III.2. Les principales attentes des populations locales
vis-à-vis des projets de conservation de l'interzone Dja-parc national
de Nki.
Face à la pauvreté en infrastructures de
l'interzone, les différents impacts générés par les
projets de conservation de l'interzone suscitent les populations et
autorités administratives locales d'énumérer certaines
attentes et promesses.
III.2.1. Une région pauvre en
infrastructures
La région qui abrite le massif forestier en
conservation est une zone très enclavée. Il y a un fort contraste
entre sa richesse naturelle et le niveau de développement des
populations. Ces projets suscitent de nombreux espoirs de développement
des infrastructures auprès des populations locales. Que ce soit du
coté de Messok ou du coté de Ngoyla qui sont des
«villes» de la localité en passant par les villages, il
n'existe pas d'infrastructures de qualité. Si les tronçons
Lomié-Messok et Lomié-Ngoyla sont un peu praticables, ces routes
deviennent de véritables enfers lorsqu'il pleut. Elles sont
longées de bosquets, de bourbiers et de nids de poules. Ce sont parfois
des pistes sinueuses plutôt que des routes. Il n'existe pas de routes
secondaires mais plutôt de pistes. Le moyen de déplacement le plus
utilisé dans la région est la moto et la marche à pied.
Pour se rendre par exemple au marché (les seuls marchés de
l'interzone sont Messok et Ngoyla ; ils ont lieu chacun deux fois par semaine)
les populations des villages éloignés des villes parcourent plus
de 25 km, ceci à pied. En plus de cet état des routes, pour se
rendre à Ngoyla il faut traverser la Dja, ceci à l'aide du bac.
Ce vieux pont mobile, en plus de sa lenteur, est conditionné par le
niveau de l'eau. Lorsque la saison sèche perdure il n'est plus utile, il
ne peut plus se déplacer. D'un autre angle, on constate aussi la
rareté des centres de santé. Néanmoins, il existe
seulement trois centres de santé dans les localités
enquêtées (Ngoyla, Zoulabot 2 et Messok). La qualité des
soins administrés dans ces centres est déplorable.
L'hôpital de Ngoyla n'a plus de médecin depuis près de
trois ans. Ces centres manquent régulièrement même les
médicaments de base. Pour transférer un malade d'un hôpital
à l'autre les populations éprouvent plusieurs difficultés.
Les populations n'ont pas souvent accès à l'eau potable comme
c'est le cas à Messok.
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Quant aux établissements scolaires, dans les
localités retenues pour l'enquête, on compte trois
établissements d'enseignement secondaire dans les villes et de nombreux
établissements de premier degré disséminés dans les
villages. Parlant des infrastructures telles les adductions d'eau, le
téléphone et l'électricité, il n'y existe presque
pas. La majorité des forages ne fournissent pas de l'eau. La ville de
Ngoyla est reliée au réseau Camtel. Cette ville est
alimentée en énergie électrique par le groupe
électrogène de l'ONG WWF ; la ville de Messok quant à elle
avait aussi un groupe électrogène mais elle ne fonctionne plus.
De la même manière, ce manque se constate aussi au niveau des
centres de loisirs et d'encadrement des jeunes. Ceci traduit un enclavement
notoire et la pauvreté des populations de cette région.
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