SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
III
INTRODUCTION
2
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET
4
I-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
4
II- REVUE DE LA LITTERATURE
10
III-PROBLEMATIQUE
29
IV-OBJECTIFS DE L'ETUDE
31
V-APPROCHE METHODOLOGIQUE
31
VI-TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES
34
VII-RESULTATS ATTENDUS ET BENEFICIAIRES
41
AVANT-PROPOS
Le présent mémoire
est réalisé en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes
Approfondies (D.E.A) de l'U.F.R S.H.S de l'Université de Cocody.
A travers l'étude dont le
thème est : « Production et Ravitaillement en
Produits Vivriers du District d'Abidjan », nous essayerons
de nous appesantir sur la problématique de l'autosuffisance alimentaire
du District et la capacité de cette agglomération à
nourrir sa population par ses propres productions vivrières et ses
rapports avec les autres régions du pays.
A travers ce travail, nous
tenterons de déterminer les espaces de production des cultures
vivrières. Nous tenterons également de maîtriser les
systèmes de commercialisation utilisés pour ravitailler les
marchés de la ville d'Abidjan.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADRAO :
Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de
l'Ouest
AIPU : Agriculture Intra et
Périurbaines
ANADER :
Agence Nationale d'Appui au Développement Rural
AUA :
Atelier de l'Urbanisme d'Abidjan
BEPC :
Brevet d'Etudes du Premier Cycle
CFA :
Communauté Financière Africaine
CNRA :
Centre National pour la Recherche Agronomique
DEA :
Diplôme d'Etudes Approfondies
DGD : Direction Générale des
Douanes
DSDI : Direction de la Statistique et
de la Documentation Informatique
FAO :
Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
IGT : Institut de Géographie
Tropicale
INS :
Institut National de la Statistique
MINAGRI : Ministère de
l'Agriculture
OCPV :
Office d'aide de la Commercialisation des Produits Vivriers
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PNUD :
Programme des Nations Unies pour le Développement
PIB :
Produit Intérieur Brut
RGPH : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat
RNA : Recensement National Agricole
SHS :
Science de l'Homme et de la Société
UFR :
Unité de Formation et de Recherche
Le Géographe rapporte toujours l'objet
étudié à l'espace, au paysage parce que les faits concrets
qu'il observe sont toujours « inscrits à la surface de
la terre ».
Théophile KOBY ASSA (IGT, 1979)
INTRODUCTION
L'Afrique occidentale connaît depuis plusieurs
décennies, une croissance urbaine accélérée qui a
entraîné de profonds bouleversements dans les campagnes. La
transformation des cultures commerciales est l'un des effets les plus
importants de cette évolution, par son ampleur et par ses
conséquences, tant sur les sociétés rurales que sur les
systèmes agraires.
Et l'on a fini par croire que les campagnes étaient
incapables de réagir au choc d'une urbanisation, en particulier
d'assurer l'approvisionnement régulier des grandes métropoles.
Avec l'explosion urbaine, la demande alimentaire des grandes
agglomérations s'accentue. Cela crée une dépendance
alimentaire des pays africains qui sont approvisionnés souvent par le
surplus de production des pays riches. Puisque l'agriculture des pays africains
est davantage tournée vers les cultures d'exportation. La
réussite de l'agriculture de plantation serait donc incompatible avec le
maintien ou la naissance des cultures vivrières.
Longtemps peu urbanisée, la Côte d'Ivoire, qui ne
comptait que 3% des citadins en 1940, est un des pays d'Afrique subsaharienne
dont la proportion d'habitants vivant dans les villes est la plus forte
aujourd'hui : au recensement démographique de 1988, près de
5 millions de personnes résidaient dans des agglomérations de
plus de 5 000 individus, soit près de 45% de la population totale.
Le Département d'Abidjan enregistrait au dernier recensement, une
population estimée à 3 125 890 habitants avec une
densité de 1475 habitants/km2 et un taux d'urbanisation estimé
à 95,8% contre 42,5% au plan national (RGPH, 1998). Le taux de
croissance est de 3,7% contre 3,3% au plan national avec un taux d'immigration
de 40% environ, en majorité des ressortissants de la sous-région
(Burkina Faso, Ghana, Libéria, Mali, Sénégal, etc.).
Selon CHALEARD J.L, (1996), les cités sont correctement
ravitaillées en 1989 et la situation alimentaire est meilleure que dans
biens des pays voisins moins urbanisés. Depuis de nombreuses
années, les secours des Nations Unies dans le cadre du Programme
Alimentaire Mondial (PAM) sont quasi nuls ou limités à quelques
opérations ponctuelles. Ce résultat est dû pour
l'essentiel, en dépit d'un recours non négligeable aux
importations (cas du riz et de l'oignon, notamment), à l'extraordinaire
dynamisme dont font preuve les populations rurales, en produisant d'autres
cultures vivrières afin de répondre à l'appel des
marchés urbains.
Cette situation peut paraître paradoxale d'autant plus
que le pays a fondé son développement sur les cultures
d'exportation. Pourtant, la Côte d'Ivoire, principal exportateur africain
de produits agricoles, produit également des vivres en quantités
pour nourrir ses villes. Même si en 1981-1985 et 1990-1991, les taux de
croissance agricole vivrière, respectivement de (-1,2%) et (-1,5%) sont
inférieurs aux taux de croissance démographique qui sont de
(+3,5%) et de (+3,3%) (Coalition Mondiale pour l'Afrique, 1992).
Les cultures vivrières sont nombreuses en Côte
d'Ivoire. On les classe en trois (3) grands groupes, à savoir les
céréales (riz, maïs), les tubercules, racines et
féculents (banane plantain, igname, taro et manioc) et les
légumes. Toutes ces denrées font l'objet d'un infime commerce
international et les producteurs locaux disposent d'un monopole de fait dans le
ravitaillement des villes à partir d'Abidjan. D'après une
étude menée par Chaléard J.L. (1996), Abidjan constitue un
marché unique par sa taille, puisque la métropole concentre
environ le tiers de la demande marchande de denrées vivrières du
pays.
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET
A la fin des années 1970, l'agriculture ivoirienne se
présente de façon diversifiée. Elle contribuait à
hauteur de 40% au PIB et représentait 80% des exportations totales
(BNETD, 1998). Aujourd'hui, avec la crise économique, elle est
confrontée à d'importantes difficultés. Elle reste
cependant l'une des principales activités économiques sur
laquelle misent les populations et l'Etat. Dans la plupart des villes
ivoiriennes, la rapide évolution démographique urbaine est un
processus souvent mal maîtrisé par le fait du nombre croissant et
non maîtrisé des migrations internes d'une part, et du
développement plus ou mois ordonné des infrastructures d'autre
part. Cela entraîne d'insolubles problèmes de tous ordres
(économiques, sociaux, politiques), notamment dans les infrastructures
de base (sanitaire, habitat, transport) et de l'approvisionnement en produits
de première nécessité. Or, comme le souligne Schilter C.
(1987), les sociétés africaines n'ont pas été
préparées à ce phénomène de concentration
humaine, c'est une des raisons pour lesquelles elles n'ont pas vraiment
intégré ce processus dans leur politique de développement.
Il souligne que l'Afrique noire connaît des difficultés de
productions vivrières et certains pays qui pouvaient compter sur leur
propre paysannerie, se voient obligés d'importer des produits de base,
tels le maïs, le riz, ou d'autres denrées.
L'agriculture urbaine et périurbaine prend de
l'ampleur. D'ailleurs, plusieurs chercheurs s'y intéressent. C'est
pourquoi, à travers ce thème, nous voudrions apporter une
réponse à la bonne compréhension de la pratique de cette
agriculture périurbaine par le biais des espaces de productions et
l'analyse des circuits de ravitaillement.
I-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
La zone d'étude couvre la capitale économique de
la Côte d'Ivoire et les trois sous-préfectures d'Anyama, de
Bingerville et de Songon. Elle est cernée par la lagune Ebrié
d'une superficie de 566 km2 (Kouadio Affian et al. 2002) (voir figure 1)
Figure 1 : carte de la zone d'étude
![](Production-et-ravitaillement-en-produits-vivriers-du-district-d-Abidjan1.png)
1-1-la situation géographique
Cette zone couvre un espace d'environ 50 km sur 40 km autour
de la ville d'Abidjan pour une superficie d'environ 2119 km2, soit
0.6% du territoire national :
- 422 km2, Abidjan ville ;
- 1697 km2, superficie de la partie hors Abidjan ville.
Il est limité :
- Au Sud par l'océan Atlantique ;
- A l'Est par le département de Grand-Bassam ;
- Au Nord par les Départements d'Agboville,
d'Adzopé et d'Alépé ;
- A l'Ouest par les départements de Jacqueville et de
Grand-Lahou.
1-2-le climat
Son climat est caractérisé par :
- deux (2) saisons sèches : de décembre
à mars et de mi-juillet à mi-septembre ;
- deux (2) saisons pluvieuses : d'avril à
mi-juillet et de mi-septembre à novembre.
La pluviométrie varie entre 22 mm (février) et
340 mm en juin. La pluviométrie annuelle est supérieure à
1 500 mm.
Situé en bordure de l'océan Atlantique et en
zone forestière, la zone d'étude subit plus longuement les effets
de la mousson (alizé austral) qui se manifeste sur environ les trois
quarts de l'année.
Son climat est chaud et particulièrement humide. La
température oscille entre 27° et 32°C toute l'année et
l'hygrométrie y est supérieure à 85% (SODEXAM/DMN,
2007).
1-3-Les sols
A l'instar de tous les sols d'Afrique tropicale humide, ceux
de notre zone d'étude se subdivisent en deux (2) types :
- Au Sud, vers le littoral, les sols sont de type sablonneux
et hydro morphe (Port-Bouet, Vridi...) ;
- Et plus on s'éloigne des côtes, ce sont des
sols sablo argileux ferralitiques fortement désaturés sous forte
pluviométrie qui commencent.
1-4-Le relief
Cette zone fait partie des zones de plaines de la Côte
d'Ivoire. Il s'étend entre les altitudes 0 et 200 m. le paysage confus
est une juxtaposition de petites collines de faible hauteur (20 à 30 m)
principalement dans les secteurs d'Anyama, de Bingerville et de Songon qui se
raccordent avec les bas-fonds. On y remarque le cordon littoral plat et
sablonneux, les plateaux faits de vallons et de promontoires, et le
système lagunaire.
1-5-La végétation
Les conditions écologiques observées placent la
zone d'étude dans le secteur ombrophile du domaine guinéen
caractérisé par une végétation de type
forestier.
Cependant, cette végétation est de plus en
agressée par des plantations extensives, des exploitations abusives et
l'urbanisation galopante. Ce qui fait de cette zone actuellement des
forêts défrichées (Anyama et Songon), des jachères
(Bingerville) et des forêts marécageuses faites de mangroves.
Le Département d'Abidjan comporte par ailleurs
12 850 ha d'aires protégées :
-3750 ha de parc national (Parc national du
Banco) ;
-9100 ha de forêts classées (Forêt
classée d'Anguédédou).
2-Les aspects humains
2-1-le peuplement
A l'origine, la zone d'étude était
peuplée par :
- les Akans lagunaires : Alladian, Avikam, Ahizi,
Akouré, Abouré, Adjoukrou et Ebrié ;
- les Akans de l'intérieur : Abbey, Abidji,
Attié.
Pour des raisons économiques dues à la
présence de la forêt dense exploitable, des cultures industrielles
(palmier à huile, hévéa, café, cacao,...) et de la
position de la ville d'Abidjan comme capitale, zone portuaire et grand
pôle économique, il en est résulté deux (2)
flux :
- d'abord les peuples des autres régions du pays,
- enfin celui des pays étrangers, notamment des pays de
la CEDEAO.
2-2-la population
La population du Département d'Abidjan évolue de
façon fulgurante. Du petit village de pêcheurs qu'il était
en 1934 avec 16 429 habitants (KOUASSI E., 1999), son évolution
démographique a été spectaculaire et en 1998, il comptait
3 125 890 habitants (RGPH, 1998):
-2 993 440 urbains ;
-132 450 ruraux.
Le taux de croissance est de 3,7% contre 3,3% au plan
national. La densité est de 1475 habitants au km2 pour une
densité nationale au km2 de 48 habitants. Le taux d'immigration est
d'environ 40% en majorité des ressortissants de la sous
région.
Tableau n°1 :
Répartition de la population selon les communes et
sous-préfectures du District
Circonscription administrative
|
Superficies (ha)
|
Population résidente
|
Abobo
|
82
|
638 237
|
Adjamé
|
9
|
254 290
|
Attécoubé
|
33
|
207 586
|
Cocody
|
64
|
251 741
|
Koumassi
|
15
|
317562
|
Marcory
|
14
|
177 748
|
Plateau
|
5
|
10 365
|
Port-Bouet
|
69
|
211 658
|
Treichville
|
12
|
120 526
|
Yopougon
|
119
|
688 235
|
Anyama
|
868
|
138 296
|
Bingerville
|
245
|
56 357
|
Songon
|
584
|
53 289
|
TOTAL
|
2 119
|
3 125 890
|
Source :
http:/www.abidjan-da.ci
II- REVUE DE LA LITTERATURE
Les structures de recherche agronomique ont enregistré
des résultats scientifiques significatifs ces dernières
années par les mises au point de variétés à
très haut rendement.
Au niveau des productions vivrières, des
résultats très significatifs ont été obtenus par
l'ADRAO et le CNRA.
Ces centres de recherche ont fait passer la
précocité du riz de 160 à 110 jours et les rendements de
800 kg à 3 tonnes par hectare pour le riz pluvial, 2 à 8 tonnes
par hectare pour le riz irrigué. La Côte d'Ivoire a pu ainsi
atteindre en 1975-1976 son autosuffisance en riz. Les autres produits tels que
l'igname, le plantain, le manioc et le maïs ont également connu une
amélioration de leur rendement.
A partir de 1985, avec la politique de l'autosuffisance
alimentaire, les cultures vivrières ont gagné en
intérêt. En effet, elles sont passées du stade de cultures
destinées à l'autoconsommation à celui de cultures de
spéculation pouvant apporter des revenus monétaires au même
titre que les cultures d'exportation.
Plusieurs phénomènes expliquent ce changement,
mais nous en citerons trois majeurs :
-l'accroissement de la population urbaine ;
-les migrations des populations vers les villes ;
-la crise économique qui a accentué le
chômage.
2-1-Historique de l'agriculture urbaine dans le monde et dans
le District d'Abidjan
La pratique de l'agriculture urbaine et périurbaine est
ancienne. Certaines catégories de la population immigrée à
fort pouvoir d'achat ont introduit de nouveaux comportements alimentaires
(Moustier P., 1997). Des ceintures vertes destinées à fournir des
produits frais ont alors été créées pour
répondre à ces nouveaux besoins. Cette forme d'agriculture est
souvent moderne ; elle a été favorisée par des
investisseurs locaux (commerçants, fonctionnaires, hommes d'affaires,
etc.) (Centrès, 1995) et est particulièrement adaptée
à certains produits (légumes et produits maraîchers).
Depuis les années 1970, l'agriculture urbaine et
périurbaine fait en outre l'objet d'un nombre croissant d'interventions
de la part des organisations d'aide au développement. Ainsi, au cours de
cette décennie, l'agriculture urbaine a été
considérée sous l'angle de son apport à la
sécurité alimentaire des populations des pays moins
développés. Aussi, au cours des années 1980, le potentiel
de l'agriculture urbaine pour la création d'emplois a-t-elle davantage
retenu l'attention.
Le paradigme dominant au sein des agences de
développement était d'ailleurs celui de la création
d'activités génératrices de revenus (Labrecque, 1997)
cité par NGUEGANG A.P. 2008). Aujourd'hui, c'est à la lutte
contre la pauvreté, à l'amélioration du bien-être
des populations et de leurs conditions de vie que l'agriculture urbaine et
périurbaine doit, en plus, son essor.
Etant donné ses apports diversifiés,
l'agriculture urbaine est aujourd'hui considérée par un nombre
croissant d'individus, d'organisations de la société civile et de
gouvernements comme une solution viable et durable pour contrer
l'insécurité alimentaire, le chômage, le sous-emploi et la
dégradation de l'environnement dans les villes des pays moins
développés (PNUD, 1996 cité par NGUEGANG, 2008).
L'agriculture urbaine et périurbaine n'est toutefois
pas circonscrite aux seules régions du Sud. Les habitants des pays du
Nord s'y adonnent aussi. Pour ceux ou celles qui cultivent un lopin à la
maison ou dans un jardin communautaire, il ne s'agit pas selon Henning (1997)
cité par Nguegang (2008), d'assurer leur survie et celle de leur
famille, mais plutôt de satisfaire les besoins que l'agriculture
industrialisée ne peut combler.
Chez d'autres, produire des aliments sains et sans intrants
chimiques ou réutiliser les intrants organiques compostés,
contribuant ainsi à la récupération de l'énergie et
à la protection de l'environnement, prendrait une importance
particulière (Nguegang et al, 2005).
L'autoproduction des denrées comestibles peut
également contribuer à abaisser les dépenses alimentaires
des ménages. Au Québec par exemple, c'est ce que font valoir
depuis quelques années certaines organisations impliquées dans la
lutte contre l'insécurité alimentaire (Gauvin, 1997 cité
par Nguegang, 2008). Elles estiment que le jardinage collectif
représente une alternative à l'aide alimentaire pour les
personnes en difficulté.
Certains chercheurs comme Henning (1997), Rees (1997) et Smit
(1994) cités par Nguegang (2008) affirment que l'agriculture urbaine et
périurbaine constitue une activité qui favorise
l'émergence de nouvelles solidarités socio-économiques et
une participation civique accrue, surtout lorsqu'elle est pratiquée dans
un cadre collectif.
Pour Ratta (1993) comme pour Cérézuelle (1996)
cités par Nguegang (2008), l'agriculture urbaine réalisée
au sein de collectifs de production peut être un moyen de faciliter
l'incorporation de groupes marginalisés à une activité
économique et à une vie sociale et démocratique plus
actives.
D'un autre côté, l'agriculture a pendant
longtemps été inséparable de la ville car toute
concentration démographique implique d'en assurer l'approvisionnement.
Celui-ci reste tributaire des environs immédiats tant qu'il n'existe pas
un système de transport associé à un système de
conservation des produits alimentaires (Fleury et Moustier, 1999). Pour
Donadieu et Fleury (1997) l'agriculture urbaine et périurbaine est
encore souvent considérée comme nécessairement
tournée vers l'approvisionnement en produits frais.
2-2-place et contexte de l'agriculture urbaine et
périurbaine dans le Département d'Abidjan
La métropole est apparue et s'est
développée dans un univers autochtone essentiellement rural.
C'est pourquoi elle a pris forme dans une dynamique sous-tendue par la question
agricole.
Après l'élan du binôme café-cacao,
suivra l'expérience de la ceinture maraîchère et
vivrière. Cependant, au-delà de cette implication directe dans
l'activité agricole, l'univers rural du Département d'Abidjan
lègue à la ville ses parcelles qui, convertis en
« terrains », sont muées d'endroit en endroit en
titre foncier et autres parcelles en indivis. L'Etat et les
collectivités y opèrent des expropriations qui permettent la mise
en place des lotissements urbains modernes. Puis, c'est à
l'activité qu'il revient de marquer les parcelles urbaines non
bâtis des fronts d'urbanisation. Enfin, c'est elle qui entretient les
espaces interstitiels devenus des marécages intra-urbains. Ensuite,
même les espaces verts sont cultivés par des populations
désoeuvrées, démunies ou déstabilisées par
la crise.
2-2-1-Les pratiques agricoles à Abidjan et à la
périphérie
Les pratiques agricoles à Abidjan sont-elles des
pratiques rurales importées en ville ? Au regard de ce qui a
été dit précédemment dans l'historique de
l'agriculture urbaine à Abidjan, nous constatons que celle-ci existe
depuis suffisamment longtemps pour pouvoir parler de pratiques urbaines et
rurales et de pratiques rurales, qui ont chacune leurs caractéristiques
propres. Ces pratiques dépendent de plusieurs facteurs : le milieu
naturel (le relief en particulier, l'utilisation des terrains (l'aspect
foncier), l'appartenance des producteurs à un groupe social et le
savoir-faire des exploitants.
2-2-2-L'espace de la production vivrière
abidjanaise
La première caractéristique de l'espace
d'approvisionnement urbain en Afrique est sa constitution en aires disjointes
et souvent autonomes quant à leurs relations avec le marché
(Franqueville, 1997). Il s'agit moins d'un espace ou d'une aire
d'approvisionnement, que d'îlots, ou parfois de zones relativement
étendues, mais sans connexions, dont une partie de la production
agricole est acheminée pour les besoins de la consommation urbaine.
Par rapport aux travaux de HAUHOUOT A. (1974), l'aire de
ravitaillement de la métropole s'est considérablement
étendue car d'une part, le bassin vivrier proche s'est élargi aux
départements limitrophes qui fournissent des apports de plus en plus
élevés et d'autre part, certains départements marginaux de
l'approvisionnement urbain en 1972, y contribuent pour une forte part en 1986
(Soubré, Issia, Guiglo, Bouna), CHALEARD J.L (1996)
2-2-2-1-L'agriculture urbaine et périurbaine
Activité majoritairement féminine, l'agriculture
se retrouve partout dans le paysage urbain de la zone d'étude. Selon
CHALEARD J.L (1996), il existe des producteurs locaux qui ravitaillent les
marchés d'Abidjan. Ils occupent les vallons, les lots non bâtis,
les espaces interstitiels et les bas-fonds. Cependant, leur apport global reste
limité compte tenu de l'ampleur des besoins. Ainsi, en 1989, toujours en
nous référant à CHALEARD J.L (1996), les agriculteurs
locaux contribuaient pour environ un cinquième à
l'approvisionnement de la métropole et des autres cités du
département en maïs et un peu moins du tiers en banane plantain. La
production du manioc paraissait suffisante.
La première couronne autour de la ville fournit une
faible part du ravitaillement urbain, non seulement en raison des besoins, mais
aussi parce que les plantations (palmier à huile, cocotiers,
hévéa) occupent de vastes espaces et rejettent la zone
d'approvisionnement urbain à plus de 40 km. La deuxième ceinture
entre autres, Dabou et les départements proches (entre 50 et 150 km),
fournissaient en 1986, environ le tiers du trafic routier de ces zones sur
Abidjan.
2-2-2-2-Les régions plus lointaines
Ces régions fournissent l'essentiel des flux pour la
majorité des produits vivriers. L'on note ici une diversité des
origines au niveau des produits. Tout le pays expédie peu ou beaucoup de
denrées vivrières sur Abidjan. Cependant, il noter avec CHALEARD
J.L (1996) qu'il existe une inégalité au niveau des zones de
ravitaillement. Le Centre-Ouest constitue le principal pôle
d'expédition sur la métropole en 1989 (Bouaflé, Daloa,
Gagnoa, Issia, Vavoua, etc.) devant Bouaké dont la contribution est
également forte (en raison de la production locale et de la
réexpédition des denrées venues du Nord). En revanche, les
zones périphériques et éloignées comme le
Nord-Ouest ont une importance négligeable (voir tableau N°2).
Tableau n°2: les principaux
produits vendus sur les marchés d'Abidjan et leurs zones de
provenance
Produits Vivriers
|
Principales zones de provenance
|
Igname tardive
|
Bouaké, Yamoussoukro, Béoumi, Sakassou,
Dikodougou
|
Igname précoce
|
Bondoukou, Bouna, Korogho, Kong, Dabakala, Bouaké
|
Banane plantain
|
Agnibilékrou, Daloa, Buyo, Oumé, Bouaflé,
Sinfra, Vavoua, Man, Zuénoula, Duékoué, Abengourou,
Bonoua
|
Manioc
|
Bonoua, Anyama, Adzopé, Bingerville,
Duékoué, Toumodi,Songon, Bouaflé, Dabou, Agboville
|
Maïs
|
Tanda, N'douci, Gagnoa, Dimbokro, Bongouanou, Daloa,
Bouaké, Burkina, Mali, Bonoua, Divo,
Oumé
|
Riz local
|
Daloa, Yamoussoukro, Sinfra, Bouaké, Bongouanou, Divo,
N'Douci, Toumodi, Gagnoa
|
Arachide décortiquée
|
Burkina, Bouna, Korhogo, Bonoua, Dabakala,
Mali, Ouangolodougou, Niger
|
Mangue
|
Korhogo, Sinématiali, Ferkessédougou,
Boundiali
|
Tomates locales
|
Agboville, Bongouanou, Burkina, Kotobi,
Soubré, Rubino, Aboisso, Divo, Azaguié, Dabou, Tiassalé,
Sikensi
|
Tomates SODEFEL
|
Agnibilékrou, Burkina, Ferké, Tiassalé,
Bingerville, Bonoua, Kotobi
|
Aubergine N'DROWA
|
Soubré, N'Douci, Kotobi, Azaguié, Dabou, Rubino,
Songon, Arrah
|
Gombo frais
|
Kotobi, Divo, Korhogo, N'Douci, Tiassalé, Songon,
Dabou
|
Piment frais
|
Kotobi, Issia, Korhogo, Azaguié, Dabou, Taabo, Songon,
Sikensi, Bassam, Agboville
|
Haricot blanc
|
Burkina, Bouna, Niger,
Bouaké, Korhogo, N'douci, Mali, Boundiali
|
Haricot vert
|
Burkina, Rubino, Bassam, Bingerville, Mali, Niger, Sikensi,
Dabou,Divo, Korhogo
|
Oignon
|
Niger, Hollande, Korhogo, Ferké, Sinématiali
|
Source : Rapport d'activités, Antenne OCPV
d'Abidjan, 2007
2-2-2-3-La dimension internationale du ravitaillement
Le ravitaillement de notre zone d'étude présente
également une dimension internationale (cf. tableau N°3). Ces
importations concernent le maïs destiné aux élevages
industriels, l'approvisionnement en produits maraîchers et surtout en riz
proviennent en grande partie d'autres pays (Chine, Thaïlande, Vietnam,
Indonésie).
A cet effet, la part des légumes importés est
variable : les pommes de terre sont d'origine étrangère et
plus de 10% des tomates. Les parts importées de gombo et d'aubergine
N'drowa sont quasi-nulles.
Tableau n°3: Importations de
la Côte d'Ivoire de 2003 à 2005 (en tonnes)
Produits
|
2003
|
2004
|
2005
|
Fruits et légumes frais
|
76 936
|
67 420
|
99 641
|
Riz semi blanchi
|
735 759
|
715 379
|
808 205
|
Blé tendre
|
265 993
|
249 249
|
251 688
|
Autres céréales
|
6 771
|
2 226
|
33 378
|
Source : DGD, 2006
Ainsi, nous retiendrons avec CHALEARD J.L (1996) que l'aire de
ravitaillement de la métropole d'Abidjan se caractérise par trois
traits principaux qui la différencient de celles des petites
cités:
-l'étendue du bassin d'approvisionnement proche dont le
rayon dépasse 100 km ;
-l'ampleur des apports lointains, la ville met à
contribution le pays tout entier pour des produits variés ;
-la part élevée des importations qui contribuent
largement au ravitaillement en riz.
2-3-Choix des spéculations produites
Cette étude n'a pas pour ambition de couvrir une
spéculation précise, mais plutôt de montrer la
diversité des produits cultivés par le plus grand nombre de
producteurs qui sont identifiés par les services du Ministère en
charge de l'Agriculture et de l'ANADER.
L'agriculture vivrière est assez bien répartie
sur l'ensemble du territoire. A part le duo mil-sorgho qui établit une
certaine exclusivité du nord, l'ensemble des denrées se trouve un
peu partout.
· Les céréales
Le rôle de la région d'Abidjan dans la production
des céréales est très limité (voir tableau
N°4) ; il concerne surtout le riz et le maïs qui sont produits
dans les bas-fonds et les espaces lotis, et particulièrement dans les
sous-préfectures d'Anyama, de Bingerville et Songon.
Plus que les autres, la région d'Abidjan reste
dominée par les cultures industrielles. Selon HAUHOUOT A. (1974), 70%
des surfaces se consacrent aux plantations industrielles, alors que les
céréales n'occupent que 5% des surfaces de la région
d'Abidjan. Elles sont généralement l'affaire d'allogènes
venus des aires culturelles du nord.
· Les tubercules
Elles sont beaucoup plus uniformément réparties
que les céréales. Le manioc joue un rôle important dans le
sud lagunaire. Le succès urbain du manioc est impressionnant. On
remarque la constitution autour des villes de véritables ceintures de
manioc sur les sols sableux (culture peu exigeante) et qui lui sont favorables.
Il y a également le rôle actif des femmes dans la culture et la
commercialisation de cette denrée et surtout la pluralité des
formes culinaires qui en découlent.
· La banane plantain
Il est difficile d'associer la production de la banane
plantain à la zone d'étude même si nous remarquons
çà et là des pieds de bananiers dans les espaces lotis de
cette zone et de quelques sous préfectures. Le ravitaillement des
marchés du département d'Abidjan semble être l'apanage des
villes de l'intérieur du pays.
· Les fruits et légumes
En général, la production de ces denrées
est assez également répartie sur le territoire national avec deux
(2) nuances spatiales.
-Au sud forestier, les populations autochtones les
considéraient à l'époque comme des produits secondaires
dont la culture était confiée aux femmes, mais aujourd'hui, il
semble que beaucoup d'hommes s'adonnent à ces cultures ;
-Au nord, il n'ya pas de préjugés liés
à cette culture, à part l'oignon dont on dit que l'odeur chasse
les génies protecteurs.
A Abidjan, les bas-fonds sont utilisés pour la
production des maraîchers. Ainsi, les productions vivrières se
développent dans le moindre espace disponible de l'agglomération
pour l'autoconsommation ou plus souvent, la vente.
Tableau n°4 : Productions
produits vivriers dans la Région des Lagunes (2001) en tonnes
PRODUITS
|
PRODUCTION (T)
|
Riz pluvial
|
9 469
|
Riz irrigué
|
48 911
|
Maïs
|
14 655
|
Igname précoce
|
225 531
|
Igname tardive
|
58 054
|
Manioc
|
201 914
|
Source : RNA, MINAGRI, 2001
2-4-Les marchés
urbains
Les marchés urbains, au sens économique d'un
groupe de consommateurs, correspondent à des marchés
géographiques (Nguegang P.A, 2008). Ils se cristallisent sous forme de
lieux physiques équipés pour servir des échanges entre
consommateurs, producteurs et vendeurs de tout bord. Ces marchés
géographiques, qui occupent une place de choix dans la stratégie
des autorités locales, méritent une attention
particulière. En effet, par leurs multifonctionnalités, ils
imposent aux concepteurs de plan d'urbanisme et aux décideurs qui
gèrent la cité une prise en compte d'intérêts
parfois divergents et contradictoires où les besoins en espaces de
stationnement, de stockage, de jeux, de circulation ou de loisirs
s'imbriquent.
A la création, certains marchés de la ville
apparaissent d'abord comme des marchés des denrées agricoles. On
les appelle alors « marchés de vivres ». C'est
là que les producteurs, tant de l'agglomération urbaine que de
contrées environnantes, viennent écouler leurs produits. C'est
ainsi qu'à Abidjan, plus les marchés sont récents, plus
ils sont consacrés au commerce de vivres. Plus ils sont
périphériques, plus l'achat et la vente de denrées
alimentaires y est l'activité dominante. Ils évoluent dans le
temps et dans l'espace.
KOUASSI E. (1999) observe quatre marchés
planifiés qui sont prévus dans le plan d'urbanisme
d'Abidjan : le marché central d'Attécoubé, le grand
marché de Cocody, le marché de Belleville et le petit
marché de Selmer. Les autres sont qualifiés de spontanés
et s'établissent sur des espaces vacants destinés à
d'autres vocations.
A Abidjan, il existe plusieurs sites de gros. Les sites de
gros sont des structures collectives du commerce de gros. Elles sont
gérées de façon informelle pour les opérateurs
regroupés soit en coopérative, soit en syndicat :
-Les plateformes permanentes,
équipées et gérées par une coopérative de
commerçants, qui sont les structures les plus achevées, du point
de vue de la gestion et de l'équipement. Il s'agit des marchés de
Cocody, Yopougon, d'Adjamé, Marcory et Treichville (belle-ville). Elles
assurent la réception des produits venant des zones de production, leur
éclatement auprès des détaillants, ainsi qu'un stockage de
courte durée ;
-Les plateformes précaires. Ces sites
ne sont pas installés de façon durable dans le paysage urbain.
Ils sont bien souvent situés dans les espaces que les opérateurs
ont pu occuper ou négocier avec les mairies, sans garantie de
stabilité (Abobo, Port-Bouet, Treichville, Yopougon).
Suite à une étude menée par A. HAUHOUOT
A. (1973), on note dix huit (18) points de stockage et de commercialisation des
produits vivriers à Abidjan, disséminés sur un axe
Nord-Sud qui va d'Abobo à Port-Bouet avec une concentration dans les
quartiers d'Adjamé et de Treichville.
Avec les enquêtes effectuées par l'OCPV en 2005,
l'on constate une forte poussée des points de stockage et de
commercialisation des vivriers dans les divers quartiers d'Abidjan sur
près d'une trentaine de coopératives de commercialisation de
vivriers répertoriées à Abidjan, toutes disposent d'une
plateforme dont dix (10) sont leurs propriétés (voir tableau
N°5).
Au niveau des matchés l'on constate une
spécialisation par produit leader : banane plantain, igname,
manioc, céréales et légumes. Il y a également
d'autres spécialisations ethniques et sexuelles ces dernières
années. Les céréales et les ignames sont l'affaire des
hommes (essentiellement malinké) tandis que le commerce des
légumes, du manioc et surtout de la banane plantain est l'apanage des
femmes, notamment des femmes Gouro qui contrôlent les grandes places du
commerce de gros.
Tableau n°5 :
répartition des marchés par commune à Abidjan
COMMUNES
|
NOMBRE DE MARCHES
|
MARCHES DE GROS
|
NOMBRES DE COOPERATIVES
|
ABOBO
|
21
|
10
|
11
|
ADJAME
|
13
|
2
|
1
|
ATTECOUBE
|
8
|
1
|
0
|
COCODY
|
13
|
2
|
3
|
MARCORY
|
6
|
1
|
0
|
PLATEAU
|
3
|
1
|
0
|
PORT-BOUET
|
9
|
2
|
0
|
KOUMASSI
|
11
|
1
|
0
|
TREICHVILLE
|
8
|
2
|
2
|
YOPOUGON
|
52
|
33
|
13
|
TOTAL
|
144
|
55
|
30
|
Source : OCPV, 2007
Dans le souci de disposer d'une banque de données sur
les opérateurs du secteur vivrier, l'OCPV procède tous les dix
(10) ans au recensement général des commerçants
grossistes. Le dernier recensement effectué date de 1997. En 2007,
normalement, on devait disposer des chiffres faisant cas d'un nouveau
recensement, mais du fait de la crise militaro politique, celui-ci n'a pu
être effectué.
Pour la région d'Abidjan, nous disposons des
données suivantes par filière de produit et par sexe (tableau
n°6).
Tableau n°6 :
répartition des opérateurs à Abidjan par filière de
produits selon le sexe
FILIERES DE PRODUITS
|
TOTAL
|
HOMMES
|
FEMMES
|
BANANE PLANTAIN
|
433
|
211
|
222
|
IGNAME
|
112
|
88
|
24
|
MANIOC FRAIS
|
177
|
54
|
123
|
CEREALES
|
170
|
148
|
22
|
FRUITS
|
135
|
67
|
68
|
LEGUMES DE TYPE AFRICAIN
|
76
|
5
|
71
|
LEGUMES DE TYPE EUROPEEN
|
56
|
23
|
33
|
TOTAL
|
1159
|
596
|
565
|
Source : OCPV, 1997
2-4-1-Les infrastructures de stockage et de commercialisation
des produits vivriers
Les problèmes posés par le ravitaillement des
centres de consommation ne se situent pas seulement au stade de la production
et du transport ; ils se prolongent aussi dans le domaine du stockage et
de l'aménagement des aires de vente.
A partir du lieu de production, les vivres empruntent deux (2)
circuits : l'un dit traditionnel et l'autre moderne. C'est le premier qui
concerne la majorité des consommateurs. Du producteur au
détaillant, il y a quatre (4) ou cinq (5) étapes.
a) Le dépôt en gare
Des plantations, les vivres arrivent dans les gares
routières par le soin des transporteurs (camions ou cars de transport en
commun). Aucune infrastructure n'est prévue pour l'entrepôt des
denrées, même les plus fragiles. Tout s'accumule sur le sol nu,
sous d'énormes bâches. Bien souvent, pour échapper aux
méfaits des maraudeurs, les marchands veillent des nuits entières
à côté de leurs produits ou font appel à des
veilleurs de nuit.
L'incapacité des gares à recevoir correctement
les denrées alimentaires est l'une des grandes défaillances de
l'organisation commerciale à Abidjan.
b) Les magasins de vivriers
Ils se concentrent autour des marchés et
particulièrement à la périphérie des marchés
de Treichville, d'Adjamé, d'Abobo, de Yopougon. En
général, les produits hautement périssables comme la
banane et le manioc disposent peu ou pas du tout de magasins de stockage car
les pertes en magasins sont très importantes.
c) Les marchés centraux et
secondaires
L'équipement moderne et fonctionnel des marchés
centraux est particulièrement envié par les autres quartiers. Il
a nécessité souvent de lourds investissements à la
municipalité ou aux coopératives. Cependant, tous les
problèmes n'ont pas été résolus pour
l'équipement :
- L'étroitesse des passages destinés à la
circulation des clients ;
- L'absence d'installations destinées à stocker
les produits.
Les marchés secondaires n'offrent pas un visage plus
reluisant que les premiers. Ils sont relégués au second plan
à cause de la précarité de leurs équipements.
Appelés également petits marchés par les citadins, ces
marchés ne sont autre chose qu'une accumulation de constructions
sommaires en bois.
d) Les bordures des rues
A Abidjan, comme bien d'autres villes africaines, les bordures
de rue jouent un rôle important dans l'accueil et la commercialisation
des produits vivriers. Les principaux axes de circulation attirent un nombre
considérable de détaillants. L'accumulation des marchands le long
des rues est impressionnante à Treichville, Adjamé, Yopougon,
Abobo. Hormis le Plateau qui se veut l'exemple de l'ordre et de la
beauté.
L'examen du ravitaillement des différents quartiers
d'Abidjan prouve que la force des habitudes aidant, il s'est créé
une certaine disparité de l'espace urbain. Elle se fonde sur la nature
des denrées, leurs volumes et les équipements destinés
à les accueillir et à les commercialiser.
2-5-Les types de filières
et circuits de commercialisation
Dans l'activité agricole urbaine et périurbaine
d'Abidjan, nous remarquons que le poids déterminant la production reste
la commercialisation. Le flux des produits est de l'amont (chez les
producteurs) vers l'aval (le marché de la ville d'Abidjan). En effet, la
production vivrière, dans et autour des ceintures périurbaines
est une activité marchande qui oblige le producteur à entrer dans
le circuit d'échanges marchands et à assumer la relation
production/vente avec son milieu.
Dans la plupart des cas, la commercialisation est
effectuée en majeure partie par des femmes pour une certaine
catégorie des produits alimentaires locaux.
2-5-1-l'approvisionnement en
produits alimentaires dans la ville d'Abidjan
Les espaces périurbains ne sont pas uniques dans
l'approvisionnement en produits agricoles de la ville. La demande alimentaire
en constante augmentation suppose une réadaptation permanente des
modalités d'approvisionnement des populations, depuis la production
jusqu'à la distribution des denrées alimentaires. A Abidjan, les
zones d'approvisionnement vont de l'intérieur de la ville aux
régions les plus lointaines, en passant par sa périphérie
immédiate.
Les zones situées à proximité des
marchés de la ville fournissent des produits pour lesquels la demande
auprès des ménages est élevée.
Cependant, à cause des habitudes alimentaires,
certaines denrées, bien que produites dans les autres régions de
Côte d'Ivoire, se retrouvent dans les marchés urbains de la ville.
Ils ne sont pas cultivés par les producteurs urbains et 100% de leur
approvisionnement viennent des zones lointaines de la ville. Par contre, les
légumes produits dans et autour de la ville viennent approvisionner les
marchés.
2-5-2-La typologie des commerçants
En ce qui concerne le commerce des produits maraîchers
et vivriers, les commerçants se spécialisent dans la vente de
telle ou telle variété. En général, ils vendent
une, deux ou trois sortes de produits. La plupart des commerçants sont
des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, à
moins que certains consommateurs ne viennent directement dans le jardin. En
fait, il existe plusieurs catégories de commerçants: les
grossistes, les demi-grossistes et les détaillants. Cependant, il n'est
pas rare de voir qu'un seul commerçant peut combiner les trois
systèmes de distribution ou deux d'entre eux.
Les contrats qui lient les producteurs aux commerçants
sont des accords verbaux de confiance. Mais souvent, ce rapport de confiance
est imposé au producteur car celui-ci n'a vraiment pas de choix quant
aux méthodes de commercialisation de ses produits.
Quant aux dernières enquêtes
réalisées en août 2005 par l'Antenne OCPV d'Abidjan, elles
n'enregistrent que soixante seize (76) grossistes alors que dans le même
temps, le nombre de coopératives évolue de façon
exponentielle. Elle n'a concerné que le District d'Abidjan.
La ville d'Abidjan représente le premier centre
ivoirien de consommation. La métropole se caractérise non
seulement par l'importance numérique de ses consommateurs, mais
également par le très faible taux d'auto consommation,
l'autoconsommation abidjanaise est inférieure à 1% en 1979 et
moins de 2% en 2006 (OCPV, décembre 2006). Peu de citadins produisent
des vivres en ville : c'est ainsi que parmi les 250 salariés
enquêtés par l'OCPV en 2005, dans la métropole ivoirienne,
aucun ne dispose d'un champ vivrier. Ainsi, la croissance de la demande
alimentaire marchande a eu le plus de répercussions sur le
fonctionnement des circuits commerciaux. Le secteur vivrier a dû
répondre à deux (2) « défis » :
l'augmentation quantitative de la demande due à l'accroissement
démographique de la ville et sa dispersion démographique.
2-5-3-les circuits locaux de
commercialisation des produits vivriers à Abidjan
L'analyse des circuits de commercialisation dans la ville met
en exergue trois types de circuits à travers lesquels les produits
transitent des producteurs aux consommateurs :
-les circuits directs pour les légumes
locaux pour lesquels il n'existe presque pas d'intermédiaires entre les
producteurs et les consommateurs ;
-les circuits courts pour les légumes
de type européen. Dans ce cas, il existe peu d'intermédiaires
entre les producteurs et les consommateurs. Ces circuits concernent le
producteur, les détaillants et les consommateurs.
-les circuits longs liés à la
durée de conservation, à la périssabilité, aux
volumes et aux zones de production. Ils vont des producteurs aux consommateurs
en passant par des intermédiaires, des grossistes et des
détaillants. C'est un circuit relatif aux produits peu cultivés
dans les espaces urbains de la ville et qui viennent d'autres régions du
pays afin d'alimenter la ville.
2-6-Le transport des produits vivriers
De part leur nature périssable, le transport est un
support important dans la distribution des produits vers les centres de
consommation. Pour preuve, plus de 50% des vivres vendus à Abidjan
viennent des départements éloignés de celui d'Abidjan.
Dans le cas particulier du manioc ou des cultures
maraîchères où la périphérie de la capitale
joue un rôle important, il est à noter que la ceinture culturale
s'éloigne de plus en plus des secteurs occupés au profit des
réalisations industrielles et de l'habitat. Les terrains occupés
par les vivriers sont lotis et distribués pour la construction des
logements. La conséquence en matière de transport est que la
femme Ebrié ou Attié qui, en 1950 pouvait faire la navette
à pied entre les marchés urbains et les lieux de production est
désormais obligée de recourir au service d'un transport.
La répartition des lieux de production par rapport aux
grands axes de circulation s'est posée face à l'intensification
de la demande urbaine, car devenues des spéculations, ces denrées
obéissent aux impératifs du transport et surtout de
l'acheminement vers les principaux centres de consommation. On voit donc
apparaitre de la part des planteurs, une recherche plus ou moins
systématique de positions géographiques en rapport avec les
routes et la voie ferrée.
C'est pourquoi Aloko N.J. (1989) affirme que la
création des voies de communication organise mieux le transport et
structure l'espace.
L'exemple le plus frappant reste incontestablement celui de la
banane douce qui dont les plantations ont prospéré grâce
à la proximité de la voie ferrée et de la route. Les
cultures maraîchères ont adopté la même tendance avec
en prime l'influence directe de la ville d'Abidjan.
Pour autant, quand on considère l'ensemble des produits
vivriers, le déterminisme des coordonnées de circulation reste
faible. En général, les producteurs vont au gré de la
progression des fronts culturaux et au rythme de l'attribution des parcelles
à mettre en valeur. En basse-Côte d'Ivoire, les cultures ont
généralement évolué en cercles concentriques
à partir des villages. Quant à la banane plantain, elle a
constamment recherché les sols vierges.
Dans ces conditions, le transport des vivres a
bénéficié de l'ouverture des pistes par les exploitants
forestiers.
2-6-1-Le transport des lieux de production à la
ville
Des véhicules de diverses marques et capacités
sont engagés. En général pour le transport du champ
jusqu'au bord de la route, les commerçants ont recours aux
véhicules KIA MOTORS plus robustes et adaptés aux pistes
rurales.
Pour le transport longue distance, l'on a recours à des
véhicules gros porteurs dont les capacités vont de 2 à 10
tonnes, voire 20 tonnes, les mêmes utilisés par les producteurs de
café-cacao.
Aujourd'hui, rares sont les commerçants qui sont
propriétaires d'un véhicule. Les grossistes comme les
détaillants préfèrent avoir recours à la
location.
Les transporteurs pratiquent des prix variables selon la
période de l'année et surtout selon la nature des denrées.
Plus fréquemment, les prix sont en hausse lorsque le transport des
vivres coïncide avec celui des produits tels que le café et le
cacao. En dehors de cette période, ils sont en baisse.
En ce qui concerne la variation des prix par rapport aux
distances parcourues, il n'existe aucune norme précise. Les frais de
transports varient selon la position des lieux de production par rapport
à la capitale, mais aussi selon la demande urbaine. Cette
instabilité des prix est défavorable aux commerçants et
surtout aux consommateurs. On pourrait dire que toute politique
d'assainissement des prix des vivres devrait comporter une
réglementation du transport.
2-6-2-les transports urbains
La distribution des produits à travers la capitale est
le fait des camionnettes appelées communément GBAKA. Les produits
sont stockés aux portes de la ville ou dans les principaux
marchés centraux. Le ravitaillement des marchés secondaires se
fait surtout à partir de Treichville, d'Adjamé, d'Abobo gare, de
Yopougon. Ces véhicules se mettent en mouvement très tôt le
matin. Ils jouent un double rôle. Ils permettent d'une part, aux
marchands de prendre place très tôt sur les marchés
centraux, et d'autre part, de ravitailler les marchés secondaires. Pour
le transport de petites quantités, on utilise des fourgonnettes.
Sur les courtes distances, l'acheminement final est
effectué par les charrettes à bras appelées
communément « pousse-pousse », petits moyens de
transport qui livrent le produit des lieux de déchargement sur les
marchés de détail, pour le compte des commerçantes.
2-7-L'impact des activités de production et de
commercialisation sur l'espace
Nul ne peut nier aujourd'hui que ces activités ont une
influence sur la structuration de l'espace.
2-7-1- L'impact de la production sur l'espace
Il suffit à tout observateur de se rendre dans les
quartiers périphériques comme Abobo, Yopougon ou dans les
bas-fonds qui séparent Cocody et la Riviera pour se rendre compte que la
production vivrière fait partie de l'espace urbain. Tous les petits
espaces sont occupés par des cultures et cela donne l'image d'une
concurrence entre ces cultures et l'urbanisation.
Pour Chaléard J.L (1996), l'émergence d'un
vivrier marchand provoque une double mutation de l'espace géographique
ivoirien.
A l'échelle régionale, il existe autour de
chaque agglomération, une zone profondément transformée
par l'influence urbaine, au point que les cultures vivrières y exercent
une souveraineté parfois sans partage sur la vie agricole :
limitée à quelques kilomètres autour des villes moyennes,
celle-ci prend de l'ampleur dans le cas des plus grosses agglomérations
comme Bouaké et surtout Abidjan.
A l'échelle nationale, les cultures vivrières
marchandes permettent un rééquilibrage du territoire, apportant
au nord un palliatif, au moins partiel à son retard économique,
et le rend plus solidaire des régions forestières.
CHALEARD J.L (2002) montre que l'emprise spatiale des cultures
vivrières dans le tissu urbain était un phénomène
urbain structurel (et non lié à l'urbanisation). Pour lui,
Abidjan n'en a pas beaucoup : on les rencontre surtout dans les
no man's land entre les quartiers ou dans les
bas-fonds. Cela occupe 3 à 4% de la population active
d'Abidjan. Cet état de fait répond à une diversification
horizontale (des produits cultivés) et verticale (c'est-à-dire
sociale, aussi bien pour les plus pauvres qui cherchent à subvenir
à leurs besoins, que pour les fonctionnaires qui cherchent à
diversifier leurs revenus).
Souvent semblable à des cultures de case, la production
de vivriers donne à la zone d'étude, une vue pittoresque faite de
successions de lots et de champs.
Selon HAUHOUOT A. (1974), les céréales occupent
5% des superficies de la ville d'Abidjan.
Les cultures maraîchères occupent plus
généralement les bas-fonds et autres espaces marécageux
où l'accès à l'eau est facile.
Cependant, l'avancée de la ville se fait au
détriment des espaces agricoles, repoussant ainsi les limites de ceux-ci
au delà des espaces naturels à la périphérie.
2-7-2- L'impact de la commercialisation sur l'espace
Les espaces de production vivrière se situaient pour
l'essentiel à la périphérie de la ville. Aujourd'hui,
compte tenu de la rareté des terres due à l'extension de la
ville, ces espaces s'éloignent de plus en plus. Les marchés
censés accueillir les produits vivriers se localisent surtout au centre
ville. Cependant, l'on trouve certains à la périphérie. Ce
sont donc les lieux de ralliement des nombreuses coopératives
spécialisées dans la commercialisation des produits
indiqués. Avec l'augmentation de la taille des villes, les
marchés grandissent et se multiplient (CHALEARD J.L., 1996).
A Abidjan, une enquête réalisée en
1987-1988 par l'Atelier d'Urbanisme d'Abidjan (AUA), recense 78 marchés
de plus de cinquante étals et 120 marchés en 2000 (POYAU
Aurélie, 2000). En général, on compte un marché
central par quartier, construit en dur et dont le plan est identique, et des
petits marchés secondaires, établis sur des terrains
délaissés ou à des carrefours. Selon les études de
Chaléard (1996), le tiers à la moitié des étals est
composé de produits vivriers.
Cet essor transforme profondément les relations
villes-campagnes. Il favorise la mobilité des hommes et des biens, la
réponse des agriculteurs à la demande citadine et la constitution
des réseaux marchands qui transcendent les clivages spatiaux. Pour
Eliane KOUASSI (1999), ces marchés participent à l'organisation
générale de l'espace urbain.
III-PROBLEMATIQUE
Aucun pays n'échappe aux phénomènes de
concentration des populations dans les métropoles (Broutin C et
al, 2005). La Côte d'Ivoire n'est pas en marge de ce
problème. Les villes ivoiriennes se développent et grignotent les
espaces naturels et agricoles, engendrant des conflits d'usage de la terre. Or,
ces zones où apparaissent des signes d'intensification des
systèmes de production, jouent un rôle déterminant dans
l'approvisionnement des villes et sont sources de revenus et d'emplois. Les
grandes villes ivoiriennes connaissent un fort taux de croissance, d'environ
4,2% en moyenne par an.
Cette croissance est en partie due au phénomène
de migration des jeunes des zones rurales vers les grands centres urbains. Ce
flux migratoire a eu, outre les implications démographiques, des
répercussions négatives sur l'emploi et la gestion des ressources
disponibles (Snrech S., 1997). Au niveau socioculturel, beaucoup de mouvements
(exode rural) induisent des pratiques agricoles différentes et des
regroupements régionaux par affinité. Aujourd'hui, le
chômage menace de plus en plus les grandes villes ivoiriennes, de
nombreux retraités disposant de maigres pensions, créent de
nouvelles activités génératrices de revenu.
En réponse à cette croissance, on voit se
développer une production agricole autoconsommée et
commercialisée, à l'intérieur des villes (agriculture
urbaine), et à leur proche périphérie (agriculture
périurbaine) (Moustier, 2001 cité par Nguegang, 2008).
L'intérêt accordé à cette forme d'agriculture est
grand.
Ainsi, des acteurs d'origines diverses, sont impliqués
dans les activités de production et de commercialisation de ce
système de production urbaine : jeunes déscolarisés,
femmes avec ou sans autres sources de revenus, fonctionnaires
« déflatés » (Richter et al,
1995 ; Gura 1996 cités par Nguegang, 2008). Cette forme
d'exploitation du milieu représente un enjeu majeur en termes
d'occupation et de gestion des espaces de production d'une part, et de
commercialisation d'autre part.
Cette situation complexe interpelle sérieusement les
urbanistes, les décideurs, les chercheurs, les écologistes et
autres responsables techniques.
Il est donc nécessaire d'approfondir les études
relatives à ces pratiques. C'est pourquoi, cette étude se propose
d'analyser les enjeux et les dynamiques observés dans les espaces
agricoles concernés, et d'étudier les acteurs qui s'attellent au
ravitaillement du Département d'Abidjan.
Cette initiative soulève les interrogations
suivantes :
ü Quelles sont les zones qui ravitaillent le
Département d'Abidjan en produits vivriers?
ü Cette agriculture périurbaine dispose-t-elle
d'espaces suffisants pour sa pratique?
ü Quels sont les principaux produits issus de cette
activité ?
ü Quels sont les acteurs impliqués dans ce
système de production dans la ville et à sa
périphérie ?
ü La production vivrière de la zone d'étude
peut-elle satisfaire les besoins de la population de la métropole
abidjanaise?
IV-OBJECTIFS DE L'ETUDE
4-1-Objectif général
L'objectif général de cette étude est de
mieux analyser les relations entre ville, production et commercialisation des
produits vivriers dans la zone d'étude.
4-2-Objectifs
spécifiques
Les différents objectifs ci-dessous
énumérés permettront d'atteindre l'objectif
général. Il s'agira de :
-Définir les espaces utilisés pour la pratique
de l'agriculture urbaine et étudier l'influence de cette agriculture sur
la structuration de l'espace de notre zone d'étude;
-Faire ressortir les facteurs naturels et humains qui
favorisent la production et la commercialisation des produits vivriers dans le
District d'Abidjan;
-Connaître avec précision la nature et le volume
et l'origine des produits vivriers commercialisés dans l'organisation
des marchés.
V-APPROCHE METHODOLOGIQUE
5-1-Hypothèses de recherche
Nous avons identifié une hypothèse
générale :
Il existe des liens étroits entre la production et la
commercialisation des produits vivriers dans notre zone d'étude car la
facilité d'écoulement des produits incitent les agriculteurs
à produire plus
D'autres hypothèses feront l'objet de notre
étude
H1 : la pratique de l'agriculture
urbaine et périurbaine se fait principalement dans les bas-fonds
marécageux et sur les versants des collines. L'inexistence et la
rareté d'espaces appropriés obligent les agriculteurs à
utiliser les bas-fonds et les versants des collines;
H2 : la majeure partie des acteurs
impliqués proviennent de la couche de la population la plus
défavorisée et surtout des femmes. Ces activités
créatrices de revenus sont menées par des femmes chefs de
ménage et par des hommes frappés par le chômage et le
manque d'emploi ;
H3 : la forte production et le
ravitaillement en produits vivriers ont une influence sur la structuration de
l'espace de la ville d'Abidjan car plus la production est forte, on assiste
à la création de nouveaux marchés servant de lieux
d'écoulement de ces produits.
5-2-Variables d'étude
Le choix des variables d'analyse est primordial pour aborder
cette étude relative à la production et à la
commercialisation des produits vivriers. Dans le cadre de cette étude,
nous regrouperons ces variables sous l'angle de l'espace de la production
vivrière, du système de ravitaillement urbain et sous l'angle de
la distribution urbaine:
5-5-1-Les variables relatives à l'espace de la
production vivrière :
Les indicateurs qui permettent de percevoir ces variables sont
les suivantes :
-les potentialités naturelles du milieu ;
-les régimes fonciers ;
-la taille des exploitations ;
-l'importance de la production vivrière :
autoconsommée/commercialisée ;
-les systèmes de cultures vivrières, rendements
et volumes produits ;
-la place du vivrier dans le système de production
global des agriculteurs (temps, superficie, rotation des cultures, calendrier
agricole, investissements réalisés, revenus obtenus) ; sens
des évolutions dans le temps, relation avec les caractéristiques
des exploitations ;
-l'occupation de l'espace urbain et périurbain par
l'agriculture ;
-l'identité des producteurs vivriers (nombre, sexe,
âge, situation matrimoniale, activités non agricoles et leur
importance relative) ;
-les prix à la vente pratiquée aux
différents points de l'espace de collecte ;
-l'utilisation des revenus de la production vivrière
commercialisée
5-2-2-Les variables relatives au système de
ravitaillement urbain
-le réseau de transport utilisé pour les
échanges, potentialités non utilisées, raisons ;
-les flux de produits depuis le producteur jusqu'à la
ville : entrepôts et marchés, volumes, étapes,
ruptures de charges et variations dans le temps ;
-l'identité des acteurs du transfert vers la ville et
leur importance respective dans le système ;
-la formation des prix et des marges obtenues par les
différents acteurs le long des flux observés
5-2-3-Les variables relatives à la distribution
urbaine
-la croissance démographique et spatiale de la
ville ;
-la consommation alimentaire et son évolution,
estimation des besoins ;
-les acteurs de la distribution ;
-les points de vente et des produits vendus : les
différents types de commerce de denrées alimentaires, les
marchés formels, informels, l'importance relative de chaque type de
commerce : densité commerciale et taille des
établissements ;
-les prix des produits vivriers selon les points de vente et
les prix des produits importés ; suivi dans le temps ;
-le budget alimentaire du consommateur ;
-l'évaluation de la réponse
apportée par le système d'approvisionnement et de distribution
alimentaire aux besoins alimentaires de la population, lacunes dans le
réseau de distribution et évaluation de la qualité de
desserte, suffisance en qualité et en qualité de
l'approvisionnement.
VI-TECHNIQUES DE COLLECTE DES
DONNEES
6-1-Collecte des données secondaires
Cette étape consistera à collecter et à
analyser toutes les informations, déjà disponibles sur les
différents produits vivriers: les statistiques, les études
déjà réalisées, les organisations de producteurs,
de commerçants, de consommateurs, de transporteurs, d'exportateurs
déjà recensées et décrites, les infrastructures
exploitées par les différents acteurs.
Ces données sont à collecter dans les articles
de journaux, les revues scientifiques, les thèses, les comptes rendus
d'ateliers et auprès de toutes les structures impliquées dans le
domaine.
Nous aurons également à notre disposition les
documents des bibliothèques de l'IGT, de l'IRD, de la FAO, du CIRES, de
l'INADES, du PAM et les bases de données du BNETD, du Ministère
de l'Agriculture, de la Direction Générale des Douanes, de
l'ANADER, de l'OCPV, du District d'Abidjan, de l'INS et des différents
Ministères et services qui produisent des données statistiques.
Nous utiliserons également la Webographie ou Sitographie grâce aux
recherches sur les sites INTERNET.
Concernant la recherche documentaire, il faut dire que,
comparée aux autres pays, la Côte d'Ivoire peut être
fière d'être un véritable paradis statistique (CHALEARD
J.L., 1996). En effet, divers organismes gouvernementaux et des bureaux
d'études fournissent des données chiffrées à
l'échelle nationale.
Nous entreprendrons également une
pré-enquête des actions d'identification des lieux de production
ou des zones de collecte des produits, des marchés ruraux ou urbains,
ainsi que des grandes zones de destination des produits aussi bien au niveau
national que sous- régional.
6-2-Collecte des données
primaires
Il s'agira d'obtenir des informations sûres, objectives et
vérifiables sur le terrain au moyen de plusieurs techniques ou
démarches. Ces informations seront obtenues grâce aux interviews,
aux observations directes, aux visites et aux enquêtes qui seront
menées sur le terrain à l'aide des différents
questionnaires établis. Elles seront précédées
d'une revue de la littérature qui visera à rassembler tous les
éléments nécessaires pour l'étude de la production
et du ravitaillement en produits vivriers. Outre ces informations utiles, cette
revue de la littérature nous rapportera une méthode pratique pour
la recherche.
Dans cette étape de collecte des données
primaires, nous mettrons un accent particulier sur les enquêtes de
terrain car celles-ci nous permettront de confirmer ou d'infirmer certaines
données déjà recueillies grâce à la revue de
la littérature.
Cette collecte de données primaires comprendra trois
étapes :
6-2-1-entretiens et interviews
En vue de mieux maîtriser les différents
paramètres avec l'occupation des espaces, la production vivrière,
les marchés et le ravitaillement, il est opportun d'échanger avec
les responsables locaux ou centraux des services qui ont un rapport avec notre
thème, à savoir :
-les autorités administratives et
coutumières;
-les autorités municipales;
-les autorités du District d'Abidjan;
-les autorités forestières
6-2-2-observation directe
Cette observation nous permettra de nous familiariser avec
notre zone d'étude, car c'est l'une des bases de la géographie
rurale. Au cours de cette démarche, nous allons inventorier les
différentes cultures vivrières et industrielles, les
marchés, les espaces de production, les circuits et les réseaux
de communication
L'observation directe se fera lors des visites de terrain.
Elle permettra de préciser la nature de la production vivrière
et de sélectionner les principaux produits à étudier.
6-2-3-enquêtes de
terrain
Elle se déroule à l'aide d'un questionnaire
préétabli par le chercheur. Ce type d'enquête
nécessite le choix d'un échantillon. Le choix de cet
échantillon se fera selon la méthode aléatoire pare
quotas.
6-2-3-1-Enquêtes auprès des producteurs
Les déplacements réalisés pour la
perception du périurbain seront mis à profit pour identifier les
différents types de producteurs. Des entretiens seront
réalisés par type de producteur.
Un guide d'entretien sera construit autour des points
suivants :
-Histoire de l'exploitation :
accès à la terre et expérience ;
-Place du vivrier dans le système
d'activités : identification des autres activités
du producteur et place de l'activité du vivrier ;
-Techniques de
production : données sur les systèmes de culture
vivrière (économiques, techniques, relations,
apprentissage) ;
-Production et commercialisation :
pratiques de vente et relations entretenues avec le secteur de la
production ;
-Relations ville/campagne :
stratégies des producteurs face à l'avancée de la
ville ;
-Renseignements sur le producteur :
caractéristiques des ménages (âge, sexe, religion, nombre
de personnes, niveau d'éducation, etc.) et répartition des
producteurs dans le territoire.
6-2-3-2-Enquêtes auprès des consommateurs
Ces enquêtes auprès des consommateurs
comprendront une phase qualitative et une phase quantitative.
*Phase qualitative
Les réunions de groupe seront réalisées
dans des quartiers qui seront sélectionnés à cet effet.
L'intérêt de cette phase est d'avoir une idée
générale sur la consommation des produits vivriers (notamment les
critères de qualité, les principaux avantages alimentaires,
géographiques), nécessaire pour construire le questionnaire de
l'enquête quantitative.
*Phase quantitative (questionnaire fermé
auprès d'un échantillon représentatif)
Ce questionnaire pourra comprendre les parties
suivantes :
-Consommation de produits vivriers : habitudes
alimentaires, produits les plus consommés, abandon de
consommation ;
-Transformation de produits : pratiques de
transformation, choix des produits ;
-Lieux d'achat et fidélisation ;
-Relation ville/campagne : connaissance des produits et
avis sur la proximité des champs ;
-Connaissance des produits sélectionnés :
pratiques de consommation de ces produits période de rupture et
substitution ;
-Renseignements sur le ménage : renseignements sur
la structure du ménage
6-2-3-3-Etude des circuits de commercialisation et de
distribution
Un guide d'entretien sera élaboré pour chaque
type d'acteurs :
-Producteur : vend bord champ ou au
marché rural
-Grossiste : achète en gros dans
les champs ;
-Détaillante : s'approvisionne
auprès des coxer, semi-grossistes ou au champ pour revendre aux
ménagères
6-2-4-Méthodologie d'échantillonnage
6-2-4-1-Choix de la zone d'étude
Le Sud du pays dont fait partie notre zone
d'étude est si réputé pour ses vastes plantations
industrielles (café, cacao, palmier à huile, hévéa,
etc.) que l'on a fini par croire que la production alimentaire est le fait
exclusif de l'hinterland. Ce qui a fait dire à HAUHOUOT A. (1974)
que : « Abidjan peut être comparée à
un gigantesque estomac continuellement entretenu par un hinterland agricole
riche que les citadins appellent d'un nom dédaigneux : la
brousse ».
En effet, nul ne peut ignorer le rayonnement sur l'ensemble du
territoire Le marché abidjanais fort de plus de trois (3) millions de
personnes exerce un rayonnement incontestable sur l'ensemble du. Le choix tient
compte des productions vivrières et de l'importance des ventes.
6-2-4-2-choix de l'échantillon
En matière d'échantillonnage, nous utiliserons
la méthode aléatoire par quotas. Ainsi, à partir de la
population exhaustive, nous allons nous fixer un quota d'individus à
enquêter. Le choix des personnes à enquêter se fera au
hasard.
6-2-4-3-unités d'observation
Dans cette étude, nous nous intéresserons
à quatre espaces :
-La ville d'Abidjan, avec ses (10) communes, ses nombreux
marchés, ses quartiers périphériques où se pratique
l'agriculture périurbaine (sur les terrains lotis, les bas-fonds, les
vallons, les réserves administratives). C'est un espace
urbanisé ;
-Les sous-préfectures de Bingerville et d'Anyama que
nous considérons comme semi-urbanisées
-La sous-préfecture de Songon qui est une zone rurale
où l'activité principale est l'agriculture.
Nous mettrons en relief les rapports entre la métropole
d'Abidjan et les trois sous-préfectures en termes de ravitaillement en
produits vivriers, d'occupation de l'espace par l'agriculture et par les
marchés, ainsi que l'importance de la culture vivrière dans le
système de production agricole.
6-3-Techniques de traitement des
données
6-3-1-traitement manuel et analytique
Il est possible de procéder à un
dépouillement manuel des supports d'enquêtes utilisés
pendant l'enquête de terrain. Ce qui peut faciliter le traitement
à l'informatique. Nous pouvons faire un dépouillement
informatique avec les logiciels appropriés en ayant recours à des
spécialistes. Notre questionnaire sera codifié ; ce qui nous
permettra de croiser certaines variables nécessaires à notre
analyse. Des tableaux statistiques à une ou double entrée seront
établis selon les variables recherchées.
6-3-2-Traitement cartographique
Différentes cartes ressortiront des résultats de
notre travail. Les données cartographiques seront traitées avec
des logiciels indiqués (Photosnap pour la scanérisation) et
(Adobe Illustrator 9.0 ou Arc View 4.0 pour numérisation et la mise
à jour).
6-3-3-Traitement graphique et schématique
Nous sortirons des données alphanumériques
issues du dépouillement des questionnaires, un ensemble de graphiques en
diagrammes circulaires, en histogrammes, etc.
A la suite de ces différents traitements, nous
passerons à la phase de l'analyse et de la rédaction. Les
données recueillies seront confrontées avec d'autres
données et observations de terrain afin d'infirmer ou de confirmer les
hypothèses émises.
années
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Etapes
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J
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F
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M
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A
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M
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J
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J
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A
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S
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O
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N
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D
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2010
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Détermination avec l'encadreur des produits à
analyser
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X
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Proposition d'un calendrier de travail
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X
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X
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Inventaire des données à collecter
nécessaires pour atteindre l'objectif visé
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X
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X
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2011
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Visite de terrain
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Inventaire et descriptif des banques de données
existantes ou des personnes, sociétés et organismes ressources
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X
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X
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X
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X
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X
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Validation des indicateurs
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X
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X
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Elaboration du dispositif de collecte des données et de
leur actualisation
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X
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X
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Collecte des données générales
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X
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X
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Collecte des données spécifiques
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X
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X
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2012
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Traitement des données
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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Rédaction de la thèse
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X
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X
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X
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X
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Présentation du projet de thèse
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X
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X
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2013
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Rédaction définitive de la thèse
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X
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X
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X
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X
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X
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X
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Remise du document définitif
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X
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X
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Tableau n°7 : Chronogramme
de la durée de la recherche (2013-2016)
VII-RESULTATS ATTENDUS ET
BENEFICIAIRES
La prise en compte par les autorités des
préoccupations des producteurs et des commerçants en milieu rural
permettra de renforcer l'appui à l'agriculture en planifiant les espaces
de production et en mettant en oeuvre un urbanisme commercial afin de
réglementer l'activité et l'implantation des marchés. Les
stratégies alimentaires à préconiser doivent contribuer
à régulariser la distribution du vivrier et réduire la
dépendance alimentaire de la grande métropole. Elles doivent
avoir un statut plus enviable pour les principaux producteurs et
commerçants de vivriers par l'augmentation de revenu liée
à la commercialisation de ces produits. L'identification des principaux
facteurs qui expliquent la dégradation de la situation sociale et
économique du producteur et du commerçant d'une part et d'autre
part la prise en compte de l'importance primordiale de cette catégorie
pour la réussite des politiques et projet de développement rural
et agricole permettra une bonne orientation des politiques agricoles.
Par ailleurs, notre travail considère les
systèmes de productions périurbaines dans la globalité des
spéculations qui les composent et des zones intra et périurbaines
dans lesquelles on les trouve. Or la connaissance disponible sur les
systèmes agricoles urbains et périurbains est parcellaire, elle
se limite typiquement au quartier d'une ville ou à une filière
particulière.
Les principaux bénéficiaires de l'étude
sont :
- Les commerçants de vivriers en général,
et les coopératives de vivriers en particulier ;
- Le District d'Abidjan ;
- L'Office d'aide à la Commercialisation des Produits
Vivriers (OCPV) ;
- Les décideurs politiques ;
- Le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) ;
- L'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural
(ANADER) ;
- Les producteurs de vivriers en
général ;
- Le Ministère du Commerce ;
- Le Ministère de l'Agriculture ;
- Le Ministère de la Recherche Scientifique ;
- L'Institut de Géographie Tropicale (IGT)
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
III
INTRODUCTION
2
CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU
SUJET
4
I-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
4
1-1-la situation géographique
6
1-2-le climat
6
1-3-Les sols
7
1-4-Le relief
7
1-5-La végétation
7
2-les aspects humains
8
2-1-le peuplement
8
2-2-la population
8
II- REVUE DE LA LITTERATURE
10
2-1-Historique de l'agriculture urbaine
dans le monde et dans le District d'Abidjan
10
2-2-place et contexte de l'agriculture
urbaine et périurbaine dans le Département d'Abidjan
12
2-2-1-Les pratiques agricoles à
Abidjan et à la périphérie
13
2-2-2-L'espace de la production
vivrière abidjanaise
13
2-3-Choix des spéculations
produites
16
2-4-Les marchés urbains
18
2-4-1-Les infrastructures de stockage et de
commercialisation des produits vivriers
21
2-5-Les types de filières et
circuits de commercialisation
23
2-5-1-l'approvisionnement en produits
alimentaires dans la ville d'Abidjan
23
2-5-2-La typologie des
commerçants
24
2-5-3-les circuits locaux de
commercialisation des produits vivriers à Abidjan
24
2-6-Le transport des produits vivriers
25
2-6-1-Le transport des lieux de production
à la ville
26
2-6-2-les transports urbains
26
2-7-L'impact des activités de
production et de commercialisation sur l'espace
27
2-7-1- L'impact de la production sur
l'espace
27
2-7-2- L'impact de la commercialisation sur
l'espace
28
III-PROBLEMATIQUE
29
IV-OBJECTIFS DE L'ETUDE
31
4-1-Objectif général
31
4-2-Objectifs spécifiques
31
V-APPROCHE METHODOLOGIQUE
31
5-1-Hypothèses de recherche
31
5-2-Variables d'étude
32
5-5-1-Les variables relatives à
l'espace de la production vivrière :
32
5-2-2-Les variables relatives au
système de ravitaillement urbain
33
5-2-3-Les variables relatives à la
distribution urbaine
33
VI-TECHNIQUES DE COLLECTE DES
DONNEES
34
6-1-Collecte des données
secondaires
34
6-2-Collecte des données
primaires
34
6-2-1-entretiens et interviews
35
6-2-2-observation directe
35
6-2-3-enquêtes de terrain
36
6-2-4-Méthodologie
d'échantillonnage
38
6-3-Techniques de traitement des
données
39
6-3-1-traitement manuel et analytique
39
6-3-2-Traitement cartographique
39
6-3-3-Traitement graphique et
schématique
39
VII-RESULTATS ATTENDUS ET
BENEFICIAIRES
41
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