3.1.3. Etalement urbain et problème de
déplacement.
L'accroissement rapide de la population explique en partie
l'étalement urbain de la communauté urbaine de Niamey. Nous avons
indiqué dans le chapitre précédent que l'urbanisation et
les politiques d'ajustement structurel ont joué un rôle important
dans le phénomène d'étalement urbain. Pour le cas de
Niamey, «deux mouvements peuvent être observés : une
migration intra urbaine, caractérisé par un départ des
quartiers centraux vers les quartiers périphériques, et une
migration externe plus typique qui correspond à l'exode rurale »
(P. GILLIARD, 2005). Il y a lieu de souligner d'abord que
les parcelles lotis, très insuffisantes se sont avérés
d'un prix élevés pour les couches populaires. Même si ces
coûts d'acquisitions des parcelles loties sont restés plus
modérés qu'à Dakar ou Abidjan (POITOUT, 1984). Cela a
entrainé l'éviction de la majorité de la population
urbaine vers la périphérie ou les parcelles sont plus
accessibles. Des nouveaux quartiers comme Talladjé, Kouara Tégui,
Lazaret,.... ont vu le jour. Ensuite la pauvreté, combinée
à une forte croissance a conduit bon nombre de citadins et des paysans
vers les nouveaux lotissements ou pour les plus miséreux dans les
bidonvilles de la ceinture verte (Hervé KEMPH, 2007). Puis les
politiques d'ajustement structurelles qui ont chassé les employés
des entreprises nationales, contribuant de ce fait à la
paupérisation et à la baisse du pouvoir d'achat de beaucoup de
citadins.
La croissance spatiale de la ville de Niamey est liée
bien évidemment à la croissance démographique qu'a connue
la ville après 1960, mais c'est surtout accéléré
après les années 70 (voire carte 3.4). Mais l'étalement de
la ville de Niamey est avant tout dû à un problème de
planification urbaine entrainant une extension anarchique de la ville.
L'absence d'un schéma directeur pour la ville31, la
spéculation foncière entrainant le morcellement progressif des
réserves foncières à des fins pécuniaires, le troc
de parcelle contre arriérés de salaires ont contribué
à l'étalement de la ville de Niamey. Cette explosion spatiale de
la ville ne s'est pas accompagnée d'un développement
d'infrastructures urbaines à sa mesure. Les zones
périphériques sont à la fois marquées par la
rareté des équipements de quartier et par une mauvaise
qualité de la voirie. « L'insuffisance de la couverture
spatiale des transports collectifs accentuent l'enclavement de ces zones
(D. OLVERA, D. PLAT, P. POCHET, 2002). Ces zones sont
d'ailleurs les moins attractifs de la ville. Elles
générèrent généralement beaucoup de
déplacements allant vers le centre ville du fait de
l'inéxistance
31 Le schéma directeur d'aménagement et
de l'urbanisme de la ville date de 1984, il est arrivé en terme depuis
1996
63
très souvent dans ces zones de services de bases de
santé de l'éducation, de l'approvisionnement, etc. mais on
constate dans ces zones l'absence ou la faiblesse des infrastructures des
transports rendant du cout difficile voire problématique l'accès
aux transports collectifs et aux services urbains.
Carte 3.4. les etapes de la croissance de Niamey.
![](Accessibilite-urbaine-dans-les-villes-du-sahel-Cas-de-la-mobilite-urbaine-de-la-ville-de-Niamey16.png)
II:Il
Licatitdo
Mil Avant 1930
1939 · 1960
® 1961 - 1977
I I 1971- 1976
. i9T7 · 1980
1980 · 1990
Apols 1990
(::: 1
fl
dvn
Les étapes de la croissance de Niamey
Kirkissoye
· Saga Gourma
Source : P. GILLIARD, 2005
3.2. Quelle pratique de mobilité pour les
niaméens ?
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