Croissance démographique et développement en république démocratique du Congo. Cas de la ville de Lubumbashi.( Télécharger le fichier original )par Youri LUSAWULU KIMBEMBI Université de Lubumbashi - Licence en Economie de Développement 2014 |
III.2. Les anti-malthusiensPour aller à l'encontre des thèses malthusiennes, les anti-malthusiens fondent, quant à eux, leurs argumentaires sur trois aspects : la pression créatrice, la rareté relative et la crédibilité des tendances. III.2.1. La pression créatrice et le capital humainLes anti-malthusiens, à l'instar de l'économiste et sociologue Esther Boserup, ont pris le contre-pied des thèses malthusiennes32(*). Leur principal argument était que la pression démographique, notamment une densité de population élevée, met les Hommes dans des conditions où il est nécessaire de faire preuve d'innovation pour s'adapter. Pour les anti-malthusiens donc, la population est plutôt un facteur de progrès technique et parler d'une perpétuelle stagnation du niveau de vie due à une population qui s'accroit, c'est ne pas tenir compte des facultés d'adaptation de l'Homme. C'est pourquoi certains adeptes de cette thèse vont recommander plus tard de renforcer le capital humain pour avoir une population de qualité. Ainsi en allant dans le même sens et pour répondre aux thèses malthusiennes pour lesquelles une forte poussée démographique entraine l'augmentation des investissements sociaux au détriment des investissements dans le secteur productif, les anti-malthusiens estiment que l'éducation et la santé développent la capacité des hommes à innover, et les rend plus ingénieux. Ils recommandent le renforcement du capital humain, pour faire accroître la productivité du travail. L'exemple de certains pays asiatiques (Japon, Taiwan, Singapour) qui n'ont pas considéré les dépenses sociales comme des gouffres financiers mais comme des investissements économiques, a permis d'étayer cette thèse.33(*) La conception des anti-malthusiens des relations entre croissance démographique et développement est que de par la pression créatrice qu'il génère, c'est plutôt le niveau de la population en qualité et en quantité qui détermine la richesse et pas l'inverse. III.2.2. La rareté relativeEn réponse au rapport Meadows qui parlait d'une croissance infinie de la population dans un monde fini de ressources, les anti-malthusiens opposent l'argument de rareté relative. En effet, ils estiment qu'il faut analyser le problème de la disponibilité future des ressources sous l'angle de service rendu et non de stock disponible. Ils font ainsi référence à la possibilité de substitution d'un bien par un autre. Cette possibilité fait que l'utilité que l'on tire d'un bien est pérennisée même si les réserves de celui-ci sont en épuisement. En même temps, les différentes tensions (sociales, inflationnistes) qui peuvent découler de la rareté d'un bien se trouvent ainsi minimisées dans la communauté dès lors qu'on lui trouve un substitut. * 32BOSERUP E., Op cit, Pg 20 * 33 VERON J., Op cit, pg 15 |
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