret n°
2013/16 du 15 mai 2013 portant règlement général de la
comptabilité.
* 281 Art 60, loi de 2007, op
cit, « Les comptes de l'Etat doivent être réguliers,
sincères et donne une image fidèle de son patrimoine et de sa
situation financière. »
* 282 Art 79, loi de 2007, op
cit.
* 283 BAUDOUIN (J-L), La
vérité et le droit, Travaux de l'Association Henri Capitant
1987, Paris, Economica, 1989, p. 22.
* 284Art 54 :
« Tout comptable qui ne présente pas son compte dans les
formes et délai prescrits par les règlements encourt une
condamnation par la Chambre des comptes à une amende d'un montant
maximal égal à la moitié de l'indemnité mensuelle
de responsabilité du comptable au moment des faits, et par mois de
retard », loi n°2003/005 du 21 avril 2003, op cit.
* 285 Art 54, 55 et 56 de la
loi n°2003/005 du 21 avril 2003, op cit.
* 286 Rapport annuel de 2012,
Chapitre 1, Section 1, p. 155.
* 287 Ibidem, p. 166.
* 288 THEUMOUBE (P), LE
PARTICULARISME DE LA CHAMBRE DES COMPTES A L'INTERET DE LA COUR SUPREME DU
CAMEROUN : INTERET ET ENJEU, « C'est pour cela que la
Chambre des Comptes a proposé, au cours d'un atelier, soit une nouvelle
écriture de la loi de 2003 qui intégrerait toutes les
compétences », p. 7.
* 289 Idem.
* 290 Art 37 al. 2 de la
Constitution.
* 291« La
Chambres des Comptes exerce les attributions des juridictions
intérieures des comptes en attendant leur mise en
place. »
* 292 Art 72, Directive UEAC
sur les lois de finance, op cit: « Le contrôle
juridictionnel des opérations budgétaires et comptables des
administrations publiques est assuré par une Cour des Comptes qui doit
être créée dans chaque Etat-Membre.
Cette Cour des Comptes est une juridiction et ses membres ont
le statut de magistrat. Elle est indépendante par rapport au
Gouvernement et au Parlement et autonome par rapport à toute autre
juridiction. Elle décide seule de la publication de ses avis,
décisions et rapports. Elle est l'institution supérieure de
contrôle de chaque Etat. »
* 293 THEUMOUBE (P),
« LE PARTICULARISME DE LA CHAMBRE DES COMPTES A L'INTERET DE LA COUR
SUPREME DU CAMEROUN : INTERET ET ENJEU », p. 7, op cit.
* 294 V. Premier rapport
annuel de la CDC, p. 90 et 91.
* 295 V. Annexe, Tableau
n° 04, Rapport n° 01/ROD/S4.
* 296 MEBENGA (M), Cours, op
cit, « contrôle de qualité... ».
* 297 Idem.
* 298 Idem.
* 299 V. Art 1er
alinéa 1, Décret n°2013/16 du 15 mai 2013 portant
règlement général de la comptabilité publique
« Le présent décret porte Règlement
Général de la Comptabilité
Publique ».
* 300 Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM).
* 301 Idem.
* 302 BIPOUM WOUM (J-M),
« Celui qui est habitué à la jurisprudence du Conseil
d'Etat, n'est pratiquement pas dépaysé en lisant les arrêts
de l'Assemblée plénière de la Cour Fédérale
de Justice. Tout au plus note-t-il quelques différences tenant à
la formation "civiliste" des magistrats qui composent cette juridiction
davantage portés à emprunter la formule de la Cour de Cassation
en ce qui concerne l'exposé des motifs. », RECHERCHES SUR LES
ASPECT ACTUELS DE LA RECEPTION DU DROIT ADMINSTRATIF DANS LES ETATS D'AFRIQUE
NOIRE D'EXPRESSION FRANCAISE : LE CAS DU CAMEROUN, RJPIC,
N°3, 1972, p. 378-379.
* 303 Arrêté
n° 001073/MINFOPRA du 15 avril 2015 portant ouverture d'un concours pour
le recrutement de soixante-dix (70) Auditeurs de justice à la Division
de la Magistrature et des Greffes de l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature (ENAM), au titre de l'année académique 2015/2016,
Art 2.
* 304 ABA'A OYONO (JC), Cours
de droit administratif général II, UYII - Soa, 2009-2010.
* 305 V. Art 37 alinéa
3 de la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996, « Il
nomme les magistrats. »
* 306 Un acte administratif
discrétionnaire un acte administratif unilatéral pris par une
personne publique ou privée habilitée, qui offre à
celle-ci une « marge de
manoeuvre » quant à la manière et/ou au
moment de le prendre.
* 307 V. Art 14 alinéa
2, Décret n°2013/16, op cit, « Ils sont
nommés par le Ministre chargé des
finances, avec son agrément ou sur sa proposition. Toutefois, les
receveurs des Collectivités Territoriales Décentralisées
sont nommés par arrêté conjoint du Ministre chargé
des collectivités territoriales et du Ministre chargé des
finances, parmi les personnels des collectivités territoriales, ou le
cas échéant, parmi les personnels des services civils et
financiers de l'Etat. »
* 308 Cf.
http://enam.cm/formation/programme-de-formation/cycle-a/
* 309 Cf. Arrêté
n° 001073/MINFOPRA du 15 avril 2015 portant ouverture d'un concours pour
le recrutement de soixante-dix (70) Auditeurs de justice à la Division
de la Magistrature et des Greffes de l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature (ENAM), op cit.
* 310Arrêt n°
04/CSC/CDC/S1 du 05/11/2005, NDZANA Jean, Réserve n°1 portant sur
les différences en moins ou déficits résultant des
discordances entre les procès-verbaux d'encaisse et les balances
générales des comptes, pour les postes comptables de YABASSI,
EBONE et MOMBO, « Attendu que dans l'arrêt
n°3/P/CSC/CDC/S1, en date du 6 décembre 2007, une injonction avait
été prononcée à l'encontre de M. NDZANA Jean afin
qu'il apporte la preuve du versement de ses deniers personnels de la somme de
12 916 605 FCFA ou toute autre justification à
décharge, au motif qu'il existe des discordances de montant entre la
balance générale des comptes et des procès-verbaux
d'encaisse des poste comptables de YABASSI, EBONE et MOMBO ; que ces
écarts constatés en moins traduisent des déficits ;
qu'en réponse, le comptable a fait état des
régularisations à effectuer par le service du contrôle des
traitements informatiques ; que cette injonction avait été
transformée en réserve par l'arrêt n°9/CSC/CDC/S1 en
date du 27 novembre 2008, dans l'attente des régularisations à
effectue dans les trois postes comptables sus
cités ;
Attendu que dans ses explications suite au second
arrêt, le comptable allègue que pour le poste comptable de
YABASSI, le déficit de 11 911 004 FCFA a été
perpétré par M. TJAMAK reconnu dément et aujourd'hui
décédé (...) »,Rôle 3 et
4.
*
311« Adopté le 24 mars 2000, l'Acte
uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des
entreprises, auquel est annexé le système comptable OHADA,
établit les normes comptables, le plan des comptes, les règles de
tenue des comptes et de présentation des états financiers et de
l'information financière. Il vise les comptes personnels des
entreprises, personnes physiques et morales, les comptes consolidés et
comptes combinés, et comporte, en outre, des dispositions
pénales »,
http://ohada.org/actes-uniformes.html,
7.
* 312 Ibidem, le
1er janvier 2001.
* 313 V. Art 61, loi
n°2007/006, op cit, « L'Etat tient trois (03) types
de comptabilité :
- une comptabilité budgétaire des
recettes et des dépenses;
- une comptabilité générale
;
- une comptabilité
analytique. »
* 314 V. Art 121 alinéa
1er du Décret n°2013/16, op cit,
« La comptabilité générale comprend
la comptabilité patrimoniale, qui porte sur les matières, valeurs
et titres, et présente chaque année le bilan de l'Etat, avec la
variation de l'actif et du passif. »
* 315V. Art 45, circulaire
n°0000000004CAB/MINFI/ du 18 mai 2012 portant instruction relative
à la tenue de la comptabilité matière.
* 316 V. Art 20 et 25
alinéa 3 du Décret n°2013, op cit.
* 317La circulaire
n°0000000004CAB/MINFI/ du 18 mai 2012 portant instruction relative
à la tenue de la comptabilité matière.
* 318 MEBENGA (M), Cours, op
cit.
* 319 V. Chapitre VI,
Décret de 2013, « DES PRINCIPES DE LA COMPTABILITE
DE L'ETAT ».
* 320 V. Art 61 de la loi de
2007.
* 321 V. Art 108 § 2 du
RGCP, « L'Etat tient également une (...)
comptabilité des matières valeurs et
titres. »
* 322 V. Art 121 du RGCP, op
cit.
* 323 Ibidem, alinéa
2.
* 324 V. Art 128 du RGCP.
* 325 V. Art 120 alinéa
2 du RGCP.
* 326 V. Art 121 alinéa
1er du RGCP.
* 327 V. Art 106 du RGCP.
* 328 Idem.
* 329 Cf. Circulaire du MINFI,
op cit
* 330 ESCLASSAN (M-C),
« Sincérité et gouvernance financière
publique : Y a-t-il une sincérité financière publique
spécifique ? », éd. Lextenso, LGDJ, RFFP
N° 111, Septembre 2010, p. 50.
* 331 V. TITRE II, Loi
n°2013/16, op cit.
* 332 THEUMOUBE (P), LE
PARTICULARISME DE LA CHAMBRE DES COMPTES A L'INTERIEUR DE LA COUR SUPREME DU
CAMEROUN : INTERET ET ENJEU, Op cit, p. 7.
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