Croissance démographique et développement en république démocratique du Congo. Cas de la ville de Lubumbashi.( Télécharger le fichier original )par Youri LUSAWULU KIMBEMBI Université de Lubumbashi - Licence en Economie de Développement 2014 |
IV.3.4. Croissance démographique et accès aux soins de santéEn ce qui concerne la santé, retenons qu'une poussée démographique peut déséquilibrer le nombre du personnel soignant par rapport à la population totale. Pour les médecins par exemple, la densité médicale doit être au moins d'un médecin pour 3000 habitants. En dessous de ce seuil fixé par l'OMS, la qualité des soins ne répond plus aux normes et peut se dégrader en termes d'accueil des patients, de leur survie et de la célérité dans les prestations. A cela, il faut ajouter les difficultés que peuvent avoir certains pays à répondre à la tendance haussière de la demande de soins, celle-ci exigeant que des nouveaux investissements soient réalisés en matière de construction de nouvelles infrastructures sanitaires, des nouveaux hôpitaux. Nous remarquons que l'augmentation de la population demande d'augmenter les besoins en santé. Dans la ville de Lubumbashi la situation est grave dans la mesure où la population augmente alors que le nombre d'établissements sanitaires parfois diminue ; par exemple en 2009, la ville de Lubumbashi comptait seulement 871 établissements sanitaires, 9263 lits des malades et 235 médecins tandis que la population était estimée à 1466207 d'habitants. De ce fait un médecin a à sa charge environs 6239 personnes. Ceci va à l'encontre des normes fixées par l'OMS prévoyant 3000 personnes par médecins. Retenons qu'au niveau national, la densité de lits en hôpital était de 0,8 lits pour 1000 personnes en 2006 classant ainsi la RDC au 158è rang mondial. En ce qui concerne l'espérance de vie, elle demeure faible en se situant au seuil national. Voici comment elle se présente au niveau national. Tableau 10 Sur l'espérance de vie à la naissance de la RDC
Source : Perspective monde38(*) Cette faiblesse est due aux facteurs tels que les conflits armés, la stagnation économique expliquant la stagnation du niveau de vie, et la résurgence de maladies infectieuses telles que la tuberculose, le VIH/Sida ainsi que le paludisme. IV.3.5. Croissance démographique et les inégalités socialesLa croissance démographique est l'un des facteurs majeurs de renforcement des inégalités sociales à Lubumbashi ; cette croissance est plus forte dans les familles pauvres que dans celles possédantes ; pour preuve, il suffit d'observer ce qui se passe dans nos avenues, rues, nos quartiers,... De ce fait on se demande dans quelles conditions de vie se trouvent ces pauvres, comment se logent-ils ? Comment se nourrissent-ils ? Combien de ces pauvres ont la chance d'aller à l'école, université ou autre institution de formation ? Combien trouvent l'emploi ? Et encore quel sorte d'emploi ? Si vous observez la réalité de notre ville, vous serez toute suite à même de répondre. Nos observations dans la ville de Lubumbashi nous renseignent que les familles nombreuses vivent dans des conditions de vie très déplorables. Nombreux des enfants issus de ces familles ne terminent pas leurs études supérieures et universitaires faute des moyens, rares sont ceux qui y parviennent. Quand bien même ils parviennent, ils ont moins de chance de trouver des bons emplois. En effet, les pauvres évoluent souvent dans des quartiers isolés des riches pour diverses raisons (cout du loyer par exemple) ; pour réduire le cout d'éducation de leurs nombreux enfants, ils leurs inscrivent dans les écoles moins couteuses. Retenons que le choix du nombre d'enfants est un élément important qui démarque fondamentalement les riches et les pauvres et contribue à rendre plus pauvres certains pendant que d'autres tentent à être plus riches. Il montre que la forte natalité dans les familles pauvres contribue à rendre plus difficiles les conditions de vie présente et futures de ces familles tandis que le contrôle des naissances dans les familles riches leur permettent de bénéficier des conditions de vie plus ou tout au moins plus acceptables dans le futur. Du fait qu'avoir un enfant constitue une richesse pour certains, cela ne fait qu'accroitre le sentier entre les riches et les pauvres et de ce fait nous constatons qu'il y a aussi une mauvaise redistribution des revenus faisant que d'autres soient riches et d'autres pauvres. Ceux qui sont riches ont de ce fait limités le nombre des naissances en connaissances des moyens de contraception tandis que les pauvres n'en ont pas accès par faute des moyes ou des revenus et ainsi ont une taille de famille très élevée. * 38 http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays |
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