Croissance démographique et développement en république démocratique du Congo. Cas de la ville de Lubumbashi.( Télécharger le fichier original )par Youri LUSAWULU KIMBEMBI Université de Lubumbashi - Licence en Economie de Développement 2014 |
III.3.2. Critique de la théorie de la transition démographique et interventionnismeIII.3.2.1. Critique de la théorie de la transition démographiqueLes limites relatives à cette théorie concernent entre autres, des doutes quant à l'universalité schématique du processus, l'omission de l'impact des phénomènes migratoires sur la démographie et la durée de la transition a) L'universalité schématique du processus : elle a été mise en doute lorsqu'on a observé que dans certains cas, la natalité et la mortalité n'ont pas évolué conformément au modèle de transition qu'on tendait à universaliser. Si l'évolution des pays comme l'Angleterre a été conforme à la théorie, le cas patent de la France constitue l'une des exceptions. En effet, au cours de la période considérée comme transitoire, mortalité et natalité ont simultanément évolué d'une manière quasi identique. Cela a empêché ce pays de connaitre un fort accroissement naturel, le taux de croissance de la population n'ayant pas dépassé 1%.36(*) Ce taux est très en deçà de ce qu'on observe généralement en période de transition, les amplitudes étant souvent de l'ordre de 2 à 3%. b) Omission de l'impact des phénomènes migratoires L'une des limites de la théorie de la transition démographique est qu'elle est basée sur l'hypothèse d'une démographie fermée, sans échange migratoire avec le reste du monde. Or, les données démographiques sont aussi impactées directement ou indirectement par les migrations. En effet, les données telles que le nombre d'immigrés et d'émigrés affectent directement les variables démographiques numériques, tandis que les pays de provenance des migrants ont une influence sur la fécondité de ces derniers et indirectement sur le volume de population du pays d'accueil. Les données de population sont donc la résultante conjointe des variables démographiques naturelles et des variables de migrations, surtout dans les pays où les échanges migratoires sont non négligeables. c) La durée de la transition démographique Elle est variable en fonction des pays. Il existe ainsi des transitions rapides et des transitions lentes, même sans éléments perturbateurs tels que les guerres, les épidémies, les catastrophes naturelles, etc. Parmi les transitions lentes, il y a celles qui ont caractérisé les pays européens avec une durée allant de un (1) à un siècle et demi (1,5). Les transitions accélérées se sont quant à elles produites dans des zones insulaires telles que Maurice, les îles pacifiques, les Antilles avec une durée allant de 30 à 40 ans seulement ! Il est vrai que les pays en développement devraient en théorie connaitre des transitions plus rapides que celle qu'a connue l'Europe, car ces pays utilisent des techniques médicales déjà existantes alors que l'Europe les découvrait progressivement dans le temps. Mais si l'on fait la comparaison entre les pays en développement, les différences de rythme subsistent. * 36(Population : vers un monde à 9 milliards, Céline Deluzarche, dossier paru sur le site http://www.linternaute.com/science/science-et-nous/dossiers/06/demographie/11.shtml) |
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