Logiques d'aménagement d'un marché urbain ou construction du risque environnemental. L'exemple du marché de Mont-Bouët de Libreville (Gabon).( Télécharger le fichier original )par REGIS ARNAUD MOUNDOUNGA NZIGOU Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis - Master de Géographie Première Année 2009 |
Source : Surveillance général des marchés Le marché de Mont-Bouët occupe une superficie très variable qui va de 3,7 ha (marché officiel) à plus de 4 ha (marché réel + hypercentre). On voit dans le tableau 2 que la densité est le résultat de deux situations types : d'une part, des secteurs denses avec 5 à 8 m2 par vendeur ; et d'autre part des secteurs moins denses avec plus de 13m2 par vendeur. Tableau n°2 : Densité sur quatre marchés centraux en Afrique
Source : 45 31 Commerçants principaux et actifs auxiliaires
46 III.2 - Les infrastructures, services et situation sanitaireChacun des secteurs d'activités que compte le marché de Mont-Bouët présentent une situation particulière, du fait non seulement de la configuration du site, mais aussi des conditions locales, auxquelles s'ajoutent ses modes de gestion, les forces en présence et les moyens mis en place. Cependant, la situation qui prévaut actuellement à Mont-Bouët pose de sérieux problèmes sur le plan environnemental et sanitaire pour les populations qui le pratique et pour celles qui vivent dans ses alentours. III.2.1 - Accès, circulation et drainage des eauxLes principaux accès au marché de Mont-Bouët se font par des voies revêtues et carrossables, leurs emprises sont la plupart du temps occupées par de nombreux commerçants ou par des installations de vente plus ou moins densifiées (image n°). La circulation des personnes, des biens et les services est considérablement affectée, par la même occasion les opérations de drainage des eaux ainsi que les diverses opérations de nettoyage s'en trouvent le plus souvent perturber. Les équipements n'ayant pas été planifiés à la mise en service du marché pour répondre à une telle demande, ces derniers sont aujourd'hui insuffisants en nombre ou fonctionnent anormalement ou de manière occasionnelle, avec pour conséquence des inondations de certaines zones du marché en saison de pluie et les transformant en cloaque. III.2.2 - Les services à Mont-BouëtLe marché de Mont-Bouët (marché réel) à la différence des autres marchés de la capitale dispose de nombreux services parmi lesquels nous avons pu recenser lors de nos enquêtes : 2.854 étals, 2.653 magasins et boutiques, 21 boucheries, 16 poissonneries, 13 chambres froides, 16 entrepôts de stockage, 8 maquis, 3 boulangeries, 1 poste de police, 1e banque32, 1 infirmerie et 1e pharmacie, 4 locaux pour sanitaires, des restaurants et autres gargotes. - La distribution en eau et la protection incendie L'eau est une denrée nécessaire sur le marché, aussi bien pour les personnes qui le pratiquent que pour les nombreux commerçants qui y exercent. Pour le rafraichissement et 32 BICIG : Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Gabon. 47 le nettoyage des légumes, le nettoyage des étales de bouchers et autres vendeurs de poisson, les tenanciers de gargotes et restaurants, et enfin elle est plus que nécessaire dans la protection et la lutte incendie. Du fait de son positionnement dans la ville, le marché de Mont-Bouët se trouve bien ceinturé par les réseaux de distribution en eau, toutefois nous avons constaté sur le terrain que bon nombre de zone reste mal ou pas du tout alimenté en eau à cause du manque de bornes ou du fait que ces dernières ne fonctionnent pas correctement. Afin de remédier à cet état de fait, de nombreux commerçants se font livrer de l'eau par raccordement à des branchements privés ou en piratant directement le réseau public. Les gestionnaires du marchés sont de façon plus ou moins explicite opposés à l'amélioration de la desserte en eau sur le marché, d'une part pour éviter la production massive de déchets liquides pour lesquels rien n'est prévu. D'autre part, pour freiner l'utilisation des locaux commerciaux en habitation. Le réseau de lutte contre les incendies présente un nombre insuffisant de bornes sur le marché, ce qui rend compte de la vulnérabilité de ce dernier face aux épisodes brûlant qui ont alimenté la vie du marché ces dernières années. - L'entretien le nettoyage du marché et de ses abords Le nettoyage de l'intérieur et de l'extérieur du marché est assuré par des prestataires privés (SOVOG et E.N.S.G), mais toujours de façon insuffisante. Les commerçants pallient, dans la mesure du possible ce manque en monnayant ce service ou en recourant à l'aide familiale. Si le nettoyage pose peu de problèmes pour les marchands de produits manufacturés, en revanche, les commerces produisant beaucoup plus de déchets (les produits vivriers, la boucherie et poissonnerie) ont beaucoup plus de mal à atteindre un niveau minimal d'hygiène. Les nombreuses défaillances liées au dispositif de collecte et d'enlèvements des ordures et autres déchets sont probablement les caractéristiques les mieux partagées sur l'ensemble du marché. Ces lacunes ont pour explication le manque d'équipements et de matériels adaptés pour cette mission de service public. Plus généralement, elles sont aussi le fait d'une absence de soin, d'attention et de discipline de la part des usagers du marché. Et cela se traduit par la présence en certains endroits de décharges sauvages qui rendent le marché parfois impraticable. Le même constat a pu être réalisé sur les quelques locaux à usage de sanitaire que nous avons pu dénombrer pour marché d'une telle ampleur. Tableau n°3 : Inventaire des équipements existant sur le marché de Mont-Bouët 48
Source : enquêtes et comptages sur le terrain. 49 III.3 - Les équipements et installations de ventesLa halle est le premier équipement et souvent le seul, ayant été construit sur la plupart des marchés centraux en Afrique et dont la grande majorité date de la période coloniale. A Libreville, la halle qui a donné suite au marché de Mont-Bouët est constitué un ensemble de galeries et à laquelle se sont ajoutées des annexes et des pavillons. Cette dernière traduit les projets d'urbanisme et politique affirmé par les dirigeants de l'époque. Dans la ville, le marché est le lieu d'approvisionnement tant en produits vivriers qu'en produits issus de l'artisanat local, en bien et en services. Au marché de Mont-Bouët, la mesure et la qualité du parc bâti sur le marché est relativement homogène, selon que l'on se trouve sur un équipement planifié ou spontané. - Le parc bâti de type « centre commercial » ou planifié De type ancien et de taille réduite, il a été implanté avant les grandes extensions qu'a connues par la suite le marché. Il est structuré et plus ou moins bien "organisé", le manufacturé domine en nombre de commerçants, les activités de stockages, de gros et de demi-gros dans le vivrier y sont réduites. Densément bâti, les boutiques et hangars en dur y sont représentés. Aujourd'hui, le bâti d'origine tant à disparaître sous le nombre d'équipements et d'installations mobiles qui occupent les espaces de la voirie et tous les interstices disponibles. - Le parc bâti de type « zone » ou spontané Il s'est implanté sur des terrains vagues et dont les limites n'ont jamais été définies à l'origine. Il s'est développé par adjonction des hangars bricolés en matériaux de récupération et d'installations précaires. Très vite rattrapé par l'urbanisation il est au coeur des quartiers d'habitat très peuplés qui entourent le marché de Mont-Bouët (Akébé, Petit-Paris, Mont-Bouët, la Peyrie, la Sorbonne, etc.). De nombreuses activités commerciales ont investi le périmètre adjacent au marché et de nombreux bâtiments à usage d'habitation sont transformés en entrepôts et en magasins. Cette dualité du bâti sur le marché de Mont-Bouët est le reflet de la division entre commerces « riches » (produits manufacturés) et commerces « pauvres » (alimentaire, vivrier, artisanat, friperie, etc.) qui commande à l'organisation spatiale sur le marché. 50 III.3.1 - Typologie des installationsL'hétérogénéité des installations de vente semble à première vue, caractériser les marchés urbains africains. Un examen plus attentif montre qu'en fait, on retrouve toujours les quatre mêmes grandes caractéristiques d'installation de vente, dont le degré d'équipement est directement fonction du niveau de revenu du commerce considéré. Cette typologie, classée par niveau d'équipement, on distingue : les bâtiments clos (boutiques ou magasins), les installations délimitées par quatre poteaux couvertes ou non (hangars), les tables et les étalages au sol33. Mont-Bouët n'y échappe pas. - Installations fermées : boutiques ou magasins Les boutiques et/ou les magasins sont des installations à usage commercial ou de service construites presque toujours en dur pour certains et pouvant être hermétiquement fermés, situés dans le bâtiment principal (la halle centrale et ses annexes) ou dans des bâtiments privés. C'est par excellence la boutique du grossiste ou du détaillant de produits manufacturés et de certaines catégories d'artisanat du secteur "moderne" (tailleurs, réparateurs divers, articles de bonneterie, articles de maison, bazar, chaussures, vêtements homme femme et enfant, etc.) qui ont à Mont-Bouët pignon sur rue. On trouve aussi dans les boutiques, des commerces de généralité alimentaire (riz, farine, sucre, etc.) ou d'équipements et d'ameublement ménager ou encore de la grande distribution. Les surfaces de ces installations peuvent varier de 10 à plus de 40m2 et selon les époques de construction. Les magasins de grossistes de produits importés (télévision, hi-fi, électroménager, etc.) sont presque toujours construites en dur, tandis que celles des grossistes de produits vivriers locaux, des vendeurs de bois et charbon de bois sont bâtis en tôles et en bois ou en matériaux locaux. A Mont-Bouët, les installations qui produisent le moins de déchets et dont l'aspect architectural est assez présentable ont été disposés à la périphérie du marché, parallèlement à ses principales voies de circulation (le Boulevard des Frères Bruchard et de la Rue Bivouli). Ces bâtiments occupent en bordure de ces artères, une étroite bande large de 20m. Bien que la Rue Bivouli et le Boulevard des Frères Bruchard ne soient pas les seules limites du marché, (carte n° 2) ils concentrent néanmoins sur leurs bordures la majorité des bâtiments à usage commercial. Tout au long de la petite voie dénommée « un peu de tout » passant devant la pharmacie de La Peyrie. 33 L. Wilhelm, « Les Circuits d'Approvisionnement Alimentaire des Villes et le Fonctionnement des Marchés en Afrique et Madagascar », FAO, 1997. 51 - Installations délimitée par 4 poteaux Ce type d'installation peut-être éventuellement fermée sur certains côtés, mais n'est pas close et consiste essentiellement en une ouverture. Il s'agit du hangar soit individuel, soit construit en travées de plusieurs unités. D'une manière générale à Mont-Bouët, le hangar est le lieu d'installation des marchands d'articles vestimentaires et de l'artisanat local (vannerie, poterie, maroquinerie, etc.). Le hangar est sur le marché l'installation la plus évolutive. Il représente la première étape dans la stratégie d'occupation du sol pour affirmer un droit trop menacé à un emplacement sur le marché ; on assiste alors à la transformation par des jeux de "revente" et/ou de "cession" d'emplacements, en hangars et delà en boutique. Il peut s'agir enfin d'une installation provisoire pour un commerçant le temps de trouver les fonds qui lui seront nécessaires pour la construction d'une future boutique. - Table ou stand C'est l'installation de tous les petits détaillants et, par excellence celle des vendeurs de produits vivriers frais (bouchers et poissonniers ambulants, vivrier local, etc.), installation sur laquelle sont exposées les diverses marchandises. Installations sommaires construites sur les accotements des rues adjacentes au marché. Elle peut être fixe (étale maçonnée) ou non, couverte ou non, isolée ou disposée en rangées solidaires (étales couvertes). La table type est individuelle généralement faite de bois et très souvent couverte par un parasol, une natte ou quelques tôles pour les plus sédentaires. L'emplacement moyen de la table (installation et vendeur compris) varie entre de 2 à 6 m2. Les étales couvertes sont souvent construites par ensemble de 2 ou 4 emplacements. - Étalage au sol et invasion des trottoirs La marchandise est présentée à même le sol ou dans divers contenants (cuvettes, brouettes, paniers, nattes, etc.). Le commerçant(e) et sa marchandise sont couverts ou non par un parasol ou tout autre objet pouvant servir de toiture, improvisée et fixée à des supports attenants. A Mont-Bouët comme dans la plupart des marchés en Afrique ce type d'installation est celle privilégié par les ambulants et les vendeurs à la sauvette installés sur les rues et les trottoirs jouxtant les alentours immédiats du marché. L'étalage au sol est aussi le mode approprié d'exposition pour éventail de produits alimentaires ou non : 52 - Produits vivriers vendus ou revendus au détail sont en grande majorité issus du terroir africain : (igname, piment, poisson séché, pâte d'arachide, graine, huile rouge, attiéké, tubercule de manioc, de taro, feuille de manioc, de taro, banane plantain, atangas, oignons, gombos, tomates fraiches, citrons, condiments pour la cuisine (oignons, aubergine, riz, sel, oeuf, farine, etc.)) ; - Produits de l'artisanat local (nattes, poteries, couteaux, machettes, daba, houes, etc.) ; - Produits encombrants et salissant du type matériaux de construction, bois de chauffage, de construction, charbon de bois. Sur le marché, il existe quatre zones de concentration autour du marché de Mont-Bouët : la Rue Sergent Bivouli à l'Ouest, avec plus de 242 vendeurs, Les Jardins de la Peyrie, avec plus de 357 commerçants, de la "Tour"34 aux abords du Carrefour Léon Mba on compte plus de 168, et de la "Tour" à la Gare Routière on en dénombre plus de 32835. C'est dire que se sont développées autour et même au-delà du marché des secteurs d'activités secondaires qui sont sous l'emprise direct de Mont-Bouët. L'étalage au sol et l'invasion des trottoirs se rencontre en grand nombre et surtout le long des rues Sergent Bivouli, d'"un peu de tout", de l'Évêque Ndong, le Boulevard des frères Bruchard et les axes menant au Carrefour Léon Mba, à la Gare Routière, au Parc d'attraction de la Peyrie, à la Poste d'Akébé et au Stade Omnisports de Libreville. Les tables individuelles et les étalages au sol ont dans presque tout le marché, envahi progressivement tous les espaces interstitiels. Leur prolifération sur les voies de circulation internes et externes au marché soulève de gros problèmes d'organisation, d'entretien et de nettoyage. 34 Local situé au carrefour du marché, exclusivement occupé par la police nationale et la police municipale. 35 Inspection Générale des Marchés et Services de Recouvrement. 53 Image n°6 et n°7 : échantillon de produit commercialisé Une vue partielle de certaines denrées alimentaires à dominantes de légumes et d'assaisonnements. Parmi les produits exposés, nous avons des légumes, des oignons, de la tomate, de l'aubergine, de l'ail, des compléments pour la cuisson, du poison fumé etc. Rue Sergent Bivouli. Cliche : Régis Arnaud MOUNDOUNGA, novembre 2007. III.3.2 - Typologie des produits54 L'activité commerciale à Mont-Bouët offre une gamme de produits aussi divers que varié ; nous présenterons tour à tour les denrées alimentaires, et les autres types de produits que l'on peut trouver sur le marché de Mont-Bouët. - les denrées alimentaires La distribution alimentaire domine de façon remarquable ce secteur de vente. Malgré l'introduction massive des boîtes de conserve et autres produits d'importations dans nos habitudes alimentaires. Une large place est faite aux denrées traditionnelles nationales et sous régionales, en provenance de la proche banlieue librevilloise, de l'arrière pays ou encore de la sous région sud saharienne : banane plantain, tubercule de manioc, de taro, d'igname, patate douce, gombo, aubergine, farine de maïs ou de manioc, haricot, feuille de manioc, salade, choux, oseille, piment, bâton de manioc cuit, noix de palme, de cola, arachide, huile de palme, d'arachide, tomate fraiche, poisson frais ou fumé, gibier, etc. - L'habillement et les textiles Le secteur du vêtement marque de son empreinte l'intérieur même du marché, il peut être scindé en plusieurs branches : le prêt-à-porter, la friperie, les chaussures et le tissu, traduisant ainsi l'importance de ce secteur. On retrouve à Mont-Bouët, une spécialisation dans la commercialisation de vêtements en tout genre, aussi bien pour les enfants en bas âge (nouveau né), que pour les plus grands et des nombreux accessoires qui leur sont associés (chaussettes, cravates, ceintures, etc.). On rencontre aussi des installations au sein du marché spécialisées dans la vente de tissus d'importation. De plus, le marché de Mont-Bouët constitue l'un des lieux d'approvisionnement en gros des couturiers et autres artisans des quartiers librevillois, tant la variété des produits est grande : tissu synthétique, de soie, de cotonnade, bazin, tergal, mower, lin, etc. La friperie est l'autre composante du secteur vestimentaire et le marché de Mont-Bouët constitue le principal point de vente de Libreville. Elle y occupe l'arrière du marché dans des locaux précaires. La friperie offre une alternative salutaire par rapport aux grands magasins du centre-ville en ces temps de crise économique. Elle donne l'opportunité de se vêtir à moindre coût et à la mode, vu que toutes les gammes de vêtement y sont disponibles. Elle va de la chaussure au chapeau en passant par la ceinture. D'autre part, elle inclut les gants, les cravates, jouets, les rideaux, l'ensemble des articles de maison. 55 - Equipements et produits en tout genre Le marché de Mont-Bouët est aussi le lieu de commercialisation d'autres genres de produits : ustensiles de cuisine et récipients de ménage, matériaux de construction de toute sorte, des objets traditionnels et insolites originaires de divers pays d'Afrique tels que : des grelots, torches indigènes à résine36, des peaux d'animaux sauvages, de l'encens, du savon indigène, parures et produits traditionnels, on retrouve aussi des objets rares ou à usage peu courant. Dans la même zone se retrouve le commerce de charbon de bois, le parc à bestiaux et les vendeurs de volailles (poules, poulets, pintades, pigeons, etc.). Ils sont situés dans un réduit insalubre, toujours humide, le long de la rivière Loubila. Ils exposent leurs marchandises dans des cages de fortune faites de grillage qu'ils ont pour la plupart confectionné eux-mêmes. Ils exercent en quelque sorte à l'air libre, à la merci des intempéries. Appareils électroménagers, hi-fi, literie, liqueur et aliments importés d'Europe sont également disponibles dans les magasins entourant le marché. Ces marchandises et autres produits sont l'apanage des ressortissants Syro libanais. Quelques établissements à capitaux partiellement gabonais tels (Gaboprix, Mbolo-frais, SODUCO, SUPERGAB), appartiennent à ce secteur et excellent dans l'alimentation et de la distribution générale. Image n°8 : la revente au détail Table de revente au détail Cliche : Régis Arnaud MOUNDOUNGA, novembre, 2007 36 Résine issue de la sève d'Okoumé. 56 III.4 - La contribution de Mont-Bouët à la fiscalité locale37La municipalité librevilloise a au fil des années, vu sa situation financière se détériorer à cause des marchés et des nombreux besoins en équipement et en services que l'accroissement de la population urbaine a générés. Se sont ajouté des difficultés liées à la diminution des reversements de recettes par l'État et à l'unicité de caisse qui occasionne des problèmes de trésorerie à la municipalité. Le marché de Mont-Bouët et les autres marchés librevillois constitue un gisement important en termes de ressources au travers des loyers, des droits de place, des patentes et autres taxes38. Dans la réalité, le marché c'est transformé en véritable gouffre financier. Les raisons de cette faible contribution financière sont presque au fil des années toujours les mêmes : - l'évaporation des sommes recouvrées par les collecteurs, (mise en circulation de faux tickets, entente entre les commerçants et les collecteurs pour s'acquitter partiellement des droits de place, etc.) ; - le manque de moyens et les difficultés pratiques de recouvrement : les collecteurs, le plus souvent, ne disposent ni des plans du marché, ni des listes des commerçants ou de leurs emplacements. En l'absence d'une autorité reconnue et respectée, ils éprouvent généralement de grandes difficultés dans l'exercice de leurs fonctions, selon les secteurs ; - l'absence de contrôle et de suivi régulier des recettes réalisées par chaque collecteur ; Cependant, on n'explique pas le faible taux de recouvrement par le seul fait de collecteurs indélicats. Si l'on prend en exemple, l'état de recouvrement de l'exercice 2001/2004, nous avons constaté que le marché de Mont-Bouët au niveau de Libreville est celui qui a rapporté le plus à la trésorerie municipale avec 234.781.000 Frs CFA (environ 357.353,12 Euros). Dans le même exercice, avec plus 200.080.000 Frs CFA (environ 304.535,769 Euros39) qui reste à recouvrer, Mont-Bouët est aussi le marché qui doit le plus à Mairie de Libreville. Selon les registres municipaux, le recouvrement journalier sur le marché s'établi aux alentour de 2.000.000 Frs CFA (3.000 Euros environ), même si ce qui n'est pas le cas tous les jours40. 37 Taxes et impôts perçues par la collectivité locale pour faire face à ses dépenses. 38 Délibération n°002/2004/CL-CM : Réglementant la location des kiosques et stands dans les marchés municipaux (voir annexes). 39 1 € = 657 Frs CFA. 40 Mairie de Libreville : Services des marchés, 2006. III.4.1 - Avoir une place sur le marché57 « Obtenir une place sur le marché est un obstacle bien plus grand que d'obtenir des marchandises ». Ce constat souligne la difficulté pour un commerçant d'avoir accès aux marchés centraux, qu'il s'agisse de Dakar, d'Abidjan, de Lomé, d'Accra, de Libreville, Yaoundé, etc. est plus que jamais d'actualité (Lewis et Robertson, 1976)41. Pourtant, la congestion de ces marchés par des vendeurs ambulants "illégaux" donnant à penser que les Autorités ont souvent renoncé à en réguler l'accès sous l'effet de la pression des commerçants, en particulier, et de l'opinion publique, en général, peut sembler paradoxale. En réalité, obtenir une place régulière sur le marché central reste l'objectif premier de tous ces vendeurs "illégaux" très conscients de la précarité de leur situation. Mais à ces comportements corporatistes, acceptés comme des règles du jeu inhérentes à la réalisation de certaines activités commerciales, sont venues s'ajouter des pratiques dues à la concurrence exacerbée que se livrent les marchands pour obtenir une place sur un marché déjà lourdement saturé. Ceci explique l'opacité qui entoure encore, aujourd'hui, les conditions réelles d'attribution d'un emplacement sur les marchés centraux d'Afrique en général et de celui de Mont-Bouët en particulier et dont l'arbitraire est constamment dénoncé par les commerçants eux-mêmes : « Plus de démocratie et d'équité dans la distribution des places », tel est l'un des souhaits majeurs en matière de gestion des marchés. Les règles d'attribution des places de marché42, sont partout transgressées et le marché de Mont-Bouët en est un exemple. Nous avons pu constater qu'entre le nombre d'installations sur le marché et le nombre de vendeurs, de même que la liste d'attributaires que l'on peut trouver auprès de la municipalité n'a qu'un lointain rapport avec la réalité. 41 B.S. Lewis & C. Robertson (1976) « Women in Africa : Studies in social and economical change », Hafkin and Bay, SUP. 42 Sous-location de locaux interdite, un seul attributaire par emplacement. 58 III.4.1.1 - La sous-location et la revente de pas porte43Bien qu'étant prohibée par les règles d'attribution de place sur un marché, la sous-location et la revente de pas-de-porte sont des pratiques généralisées sur pratiquement tous les marchés. Les installations les plus couramment sous-louées sont les boutiques et les hangars. A Mont-Bouët, on observe une situation assez exceptionnelle : celle de la sous-location généralisée des « stands » (étals maçonnés). La sous-location de ce type d'installation se pratique entre attributaires nationaux « propriétaires non commerçants absentéistes » et commerçants étrangers. Deux éléments principaux sont à souligner à cet effet, dans presque tous les cas recensés sur le terrain (informations obtenues auprès du commerçant), le sous-locataire paye sa redevance au service du marché en plus du loyer qu'il reverse au propriétaire des lieux, les montants de la sous-location représentent toujours une charge beaucoup plus lourde que le paiement de la redevance mensuelle ou du droit de place. Les montants de la sous-location varient suivant le type d'installation, sa localisation dans le marché et les produits vendus par le sous-locataire. - La cession La cession d'installations est aussi une pratique courante. Elle aurait été particulièrement fréquente entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, dates qui marquent, sur le marché, l'essor important des vendeurs de produits manufacturés (produits "riches"). - La multipropriété Il est très courant qu'un vendeur dispose de plusieurs installations de vente à travers des prête-noms. Nous avons pu constater que ces cas de multipropriété concernent exclusivement les commerçants de produits manufacturés à forte valeur ajoutée et les commerçants de produits alimentaires de première nécessité (riz, sucre, farine, sel, etc.). - Le partage des installations La pratique inverse de partage d'une installation par plusieurs vendeurs est tout aussi répandue. Deux causes distinctes sont à l'origine de cette situation : la saturation du marché et donc l'impossibilité d'obtenir un emplacement, de même que la nécessité de partager les frais d'installation et d'exploitation de l'installation. 43 Revente de pas porte : Compensation financière versée au propriétaire avant l'entrée dans les lieux et dont il est difficile de déterminer les contours. III.4.1.2 - les fraudes sur le loyer et la taxe journalière.59 Nous avons relevé de nombreuses imperfections dans le recouvrement aussi bien pour les kiosques que pour les stands en ce qui concerne les taxes journalières. Nombreux sont les commerçants qui préfèrent s'acquitter d'un droit de place (timbre) quotidien plutôt que de verser le montant intégral d'une location trimestrielle. Pour les timbres journaliers, on note la présence de plusieurs intermédiaires entre la trésorerie municipale et la collecte des timbres. Ces derniers causent à leur tour un manque à gagner pour la localité. Il se passe que l'argent issu du recouvrement tout secteur confondu, n'est pas reversé en totalité. Ces mauvais comportements ont malheureusement fait en sorte que les nombreuses recettes issues des recouvrements sont insuffisantes III.4.1.3 - le phénomène d'accaparement et les conflits deterritoire.Durant notre étude sur le terrain, nous avons pu remarquer que certaines zones dans le marché en lui-même ou au sein de l'espace qui l'entoure, sont coupées du reste de celui-ci. Ils sont par la force des choses devenus la propriété de certaines personnes. Le conflit qui en résulte tien lieu du fait que les recettes issue du prélèvement des taxes et autres impôts sur le marché, sont devenus un enjeu de pouvoir.
60 Chapitre IVLe marché de Mont-Bouët : unespace à risqueLes contraintes de fonctionnementsToutes les grandes villes africaines connaissent encore une forte croissance démographique. Parallèlement, la situation économique a engendré au sein des marchés le développement du secteur informel et la multiplication des petits métiers. A Libreville de façon générale, et à Mont-Bouët en particulier, ces éléments ont eu pour conséquence l'augmentation considérable des effectifs sur le marché existant. Toutefois, cette augmentation n'a pas été accompagnée d'une expansion significative du nombre d'équipements commerciaux. Ces deux facteurs conjugués sont en grande partie à l'origine de la situation actuelle caractérisée par la saturation, la désorganisation et l'insalubrité des équipements existants ainsi que par l'occupation anarchique et généralisée des emprises de la voirie par bon nombre de vendeurs. La situation de profondes carences techniques et sanitaires qui prévaut sur l'ensemble du marché a deux causes essentielles : une insuffisance d'infrastructures techniques de base (drainage, eau, électricité) et un manque d'entretien et de services. Sur la plupart des secteurs du marché, les infrastructures de base font défaut, soit parce que ces derniers n'ont jamais été construits, soit parce que, bien qu'existants, ils ne fonctionnent pas ou sont insuffisants. Quant à l'entretien et aux services (évacuation des déchets, nettoiement, entretien des installations et des réseaux) en raison des difficultés tant financières qu'organisationnelles de la part des autorités municipales et les prestataires privés, ils sont assurés de manière très imparfaite et, seulement, sur les quelques secteurs organisés. Du point de vue organisationnel, les dysfonctionnements les plus apparents se traduisent principalement par le mélange des activités de gros et de détail, le regroupement non fonctionnel des produits, la présence d'activités nuisibles ou dangereuses sur le marché (utilisation de foyers dans les activités de restauration, blanchisserie, repassage, etc.). 61 L'ensemble de ces facteurs techniques, sanitaires et organisationnels créent des risques graves non seulement pour les usagers consommateurs, mais aussi pour les commerçants eux-mêmes. Certains dysfonctionnements sont moins connus et demandent à être soulignés. On mentionnera, en particulier, le cercle vicieux qui s'est instauré à cause de la concurrence des vendeurs à la sauvette qui s'agglutinent autour du marché : la prolifération de ces vendeurs qui, pour la plupart, ne paient pas de droits de place, finit par entraver l'accès de celui-ci aux usagers consommateurs. Cette situation incite alors les commerçants du marché, qui eux paient des droits, à en sortir à leur tour pour tenter de maintenir leur chiffre d'affaires. IV.1 - Un espace exigu et enclavéSi le Marché de Mont-Bouët est le plus grand de Libreville, il n'en reste pas moins qu'il est aussi l'endroit de forte concentration humaine. Par rapport à la concentration de la population commerçante, les femmes sont les plus nombreuses de telle manière qu'elles sont les premières à subir les conséquences d'une telle surpopulation. Elles bénéficient moins des structures et doivent affronter quotidiennement plusieurs difficultés à la fois trouver une place, s'abriter des intempéries, des vols et surtout du phénomène de délinquance. IV.1.1 - Les défauts de conception, les carences des infrastructures de base et les dysfonctionnementsLe marché, qui a été construit dans les années 1970 par les pouvoirs publics, présente à ce jour de nombreux défauts de conception. Ce tant par manque de concertation avec les usagers commerçants que par une insuffisante connaissance du fonctionnement des circuits d'approvisionnement et de distribution alimentaires en milieu urbain. On note ainsi la présence d'installations non fonctionnelles ou encore détournée de leur but premier, la non prise en compte lors de la construction du marché de zones de débarquement et de déchargement nécessaires à l'approvisionnement des commerçants, ce qui conduit à l'encombrement des abords du marché et souvent du quartier tout entier44. Les infrastructures de base (eau, électricité et réseaux de drainage) font largement défaut ou ne fonctionnent que très imparfaitement. L'entretien du marché et les services 44 A. Gnammon- Adiko, « Les femmes, la restauration rapide et l'aménagement de la ville d'Abidjan », Food, nutrition and agriculture, no17-18, pp. 14-20 (18 réf.), 1996. 62 sont bien plus que défaillants. En somme, le fonctionnement actuel du marché de Mont-Bouët est loin de pouvoir garantir l'hygiène et la salubrité nécessaires à la vente de produits destinés à la consommation ainsi que la sécurité des ses nombreux usagers. IV.1.2 - Insuffisance des infrastructuresQu'il soit planifié ou spontané, le marché est toujours en communication avec la fonction résidentielle. Dans le cadre de Libreville, et essentiellement à Mont-Bouët, le marché a été crée après l'installation des populations. Il a donc bénéficié d'un espace réduit dès son implantation et aujourd'hui encore, cet état de fait constitue un frein à son extension spatiale45. Hormis la halle, la plupart de ces marchés ne comprenaient aucun aménagement spécifique en matière d'installations de vente ou de stockage. Il faut attendre la fin des années 1960 et le début des années 1970, ou le milieu des années 1980, pour voir la réalisation de nouveaux équipements sur plusieurs marchés centraux africain dont celui de Mont-Bouët. Ils ont concerné en priorité l'aménagement d'emplacements pour les nombreux marchands et commerçants lorsque la configuration du marché s'y prêtait : c'est la vogue des bâtiments à étages, principalement dans les grandes villes côtières (Lomé, Abidjan, Cotonou, Douala, Yaoundé, Libreville, etc.)46. Ce type de construction devait répondre aux contraintes d'espace et des nombreuses installations de vente nécessaires au coeur des capitales. Le rez-de-chaussée de ces bâtiments était généralement conçu pour accueillir un certain nombre de commerçants de produits vivriers (étals maçonnés). Mais ces installations n'ont pas toujours été occupées conformément à leur destination originelle. Dans de nombreux cas, sous la pression de la demande, on y a installé des vendeurs de produits manufacturés qui les ont progressivement transformées (ajouts de tables et présentoirs, grillage, construction de murs en dur autour de l'étal, etc.) pour les adapter à leurs besoins d'exposition, de stockage et, par conséquent, de sécurité. Si l'on excepte les grands projets de réaménagement récents, les équipements construits depuis les années 1970 se sont révélés non fonctionnels, car ils n'étaient que partiels. Ils n'ont, par conséquent, pas pu répondre à la demande croissante de places de vente sur le marché. Ils n'ont pu enrayer le développement incontrôlé d'un grand nombre de constructions précaires, d'abord sur les espaces encore non bâtis du marché, ensuite dans les allées intérieures, aboutissant ainsi à la saturation définitive de celui-ci47. 45 Hôtel de Ville Mairie de Libreville, AUVIL (Atelier d'Urbanisme de la Ville de Libreville), 2006 46 Wilhelm L., « Les Circuits d'Approvisionnement Alimentaire des Villes et le Fonctionnement des Marchés en Afrique et Madagascar », FAO, 1997. 47 Idem. 63 Enfin, au cours de la décennie 1980-90, l'occupation anarchique des rues adjacentes au marché par les installations des vendeurs ambulants devient très fréquente : un véritable "marché parallèle" se crée et dont les effectifs sont aussi importants que ceux du marché central. 64 IV.2 - Un espace désarticulé et malsainLe basculement démographique du rural vers l'urbain à partir des années post indépendances est le changement le plus spectaculaire qu'a connu Libreville au cours des dernières décennies. Cette région, rural à plus de 75% au moment de l'indépendance, a été avec l'apport des populations venues de l'intérieur du pays, urbanisée à plus de 65%. Pourcentage auquel il faut ajouter les populations venues de l'étranger, une tendance qui devrait se poursuivre au cours des prochaines années. La ville a pris au fil des ans une ampleur qui dépasse aujourd'hui les capacités locales de gestion, d'absorption et de financement. Au sein d'un arrondissement densément peuplé, les limites du marché qui n'ont à l'origine pas été définies avec précision, se sont étendues de manière anarchique. Dans la mesure où les différents outils mis en place au fil du temps pour maîtriser l'espace du marché ont été de moins en moins adaptés et pour certains n'ont guère répondu à la situation économique et sociale de Libreville. En dépit des efforts réalisés par les pouvoirs publics pour réhabiliter, rénover, construire et reconstruire, les conditions dans lesquelles fonctionnent les équipements restent dans la majorité des cas problématiques. Souvent mal drainés, soumis à des inondations, pas ou peu desservis en réseaux (eau, électricité, assainissement, éclairage), encombrés des décharges sauvages obstruant les voies d'évacuations, sous-équipés en toilettes publiques, sur densifiés, le marché de Mont-Bouët connait une situation sanitaire critique. Cette situation est d'autant plus préoccupante dans le cas ce marché de produits vivriers peut être à l'origine de la diffusion en ville d'épidémies, notamment de maladies hydriques. Congestionné par les sureffectifs, les équipements marchands à Mont-Bouët sont depuis longtemps sortis de leurs limites. Les commerçants fixes et les nombreux ambulants ont pris possession des espaces publics voisins, des emprises de la voirie et dans bien des cas de la chaussée elle-même. Les conditions de circulation sont dans la plupart des cas extrêmement dégradées. Les temps de transports des personnes et des marchandises sont démultipliés, la pollution atmosphérique et la pollution par les effluents dépassent les seuils admissibles... Ces dysfonctionnements affectent en premier lieu les équipements marchands eux-mêmes : les localisations centrales, autrefois les plus recherchées, sont dépréciées dans la mesure où il est de plus en plus difficile d'y accéder. Le marché dans son périmètre entier finit par perdre de son attractivité : beaucoup de biens sont disponibles à l'extérieur du marché, dans les rues avoisinantes, à des prix souvent inférieurs, auprès de "vendeurs à la sauvette" ou de boutiques informelles. Cette situation a créé avec le temps d'importantes nuisances telles que : 65 - voies génératrices, selon les saisons de poussière ou de boue (image 9) ; - voies non adaptées aux nouveaux engins de transports : embarras de la circulation, déchargements sauvages et stockages de produits parfois à même la voie ; - réseau d'eau potable inadapté, insuffisant dans certains cas inexistants ; - insalubrité liée aux mesures d'assainissement et d'approvisionnement en eau potable (absence ou engorgement des canalisations, absence en certain endroit du marché de bennes et bac à ordures) ; - réseau électrique insuffisant et non adapté au développement des équipements nécessaires au conditionnement, à la manutention ou au stockage des produits et autres marchandises ; - réseau d'éclairage public non adapté, accentuant ainsi les problèmes de sécurité sur le marché ; - réseaux d'évacuations des eaux pluviales, domestiques et sanitaires inadaptés et insuffisants, pouvant nuire à la qualité hygiénique des marchandises exposées ; - bâtiments mal adaptés aux conditions hygiéniques requises et aux méthodes de confinement modernes des marchandises périssables ; - sanitaires et toilettes publiques en nombre insuffisant ; - collecte, traitement et évacuation des déchets liquides et solides mal organisés, non coordonnés ou insuffisants ce qui créent des problèmes d'hygiène et de santé publique ; - absence de services à la personne (dispensaire, unité médicale) au sein du marché ; - comportement des commerçants dont les pratiques ne garantissent pas l'innocuité des aliments, source indéniable de contamination (aliments à même le sol ou sur des étales inappropriées...) ; - conflits de compétences ; - absence de bornes incendie et de couloirs d'évacuations. Finalement, c'est l'ensemble de la ville et de ses habitants qui sont affectés par les externalités négatives. Les coûts économiques engendrés par ces externalités imputables aux équipements marchands sont supportés par la collectivité. 66 Image n°9 : le marché après les intempéries 'Rue d'un peu de tout", le commerce des produits vivriers se fait dans des conditions d'insalubrité inimaginables. Les commerçantes de plantain exposent à même le sol et vendent dans la boue et sous la pluie. Cliche : Régis Arnaud MOUNDOUNGA, novembre 2007 - les inondations à Mont-Bouët Le phénomène d'inondation dans le quartier Mont-Bouët est la réponse à la logique selon laquelle, l'occupation du sol précède la planification urbaine comme c'est le cas dans de nombreuses villes africaines. Cet espace alluvial jadis marécageux est composé d'un sol argilo-sableux à très forte perméabilité et par conséquent favorable aux engorgements. A cette situation il faut ajouter un bâti incontrôlé et un fort drainage de ce secteur marqué par le phénomène d'apparition de cours d'eau saisonniers dans le périmètre du marché durant la saison pluvieuse. 67 Image n° 10 et 11 : Mont-Bouët après la pluie Des secteurs entiers du marché sont occupés par les eaux après un épisode pluvieux à Libreville. Rue "d'un peu de Tout" Cliche : Régis Arnaud MOUNDOUNGA, novembre 2007. 68 - le risque électrique La précarité des aménagements et des installations électrique dans certain secteur du marché expose le site et les animateurs à une multitude de dangers. Ce dernier s'explique par la présence ça et là de nombreux câbles électriques "abandonnés" à l'air libre. Dans ce cafouillage l'ensemble des systèmes d'approvisionnement du marché se trouve ainsi saturé et nul ne saurait distinguer les conducteurs actifs des non fonctionnels vu que des poteaux électriques sont détournés de leur fonction première. Image n° 12 : branchements en toiles d'araignée Tissus et branchements anarchiques, exploitation des poteaux électriques à des fins logistiques et commerciales. Cliche : Régis Arnaud MOUNDOUNGA, novembre, 2007. IV.2.1 - Mont-Bouët : un environnement insalubreLes difficultés de circulation dans la ville et sur le marché, l'absence de parking, s'ajoutent aux difficultés de ramassage de stockage et de recyclage des ordures et déchets de toute origine. En milieu urbain, le développement durable48 implique la participation de tous les acteurs (publics et privés, individuels et collectifs) à prendre conscience des "effets néfastes" de la gestion urbaine sur l'environnement. Le pari est loin d'être gagné dans une ville où les problèmes environnementaux se posent en termes de gestion des déchets, de pollution de l'air, de l'eau et en nuisances de toutes sortes. La question y est d'autant plus complexe que chaque fonction de la ville renvoie à un aspect de l'environnement urbain. Faute d'infrastructure de conservation et d'équipement de stockage, dans l'impossibilité d'écouler rapidement et de façon rentable des denrées alimentaires essentiellement périssables. C'est à partir de 1975 que les autorités municipales de Libreville intègrent le traitement des déchets dans leur politique de gestion urbaine. Mais elles restreignent leurs interventions aux seuls quartiers administratifs et résidentiels. Les quartiers péri centraux populaires sont alors exclus de ce privilège. Au début des années 1980, pour pallier à ces insuffisances, la commune cède l'hygiène et la salubrité de la ville à la Société Gabonaise d'Assainissement (SGA) et depuis 1998 à la Société de Valorisation des Ordures Générale (SOVOG). Ces sociétés privées détiennent le monopole sur les marchés en ce qui concerne la collecte et l'évacuation des ordures et autres déchets. Toutefois, le constat sur le marché de Mont-Bouët est des plus alarment. Les bacs à ordures sont noyés sous le poids de leurs contenus et de fortes nuisances étouffent les commerçants et les autres animateurs non seulement du marché mais aussi de ses alentours. Répondre aux besoins des générations actuelles sans pour autant compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il s'est construit comme une réponse objective des institutions et des entreprises aux nombreuses préoccupations de la société civile et de certaines organisations, relatives aux impacts environnementaux et sociaux de l'activité des principaux agents économiques sur la planète. Tous les secteurs d'activité sont concernés par ce développement : l'agriculture, l'industrie, le commerce, mais aussi les services. 48 69 De manière générale, la gestion des déchets à Libreville est marquée par de nombreux dysfonctionnements en matière de financement, de choix techniques et de schéma organisationnel. Les ordures non collectées sont déversées dans les drains et les cours d'eau, dans les caniveaux ou dans les décharges sauvages. Ces déchets causent des nuisances à l'environnement avec pour conséquence la dégradation de la qualité de l'eau, de l'air, du sol et de la santé publique. Les eaux de ruissellement sont généralement chargées en matières polluantes et peuvent souiller les sources, nuire à la faune et à la flore aquatique. L'air est pollué par le dégagement d'odeurs nauséabondes, résultat de la rapide fermentation des matières organiques arrosées par les eaux de pluies. Ceci entraîne 70 la pollution de la nappe phréatique en contrebas de la Loubila49 où s'approvisionnent les citadins les plus défavorisés. Ces eaux qui s'infiltrent dans les sols sont d'autant plus dangereuses pour la santé publique qu'elles contiennent des germes pathogènes. La contamination de la nappe phréatique par les ordures ménagères, les déchets industriels et ceux des marchés vivriers favorise la prolifération des maladies hydriques comme la diarrhée, la dysenterie amibienne, la gale ou la typhoïde. La salubrité et l'hygiène du cadre de travail et de vie constituent avec la garantie de la sécurité les principales pommes de discorde entre les commerçants et l'autorité municipale. Si la communauté urbaine est pointée du doigt comme le principal responsable de l'insalubrité de la ville de Libreville et de ses marchés, c'est parce qu' « on ne sait pas à quoi servent les sommes collectées sous forme de taxes si ce n'est pour enrichir les amis et la famille du délégué du gouvernement auprès de la Communauté ». Toutefois, il faut ajouter à ces problèmes de gestion humaine des contraintes techniques. Les inondations fréquentes de certaine partie du marché sont liées aux difficultés à gérer l'eau dans cette ville construite sur les marécages, où tombe beaucoup de pluie alors que le site est plat. Et ceci est aggravé par la forte croissance démographique. Les déficiences des services urbains à Libreville ne résultent pas seulement de l'insuffisance des ressources financières, mais d'abord de contraintes d'ordre institutionnel. Le plus grave est la forte concentration du pouvoir de décision au niveau central. Les structures actuelles sont intrinsèquement incapables d'une gestion attentive des besoins, même si elles étaient à l'écoute de ceux-ci. Les préoccupations propres de l'administration centrale s'accentuent au fur et à mesure que le centre des décisions s'éloigne des administrés. Les coûts des décisions augmentent avec leur centralisation et la qualité de l'information se détériore au fur et à mesure qu'elle passe des agents de terrain au pouvoir central. IV.2.1.1 - l'évacuation des déchets liquidesMalgré les efforts soutenus par les services compétents de la voirie de Libreville, l'insalubrité dans les principaux marchés de la capitale persiste et risque de durer encore longtemps. Le marché de Mont-Bouët est de loin le plus touché par ce phénomène d'insalubrité. Il faut dire tout de suite que pour ce marché, la production des ordures et des déchets est massive et très diversifiée (liquides, solides et organiques). Les rejets se faisant d'une manière incontrôlée et le plus souvent à même le sol, on aboutit à des nuisances de tous ordres qui rendent par la suite le milieu impraticable. C'est surtout la forte accumulation des déchets qui pose aujourd'hui de nombreux soucis. 49 Rivière qui traverse le marché En effet, il manque au sein du marché de Mont-Bouët les infrastructures nécessaires à la collecte, au stockage et à l'évacuation dans les meilleures conditions des déchets. Les rues à Mont-Bouët ne possèdent pas de bouches d'égouts pour l'évacuation des déchets liquides, les eaux usées ruissellent librement sur la chaussée dégageant ainsi des odeurs pestilentielles. Sur toute la Rue Bivouli, ces nuisances ne semblent pas pour autant déranger les commerçants qui y sont presque accoutumés. Les parties couvertes des principaux bâtiments sont très difficiles à nettoyer, car n'a pas été prévu dans les plans de constructions des canalisations pour l'évacuation des déchets de quelque nature que ce soit, alors que c'est sous ces même bâtiments que sont écoulées une grande partie des marchandises et autres denrées qui produisent les déchets nocifs à l'environnement (produits de boucherie, de pêche, fruits et légumes, etc.). Aujourd'hui, le marché de Mont-Bouët ainsi que son air d'influence produisent une quantité impressionnante de déchets et de rebuts qui ne sont pas évacués à temps50. Les services de nettoyage paraissent déborder, dans la mesure où les équipes qui ont en charge le nettoyage du marché et de ses abords ne remplissent pas efficacement leur mission ; à cause d'une part du manque de personnel, et d'autre part de la grandeur du site. Bien que disposant du matériel et des outils (camions, brouettes, balais, pelles, râteaux, etc.). Depuis 1979, le marché ferme ses portes pour son nettoyage quotidien entre 18h et 20 heures. Les pouvoirs publics sont allés plus loin en instituant un jour spécial dans la semaine durant lequel le marché est entièrement fermé pour être nettoyé (lundi). 71 50 Nous n'avons pas pu avoir le volume en déchet que génèrent quotidiennement le marché de Mont-Bouët et son air d'influence. 72 Canal d'évacuation des eaux du marché détourné de sa fonction première et obstrué par des déchets de toutes sortes. Effluent de la Loubila Cliche : Régis Arnaud MOUNDOUNGA, novembre, 2007. IV.2.2. - L'entretien et le nettoyage du marché par les commerçantsUn nettoyage intérieur du marché est, dans presque tous les cas, assuré par l'Autorité du marché, mais toujours de façon très insuffisante. Les vendeurs pallient, dans la mesure du possible, l'insuffisance de ce service en recourant à un aide familial qui est chargé de faire le nettoyage de la place très tôt le matin. Si le nettoyage pose peu de problèmes pour les vendeurs de produits manufacturés, en revanche, les commerces produisant beaucoup de déchets (les produits vivriers et surtout la boucherie) ont beaucoup plus de mal à atteindre un niveau minimal d'hygiène. 73 En somme, l'ensemble des dysfonctionnements constatés dans le secteur du marché de Mont-Bouët ont de lourdes conséquences pour les consommateurs, à la fois économiques (en alourdissant les prix finaux des produits), sanitaires et sociales. Source de revenus pour les particuliers, le marché et les espaces qui l'entourent le sont également pour l'administration communale. Les grossistes et les détaillants ne sont pas les seuls demandeurs d'espace. La liste des acteurs qui exigent ce droit est longue : déchargeurs, porteurs, pousseurs, vendeurs de repas ou d'eau, fabricants d'étals ou de paniers, gardiens, locataires d'espaces de stockage et d'entrepôts, de magasins ou de la cour familiale. La communauté urbaine se trouve dans l'incapacité d'assurer l'hygiène et la salubrité sur le marché qui produit en contre partie de grandes quantités de déchets, mais également dans les rues et les carrefours. Le maintien de l'hygiène et de la salubrité se pose avec d'autant plus d'acuité à Libreville que l'abondance des précipitations accélère la décomposition rapide des immondices. Il faut alors créer de nouveaux marchés, moderniser celui existant, augmenter sa capacité d'accueil, améliorer les infrastructures de base et les services, reformuler les règles de gestion, imaginer des solutions pour créer un cadre d'activité satisfaisant pour le commerce de rue (hygiène, salubrité, mais aussi prise en compte de son rôle), organiser et orienter les flux d'approvisionnement par la création d'équipements spécifiques (marchés de gros) : à Mont-Bouët le chantier est immense et plus qu'urgent. IV.2.2.1 - les structures sanitairesDès sa mise en service dans les années 1970, le Marché de Mont-Bouët a été doté de latrines publiques et d'équipements d'adductions d'eau. Ceci en vue de satisfaire les besoins des commerçants voir des clients. Mais l'utilisation irrationnelle des équipements a occasionné la fermeture de la quasi-totalité de ceux-ci par les pouvoirs publics. De nos jours, l'absence des lieux d'aisances convenables pose des problèmes de commodité aux différents usagers du marché. Elle a des répercussions négatives sur l'état de propreté générale du marché et de ses environs. Ainsi, la situation sanitaire du Marché de Mont-Bouët laisse à désirer vu que la rareté de toilettes est un problème de salubrité publique. Le marché dispose néanmoins de deux structures privées généralement occupées par des femmes, dans la mesure où elles sont les plus nombreuses à pratiquer le marché et qui leur faut un minimum d'intimité. Les hommes n'hésitent pas quant à eux à se mettre dans un coin et satisfaire leur besoin physiologique. L'accès à ces latrines est subordonné au paiement d'une somme variant de 200 à 400 Frs CFA (soit 0,60€)51. 51 1 € = 657 Frs CFA. 74 75 Le marché de Mont-Bouët au sein de la ville de Libreville en tant que la plus grande et la plus importante place commerciale, joue un rôle non négligeable pour les populations qui la compose : c'est un espace de vente et d'échanges qui permet aux habitants qui le pratiquent de se fournir en biens et en services. De par sa taille et son emplacement il est un équipement qui pèse énormément dans structuration de la ville. Porteur de centralité et constituant un haut lieu de sociabilité ; il est selon Troin J.F : « une des formes de commerce les plus humaines qui soient »52. La question des équipements marchands est au coeur de la problématique des villes d'Afrique subsaharienne depuis plusieurs décennies et Libreville ne fait pas exception. Le marché de Mont-Bouët ne doit plus être seulement considéré par les collectivités locales ou les entrepreneurs privés comme un simple équipement rentable, produisant des recettes, mais comme un enjeu d'urbanisme, un outil du projet urbain. L'importance qu'a pris le marché de Mont-Bouët dans une cité confrontée à une croissance rapide dans un contexte économique dégradé en a fait progressivement un élément structurant de l'ensemble des dynamiques urbaines. Au delà de la fonction commerciale, les activités et les équipements qui lui sont liés sont ainsi devenus aujourd'hui un des paramètres dans la gestion et les stratégies de développement de la capitale gabonaise. Cette étude sur la notion du risque que pose le principal centre d'approvisionnement de la ville de Libreville, aborde la question du marché dans sa globalité en prenant en compte ses fonctions sociales, économiques, politiques, fiscales, architecturales et partant, géographiques. Cette situation résulte du contraste selon lequel les premiers gestionnaires de la ville n'étant pas des urbanistes de formation, la prise de décision tendait à satisfaire les politiques du moment, dans un dénouement des aptitudes techniques en matière d'urbanisme. Cette logique managériale explique le choix de ce site en fond de vallée et qui avec le temps, la pression démographique et spatiale, les inondations, les risques de pollution et d'incendie sont devenus les conséquences logique de cet aménagement devenu précaire et insalubre. L'enseignement principal que l'on peut retenir de cette étude, tien à la mise en exergue de la complexité réel du risque environnemental et sociétal, que notre analyse s'est donnée pour tâche de dévoiler à travers son organisation, ses modes de gestion et son fonctionnement. La dimension économique n'épuise pas cette complexité fruit d'un grand nombre de facteurs agissant et réagissant les uns sur les autres. Elle n'est qu'une des composantes multiples qui concourent au façonnement du territoire et ne prend tout son sens qu'en interaction avec d'autres paramètres tout aussi essentiel tels la densité de population, la culture ou le milieu physique. De ce point de vue, une approche construite sur la trilogie politique-espace-paysage répond à l'exigence d'une réflexion qui se veut globale. 52 Troin J-F. (2001) « Les métropoles des Sud » éd. Ellipse. 76 Les conditions dans lesquelles s'exerce la fonction de gros et de détail pénalisent lourdement la chaîne d'approvisionnement et de distribution tout entière et représentent en définitive un facteur important du renchérissement des produits pour les consommateurs urbains. On constate en effet que le commerce des produits alimentaires, et tout spécialement celui des produits périssables, ne dispose ni d'aménagements ni d'installations spécifiques. Les espaces sur lesquels les détaillants exercent leurs activités sont, d'une manière générale, dispersés dans le marché : les flux d'approvisionnement et le stationnement des véhicules de livraison occasionnent de nombreux problèmes de circulation et de congestion du marché entier. Partout, les conditions de fonctionnement sont gravement défectueuses : absence ou insuffisance d'équipements de stockage, mauvaises conditions de conservation, manque de place pour le stationnement, les opérations de déchargement, problèmes d'hygiène et d'insécurité. Les coûts qu'entraîne cette situation ne sont pas uniquement environnementaux, ils sont aussi et principalement économiques53. L'examen de la situation dans ce secteur d'activité révèle de nombreuses carences et dysfonctionnements. Les déficiences constatées concernent en premier lieu l'insuffisance des équipements marchands. Le problème se situe à deux niveaux : d'une part, la construction du marché de Mont-Bouët s'est révélée au fil des années insuffisantes pour desservir correctement l'ensemble des zones urbanisées, d'autre part, l'augmentation considérable du nombre des commerçants sur le marché n'a pas été accompagnée d'une augmentation significative de la capacité à accueillir ceux-ci. Ces deux facteurs conjugués sont en large partie à l'origine de la situation actuelle qui se caractérise par sa saturation, sa désorganisation et l'insalubrité des équipements existants les risques qui en découlent, ainsi que par l'occupation anarchique généralisée des emprises de la voirie par les vendeurs et la multiplication de secteurs spontanés et le développement des activités informelles54. Le marché, qui a été construits et modernisé par les pouvoirs publics, présente des défauts de conception, et ce tant par manque de concertation avec les usagers commerçants que par une insuffisante connaissance du fonctionnement du marché en tant qu'entité économique, sociale et politique. A ce tableau noir il faut ajouter le manque d'infrastructures de base (eau, électricité et réseaux de drainage), ou celle qui se trouve sur le marché présentent des défauts de fonctionnement. Même si dans un souci de bien être certain des services et fonctions sont assurés par les commerçants eux-mêmes, se substituant ainsi aux pouvoirs publics et assurer ainsi un accès minimum à tous les usagers. 53 Wilhelm L. ; Wilhelm L. ; (1997) « Les Circuits d'Approvisionnement Alimentaire des Villes et le Fonctionnement des Marchés en Afrique et Madagascar », FAO, 1997 54 Idem Il s'est établit ainsi un cercle vicieux : les commerçants estimant que l'ensemble des services pour l'organisation desquels ils payent déjà et auxquels ils ont droit, ne leur sont pas rendus. Ils considèrent donc que la taxe perçue sur le marché est une ponction fiscale injustifiée et s'acquittent imparfaitement de leurs droits de place. De leur côté, les pouvoirs publics se montrent hésitants alors à améliorer substantiellement le recouvrement de ces droits (a fortiori de les augmenter) dont les recettes sont pourtant essentielles à leur budget. Ceci limite d'autant leurs possibilités de modernisation, d'extension ou de création d'équipements marchands. On constate, par ailleurs, de nombreuses dérives dans la gestion du marché : taxations souvent abusives des petites détaillantes, ententes avec les plus grands commerçants, fraudes multiples de la part de collecteurs insuffisamment rémunérés et insuffisamment formés. Le développement et la modernisation des équipements marchands et des espaces commerciaux doivent constituer un objectif prioritaire pour les collectivités locales. Comme le souligne Gnammon-Adiko A. « Concevoir des marchés fonctionnels et des réseaux de communication demeure leur tâche phare. Les collectivités locales doivent, par conséquent, considérer ces investissements comme une obligation de leur mission »55. Aujourd'hui, les nombreux risques et les carences générales que fait ressortir le marché de Mont-Bouët sont telles que les autorités locales manquent d'éléments pour apprécier les priorités en matière d'intervention : par quel bout commencer, quelle hiérarchie dans les actions, quels en seront les différents coûts, les différents impacts, etc., avec quels acteurs, de quelles informations disposer pour pouvoir intervenir ? Il est alors nécessaire de les appuyer dans la mise en oeuvre d'une stratégie globale sur le secteur des marchés, les aider à clarifier les objectifs poursuivis, leur fournir les éléments d'informations dont elles ont besoin. Améliorer la gestion et le fonctionnement de l'une des "vitrines commerciales librevilloise" est aujourd'hui une des missions à laquelle les pouvoirs publics en charge de la collectivité locale se doivent de répondre, dans la mesure où il est impératif d'améliorer le rendement de leurs redevances, afin de faire face à leurs obligations de service public. Cette notion de service public local, à caractère social fort, est particulièrement importante dans la période actuelle et certainement pour longtemps encore. 77 55 Gnammon-Adiko A. ; (1996) « Les femmes, la restauration rapide et l'aménagement de la ville d'Abidjan », Food, nutrition and agriculture, no17-18. 78
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81 Loi n° 77/80 du 26 novembre 1980 82 L'Assemblée Nationale a délibéré et adopté ; Le Président de la République, Chef du Gouvernement promulgue la loi dont la teneur suit : Article premier : Constitue un bail à construction le bail par lequel le preneur s'engage, à titre principal, à éditer une ou plusieurs constructions sur le terrain du bailleur et à les conserver en bon état pendant toute la durée du bail. Art. 2 : le bail à construction est consenti par les titulaires de titre foncier ainsi que par les personnes bénéficiaires d'un décret d'attribution à titre provisoire ou d'un permis d'occuper. Art. 3 : le bail à construction est conclu pour une durée déterminée comprise entre 6 et 25 ans, qui ne peut être prolongée par tacite reconduction. La durée maximum du bail est fonction du montant de l'investissement à caractère immobilier réalisé par le preneur. Un décret pris en Conseil des Ministres fixera le maximum de la durée des baux à construction en fonction de l'importance de l'investissement. Art. 4 : Le bail à construction est constaté par un acte authentique qui devra indiquer entre autres mentions : - l'identité complète des parties, date et lieu de naissance, nom du conjoint, nationalité et profession ; - les titres de propriétés ou d'occupation du bailleur ; - les coordonnées cadastrales et foncières du terrain à bâtir ; - la nature et la valeur des constructions existantes ou à édifier ; - la durée du bail et le montant du loyer périodique ; - les obligations respectives des parties ; - les clauses de révision du loyer s'il y a lieu ; - les clauses que le bail ne pourra être exécuté qu'après l'expiration du délai d'opposition prévu à l'article 14 ci-après et en cas de d'appel après décision de la juridiction saisie. Les baux à construction conclus verbalement sont nuls de même droit, même s'ils ont reçu un commencement d'exécution. Art. 5 : Le bail à construction confère au preneur un droit réel immobilier qui s'analyse en droit de superficie. Les parties conviennent de leurs droits respectifs de propriété sur les constructions existantes ou sur celles à édifier, ainsi que du montant du loyer périodique. Art. 6 : Le preneur peut céder tout ou une partie de ses droits ou les apporter en société. Le cessionnaire ou la société est tenu des mêmes obligations que le cédant qui en reste le garant. 83 Le preneur pourra hypothéquer son droit de même que les constructions édifiées sur le terrain loué, qui pourront être saisie dans les formes prescrites par la saisie immobilière. La durée de ces hypothèques ne peut excéder la durée du bail. Le preneur peut consentir des servitudes passives indispensables à la réalisation des constructions prévues par le bail. En cas de d'expropriation pour cause d'utilité publique, les indemnités profitent au bailleur et au preneur ou prorata de la durée amortie pour ce qui concerne les constructions. Art. 7 : Pendant la durée du bail, le preneur est tenu à toutes les charges, taxes et impôts relatif tant aux constructions qu'au terrain. Il tenu de maintenir les constructions en bon état, d'entretenir et d'effectuer les réparations de toute nature. Toutefois, il n'est pas obligé de reconstruire les bâtiments s'ils ont péri par cas forfaits ou de force majeure ou s'agissant de bâtiments existants au moment de la passation du bail par vice de construction antérieure audit bail. Il répond de l'incendie des bâtiments existants et de ceux qu'il a édifié. Sauf stipulation contraire du bail, il peut démolir, en vue de les reconstruire, les bâtiments existants. Art. 8 : Enfin de bail, le bailleur devient propriétaire des constructions et profite des améliorations apporté par le preneur. La remise des constructions au bailleur en fin de contrat n'est pas assimilée à une vente. Art. 9 : Les hypothèques, les servitudes passives autres que celles prévues au troisième alinéa de l'article 6 et toutes autres charges nées du chef preneur et notamment les baux et titres d'occupation consentis aux tiers portant sur les constructions s'éteignent de plein droit à l'expiration du contrat de bail. Toutefois, si le bail prend fin avant son terme normal, par résiliation judiciaire ou amiable, les privilèges et hypothèques, visées au précédant alinéa et régulièrement inscrits, suivant le cas, avant la publication de la demande en justice tendant à obtenir la résiliation ou avant la publication de l'acte ou de la convention la constatant, ne s'éteignent qu'à la date primitivement convenue pour l'expiration du bail, à moins que les parties du bail et les tiers bénéficient en soient convenus autrement. Art. 10 : Si, pendant la durée du bail, les constructions sont détruites par des cas forfaits ou de force majeure la résiliation pourra être prononcée par décision de justice, qui statuera également sur les indemnités qui pourraient êtres dues Art. 11 : Le prix du bail est constitué en partie par la remise des constructions au bailleur en fin de contrat et en partie par le paiement en espèce d'un loyer périodique. Art. 12 : Les parties doivent dans le délai de deux mois après la signature du contrat soumettre celui-ci au visa du Directeur Générale des Domaines, faute de quoi, ledit contrat est considéré comme nul et de nul effet. 84 85 La partie qui requiert le visa doit déposer en même temps que le contrat les coordonnées cadastrales du terrain et le devis descriptif et estimatif des travaux à réaliser. Récépissé du dépôt de ces documents est donné au déposant Art. 13 : Les actes assujettis au visa doivent être déposés en trois exemplaires dans le délai de deux mois à la Direction Générale des Domaines pour les contrats qui ont pour objet les terrains situés dans la province de l'Estuaire et, en ce qui concerne les baux ayant pour assiette les terrains situés dans les autres provinces, auprès des Chefs de Services du Cadastre, lesquels sont tenus, de les transmettre à la Direction Générale des Domaines dans les plus brefs délais. Récépissé du dépôt est délivré aux intéressés et mention en est faite sur un registre ad-hoc ainsi que sur les actes. Art. 14 : Le Directeur Général des Domaines statue dans les trois mois qui suivent le dépôt de la demande. L'absence de notification de refus du visa dans le délai fixé ci-dessus équivaut à un avis favorable. Le refus de visa est motivé. Les parties peuvent faire opposition dans un délai de trois mois à partir de la notification de la déclaration de refus du visa, devant la Chambre Judiciaire de la Cour Suprême qui statue en dernier ressort. Elles peuvent aussi opposer à la convention les modifications adéquates et reprendre les formalités d'obtention du visa. La décision de la Chambre Judiciaire et la Cour Suprême ne peut faire l'objet d'un pouvoir en cassation L'opposition exercée par les parties est suspensive à l'exécution du bail. Art. 15 : Le visa prévu par l'article 12 ne remplace pas la formalité d'enregistrement, laquelle demeure obligatoire, étant entendu que les délais normaux d'enregistrement des baux à construction courent du jour où le visa a été réputé acquis. Art. 16 : Les baux à construction qui ont pour assiette les terrains non immatriculés font l'objet après visa et dans les délais fixés par la loi foncière d'un dépôt dans un registre spécial tenu par Conservateur de la Propriété foncière en vue de leur publication à la diligence et aux frais du preneur. Les baux à construire qui ont pour assiette des terrains immatriculés font l'objet après visa et dans les délais fixés par la loi foncière, d'une transcription des les Registres fonciers. Art. 17 : Pendant un délai d'un an, à compter de la date d'entrée en vigueur de la présente loi, les preneurs, dont les baux à construction auront été conclus antérieurement, devront requérir le visa prévu à l'article 12 ci-dessus. Passé ce délai, les baux qui n'auront pas été soumis à cette formalité seront tenus pour nuls pour la période restant à courir. Les baux ayant déjà fait l'objet d'une inscription dans les Registres fonciers ne rentrent pas dans le champ d'application des dispositions visées à l'alinéa précédant. Si la nullité prévue à l'alinéa premier est encourue, le bail à construction est transformé en un bail ordinaire pour le temps restant à courir, moyennant les indemnités qui pourraient êtres dues. Art. 18 : Les dispositions des articles 4, 6, 8, 9, 11, 12 et 17 seront d'ordre public. Les contestations qui pourraient naître de l'application de la présente loi sont de la compétence des juridictions en fonction de l'investissement. Art. 19 : Un décret fixera les modalités d'application de la présente loi et notamment la durée des baux à construction en fonction de l'investissement. Art. 20 : La présente loi sera enregistrée, publiée selon la procédure d'urgence et communiquée partout où besoin sera. Fait à Libreville, le 26 novembre 1980 Le Chef de l'Etat El Hadj Omar BONGO Par le Président de la République Chef du Gouvernement le Premier Ministre. Léon MEBIAME Le Ministre d'Etat Ministre des Domaines de l'Enregistrement de la Conservation Foncière de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadastre. Henri MINKO Le Ministre de la Justice Garde des Sceaux Théodore KWAOU Décret n° 001270/PR/MINDECFHUC 86 Le Président de la République, Chef du Gouvernement, Vu la constitution : Vu le décret n° 278/PR et /PR du 27 février 1980, fixant la composition du Gouvernement, ensemble les textes modifiants subséquents ; Vu la loi n° 77/80 du 26 novembre 1980 instituant le bail à construction : La Chambre Administrative de la Cour Suprême constituée : Le Conseil des Ministres entendu ; D E C R E T E Article premier : La durée des baux à construction prévue par l'article 3 de la loi n° 77/80 susvisée comme suit :
Art. 2 : Le Ministre des Domaines, de l'Enregistrement, de la Conservation Foncière, de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadastre est chargé de l'application du présent décret qui sera enregistré publié selon la procédure d'urgence et communiqué partout ou besoin sera. Fait à Libreville, le 3 décembre 1980 Le Chef de l'Etat El Hadj Omar BONGO Par le Président de la République, Chef du Gouvernement Le Premier Ministre Léon MEBIAME 87 Le Ministre d'Etat, Ministre des Domaines, de l'enregistrement de la Conservation Foncière, de l'Habitat, de l'Urbanisme et du Cadastre. Henri MINKO 88 NOTE CIRCULAIRE n° 1650/MINDECF/HUC-DGDE du La durée maximum des baux à construction, mentionnée à l'article 1er du décret n° 1270/PR du 3 décembre 1980 s'applique au montant supérieur de la tranche d'investissement de 15.000.000 de francs CFA, 8 ans à 30.000.000 de francs CFA, 20 ans à 100.000.000 de francs CFA et 25 ans et plus à plus de 100.000.000 francs CFA A l'intérieur de chacune des tranches d'investissement, le calcul de la durée maximum se détermine de la façon suivante :
Exemple : 1. I = 18.000.000 de francs CFA : D = 6 ans + D = 6 ans + (3/15) x 2 ans D = 6 ans + (6 ans / 15) D = 6 ans + 0.4 an D = 6 ans et 4,8 mois En arrondissant D = 6 ans et 5 mois 89 2. I = 38.000.000 de francs CFA D = 8 ans + D = 8 ans + (8/15) * 4 ans D = 8 ans + 2,13 ans D = 10,13 ans D = 10 ans et 1,56 mois En arrondissant D = 10 ans et 2 mois Fait à Libreville, le 15 juillet 1981 Le Ministre des Domaines de l'Enregistrement de le Conservation Foncière de l'Habitat de l'Urbanisme et du cadastre. Henri MINKO PROVINCE DE L'ESTUAIRE RÉPUBLIQUE GABONAISE 90 COMMUNE DE LIBREVILLE UNION - TRAVAIL - JUSTICE DÉLIBÉRATION N° 10 CM-ML PORTANT CRÉATION D'UNE REDEVANCE SUR LA LOCATION DES KIOSQUES ET DES STANDS DANS LES MARCHES MUNICIPAUX. LE CONSEIL MUNICIPAL DE LA COMMUNE DE LIBREVILLE Vu la constitution et les textes modificatifs subséquents ; Vu l'ordonnance N° 24/PR/MI/TC du 6 avril 1963, portant organisation des municipalités gabonaises et déterminant leurs règles de fonctionnement ; Vu l'ordonnance N° 39/78 du 15 avril 1978, portant organisation de la municipalité de Libreville ; Vu le décret N° 00993/PR du 12 septembre 1972, portant régime financier et comptable des collectivités secondaires ; Vu le décret N° 388/PR du 5 mars 1983, portant nomination du Maire et des Maires Adjoints de la Commune de Libreville ; Vu l'arrêté N° 001/CM/ML/SG du 4 juillet 1984, portant convocation du Conseil Municipal en session, A adopté en sa séance du 13 juillet 1984, la délibération dont la teneur suit : Article premier : Il est institué au profit de la Commune de Libreville une redevance sur la location des kiosques et des stands dans les marchés municipaux de Libreville. Art. 2 : Les tarifs de cette redevance sont fixés comme suit : - pour la location des kiosques :
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Art. 3 : Le paiement de la redevance sur la location des kiosques et des stands sera effectué trimestriellement et d'avance, sur rôle nominatif établi par l'Administration Communale, auprès de la caisse du Receveur Municipal. Art. 4 : Les Commerçants locataires des kiosques et stands sont tenus après chaque paiement d'en présenter les pièces justificatives délivrées par la Recette Municipale. 000000 / 00 0000 92 Province de l'Estuaire République Gabonaise Commune de Libreville Union Travail Justice Conseil Municipal DELIBERATION N° 002/2004/CL-CM REGLEMANTANT LA LOCATION DES KIOSQUES LE CONSEIL MUNICIPAL DE LIBREVILLE Vu la constitution ; Vu les décrets n°00127/PR et n°00128/PR des 26 et 27 janvier 2002, fixant la composition du Gouvernement, ensemble les textes modifiants subséquents ; Vu la loi n° 19/96 du 15 avril 1996, relative à l'élection des membres des Conseils départementaux et des Conseils municipaux ; Vu la loi n°15/96 du 6 juin 1996 relative à la décentralisation ; Vu le décret n°00993/PR du 12 septembre 1972, portant régime financier et comptable des Collectivités secondaire ; Vu la délibération n°10/CL-CM du 13 juillet 1984, portant location des kiosques et stands dans les marchés municipaux ; Vu l'arrêter n°00082/PE/CL-SG du 13 avril 2004, portant convention du Conseil municipal en session ordinaire ; Régulièrement constitué et réuni en séance ordinaire le 13 avril 2004 Le quorum étant atteint ainsi que l'atteste émargée des présences jointe au procès-verbal ; Vu le procès-verbal de la session ordinaire du 19 avril 2004 ; Vu la délibération n°001/2004 CL-CM du 19 avril 2004 portant adoption du budget primitif de l'exercice 2004 ; A adopté la délibération dont la teneur suit : Article premier : la présente délibération modifie l'article 2 de la délibération n°010/CL-CM du 12 juillet 1984 portant création d'une redevance sur la location des kiosques et des stands sur les marchés municipaux. 93 Article 2 : l'occupation des kiosques et stands dans les marchés municipaux est soumise à la signature préalable d'un bail entre le Maire et le locataire donnant droit au payement d'un loyer. Article 3 : le montant des loyers est fixé comme suit : ? Kiosques : Marché de Mont-Bouët, loyer unique 60.000 FCFA/mois Autres marchés, 32.000 FCFA/mois ? Stands : Marché de Mont-Bouët, loyer unique 20.000 FCFA/mois Autres marchés, 10.000 FCFA/mois Article 4 : le payement du loyer est effectué trimestriellement et d'avance auprès du Receveur Municipal conformément au rôle nominatif établie pas l'administration communale. Article 5 : la cession ou la sous-location des kiosques et des stands est strictement prohibée. Les contrevenants s'exposent à des sanctions financières sans préjudices des poursuites pénales prévues par la loi. Article 6 : Le Maire et le Comptable Public sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution de la présente délibération. Article 7 : la présente délibération qui abroge les dispositions antérieures, prend effet à compter de sa date de d'approbation, et sera enregistrée, publiée et communiquée où besoin sera. Fait à Libreville le 19 avril 2004. Par le Président du Conseil Municipal André Dieudonné Berre 94 95 Sommaire 2 Dédicace 4 Remerciements 5 Avant propos 6 Introduction Générale 10 Chapitre I Le marché de Mont-Bouët dans l'espace librevillois 18 I.1 Libreville en bref 18 I.2 Le marché de Mont-Bouët 19 Le site 19 La situation 20 I.2.1 Les construction 23 I.2.2 Les critères économiques 25 I.3 Le rôle du marché de Mont-Bouët dans l'approvisionnement et la distribution et alimentaire à Libreville 27 I.3.1 Un marché d'approvisionnement et distribution 27 I.3.2 Un marché de consommation 27 I.4 Perception et vision locale du marché 29 I.4.1 Un espace de socialisation et un cadre de convivialité 29 I.4.2 Le marché est symbole de puissance et de prospérité du pays 30 I.4.3 La fonction socioculturelle du marché 30 I.4.4 La fonction esthétique et artistique 31 Chapitre II Le marché de Mont-Bouët dans le secteur commercial librevillois 32 II.1 Le secteur de la grande distribution 32 II.1.1 La petite distribution 33 96 II.1.2 Le dynamisme du commerce informel 34 II.2 Les animateurs du marché : grossistes, détaillants et clients 36 II.2.1 Les grossistes et demi-grossistes 37 II.2.2 Les détaillants 38 II.2.3 La municipalité 39 II.2.4 La clientèle 40 Chapitre III : Organisation et fonctionnement du marché de Mont-Bouët 42 III.1 Organisation spatiale et occupation du sol 42 III.1.1 l'occupation du sol et densité 44 III.2 Les infrastructures, services et situation sanitaire 46 III.2.1 Accès, circulation et drainage des eaux 46 III.2.2 Les services à Mont-Bouët 46 III.3 Les équipements et installations de ventes 49 III.3.1 Typologie des installations 50 III.3.2 Typologie des produits 54 III.4 La contribution de Mont-Bouët à la fiscalité locale 56 III.4.1 Avoir une place sur le marché 57 III.4.1.1 La sous-location et la revente de pas 58 III.4.1.2 les fraudes sur le loyer et la taxe journalière 59 III.4.1.3 le phénomène d'accaparement et les conflits de territoire 59 Chapitre IV : Le marché de Mont-Bouët : un espace à risque. Les contraintes de fonctionnements 60 IV.1 Un espace exigu et enclavé 61 IV.1.1 Les défauts de conception, les carences des infrastructures de base et les dysfonctionnements 61 IV.1.2 Insuffisance des infrastructures 62 97 IV.2 Un espace désarticulé et malsain 63 IV.2.1 Mont-Bouët : un environnement insalubre 69 IV.2.1.1 l'évacuation des déchets liquides
70 IV.2.2.1 les structures sanitaires 73 Conclusion Générale 74 Bibliographie 78 Annexes 81 Table des matières 94
| "Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses" |